Chasseurs - Nouvelle page 1

L'HERITAGE DES VOLTERRA
15 – Chasseurs
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Chasseurs
Mardi 12 février – Monte Carlo (Monaco)
Charlotte était arrivée à Monaco depuis la veille au soir. Depuis de longues semaines, elle était sur la
piste de Pauline et Jacques, un couple de vampires meurtriers du genre Bonnie and Clyde. Avec eux,
il était inutile de penser à essayer de les convaincre de changer leurs habitudes alimentaires. C'était
des meurtriers dans l'âme qui se jouaient du Red Shield depuis des années, semant les cadavres
derrière eux à un rythme effrayant. Ils changeaient sans cesse de pays et d'identité, avec une
préférence pour les grandes villes d'Europe, les demeures et les voitures de luxe. Leurs victimes se
comptaient en général parmi la haute société humaine, parfois les têtes couronnées, dont ils
récupéraient les liquidités pour assurer leur train de vie. Ils étaient fichés chez les Watchers comme
étant extrêmement dangereux et recherchés. Nombre de Chasseurs avait d'ailleurs trouvé la mort en
se frottant à eux depuis les quatre ou cinq décennies qu'ils existaient.
Cette fois, ils avaient jeté leur dévolu sur la clientèle du plus prestigieux casino de Monte Carlo. On
n'entrait pas dans cet établissement sans montrer patte blanche. Il fallait allier la classe au clinquant
et, surtout, à un portefeuille bien rempli.
Charlotte s'était trouvée un aristocrate d'une cinquantaine d'années dont elle était la maîtresse depuis
quelques temps. Elle l'avait rejoint après avoir éliminé sa dernière prise. Avec le couple d'amants, ça
lui ferait 4 primes à récupérer. Et l'idée que les W lui fassent un chèque se chiffrant en million de
dollars, l'amusait terriblement. C'était le but en cumulant les grosses prises.
Elle avait passé une robe de soirée d'un beau rouge, dont la coupe mettait en valeur sa plastique avec
une petite touche sexy qui empêchait Matthieu de regarder les autres femmes. Elle aimait l'ambiance
des casinos même si elle n'était pas vraiment là pour s'amuser.
Comme de juste, on se retournait sur elle pour la détailler des pieds à la tête, ce qui mettait son amant
aux anges. Matthieu de Langlois avait toujours su s'entourer de femmes superbes, mais celle-ci l'était
encore plus que toutes les autres et il se félicitait de l'avoir pour maîtresse.
L'homme avait un faible pour la roulette et les mojito. Il entraina sa compagne jusqu'à une table de jeu
et s'y installa après avoir commandé à boire. Charlotte put repérer Pauline à une table de craps à une
vingtaine de mètres d'elle.
La vampire était blonde, dotée d'une poitrine opulente qu'elle cachait à peine tellement le décolleté de
sa robe vert métallisé était profond. Elle portait des bijoux de prix, sans doute offerts par le jeune
homme à ses côtés. Charlotte le reconnut sans peine comme l'héritier d'une des plus grandes
fortunes industrielles d'Europe.
Charlotte devrait attirer la vampire à l'extérieur, ce qui ne serait pas facile. Et surtout, elle devrait
trouver son comparse. Comme souvent en Europe, elle s'était équipée d'un petit lecteur dans
l'armature de son soutien gorge. Elle appuya dessus. Le volume était au minimum mais laissait
entendre un battement de coeur régulier. Elle aurait aimé réussir à faire battre son propre coeur mais
malgré le temps elle n'y parvenait qu'en faisant l'amour et encore pas avec n'importe qui...
Darren était accoudé au bar. Il tira sur le col de sa chemise. Il avait horreur de se sentir serré de la
sorte. Ses yeux noirs allaient et venaient sur les clients du casino. Il avait repéré Pauline facilement.
Elle ne se cachait pas. Soit elle était très sûre d'elle et de son époux, soit elle s'en fichait. Peut-être les
deux. Ce qui embêtait le jeune homme, c'était qu'il n'y avait pas encore trace de Jacques. D'habitude,
il surveillait sa femme de près.
Son instinct le fit tourner les yeux vers l'entrée. Jacques venait d'arriver, seul. Il se dirigea vers la
roulette et s'installa en face de Charlotte.
Elle releva les yeux, sentant que le jeune homme était différent. Mais elle ne le fixa pas longtemps.
Elle ne voulait pas se laisser déconcentrer. Déjà que Matthieu lui faisait parfois perdre le fil de sa
surveillance en exigeant un baiser porte chance à chaque fois.
Le vampire s'installa également à la roulette, mais ne misa pas de suite. En revanche, il n'arrêtait pas
de jeter des coups d'oeil à Pauline dont le cavalier se montrait très empressé. Leur numéro était rodé,
mais il n'aimait pas vraiment qu'on pelote sa femme malgré tout.
Le regard de Darren avait croisé celui de Charlotte une fraction de seconde. Il la trouvait très
séduisante, mais il n'était pas là pour ça. Néanmoins, il se mit à jouer également à la roulette d'un air
distrait.
