Annexes - Chambre Régionale de l`Economie Sociale et Solidaire

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Annexes - Chambre Régionale de l`Economie Sociale et Solidaire
Annexes
Annexe 1 : Tableau récapitulatif des contacts pour les entretiens ........................................................... 2
Annexe 2 : Guide d’entretien .................................................................................................................. 5
Annexe 3 : Les portraits .......................................................................................................................... 7
3.1.Trois portraits transfrontaliers ................................................................................. 7
3.1.1. Centre Cerfontaine de Peruwelz ............................................................. 7
3.1.2. Les portraits foyer de vie franco-belge de Condé-sur-l’Escaut .............. 9
3.1.3. ADAR Sambre Avesnois ...................................................................... 12
3.2.Trois portrais de bonnes pratiques partenariales ................................................... 14
3.2.1. ANIS ..................................................................................................... 14
3.2.2. La Macif ................................................................................................ 16
3.2.3. Initiatives et cité .................................................................................... 19
Annexe 4 : Compte rendu de l’entretien avec Myriam Causse, chargée de mission handicap à la Macif
............................................................................................................................................................... 23
1
Annexe 1 : Tableau récapitulatif des contacts pour les entretiens
Structure
Pays de Pévele
Nom
LAGOUGE
Marie
Hainaut Label Vie
ConcertES
Foyer de Vie
association Franco
Belge
La Fondation
MACIF
Sébastien
PERREAU
Contact
Date
Raisons et intérêts
Résultats
Nous a fourni
plusieurs
les
contacts
Pays de Pevèle valorise coordonnées
03 20 59 30 76 téléphoniques les partenariats entre
d'associations
et échanges
associations
susceptibles
de mails
d'exercer des
partenariats
Volonté d'avoir
une agence en
Belgique mais
nécessite une
installation plus
03 27 26 44 44
15.11.09
service de proximité
roche de la
frontière.
Volonté d'aller
vers Lille et vers
la Belgique
00 32 10 45 64
50
14.01.10
M. HUON
03 27 25 24 33
Conde sur
l'Escault
04.02.10
Jean
QUEMERE
03 28 38 17 45
Pas de date
disponible
Communication d'un
listing regroupant les
entreprises belges
frontalière
A exploiter
Communication de
noms d'entreprises
exerçant des
partenariats et
information sur les
pratiques belges
Contact à
prendre avec
Proximea
Exemples de
partenariats
transfrontaliers dans le
champ du handiap
cf PV
2
La MACIF
J.P
DRUELLE
03 28 38 17 45
19.02.10 9H
Partenariat MACIF avec
des structures
d'insertion par l'activité
économique,
partenariat avec
structures belges,
partenariat dans le
secteur du handicape
La MACIF
Myriam
CAUSSE
06 80 37 27 60
24.02.10 16H
responsable handicap à
la Macif
cf PV
Julie
03 20 28 48 68
adresse : 139
Rue des arts
ROUBAIX
24.02.10 à
15h
Identifier des
partenariats au sein
d‘associations dans le
domaines des NTIC
cf PV
12 mars 14h
Premier cluster de l'ESS
cf PV
ANIS (Association
Nord Internet
Solidarité)
Mme
FERNANDES
et peut être 03 21 23 42 35
Cluster initiative et
le pdt
/ 9 rue des
cité
général du Agaches ARRAS
cluster M.
Gacefat
APF
Délégation
départementae de
l'APF
UDAPEI Nord
Agefiph
03 20 20 97 65
M. Lherbier / 06 71 10 28
59
Marc
BEHAREL
ou Mme
Leclerc
03 20 57 99 84
/ 06 83 84 46
96
Jean Marie 03 28 36 14 21/
DUVIVIER 06 30 24 89 41
0811 37 38 39
cf PV
16.02.10
Indisponible.
