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J0-2016 : les athlètes algériens résolus à honorer le pays Lire en page 24 Retrouvez votre journal sur son nouveau site : latribunedz.com N° 6440 Prix 10 DA France 1 C Quotidien national d'information Jeudi 28 juillet 2016 DISTRIBUTION DES LOGEMENTS AADL 2001 ET 2002 EN AOÛT, SEPTEMBRE ET DÉCEMBRE 2016 AADL2 : la date de versement de la 2 tranche tributaire des nouveaux prix e Par Photo : S. Zoheir Hasna Yacoub vente, et d’appliquer cette augmentation aux mensualités et non aux premières tranches de versement. AFIN DE RÉPONDRE AUX EXIGENCES DU DÉVELOPPEMENT ET DU MARCHÉ DE L’EMPLOI LE MINISTRE de la Formation et de l’Enseignement professionnels, Mohamed Mebarki, a indiqué, hier, lors d’une rencontre tenue au ACTUALITÉ «Pas question d’enseigner les matières scientifiques en français» POLITIQUE Nécessité de réformer la Ligue arabe ................p2 De notre correspondant à Tizi Ouzou ÉCONOMIE Vers un soutien modulé aux entreprises ..............p3 Malik Boumati Photo : Archives Par procéder au choix des sites de leurs logements à travers le site de l’Aadl au plus tard à la fin du mois en LA MINISTRE DE L’EDUCATION, NOURIA BENGHABRIT : Formation professionnelle : de nouvelles spécialités pour la prochaine rentrée Fatiha Ouidir Pour rappel, le ministre avait déjà annoncé que les souscripteurs au programme Aadl2 pourront forum du quotidien El Moudjahid, que cinq nouvelles spécialités s’ajouteront au titre de la prochaine rentrée de la formation professionnelle aux spécialités existantes et ce, au niveau national. Suite en page 2 LA MINISTRE de l’Education nationale, Nouria Benghabrit, a effectué, hier, une visite de travail à Tizi Ouzou où elle a clarifié les intentions de son département, notamment après la déformation de ses propos par ses détracteurs et les attaques qu’elle subit, notamment à propos de l’enseignement des matières scientifiques et de la langue française. Suite en page 7 Photo : Archives LE MINISTRE de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune a annoncé, hier à Alger, que la date de versement de la deuxième tranche des logements Aadl pour les souscripteurs de 2013 était tributaire de la définition du prix final qui connaîtra une hausse de 20%. Lors d’une visite d’inspection des chantiers de réalisation de logements à Alger en compagnie du wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, M. Tebboune a souligné que la date de versement de la deuxième tranche serait fixée après la signature de la décision interministérielle (ministères de l’Habitat et des Finances) relative au nouveaux prix des logements Aadl. «Avant de verser une nouvelle tranche, le souscripteur est en droit de s’enquérir des nouveaux prix pour décider de maintenir ou pas sa souscription au programme Aadl», a-t-il ajouté. M. Tebboune a affirmé que le ministère de l’Habitat a préconisé lors des négociations en cours avec le ministère des Finances, de ne pas dépasser un taux 20% lors de l’augmentation des prix des logements en location- cours. Il avait aussi indiqué que «plusieurs sites du programme Aadl 2013 ont été réalisés et finalisés dans certaines wilayas, à l’instar de Khenchela, Bechar et autres, mais n’ont pas été distribués car le prix de la deuxième tranche n’est pas encore fixé par la tutelle». Il avait assuré qu’aucune augmentation des prix n’est prévue à l’avenir, à l’exception de celle déjà décidée auparavant et qui est de 20% du prix du logement. Le prix des logements Aadl est estimé actuellement à 2,1 millions de dinars pour les appartements de type F3 et à 2,7 millions de DA pour les F4. Le ministre avait insisté sur le fait que l’Agence ne procèdera à aucune opération concernant les souscripteurs Aadl de 2013 avant la clôture définitive des dossiers des souscripteurs de 2001 et 2002 et que ces derniers n’étaient nullement concernés par l’augmentation. Et à ce propos justement, M. Tebboune a indiqué hier que, pour les souscripteurs de 2001 et 2002, le programme de distribution de logements se poursuivra en trois quotas, prévus en août, septembre et décembre 2016. Suite en page 6 Supplément Culture De petites scènes qui grandiront au fur et à mesure Lire pp 11 à 15 MONDE Un double attentat revendiqué par Daech fait au moins 48 morts en Syrie ........................p19 2 L ’ É V É N E M E N T Jeudi 28 juillet 2016 MESSAHEL AU LENDEMAIN DU 27E SOMMET ARABE : Nécessité de réformer la Ligue arabe Par Adel Boucherguine e ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a souligné, hier à Alger, la nécessité de réformer la Ligue arabe afin de s’adapter avec la nouvelle conjoncture régionale et internationale marquée par la globalisation. «Nous sommes dans un contexte mondial et régional différent marqué par la globalisation, donc il est important que la Ligue arabe s’y adapte», a indiqué M. Messahel lors d’un point de presse consacrée à l’évaluation des résultats du 27 e Sommet arabe, tenu récemment à Nouakchott, et à la réunion du forum de coopération Chine-Afrique, prévue du 28 au 30 du mois juillet à Pékin. Rappelant que l’Algérie «a toujours recommandé et travaillé, depuis le Sommet de la Ligue arabe tenu en 2005 à Alger, à ce que la Ligue arabe puisse se transformer», M. Messahel a indiqué qu’«il y a un processus de réformes qui a été mis en place», et une réunion «importante des représentants permanents, le 3 août au Caire, qui fera des propositions à la réunion ministérielle, le 3 septembre, dans cette même capitale égyp- Photo : DR L tienne», a-t-il annoncé. Revenant sur la «conjoncture très difficile pour le monde arabe», M. Messahel dira que «la tenue de ce Sommet pour la première fois en Mauritanie a été un défi relevé par ce pays qui n’avait que trois mois et demi pour l’organiser après le désistement d’un autre pays membre (Maroc)», saluant à l’occasion le peuple mauritanien et ses dirigeants pour le «succès» de cette rencontre. Le ministre a indiqué que ce Sommet a abordé les thématiques «habituelles», à savoir les quatre grands conflits que connaît le monde arabe (Libye, Irak, Yémen et Syrie), assurant que pour ces quatre grands dossiers, l’approche algérienne «se confond totalement avec l’approche arabe et vice-versa». Expliquant celleci, M. Messahel dira : «Nous avons toujours privilégié la solution politique à ces conflits, le dialogue entre les différentes parties dans ce genre de conflit, des solutions sous l’égide des Nations unies et des solutions basées sur le respect de l’intégrité territoriale, la souveraineté et l’indépendance de ces pays.» «Nous ne pouvons qu’être satisfaits de cette approche et de ce consensus autour de la recherche de solutions pour ces conflits», ajoutera-t-il. Le diplomate algérien a souligné qu’il a été question aussi, au cours de ce Sommet, de l’approche algérienne en matière de lutte antiterroriste. «Le Sommet a consacré une grande partie de ses travaux à coordonner l’effort arabe en matière de lutte antiterroriste», a-t-il rappelé, précisant que la déclaration de Nouakchott et les différentes résolutions issues de ce Sommet ont souligné l’«importance de la contribution de l’Algérie dans la lutte antiterroriste». «Il a été souligné aussi l’effort international mené, aujourd’hui, dans différents forums que ce soit au niveau de l’ONU ou du Forum global de lutte contre le terrorisme», a-t-il poursuivi. Il a fait savoir que les chefs d’Etat et de gouvernement arabes, réunis à Nouakchott, ont souligné l’importance des différentes réunions tenues en Algérie notamment les conférences internationales sur la déradicalisation et la conférence sur le rôle des réseaux sociaux et la cybercriminalité ainsi que la prochaine réunion (du 7 au 9 septembre prochain à Alger) sur «la démocratie comme vecteur essentiel de la déradicalisation». Le ministre a indiqué que d’autres questions ont été discutées lors du Sommet comme le dossier palestinien. «La position arabe a été réitérée, encore une fois, concernant ce dossier en vue d’une solution rapide permettant au peuple palestinien d’exercer ses droits légitimes, sur la base du Sommet de Beyrouth de 2002», a-t-il dit. A. B. Formation professionnelle : de nouvelles spécialités pour la prochaine rentrée Suite de la page 1 Il s’agit selon le ministre de diversifier la nomenclature des spécialités afin de répondre aux attentes des jeunes stagiaires en matière de formation. M. Mebarki indiquera que les jeunes stagiaires optent pour des formations de techniciens supérieurs dans différents domaines. «Il y a eu l’année précédente un fort engouement pour les formations de TS, le secteur n’a pas pu répondre à toute la demande, c’est la raison pour laquelle nous avons décidé d’ouvrir des classes détachées pour prendre en charge les besoins du secteur», indiquera-t-il. Evoquant le projet de télécentre mobile, le ministre a fait savoir que ce projet a été lancé depuis quelques années dans le but de former les jeunes des zones enclavés, dans différentes spécialités liées notamment à l’informatique. Il indiquera dans cette optique que ce centre sera équipé de tous les moyens nécessaires afin d’assurer aux stagiaires une formation de qualité. Concernant la formation par apprentissage, M. Mebarki dira que son département est en train de privilégier ce mode de formation. «Notre département œuvre pour l’insertion des jeunes dans le monde de formation afin de leur assurer un apprentissage adéquat pour qu’ils puissent s’intégrer facilement dans le monde du travail», dira-t-il. Par ailleurs, le ministre a fait savoir que les formateurs et encadreurs bénéficieront de cycles de formations afin de renforcer leurs capacités et aptitudes pour donner ainsi le meilleur aux stagiaires. «La formation du formateur est quelque chose d’important, elle doit se faire de manière continue et permanente. Le formateur doit s’adapter aux nouvelles technologies pour qu’il puisse assurer une formation de qualité aux jeunes stagiaires» dira-t-il. M. Mebarki a en outre indiqué que 1 000 postes ont été créés au titre de la prochaine rentrée afin de renforcer la nomenclature des spécialités et combler les lacunes en matière d’encadreurs et de formateurs. Interrogé sur l’enseignement professionnel, le ministre affirmera que ceci est un nouveau cursus, il est en débat pour enrichissement afin de trouver des solutions fiables pour sa mise en place. En outre, le ministre a fait savoir que les populations à besoins spécifiques, telles que les personnes handicapées, les jeunes en danger moral et les populations en milieu carcéral, sont prises en charge en matière de formation professionnelle, ainsi que la femme rurale et la femme au foyer. «C’est depuis l’indépendance que l’Algérie assure une politique d’égal accès, de toutes les catégories sociales, à la formation professionnelle. Aujourd’hui encore, le gouvernement consacre des mesures qui visent à lutter contre l’exclusion sociale et à assurer l’insertion socioprofessionnelle des catégories de populations à besoins spécifiques», soutient-il. F. O. zzz AU FIL DES JOURS Retraite : un dossier désormais bouclé Par A. Lemili IL SEMBLERAIT qu’il y a eu un léger lifting dans la mouture finale des mesures initialement annoncées par le Premier ministre et faisant état d’une remise à l’ordre dans les départs à la retraite. Cela d’autant que les déséquilibres financiers à hauteur de la Caisse nationale commencent à se faire ressentir. Ainsi, au cours de la réunion du Conseil des ministres de mardi passé, a été fait communication sur les nouvelles dispositions visant à compléter et modifier les dispositions de la loi relative à la retraite. Les mesures-clés qui ressortent de la nouvelle mouture sont bien entendu celui de conforter «les principes d’égalité devant réguler les départs à la retraite» et «sauvegarder la Caisse nationale des retraites» et forcément de préserver «les intérêts des retraités». Il y a lieu de rappeler qu’en effet, à l’origine, le principe du bénéfice de la retraite était basé sur un critère logique à savoir celui de l’âge, quoi qu’avec l’amélioration des conditions sociales et économiques il y a eu incontestable impact sur l’espérance de vie. Toutefois, nonobstant toutes les améliorations possibles, demeurait comme une impérieuse nécessité le fait de garantir certaines dérogations dont celle notamment liées aux conséquences d’un métier contraignant et conditions de travail autrement pénibles, ce qui est légitime et conforme à ce qui se fait un peu partout à travers le monde. Néanmoins, il se trouve une autre dérogation à laquelle tout le monde semble avoir applaudi mais qui, subrepticement, ne fait plus partie du texte initial sinon du contenu des propos tenus par le Premier ministre à quelques jours de ce même Conseil des ministres et selon lequel s’agissant de la retraite anticipée «...les femmes continueront à en bénéficier». Or, désormais ou sinon à partir de 2017 toute femme en activité peut faire valoir ses droits à la retraite une fois arrivée à l’âge de départ réglementairement établi, lequel serait à 55 ans assorti d’un minimum de 15 années de travail. Autrement dit, si cette condition n’est pas remplie, toute travailleuse est tenue de demeurer en activité jusqu’à ce que cette période soit comblée. Dans le passé, cette période notamment si elle était de moindre durée pouvait être «rachetée» par le cotisant ou l’employeur. Cette éventualité n’est pas évoquée mais il faudrait sans doute attendre la promulgation des amendements opérés dans la loi initiale et tout aussi des décrets d’exécution pour voir si elle est reconduite ou non. Sinon, l’exclusion quasi discrète de cette exception dans le projet de loi explique le souci de l’égalité des droits recherché dans la nouvelle mouture. Autant dire que dans la logique le fait d’appliquer à la femme en activité les mêmes devoirs que ceux impartis à l’homme est d’une manière ou d’une autre une marque de respect qui évacue toute forme de discrimination que d’aucuns ne semblent avoir perçu. Autre mesure, celle-là plutôt opportune puisqu’elle permet aux travailleurs désireux de rester en activité de proroger celle-ci de cinq années, avec bien entendu l’accord de l’employeur alors qu’elle est pratiquement de fait et/ou de droit dès l’instant où il y a nécessité quand il y a constat de déficit dans des métiers hautement qualifiés. En conclusion, autant dire qu’avec les modifications intervenues dans la loi initiale la boucle est bouclée en matière de retraite et donc d’organisation du monde de travail. Reste désormais à ce qu’une reprise économique suive et qu’une croissance du même nom soit effective. Sinon, les équilibres déjà précaires de la caisse nationale de retraite ne pourraient que connaître une plus grande amplitude et, ce faisant, aggraver la situation pour des millions de retraités dont la majorité est déjà est en peine de finir sereinement les fins de mois. A. L. L ’ É V É N E M E N T Jeudi 28 juillet 2016 L’AVANT-PROJET DE LOI SUR LA PME ADOPTÉ PAR LE CONSEIL DES MINISTRES AFIN D’AMÉLIORER LE NIVEAU DE VIE DES CITOYENS L’État multiplie les efforts dans le secteur de l’habitat Vers un soutien modulé aux entreprises Par Chahira Cheref Par Ziad Abdelhadi n avant-projet de loi d’orientation sur le développement de la Petite et moyenne entreprise (PME) a été adopté lors du dernier Conseil des ministres qui s’est tenu mardi dernier sous la présidence du chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika. Selon le communiqué du Conseil, cet avant-projet est en substance «une mise à jour législative qui reflète l’importance grandissante des PME/PMI pour la réalisation dans notre pays, de la croissance, la création d’emplois et la diversification de l’économie nationale». Par le biais de ce texte, il est proposé un soutien modulé aux PME, notamment dans les filières prioritaires et un appui aux investissements de ces entreprises qui se consacrent à la recherche, à l’innovation et à la sous-traitance. A savoir aussi que ce nouveau texte va faciliter entre autres l’émergence d’associations et de groupements professionnels de PME. Chose qui sans aucun doute va favoriser le développement de synergies de filières. Ce texte propose également un dispositif public rénové pour le suivi et l’encouragement des PME à travers l’Agence nationale de développement des PME et ses démembrements locaux. A noter aussi que l’avantprojet de loi prévoit également la création d’un fonds d’amorçage destiné à accompagner financièrement les jeunes entreprises dans leur premier pas. Soulignons que l’élaboration de cette nouvelle loi intervient après les résultats mitigés de l’opération de mise à niveau des PME, lancée sur le terrain en 2012, mais qui n’a pas atteint ses objectifs. Faut-il rappeler au passage que se pro- Photo : S. Zoheir U gramme, doté d’une enveloppe financière de près de 386 milliards de dinars, visait la mise à niveau de 20 000 PME jusqu’ à fin 2014. Mais en réalité seulement 4 000 PME ont adhéré à ce programme selon les chiffres de l’Agence nationale de développement des PME (Andpme). Un piètre résultat sur lequel s’était prononcé le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, lors de l’assemblée générale du Conseil national consultatif pour la promotion de la PME (CNC-PME) qui c’est tenu en décembre 2014. Le ministre avait estimé que «l’opération de mise à niveau n’a pas atteint son objectif. La responsabilité n’incombe pas aux hommes, mais plutôt à l’organisation et aux textes qui régissent ce programme». Le ministre avait aussi annoncé à l’époque que la nouvelle loi allait donner non seulement un cadre meilleur pour la création des PME et leur développement, «mais il s’agit surtout de les protéger et réduire leur taux important de mortalité», avait indiqué le ministre. Toujours dans ce même sillage le ministère de l’Industrie a fait savoir lors de cette même assemblée consultative que près de 900 000 opèrent en Algérie. «Un nombre très faible par rapport au potentiel du pays et aux objectifs du secteur», avait relevé le ministère dans un communiqué distribué lors de l’assemblée. Il est utile de rappeler en fin que le plan d’action du gouvernement vise la création d’environ 1 million de nouvelles PME durant le quinquennat 2015-2019. Z. A. RECOMMANDATION DU CHEF DE L’ÉTAT LORS DE LA RÉUNION DU CONSEIL DES MINISTRES MARDI «Informer l’opinion publique sur les conditions financières difficiles du pays» Par Karima Mokrani LORS de la dernière réunion du Conseil des ministres, mardi dernier, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a appelé «les responsables nationaux et locaux à redoubler d’efforts pour informer l’opinion publique nationale sur les conditions financières difficiles que traverse le pays, ainsi que sur les perspectives de croissance et d’emplois que l’Algérie est capable de réaliser à moyen terme». Rien à cacher au peuple pour la simple raison que le mensonge dans ce genre de situation ne fera que créer davantage de problèmes pour ne pas dire de crises et fragiliser encore les institutions étatiques qui risquent de perdre ainsi leur capital confiance auprès du citoyen. Quand une entreprise économique est sujette à des difficultés financières, le meilleur serait d’informer le personnel sur la situation réelle sur tous les plans pour pouvoir travailler ensemble - chef d’entreprise et personnel - à la redresser par une utilisation rationnelle des moyens dont l’entreprise dispose. L’implication de tous, convaincus de la nécessité d’agir ensemble pour le bien de l’entreprise et des travailleurs, mènera sans doute aucun à de meilleures solutions peut-être non envisagées jusque là. Lors de cette réunion du Conseil des ministres, le chef de l’Etat a insisté sur le travail de proximité et le contact direct entre les responsables locaux et les citoyens pour justement éviter les mauvaises interprétations de certains comportements des décideurs et surtout les rumeurs et les supputations qui vont au-delà des frontières du pays. Informer le citoyen de la situation financière du pays mais aussi des projets et perspectives à venir est aussi une manière de l’impliquer directement dans ce qui devait suivre pour une sortie de crise salutaire. Information juste et sans fard, démocratie participative, implication directe ou indirecte dans la prise de décision sinon dans l’élaboration des solutions alternatives, l’interactivité permettent