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Une bonne heure passa avant que Pauline ne quitte la table de craps avec son cavalier, prenant la
direction de la sortie. Darren était déjà reparti depuis 10 minutes pour retourner au bar. Jacques se
leva à son tour et se mit en devoir de suivre le couple.
- Il faut que j'aille me repoudrer le nez, chéri, murmura Charlotte à l'oreille de Matthieu. Tâche de ne
pas dilapider tout tes gains.
Elle lui vola un baiser et quitta la table de jeu.
Au vu de cette mission, Charlotte n'avait pas d'arme à feu. Dans ce genre d'endroit ça lui poserait trop
de problème. En revanche, elle avait un poignard sur sa cuisse et un pique pointu planté dans son
chignon. Depuis quelques années, elle se sentait suffisamment sûr de ses réflexes pour un corps à
corps. Elle se faisait plus âgée et plus forte qu'à ses débuts. Le sang de Hayden et Bella l'avait
également grandement aidée.
Pauline et son jeune cavalier étaient partis vers la terrasse qui dominait la mer et les rochers. La nuit
était fraîche, mais pas désagréable. Ils étaient seuls, du moins en apparence car Jacques était dans
l'ombre, guettant le bon moment.
Le jeune homme fit asseoir Pauline sur le muret, l'embrassant à perdre haleine. Il s'était frayé un
chemin entre ses cuisses, la gardant serrée contre lui. Cela faisait quelques semaines qu'elle était sa
maîtresse et jamais elle n'avait repoussé ses avances, que ce soit dans un lit, le salon ou une
terrasse. S'il avait froid, elle ne semblait pas du tout inquiété par le vent qui soufflait. Il ignorait, bien
entendu, que les semaines passées près de lui n'avaient servi qu'à prendre possession de la plupart
des papiers importants qu'il gardait chez lui, de savoir où il cachait bijoux et liquidités et de connaître
le code de son coffre. Cette fois, Pauline avait fait traîner les choses. D'une part, son petit héritier était
un bon amant. D'autre part, elle voulait faire enrager Jacques. Lui rendre la monnaie de sa pièce
après qu'il ai fricoté un peu trop longtemps à son goût avec la jeune comtesse en Italie.
Charlotte s'avança sur la terrasse pour les rejoindre. Elle glissa ses mains le long du dos de l'homme.
- Joyeux anniversaire, susurra-t-elle comme si elle avait été engagée pour lui par la vampire.
Le jeune homme sourit, surpris, mais Pauline eut une expression vraiment contrariée.
- Hé ! Qui êtes-vous ? Ôtez vos sales pattes de lui !
Elle repoussa son amant pour descendre du muret, menaçante. Elle les regarda interloquée.
- Mais vous m'aviez dit d'intervenir dès que vous quitteriez la salle...
Elle se mordit la lèvre.
- Je devais attendre le retour dans la limousine c'est ça ?
Si elle devait tuer Pauline, elle aimait autant que l'humain ne soit pas là. Mais elle sentait qu'elle allait
devoir faire une exception. Au pire, elle le consolerait du choc...
Darren ne comprenait pas trop ce qui se passait, mais décida de ne pas chercher plus avant pour le
moment. Pauline était occupée à défendre son beefsteack, alors il devait en profiter avant que
Jacques ne s'en mêle.
Il n'aimait pas ne pas avoir pu prendre de revolver avec lui, mais il était également très efficace avec
une arme blanche. Il sortit la lame d'acier recouverte d'argent de sa cachette et avança vers le
vampire qui ne savait pas encore trop quelle attitude adopter face à cette interruption dans leurs
plans. Il avait décidé de se montrer, mais fut soudain tiré en arrière avec force. Darren n'attendit pas et
lui trancha la gorge pour le déstabiliser avant de lui planter la lame en plein coeur.
- Jacques ! hurla soudain Pauline. Jacques !
Elle devint folle de rage sous la douleur et la perte de son mari avec qui elle partageait un lien de
sang.
- Pauline ? Mais que...
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Le jeune héritier n'eut pas le temps de réagir qu'elle l'attrapa par la gorge, s'en servant comme
bouclier. Elle avait totalement zappé la présence de Charlotte pour regarder dans le direction dans
laquelle l'assassin de Jacques devait se trouver.
Darren sortit de l'ombre. Il avait rangé son poignard.
Charlotte était contrariée de devoir partager la rançon, mais elle poussa un cri de jeune fille
effarouchée, se plaçant derrière Pauline. Son attention focalisée, elle ôta la pointe de son chignon,
laissant retomber sa chevelure. Elle regarda l'homme qui avait tué Jacques attendant le bon moment
pour frapper.
Cette fois, Darren comprit qu'il avait affaire à un autre chasseur. L'attitude de cette femme ne lui
laissait plus vraiment de doute sur la question.
- Lâchez M. Ganz, Pauline, fit le jeune homme en approchant d'un pas.
