COMMUNIQUE DE PRESSE Le dessinateur

COMMUNIQUE DE PRESSE
Le dessinateur français Plantu et le philosophe portugais Eduardo Lourenço
remportent le Prix européen Helena Vaz da Silva 2016
Lisbonne / La Haye, 4 juillet 2016 - Le célèbre dessinateur de presse et caricaturiste français Jean
Plantureux, dit Plantu, et le philosophe portugais Eduardo Lourenço sont les deux lauréats ex
aequo du Prix européen Helena Vaz da Silva 2016 pour une meilleure connaissance du Patrimoine
Culturel. Le Prix rend hommage au principal dessinateur du quotidien français Le Monde pour sa
contribution unique à la promotion des valeurs européennes, de la tolérance et de la paix par le biais
du dessin. Eduardo Lourenço est reconnu pour sa contribution remarquable à la sensibilisation du
public à l’histoire et à la culture portugaise dans un contexte européen, son œuvre ayant été publiée
dans une dizaine de langues. La cérémonie de remise du Prix se déroulera en octobre 2016 à la
Fondation Calouste Gulbenkian à Lisbonne.
Le Prix, crée en 2013 par le Centro Nacional de Cultura en coopération avec Europa Nostra,
principale organisation européenne du patrimoine, et le Clube Português de Imprensa, récompense
les contributions exceptionnelles d’individus en faveur de la protection et de la promotion du
patrimoine culturel et des valeurs européennes. Le Prix reçoit le soutien du Secrétariat d’Etat à la
Culture du Portugal, de la Fondation Calouste Gulbenkian et de l’autorité publique Turismo de
Portugal.
En réaction à cette nouvelle, Plantu a déclaré : « Je suis très fier de recevoir ce Prix européen
Helena Vaz da Silva. Au moment où en Europe, beaucoup ont tendance à se replier sur eux-mêmes,
il faut tout reprendre, tout réexpliquer calmement : et le dessin est un bon moyen de raconter avec
humour et pédagogie les sujets qui bousculent notre Europe fragilisée. Les intolérances sont en train
de s'installer, et face au repli nationaliste et au racisme, les cartoonistes peuvent relever ce nouveau
défi. À propos d' Helena Vaz da Silva, Edgar Morin disait qu'elle incarnait une "résistance
intellectuelle obstinée" ; on peut reprendre cette formule pour relever le défi qui permettra aux 28,
heu...pardon, aux 27 de l'Union européenne de retrouver quelque chose qui ressemble à la
résistance, la tolérance et la paix. Le "Vivre ensemble" est une leçon pour les prochaines années. »
Eduardo Lourenço a quant à lui déclaré : « Alors que notre Europe millénaire se trouve face à une
crise profonde, j’ai appris avec surprise que j’avais remporté le Prix européen Helena Vaz da Silva.
Helena était une fervente supportrice de la cause européenne. Ce Prix représente donc une grande
consolation pour moi en ces temps difficiles, ainsi qu’une petite lueur d’espoir au bout du tunnel de
notre aventure européenne. »
Usant de langues et de moyens différents, les deux lauréats ont démontré au cours des dernières
décennies un engagement profond à mettre en lumière les questions européennes urgentes et à
promouvoir nos valeurs communes, culture et patrimoine.
Avec une empreinte provocatrice et éclairée, Plantu (1951, Paris) a dessiné depuis 1972 les
moments les plus importants de la scène internationale pour les pages du journal quotidien français
central Le Monde Diplomatique, ayant produit plus de 20 000 dessins. Au cours de sa carrière, il a
utilisé le pouvoir du dessin pour promouvoir les valeurs et idéaux européens – une Europe de la paix,
de l’unité et de l’espoir. Par l’humour, l’ironie ou la critique, ses dessins offrent de nouvelles
perspectives aux crises que l’Europe connait ces dernières années, encourageant les débats sur les
défis actuels – tels que le nationalisme, le terrorisme ou l’afflux de réfugiés – et défendant l’ « unité
dans la diversité », valeur au centre du projet européen.
En septembre 2005, alors que des dessinateurs danois transgressent les interdits religieux en
portraiturant le prophète Mahomet, suscitant les protestations de la communauté musulmane, Plantu
a déclaré : « l’art dépasse tous les interdits, il faut être respectueux dans l’irrespect. »
En octobre 2006, Plantu et Kofi Annan, alors Secrétaire général de l’ONU et Prix Nobel de la Paix
2001, ont organisé une conférence sur le thème « désapprendre l’intolérance » qui a rassemblé 12
des plus grands dessinateurs de presse au monde au siège de l’ONU à New York.
La même année, la fondation suisse Cartooning for Peace est créée à Genève, et en 2008
l’association française Cartooning for Peace est établie à Paris, toute deux sous la présidence de
Plantu. Promouvoir la compréhension et le respect mutuel entre les différentes cultures et croyances,
utiliser les dessins en tant que langage universel, et offrir protection et assistance juridique aux
dessinateurs travaillant dans des milieux hostiles sont les objectifs principaux de l’initiative
Cartooning for Peace, qui rassemble actuellement 145 dessinateurs.
Des expositions, conférences, ainsi qu’un énorme projet académique et éducatif ont été organisés
dans plusieurs pays avec la participation de « fantassins de la démocratie » issus du monde entier.