Nous ont
réseau d'associations en
redirigé vers la
lien avec le champs du
délégation
handicap
départementale
du 59
16.02.10
réseau d'associations en
court entretien
lien avec le champs du
téléphonique
handicap
17.02.10
réseau d'associations en
court entretien
lien avec le champs du
téléphonique
handicap
17.02.10
réseau d'associations en
court entretien
charge de l'intégration
téléphonique
des handiapés
3
Geiq Qualiged
Flandres Atelier
Aide au quotidien
Mr Stragier
ou Mme
Peletier
Eloi
RENAUD
03 28 38 44 88
17.02.10
03 20 24 04 24
17.02.10
métier neuf pour
indisponible
personnes handicapées jusque mi-mars
03 27 65 39 71
22.02.10
service de proximité
court entretien
téléphonique
10 mars 15h
Vision belge
cf PV
00 32 69 77 99
99/ 39 rue de la
Centre Cerfontaine M. LENOIR
Loquette 7600
Peruwelz
ADAR en Sambre
Avesnois
Mme
Nicaise
Nous a redirigé
vers Flandres
Atelier
métier neuf pour
personnes handicapées
54 rue
Berthelot
59613
FOURMIES
03.27.60.35.93
service de proximité
rdv le 11 mars pour les handicapés et
à 14h
proximité de la
frontière à évaluer
cf PV
rencontre
sans suite
redirection
entretien
téléphonique
4
Annexe 2 : Guide d’entretien
Forme juridique de la structure : (si association : nombre des adhérents)
Date de création :
Situation géographique :
côté français/côté wallon, urbaine périurbaine, rurale
Territoire d’intervention :
Communal, intercommunal, départemental, régional, international (Wallonie)
Communes ou territoires concernés (genre « pays de…)
Activité principale :
Activité annexe :
Nombre de salariés de la structure :
nombre total, nombre d’emplois aidés, nombre de personnes en contrat d’insertion pro, nombre de
bénévoles, nombre de salariés belges
Adhésion à un ou à des réseaux : OUI/NON si oui lesquels
Président :
Personne contactée, interrogée / monographie
I. CONTEXTE DE L’ACTIVITE
Contexte et origine de la structure:
Quand ? Pourquoi ? Objectifs ?
Description des activités :
conditions de travail (moyens, autonomie, intégration , objectifs de résultats…)?
Ressenti sur le contexte économique actuel
Ressenti de ses collaborateurs/ partenaires/ concurrents (s’il en sait quelque chose)
Clientèle visée
Partenariats passés et projets de collaboration
II. LA MISE EN ŒUVRE DU PARTENARIAT
5
Origine :
qui a proposé le partenariat ? Quand ? Objectif initial ?
Le partenariat se traduit-il par :
Une convention
Une nouvelle structure juridique
Des liens informels
Autrement :
OUI/NON explication - contenu
OUI/NON explication - contenu
OUI/NON explication - contenu
OUI/NON explication
Service concerné :
nom, nombre de salariés, moyens, compétences disponibles ou nécessité de formation de ces
salariés?
Formation :
domaine ? durée ? organisme de formation ? plan de formation annuel ?
Description des activités liées au partenariat :
Avez-vous un financement spécifique pour ce partenariat ? de la part de quel financeur ?
Accompagnement par une structure conseillère ?
(commerce, formation, encadrement, démarches administratives ou de comptabilité, procédures…)
III. EVALUATION DE CE PARTENARIAT
Satisfaction des objectifs et des besoins identifiés :
appréciation des destinataires (public, clientèle) ? Evolution de l’activité oud es destinataires ?
Evolution du chiffre d’affaire ?
Embauches ?
Retombées pour les usagers :
Les freins rencontrés :
IV. PERSPECTIVES D’ACCOMPAGNEMENT OU DE DEVELOPPEMENT
Besoin d’aide pour la pérennisation des activités ? Pour le développement du partenariat ?
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Annexe 3 : Les portraits
3.1.
Trois exemples de partenariats transfrontaliers
3.1.1. Les liens avec la frontière dans le secteur de l’accueil de
personnes en situation de handicap: l’exemple du Centre
Cerfontaine
Contexte :
Rencontre en présence de M. Lenoir, directeur pédagogique, le 10 mars 2010.
Le Foyer de Cerfontaine est né en 1977, monsieur Stouffriat, maintenant à la retraite,
était à l’époque le responsable d’une section composée de jeunes travailleurs Belges et
Français. Dès l’origine, l’établissement avait pour but d’offrir aux personnes accueillies,
souvent atteintes de déficiences mentales, une prise en charge adaptée à leurs besoins. Il s’agit
grâce au foyer de favoriser le bien-être, l’épanouissement, l’autonomie et l’intégration
socioprofessionnelle de la personne handicapée.
Depuis 1980, le Foyer n’a cessé de s’agrandir avec l’ouverture de plusieurs sections adaptées
aux différentes pathologies et aux besoins de la population accueillie (semi autonomie pour
certains, possibilité d’avoir un petit emploi avec la présence d’un atelier, ouverture de sections
pour femmes et pour adolescents).