L'autre ne comprenait plus rien de ce qui se passait.
- Tu as tué Jacques !
Aveuglée par la rage, elle repoussa brutalement le jeune héritier qui se retrouva projeté à terre dans
un cri de surprise, et elle se jeta sur Darren qui l'attendait de pied ferme tout en supposant que la
femme derrière elle allait en profiter pour frapper.
Charlotte avait bondit avec rapidité et agilité. Elle frappa fort et juste pour toucher le coeur.
Une fois en poussière, elle refit sa coiffure.
- Partager la prime ne m'enthousiasme pas. Mais au moins c'est une affaire réglée, dit elle en
regardant Darren.
Elle se baissa pour remplir un tube de la poussière de Pauline et le rangea dans son sac à main. Elle
s'approcha de l'héritier pour l'aider à se relever.
- Nous venons de vous sauver la vie. Vous devriez en profiter pour en faire quelque chose de bien et
de moins futile, lui dit elle avec douceur, tout en époussetant son habit.
Le jeune homme se releva en tremblant. Il regarda Charlotte comme si elle parlait une langue
étrangère.
- Vous devriez laisser tomber, il est sous le choc, fit Darren en approchant.
Il examina rapidement l'humain qui n'avait rien. Il désigna le coin d'où il était sorti.
- Si vous voulez les cendres de Jacques, il doit y en avoir derrière le pilier.
Darren la regarda attentivement. A sa rapidité, il n'avait pas à faire à une humaine. Il penchait plus
pour une vampire qu'une dunpil.
Elle appuya sur son sein et les battements de coeur cessèrent. Elle abandonna l'humain pour faire un
prélèvement des cendres de Jacques. Elle regarda le nouveau avec curiosité.
- Tu ne veux pas te faire payer ? C'est une belle proie, fit elle remarquer.
Dommage qu'elle ait pas eu le temps de les goûter...
Il sourit en coin.
- Une vampire chasseuse de primes... C'est plutôt rare en Europe.
Il desserra son col pour de bon avec un soupir de soulagement.
- J'veux bien un pourcentage. 25% ça m'irait. Je fais pas ça pour le fric.
Son téléphone sonna en mode vibreur et il décrocha aussitôt.
- Ouaip. Mission terminée. Tu veux me récupérer ? Ok.
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Il raccrocha et sourit à Charlotte.
- Mon partenaire commençait à se faire du souci.
Elle sourit amusée par ce personnage.
- Tu n'es pas trop gourmand. Ou alors tu n'as aucun problème de trésorerie...
Elle regarda vers l'intérieur. Elle n'avait pas envie de retourner auprès de Matthieu. Elle reporta son
attention sur lui.
- Tu pourrais me déposer ?
- Pas de souci.
Il tendit la main pour la saluer.
- Darren Steelman.
Il préférait utiliser son nom d'emprunt pour le moment, ne sachant pas qui elle était. Il se doutait
qu'elle devait sentir qu'il n'était pas humain. Il cachait assez bien sa puissance et sa nature grâce à
l'entrainement reçu de Virgil et de son père, mais ce n'était pas parfait.
- Caroline Hurley, dit elle en serrant doucement sa main.
Son nom ne lui disait rien mais il était probable que ce ne soit pas sa véritable identité. Ses yeux noirs
lui rappelaient ceux des McAllister mais elle doutait fortement qu'il fasse parti du clan.
Darren l'entraina vers la sortie discrètement. Ganz était rentré dans le casino et venait de faire
sensation en s'effondrant au sol.
- Je me disais aussi... ça faisait longtemps... soupira le jeune homme en voyant débarquer, devant le
casino, un Hummer noir avec un sigle que Charlotte connaissait bien. Voilà mes copains du Red
Shield.
Il regarda Charlotte.
- Je crois qu'il vaut mieux pas trainer par ici.
- Je vois que nous avons des amis en commun, dit elle en lui emboîtant le pas.
Le Red Shield n'était pas ses préférés, elle les trouvait rigolo avec leurs costumes, manières de petits
soldats... Mais elle préférait les chasseurs solitaires européens. Le challenge était plus grands.
Darren lui prit la main et l'entraina à nouveau vers l'intérieur. Il prit son téléphone dans l'autre main et
appela son partenaire.
- RS à l'entrée. Non, tu crois ? fit-il dans un rire. Ils sont sans doute pas là pour moi, mais après ce
que je leur ai fait à Lyon, j'ai pas forcément envie de les croiser de trop près. Retrouve moi sur la jetée
avec la bagnole.
Il remit son portable dans la poche.
- Viens par là.
Ils passèrent entre les machines à sous. Les soldats du Red Shield entrèrent par la porte principale,
armés jusqu'aux dents.
- Ils sont tellement discrets, soupira Charlotte en les regardant passer.
Elle regarda Darren avec curiosité.
- C'est pas encore plus risqué pour un dunpil de trainer ici ?
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Il lui adressa un sourire en coin tout en l'entrainant vers une autre salle où se trouvaient encore plus
de machines à sous.