de réinstaurer le climat de confiance entre l’administration et les administrés. Chaque fois qu’il y a crise, en Algérie ou ailleurs, la transparence et la disponibilité de l’information ont montré leur efficacité. En parallèle, la rétention sur l’information ne fait que fausser le diagnostic et les solutions et donc retarder les bonnes solutions pour ne pas dire compliquer davantage une situation donnée. Les responsables locaux sont appelés à jouer ce rôle primordial d’informer mais ce travail n’incombe pas qu’à eux. En effet, aussi bien les partis politiques, les associations représentant la société civile, les chefs d’entreprises, les syndicats… jusqu’à l’enseignant dans son établissement du secondaire ou le médecin dans le service des urgences sont appelés à apporter une contribution efficace en la matière. Chacun à sa manière et selon ses moyens. Il y va de la santé du pays et des populations à travers les 48 wilayas du pays. Les responsables représentant les différentes institutions et les organismes représentant la société civile ne doivent pas laisser place aux rumeurs et aux informations mensongères. K. M. 3 LE PRÉSIDENT de la République, Abdelaziz Bouteflika, a présidé, mardi dernier à Alger, un Conseil des ministres qui a examiné et approuvé plusieurs dossiers socioéconomiques. A cette occasion, le chef de l’Etat a rappelé les efforts et investissements colossaux faits par l’Etat en vue d’améliorer les conditions de vie des citoyens dans les campagnes et dans les villes, y compris pour l’éradication des bidonvilles et de l’habitat précaire. Le président de la République a relevé qu’il serait irresponsable de laisser ces efforts et leurs fruits remis en cause par des violations des lois et règlements relatifs à l’habitat, l’urbanisme, aux normes de sécurité sismiques ou contre les incendies. Aussi, le chef de l’Etat a-t-il interpellé les autorités concernées, centrales ou locales, sur la nécessité de veiller au strict respect de l’ensemble des règles relatives à l’urbanisme, à la construction ainsi qu’à la sécurité des immeubles y compris contre les incendies et les séismes. Le texte approuvé par le Conseil des ministres concernant le secteur de l’habitat vient mettre à jour les normes en vigueur en matière de prévention et de sécurité contre les risques d’incendie, dans les locaux accueillant le public ainsi que dans les bâtiments à usage d’habitation. Dans le cadre de la campagne de débidonvillisation lancée par les autorités publiques, plusieurs bidonvilles ont été éradiqués dans les grandes villes du pays, dont Alger où le méga bidonville d’Erramli, dans la commune de Gué de Constantine, a été complètement rasé. Parallèlement, des opérations de relogement sont programmées. A Alger, la 3 e phase de la 21e opération de relogement lancée récemment a ainsi touché plus de 1 600 familles dans cinq circonscriptions administratives, sept communes et 22 établissements scolaires occupés par 33 familles. Par ailleurs, le Conseil des ministres a également approuvé la conclusion d’un marché de gré à gré au profit de l’Office de promotion et de gestion de l’immobilier (Opgi) de la wilaya de Blida pour la réalisation de 4 400 logements sociaux dans la commune de Meftah (Blida). Le coût du marché conclu entre l’Opgi de la wilaya de Blida et l’entreprise Atlas génie civil Company, un groupement spécialisé dans les études et réalisations dans le Btph, est de 12 milliards de dinars et le délai de réalisation est arrêté à quatre années. Le lancement de ce projet, à l’arrêt depuis près de 10 ans, est prévu au cours du second semestre 2016. Pour rappel, les logements sociaux s’inscrivent dans la poursuite du programme sectoriel de l’habitat qui vise globalement à réaliser 1 787 139 logements publics, toutes formules confondues. Ce programme comprend 724 090 logements publics locatifs (LPL), connu sous l’appellation de logement social, soit une part de 40% du volume global des réalisations prévues par le secteur. Cette formule a enregistré une consommation financière de près de 42,23 milliards de dinars durant le premier trimestre 2016. Ces efforts permettent d’améliorer le cadre de vie des citoyens et d’éradiquer progressivement l’habitat précaire en Algérie, qui ambitionne de devenir un pays exempt de bidonvilles. C. C. L ’ É V É N E M E N T Jeudi 28 juillet 2016 UN VASTE PROGRAMME EST ENGAGÉ PAR LA COMMUNE BILAN FINANCIER DU 1ER SEMESTRE 2016 54 millions de dinars pour la réhabilitation les cités au khroub Ooredoo poursuit sa croissance De notre correspondant à Constantine A. Lemili l’exception des cités livrées à l’orée des années 1990, toutes celles de la ville du Khroub, et elles sont nombreuses, sont tombées dans un tel état de décrépitude qu’on eut dit, si l’opportunité était donnée à un visiteur de se trouver en face, des lieux abandonnés ou sinon, toutes comparaisons gardées, sortant d’une catastrophe naturelle ou d’un conflit. Bien entendu, l’idée n’est pas seulement de charger les pouvoirs publics locaux, même si la responsabilité de ces derniers est intégrale sachant que leur préoccupation autour de la question du logement et surtout du relogement dû à l’éradication des bidonvilles et autres habitats précaires a ravalé à chaque fois aux calendes grecques les rares velléités de réhabilitation du parc logement plus ancien et surtout de son environnement. Autrement d’un cadre de vie qui a pour conséquence de rendre encore plus pesant le sentiment d’oppression ambiante. Le programme engagé par la commune est donc ambitieux et a surtout pour objectif de redonner une apparence humaine à la ville et au vu de l’ampleur de la tâche, celui-ci a été réparti en deux phases. La première consistant à entamer les aménagements prévus au profit des cités parmi celles livrées à la fin des années 1970 et début des années 1980 en l’occurrence les Photo : A. Lemili A 1 013 et 1 039 logements grâce à une dotation estimée à 54 millions de dinars. Il s’agit, selon ce que nous a indiqué ou confirmé, mardi dernier, plan détaillé des projets à l’appui, le directeur des services techniques de la commune d’un «réaménagement intégral des lieux avec une reprise de l’environnement immédiat des immeubles par la réalisation d’espaces verts, de voies de circulation piétonne, de parkings, de placettes et forcément de toutes les annexes d’accompagnement dédiés aux enfants, aux jeunes et les familles». Les propos qui nous sont tenus sont confirmés à hauteur de la cité des 1 039 logements où a été installé le chantier et mieux encore où ont déjà été entamés les travaux de décapage d’un ancien terrain de football jusque là goudronné et qui devrait connaître une mue en deux nouveaux espaces de jeux consistant en un terrain de football dit mateco et un autre pour les autres sports collectifs équipés d’installations idoines amovibles selon leur utilisation ponctuelle elle même relevant d’une programmation qui sera établie postérieurement. Une fois cette première phase terminée, la surface occupée par le chantier devrait alors accueillir un espace convivial constitué d’équipements ludiques destinés aux enfants : balançoire, toboggan, dédale... Les délais de réalisation pour cette première phase est de 4 mois La population a évidemment très bien accueilli cette opération, mais demeure malheureusement éloignée des préoccupations des responsables de la commune qui ne voient pas en retour son implication notamment par une attitude civique à même de contribuer au bon déroulement des travaux. Un souci que partagent les responsables des entreprises de réalisation directement confrontés aux états d’âme des habitants des cités toujours peu enclins à accepter, même avec une relative bienveillance, les désagréments ponctuels engendrés par des travaux qui exigent de temps à autre à ce que ces habitants condescendent à modifier un tant soit peu leurs habitudes. Au demeurant plus de mauvaises habitudes que de bonnes. A. L. SELON LE MINISTÈRE DU COMMERCE Les prix à l’importation des produits alimentaires en baisse durant les 4 premiers mois Par Bahia Aliouche LES PRIX à l’importation par l’Algérie des produits alimentaires et agroalimentaires ont, pour la grande majorité, baissé durant les quatre premiers mois de 2016 par rapport à la même période de 2015, a appris l’APS auprès du ministère du Commerce. Dans la catégorie des céréales, les prix ont reculé à 343 dollars/tonne (usd/t) pour le blé dur (-28,2% par rapport à la même période de 2015), à 200 usd/t pour le blé tendre (-22,5%) et à 179 usd/t pour le maïs (-14%). De son côté, le prix d’achat des poudres de lait s’est établi à 2 468 usd/t contre 2 996 usd/t (-17,6%). La baisse des prix à l’importation a également touché le sucre roux à 339 usd/t (-15%) et les huiles brutes pour l’industrie alimentaire à 616 usd/t (-27%). La catégorie des produits d’épicerie a vu son prix à l’importation reculer à l’exception du thé (+1,6%). Ainsi, les prix à l’importation du concentré de tomate ont reculé à 1 223 usd/t (-25,6%) et le triple concentré de tomate à 842 usd/t (-29,6%). Le prix d’achat des cafés torréfiés a enregistré sur les 4 premiers mois une légère baisse à 17 158 usd/t (-4,5%), tandis que les cafés non torréfiés ont reculé à 2 071 usd/t (-12,6%). Le sucre blanc a été importé à 501 usd/t (-5,8%), le riz à 515 usd/t (-13,4%), les pâtes alimentaires à 1 554 usd/t (-13,3%) et le lait infantile à 6 797 usd/t (-2,1%). Pour les légumes secs, des baisses ont été observées pour les pois secs à 552 usd/t (-29%) et les haricots secs à 919 usd/t (-34,7%). En revanche, les prix d’achat des lentilles ont augmenté à 1 071 usd/t (+11,6%) et les pois chiches à 1 162 usd/t (+8%). L’ail importé a enregistré une forte hausse en s’établissant à 1 667 usd/t (+52,35%). En ce qui concerne les fruits frais, les pommes ont été importées à 803 usd/t (+16,76%) et les bananes à 751 usd/t (+2%). Pour les viandes et poissons, les prix à l’importation ont été de 3 453 usd/t pour les viandes bovines réfrigérées (-2,9%), de 3 040 usd/t pour les viandes bovines congelées (-11,4%) et de 1 350 usd/t pour les poissons congelés (-16,3%). Les principaux pays fournisseurs de l’Algérie en poudre de lait sont au nombre de 17, dont les 5 premiers sont la NouvelleZélande (27% des quantités importées), l’Argentine (21%), la France (19,4%), l’Uruguay (12,1%) et la Pologne (8,9%). Pour les huiles alimentaires brutes, la quasi-totalité des quantités importées a été réalisée par six principaux opérateurs, dont une société privée qui demeure en première position avec 58,7% de la quantité totale importée. En matière d’importation de sucre roux, cette même société privée est demeurée dominante en assurant 85,3% du total importé pour une quantité de 509 556 t. Quant au sucre blanc, il est constaté qu’une autre société privée a dominé ce marché à hauteur de 41,18% des importations de ce produit alimentaire effectuées durant les quatre premiers mois de l’année 2016. Concernant le café non torréfié, les principaux importateurs sont au nombre de sept avec 48,31% du total des importations, alors que pour le café torréfié, un seul importateur a réalisé à lui seul plus de 26% des quantités globales importées pour cette denrée. En ce qui concerne les fruits frais, il a été importé pour près de 70 millions dollars de bananes durant les 4 premiers mois 2016 (contre 65,2 millions dollars sur la même période de 2015), et pour 36,7 millions dollars de pommes (contre 55,2 millions dollars). La facture a été de 8,5 millions dollars pour les amandes décortiquées (contre 5,6 millions dollars), de 8,7 millions dollars de raisins secs (contre 7,1 millions dollars), et de 1,5 million dollars d’abricots secs (contre 1,6 million dollars), alors que les importations des pruneaux secs se sont chiffrées à 2,9 millions dollars (contre 4,2 millions dollars). Il est, par ailleurs, constaté que la facture de l’ail importé a fortement augmenté en passant à près de 12 millions dollars (contre 8,47 millions dollars). B. A./APS 5 AVEC 13,4 millions d’abonnés, 55,1 milliards de dinars de revenus et 9 milliards de dinars d’investissements, pour ne citer que ces chiffres, durant les six premiers mois de l’année, Ooredoo-Algérie tient le cap et s’assure une croissance appréciable. Selon les résultats financiers du premier semestre 2016 rendu public hier, que l’opérateur de téléphonie mobile poursuit sa croissance, portée notamment par la consolidation de sa position sur le marché nationale dans le segment de la téléphonie mobile de 3e génération, position confortée le lancement pré-commercial de la 4G. Les revenus d’Ooredoo-Algérie ont ainsi atteint 55,1 milliards de dinars algériens au 1er semestre 2016, contre 54 milliards de dinars algériens durant le 1er semestre 2015, soit une progression de 2%. Quant au parc clients, il a progressé au cours de cette période de référence pour atteindre 13,4 millions d’abonnés à fin juin 2016. Le résultat avant intérêts, impôts (taxes), dotations aux amortissements et provisions sur immobilisations (Ebitda) s’est élevé à 20,7 milliards de dinars algériens au 1er semestre 2016 contre 19,3 milliards de dinars algériens au 1er semestre 2015, soit une progression de 7,3%. Les profits nets au cours de la même période ont atteint 5,69 milliards de dinars contre 1,24 milliard de dinars en glissement. S’agissant des investissements d’Ooredoo-Algérie, ils ont atteint au 1er semestre 2016, 9 milliards de dinars algériens. Notons qu’Ooredoo-Algérie représente au sein du Groupe de télécommunications Ooredoo 10,2% du nombre d’abonnés et 12,3% des investissements globaux. Commentant le bilan de ces six premiers de l’année, le Directeur Général d’OoredooAlgérie, Joseph Ged, dira que l’entreprise «poursuit sa croissance au 1er trimestre 2016 avec des résultats positifs des principaux indicateurs financiers en dépit d’une conjoncture économique nationale et internationale particulière, ce qui lui permet de confirmer son leadership sur le marché de la téléphonie mobile national». «Ooredoo s’engage à maintenir sa position à la veille du lancement imminent de la téléphonie mobile de 4e génération», ajoutera-t-il. Pour l’opérateur, ces résultats traduisent la fiabilité de sa stratégie de développement et d’investissement à long terme en Algérie. «Cette politique d’investissement efficace est appelée à se renforcer notamment avec l’avènement de la téléphonie 4G afin de continuer à contribuer au développement du secteur national de la téléphonie mobile», soutient-il. 6 I D É E S Jeudi 28 juillet 2016 Enfants d’Algérie ÉDITORIAL Le nouveau modèle de croissance économique algérien Par Noureddine Khelassi Y A-T-IL un nouveau modèle de croissance économique en Algérie ? Sans doute puisque le président de la République en parle et qu’on en discute en Conseil des ministres. Son plus récent communiqué a en effet indiqué que le gouvernement, réuni par le chef de l’Etat, a entendu et débattu, entre autres, une communication du ministre des Finances sur le «nouveau modèle de croissance économique». On apprend aussi que ce néo-modèle économique algérien est une «approche élaborée par des experts nationaux» et «débattue par la Tripartite réunie en juin dernier puis consolidée par le Gouvernement». Comprendre qu’il s’agit bien ici d’une approche consensuelle. Mais relativement consensuelle étant donné que l’opposition politique n’y a pas dit son mot. Mais bon, le résultat relève tout de même d’un consensus aussi relatif soit-il. Mais ne chipotons pas et concentronsnous sur le réel. Et ce réel, tel que défini en Conseil des ministres «s’appuie sur une politique budgétaire rénovée, appuyée sur une amélioration des recettes de la fiscalité ordinaire de sorte qu’elle puisse couvrir, à l’horizon 2019, les dépenses de fonctionnement ainsi que les dépenses incompressibles d’équipements publics». De même qu’elle soit en mesure d’assurer «une réduction sensible du déficit du Trésor à la même échéance». Et se baser «sur une mobilisation de ressources additionnelles sur le marché financier local, à l’image de l’emprunt obligataire lancé il y a quelques semaines». Ce Nmce algérien a des objectifs. Ils consistent notamment, selon les termes mêmes du Conseil des ministres, «à privilégier dans les investissements publics ceux destinés aux infrastructures générant un effet d’entraînement sur les capacités productives du pays, tout comme ils consistent à investir dans les secteurs à forte valeur ajoutée tels que les énergies renouvelables, l’agro-industrie, les services, l’économie numérique et celle du savoir, l’industrie en aval des hydrocarbures, ainsi que les mines». Les secteurs-cibles sont donc identifiés. Le Nmce marchera donc sur deux jambes : tout en explorant des secteurs porteurs d’avenir ainsi identifiés, il s’appuiera aussi sur «la reprise de la production des hydrocarbures» et sur «une stimulation de la création d’entreprises par la poursuite de l’amélioration du climat des affaires», de même que «l’ouverture des secteurs non stratégiques à l’investissement privé et public, ainsi que la promotion des exportations hors hydrocarbures». Le Conseil des ministres en est quasiment convaincu, sûr même, «cette démarche générera une croissance économique plus soutenue de 3,5% en 2016 et de 4% en 2017». Tout en privilégiant les domaines à forte valeur ajoutée, créateurs de richesses et d’emplois, le nouveau modèle de croissance économique sera toujours social. C’est-à-dire redistributeur et solidaire avec les moins nantis et surtout les plus démunis, dans la tradition algérienne de solidarité nationale. Et c’est le président de la République qui a affirmé lui-même qu’en dépit de «la crise financière aiguë découlant d’un effondrement mondial des prix des hydrocarbures ces deux dernières années, l’Algérie entend sauvegarder et renforcer la dynamique de croissance qu’elle a développée, ces dernières années, tout en veillant à préserver et à affiner sa politique de justice sociale». N. K. Quotidien national d’information Edité par la SARL Omnium maghrébin de presse au capital de 100 000 DA er Maison de la Presse Tahar Djaout - 1, rue Bachir Attar Place du 1 Mai, Alger http://www.latribunedz.com Directeur de la publication-Gérant Hassen BACHIR-CHERIF Directeur de la rédaction Hassan Gherab Administratrice Sabira Boushaki Publicité : Rédaction : e-mail: [email protected] e-mail: [email protected] Tél.: 021.67.63.31/021.66.02.60 Alger : Tél.: 021.68.54.24 021.66.02.66/0770.32.98.24 Fax.: 021.68.54.23 Fax: 021.68.54.22 Béjaïa : Tél./Fax: 034.21.29.11 Impression : Oran : Tél./Fax: 041.58.79.06 Centre : SIA - Est : SIE - Ouest : SIO Constantine : Tél./Fax: 031.92.17.03 Sud : SIA Ouargla Tizi Ouzou : Tél./Fax: 026.22.37.32 Diffusion : Centre : OMP la Tribune Bouira : Tél./Fax: 026.94.81.38 Est : AMP - Ouest : KDPO ANEP: Tél.: 021.71.16.64 / 021.73.71.28 Sud : SARL TDS Fax: 021.73.95.59 / 021.73.99.19 Membres fondateurs Ameyar Kheïreddine, Cherif Tifaoui, Hassen Bachir-Cherif, Baya Gacemi, Djamel Djerad Tous les documents remis au journal ne peuvent faire l'objet d'aucune réclamation, sauf accord préalable avec la direction. Par Brahim Senouci* ls avaient encore le visage poupin de la prime enfance, mais un regard blasé d’adulte. «Parkingueurs» voués aux ruelles délaissées par leurs aînés parce que peu profitables, ils maniaient avec aisance la gouaille oranaise et le bâton, principal attribut de leur fonction. Vendeurs ambulants de fruits et légumes, ils glissaient avec dextérité leur carriole dans le flot incessant des voitures, l’œil aux aguets pour éviter la rencontre malencontreuse avec la police et le drame d’une mise en fourrière. Sans profession, ils se faufilaient dans les allées des marchés, sous les arcades encombrées, peut-être en quête du menu produit d’un vif chapardage. Ils offraient leurs services aux chalands encombrés de leurs courses et, pour quelques dinars, ils les soulageaient de ces pesants bagages qu’ils peinaient ensuite à porter au bout de leurs bras graciles. L’été, ce sont les plages qui les attiraient. Une sorte de modus-vivendi les poussait vers les plages surpeuplées, essentiellement jeunes et masculines, des stations balnéaires d’Aïn El Turk plutôt que celles, plus lointaines, prisées par les familles. Ils s’y sentaient dans leur élément. Une sorte de pudeur instinctive les incitait en revanche à conserver une distance respectueuse