C’est en 1996 que l’ASBL Foyer Jeunes Travailleurs Cerfontaine devient l’ASBL Centre de
Cerfontaine, composée de 24 foyers d’hébergement et foyers occupationnels.
Depuis janvier 2008, c’est Monsieur Jonnaert, Directeur Général, qui a remplacé M Stouffriat.
Aujourd’hui, le centre accueille près de 500 résidents, et emploie 354 salariés.
Démarche partenariale :
 Accueil des Français en Belgique : possibilités et limites
M. Lenoir a commencé par souligner le fait que les partenariats transfrontaliers entre
France et Belgique existent depuis fort longtemps. Dès la création du centre en 1977, il
existait une convention cadre avec le département du Nord. Aujourd’hui, le centre
Cerfontaine bénéficie de conventions avec trois départements français (Nord, Pas de Calais, et
Ardennes). Ces conventions prennent la forme de contrats entre les départements et les foyers
de vie et courent sur quatre ans renouvelables. Elles fixent un quota de personnes à accueillir
qui peut être revu à la hausse ou à la baisse. Aujourd’hui, le nombre de bénéficiaires français
autorisés est fixé à 110 personnes. Une centaine d’adultes français et autant d’enfants (soit la
moitié des résidents) sont donc accueillis dans ce centre belge. Selon M Lenoir, « il est plus
facile pour les parents d’un enfant en situation de handicap habitant à Lens de placer leur
enfant à Tournai ou Peruwelz plutôt qu’à Boulogne sur Mer ».
7
Si le centre Cerfontaine est autant sollicité c’est bien sûr parce que les établissements
français souffrent d’un manque de lits disponibles mais d’après M Lenoir, cela s’explique
également par le fait que le centre propose des services qui n’existent pas forcément en France.
L’ouverture du centre 365 jours par an et le fait que l’établissement ne ferme pas le week-end
constitue évidemment un plus pour certaines familles. Par ailleurs, des vacances sont
organisées pour les résidents avec notamment des séjours au bord de la mer où la personne en
situation de handicap est accompagnée par un éducateur. De tels avantages sont rares en
France.
M. Lenoir reconnaît aussi que certaines institutions belges préfèrent accueillir des français car
les prix de journée versés par les Français sont parfois plus élevés que les subsides belges. Par
ailleurs, l’existence d’un quota fixé par le gouvernement pour l’accueil de bénéficiaires belges
(6000 lits) interdit aux établissements de recevoir plus de Belges. Aujourd’hui, il existe 40
dossiers en attente pour le seul département du Nord.
Cependant, M. Lenoir relativise le nombre de Français en situation de handicap accueillis en
Belgique. Il cite le rapport de l’I.G.A.S « Etat des lieux des personnes handicapées placées à
l’étranger » et affirme que seul 0,04% des Français handicapés sont soignés en Belgique.
Les agréments et conventions impliquent que des inspecteurs belges et français interviennent
dans le centre. L’établissement doit également respecter les normes d’encadrement françaises
(puisque ce sont les départements français qui financent). Ainsi, la présence d’un médecin au
sein de l’établissement, comme prévu par la loi française, a été exigée.
 Formation initiale et recrutement
En ce qui concerne l’équipe, 1/3 des employés sont Français soit 354 postes en équivalent
temps plein. Le personnel a été formé soit en Belgique soit en France, ce qui, selon M Lenoir,
est un atout dans la mesure où cela apporte une complémentarité au sein de l’équipe et permet
aux résidents français de se reconnaitre dans la nationalité de certains employés et
inversement.
 Pratiques transfrontalières : les activités proposées aux résidents
Le centre Cerfontaine a établi des partenariats avec diverses structures françaises comme
des hôpitaux, des fédérations sportives, des associations culturelles… Des compétitions de
sport adaptées se déroulent en France, des spectacles comme le ‘Grand prix international de
la chanson’ ont lieux chaque année en France ou en Belgique, bref, il est usuel de traverser la
frontière pour aller faire telle ou telle activité en France. M Lenoir note qu’il existe de
nombreux spectacles spécialisés en France et se réjouit de pouvoir y avoir accès aussi
facilement. Pour ce qui touche au domaine culturel et aux activités d’intégration, les résidents
de Cerfontaine se rendent régulièrement à des concerts à Lille, à la maison de la culture à
Valencienne ou encore au Carnaval de Dunkerque. Pour pouvoir s’oxygéner, se promener ou
être au calme, l’équipe pédagogique emmène fréquemment les résidents dans la forêt de
Condé-sur-l’Escaut, en France.