- Bah, on peut pas vivre caché toute sa vie. Je suis un Chasseur, le risque, c'est ma vie. T'es pas
d'accord ?
Ils naviguaient rapidement entre les machines pour atteindre une nouvelle terrasse. Deux soldats y
étaient déjà. L'un d'entre eux avait des lunettes spéciales sur le nez.
- Ici, Matthews. Un vampire et un dunpil sur la terrasse nord.
Darren avait lâcha la main de Charlotte pour se précipiter sur eux avant qu'ils aient le temps de tirer. Il
fit un bond surhumain sur le premier, lui arrachant son arme des mains. Les siennes avaient muté
pour des pattes géantes au pelage d'un noir de jais. Les manches de son costume et de sa chemise
s'étaient déchirées jusqu'aux coudes.
Le Red Shield était désespérant. Non seulement ils n'étaient pas discret, mais maintenant ils se
battaient carrément alors que juste à côté se trouvait tous le gratin de la jet set et donc des
paparazzis. Elle s'étonnait même que le fameux "grand secret" ne soit pas éventé dans ses
conditions.
En tout cas, elle n'avait pas vraiment de se battre avec cette robe. Elle allait encore se retrouver seins
nus. Et c'était bien un français qui avait clamé "cachez ce sein que je ne saurais voir".
Darren s'était débarrassé de l'arme du soldat et avait jeté le type sur son comparse. Il ne fallait pas
rester là. Il fit reprendre forme humaine à ses mains.
Dans la rue en contrebas arrivait un 4x4 bleu qui pila à leur hauteur.
- Notre carrosse est avancé, fit-il à Charlotte.
Il l'entraina vers le véhicule qui démarra aussitôt. Derrière eux, le Red Shield ouvrait le feu.
- On rentre à la villa ? demanda le jeune homme au volant.
Charlotte reconnut sans peine sa voix, même si elle avait légèrement changé : Evan Salvelli. Elle
n'avait pas revu Evan depuis quasiment 4 années, même s'ils étaient restés en contact. Depuis deux
ans, le jeune homme était parti pour l'Ecosse poursuivre ses études de criminologie, mettant un océan
entre lui et Luca.
- Bon Dieu ! Mais qu'est-ce que tu ressembles à Marco comme ça, s'écria-t-elle ravie.
Elle n'était cependant pas convaincue que l'oncle d'Evan soit ravi de savoir qu'il jouait avec le Red
shield. Mais revoir le jeune homme lui avait tiré un franc sourire. S'il n'était pas au volant, elle lui aurait
sauté au cou.
Evan sourit largement, autant du compliment que de revoir Charlotte.
- Caroline ! ça alors ! Mais qu'est-ce que tu fais là ? dit-il avec enthousiasme.
Darren se faufila jusqu'au siège passager.
- J'vois que vous vous connaissez déjà.
Evan éclata de rire.
- C'est la fiancée de Marco.
Depuis tout petit, Evan l'avait appelée ainsi et même avec les années, il n'avait pas changé son
habitude. C'était d'ailleurs plus une appellation d'origine affective pour lui qu'autre chose. Pourtant,
son sourire s'effaça aussitôt un peu.
- Ouais, enfin...
- Oh je ne désespère pas qu'il m'appelle, dit elle en se penchant entre les deux fauteuils, pour le
regarder.
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Même si elle connaissait sa fierté. Elle serait probablement obligée de faire encore le premier pas.
Non pas que ça la dérangeait vraiment, mais elle aurait aimé qu'il le fasse pour une fois. Et pas juste
avec le prétexte bidon de la tuer.
Depuis leur dernière rencontre à Chilton, Evan avait grandi et prit des épaules. Il avait 21 ans
maintenant et avait abandonné son air d'adolescent pour celui d'un adulte ou presque. Ses cheveux
blonds lui retombaient un peu dans les yeux.
- Je savais pas que Marco avait une fiancée, fit Darren, surpris.
- Il n'en parle pas beaucoup. Je crois qu'il a peur qu'on la lui vole, répondit le jeune homme, amusé.
Il jeta un oeil rapide à Charlotte.
- Je m'attendais pas à te voir. Je suis super content ! Comment va Hayden ?
- Il est à la une de Sucker ! Impossible de trouver le magazine ici, je suis dégoûtée ! dit elle en
soupirant. Apparemment, il a une fille dans le collimateur et c'est réciproque au vu de ce qu'elle écrit
sur lui.
Elle appuya son menton sur son fauteuil.
- Et Marco chéri, comment va-t-il ?
- Comme d'hab.
Evan haussa les épaules, mais il avait perdu son sourire. La voiture s'engouffra dans une allée
menant à une grosse villa. Les portes automatiques se refermèrent derrière eux.
Darren descendit le premier, aussitôt suivi de Evan qui ouvrit la porte à Caroline en parfait gentleman.
- On est chez un ami d'Abel. Il est pas là pour l'instant, alors on se sert de la villa comme base de
repli.