à l’égard de leurs aînés, en particulier quand ils étaient «en famille». Réciproquement, l’attitude des aînés à leur égard était empreinte d’empathie. Le dialogue se nouait facilement, sur un ton plaisant et détendu. I Les choses sont en train de changer... Ces plages du littoral, certes plutôt malpropres et non entretenues, avaient gardé un aspect sauvage. Les gens qui les fréquentaient organisaient de temps à autre des campagnes d’assainissement qui leur offraient quelques jours durant le plaisir de la jouissance d’un lieu propre. De temps en temps, un courrier adressé au maire de la commune rappelait ce dernier à ses devoirs, en particulier celui de la collecte des ordures. Depuis quelques années, on a vu apparaître sur les flancs rocheux des constructions remarquablement laides, baptisées «garages à bateaux», ce que démentent la présence d’étages ainsi que les dalles de sol et faïences qui s’étalent sur les façades de ces «garages». Une vie s’est organisée autour de ces constructions. Les propriétaires ont une vie sociale apparemment très riche au vu du nombre et de la diversité de leurs visiteurs. Naguère, on empruntait un escalier sommaire qui descendait tout droit jusqu’à la plage. Cet escalier est désormais bordé de constructions approximatives, à telle enseigne qu’en l’empruntant, on a le sentiment de violer l’intimité d’une (grande !) famille... Les codes aussi ont changé. Les maillots de bain se sont raréfiés sur la plus grande partie de la plage. Ils ne sont admis par l’usage que sur une enclave «protégée» par un statut tacite. Ce changement de physionomie s’est accompagné de la levée du fameux modusvivendi qui interdisait de fait les plages du littoral aux enfants non accompagnés de leurs familles. Les «garages à bateaux», la mise au goût du jour de nouveaux «canons de la décence», l’uniformisation des tenues et la combinaison d’une masculinité agressive et d’une féminité discrète ont fait disparaître les raisons de la réserve qui maintenait ces enfants loin de ces lieux. En ce lundi après-midi, nous avons eu une idée assez précise de la signification de la levée de cet embargo et d’une nouvelle «relation» entre enfants et aînés. Nous étions en train de deviser entre amis, allongés sur nos serviettes posées à même le sable. Deux jeunes frères, du style de ceux décrits plus haut, suppléent l’absence temporaire de leur père et proposent aux estivants les traditionnels parasols, chaises et tables. Ils le font avec délicatesse, sans insistance. Une bande de très jeunes enfants (la plupart ont moins de sept ans !) déboulent au pas de course et les prend à partie. Témoins de l’incident, nous essayons de ramener le calme en invitant ces gamins à rentrer chez eux. Non seulement ils refusent d’obtempérer mais encore, ils nous adressent un chapelet d’injures d’une vulgarité extrême. Deux femmes accourent. Nous pensons qu’elles vont remettre de l’ordre et ramener leur progéniture à la raison. En fait, elles viennent «enrichir» le vocabulaire de leurs rejetons en nous traitant de tous les noms et en nous promettant un «cassage de gueule» dans les règles de l’art si nous empêchons leurs enfants de sévir comme bon leur semble car «la plage est à tout le monde». Lassées elles-mêmes de leurs propres vociférations, elles finissent par s’en aller, non sans nous vouer aux flammes de l’Enfer. Ces enfants sont différents de ceux que nous connaissions. Dès leur plus jeune âge, ils sont «éduqués» pour vivre dans une jungle. Ils ne perçoivent les autres que sous les traits d’ennemis. Ils ne sont pas représentatifs, pas encore. Mais à laisser aller le bateau sur son erre, nous risquons de nous retrouver demain face à une population formatée par la violence, la haine et la légitimation d’un rigorisme religieux absolu. C’est maintenant qu’il faut veiller au grain si on veut s’éviter des réveils très douloureux... B. S. * Ecrivain, maître de conférences et militant algérien. Professeur de sciences physiques à l’université de Cergy-Pontoise en France. AADL2 : la date de versement de la 2e tranche tributaire des nouveaux prix Suite de la page 1 Il est prévu ainsi la distribution de 20 000 à 22 000 logements d’ici à la fin de l’année, à travers plusieurs wilayas, à savoir Khenchela, El Bayadh, Tipasa, Batna, Mostaganem, Aïn Témouchent, Bechar et Oran, outre la capitale où il est prévu la distribution de 10 000 à 12 000 unités. Lors de sa visite, M. Tebboune s’est rendu sur le site Aadl de Ouled Fayet où 1 069 logements location-vente devraient être réceptionnés en septembre, après finalisation des travaux d’aménagements tels l’éclairage et les espaces verts. Concernant le site Aadl de Djenan Sfari (1 500 logements location-vente), le ministre a décidé de reporter la distribution de ce quota en raison du non raccordement au gaz naturel. «Il est inconcevable de livrer des logements non raccordés aux réseaux d’eau potable, de gaz et d’électricité», a indiqué le ministre qui a souligné qu’il est «important que les cités soient dotées de toutes les commodités néces- saires». M. Tebboune a également inspecté les travaux de réalisation de logements à Sidi Abdellah, où il a annoncé que le premier quota de logements de la nouvelle ville serait livré en décembre. «Ce quota constituera le cœur de la nouvelle ville qui revêt un cachet urbain particulier», a précisé le ministre. Concernant ce site, il a tenu à préciser que le premier quota de la nouvelle ville est doté de structures publiques, de locaux commerciaux et autres utilités. Il a également souligné que l’exploitation des espaces commerciaux est en cours d’examen en coordination entre le ministère du Commerce et l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes (Ansej). Pour ce qui est des aires de loisirs, des projets proposés par des privés ont été approuvés en attendant leur concrétisation sur le terrain. Le lancement d’un appel d’offres relatif à la réalisation de deux grandes tours commerciales de 40 étages est en cours d’examen, a conclu le ministre. H. Y. R É G I O N S Jeudi 28 juillet 2016 LA WILAYA S’EST CLASSÉE PREMIÈRE AUX EXAMENS DE FIN D’ANNÉE LA SÉCHERESSE A ENCOURAGÉ LE TRAFIC Tizi Ouzou : le secret de la réussite scolaire 8 000 quintaux de blé saisis en deux ans à M’sila Par Algérie presse service a wilaya de Tizi Ouzou occupe ces dernières années le haut du podium du classement national aux résultats des examens de fin d’année pour les trois cycles du cursus scolaire, (5 e , BEM et Bac), suscitant moult interrogations sur le secret de cette réussite. L’annonce cette année encore, que les élèves de cette wilaya ont brillé aux examens de fin d’année permettant à Tizi Ouzou de maintenir sa première place du classement national sur les 47 wilayas, a suscité des réactions mitigées entre félicitation et «doutes» enflammant le débat tant dans la rue que sur les réseaux sociaux. La réponse à ces interrogations a été la même pour toutes les personnes rencontrées par l’APS. «Il n’y a pas de formule magique. Le secret de cette réussite est le travail, et le travail seul», s’accorde-t-on à dire. Selon le directeur de wilaya de l’éducation (DE), Belkadi Djamel, quatre facteurs ont contribué à l’obtention, par la wilaya, de ces résultats. Il s’agit de l’encadrement pédagogique et administratif et sa stabilité, l’implication des autorités locales dans l’amélioration du secteur de l’éducation, le suivi des élèves par leurs parents et enfin le suivi à tous les niveaux (pédagogique, administratif, de la formation…). M. Belkadi a également souligné le rôle du préscolaire dans l’amélioration du niveau et des résultats obtenus. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, tous les élèves qui arrivent en première année moyenne on fait le préscolaire, a-t-il indiqué. Le préscolaire permet à l’élève d’avoir une meilleure capacité d’adaptation et d’intégration dans le milieu scolaire, ainsi qu’un bagage pédagogique pour entamer sur de bonnes bases le cursus scolaire. Pour améliorer la qualité, la direction de l’éducation a organisé durant l’année scolaire écoulée, deux regroupements psychopédagogiques sur le Photo : S. Zoheir L thème «Comment aborder un sujet d’examen», d’une durée d’une semaine chacun au profit de 176 meilleurs élèves des classes terminales. «Tous les élèves qui ont pris part à cet examen, ont décroché leur bac, dont 90% ont obtenu une moyenne de plus de 14/20 à cet examen», s’est félicité M. Belkadi. S’agissant de l’apport des autorités locales, il a rappelé que la wilaya de Tizi Ouzou (élus et administration) accorde une attention particulière au secteur de l’éducation, placé depuis des années parmi les secteurs stratégiques et auquel des enveloppes financières jugées importantes ont été consacrées sur les budgets de wilaya, afin d’améliorer les conditions de scolarisation et créer un environnement favorable aux études. M. Belkadi citera le renforcement des infrastructures existantes tout en réhabilitant les anciens établissements et en remplaçant ceux qui étaient construits en préfabriqué par d’autre en dur. Cela à permis à la wilaya de réaliser l’un des plus faibles taux d’occupation des classes au niveau national et qui est de moins de 20 élèves/classe en moyenne pour les trois cycles confondus. Abordant la question de la correction des copies, il a observé que celle-ci ne se fait pas au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou et que chaque matière est corrigée dans une wilaya différente. «Il est impossible pour un correcteur de savoir la provenance des copies car l’anonymat est fait au niveau du centre de regroupement qui distribue les copies sur les centres de correction», a-t-il relevé. Rencontrée au lycée El Khensa de la ville de Tizi Ouzou, Kesraoui Farida, conseillère de l’éducation, a indiqué à l’APS que les élèves ne visent pas le Bac seulement, mais voient au-delà. «Ils ont des projets d’avenir et travaillent non pas seulement pour décrocher le Bac, mais pour obtenir une bonne moyenne qui leur permettrait de s’inscrire dans la filière de leur choix», a-t-elle expliqué, soutenant que les élèves ont aussi conscience de l’importance d’un diplôme qu’il soit universitaire ou professionnel pour s’insérer dans la vie professionnelle. De son côté, la directrice de ce même établissent, Djebar Djamila, a mis en évidence le «climat de concurrence» créé par ce taux de réussite au Bac, poussant les élèves à fournir plus d’effort afin de ne pas faire partie de «la minorité qui échoue». Du haut de ses 17 printemps, Touzari Maya a fait le bonheur de ses parents, de la commune de Boghni où elle réside et de la wilaya de Tizi Ouzou en décrochant la meilleure moyenne au baccalauréat à l’échelle de wilaya avec 18,82/20 dans la filière sciences expérimentales au Technicum de Boghni. Elle a estimé que le secret de la réussite est d’être à jour dans ses révisions. «Il faut être à jour et réviser chaque soir après les cours et ne pas laisser les révisons à la dernière minute», a-t-elle conseillé. La volonté est aussi un facteur important pour la réussite, a-t-elle ajouté. Ses parents ont confié que Maya a toujours obtenu de bons résultats depuis le cycle primaire, et que sa réussite est le «fruit» et le résultat logique de ce travail. APS «Pas question d’enseigner les matières scientifiques en français» Suite de la page 1 Lors d’un point de presse qu’elle a animé au salon d’honneur du siège de la wilaya, rallié après une courte visite de travail dans certains établissements relevant de son secteur, la ministre a mis les points sur les «i», suite notamment à une campagne féroce qui l’a ciblée sur les réseaux sociaux, menée par ceux qui veulent maintenir l’école algérienne comme la plus grande unité de fabrication de délinquants, de terroristes et d’analphabètes. «Au ministère de l’Education, il n’est pas question d’enseigner les matières scientifiques en langue française. Nous voulons intégrer la terminologie en langues étrangères, le français et l’anglais, dans l’enseignement des matières scientifiques au niveau du cycle secondaire, mais l’enseignement se fera toujours en arabe», a affirmé Nouria Benghabrit pour qui l’élève et ses intérêts pédagogiques doivent être au centre des préoccupations des responsables. Voilà qui est clair et susceptible de faire taire la mauvaise foi de ses détracteurs visibles et leurs commanditaires tapis dans l’ombre. En outre, pour la ministre de l’Education, il s’agit de mieux préparer l’écolier à l’enseignement supérieur. «Après dix ans de français et sept ans d’anglais et grâce à la nouvelle mesure concernant l’enseignement des matières scientifiques dans les lycées, l’élève pourra faire face à tous les obstacles qu’il rencontrera éventuellement à l’université», a-t-elle précisé, avec sa sérénité habituelle. Mme Benghabrit a également évoqué le concours de recrutement des 28 000 enseignants qui a eu lieu le 30 avril dernier. Se déclarant fière d’avoir réussi l’organisation de ce concours qui a eu lieu dans la transparence, contrairement aux concours précédents, elle fera savoir que cet examen est une mise hors d’état de nuire des vieilles pratiques qui ont été autant de scandales que de concours. «Nous ne voulons plus de beni-âamisme et des interventions, parce que nous ne pouvons pas avoir un enseignement de qualité si nous n’avons pas un recrutement de qualité», a-t-elle asséné en réponse à la question d’un confrère qui évoquait les accusations de fraude lancées autour de ce concours qui a fait couler beaucoup d’encre. A propos de la fraude qui a gravement entaché la première session de l’examen du baccalauréat et qui a perturbé les candidates et les candidats, la ministre de l’Education a fait savoir qu’un groupe de travail est déjà à pied d’œuvre pour faire des propositions susceptibles de combattre ce fléau, sous tous ses aspects. «Dès le mois de septembre, nous allons soumettre au gouvernement, par le biais du ministère de la Justice, l’idée d’intégrer dans le code pénal, la fraude au niveau virtuel», a indiqué M me Benghabrit qui compte mettre la pression sur les fraudeurs utilisant Internet et les réseaux sociaux dans leurs actions de fuites des sujets d’examen et des réponses. M. B. 7 PAS MOINS de 8 000 quintaux de blé tendre ont été saisis ces deux dernières années à M’sila par le groupement territorial de la Gendarmerie nationale et les services de la Sûreté de wilaya dans 80 affaires liées au de trafic et détournement de produits soutenus par l’Etat, ont indiqué, hier, des bilans de ces deux corps constitués. Selon les enquêteurs, les contrebandiers vendent le quintal de blé tendre détourné pour constituer un aliment du bétail à 4 000 DA, alors qu’habituellement le quintal de la même céréale est cédé à 2 000 DA pour sa transformation en farine ou semoule. Dans l’objectif de faire face à un phénomène qui prend de l’ampleur dans la capitale du Hodna et afin de préserver un produit stratégique subventionné par l’Etat, le commandement de la Gendarmerie nationale de M’sila avait saisi, au cours des deux dernière années, les services de la wilaya afin de prendre les mesures d’urgence pour arrêter «cette hémorragie qui menace l’économie nationale», ont rappelé les services de la Gendarmerie nationale. La même source a ajouté que des enquêtes ont été déclenchées à travers la wilaya de M’sila afin de déterminer l’origine de ces «transactions douteuses». La sécheresse qu’endure la wilaya de M’sila depuis plus d’une décennie a provoqué une diminution sensible des parcours obligeant souvent les éleveurs à recourir à des solutions d’échange dont l’utilisation du blé dur et tendre comme aliment de bétail. Un procédé qui a amplement favorisé le trafic et le détournement d’un produit soutenu par l’Etat, a-t-on noté. Selon les services agricoles (DSA) de la capitale du Hodna, la diversification et l’augmentation de la production des fourrages est le meilleur moyen pour mettre un terme au trafic de blé. Les mêmes services ont souligné que la sensibilisation des agriculteurs quant à la nécessité de réserver des parcelles de terre au niveau de leurs exploitations agricoles pour la plantation des fourrages verts, avoine, orge et luzerne notamment ainsi que la création des périmètres irrigués exclusivement pour la production des fourrages verts sont autant de solutions pour contrecarrer ce trafic. Actuellement, la production annuelle de la wilaya de M’sila en matière fourragère ne dépasse pas, en dépit des efforts consentis, un million de quintaux, alors que la consommation est de l’ordre de dix millions de quintaux pour un cheptel qui s’élève à plus de trois millions de têtes. APS 8 C O N J O N C T U R E Jeudi 28 juillet 2016 APRÈS LA CHUTE DES VENTES D’IPHONE Apple cherche de nouveaux relais de croissance Par Agence France presse pple a publié mardi des résultats trimestriels confirmant l’urgence de trouver un nouveau relais de croissance après l’iPhone, dont la baisse des ventes entraîne de fortes chutes des bénéfices et des revenus. Le groupe informatique américain a écoulé 40,40 millions d’unités de son appareil vedette sur les trois mois achevés fin juin, troisième trimestre de son exercice décalé. C’est 15% de moins qu’un an plus tôt, et le second trimestre d’affilée de recul, selon les résultats trimestriels publiés ce mardi 27 juillet. Le prix moyen de vente a aussi baissé, un signe selon les analystes que les consommateurs privilégient les modèles moins haut de gamme de la marque à la pomme, comme le plus petit et moins cher iPhone SE dont le patron du groupe, Tim Cook, a d’ailleurs salué le «lancement très réussi» fin mars. Résultat: le bénéfice net trimestriel a plongé de 27% à 7,8 milliards de dollars et le chiffre d’affaires de 15% à 42,4 milliards. L’iPhone n’est en outre pas le seul appareil en vue d’Apple à montrer des signes de faiblesse. Les ventes trimestrielles de la tablette iPad sont également en baisse de 9% sur un an à 9,95 millions d’unités, et celles des ordinateurs Mac de 11% à 4,25 millions. Pour Neil Saunders de la société de recherche Conlumino, ces baisses généralisées sont «caractéristiques d’une entreprise qui, tout en ayant toujours beaucoup de succès, a simplement perdu l’avantage qui persuadait autrefois les consommateurs de renouveler en permanence leurs appareils pour d’autres plus coûteux». «S’il veut revenir à une croissance stellaire, Apple a besoin soit d’un changement radical dans sa ligne de produits existants, soit de sortir un appareil totalement nouveau qui crée un tout nouveau marché», ajoutet-il, évoquant «des créneaux technologiques émergents comme la réalité virtuelle - où Apple pourrait être à la pointe des développements». «La réalité augmentée peut être quelque chose d’énorme», a d’ailleurs assuré Tim Cook mardi aux analystes, indiquant qu’Apple y investissait «beaucoup». «Nous Photo : DR A pensons qu’il y a des choses super pour les consommateurs et une très bonne opportunité commerciale», a-t-il expliqué, relevant que l’aspect primordial était de s’assurer que les produits de la marque à la pomme fonctionnaient bien avec ceux d’autres développeurs : «C’est la raison pour laquelle vous voyez tant d’iPhone dans la nature actuellement en train de chasser des Pokémons». Tim Cook a aussi fait des commentaires de nature à alimenter les spéculations récurrentes sur un projet dans l’automobile («Titan») en revenant sur l’investissement d’un milliard de dollars réalisé au printemps dans la société chinoise Didi, rivale du service américain de réservation de voiture avec chauffeur Uber. «C’était un investissement inhabituel» pour Apple, a-t-il reconnu. Il a évoqué «un très bon investissement financier», mais aussi noté : «Nous pensons qu’il y a des choses stratégiques que les deux entreprises peuvent faire ensemble sur la durée». En attendant, Apple n’a sorti récemment qu’une seule vraie nouveauté : sa montre connectée Apple Watch l’an dernier. Il n’a jamais divulgué les chiffres de ventes, mais le cabinet de recherche IDC a estimé qu’elles avaient plongé de 55% sur le trimestre achevé fin juin, et la division à laquelle l’appareil est intégré a vu ses revenus diminuer de 16% sur un an. Faute de mieux, la direction d’Apple vante donc beaucoup ces derniers mois ses services comme Apple Pay (paiements) ou Apple Music, son offre de musique en ligne qui a justement annoncé mardi avoir commandé une série de 16 épisodes basée sur