8
La frontière, un générateur d’obstacles ou d’opportunités ?
La frontière apparaît ici plus comme un atout que comme un obstacle. Elle constitue
incontestablement une plus-value notamment pour le service rendu aux résidents avec la
possibilité de bénéficier de « ce qu’il se fait de mieux de part et d’autre de la frontière ». Les
freins liés à la frontière sont finalement peu nombreux, la loi française de 2002 n’est pas si
éloignée de la manière belge de voir les choses. Enfin, la collaboration de départements
français avec cet établissement belge a permis de faciliter la vie à de nombreuses familles
françaises, qui n’avaient pas axé à des structures adaptées dans leur département.
M. Lenoir insiste sur le fait que la réussite d’un partenariat repose avant tout sur la bonne
volonté des hommes et des femmes de terrain sans qui aucune collaboration ne serait possible.
Les choix politiques et l’institutionnalisation des partenariats ne viennent qu’après, pour
pérenniser la collaboration.
Pour l’avenir, M. Lenoir a évoqué la probable création d’une fédération transnationale à
laquelle il serait favorable, mais n’a pas pu nous donner plus de renseignements.
3.1.2. Les liens avec la frontière dans le secteur de l’accueil de
personnes en situation de handicap : l’exemple du Foyer de vie
franco-belge de Condé-sur-l’Escaut
Contexte :
Rencontre en présence de M. Huon. Le 4 février 2010
Cette association loi 1901 accueille 18 adultes handicapés – du déficit moyen à
sévère – exclusivement masculins. 17 sont sous tutelle, un est sous curatelle. Ils travaillent sur
le maintien de l’autonomie et le bien-être des résidents. Pour cela ils leur offrent des activités
variées et adaptées.
Située sur la frontière franco-belge, l’association collabore depuis plusieurs années avec le
centre Cerfontaine de Peruwelz, présenté plus-haut. Cette collaboration s’explique, rappelonsle par la proximité géographique et par le fait que les deux structures ont longtemps été
dirigées par le même directeur français. Des liens et des échanges de bonnes pratiques existent
donc quotidiennement.
9
Démarche partenariale :
 Accueil des résidents Belges : possibilités et limites
 Etat des lieux
Pour M. Huon il est beaucoup plus facile d’ouvrir une structure en Belgique et d’y
travailler avec des résidents français. Le France finance en effet les prix de journée de la
même manière en France ou Belgique. A ce titre, l’association a déjà été contactée pour
donner des renseignements (aspect budgétaire, règlement de fonctionnement, projet
d’établissement..) à un français désirant ouvrir une structure du même type sur le sol belge.
En Belgique les établissements non conventionnés ne doivent pas répondre aux contraintes
apportées en France par les lois de 2002 1 qui ont révolutionné l’activité et apporté des
restrictions budgétaires (gérées au niveau départemental)
Enfin, la Belgique est en avance par rapport à la France dans bien des domaines. Le pays
bénéficie d’une longue expérience et de politiques anciennes dans le champ de l’aide aux
personnes en situation de handicap. Au niveau organisationnel par exemple, nous retrouvons
un directeur, un chef de service et un chef d’unité par établissement. En France l’équivalent
possible du chef de service, à savoir le coordinateur (qui gère plusieurs établissements), n’est
pas reconnu dans la convention collective, créant une organisation moins fluide.
La Belgique semble s’adapter aux conditions françaises en ce qui concerne la réglementation,
et « prendre ce qui a de bon à prendre dans le système français ». La Belgique est ainsi en
train d’adapter les lois de 2002 sur son territoire. Elle s’inspire de la France, mais cette
dernière « devrait peut être davantage regarder vers la Belgique » en matière de diversité de
services rendus.
La qualité des soins est en revanche tout à fait comparable et ne peut selon lui expliquer
l’attractivité des centres belges. « Si l’on se dirige vers la Belgique c’est parce que l’offre est
plus nombreuse et non pas pour une question de qualité des soins ».
Certaines limites sont tout de même rencontrées :

Une nouvelle loi française empêche dorénavant la location de salles en
Belgique

Les conventions peuvent poser problème : les Belges sont en effet moins
strictes sur ce point et des problèmes de responsabilité peuvent être rencontrés,
notamment lors du transport de résidents.
