Il y a 30 ans, ECA participait à l`inspection de l`épave du TITANIC

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Il y a 30 ans, ECA participait à l`inspection de l`épave du TITANIC
Il y a 30 ans, ECA participait à l’inspection de l’épave du TITANIC
Cela fait déjà 30 ans, mais ce projet a été d’une telle intensité qu’il semble dater d’hier !
Le projet du TITANIC a vu le jour en septembre 1985, lorsqu’une mission d’exploration
franco-américaine (dirigée par l’IFREMER, l’Institut Français de Recherche pour
l’Exploitation de la Mer avec la collaboration de l'Institut océanographique de WOODS
HOLE, aux États-Unis) a découvert, grâce aux moyens reliés au navire, l’épave du
luxueux paquebot de grande ligne reposant au fond de l’océan Atlantique Nord, à 3 800
m de profondeur.
À la suite de cette découverte, la société HYTEC (qui fait aujourd’hui partie d’ECA) se
voit alors attribuer un contrat de l’IFREMER pour concevoir et construire un véhicule
sous-marin (baptisé du nom de ROBIN) capable d’intervenir à une profondeur jusqu’à
6 000 m (profondeur jamais atteinte par un ROV à ce moment-là). L’appel d’offres était
censé s’adresser au sous-marin habité déjà disponible de l’IFREMER, le NAUTILE,
opérationnel à cette profondeur, mais bien trop grand pour pénétrer dans une épave.
Notons par ailleurs que les caméras vidéo à bord de ce NAUTILE avaient déjà été
construites par HYTEC.
Ce contrat, signé fin novembre 1985, présentait deux autres défis :
le ROV devait être entièrement opérationnel en juin 1986, l’inspection de l’épave
du TITANIC ayant été programmée par l’IFREMER pour le mois de juillet de la même
année : HYTEC disposait donc de moins de 6 mois pour concevoir, fabriquer et tester
un système de ROV destiné à être utilisé à 6 000 m de profondeur ;
le ROV devait être extrêmement compact, car il devait être transporté par le
NAUTILE dans son compartiment avant (une poche de kangourou, en quelque sorte),
et alimenté et commandé à partir du submersible.
Le NAUTILE était un véhicule sous-marin habité qui était notamment en charge de transporter, approvisionner et
contrôler le mini ROV ROBIN pendant l’exploration du Titanic
Les dimensions de ROBIN n'ont finalement pas dépassé 60 x 50 x 50 cm, pour un poids
dans l’air de 130 kg seulement ; il était équipé d’une caméra de télévision couleur,
couplée à un appareil photo (pour l’inspection), avec deux caméras noir et blanc à
faible intensité dédiées à la navigation du ROV. Toutes les caméras étaient du type
CCD, une technologie qui venait tout juste d’être découverte, et pour laquelle HYTEC
était à l’avant-garde à l’époque. Elles remplaçaient les solides et robustes caméras
de télévision à tube, qui prévalaient alors sur le marché.
ROBIN, le mini ROV conçu par HYTEC (appartenant aujourd’hui au Groupe ECA) qui prit part à l’exploration du Titanic
En mai 1986, ROBIN était prêt à mener des essais en mer, qu’il a passé avec succès,
en témoignant ainsi de la capacité de HYTEC à répondre extrêmement vite à des
demandes de systèmes de pointe.
L’IFREMER a malheureusement dû annuler le projet d’inspection en juin 1986 pour
des raisons financières (pour de telles missions, l’institut français, contrairement à
son homologue américain, dépendait entièrement de fonds privés, et n’avait pas trouvé
suffisamment de sponsors).
C’est la raison pour laquelle l’Institut océanographique de WOODS HOLE a été le
premier à organiser des plongées et une inspection vidéo de l’épave durant cet été
1986. Mais leur submersible habité n’était pas équipé de bras manipulateurs, et a été
dans l’impossibilité de remonter un quelconque échantillon de l’épave.
Au début de 1987, l’IFREMER réussit à conclure un contrat avec « OCEAN RESEARCH
EXPLORATION Ltd », consortium britannique d’investisseurs privés (du monde entier)
désireux de financer l’opération en échange d’un droit exclusif sur toutes les images,
les vidéos et les objets récupérés de la mission. L’IFREMER a accepté cette
transaction, tout en exigeant que tous les objets qui seraient récupérés par les bras
manipulateurs du NAUTILE et remontés à la surface soient conservés par un musée
et/ou exposés partout dans le monde, sans jamais être vendus sur le marché,
condition acceptée par ORE.
Cet accord financier a permis à l’IFREMER de lancer une expédition de 54 jours (avec
trois opérateurs à l’intérieur du NAUTILE), qui s’est déroulée en août 1987 et a
remporté un franc succès :
ROBIN a pu explorer l’intérieur du TITANIC et dévoiler des photos et des vidéos
diffusées dans le monde entier.
Les bras manipulateurs du NAUTILE ont récupéré un grand nombre d’objets
qui reposaient au fond de l’océan, et qui ont été remontés à la surface.
Il est utile de préciser ici le rôle de chaque organisation engagée dans cette mission
TITANIC :
ORE avait soutenu toute l’opération et était donc le détenteur légal de toutes les
images et les objets récupérés.
L’IFREMER avait loué à ORE tout l’équipement nécessaire pour l’exploration :
le vaisseau-mère NADIR, le submersible NAUTILE, le ROV ROBIN et les équipements
de récupération, ainsi que l’équipe pour mener l’opération.
TAURUS INTERNATIONAL, une société de gestion et conseil engagée dans des
opérations offshore, qui avait fait partie des sponsors initiaux, a joué le rôle de
négociateur entre l’IFREMER et ORE, et a été chargée par cette dernière de contrôler
l’ensemble de l’opération.
En guise de conclusion, l’opération était certainement très risquée, mais son succès a
largement contribué à l’expansion de HYTEC, qui fait désormais entièrement partie
d’ECA GROUP.
Retrouvez toute l’histoire du Groupe ECA en suivant le lien ci-dessous
www.ecagroup.com/en/80