« Caricaturistes – Fantassins de la démocratie » est également le titre d’un documentaire de la
réalisatrice française Stéphanie Valloatto (2014) consacré à 12 dessinateurs de presse
internationaux, y compris Plantu, qui partagent leurs pensées, leur méthode de travail et leur manière
de défendre la liberté d’expression.
A côté de ses nombreuses conférences touchant à l’actualité européenne, Plantu a récemment
organisé une exposition intitulée « Ceci n’est pas l’Europe ». Cette exposition, présentée au Mons
Mémorial Museum en Belgique de février à juin 2016, se veut une critique constructive de l’Europe
actuelle.
Plantu a été invité par la Commission européenne à prendre la parole lors de plusieurs débats sur le
projet européen. En décembre 2015, 28 dessinateurs, chacun représentant un Etat membre, ont
participé à une série d’évènements dédiés aux « Dessins pour les Droits de l’Homme » tenus au
Parlement européen à Strasbourg. Au sujet de cette initiative, Plantu a déclaré dans une interview
pour Euronews : « Nous devons pousser les leaders européens. Nous avons beaucoup à dire sur le
pourquoi, le comment et à quel point nous aimons l’Europe malgré tout ».
Parmi les nombreux prix prestigieux reçus par le Président de l’association Cartooning for Peace, on
compte le Prix Henri La Fontaine 2014 pour sa contribution remarquable à la promotion des droits
des minorités, à l’humanisme, au pacifisme et à la tolérance en Europe et dans le monde ; le Prix de
l’initiative citoyenne européenne, pour son action en faveur de l’Europe, décerné par le Club de la
Presse Européenne avec le soutien du Parlement européen et de la Maison de l'Europe de Paris.
Eduardo Lourenço (1923, Almeida) est un éminent historien, philosophe, essayiste, auteur et
professeur d’origine portugaise, dont les œuvres ont été publiées dans une dizaine de langues, et qui
a donné des conférences dans plusieurs universités à travers l’Europe. Tout au long de sa carrière,
Lourenço a soutenu le rôle de la culture dans le rapprochement des pays et des citoyens. Il a
consacré beaucoup d’attention à la place de l’histoire culturelle portugaise par rapport au reste de
l’Europe, ainsi qu’à la construction du projet européen. Ce sont les thèmes principaux de deux de ses
livres majeurs intitulés « Nous et l'Europe ou les Deux Raisons » (1988), récompensé par le Prix
européen de l'Essai Charles Veillon, et « L'Europe désenchantée : pour une mythologie
européenne » (1994), ainsi que bien d’autres œuvres.
« Alors que dans le passé nous pensions à l’Europe comme ayant une certaine cohérence à la fois
religieuse, sociale, politique, etc., cette Europe n’existe plus aujourd’hui, excepté comme une
aspiration vers un renouvellement constant, notamment d’ordre culturel. Nous nous trouvons dans un
nouveau cycle de renouvellement, comme nous en avons identifié d’autres dans le passé, mais cette
fois-ci nous vivons dans une période précoce et nous sommes déjà las de cette relative faiblesse.
Dans tous les cas, nous devons toujours chercher à nous renouveler, puisque c’est le continent de
Platon, de saint Thomas d’Aquin, des cathédrales et de Galilée. » a écrit Eduardo Lourenço dans un
article récent intitulé « L’Europe – un continent du passé ? ».
Un jury européen composé d’experts dans les domaines de la culture, du patrimoine et de la
communication s’est réuni le 22 juin à Lisbonne pour étudier les nominations. Le jury comprenait huit
membres : Piet Jaspaert, Vice-président d’Europa Nostra (Belgique); Maria Calado, Présidente du
Centro Nacional de Cultura, João David Nunes, membre du Comité exécutif du Clube Português de
Imprensa, Guilherme d’Oliveira Martins, Administrateur de la Fondation Calouste Gulbenkian, et
Francisco Pinto Balsemão, Président du groupe de médias Impresa Publishing (Portugal) ; JoséMaría Ballester, ancien directeur du patrimoine culturel au Conseil de l’Europe et membre du Conseil
d’Europa Nostra (Espagne); Irina Subotić, Vice-présidente d’Europa Nostra (Serbie); et Marianne
Ytterdal, membre du Comité exécutif d’Europa Nostra (Norvège).
Le Prix européen pour une meilleure connaissance du Patrimoine Culturel doit son nom à Helena
Vaz da Silva (1939-2002), journaliste, écrivaine, activiste culturelle et politique, en mémoire et
reconnaissance de sa contribution remarquable à la promotion du patrimoine culturel et aux idéaux
européens. Il est présenté chaque année à un citoyen européen dont la carrière a été marquée par
des activités renforçant la diffusion, la protection et la promotion du patrimoine culturel en Europe, en
particulier par le biais d’œuvres littéraires ou musicales, d’actualités, articles, chroniques,
photographies, dessins, documentaires, films, et programmes radio et/ou télévisés. Les précédents
gagnants de ce Prix sont l’écrivain italien Claudio Magris (2013), l’écrivain et lauréat du Prix Nobel
turc Orhan Pamuk (2014), et Maestro Jordi Savall, musicien et chef d’orchestre de Catalogne,
Espagne (2015).
CONTACTS:
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Directeur générale des activités
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EUROPA NOSTRA
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Chargée de communication
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