1
Les lois de 2002 et 2004 tendent vers une reconnaissance accrue de l’handicapé comme citoyen. Un contrat de
séjour doit être signé entre le résident et l’association, dans lequel figure un projet personnalisé et individualisé.
La loi est aussi sensée répondre à une coordination des besoins. Une association ne peut plus s’ouvrir n’importe
où, les priorités sont déterminées par le département.
10
 Les résidents du foyer de vie : tous les résidents sont Français. Ils n’ont jamais eu de
demande de résidents belges, mais ont par contre eu des demandes de personnes de
Paris ou Metz. A l’inverse, le foyer Cerfontaine à Peruwelz accueille 50% de résidents
français.
 Formation initiale et recrutement
L’association ne fait aucune différence à l’embauche entre un demandeur français ou
belge et a des employés des deux nationalités, résidents sur le sol belge ou français, formés en
France ou en Belgique.
o Services généraux : un Belge fait parti de cette équipe. Des soucis au niveau des
impôts ont été rencontrés, mais ont rapidement été réglés.
o Service éducatif : les deux éducateurs sont français, mais l’un a été formé en
Belgique, l’autre en France. Les formations sont très différentes mais finalement
complémentaires. En effet, la formation française est peut être plus technique et
généraliste, alors que la formation belge est beaucoup plus portée sur le relationnel
avec moins de technicité. Ces différences s’estompent avec l’expérience. Deux
kinésithérapeutes sportifs belges venaient par ailleurs une fois par semaine donner
des soins aux résidents.
o Stagiaires : l’association a rencontré des problèmes pour remplir les conventions
de stage belges. Les Belges sont moins exigeants que la France en termes de
conditions mais il est parfois compliqué de remplir leur convention type, non
adaptée aux spécificités des différents secteurs d’activité.
 Pratiques transfrontalières : les activités proposées aux résidents
C’est dans ce domaine que la collaboration transfrontalière est la plus flagrante. Des
logiques de proximité se sont installées et n’ont pas été freinées par la présence de la frontière,
le Conseil Général finançant une enveloppe pouvant être dépensée aussi bien sur le sol
français que belge (sauf depuis récemment pour la location de salles). Ces collaborations
s’expliquent également par la meilleure performance des équipements belges, mieux adaptés
aux handicapés. Si l’association souhaite lancer une nouvelle activité, elle regardera
identiquement du coté français et belge.
Les résidents se rendent par exemple à la piscine en Belgique. Celle-ci est équipée pour les
déficients même moteur (avec des pentes douces…), un tel équipement n’existe sans doute
pas en France. Etant très satisfaite des services belges, l’association n’a même pas cherché à
regarder l’offre du coté français.
De la même manière, le Snoozelen (activité de détente et relaxation) se pratique également en
Belgique, la France ne disposant pas de salle spécifique ou de personne formée à cette
pratique. L’équithérapie est également pratiquée en Belgique et très appréciée des résidents.
Enfin, les résidents profitent d’activités sportives qui ont lieu en Belgique (bowling, pétanque,
judo, escalade, football…). L’offre d’événements sportifs destinés aux handicapés est
11
largement disponible en Belgique alors qu’il est impossible de trouver en France une structure
de ce type, la FOA, organisant des activités beaucoup moins régulières.
La frontière, un générateur d’obstacles ou d’opportunités ?
De manière générale, les structures belges semblent accueillir de nombreux résidents
français, cette tendance se retrouve dans le domaine de l’éducation spécialisée et s’explique
sans doute par le manque de structure spécialisée et de place disponible sur le territoire
français. A ce titre la situation géographique de la région NPdC est un avantage comparé à
d’autres régions françaises qui ne peuvent bénéficier de l’effet d’aubaine lié à la frontière.
La frontière ne semble pas être un frein dans le cas du foyer de vie de Condé-sur-l’Escaut.
Pour preuve, l’association était en difficulté avec un jeune garçon autiste à qui ils ne
pouvaient apporter les soins adaptés. Le choix a été fait de placer ce garçon dans un foyer
spécialisé en Belgique, malgré l’existence d’une structure similaire à proximité de Lille.
En conclusion, la frontière est plutôt un atout pour cette association, qui peut aussi bien
disposer des structures et équipements belges que français. Les freins liés à l’effet frontière
semblent donc très faibles, puisque des collaborations nombreuses et variées ont lieu. Une
véritable plus-value au niveau du service rendu en ressort, on peut ici parler de synergies
positives.