Il regarda Darren qui ouvrait la porte de la maison.
- Au fait, tu les as eus tous les deux ?
Le dunpil secoua la tête et sourit en désignant Charlotte.
- Un partout.
- Je me fais vieille, déplora Caroline. Je ne fais plus le poids face à la jeunesse.
Elle leur sourit cependant avec malice. Après tout, la jeunesse c'était très intéressant dans un lit...
Elle glissa son bras autour de la taille d'Evan.
- Je veux que tu me racontes tout !
Evan retrouva son sourire. Tous les trois entrèrent dans le gigantesque salon luxueux et Darren en
profita pour se débarrasser de sa veste et de sa chemise. Il attrapa un tshirt qui trainait et le passa.
La pièce était encombrée de matériel divers : armes, gilets par balle, matériel électronique...
- Ben, tu vois, ça fait presque un an que je bosse avec Darren, répondit Evan en se jetant dans le
canapé en cuir crème après avoir enlevé son pull. Enfin pas tout le temps, parce que j'ai mes études
quand même.
Il lui sourit, complice.
- Evidemment, Marco ne le sait pas. Il serait fou je crois.
- Et il m'étriperait, fit Darren en revenant avec des verres.
Il sourit aimablement à Charlotte.
- Et on sait tous à quel point il est susceptible. Tu veux boire quelque chose ?
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Le jeune Alpha avait les cheveux blond très clair, quasiment blancs, mais on voyait bien que c'était
une teinture à la couleur noire de ses sourcils. Il était grand et bien bâti. Il paraissait avoir moins de 30
ans.
Charlotte s'installa dans un fauteuil ôtant ses escarpins qui lui collait un mal de chien au bout des
pieds. Elle les massa en regardant Evan.
- Il râlerait parce qu'il s'inquiète toujours pour toi et Luca. Mais je crois qu'il serait fier que tu deviennes
chasseur ou que tu bosses avec lui. Il a tellement regretté que ton père ne veuille rien avoir à faire
avec ce monde là, dit elle.
Evan la regarda longuement. Cela se voyait à son regard qu'il était content de ce qu'elle disait.
- Il n'est pas contre que je devienne Watcher, mais il a bien insisté sur le "après ton diplôme". Même si
je pense qu'il savait qu'en venant régulièrement à Castle Leoch, j'allais être tenté.
- C'est bien pour ça que tu te limites à la logistique et que j'assume le terrain pour le moment. Cela dit,
je crois qu'après notre exploit de Lyon face aux petits soldats, mon père soupçonne quelque chose.
Evan haussa les épaules. Il n'avait pas quitté Charlotte des yeux. Il la trouvait toujours aussi belle.
- J'aurai bientôt mon diplôme et, ensuite, je rentrerais aux Etats-Unis. Je pourrais passer le concours
fédéral et intégrer n'importe quel bureau. Enfin, j'éviterai la côte Est je pense, dit-il en retrouvant une
mine sombre en repensant à son frère.
- ça ne s'est pas arrangé entre vous deux ? demanda-t-elle doucement.
Le jeune homme avala une gorgée de son coca et haussa les épaules.
- ça reste tendu. Il m'en veut d'avoir mis autant de kilomètres entre moi et lui. S'il savait à quel point ça
a été difficile de partir de Stanford, de demander ça à papa et même de le laisser derrière... Mais si je
ne le faisais pas, j'aurai fini par vraiment le haïr et c'est pas ce que je veux. C'est mon frère quand
même. On se téléphone rarement, mais on s'envoie des mails de temps en temps. J'écoute toutes ses
émissions sur la radio du campus. Elles sont dispo sur le site de Columbia. Il est vraiment doué.
- Luca est un mâle intéressant, approuva Charlotte avec un sourire caressant. Remarque toi aussi...
Dommage que j'ai implicitement promis de ne pas vous toucher.
Il eut un petit sourire gêné. Charlotte avait toujours été quelqu'un de spécial pour lui et il se rappelait
encore le baiser qu'elle lui avait donné autrefois. C'était un souvenir qu'il chérissait bien que cela ai eu
de lourdes conséquences par la suite mine de rien... Elle avait également été son premier fantasme et
il avait beaucoup rêvé d'elle. Elle lui plaisait beaucoup et il la trouvait vraiment superbe, mais il ne
savait pas trop s'il voulait passer du fantasme à la réalité. D'une part, il doutait valoir le coup comparé
à tous les amants qu'elle avait dû avoir. D'autre part, elle était avant tout spéciale pour Marco et il ne
voulait pas poser de problème. Enfin, peut-être valait-il mieux que tout ça reste un fantasme tout
simplement.
- Dommage pour nous, répondit-il finalement, toujours un peu embarrassé.
Darren se sentait un peu de trop dans cette discussion. Il préféra aller jusqu'à la cuisine pour se
préparer à manger et les laisser seuls.
Charlotte sourit.
- Merci du compliment. Je peux rester ici pour dormir ?