le populaire programme de CBS «Carpool Karaoke», où des célébrités allant d’Adele à Michelle Obama chantent dans un véhicule en train de rouler. Apple peut en effet se féliciter d’une croissance de 19% ce trimestre dans les services. Avec seulement 6 milliards de dollars de chiffre d’affaires, c’est toutefois encore trop peu pour compenser le recul de tout le reste. L’action Apple gagnait malgré tout presque 7% vers 23h10 GMT dans les échanges électroniques suivant la clôture de Wall Street. Les investisseurs applaudissaient le fait que les principaux résultats financiers soient supérieurs aux attentes des analystes. Le bénéfice par action, qui sert de référence aux Etats-Unis, a notamment dépassé leur prévision moyenne de 4 cents, à 1,42 dollar. Et la prévision de chiffre d’affaires pour le trimestre en cours est également plus optimiste que prévu : Apple vise 45,5 à 47,5 milliards, quand les analystes tablaient jusqu’ici sur le bas de cette fourchette. AFP SUITE À DES POLÉMIQUES AUTOUR DE SON LEADERSHIP ET SA RÉMUNÉRATION Ericsson évince son directeur général Par Sven Nordenstam de Reuters ERICSSON a annoncé lundi le départ avec effet immédiat de son directeur général, Hans V estberg, poussé vers la sortie par d’influents actionnaires du groupe suédois après des mois de polémique autour de son leadership et de sa rémunération. Le directeur financier d’Ericsson, Jan Frykhammar, assurera l’intérim à la direction générale le temps de trouver un successeur, a fait savoir l’équipementier télécoms. Hans Vestberg, qui était en poste depuis six ans, soit plus longtemps que ses trois prédécesseurs, était sur la sellette depuis plusieurs mois, en particulier après la chute de 15% du cours de l’action Ericsson qui avait suivi la publication des résultats du premier trimestre. Des porte-parole des sociétés d’investissement Investor et Industrivarden, les deux principaux actionnaires d’Ericsson, ont confirmé être derrière la décision du conseil d’administration. Stefan Stern, porte-parole d’Investor, a précisé que le conseil avait pris sa décision à l’unanimité dimanche. L’action Ericsson a gagné jusqu’à 5,9% en réaction au départ de Vestberg et elle conservait à la mi-journée un gain de 2,76% à 65,15 couronnes suédoises. Dans un communiqué, Leif Johansson, le président d’Ericsson, rend hommage au directeur général sortant mais ajoute que le conseil d’administration a jugé nécessaire de recruter un nouveau dirigeant, à l’intérieur ou à l’extérieur du groupe, pour «impulser la prochaine phase du développement d’Ericsson.» La révocation de Hans Vestberg intervient à peine une semaine après la publication de résultats du deuxième trimestre inférieurs aux attentes, avec un septième trimestre consécutif de contraction du chiffre d’affaires. Le lendemain, le quotidien économique Dagens Industri, citant des sources non identifiées, rapportait que les deux principaux actionnaires d’Ericsson considéraient que Vestberg devait démissionner dès qu’un successeur aurait été recruté. «Personnellement, je pense que le groupe choisira un candidat externe, qui apporterait son carnet d’adresses et un savoir-faire extérieur», commente Mathias Lundberg, analyste chez Swedbank. Hans Vestberg s’était aussi vu reprocher l’utilisation d’un avion de l’entreprise pour se rendre à des événements sportifs et sa nomination à la présidence du Comité olympique suédois, au moment où Ericsson traversait des difficultés et revoyait sa stratégie. Il s’était défendu en assurant qu’il voyageait accompagné de clients et que sa fonction au Comité olympique n’interférait pas avec ses obligations professionnelles. En juin, le quotidien Svenska Dagbladet a ajouté à ses soucis en révélant qu’Ericsson faisait l’objet d’une enquête aux Etats-Unis sur des soupçons de corruption en Chine lors de contrats remontant à trois ans. Reuters Le Royaume-Uni a connu une embellie pré-Brexit SELON les dernières statistiques portant sur la période «pré-Brexit», la croissance au Royaume-Uni a fait preuve d’une belle santé : la progression du PIB y a accéléré de manière inattendue à 0,6% au deuxième trimestre, après 0,4% au premier, a annoncé ce mercredi l’Office des statistiques nationales (ONS). Ces chiffres portent en effet sur les trois mois d’avril à juin et concernent donc - pour l’essentiel - la période précédant le référendum du 23 juin, qui s’est traduit par un vote en faveur d’une sortie du pays de l’Union européenne. Les économistes tablaient sur une croissance de 0,5%, selon un consensus établi par Bloomberg, et certains attendaient même une stagnation de l’économie, imaginant que la prudence d’avant référendum aurait conduit à des gels des investissements et des embauches des entreprises, qui semblent finalement ne s’être pas matérialisés. «La plupart des gens pensaient que le Royaume-Uni voterait pour rester dans l’UE donc les craintes d’avant vote n’ont pas été aussi intenses que ce que l’on craignait», a expliqué Alan Clarke chez Scotiabank. En rythme annuel, la croissance à 2,2%, sa meilleure performance depuis le deuxième trimestre 2015, contre 2,0% attendu par les économistes. Cette performance de l’économie britannique est pour l’essentiel due à la plus forte progression de la production industrielle trimestrielle depuis 1999 (2,1%), mais aussi à celle des services et de la construction en avril, mais cet effet s’est largement dissipé en mai et juin, à l’approche du référendum. Le Royaume-Uni devrait maintenant entrer dans une période de turbulences postBrexit, qui pourrait se traduire par une récession. Vendredi dernier, le premier indicateur publié depuis le Brexit -l’indice des directeurs d’achats «PMI» composite du cabinet Markit- a été de ce point de vue de mauvaise augure : «Le mois de juillet a été marqué par une détérioration spectaculaire de l’économie, avec l’activité des entreprises chutant au rythme le plus rapide depuis le pic de la crise financière mondiale début 2009», avait alors commenté Chris Williamson, économiste en chef de Markit. Une enquête réalisée par Reuters auprès d’économistes a également montré la semaine dernière qu’ils s’attendent à ce que la Grande-Bretagne tombe en récession dans l’année à venir. La Banque d’Angleterre (BoE), qui prévoyait une croissance de 0,5% au deuxième trimestre, a de son côté laissé entendre qu’elle pourrait baisser ses taux directeurs, pour la première fois depuis 2009, dès la réunion de son comité de politique monétaire de la semaine prochaine. Mais «il est clair que nous entrons dans les négociations pour quitter l’UE en position de force économiquement», s’est félicité le nouveau chancelier de l’Echiquier, Philip Hammond, au vu des dernières statistiques. In lesechos.fr C O N J O N C T U R E Jeudi 28 juillet 2016 9 CHINE La croissance se stabilise au deuxième trimestre Par Romaric Godin a croissance de l’économie chinoise s’est stabilisée au deuxième trimestre, selon les premiers chiffres publiés par les autorités de Pékin. Entre mars et juin, le PIB chinois a progressé de 6,7% sur un an, soit le même rythme qu’au premier trimestre. Le consensus des économistes tablait sur une hausse de 6,6%. Malgré la prudence avec laquelle il convient de prendre ces données, le chiffre a plutôt rassuré. Sur un trimestre, la croissance est de 1,8% contre 1,2% au premier trimestre. Mais il laisse de grandes incertitudes ouvertes sur la solidité de l’économie chinoise. La croissance du deuxième trimestre a principalement été portée par deux éléments : les ventes au détail qui progressent de 10,6% sur un an en juin et 10% en mai et la consommation publique qui grimpent de 19,9% sur un an en juin et de 17,6% en mai. Ce soutien public aux dépenses d’infrastructure, notamment, a permis de soutenir la croissance du secteur secondaire qui progresse de 6,3% sur un an contre 5,8% au premier trimestre. En revanche, le secteur privé demeure clairement en difficulté. L’investissement dans les secteurs de l’acier et de la métallurgie continue de se contracter, Photo : DR L signe de la poursuite des surcapacités de production. L’ensemble de l’investissement privé est, d’ailleurs, stagnant sur le mois de juin en rythme annuel, contre une progression de 10% à la fin de 2015, malgré le soutien de la Banque populaire de Chine qui a encouragé les prêts à l’économie. La croissance chinoise est donc devenue très dépendante de la relance publique. La principale question est de savoir quand le secteur privé pourra prendre le relais. Il n’en est clairement pas question pour le moment et les autorités chinoises devraient encore accélérer leur soutien à l’économie afin de compenser l’assainissement des zones de surcapacité. Le risque est, évidemment, que ce soutien public n’entretienne cette «bulle» industrielle. Au regard des chiffres publiés, ce risque n’est pas, pour le moment, avéré. Malgré cette stabilisation, l’économie chinoise est donc fragile et dépendante de l’appui de l’Etat. On constate également que, durant cette période difficile, la réorientation de l’économie chinoise vers la demande intérieure s’accélère. Cette réorientation rend la croissance chinoise moins «profitable» pour le commerce international et la croissance du reste du monde. En juin, on a pu constater ainsi que les exportations chinoises ont reculé de 4,8% sur un an et que les importations ont baissé de 8,4% sur un an après un recul de 0,4% en mai. La croissance chinoise est donc moins consommatrice d’importations, principalement de matières premières, mais aussi d’équipements de production. Dès lors, sa stabilisation n’est pas nécessairement une bonne nouvelle pour la croissance des fournisseurs de la Chine. R. G. LES RÉMUNÉRATIONS EXORBITANTES AYANT SCANDALISÉ LE PAYS L’Iran va plafonner le salaire des dirigeants à 6 100 dollars mensuels Agence France presse LE GOUVERNEMENT iranien a décidé de plafonner à 6 100 dollars les salaires mensuels des dirigeants du secteur public pour mettre un terme à des rémunérations exorbitantes qui ont scandalisé le pays. Alors que le salaire moyen d’un fonctionnaire en Iran est de 400 dollars mensuels (soit 363 euros), un directeur de banque peut, de son côté, toucher 60 000 dollars (54 500 euros) par mois. Mardi, le gouvernement iranien a annoncé le plafonnement à 6 100 dollars (5 540 euros) des salaires mensuels des dirigeants du secteur public pour mettre un terme à la polémique. Le guide suprême Ali Khamenei était luimême monté au créneau pour dénoncer ces énormes salaires. Lors de son point de presse hebdomadaire, Mohammad Bagher Nobakht, porte-parole du gouvernement, a annoncé que le salaire maximum pour un dirigeant d’une entreprise ou banque du secteur public ne pourrait pas excéder 189 millions de rials (6 100 dollars) par mois. Celui d’un dirigeant n’ayant qu’un rôle politique sera quant à lui plafonné à 3 230 dollars (2 930 euros).Tout salaire dépassant ce plafond serait considéré «comme un crime punissable par la loi», a affirmé M. Nobakht. Depuis trois mois, la publication des fiches de paie de responsables du secteur public fragilisait le gouvernement du président modéré Hassan Rohani, à un an de la présidentielle à laquelle il doit se représenter pour un second mandat de quatre ans. Ces révélations sont venues ou ont été exploitées par les milieux conservateurs opposés à M. Rohani. Le directeur de la Caisse du développement national d’Iran, Seyed Safdar Hosseini, et tous ses collaborateurs, avaient été contraints à la démission début juillet à la suite de la publication de leurs fiches de paye par les médias, M. Hosseini gagnant 17 000 dollars (15 440 euros) par mois. Il était ministre du Travail puis de l’Economie du temps du président réformateur Mohammad Khatami (19972005) et sa fille a été élue députée à Téhéran sur la liste des réformateurs aux dernières législatives. Le ministre de l’Economie Ali Tayebnia avait auparavant limogé plusieurs directeurs de grandes banques «pour avoir reçu des salaires et des prêts anormaux». Les médias conservateurs ont accusé Hossein Fereydoun, le frère et conseiller spécial du président Rohani, d’avoir imposé la nomination d’un proche à la tête de la banque Refah où il percevait 60 000 dollars par mois. Ce dernier a dû quitter son poste, mais M. Fereydoun a formellement démenti les accusations de favoritisme portées contre lui. AFP Photo : DR Par Le télétravail plébiscité par les salariés Par Fabien Piliu SELON une étude réalisée par Randstad, 64% des salariés interrogés sont favorables au télétravail. Les employeurs ne sont pas encore à l’écoute. A en croire une étude publiée jeudi par Randstad, spécialisée dans les services en ressources humaines, deux salariés sur trois (64%) sont favorables au télétravail, qui permet d’exercer une activité professionnelle en dehors des locaux de son employeur. Précisément, ils sont 17% à souhaiter télétravailler un nombre de jours fixe par semaine, 35% à souhaiter télétravailler occasionnellement et 12% seulement à souhaiter le faire chaque jour ouvrable. Autre enseignement de cette enquête, les salariés interrogés aspirent à travailler de leur domicile 2,5 jours par semaine en moyenne, considérant les atouts du télétravail mais également l’importance du «lien social» qui se crée entre les différents acteurs de l’entreprise dans un environnement de travail classique. Pour l’instant, en dépit de cette appétence des salariés pour cette organisation du temps de travail alternative, et des solutions technologiques à leur dis- position pour la mettre en place, les employeurs ne se bousculent pas pour proposer cette option à leurs collaborateurs. Seulement 16% des salariés interrogés déclarent que leur employeur leur propose d’avoir recours au télétravail. Cette faible proportion s’explique, selon Randstad, à la fois par la «crainte» des employeurs de perdre le «contrôle sur l’activité» de leurs salariés, mais également par les contraintes technologiques et juridiques qu’il suppose (amplitude horaires, droit à la déconnexion, outils numériques...). F. P. In latribune.fr 10 F O C U S Jeudi 28 juillet 2016 LE CARTEL N’A AUCUN IMPACT SUR LE MARCHÉ PÉTROLIER La mort de l’Opep Par Anas Alhajji* Organisation des pays exportateurs de pétrole est morte. L’Arabie saoudite l’a tuée. L’Opep n’est plus qu’un zombie édenté, qui attire l’attention, mais sans avoir d’impact sur les vivants. Peu de personnes ont remarqué la disparition de l’Opep pour une raison simple : c’est qu’elle n’a jamais véritablement eu l’impact qu’elle était censée avoir selon l’opinion commune. Elle n’a jamais été réellement un cartel doté d’un pouvoir de marché monopolistique. Quiconque était d’un autre avis imputait à tort ce pouvoir de marché à l’Arabie saoudite. Et le pouvoir de l’Arabie saoudite est expansif. Il reste le principal producteur sur les marchés pétroliers mondiaux et ses décisions politiques et économiques donnent le ton de l’économie énergétique mondiale. Cet impact va prendre de l’ampleur si le Royaume ressuscite Arab Light comme le brut de référence mondial. Bien sûr, de nouveaux acteurs dans le jeu de la production d’énergie pourraient éventuellement mettre à mal l’Arabie waoudite. Mais jusqu’à présent le Royaume a réussi à éviter les blessures graves. La révolution du gaz de schiste aux Etats-Unis, par exemple, a eu une grande influence internationale, bien plus forte que prévu. Le Bassin Atlantique a eu un surplus de pétrole (une production supérieure à sa consommation), pour la première fois en un demi-siècle, alors que le Bassin Pacifique est devenu la seule décharge de brut. La hausse rapide de production nationale de gaz de schiste a entraîné une perte importante de parts de marché aux Etats-Unis, chez Photo : DR L’ La pénétration russe du marché chinois a été stimulée par l’imposition de sanctions occidentales après que la Russie a envahi l’Ukraine et annexé la Crimée en 2014. La Chine a profité du désespoir du Kremlin pour s’assurer des tarifs extrêmement bas sur les ressources énergétiques russes. Cependant, une fois la porte vers l’Asie ouverte, les entreprises russes ont saisi l’opportunité d’entrer sur les marchés en aval de l’Inde et de l’Indonésie : deux pays essentiels à la stratégie propre aux Saoudiens. Au cours des deux dernières années, l’Arabie saoudite a clairement faire comprendre sans détour qu’elle ne cèderait pas facilement sa part de marché, à personne. Elle a mené une campagne pour récupérer son ancienne position, non seulement sur le brut, mais aussi sur les produits pétroliers, les gaz naturels et liquides, ainsi que sur les produits pétrochimiques. A cette fin, elle a maintenu une Photo : DR certains membres de l’Opep comme l’Algérie, l’Angola et le Nigeria. Pourtant cette révolution a eu peu d’impact sur l’Arabie saoudite, l’Irak ou le Koweït, en raison de la qualité du brut. L’Algérie, l’Angola et le Nigeria ont exporté vers les Etats-Unis, une sorte de brut léger non sulfuré comparable à l’huile de schiste. De nombreuses raffineries américaines sont pourtant toujours orientées vers les types de bruts plus lourds et plus acides que le pays importe du Moyen-Orient. Ainsi, la part de marché de l’Arabie saoudite aux Etats-Unis semble relativement sûre. Cela ne veut ne pas dire que l’Arabie saoudite est invincible. Au contraire, elle a perdu des parts de marché parmi les plus gros importateurs de pétrole en Asie, qui ont augmenté leurs achats de brut ouest-africain (détournés des Etats-Unis). Fait peut-être encore plus douloureux, le Royaume a perdu de substantielles parts de marché en Chine au profit de la Russie. guerre des prix, favorisée par une augmentation de la production, en vue d’évincer ses concurrents plus faibles. Dans un premier temps, l’Arabie Saoudite s’est attaquée au secteur du schiste. Mais sa stratégie pour affirmer sa position dominante sur les marchés mondiaux de l’énergie a évolué au fil du temps, afin de s’adapter aux nouvelles données économiques et aux circonstances politiques. En fin de compte, l’Arabie Saoudite a entraîné tous les pays de l’Opep dans la guerre des prix. Les pays ont augmenté leur production aussi longtemps que possible, ce qui a naturellement provoqué une baisse des prix. Lorsque la production a atteint un sommet, le marché s’est effondré, parce que les membres de l’Opep ont été forcés d’entrer en concurrence directe des prix entre eux. Les dissensions internes irréversibles provoquées par tout cela se sont révélées à la réunion de l’Opep à Doha en avril dernier, où un accord pour geler la production a avorté. L’Arabie saoudite a refusé de réduire sa production à moins que l’Iran n’en fasse autant. Mais l’Iran, comme la Russie, avait perdu des parts de marché considérables du fait des sanctions occidentales : elle a donc purement et simplement refusé de réduire sa production. Les producteurs qui ont perdu des parts de marché aux Etats-Unis ne réduiront pas non plus leur production. Pour le moment, l’Arabie saoudite reconnaît que le bas niveau des prix du pétrole ne va pas rétablir pleinement sa part de marché en Asie et en Europe. Mais elle voit également que l’Opep ne lui sert plus à rien. L’Opep est en effet une organisation qu’elle avait imposée au monde lors du premier embargo sur le pétrole arabe en 1973 et qu’elle a depuis utilisée comme bouclier dans ses politiques pétrolières. Avec la révolution du gaz de schiste américain qui rend l’Opep inutilisable, l’Arabie saoudite a décidé qu’il ne lui sert plus à rien de maintenir sa créature en vie. Mais cela ne signifie pas qu’il n’y a aucun espoir pour la coopération énergétique. L’Arabie saoudite poursuit actuellement une évolution majeure dans ses politiques étrangères, économiques et énergétiques, notamment par la privatisation imminente d’une partie d’Aramco, sa compagnie nationale pétrolière, qui se prépare à développer sa capacité de raffinage. Tout cela donne à penser que la concurrence sur les marchés de l’énergie pourrait bien se déplacer du pétrole brut vers les produits raffinés. Cela peut créer de nouvelles opportunités de coopération : les producteurs ayant une grande capacité de stockage et de raffinage pourront acheter des surplus de pétrole à des producteurs dépourvus de ces capacités. Une évolution de la concurrence sur le brut vers la concurrence sur les produits pétroliers risque d’avoir de profondes répercussions sur les marchés mondiaux du pétrole et sur les secteurs