3.1.3. Les relations Franco Belges dans le secteur de l’aide aux
personnes en situation de handicap et personnes âgées :
l’exemple de L’ADAR Sambre en Avesnois
Contexte :
Rencontre en présence de Bernadette Nicaise, responsable du service « handicap » et Karine
Besancon. Le 11 mars 2010
L’association ADAR existe depuis 1978 pour répondre aux besoins d’aide à domicile :
-
des personnes âgées
-
des personnes handicapées
-
des familles pour les soutenir dans l’exercice de leur fonction parentale et améliorer
leur mieux-être dans la vie quotidienne
Depuis 1983, l’association ADAR n’a cessé de grandir en englobant progressivement, sur
demande de la CRAM, des petites associations de l’arrondissement et a peu à peu diversifié
ses activités.
12
Le regroupement de diverses associations au sein de l’ADAR a également permis de faire
face à la concurrence croissante des établissements du secteur privé dans le domaine du
service à la personne.
La structure regroupe 350 salariés sur l’ensemble du pays Sambre Avesnois, environ 100
personnes handicapées sont suivies quasi quotidiennement et 1700 personnes âgées. Depuis
juin 2007, pour améliorer le service, les « publics cibles » sont scindés avec deux cadres
spécialisés « personnes âgées » pour le Sud-Avesnois et la Sambre, et un cadre « handicapés »
(B. Nicaise) pour tout l’arrondissement.
Démarche partenariale :
 Au sein de réseaux français :
La structure est très bien implantée sur l’arrondissement et fonctionne en réseau informel
avec toutes sortes de structures évoluant sur le territoire et dans ce domaine d’activité : ESAT,
hôpitaux, organismes de tutelle, assistantes sociales…
Ces relations se sont créées naturellement, grâce à la bonne volonté des hommes et des
femmes de terrain. Les foyers de vie par exemple font régulièrement appel aux services de
l’ADAR notamment pour la toilette de leurs résidents.
Ce sont par ailleurs davantage les tuteurs que les familles qui contactent l’ADAR pour un
service à domicile.
Parallèlement, l’association a signé une convention avec le réseau « santé pour tous ».
Le service « handicap » va continuer à se développer, devant le contexte actuel. Les places
dans les Maisons d’accueil Spécialisées, Etablissements Spécialisés d’Aide par le Travail,
foyers occupationnels ou centres d’accueil sont de plus en plus rares, il est donc logique de
constater une montée en puissance des services à domicile en direction de cette population.
 Relations avec la Belgique:
 Echange de bonnes pratiques
Même si l’association n’a, du fait des freins juridiques, pas accès au marché belge et
aucun belge bénéficiaire, certaines initiatives tendent tout de même à favoriser l’échange de
bonnes pratiques. Mlle Besancon s’est ainsi rendue à Bruxelles au mois de février 2010 pour
rencontrer l’ASBL le Ricochet, pionnière en termes de parrainage civique. Ce concept
consiste en la création d’un lien d’amitié entre deux personnes adultes : le parrain et le filleul,
afin que la personne en situation de handicap et souvent isolée, se fasse un ami en dehors de la
cellule familial ou du voisinage. Ce concept est basé sur le principe du bénévolat et apporte un
plus dans la vie de la personne handicapée.
L’ADAR a le souhait de mettre en place une organisation de ce type et reste donc en contact
régulier avec l’association belge.
13
 Formation initiale et recrutement
L’association emploie par ailleurs des Français formés en Belgique et des Belges sans
distinction d’origine, dès lors que le diplôme a été validé par la DRAS. Aucune différence de
qualification n’est notée.
La frontière, un générateur d’obstacles ou d’opportunités ?
Malgré sa proximité avec la Belgique (moins de 10 km), l’association n’intervient pas
sur le territoire belge et a peu de contact avec ses homologues de l’autre coté de la frontière.
Ceci s’explique par des freins juridiques. Le département ne rembourse que les activités ayant
lieu sur le sol français, pour des personnes affiliées aux Caisses de retraite françaises.
Mme Nicaise trouve regrettable ces freins administratifs, puisque selon elle les acteurs
évoluant dans le domaine du handicap en France auraient beaucoup à apprendre du système
belge, de leur importante motivation et des compétences avancées. La volonté de coopérer est
souvent présente au plan local, mais freinée à l’échelle politique.
3.2.
Trois exemples partenariaux
3.2.1. L’échange d’expérience dans le domaine des NTIC : ANIS,
Association Nord Internet Solidaire
Contexte :
Rencontre en présence de la coordinatrice Julie Bailleul. Le 24 février 2010.