Si elle savait où passer la journée, elle pourrait s'attarder plus sereinement à discuter.
- C'est pas les chambres qui manquent, répondit Evan, ravi.
L'image de Charlotte dormant dans son lit s'imposa à son esprit, mais il la chassa vite fait. Il ne fallait
pas qu'il pense à ce genre de choses.
- Tu as revu Papa depuis ce qui s'est passé avec Luca ? Marco n'en parle pas et c'est pas à Hayden
que je vais poser la question.
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Charlotte perdit son sourire même si ses yeux restaient chaleureux.
- Non. Aucune nouvelle. Même quand je passe récupérer des primes, il n'est pas là. Enfin c'est ce que
m'a dit Célia les deux fois où je suis passée par Détroit.
Elle le connaissait et ne s'en formalisait pas outre-mesure mais il lui manquait.
- Ah... Alors tu ne sais pas qu'il est avec quelqu'un...
Cela embêtait visiblement Evan de lui avouer ça.
- ça fait quasiment un an, je crois.
- Un an... C'est long pour quelqu'un comme Marco, dit elle légèrement surprise.
Son regard l'incita clairement à lui en dire plus.
Evan n'avait pas d'avis sur la question. Marco n'était pas très bavard sur ses aventures et les garçons
n'avaient pas rencontré souvent ses petites-amies.
- Elle s'appelle Constance. Je l'ai rencontrée une fois, à Noël dernier, quand je suis rentré pour les
vacances. Elle est française.
Il réfléchit un instant.
- Constance de Beauterne, voilà son nom. C'est une vampire aussi.
Il avait dit ça d'un air un peu désolé.
Pour Charlotte, ce nom ne pouvait n'être que familier et rappelait de vieux souvenirs. Si elle n'avait
jamais rencontré Constance de sa vie, elle savait qu'il s'agissait de l'unique infante de Paul, son frère.
Issue de la petite noblesse française, elle avait été sa maîtresse de son vivant et l'avait été à nouveau
quelques années plus tard lorsqu'il était devenu vampire. Elle lui avait apporté un soutien financier
certain et avait fini par obtenir de lui qu'il l'éveille.
- Constance de Beauterne.
Elle soupira et renversa sa tête en arrière sur le haut du dossier.
- Même mort, il faudra toujours que Paul m'emmerde. Enfin, Marco doit très bien savoir qui elle est et
c'est sûrement le plus décevant dans toute cette histoire...
Elle tourna son visage vers Evan.
- Qu'est-ce que je fais mal avec lui ? Je suis trop obstinée ? Ou au contraire je ne le mets pas assez
au pied du mur ? demanda-t-elle perplexe.
Evan ne semblait pas trop comprendre.
- Tu la connais ?
- Oui. C'est mon frère qui a fait d'elle une vampire. Sur sa demande. Comme quoi, certaines ont eu
plus de chance que moi.
Elle se leva, se pencha pour attraper ses chaussures.
- C'est sérieux, je suppose, demanda-t-elle en regardant Evan.
Pour la première fois, il vit que cette histoire lui faisait perdre sa bonne humeur et sa légèreté
habituelle.
- Elle vit à la maison, répondit-il à demi-mots.
Il était de plus en plus gêné de lui apprendre cette nouvelle, d'autant plus qu'il voyait bien combien ça
semblait la toucher.
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- Rien que ça, murmura-t-elle.
Elle se passa sa main libre dans ses cheveux. Elle ne parvenait pas à se souvenir du visage de cette
fille.
- Tu me montres ma chambre ? demanda-t-elle en essayant de sourire.
Elle ne tenait pas à ce qu'Evan voit que cette nouvelle la touchait profondément. Constance était une
infante de Paul, une femme qui avait aimé son tordu de frère et probablement une arriviste à moins
que les sixties aient adoucie ses moeurs. Elle était vampire. Elle était française. Et en moins de temps
qu'elle, elle avait mis Marco dans sa poche et vivait avec lui.
C'était injuste à ses yeux.
- Ouais.
Il se leva et lui fit signe de le suivre. Ils montèrent à l'étage et il ouvrit la porte d'une grande chambre
décorée en bleu et blanc.
- La mienne est en face. Caroline... T'es sûre que ça va ?
- ça fait pas 150 ans que je lui cours après, je suppose que je suis pas encore pathétique. ça viendra
mais c'est pas encore le cas, dit elle en s'appuyant contre l'encadrement de la porte.
Elle sourit à Evan.
- Je crois qu'il y a juste des moment où j'aimerai être la proie et non pas l'horrible prédatrice qui essaie
d'avoir ton père... La seule fois où il m'a courtisée...J'étais encore humaine c'est pour dire.
Il lui sourit un peu tristement, puis, sans hésiter, la prit dans ses bras.
- C'est toi qu'il lui faut, j'en suis sûr. Je crois qu'il veut pas le voir, c'est tout. Je sais pas pourquoi...
Il se redressa et son sourire s'accentua pour devenir complice.