connexes, comme le transport maritime. En fin de compte, cela a de très grandes chances d’augmenter l’efficacité globale du marché du pétrole et de renforcer la capacité des producteurs en vue de contrebalancer l’instabilité du marché. Les producteurs et les raffineurs dotés des technologies les plus sophistiquées vont dominer le marché, à commencer par l’Arabie Saoudite. A. A. *Economiste spécialisé dans l’énergie et ancien économiste en chef à la NGP Energy Capital Management. In project-syndicate.org SUPPLÉMENT HEBDOMADAIRE P12 P13 Annaba Festivals Raconte-arts, de la poterie de Maâtkas, du bijou d'At Yanni… Espaces culturels : temples squattés et espaces improvisés Tizi Ouzou retrouve l'intensité de ses activités estivales TOURISME, ANIMATION CULTURELLE ET AMBIANCE ESTIVALE Rien n’empêche les maires et autres responsables locaux des villes et villages d’Algérie de prendre l’exemple d’Alger et de faire de même à travers tout le pays, pourvu qu’ils aient un petit «soupçon» de savoirvivre, imagination et initiative. Pour commencer en beauté, créons des «Tahtaha» dans tous les ports de pêche. Thala Illef, Azzefoun, Tigzirt, Dellys, Cherchell, Bouharoun, Ténès, Mosta, Aïn Témouchent, Beni Saf, Ziama Mansouriah, Collo ou El-Kala sont autant de petits coins du paradis qui tenteront certainement tous nos artistes. Cela va sans dire que les terminaux marins d’Annaba, Skikda, Jijel, Béjaïa ou d’Oran se prêtent parfaitement bien pour abriter de tels clubs, dédiés à la belle vie et à la distraction. L’appétit venant en mangeant, on aura, ensuite, le temps de penser aux squares, aux placettes publiques, aux plages et même aux parkings et aux gares. On peut, par la même occasion, y joindre des expositions d’arts et d’artisanat. Cela va avec, bien entendu. Une telle dynamique aura un impact certain sur la promotion du tourisme dans toutes ces régions et sera, à moyen et long terme d’un appui certain pour l’économie nationale. Il suffit de peu de choses pour porter la culture à tous les recoins de ce beau pays… Photo : DR De petites scènes qui grandiront au fur et à mesure Par Kamel Amghar l suffit de peu de choses pour créer de l’ambiance. L’animation culturelle est, fondamentalement, une I question d’idées, de motivation et d’encadrement. Cela ne demande pas de gros moyens pour monter de petites scènes un peu partout, en faisant appel à des professionnels, des artistes et des associatifs pour les chaperonner. Ces petites initiatives, qui ne coûtent presque rien, peuvent donner un visage plaisant à toutes nos villes, en les faisant sortir de leur grisaille et de leur torpeur habituelles. Suite en page 15 ARRET SUR IMAGE Belkacem et Milouda un matin de juillet finissant Par Noureddine Khelassi DIFFICILE de ne pas s’en souvenir lorsque des airs de «Milouda», sa chanson fétiche, remontent dans l’air à partir d’un balcon ouvert ! Lui, c’est Belkacem Bouteldja qui est au raï pur, celui des quartiers populaires d’Oran, ce que Jimmy Reed, Charlie Patton ou Son House sont au blues du Mississipi, c’est-à-dire un pionnier. Donc, ne pas se rappeler de lui uniquement à la date anniversaire de sa mort un triste début de septembre. Le sortir donc de l’oubli pour mieux oublier l’ingratitude des Hommes. Avoir pour lui une pensée émue dans une dure Algérie où les artistes croupissent souvent dans la misère matérielle, perclus de surcroît de mille maux physiques avant de mourir dans le plus cruel des anonymats. La liste de ces célèbres oubliés ressemble à une douloureuse litanie. Belkacem Bouteldja, ce digne fils d’El Hamri, n’a pas dérogé à la règle. Hospitalisé l’année dernière à Oran, il avait souffert de problèmes respiratoires chroniques. Il était surtout sans ressources financières, survivant grâce à la modeste solidarité de la famille et de rares amis. Ah, il avait bien évidemment reçu la visite de représentants de l’auguste Onda, vous savez, cet office des droits d’auteurs qui distribue aux artistes, qui n’ont que les yeux pour pleurer, des queues de cerise. Mais cela avait fait une belle jambe au père de la célèbre «Milouda», cette sublime chanson magnifiée par le saxophone mélancolique de Messaoud Bellemou. Nous sommes alors au beau milieu des années 1960 et le jeune Belkacem Bouteldja formait avec Bellemou et Boutayba Essghir le trio magique qui allait donner toute sa sève au rai oranais. Un genre musical nouveau, résultat d’une synthèse du melhoun et du bédoui, rythmés par les sons très algériens de la gassba et du béndir auxquels Bellemou avait ajouté le saxophone, l’accordéon et le synthé, instruments modernes de l’universalité musicale. C’était bien avant la première vague des Chebs, à leur tête Khaled, Mami, Houari Benchenet et Sahraoui. Sa rencontre avec Bellemou bouleversera profondément le raï. Ce couple artistique tiendra la route jusqu’en 1979. Âge d’or du raï structuré, typiquement oranais, sans aucune influence extérieure. Avec de purs rythmes locaux et des textes d’une langue charriant le bonvivre oranais d’alors. A cette époque, le rai avait les accents profonds d’Oran avec notamment «Hya Hya élWahraniya», «Sidi el-Hakem», «Serbili Baoui» (allusion à la Bao, bière locale salée). Ou encore «Ettaliya rabbi bik blani», «Sergent él-Aassa», «Hadi França». Sans oublier les morceaux exquis que sont «Fatma», «Ya bénti», «El Hémmam élli iydjiwèk lébnet», «Ziziya» et «Aandi messrara». En ces heures bénies de la joie de vivre oranaise, Bouteldja et Bellemou «raïyaient» pour de vrai et le raï ne déraillait pas sur les sentiers de la médiocrité musicale et linguistique. Si son tube fétiche «Milouda» est à l’origine d’une chanson marocaine à laquelle Bouteldja a donné des accents typiquement oranais, son raï à lui a toujours été fondé sur des textes et des rythmes du cru. Avec parfois des titres qui sont de véritables peintures sociologiques de leur temps. «Sidi el-Hakem» et «Hadi França» en sont d’ailleurs de bien éloquentes illustrations. «El Hakem, zedt aâdabi hal hakem, wine eddey khiyyi ; dar échraâ etlemme, wel qasba éttlemmm». Adresse au juge qui a le pouvoir de condamner, parfois aveuglément, et alors même que les prisons accueillaient des fois des pensionnaires injustement incarcérés. «Hadi França» est une autre histoire. Celle du mouvement de fascination-répulsion que l’Hexagone exerçait et exerce encore sur les candidats à l’immigration en France. «Hadi França, ya bouya. El visa djébtha él djemaâ, essébt éddit él babour (…). Eddenya mrarét ou karhouha laarab ; Paris aâytétt, ouhay ouéddi énnchawwirou». C’est ça, la France. Le visa, je l’ai obtenu le vendredi et le samedi même j’ai pris le bateau. La vie y est cependant amère, cette vie-même que les Arabes détestent tant, mais à l’appel de Paris, on ne résiste guère. Alors, pour tous ces moments de bonheur que la voix de Bouteldja et le saxophone de Bellemou nous ont tant procurés, l’artiste a droit à la mémoire généreuse des Algériens. Ne l’oublions pas. N. K. 12 DOSSIER DOSSIER Jeudi 28 juillet 2016 Jeudi 28 juillet 2016 13 FESTIVALS RACONTE-ARTS, DE LA POTERIE DE MAÂTKAS, DU BIJOU D’AT YANNI… Tizi Ouzou retrouve l’intensité de ses activités estivales De notre correspondant à Tizi Ouzou Espaces culturels : temples squattés et espaces improvisés De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani L es espaces culturels qui se réduisent comme une peau de chagrin du fait des squats ou de la fermeture de ces structures faute de manifestations programmées ou autorisées ne sont fréquentés que rarement à l’occasion de quelque festival ou commémoration devenant ainsi des coquilles vides. Ces espaces censés rythmer la vie culturelle de la cité en devenant des lieux de rendez-vous incontournables ne s’animent qu’avec les meetings politiques où des orateurs s’emploient à haranguer les foules n’évoquant jamais le mot culture alors qu’ils occupent l’un de ses temples et l’exploitent pour arriver à leurs fins. D’autres sont plutôt fermés à longueur d’année narguant avec leurs enseignes pompeuses un public assoiffé et avide de culture. Ils sont là, juste pour le décor et n’ouvrent leurs portes que sur instruction pour abriter quelque spectacle voulu en haut lieu, autrement c’est la disette. Des milliards avaient été dépensés pour ces structures, une armée de fonctionnaires au service de la culture et pourtant cela n’a aucun impact sur la production et encore moins sur la socialisation de la culture. En été cela change quelque peu et ces espaces renouent avec l’activité culturelle qui sort ainsi de cette profonde léthargie qui la frappe toute l’année. Le théâtre de verdure ressuscite et vibre sous les sons musicaux ou le jeu des acteurs et des artistes, un public qui envahit la place et qui se délecte de ces représentations pour «rattraper» cette disette et faire le plein en attendant l’été prochain. A croire que la culture est saisonnière ne daignant s’exprimer que pendant l’été pour disparaître ensuite engloutie par l’ignorance qui a tout perverti. Le comité des fêtes de la commune d’Annaba essaye tant bien que mal de pallier à cette incurie dont est victime Dame culture en organisant des manifestations où les artistes saisissent cette occasion pour se produire et se surpasser en faisant vivre au public des moments exceptionnels qui feront date. Sur les plages, le soir ce sont des scènes qui sont montées pour abriter des spectacles particulièrement musicaux où des chanteurs connus et moins connus enflamment la scène au grand bonheur des jeunes venus des 4 coins du pays passer quelques jours au bord de la mer. Une animation qui draine des foules et qui fait le bonheur des mélomanes et du public attiré par ces sons s’y intéresse, se prend au jeu des instruments et le chant est séduit, retenu et fidélisé puisque chaque jour on enregistre de nouveaux venus. Des soirées chaudes où les jeunes chantent et dansent jusqu’à une heure avancée de la nuit. La culture prend ainsi sa revanche, se remet en selle et devient ainsi le rendezvous nocturne le plus prisé pour des milliers de jeunes qui fréquentent les lieux chaque soir attendant avec impatience de voir se produire ces artistes qui font leur bonheur. M. R. LAYALI CIRTA SACRIFIÉES FAUTE DE BUDGET ET D’APPUI LOCAL Constantine se fait oublier par la culture Nasser Hannachi L’ANIMATION culturelle estivale bat son plein à Constantine. Un seul lieu a été retenu pour accueillir le programme relativement chargé de l’Office national de la culture et de l’information (Onci). Il s’agit de la grande salle le Zénith à Zouaghi. Il est vrai que l’espace offre toutes les commodités pour les artistes qui s’y produisent, mais il pénalise les habitants des localités excentrées démunies de moyens de transport. Ainsi, les affiches proposées peinent en leur totalité à drainer la grande foule. Les Constantinois veulent déguster d’autres «produits». Mais le déjà-vu et le déjàentendu continuent de se tailler la part du lion sur le double plan financier et artistique devant la passivité constatée sur place des Photo : DR De notre correspondant à Constantine offices locaux qui semblent lâcher prise et céder le terrain à l’Onci et à son programme culturel dans la cité dont les ressources demeurent pourtant innombrables. Le théâtre de verdure qui excellait pendant quatre éditions avec la manifestation artistique «Layali Cirta», œuvre de l’office communal, ne dispose pas de moyens pour afficher son planning souvent varié, et qui pourrait équilibrer les propositions de l’Onci. Dépendant principalement des caisses de la municipalité, ce mini-show de l’été, qui aura contracté quelques créances par le passé, peine à redresser la situation dans une conjoncture où les collectivités affrontent des problèmes budgétaires. Et il est en passe d’être oublié dans les programmes artistiques de Constantine malgré son potentiel diversifié qui, faudra-t-il le souligner, aura conquis l’audience estivale à Constantine. A cet effet, son responsable Hacène Blikaz, nous dira : «Dommage pour notre cité et pour les soirées familiales Layali Cirta, qui ont gêné vraiment les organisateurs de l’Onci tant sur le plan organisationnel que technique et artistique.» Et de poursuivre : «L’emplacement du théâtre en plein air est plus accueillant que la salle le zénith en particulier dans la période de la saison estivale.» Le directeur ira loin dans son appréciation sur le mini festival qu’il organise depuis 2010, pointant du doigt les col- lectivités locales (commune et wilaya) pour leur passivité manifeste vis-à-vis de l’évènement. «Ils ne l’ont pas défendu pour le maintenir comme les affiches de Djemila et Timgad», martèlera-t-il. «Après le départ de l’ex-wali, Nourredine Bédoui, ils nous ont oubliés et écartés tout simplement parce qu’on a réussi sur tous les plans d’organisation et d’animations», a-t-il ajouté. En dehors des cercles hermétiques des initiatives pourraient émerger des communes et wilaya pour teinter la saison. Cela se traduit par l’implantation de quelques plateaux en diverses municipalités pour égayer le quotidien de la population dans une ville où l’été est grandement synonyme de morosité faute d’aire de détente. Il n’en fût rien. Même les artistes semblent avoir pérennisé le pli «du cachet estival» à l’invitation des traditionnelles tournées, sans essayer de s’imposer avec des initiatives personnelles, sur des scènes en plein-air improvisées, quitte à braver la bête interdite, qui, si la dynamique est entretenue, finira par être levée. Quant aux associations, elles se démènent pour s’illustrer. Mais le plus souvent, leurs actions sont phagocytées par les programmes imposés. La ritournelle a la peau dure à Constantine et c’est valable pour les gestionnaires de la culture démunis d’imagination pour asseoir d’autres créneaux en pareille période. N. H. Photo : DR ANNABA a wilaya de Tizi Ouzou a entamé ces derniers jours sa vitesse de croisière en matière d’activités culturelles estivales, à l’occasion de l’ouverture du festival culturel des Raconte-arts qui se tient cette année à Souama, dans la daïra de Mekla et celui consacré à la poterie qu’accueille annuellement la localité de Maatkas. Cela va durer encore puisque d’autres activités sont déjà programmées dans d’autres localités, comme la traditionnelle fête du bijou dont l’ouverture est prévue jeudi 28 juillet. Ces activités se déroulent dans les villages, loin des villes côtières où l’animation ne s’est pas arrêtée depuis son lancement le premier juin dernier, par les directions de la culture et de la jeunesse et des sports. Donc, le village de Souama, dans la daïra de Mekla abrite depuis dimanche la 13e édition du festival des Raconte-arts organisé annuellement par la ligue des arts dramatiques et cinématographiques (Ladc) de la wilaya de Tizi Ouzou. La bande à Denis Martinez et El Hacene Metref et leurs amis artistes algériens et étrangers ont choisi ce village de Kabylie pour cette nouvelle édition d’un festival typique. Une manifestation qui s’appuie essentiellement sur les spectacles de rue, le théâtre, le conte, mais aussi des formations destinées généralement aux enfants ou aux adolescents, dans différents domaines comme le cinéma (actorat, écriture…), le conte et le théâtre. Des artistes étrangers venus pour des prestations ou pour l’animation d’ateliers de formation sont donc à Souama depuis dimanche. Certains d’entre eux ont déjà participé à de précédentes éditions. D’autres viennent pour la première fois, mais comme leurs prédécesseurs, ce ne sera pas la dernière, puisqu’ils repartent toujours ensorcelés par l’esprit Raconte-arts. En tout, 300 invités sont attendus dans la région du 24 au 31 juillet. Ils viennent dédicacer des livres ou présenter des spectacles, de l’étranger mais aussi de différentes wilayas du pays. Les spectacles programmés se tiennent en nocturne, puisqu’en plein air, à l’exception des ateliers de formation programmés durant la journée dans des endroits fermés. Le lendemain de l’ouverture de cette manifestation, c’est la localité de Maatkas qui a vécu la cérémonie d’inauguration de son festival local de la poterie. Local sur papier seulement, puisque cette 7e édition accueille une centaine d’artisans venus de quelques vingt wilayas du pays. Et sur la centaine d’artisans participant du 25 au 29 juillet, au moins 70 activent dans la poterie, notamment ceux de la région de Maatkas connue pour sa poterie traditionnelle. A ce titre, il n’y a pas un grand changement dans l’organisation de cette manifestation dont le programme compte également des activités culturelles, artisanales et scientifiques. Des conférences autour de la poterie et de l’artisanat sont au programme ainsi que la traditionnelle exposition vente qui permet aux artisans d’écouler leurs produits, souffrant justement du problème de commercialisation. Par ailleurs, c’est aujourd’hui que la fête du bijou d’At Yanni ouvre sa 13e édition au CEM Larbi Mezani avec la participation attendue d’une centaine d’artisans dont 93 bijoutiers, selon le maire de la localité Smaïl Deghoul dont le comité communal des fêtes a travaillé durement pour réunir toutes les conditions de la réussite de cette manifestation, très attendue par les familles et les membres de la communauté algérienne à l’étranger. Cette année, c’est sous le thème «Le bijou d’At Yanni : héritage ancestral et exigences d’aujourd’hui» que la fête du bijou se déroulera du 28 juillet au 5 août. D’ailleurs, il est programmé une conférence autour du thème de cette manifestation, en plus de l’exposition vente ainsi qu’une journée d’information et d’orientation au profit des artisans qui sera animée par les cadres de la Chambre de l’artisanat et des métiers (CAM) de la wilaya de Tizi Ouzou. M. B. La direction de la culture n’est pas en reste et programme des spectacles de chant et de musique dans certaines structures implantées dans les villes côtières de la wilaya, même si c’est de façon irrégulière. Cela dit, ces spectacles sont limités au littoral de la wilaya alors que les autres localités sont moins servies en matière d’activités culturelles et artistiques. Pourtant, des sites adéquats existent dans différents villages et villes, qui sont susceptibles d’accueillir des spectacles et autres soirées d’animation. Les villageoises et les villageois auraient pu en bénéficier, eux qui n’ont pas la chance de se déplacer vers les villes balnéaires. Il est vrai que la direction de la culture ne peut, à elle seule, assurer une animation culturelle dans tous les coins et recoins de la wilaya, mais n’est-ce pas la raison pour laquelle les pouvoirs publics devraient revoir leur politique culturelle, particulièrement à l’égard du mouvement associatif ? C’est entre autres pour cette raison que l’initiative culturelle doit être libérée au profit des associations culturelles qui sont les mieux placées pour animer la scène culturelle dans les coins les plus reculés de la wilaya, les localités les plus éloignées de l’Algérie. L’Etat doit apprendre à faire confiance aux animateurs associatifs et les accompagner dans la relance de l’activité culturelle dans l’autonomie d’action. Ce sont les associations culturelles qui sont capables à la longue de pérenniser des activités dans les villages. M. B. À L’EXCEPTION DE QUELQUES MANIFESTATIONS DANS CERTAINS VILLAGES DE KABYLIE L’animation limitée aux villes balnéaires C’EST la saison estivale. C’est une période que choisissent les citoyens pour aller en vacances. Pour ceux qui ont les moyens bien sûr puisque les vacances ne sont pas à la portée de toutes les bourses. Pour ceux aussi qui ne sont pas retenus par leur travail. Pour les autres, ils ne peuvent compter que sur le sens des responsables existant au sein des institutions de l’Etat et sur le sens de l’imagination parmi les animateurs associatifs. Ce n’est pas du tout évident pour un mouvement associatif qui n’arrive pas à activer comme il se doit en raison notamment du manque de moyens financiers et logistiques. C’est vrai qu’il y a également un manque de détermination et d’engagement puisqu’il y a au moins une association qui active de fort belle manière et sans l’aide de l’Etat. Il s’agit bien entendu de la Ligue des arts dramatiques et cinématographiques (Ladc) de la wilaya de Tizi Ouzou qui organise cette année la 13e édition du Festival culturel des Raconte-arts. Une manifestation qui s’appuie sur l’implication et l’engagement des villageois