Il s’agit d’une association regroupant une centaine d’adhérents. Créée en juillet 2001,
elle dispose d’un bureau à Roubaix. Une seule personne s’occupe de l’association depuis
2004
Le territoire d’intervention d’ANIS concerne le Nord-Pas-de-Calais et la Wallonie cependant,
elle dispose d’une visibilité à l’échelle de la France entière.
La mission de l’association consiste à faire la promotion et l’animation des usages citoyens et
solidaires des TIC. L’association prône un usage non-marchand de l’Internet.
L’objectif est de montrer toutes les possibilités d’usages des TIC, il s’agit d’aller vers
l’appropriation par tous de l’Internet et ainsi de réduire la fracture numérique.
On constate que certaines populations restent encore à l’écart des nouvelles technologies : les
handicapés par exemple, mais aussi les personnes socialement précaires (SDF, chômeurs, etc.)
et les populations isolées et éloignées géographiquement.
Cette fracture numérique freine évidemment l’insertion professionnelle et personnelle des
personnes en situation difficile.
14
Concrètement, l’association entreprend différentes actions très diverses :
- Un travail de veille informationnelle (par le biais du site internet) est réalisé avec des
exemples d’initiatives menées par des établissements de l’ESS. Ces initiatives ne sont
malheureusement jamais coordonnées et restent souvent isolées.
- L’organisation des évènements ROUMICS (Rencontre Ouvertes du Multimédia et de
l’Internet Citoyen) : il s’agit de journées d’étude où sont associées NTIC et une
thématique social. Le but de ces évènements est de repérer de bonnes pratiques dans
les secteurs concernés.
- L’association réalise aussi de plus en plus des missions de conseils sur l’e-démocratie.
- ANIS assure également des missions rédactionnelles comme des monographies
d’entreprises ou des lettres d’actualité.
-
Enfin, ANIS cherche à faire découvrir des logiciels libres grâce à son site internet.
Démarche partenariale :
Les partenariats se déroulent surtout avec la participation à l’événement ‘ROUMICS’
d’associations qui viennent témoigner et partager leurs expériences. Chaque année, un thème
est abordé et des acteurs en lien avec le thème choisi sont invités à venir participer et à
exposer leurs initiatives pilotes. Ces échanges d’expériences bénéficient à tous et portent sur
des secteurs aussi variés que « l’accessibilité, le handicap et les TIC », « les TIC et
l’accompagnement socio professionnel, l’emploi et la formation », « la Ruralité et les TIC »
ou encore « l’égalité femmes/hommes dans le secteur des TIC ». Ces journées d’études
permettent la mise en relation d’établissements susceptibles de collaborer par la suite mais
aussi l’aide à des porteurs de projets qui souhaiteraient s’associer et pourraient ainsi bénéficier
de synergies.
Un exemple cité par Mme Bailleul concerne un acteur de Marseille qui, pour son espace
public d’information, est en train de monter un dossier avec un acteur de la région RhôneAlpes spécialiste de l’accueil des personnes handicapées sur le net. Mme Bailleul a également
pris l’exemple d’actions menées en maison de retraite où l’on utilise la console de jeux vidéos
Wii pour stimuler les personnes âgées (en Picardie)
Perception de la frontière:
 Relation avec la Belgique :
Avec la Belgique, les partenariats se font surtout grâce aux ROUMICS : 1/3 des
participants sont du NPDC, 1/3 viennent d’autres régions françaises et 1/3 arrivent de la
Belgique.
15
Il est à noter que les ‘ROUMICS ’créés par ANIS il y a cinq ans s’inspirent très largement de
l’événement ‘REWICS’ (Rencontre Wallonne de l’Internet Citoyen) né en Belgique il y a 10
ans.
D’après Mme Bailleul « Les relations avec la Belgique s’expliquent par le fait que les Belges,
soutenus par leur gouvernement, sont très actifs dans ce domaine et sont en avance sur ce qui
concerne ’l’internet citoyen’. » Les Français ont ainsi beaucoup à apprendre auprès de leurs
voisins dans ce domaine.
L’association fait la promotion auprès de ses clients d’un organisme belge
« TechnofuturTIC » qui met à disposition des formateurs. Les deux structures collaborent
fréquemment.