- Je crois que tu l'as pas rendu assez jaloux pour qu'il réagisse. Tu sais quoi ? Je sais que je suis trop
jeune et tout ça... Mais si tu me voulais autant que tu le veux, je crois que j'hésiterai pas. Mais bon,
t'es mon fantasme de femme idéale depuis que je suis haut comme ça... alors ça vaut ce que ça vaut.
Il lui vola un baiser rapidement, encore surpris par sa propre audace, mais sans aucun regret.
Elle posa une main sur sa nuque pour appuyer son front contre le sien.
- Il y a cinquante ans, je n'aurais pas hésité. Mais je sais que cette fois, Marco ne me le pardonnerait
vraiment pas...
Elle l'embrassa doucement sur les lèvres et lui sourit.
- Puis tu as une place très importante dans mon coeur. Je serai toujours là pour toi, Evan, tu le sais
n'est-ce pas ?
Elle s'écarta et soupira.
- Il faut que j'aille là bas. Il serait capable d'épouser cette greluche...
Il était touché par ce qu'elle venait de lui dire, même s'il se rendait compte que, encore une fois, il
avait dû mal s'exprimer, mais ce n'était pas grave. Il n'avait pas dit tout cela dans le but de lui faire des
avances, mais parce qu'il pensait sincèrement qu'elle était une femme formidable et qu'il était temps
que Marco arrête de se leurrer.
Certes, il avait moins d'expérience que son père, mais il n'était pas dupe. Depuis ce premier soir où il
avait vu Caroline à l'hôpital de Philadelphie, il avait toujours été persuadé qu'entre eux, il y avait
quelque chose de fort. Il suffisait de voir le regard de Marco quand il se posait sur elle, surtout quand il
était persuadé que personne ne le voyait.
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L'HERITAGE DES VOLTERRA
15 – Chasseurs
- Si tu as besoin d'un coup de main, je suis là, dit-il, sincère.
- Il est tout à fait possible que j'ai recours à toi... Il faut que je réfléchisse et ça je ne pourrais pas avant
une bonne journée de sommeil, dit elle en souriant.
Elle l'embrassa encore sur la joue et rentra dans sa chambre. Elle se déshabilla et se coula sous les
draps. Marco vivant avec une femme. Une vampire. Qui avait déjà partagé la couche de Paul. C'était
vraiment une très mauvaise idée de sa part. Et il s'en rendrait rapidement compte, elle ferait tout pour
ça.
***
Le lendemain soir, elle trouva Evan dans la cuisine. Darren était quelque part ailleurs dans la maison.
Il y avait un CD de Nickelback qui tournait à fond et il chantait dessus en se préparant des oeufs au
bacon, en haussant la voix, persuadé d'être tout à fait seul.
Charlotte avait été piquer une des chemises du jeune homme. Elle s'arrêta dans l'encadrement de la
porte, s'appuyant contre pour le regarder avec un sourire tendre.
- Coucou, dit elle doucement.
Elle n'avait pas brossé ses cheveux et ils cascadaient de manière désordonné sur ses épaules, la
changeant du soin habituel qu'elle leur accordait quand Evan la voyait en tenue de soirée.
Le jeune homme sursauta, manquant de faire tomber sa poêle. Il eut un sourire embarrassé à l'idée
qu'elle l'ai vu chanter et se trémousser. Pourtant, son expression changea rapidement pour un sourire
ravi. Ses yeux brillèrent en la voyant vêtue ainsi et elle put sentir son rythme cardiaque s'accélérer. S'il
la trouvait toujours superbe d'habitude, elle était encore plus belle juste vêtue de sa chemise et à
peine sortie du lit.
Il détourna les yeux et remit sa poêle sur le feu.
- Coucou. T'as bien dormi ?
Il arrêta le disque et revint à ses oeufs.
- Oui quand j'ai cessé de réfléchir, dit elle en souriant.
Elle entra et ouvrit le frigo.
- Il y a du sang ici ?
- Sur l'étagère du bas.
Il lui sortit une tasse.
- Darren a dit que tu pouvais te servir.
Elle trouva quelques pochettes sur lesquelles les étiquettes signalaient qu'il s'agissait de sang humain.
Charlotte attrapa une pochette et la versa dans la tasse. Elle la mit au micro-onde et se hissa sur le
plan de travail à côté.
- Je vais aller à Détroit. Je lui ai trop laissé le choix jusqu'à présent, dit elle.
Evan hocha la tête et éteint le gaz. Il sortit une assiette du placard et lui en proposa une.
- Tu vas t'y prendre comment ?
Pas qu'il doutait du pouvoir de séduction de Charlotte, mais elle avait une rivale cette fois. Sans
compter que Marco semblait résister depuis un siècle et demi de ce qu'il avait compris.
- Je vais lui ordonner de me demander en mariage dans les règles de l'art. Ensuite, on va organiser
tout ça. Mon amie Bella est devenue Wedding planer, je suis sûr qu'elle va adorer s'en charger, dit elle
en arrêtant le micro onde.