pour assurer la réussite à chaque édition, mais aussi pour réduire les dépenses. Donc, la population se retrouve dépendante de la volonté des pouvoirs publics en ce qui concerne l’animation durant la saison estivale. Selon les instructions des membres du gouvernement, les démembrements locaux de l’Etat ont préparé des programmes d’animation, notamment dans les villes côtières. C’est le cas dans la wilaya de Tizi Ouzou où le wali a instruit en mai déjà ses collaborateurs à l’effet d’assurer une animation au profit des estivants. Et c’est ainsi que les directions de la culture et de la jeunesse et des sports s’étaient mobilisées pour que les plages de Tigzirt et Azeffoun connaissent une animation de toutes sortes, notamment culturelle et artistique. La direction de la jeunesse et sports a tracé un programme riche sur le littoral de la wilaya, notamment de nombreuses activités sportives en relation avec la mer. Sur le plan culturel, les responsables et les cadres de cette direction organisent souvent des soirées DJ au niveau de trois sites, en l’occurrence Tigzirt (plage du centre, Azeffoun (plage du Caroubier) et At Chaffa (plage du Petit paradis). De quoi divertir les estivants, particulièrement ceux qui passent leurs vacances en famille. Surtout que les services de sécurité sont mobilisés au niveau de toutes les plages de la wilaya, afin d’assurer un minimum de bien-être aux vacanciers. Photo : DR Photo : DR L Malik Boumati 14 DOSSIER Jeudi 28 juillet 2016 SERGE REGGIANI, LE CRÉATEUR Ciao bello, Par Noureddine Khelassi ur les planches, qui avaient lancé son immense carrière d’acteur avant la célébrité des scènes de music-hall, l’Italien avait coutume de dire : «Le temps, c’est comme ton pain, gardes-en pour demain.» Serge Reggiani ne mangera plus de pain car il n’en a plus le temps et depuis déjà longtemps. Qui sait s’il en aura besoin au paradis des artistes ? L’enfant de Reggio Emilia, près de Parme, en Italie du Nord, est mort d’un arrêt cardiaque. Lui qui a appris la lenteur du temps devant les toiles du peintre. Un peintre amateur, devenu écrivain juste le temps de se livrer, d’une manière détournée, dans un «Dernier courrier avant la nuit» (éd. de L’Archipel, 240 pages), recueil pudique de lettres imaginaires qui sont autant de portraits d’amis disparus, d’hommages, de souvenirs : les frères Prévert, Lino Ventura, l’autre Italien, Simone Signoret, pour laquelle il porta le «Casque d’or» dans le chef-d’œuvre de Jacques Becker (1952), et bien d’autres «immortels» tels Edith Piaf, Picasso, Albert Camus. Artiste populaire, discret et humble, cette star qui refusait de l’être, avait acquis le statut et la stature du créateur qui passe les modes. L’homme a aussi traversé le temps. Né le 2 mai 1922, fils unique d’un coiffeur impécunieux chronique et d’une mère ouvrière qui fredonne à la maison des airs d’opéra, Serge Reggiani quitte à huit ans une Italie fasciste qui exalte des convictions étrangères à celles de sa famille. Les Reggiani émigrent. S’installent en Normandie, puis à Paris où l’adolescence se vit au Faubourg Saint-Denis à Charonne et à Tolbiac, quartiers à dimension humaine. Bien avant de chanter le Barbier de Belleville, Reggiani fils s’est essayé à la coiffure, mais il n’avait ni la vocation ni la patience d’un figaro. L’opéra, il a essayé aussi. Malgré une jolie voix de baryton, il fait de la figuration aux théâtres du Châtelet et Mogador. Trop juste pour rapporter quelques francs Photo : DR S à la maison. Mais quand on est un enfant de la balle, qu’on veut améliorer sa condition modeste, il y a aussi le sport. Mais ça, c’était une autre chanson. Il n’y avait pas encore le foot pour s’intégrer et gagner des millions, mais il y avait la boxe et le vélo. Le fougueux Italien connaît la castagne et Serge s’y met alors, fréquente aussi les tatamis et trouve finalement sa voie et surtout sa voix sur les planches théâtrales. Il devient figurant au Châtelet et à Mogador, puis au cinéma à la veille de l’invasion nazie. Dans la lignée de Raimu Photo : DR Il passe au Conservatoire et débute réellement au théâtre, en 1940, dans le Loup-garou de Roger Vitrac, pièce mise en scène par Raymond Rouleau. Il retourne au Conservatoire pour décrocher un premier prix de tragédie et de comédie ; fait le coup de poing à l’occa- sion avec les exaltés du fascisme et de la dictature vichyste et lit des poèmes au cabaret d’Agnès Capri. Il fait son petit bonhomme de chemin théâtral en jouant pour Jean Marais (Britannicus) et Jean Cocteau (les Parents terribles). Pour échapper au service militaire dans l’armée fasciste de Mussolini et au STO des nazis, il part pour de longs mois de planque. Il reprendra le théâtre à la Libération après un passage au cinéma avec le Carrefour des enfants perdus de Léo Joannon (1943). Plus que le cinéma, c’est le théâtre, sans doute plus intimiste, qui le fait vibrer. Il recherche la catharsis, le contact direct avec le public. Persuadé qu’il était alors que les textes forts et le jeu scénique permettent de faire le lien avec le peuple car, pour lui, le public était le peuple. C’est en acteur accompli, dans la lignée de Raimu, Gérard Philippe, de Jean Vilar et Antoine Bourseiller, qu’il est Kataïev dans les Justes, d’Albert Camus. Un temps metteur en scène avec «Hamlet» (1951) dont il est l’interprète principal, il crée le rôle de Franz dans «les Séquestrés d’Altona» (1959), de Jean-Paul Sartre. Ce sera un rôle fusionnel, celui de sa vie. Une performance d’acteur inouïe qui se confond avec son personnage jusqu’à s’y dissoudre. Au point de sortir amaigri de chaque représentation. Le texte nécessitait un engagement physique et… politique : on est en pleine guerre d’indépendance algérienne et le thème de la pièce portait sur la responsabilité de l’individu devant les crimes collectifs et la torture. C’était aussi l’époque où l’acteur aidait les réseaux Jeanson, les fameux «Porteurs de valises» pour le Front de libération nationale (FLN). Une entreprise titanesque : cinq cents représentations, quatre ans à l’affiche et une reprise de deux mois, en 1965, pour immortaliser cette pièce fortement engagée qui marque d’une pierre blanche le parcours de l’acteur. Au cinéma, Serge Reggiani aura été l’acteur des métamorphoses. Celui qui se transforme pour donner à ses personnages un bout de lui-même, beaucoup plus même, pour les dépasser et créer ces héros romantiques et tourmentés, voyous poètes, truands de films noirs, prolos tragiques mais humains jusqu’au bout des ongles. Il a traversé deux générations, diverses époques du cinéma français, joue sous la direction des plus grands, tourne beau- coup. Des succès, des toiles anodines et quelques ratages. Il sera à l’affiche avec au moins un film chaque année mais sa filmographie abondante ne comportera pas que des scories. Voyou dans le Carrefour des enfants perdus, il est poète et loubard du Moyen âge, sous la direction d’André Swobada ; il est aussi le partenaire d’Edith Piaf et d’Yves Montand dans Etoile sans lumière de Marcel Blistène. La petite gouape criminelle des Portes de la nuit (Marcel Carné, 1946) est de nouveau voyou, enfant perdu dans la Fleur de l’âge du même Carné, un an plus tard. De nouveau, un mauvais garçon, cynique et pervers dans Manon (1948), adaptation assez noire du roman de l’abbé Prévost, signé d’Henri Georges Clouzot. Le cinéma de la maturité L’année suivante, il prend avec André Cayatte le tournant du romantisme dans l’inoubliable «les Amants de Vérone», une tragédie shakespearienne dans l’Italie postfasciste. Avec Anouk Aimée, il forme un couple de légende, un rêve d’amour qui lui permet de tutoyer les cimes. Il est, au même titre que l’irrésistible Gérard Philipe, un symbole de la génération montante. Le romantique de Venise devient ensuite chasseur d’énigmes le temps de deux films policiers modernes. Le Rouletabille dans le Mystère de la chambre jaune, d’Henri Aisner, traque alors le Parfum de la dame en noir, de Louis Daquin. Sous la direction de Julien Duvivier, il étale après son romantisme sombre et ombrageux Au Royaume des cieux et passe par la Ronde de Max Ophuls (1950). Au cinéma, Serge Reggiani sera à jamais Manda dans le sublimissime Casque d’or, de Jacques Becker (1952), magnifique histoire d’amour qui se termine au pied de l’échafaud. Avec son air de voyou bougon et tendre, moustache sombre et clope au bec, il déroule un talent intense et sera comme Simone Signoret profondément marqué par son personnage. Mais l’acteur des transformations ne retrouvera pas de sitôt une composition de cette qualité même s’il est bien dirigé dans Les salauds vont en enfer de Robert Hossein (1955) et bien distribué dans la nouvelle version des Misérables par Jean-Paul Le Chanois. Une nouvelle époque s’ouvre à lui. DOSSIER Jeudi 28 juillet 2016 15 QUI PASSE LES MODES ET LE TEMPS l’Italien ! dernière apparition dans Coupe franche, le premier film du jeune cinéaste français Jean-Pierre Sauné. Le grand Serge, c’est aussi la chanson Le talent de Reggiani, éclectique et fou, c’est aussi la chanson. Elle vient à lui, tardivement, à 46 ans. Comme un défi lancé à lui-même et à un ami qui trouvait dans sa voix vibrante et grave, exhalant le tabac brun des Gitanes, un autre moyen d’émouvoir. Dans une France qui n’aimait pas encore le mélange des genres, Jacques Canetti, découvreur de George Brassens et de Jacques Brel, patron des Trois Baudets, cabaret parisien des talents en herbe, lui propose d’enregistrer Boris Vian. Le disque est un succès (1966). La grande Barbara, qui lui trouve un petit chouïa de timbre émouvant pouvant en faire un chanteur, un vrai, avec de la voix, le fait travailler. George Moustaki, Serge Gainsbourg, Jean-Loup Dabadie, Albert Vidalle et Henri Gougaud feront le reste. En quelques disques seulement (le Petit Garçon, les Loups, 1967), l’Italien (1968), Ma liberté), sa réputation de chanteur émouvant est faite et son répertoire respecté et célébré. C’était aussi le Temps d’Arthur, du Déserteur, de Sarah, Ma solitude, Ma liberté, en attendant Madame nostalgie, Venise n’est pas en Italie, le Barbier de Belleville, le Souffleur. Et comme Il suffirait de presque rien, d’autres auteurs viendront également. Ainsi de Claude Lemesle, fidèle d’entre les fidèles, le pianiste Raymond Bernard, Claude Roy et Bernard Dimey. Mais aussi des poètes immortels de la dimension d’Apollinaire, Baudelaire, Verlaine ou Prévert. Alors qu’un temps revenu µ au cinéma au milieu des années 1980 dans la Mort de l’apiculteur de Théo Angelopoulos, Reggiani met dans ses chansons son blues, ses fragilités, ses fêlures, ses peurs et ses blessures. Il donne Photo : DR En 1960, nouveau visage avec «le Guépard», le chef-d’œuvre de Luchino Visconti, qui lui permet de se confronter à un Burt Lancaster impérial et à deux jeunes loups affamés de gloire nommés Alain Delon et Claudia Cardinale. S’en suit le Doulos de Jean-Pierre Melville où il incarne aux côtés de Jean-Paul Belmondo un truand équivoque, fragile mais humain. Tour à tour, Henri Verneuil (la Vingt-cinquième Heure), Robert Enrico (les Aventuriers, les Caïds), Damiano Damiani (la Mafia fait la loi), Jean-Pierre Melville (l’Armée des ombres) et Roger Pigot («Comptes à rebours», Trois milliards sans ascenseur), lui donnent l’occasion d’affirmer la dimension humaine traversant déjà le Guépard et le Doulos. Marco Ferreri, un autre grand du cinéma italien, le grime en un surprenant sorcier indien dans Touche pas à la femme blanche (1973) et le Français Claude Sautet, géographe des sentiments, le remet dans le drame contemporain, avec un de ses plus beaux personnages dans Vincent, François, Paul et les autres (1974). Ce rôle de la maturité aux côtés de Romy Schneider, qui rappelle à bien des égards Simone Signoret et Yves Montand, montre un Reggiani qui vieillit bien, se bonifie comme une huile d’olive de Toscane ou un vin de bonne garde. Il se métamorphose une nouvelle fois chez Claude Lelouch, cinéaste de l’absurde et de la transformation, dans le Chat et la Souris et le Bon et le Méchant (1975). Oublié un temps par les réalisateurs, il revient au cinéma, en 1997, où il sera remarquable dans Violette et François de Jacques Rouffio, et, encore plus, dans la Terrasse, du grand Ettore Scola. De plus en plus en retrait du 7e art, Reggiani ne marquera pas, toutefois, de son talent l’Empreinte des géants de Robert Enrico et Fantastica de Gilles Carles. Il fera ses adieux au cinéma, en 1989, en faisant une aux mots des poètes une douce amertume. Sur scène, après avoir consumé avec ses sèches ses propres angoisses, il commence ses concerts, tel un rituel immuable, par l’Italien, sa carte de visite, son marqueur identitaire. Exercice d’exorcisme qui lui permet de se prendre par la main. Mais dans la vie, l’homme éprouvé, le père inconsolable, ne se retrouvait pas toujours ou si peu. Il a alors des dépressions, des blancs, des trous noirs, et au final le vertige de l’éthylisme. Le suicide de son fils Stéphane, qui a suivi les traces du père sur scène, éteindra en lui la flamme de l’artiste et ouvre le long couloir des douleurs. Le père finira, toutefois, par les sublimer dans la débauche de couleurs que seule la peinture pouvait alors lui offrir. Modeste expédient pour un père inconsolable. Avant, bien sûr, un dernier tour de piste, à l’Olympia, où le corps, incertain, vacillant, perclus de douleurs, traître, empêchait le chant de jaillir mais pas la déclamation des textes. C’était la dernière virée du poète, ultime étape précédant le «Dernier courrier avant la nuit», livre prémonitoire annonçant le grand voyage de la camarde. Le sien. N. K. De petites scènes qui grandiront au fur et à mesure Le maire d’Alger-Centre, Abdelhakim Bettache, a bien compris cela et se prête volontiers au jeu, en réservant des espaces aux artistes - notamment amateurs pour leur permettre de faire leurs premiers pas, d’aller à la rencontre du public et de mettre une note de fraîcheur et de gaieté dans les faubourgs et les quartiers de la Capitale. Le Président de l’Assemblée populaire communale d’Alger-Centre a été - faut-il le rappeler - le premier à accorder des autorisations aux artistes de rue (musi- ciens, peintres et comiques) afin de leur éviter les tracas avec la police. Sa sage décision, qu’on doit saluer encore, a permis à ces créateurs en herbe d’exercer leur métier en toute liberté. Les Algérois en profitent. L’image de leur cité s’en sort agrandie. Pour la saison estivale, la ville remet cela et aménage de petites aires de spectacle où chaque soir des musiciens, des chanteurs, des danseurs, des acrobates, des peintres et des photographes viennent exercer leur talent en contact direct avec le grand public. C’est une démarche louable qu’il convient d’étendre aux quartiers Photo : DR Suite de la page 11 et aux communes périphériques. On doit, à ce propos, évoquer l’exemple réussi de la Tahtaha (esplanade langage vernaculaire) du port d’Alger, appelée aussi Placette des artistes. Inaugurée en 2014 par l’Etablissement art et culture de la wilaya d’Alger, cette belle terrasse, lovée au cœur de la pêcherie, fait depuis le bonheur des mélomanes et des amateurs du chant chaâbi. On s’y rend en famille ou avec des amis pour siroter une boisson et écouter du «qcid», les pieds et le regard plongés dans la mer Méditerranée. C’est joli, beau et agréable. Rien n’empêche les maires et autres responsables locaux des autres villes et villages d’Algérie de prendre de la graine de faire de même à travers tous le pays, pourvu qu’ils aient un petit «soupçon» de savoir-vivre, imagination et initiative. Pour commencer en beauté, créons des «Tahtaha» dans tous les ports de pêche. Thala Illef, Azzefoun, Tigzirt, Dellys, Cherchell, Bouharoun, Ténès, Mosta, Aïn Témouchent, Beni Saf, Ziama Mansouriah, Collo ou El-Kala sont autant de petits coins du paradis qui tenteront certainement tous nos artistes. Cela va sans dire que les terminaux marins d’Annaba, Skikda, Jijel, Béjaïa ou Oran se prêtent parfaitement bien pour abriter de tels clubs, dédiés à la belle vie et à la distraction. L’appétit venant en mangeant, on aura, ensuite, le temps de penser aux squares, aux placettes publiques, aux plages et même aux parkings et aux gares. On peut, par la même occasion, y joindre des expositions d’arts et d’artisanat. Cela va avec, bien entendu. Une telle dynamique aura un impact certain sur la promotion du tourisme dans toutes ces régions et sera, à moyen et long terme, d’un appui certain pour l’économie nationale. En effet, il suffit de peu de choses pour porter la culture à tous les recoins de ce beau pays et contribuer efficacement à son essor et à son émancipation. Il suffit juste de le vouloir ! Vraiment ! K. A. 16 Jeudi 28 juillet 2016 C U L T U R E EN ATTENDANT L’AUTOMNE DE JOUD SAID ET FANIA WA TABADAD DE NADJDA ISMAIL ANZOR Le cinéma syrien de résistance s’invite au 9 FIOFA e La cinéaste syrienne a réfuté que les nouvelles productions syriennes sont des films de propagande à la solde du régime, en réponse à une question posée lors des débats. Par ailleurs, elle précise qu’elle a «surtout voulu monter que l’espoir est toujours présent pour délivrer le pays de ceux qui veulent nous diviser. A travers ce film, mon message est qu’il faut résister à l’obscurantisme, que nous devons nous unir face à l’adversité et que la lumière vaincra» Sihem Bounabi a crise syrienne était au cœur des deux longs métrages syrien de deux longs métrages, «Fania wa tabadad» (Elle est mortelle et elle se dissipe), réalisé par Nadjda Ismaïl Anzor et «En attendant l’automne» de Joud Saïd sélectionnée dans le cadre de la compétition de la 9e édition du Festival international d’Oran du film arabe. Le poignant «Fania wa tabada» sur le scénario de Diana Kamalldine à clôturer, mercredi passé, les projections dans le cadre de la compétition sous l’applaudissement et les youyous du public présents. Le long métrage est un des premiers films qui plonge les cinéphiles au cœur de la gouvernance du système de Daesh en suivant le quotidien du personnage principale «Soraya» brillamment interprété par Rana Chamis. Cette institutrice, pieuse musulmane dont la ville tombe sous les mains de Daech, transporte les présents au cœur d’un système obscurantiste qui soumet par la force tous les habitants à la loi de l’extrémisme. Les réfractaires sont violemment punis tel cet enseignant crucifié sur la place publique. On assiste aussi, à l’autodafé des livres jugés incompatibles avec le nouveau dogme, la tenue vestimentaire du djilbab imposée à la femme ainsi que la taxe de djizia pour les chrétiens sous peine de mort. Des images d’une extrême violence psychologique d’une ville marquée par la peur et la survie au quotidien au milieu des ruines où les enfants sont endoctrinés à coups de discours haineux. Les dialogues sont marqués par de longs discours de l’idéologie de Daech, contre argumentés par les paroles de Soraya, musulmane pratiquante qui maîtrise le texte sacré du Coran ainsi que les hadiths. Ainsi, l’Islam de tolérance et de lumière est opposé à celui du radicalisme de l’État terrosite. Un islam qui cohabite harmonieusement avec les autres religions dont les amis chrétiens de Soraya. Une scène marquante où musulmans et chrétiens prient ensemble pour que Dieu les délivre de ceux qui ont fourvoyé la religion. L’horreur monte d’un cran lorsque l’émir remarque les chevilles de «Noor» la fille de Soraya à peine âgée de 11ans. La fillette est finalement enlevée et sa mère emprisonnée, jugée indisciplinée et Photo : DR L réfractaire. Emprisonnée, elle est torturée. Sur grand écran, des images insoutenables d’une fillette de 9 ans hurlant des douleurs d’accouchement livrée à elle-même dans un cahot dans l’attente d’une mort. Soraya apprendra des autres détenus, les viols collectifs et les exactions subits au quotidien. Cet acte révolte le bras droit de l’émir, natif de la région et qui considére Soraya comme sa mère et la petite Noor comme sa sœur. Il décidera de prendre contact avec le fils ainé de Soraya l’institutrice, pour sauver Noor le jour même de ses noces avec l’emir en s’alliant à un ennemi jugé moins redoutable du groupe «El Nousra». Défier l’obscurantisme par la lumière de l’esprit Au Final grâce à la réconciliation des enfants de ce village appartenant aux différentes fractions en conflits que Noor et toute la ville seront délivrées du