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Elle sortit la tasse et la serra entre ses bras. Elle lui sourit.
- Et c'est moi qui vivrais à Détroit. Enfin quand je ne bosserai pas.
Evan ne put retenir un large sourire.
- T'es géniale, tu sais ça ?
Il s'écarta, n'ayant pas trop envie qu'elle sente à quel point elle le troublait toujours autant, et se servit
une pleine assiette d'oeufs brouillés. Il s'installa à la table de la cuisine pour commencer à manger.
- Tu crois qu'il va t'obéir ? demanda-t-il avec autant de malice que de curiosité.
- Il suffira que je lui dise que je deviendrais Caroline Salvelli quoiqu'il décide. Mais s'il dit non, alors je
deviendrais ta femme, dit elle en souriant.
Elle porta la lèvre à sa tasse pour boire une longue gorgée. Elle passa le bout de sa langue sur ses
lèvres pour ôter le sang.
- ça ne te dérangerait pas ? demanda-t-elle amusée.
Ce qu'il était en train d'avaler passa de travers et il se mit à tousser violemment. Il en eut les larmes
aux yeux et dut boire un peu d'eau pour réussir à respirer à nouveau.
- Pas pour de vrai quand même ? dit-il avec une note de panique dans la voix.
- Je ne sais pas... Je suis sûr que tu ferais un bon mari, dit elle en souriant avec malice. Un peu
comme Andrea.
Elle haussa les épaules.
- Je l'ai laissé entre de bonnes mains. Mais je pense que tu n'auras pas à faire grand chose. Marco
sait que j'en serai capable si je voulais.
- Tu te moques de moi, fit-il sans pour autant être soulagé. J'suis trop jeune de toute façon. J'ai à
peine l'âge de boire de l'alcool légalement, tu sais ?
Il la regarda avec attention.
- Andrea, c'était le frère de Marco, c'est ça ?
Elle posa sa tasse vide dans l'évier.
- Ne te sous-estimes pas. Tu n'es pas un puceau, tu es capable de prendre des responsabilités, c'est
bien suffisant... Et oui, Andrea était le frère de Marco. Un homme adorable. Bien moins fier et obstiné,
soupira-t-elle.
- Je retiens alors : s'il ne t'épouses pas, c'est moi qui le ferais, dit-il avec un sourire en coin.
Il finit son assiette et se leva pour aller la mettre dans l'évier et s'installer juste à côté d'elle.
- Je rentre avec toi ou pas ?
- Si tu es libre, je serai vraiment ravie d'avoir de la compagnie, dit elle en passant sa main dans ses
cheveux blonds. Mais je ne veux pas déranger tes projets.
Il haussa les épaules.
- Darren se débrouille bien sans moi la plupart du temps. Pour les études, ça devrait aller si je reste
pas trop longtemps absent.
Il réfléchit un instant.
- Si tu veux y être pour demain soir, faut se mettre en route au plus vite. C'est la Saint-Valentin demain
soir. C'est pas le truc de Marco, mais Constance a l'air très portée sur ce genre d'évènements.
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Charlotte descendit de son perchoir.
- Toutes les bonnes choses ont une fin. Je n'ai pas travaillé au corps Marco Salvelli toutes ces années
pour qu'une autre en récolte les fruits, dit elle avec assurance. Surtout une vampire française.
Elle tira sur la chemise et sourit.
- Mais il faudra que je fasse du shopping avant.
- Oh, je suis sûr qu'il adorerait cette tenue, répondit-il avec un sourire.
En tous cas, lui, il aimait bien. Le seul problème, c'était que cela faisait galoper son imagination et c'en
devenait gênant.
- Je vais faire mon sac et prévenir Darren. Je t'aurai bien trouvé quelque chose pour t'habiller, mais le
proprio est célibataire. Il faudra remettre ta robe de soirée en attendant.
Elle devrait trouver quelque chose à l'aéroport facilement. Ce n'était pas les boutiques de luxe qui
manquaient à Monaco.
Charlotte sourit.
- J'avais déjà repéré quelque chose là bas qui devrait rappeler un peu l'idée dévêtue mais pas dévoilé
de la chemise, dit elle avec satisfaction.
Evan la laissa pour aller voir Darren qui faisait quelques longueurs dans la piscine couverte. 45
minutes plus tard, le jeune homme les conduisit à l'aéroport. Une fois à Paris, ils en auraient pour 8
heures de vol à peu près pour rejoindre Détroit. Grâce à Darren, ils avaient réservé deux places sur
Air Elysion, une compagnie spécialisée pour les passagers vampires, assurant confort et transport
nocturne. Avec le décalage horaire, ils arriveraient un peu avant l'aube et auraient le temps de se
trouver un hôtel et de se reposer avant d'aller voir Marco.
Evan était un peu nerveux à cause du plan de Charlotte, mais il était bien prêt à l'aider à reconquérir
Marco. Il n'avait rien contre Constance, mais il savait bien que là, il n'était plus question d'objectivité.
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