sinistre régime de Daech sous les applaudissements des cinéphiles présents à la salle le Maghreb. La scénariste Diana Kamaldine confie lors des débats après la projection qu’elle avait sciemment décidé d’occulter les exactions commis par Daech car elles sont largement diffusées par la propagande obscurantiste pour semer la terreur dans le cœur des gens et rallier les esprits égarés. Elle souligne : «La seule violence que j’ai voulus monter c’est celle commise envers les femmes et les fillettes à peine pubères car cette réalité est souvent occultée par les médias alors que c’est une réa- lité que les femmes subissent au quotidien». Elle ajoute : «Il était important de montrer les vrais visages de la gouvernance de Daech et comment le discours de propagande est appliqué sur le terrain.» La cinéaste a réfuté que les nouvelles productions syriennes sont des films de propagande à la solde du régime en réponse à une question posée lors des débats. Par ailleurs elle précise que «j’ai surtout voulu montrer que l’espoir est toujours présent pour délivrer le pays de ceux qui veulent nous diviser. A travers ce film, mon message est qu’il faut résister à l’obscurantisme, que nous devons nous unir face à l’adversité et que la lumière vaincra». Dans un autre registre, «En attendant l’automne» par Joud Saïd produit par le Centre public du cinéma, dépendant du ministère de la Culture, aborde également le quotidien d’une ville syrienne dans les ruines de la guerre sur le ton de la comédie noire. Le rire et la joie de vivre sont un défi au quotidien pour défier la mort et le chaos avec la rage de ceux qui n’ont plus rien à perdre. Dans des passages surréalistes, malgré le contexte, une équipe de volley féminine continue à faire des tournois et s’entraine pour décrocher la Coupe de la région et pourquoi pas nationale. La culture de la vie pour semer l’espoir C’est dans cette ambiance bon enfants avec la tragédie de la guerre en toile de fond, que les soucis, la peur de perdre les proches qui sont au front, vivre au milieux des ruines aux rythmes des échos des bombardements et des explosions que les habitants continuent de semer l’espoir et aussi la vie. Le mécanisme de cette comédie c’est le quiproquo de l’officier dont l’héroïne principale est amoureuse a été kidnappé et ainsi déclaré comme dissident de l’armée syrienne. Découlent toute une série de situations rocambolesques où le spectateur valse entre le rire et la tristesse. Jusqu’au happy-end où un mariage collectif est célébré avec les retrouvailles des deux amoureux. A la fin de la projection, une lettre de Joud Saïd, qui n’a pas pu être présent, est lue aux présents dans laquelle il déclare : «Nous avons commencé le tournage en 2013, à l’époque où les Etats-Unis avaient menacé d’attaquer la Syrie. Le risque de continuer le travail était tel que nous redoutions de ne pas pouvoir achever les premières séquences. Nous avons convenu alors de poursuivre le tournage sous peine que nous passerons pour des traitres. Ce film a été fait par un groupe dont les membres venaient de plusieurs régions du pays. Nous nous sommes déplacés un peu partout comme une seule tribu en quête d’amour.» Et il a conclu : «C’est un film qui parle d’espoir». Présent dans la salle, le célèbre comédien syrien, Ayman Zidan, a souligné aux présents que «ce film, illustre la douleur et la blessure béante d’une nation qui subit de plein fouet les complots et les défis», en concluant : «Je tiens à rendre hommage et à saluer tous les cinéastes qui travaillent dans des conditions très difficiles pour défendre la culture de la vie.» S. B. Photo : DR De notre envoyée spéciale à Oran 17 S P O R T S Jeudi 28 juillet 2016 INTERDICTION DE RECRUTEMENT ET PONCTION DE TROIS POINTS CONTRE LE RCR ET LE RCA Eliminatoires CAN-2017 (U17) /préparation : Algérie bat Tunisie en amical (2-1) Par quoi s’explique la différence de traitement du cas de l’USMH ? Par A. Lemili es sportifs ne devraientils pas en effet appuyer la dernière mesure prise par le TAS et consistant à renvoyer aux instances initialement concernées, autrement dit la ligue professionnelle de football pour un «traitement L Photo : DR Pour le même motif, à savoir «non paiement des salaires dus à des joueurs» et dans la foulée exécution d’une décision prise par le TAS, sur les trois formations concernées en l’occurrence le RC Relizane, L’USM El-Harrach et le RC Arba qui n’ont pas honoré les mises en demeure faites en ce sens ont été diversement sanctionnés, du moins s’agissant du RCR et l’autre rétrogradé au terme de la saison écoulée le RCA. Cela au motif que les deux clubs confirmaient leur incapacité à réagir favorablement à l’injonction faite par la Commission des règlements de litige (CRL). Du coup, les deux associations ne sont pas autorisées à procéder à recrutement en plus de se voir défalquer trois points La sélection algérienne de football des moins de 17 ans s’est imposée face à son homologue tunisienne sur le score de 2 à 1 (mi-temps : 1-0), mardi à Tunis dans le cadre de la préparation des deux équipes au 2e tour des éliminatoires de la coupe d’Afrique des nations-2017 (CAN-2017) des U17. C’est le capitaine Kessour qui a ouvert la marque pour les Algériens sur coup franc direct en première mi-temps avant que les Tunisiens ne remettent les pendules à l’heure au retour des vestiaires. Les Verts ont inscrit le but de la victoire par Zerrouki dans le temps additionnel de la seconde manche. Les hommes de Saber Bensmaïn joueront un deuxième match face à la Tunisie le 29 juillet au stade El-Menzah de Tunis avant de rentrer au pays. Ces deux tests entrent dans le cadre de la préparation des Verts en vue de la double confrontation face au Gabon (aller le 6 août à Alger et retour le 21 août à Libreville) comptant pour le 2e tour des éliminatoires de la CAN-2017 prévue à Madagascar. logique» de l’affaire disciplinaire dite CRRB Aïn-Fakroun. L’appuyer dans le sens où l’ire ou ce qui y ressemble du président de l’instance concernée est très mal placée sachant que les membres de la commission de discipline ont sciemment éludé la vérité pour traiter un dossier à l’avenant et comme certaines parties n’hésitent pas à le susurrer sur «instruction» venue pratiquement de nulle part mais bien réelle. Ces allusions, voire présomptions, tiennent la route dans la mesure où la même commission s’est encore signalée par des décisions comme dans une boutique d’apothicaire, c’est-à-dire avec un dosage selon la tête du client. En effet, pour le même motif, à savoir «non paiement des salaires dus à des joueurs» et dans la foulée exécution d’une décision prise par le TAS, sur les trois formations concernées en l’occurrence le RC Relizane, L’USM El-Harrach et le RC Arba qui n’ont pas honoré les mises en demeure faites en ce sens ont été diversement sanctionnés, du moins s’agissant du club de l’ouest du pays à savoir le RC Relizane et l’autre rétrogradé au terme de la saison écoulée le RC Arba. Cela au motif que les deux clubs confirmaient leur incapacité à réagir favorablement à l’injonction faite par la Commission des règlements de litige (CRL). Du coup, les deux associations ne sont pas autorisées à procéder à recrutement en plus de se voir défalquer trois points. Dans cette affaire, il demeure quelque chose d’inexplicable concernant l’USM El-Harrach qui dispose toutefois, en ce qui la concerne, d’un autre préavis de 20 jours pour régulariser sa situation même si d’ores et déjà il existerait une sanction partielle qui consiste en l’interdiction de recrutement. Et la question légitime que chacun est en droit de se poser est «pourquoi pas de retrait des trois points ?» Enfin, pour enrober leurs décisions, les membres de la commission de discipline rappellent quand même que les clubs sanctionnés peuvent faire appel auprès de la commission fédérale. Ce qui leur fait, passez-nous l’expression, une belle jambe sachant que dans cette affaire il y a un manque d’équité flagrant. A moins que ce ne soit bien explicité, autrement dit dans les détails qui ont fait que d’emblée les trois points n’ont pas été défalqués à la formation banlieusarde. Car, il demeure possible que la commission de discipline dispose d’éléments de justification qui ne sont pas portés à la connaissance de l’opinion publique et qui pourtant doivent l’être pour les organes d’information ou encore clairement fournis dans le communiqué «pondu» à cet effet. Rien que pour éviter toute interprétation tendancieuse A. L. JO-2016/TOURNOI DE FOOTBALL Schürmann : «A Rio, j’ai besoin de l’ensemble des 18 joueurs» LE SÉLECTIONNEUR de l’équipe algérienne des moins de 23 ans (U23), le Suisse Pierre-André Schürmann, a indiqué mercredi qu’il comptait sur l’ensemble des 18 joueurs retenus pour le tournoi de football des Jeux olympiques JO-2016 de Rio (5-21 août). «J’ai mon idée sur le onze de départ. J’ai en ma possession 18 joueurs et j’aurai besoin de tout le monde durant cette expédition. Chaque joueur est concerné par la compétition. La star pour moi est le groupe et ne se limite pas à un joueur ou deux», a affirmé à l’APS le coach des Olympiques, rencontré au Centre technique de Sidi Moussa (Alger) en marge de la visite du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Aux JO-2016, l’Algérie évoluera dans le groupe D avec l’Argentine, le Honduras et le Portugal. Les Verts entreront en lice le 4 août face aux Honduriens à Rio de Janeiro. «Nous allons gérer la compétition match par match et ne pas se focaliser uniquement sur le premier match du Honduras», a-t-il ajouté. Les coéquipiers de Baghdad Bounedjah (Al-Sadd/Qatar) ont clôturé dimanche un stage effectué en Espagne, marqué par deux matchs amicaux contre l’équipe réserve du FC Valence (1-1) et devant le FC Grenade (0-0). Avant d’aller en terre ibérique les Verts ont disputé deux matchs amicaux aussi contre l’Irak (défaite 3-2, victoire 2-0) au stade Mustapha-Tchaker de Blida. «Le stage d’Espagne nous a permis de tirer les bonnes et les mauvaises choses que je préfère garder pour moi. Je suis content de notre préparation, en attendant d’aborder les choses sérieuses», a souligné le technicien helvétique. Par ailleurs, Schürmann s’est dit soulagé par la réaction du milieu de terrain Mohamed Benkhemassa et de l’attaquant Mohamed Darfalou, qui reviennent de blessure. «Ils reviennent doucement mais sûrement, j’espère qu’ils seront à 100% de leurs moyens d’ici au premier match face au Honduras». Enfin, le sélectionneur des U-23 a informé que le programme qui attend les Verts à Rio sera dévoilé sur place. «A notre arrivée à Rio, nous allons prendre nos quartiers puis on verra par la suite concernant le planning des terrains d’entraînement. Ensuite, nous allons nous concentrer sur le tournoi», a-t-il conclu. L’Algérie retrouve un tournoi de football des Olympiades 36 ans après sa dernière participation aux JO-1980 de Moscou. APS Ligue 1 professionnelle (préparation) : trois matchs amicaux au menu de l’USMA à Sousse L’USM Alger (ligue 1 professionnelle) qui effectue à partir d’hier un stage à Sousse en Tunisie, disputera trois matchs amicaux en vue de la prochaine saison 2016-2017, a annoncé le club algérois sur son site officiel. La délégation usmiste quittera le pays mercredi (16h) en direction de Sousse pour entamer la deuxième partie du stage d’intersaison après celle effectuée dans la région de Bretagne (nord-ouest de la France). Pendant leur séjour qui se poursuivra jusqu’au 7 août, les Rouge et Noir affronteront le Club Africain (30 juillet), Metlaoui (2 août) et Sfax (6 août). Ce regroupement intervient après la fin du premier stage qui s’est déroulé dans la région de Bretagne, marqué par une victoire face aux espoirs du Stade Rennais (4-0), une défaite face à l’équipe A du Stade Rennais (1-0) et deux nuls face au Stade Brestois 29 (1-1) et l’US Granville (0-0). L’USMA, champion d’Algérie en titre, prendra part à la prochaine édition de la Ligue des champions d’Afrique. Le club algérois entamera la saison 2016-2017 à domicile face au MO Béjaïa. Handball/préparation : Victoire de l’Algérie U21 face à la Slovénie U19 (28-22) La sélection algérienne de handball des moins de 21 ans (U21) s’est imposée face à son homologue slovène des U19 par 28 à 22 (mi-temps : 18-15), en match amical disputé mardi à Zrece (nord-est de la Slovénie) dans le cadre de sa préparation à la coupe d’Afrique des nations CAN-2016 au Mali. Les hommes du duo Rabah GherbiSalah Bouchekriou signent ainsi leur troisième succès durant leur stage après ceux face à la Slovénie U19 (3326) et la Slovénie U21 (25-21) contre une défaite devant cette dernière (2918). Selon le programme établi initialement par la Fédération algérienne de handball (FAHB), le match de mardi était le dernier des Algériens en terre slovène. Les équipiers d’Ayoub Abdi rentreront samedi à Alger. La dernière étape préparatoire en vue du rendez-vous continental se déroulera également en Slovénie du 20 août au 5 septembre avant le départ au Mali pour la CAN-2016 (11-18 septembre). 18 M O N D E Jeudi 28 juillet 2016 SELON LE SECRÉTAIRE D’ETAT AMÉRICAIN, JOHN KERRY Washington veut éviter la «confrontation» en mer de Chine La Cour permanente d’arbitrage de la Haye a donné raison à Manille en estimant que la Chine n’avait aucun «droit historique» sur cette mer stratégique. Pékin s’est insurgé contre ce jugement et a dit qu’il ne le respecterait pas Par Agence France presse e secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a déclaré mercredi que Washington souhaitait éviter la «confrontation» en mer de Chine méridionale, où les prétentions territoriales de Pékin ont été invalidées par un tribunal international. M. Kerry s’exprimait à l’issue d’un entretien avec le nouveau ministre philippin des Affaires étrangères, Perfecto Yasay. Pour le chef de la diplomatie américaine, Pékin et Manille doivent engager le dialogue. «La décision en elle-même est contraignante mais nous ne cherchons pas à créer la confrontation. Nous tentons de trouver une solution en tenant compte du droit des populations établi par la loi». La Cour permanente d’arbitrage (CPA) de la Haye a donné raison à Manille le 12 juillet dernier en estimant que la Chine n’avait aucun «droit historique» sur cette mer stratégique. Pékin s’est insurgé contre ce jugement et a dit qu’il ne le respecterait pas. Mais Photo : DR L Washington voit dans cette décision «l’opportunité» pour les pays ayant des revendications sur la zone de régler leurs différends de manière pacifique, a dit le chef de la diplomatie. «Nous espérons assister à un processus qui réduira la portée géographique des disputes maritimes, instaurera un code de conduite dans les zones contestées, conduira à des solutions mutuellement acceptables, peut-être même à une série de mesures susceptibles d’établir la confiance». Le Vietnam, la Malaisie, Brunei et Taïwan ont également des revendications sur la mer de Chine méridionale, réputée riche en hydrocarbures et par où transitent 4,5 milliards d’euros de fret annuel. La CPA avait été saisie en 2013 par le précédent gouvernement philippin de Benigno Aquino. M. Kerry, arrivé à Manille mardi dernier après un forum régional au Laos, a rencontré ensuite le président philippin Rodrigo Duterte. Selon Ernesto Abella, porte-parole du chef de l’Etat philippin, ce dernier a évoqué avec M. Kerry la guerre contre la drogue et la criminalité qu’il mène. M. Kerry a promis 32 millions de dollars (29 millions d’euros) d’assistance américaine pour «l’entraînement et les services» en vue de renforcer le règne de la loi aux Philippines. Avant la rencontre, le secrétaire d’Etat américain avait déclaré : «Les droits civiques et humains doivent être protégés et nous devons œuvrer à assurer la sécurité dans nos sociétés.» M. Duterte a été élu à l’issue d’une campagne sécuritaire outrancière pendant laquelle il a promis de faire abattre les trafiquants de drogue supposés. Depuis le 30 juin, la police a annoncé avoir abattu plus de 200 personnes. AFP SELON UN COMMUNIQUÉ DU CONSEIL ÉLECTORAL DU VENEZUELA La décision sur le référendum anti-Maduro repoussée Par Maria Isabel Sanchez de l’AFP LE CONSEIL national électoral (CNE) du Venezuela examinera la possible tenue d’un référendum anti-Maduro à partir de lundi prochain, alors que l’opposition, dont le gouvernement demande l’interdiction pour fraude, attendait initialement sa décision pour ce mardi. Le communiqué du CNE ne précise pas quand l’organisme rendra sa décision. Elu en 2013 jusqu’en 2019, le chef de l’Etat socialiste fait face à un Parlement contrôlé par une coalition de centre droit, la Table de l’unité démocratique (MUD), depuis les élections législatives de décembre 2015. Depuis, ces antichavistes (du nom de l’ex-président Hugo Chavez, 1999-2013) ont exigé la tenue d’un référendum contre le M. Maduro avant fin 2016. Pour cela, l’opposition a enclenché un processus long et complexe prévu par la loi. Après avoir recueilli près de deux millions de signatures, dont seules 1,3 million ont été validées par le Conseil national électoral (CNE), au moins 200 000 signataires devaient confirmer leur choix, en personne, fin juin. C’est sur ce point précis que doit se prononcer le CNE, organisme que l’opposition accuse d’être contrôlé par le gouvernement. En cas de feu vert de l’autorité électorale, il faudra encore quatre millions de signatures pour pouvoir convoquer le référendum lui-même. Pour destituer le chef de l’Etat, le «oui» devra dépasser le score de M. Maduro à la présidentielle de 2013 (7,5 millions de voix). La MUD espérait que le CNE authentifierait mardi ces 200 000 signatures, après un audit qui a duré près d’un mois. Certaine d’avoir les signatures nécessaires, la MUD a déjà appelé à manifester mercredi à Caracas. Le CNE, accusé de favoriser le gouvernement par l’opposition, a affirmé qu’il «ne céderait pas aux pressions» et rappelé sa menace de suspendre le processus «en cas d’altération de l’ordre public». Un porte-parole de M. Maduro a également demandé au CNE que la coalition Table de l’unité démocratique (MUD) soit considérée illégale, l’accusant d’avoir fraudé pour le recueil des signatures. «Nous sommes venus demander l’annulation de l’enregistrement du parti politique appelé Table de l’unité démocratique (MUD), pour avoir participé à la plus grande fraude électorale qu’ait connue l’histoire du pays», a annoncé Jorge Rodríguez, délégué par M. Maduro pour surveiller le processus. Selon le porte-parole, le parti MUD aurait fourni des milliers de signatures de personnes décédées, de mineurs et de détenus. Nicolas Maduro lui-même a déposé une action pour fraude devant le Tribunal suprême de justice (TSJ), que l’opposition accuse également de servir le gouvernement. Au total, environ 8 600 recours ont été déposés devant le parquet et le TSJ. Pour l’opposition, il est crucial que le référendum ait lieu avant le 10 janvier 2017, car si M. Maduro est révoqué avant cette date, il y aura des élections anticipées. Si, au contraire, la consultation se tient après et si le président vénézuélien la perd, il pourrait désigner son viceprésident pour le remplacer. Le pays, dont l’économie s’est effondrée avec la chute du pétrole, est en ébullition. Pillages et lynchages se font plus nombreux, les habitants sont las d’une pénurie qui frappe 80% des aliments, d’une criminalité en hausse et de la pire inflation au monde (180,9% en 2015). Pour le gouvernement, ce référendum, s’il a lieu, ne pourra pas se tenir cette année, car les délais légaux ne le permettent pas. «En 2016, il n’y aura pas de référendum. En 2017, au rythme où l’on va, il n’y en aura pas non plus au Venezuela», a lancé mardi le numéro deux du régime chaviste, Diosdado Cabello. Selon un sondage de l’institut Venebarometro, 64% des Vénézuéliens voteraient pour le départ du président. «Le réfé- rendum est une opportunité et il faut la saisir», assure Edgar Garcia, un électricien de 48 ans prêt à signer, alors qu’il fait la queue pour acheter des aliments. Selon le constitutionnaliste José Ignacio Hernandez, le référendum pourrait se tenir en décembre ou, au plus tard, début janvier, mais «tout dépend de la volonté du CNE». Si cet organisme «fait durer les choses, la conflictualité sociale augmentera et les seules voies qui resteront seront celle de la protestation et de la pression internationale», ajoute cet expert. Empêcher le référendum «reviendrait à délégitimer un héritage très important du chavisme. Chavez s’est toujours exposé à la décision du peuple», a réagi Luis Almagro, le secrétaire général de l’Organisation des Etats américains (OEA). En 2004, le référendum contre l’ex-président Hugo Chavez fut un échec. AFP Une cellule de l’EI démantelée au Maroc, des attentats déjoués LES AUTORITES marocaines ont annoncé, hier, l’arrestation de 52 militants islamistes inspirés par l’organisation Etat islamique et la mise en échec de plusieu projets d’attentat. Il s’agit de la plus vaste opération du genre depuis des années au Maroc. Des armes et du matériel de fabrication de bombes ont été saisis. Le royaume chérifien, allié des Occidentaux contre l’islamisme radical, est en alerte renforcée depuis que Daech (acronyme arabe de l’EI) a pris le contrôle de vastes territoires en Syrie et en Irak il y a deux ans. Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur précise que ces 52 militants, interpellés dans de nombreuses villes du pays, font partie d’un groupe de 143 militants faisant l’objet d’enquête de la part des autorités. De nombreux membres de cette cellule envisageaient de créer au Maroc une «province» du califat autoproclamé par Daech. Ils comptaient également frapper des prisons, des festivals et d’autres institutions dans le pays, ajoute-t- il. Le groupe prévoyait aussi d’assassiner des membres des forces de sécurité marocaines ou des touristes. Le Maroc a démantelé 39 cellules liées à l’EI depuis 2013, rappelle le ministère dans son communiqué, ajoutant que 159 cellules ont été découvertes depuis 2002. Reuters 19 M O N D E Jeudi 28 juillet 2016 L’ARMÉE RÉGULIÈRE SYRIENNE PROPOSE AUX CIVILS DE QUITTER ALEP Un double attentat revendiqué par Daech fait au moins 48 morts en Syrie Un sanglant attentat a frappé la ville de Kamichli dans le nord-est de la Syrie, faisant 48 morts et des dizaines de blessés. Cette attaque, la plus sanglante à toucher la ville depuis des années, a été revendiquée par le groupe Daech qui contrôle certaines parties de la Syrie. Parmi les dizaines de blessés, beaucoup sont dans un état grave et le bilan risque de s’alourdir davantage. C’est le quartier général des forces de sécurité de l’administration kurde de la province de Hassaké, où se trouve Kamichli qui a été visé. Par La Rédaction International n attentat au camion piégé a frappé hier la ville de Kamichli, en partie contrôlée par les forces kurdes, dans le nord-est de la Syrie, faisant 48 morts et des dizaines de blessés. L’attaque, la plus sanglante à toucher la ville depuis des années, a été revendiquée par le groupe Daech qui contrôle certaines parties de la Syrie. Selon la télévision syrienne, une des explosions a été provoquée par une voiture piégée et l’autre par une bombe placée sur une moto. Parmi les dizaines de blessés, beaucoup sont dans un état grave et le bilan risque de s’alourdir davantage. C’est le quartier général des forces de sécurité de l’administration kurde de la province de Hassaké, où se trouve Kamichli qui a été visé. La déflagration était si puissante qu’elle a fait trembler les vitres des boutiques de Nusaybin en Turquie, ville collée à Kamichli de l’autre côté de la frontière. Daech a déjà visé Kamichli et Hassaké, chef-lieu de la province du même nom, au cours des mois passés. En avril der- Photo : DR U nier, six membres d’une unité de sécurité intérieure kurde, avaient péri dans un attentat suicide à Kamichli. En juillet, au moins 16 personnes sont mortes dans un autre attentat suicide revendiqué par Daech à Hassaké. Les kurdes contrôlent l’essentiel de la province de Hassaké après avoir pris de vastes territoires l’an dernier aux groupes armés. Soutenues par les États-Unis, elles combattent également Daech bien plus à l’ouest, à Manbij dans la province d’Alep. Selon les kurdes «il s’agit du plus gros attentat jamais perpétré dans la ville». D’un autre coté l’armée syrienne a proposé aux civils de quitter les quartiers d’Alep aux mains des groupes armés via des routes de sortie sécurisées pour cet effet. L’armée syrienne a précisé que «des cartes des routes étaient envoyées sur les téléphones mobiles des civils», exhortant «les groupes armés à quitter les maisons des civils et accepter les propositions de réconciliation du gouvernement». La décision a été prise une semaine après que les troupes syriennes et les combattants alliés ont réussi à couper la dernière route d’approvisionnement des groupes armés qui reliait la région au nord d’Alep et les quartiers orientaux de la ville. Alep est la plus grande ville de la Syrie et était autrefois son poumon économique. C’est aujourd’hui le point focal des affrontements entre l’armée syrienne et les groupes armés aux ramifications externes. Au cours de l’été 2012, des milliers d’éléments des groupes armés ont envahi des quartiers résidentiels d’Alep. Après avoir pris le contrôle de plusieurs quartiers à l’est d’Alep, les groupes armés ont régulièrement tenté d’étendre leur présence jusqu’à l’ouest de la ville. Ils ont assiégé les quartiers ouest d’Alep après avoir coupé la route internationale conduisant à Alep en 2014, mais le siège a été brisé par l’armée syrienne. R. I. OFFICIELLEMENT DÉSIGNÉE POUR PORTER LES COULEURS DÉMOCRATES Obama monte au créneau pour son ex-rivale, Hillary Clinton Barack Obama travaille sur ce discours depuis plusieurs semaines. Or ce rendez-vous, sous l’œil de dizaines de millions d’Américains, aura une saveur particulière pour lui. Il fera écho au discours prononcé en 2004 lors d’une convention qui allait la propulser sur le devant de la scène, aux primaires tendus de 2008 face à Hillary Clinton et ses années de Maison Blanche. A six mois de son départ, le 44e Président des Etats-Unis s’appuiera sur sa solide cote de popularité de fin de mandat pour tenter de rassembler une famille démocrate secouée par l’âpre duel entre Hillary Clinton et le sénateur Bernie Sanders qui a laissé des traces. Soucieuse de s’appuyer autant que possible sur le président sortant - puissant atout pour que la base démocrate se rende aux urnes -, Hillary Clinton avait décrit l’évolution de leur relation en ces termes : «Rivaux politiques, puis partenaires, puis amis». Mais c’est sur sa dénonciation du candidat républicain que Barack Obama est aussi attendu à Philadelphie. Une élection présidentielle américaine offre souvent un contraste saisissant entre deux visions de l’Amérique. Cette année, ce contraste prend des proportions presque comiques. Politiquement, humainement, difficile d’imaginer deux personnages publics plus dissemblables que Barack Obama et Donald Trump. Obama l’universitaire aime les longs raisonnements structurés, a le goût du discours. Trump l’homme d’affaires est impulsif, est spécialiste des formules courtes, souvent agressives, parfois vulgaires. Le président devrait s’employer à expliquer pourquoi le magnat de l’immobilier n’a pas, selon lui, les épaules pour endosser le rôle de commandant-en-chef. La présidence est un métier «sérieux» de la lutte contre le groupe Daech au combat contre les inégalités sociales et raciales - incompatible avec la rhétorique du milliardaire populiste, répète-t-il depuis plusieurs mois. Les milliers de délégués rassemblés ont eu un avantgoût de cette ligne d’attaque mardi, lors du discours très applaudi de Michelle Obama. «Lorsque quelqu’un est cruel ou se comporte comme une brute, vous ne vous abaissez pas à son niveau», a-t-elle asséné. «Notre devise: s’ils visent bas, visez haut !». R. I. Photo : DR A PHILADELPHIE Barack Obama se lance dans la défense du bilan de ses huit années au pouvoir, barrer la route à Donald Trump et propulser son ancienne rivale Hillary Clinton à la Maison Blanche. A l’avant-dernier jour de la convention démocrate, le premier Président noir de l’histoire des Etats-Unis devrait aussi faire passer un message simple depuis le Wells Fargo Center : le temps d’une femme présidente est venu. Hillary Clinton, qui a été formellement désignée mardi pour porter les couleurs démocrates lors de l’élection du 8 novembre, a insisté sur la dimension historique de cette nomination. «Si des petites filles sont restées debout ce soir pour regarder, je voudrais leur dire que je deviendrais peut-être la première femme présidente, mais que l’une d’entre vous sera la prochaine», a-t-elle lancé depuis New York, dans une vidéo. Selon la Maison Blanche, www.latribunedz.com LA DÉLÉGATION ALGÉRIENNE S’EST ENVOLÉE VERS RIO Jeudi 28 juillet 2016 MÉTÉO Les athlètes algériens résolus à honorer le pays Centre Max. 30° ensoleillé Min 21° Ouest Max. 31° ensoleillé Min 21° Est Max. 36° ensoleillé Min 18 Sud Max. 42° ensoleillé Min 26° Par Abdallah Kaddour a délégation sportive algérienne s’est envolée, hier, à bord d’un vol spécial à destination Rio de Janeiro pour prendre part aux jeux Olympiques 2016 (5-21 août). La délégation officielle est composée de 108 personnes (athlètes, cadres techniques, médicaux et administratifs) en plus des invités du COA dont des anciens médaillés olympiques. Une zone mixte a été organisée pour la presse avec les membres de la délégation algérienne et les athlètes avant leur embarquement. Certains athlètes participeront pour la première fois à un événement de cette envergure. «Chaque athlète rêve de participer aux JO, l’important est de fournir le maximum d’effort et honorer les couleurs nationales, je suis optimiste», nous dira Ali Messaoudi spécialiste en 3 000 mètres steeple. En termes de préparation, l’athlète nous dira que «les qualifications étaient difficiles, et durant la préparation on manquait de moyens, mais je reste confiant. C’est ma première participation aux JO, cet événement sera bénéfique pour moi sur le plan personnel afin d’acquérir plus d’expérience et d’affronter des spécialistes de renommée mondiale et ça me permettra de préparer les prochains JO». Le gymnaste Mohamed Abdeldjalil Bourguieg exprimera aussi sa joie qui est d’autant plus grande «que la gymnastique algérienne est absente des JO depuis 48 ans, et cette participation marque notre retour au grand rendez-vous». «Ma participation au championnat d’Afrique L Source http://fr.weather.yahoo.com Horaires des prières Fedjr...........03.59 Echourouk ...05.29 Photo : DR en gymnastique par équipe et individuel qui s’est déroulée en Algérie m’a permis de bien préparer les JO, et j’ai effectué également un stage de préparation à Boufarik […]. Je rêve de ma participation aux JO depuis la qualification, je ressens un peu de stress mais je reste optimiste», ajouterat-il. L’escrimeuse Anissa Khelfaoui s’est également dit optimiste et n’avoir qu’un seul objectif en tête, celui d’honorer les couleurs nationales. Pour sa part, Walid Badani, champion d’Algérie et d’Afrique en haltérophilie, nous dira que c’est sa deuxième participation aux JO et il espère «réaliser de bons résultats. Mon objectif est de figurer parmi les dix premiers dans cette spécialité. Il ne faut surtout pas douter de notre niveau dans cette spécialité». A une question sur l’exclusion de plusieurs athlètes russes dans cette spécialité, il dira que «les athlètes russes sont excellents dans cette discipline, mais il faut dire qu’il n’y a pas uniquement la Russie, d’autres pays ont aussi beaucoup progressé dans cette discipline». D’autre part, le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, a encouragé, hier, la délégation sportive algérienne. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui a transmis les encouragements du Président aux athlètes présents au Centre technique national de Sidi Moussa (Alger) dira : «Je suis venu aujourd’hui au nom du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, et au nom du gouvernement pour vous transmettre d’abord nos félicitations pour vous être qualifiés à cet événement et nos encouragements pour les compétitions auxquelles vous allez prendre part. Je vous demande de ne pas lésiner sur les efforts pour représenter dignement les couleurs du pays, et pourquoi pas décrocher de bons résultats à Rio.» A. K. Des centres de regroupement près des aéroports d’Alger, Oran, Constantine et Ouargla, pour les hadjis Par DES CENTRES de regroupement des hadjis seront installés cette année près des aéroports d’Alger, de Constantine, d’Oran et de Ouargla, afin d’informer les hadjis sur les mesures assurées par l’Etat pour leur prise en charge sur les Lieux saints de l’islam, a annoncé hier le directeur général de l’Office national du hadj et de la omra (Onho), Youcef Azouza, lors d’un séminaire national de sensibilisation de la mission algérienne de la Protection civile chargée de l’encadrement des pèlerins. Les hadjis algériens «ne trouveront pas de difficultés dans leur voyage puisque ils seront orientés et informés de tous les détails par nos équipes en place», a-t-il a assuré. Au cours de cette rencontre tenue au siège de la direction de la Protection civile de la wilaya de Bouira, l’inspecteur général de la Protection civile, Amokrane Abdellah, et le directeur général de l’Onho, ainsi que le directeur des fonctionnaires et de la formation au sein de la Direction générale de la Maghreb ....20.03 Icha ............21.37 Bouteflika nomme trois nouveaux membres du Conseil constitutionnel AFIN DE DONNER LES ORIENTATIONS ET EXPLICATIONS NÉCESSAIRES Hasna Yacoub Dohr...........12.55 Assar ..........16.44 Protection civile, ont expliqué à la mission algérienne, formée de 175 agents, les méthodes d’accompagnement des hadjis durant le pèlerinage, ainsi que les nouvelles mesures prises destinées à améliorer leur prise en charge à Médine et à la Mecque. La mission de la Protection civile, présidée par le colonel Mustapha Ben Mustapha, est chargée de suivre correctement l’itinéraire interne du pèlerin algérien dès son arrivée sur les Lieux saints. Elle doit également regrouper les hadjis lors notamment de leur déplacement entre la Mecque, Arafat, Muzdalifa et Minan. Cette année, les agents de la Protection civile ainsi que des volontaires porteront tous des gilets jaunes aux Lieux saints, et les camps des hadjis seront tous numérotés et dotés de plaques électroniques qui porteront les noms des hadjis affectés dans chaque camp à Aarafat. Les camps des hadjis algériens ne seront pas ouverts cette année à d’autres hadjis étrangers afin d’éviter tout éventuel incident comme cela s’est passé déjà lors des saisons passées. M. Azouza a incité les membres de la mission à veiller notamment à la connaissance parfaite des noms des hadjis de chaque groupe sur place et d’être près d’eux. «L’aspect organisationnel ne se focalise pas uniquement sur les moyens matériels, mais surtout sur le volet humain, et le comportement des hadjis ainsi que celui des agents de la Protection civile. Donc, le bon comportement et la rapidité d’intervention et d’organisation nous permettront sans doute de relever avec succès ce défi», a-t-il déclaré. Rappelons que cette année, 500 hadjis ont été munis de bracelet électronique pour le suivi de leur état de santé durant leur séjour aux Lieux saints de l’islam. Cette expérience, première du genre, sera généralisée les prochaines années. De même que pour la première fois, les futurs hadjis algériens ont pu réserver leurs chambres d’hôtel à la Mecque par Internet. Une opération lancée par l’Onho sur son site onho.dz. L’Onho tend à généraliser cette opération aux hôtels d’El Madina (Médine). H. Y. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a procédé, hier, à la signature d’un décret présidentiel portant nomination de trois nouveaux membres du Conseil constitutionnel. Il s’agit de Mohamed Habchi, vice-président du Conseil constitutionnel, désigné par le président de la République, El Hachemi Brahmi, membre du Conseil constitutionnel, élu au sein de la Cour suprême, et Kamel Feniche, membre du Conseil constitutionnel, élu au sein du Conseil d’Etat. La nomination de ces trois nouveaux membres intervient conformément à l’article 183 de la Constitution qui a élargi la composition du Conseil constitutionnel de 9 à 12 membres. Éducation : ouverture de 3 870 postes budgétaires Le ministère de l’Education nationale a ouvert 3 870 postes budgétaires pour le recrutement d’éducateurs, conseillers d’orientation, conseillers pédagogiques (scolaire et professionnel) et adjoints principaux de laboratoire, a indiqué la direction générale de la Fonction publique et de la réforme administrative sur son site web. Le recrutement se fera sur la base d’un concours dans les postes ouverts, soit 3 285 pour les éducateurs, 293 pour les adjoints principaux de laboratoire et 292 pour les conseillers d’orientation et pédagogiques. Les candidats doivent être titulaires de diplômes d’études universitaires appliquées ou de diplômes de technicien supérieur pour les diplômés des instituts de la formation professionnelle. Les dossiers peuvent être déposés au niveau de la direction de l’éducation des wilayas dans un délai de 15 jours à dater du 25 juillet. 9 sites miniers attribués pour 246 millions de dinars L’Agence nationale des activités minières (Anam) a attribué, hier, 9 sites miniers pour exploration (sur un total de 24 sites mis en adjudication) pour un montant de 246 millions de dinars, à l’issue de la 44e session d’adjudication de la petite et moyenne mine, lors d’une séance publique consacrée à l’ouverture des plis en présence des entreprises soumissionnaires. Les 9 titres attribués concernent quatre sites de sable dans les wilayas de Chlef et de Tébessa, trois sites de calcaire à Adrar et Tébessa, un site d’argile à Batna et un site de granit à Tamanrasset. 26 entreprises nationales et étrangères ont soumissionné à cet appel d’offres national et international pour l’adjudication de 24 sites. Le délai du dépôt des comptes sociaux prorogé au 31 août Le délai du dépôt des comptes sociaux de l’exercice 2015 par les opérateurs économiques et les gérants des sociétés a été prorogé, hier, au 31 août 2016, a indiqué hier le Centre national du registre de commerce (Cnrc) qui rappelle que les sociétés concernées par cette procédure sont les Sociétés par action (SPA), les Entreprises unipersonnelles à responsabilité limitée (Eurl), les Sociétés à responsabilité limitée (Sarl), les Sociétés en nom collectif (SNC), les Sociétés en commandite simple (SCS) ou par action, les banques et les établissements financiers ainsi que les succursales de banques étrangères inscrites au registre de commerce. Plus de 350 investisseurs mis en demeure à Bordj Bou Arréridj 356 mises en demeure ont été adressées à autant d’investisseurs de la wilaya de Bordj Bou Arréridj, pour «non-concrétisation de projets», a-t-on appris hier auprès des services de la wilaya. Ces mises en demeure sont établies suite aux conclusions des investigations menées par un comité spécial, constitué de représentants de plusieurs secteurs, chargé de suivre les projets d’investissements validés. 47 bénéficiaires de foncier industriel accusent un retard de production, et 309 investisseurs ont été invités à réactualiser auprès de la direction de l’industrie et des mines leurs dossiers d’investissements. 24 casemates détruites à Tizi Ouzou et Béjaïa 24 abris qui servaient de refuges pour terroristes ont été détruits à Tizi Ouzou et Béjaïa par deux détachements de l’Armée nationale populaire, a indiqué, hier, un communiqué du ministère de la Défense nationale. Par ailleurs, grâce à des renseignements recueillis après la saisie, hier à El Oued d’un quintal de drogue, un détachement combiné de l’ANP a arrêté deux autres narcotrafiquants et saisi 300 kilogrammes de kif à Tébessa. Le pétrole à moins de 43,80 dollars à Londres Les prix du pétrole ont accentué leur baisse, hier, en fin d’échanges européens, affectés par une hausse inattendue des stocks de pétrole brut la semaine dernière aux Etats-Unis qui les a propulsés à de nouveaux plus bas. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a cédé 1,07 dollar à 43,80 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de Light sweet crude (WTI) pour la même échéance a perdu 82 cents à 42,10 dollars. Alors qu’ils hésitaient sur la marche à suivre avant la publication du rapport hebdomadaire du département américain de l’Energie (DoE), et étaient même repassés brièvement dans le vert, les cours du Brent et du WTI ont plongé une fois les chiffres sur les stocks pétroliers aux Etats-Unis rendus publics.