Enfin, des échanges avec des universitaires du FTE-Namur sont fréquents, ils collaborent par
exemple sur les thèmes liés à l’exclusion sociale et numérique. Il s’agit avant tout d’un
échange d’informations et d’un travail de veille mis en commun. Le partenariat consiste
surtout à renforcer la réflexion intellectuelle et à mutualiser les retours d’expérience.
 Problèmes rencontrés :
Mme Bailleul a principalement évoqué les difficultés liées à l’obtention de financements
pour un projet commun entre la France et la Wallonie. Elle mentionne par exemple la bonne
entente et la collaboration qui existaient entre l’association belge telenet fondation et ANIS
mais déplore le fait que le projet qu’ils voulaient monter ensemble a finalement échoué
puisque la région wallonne a refusé de verser des aides pour un projet qui concernerait aussi
une association française. On se heurte ici à des problèmes administratifs et juridiques.
Par ailleurs Mme Bailleul a essayé de bénéficier de fonds européens FEDER mais s’est
découragée devant la lourdeur du dossier à remplir. La coordinatrice d’ANIS regrette
vivement le manque d’informations sur les autres dispositifs européens existants auxquels elle
pourrait avoir accès.
Enfin, Mme Bailleul a fait allusion aux petits problèmes de vocabulaires qui peuvent parfois
survenir lors d’échanges avec des Wallons mais précise que cela peut être vite dépassé.
 Plus-values de ce partenariat :
Finalement la collaboration avec la Wallonie permet avant tout de toucher un public plus
large. L’association française peut ainsi étendre son réseau en s’appuyant sur ses partenaires
belges.
Pour ANIS l’accès à plus d’information est également l’un des grands avantages de la
collaboration.
3.2.2. Exemple multi-partenarial : La Macif
Contexte :
Rencontre en présence de
communication. Le 19 février 2010
Jean-Pierre
Druelle,
responsable
du
service
16
Le Groupe MACIF est composé de l’assurance, la mutualité, MACIF Filia et MACIF
gestion (fond commun de placement)
Sur 500 employés pour la MACIF Nord-Pas-de-Calais la répartition est la suivante : 100
cadres dont 60 sont managers et 40 techniciens. Le reste des employés sont repartis en front
office en agence et point d’accueil téléphonique et en back office pour le département
assurance et les autres services supports tels que les ressources humaines.
Démarche partenariale :
La Macif a contracté au fil des années un nombre très important de partenariats, pour
répondre aux besoins variés de ces sociétaires. Ces partenariats, formalisés ou non se
retrouvent dans différents secteurs d’activité dont le Service à la personne (SAP) et le
Handicap.
1- La Macif est en partenariat avec la Caisse d’épargne et la MAIF pour la
création de la banque Macif :
 Apport de chaque partenaire au capital
 La Macif bénéficie par ailleurs de l’aide technique de la Caisse d’Epargne pour cette
création
Ce partenariat entre la Caisse d’Epargne et la Macif n’est pas né avec ce projet de banque.
Des produits des assurances Macif été déjà vendus par la Caisse d’Epargne qui retire un
pourcentage sur les ventes.
Plus-value : Le choix de lancer une banque Macif est d’abord un choix stratégique pour
fidéliser sa clientèle qui a tendance à s’assurer auprès de sa banque et à délaisser de ce fait
l’assurance mutualiste.
Telle banque s’associe à telle assurance pour la création de produits. Ce procédé est courant,
toutefois, la Macif reste vigilante dans le choix de ses partenaires et refuse de s’associer à une
banque purement capitaliste, elle « ne veut pas perdre son âme ».
2- Automobile et IRD :
Le tiers payant IRD (incendie risques divers) Macif a été mis en place, en cas de
sinistre dans une habitation, des prestataires issus notamment de l’ESS interviennent.
En cas de sinistre, le tiers-payant automobile est pris en charge. Un des premiers partenariats
formalisés a vu le jour en 1999 avec le CIEDIL à Dunkerque, une entreprise d’insertion par le
travail dans le secteur de la menuiserie, métallurgie, bâtiment second œuvre
Depuis, le partenariat s’est élargi à SERENA, un réseau de réparateurs agréés repartis par
secteurs géographiques et d’activité, sous convention de partenariat avec la Macif. Cette
pratique est née localement dans les régions et est aujourd’hui pratiquée nationalement.
Lorsqu’une bonne pratique est repérée elle est très rapidement traduite nationalement.
17
Les partenaires sont aussi bien des entreprises membres de l’économie classique (réparation
avec garages ou concessions : Renault, Carglass, Norauto, et petits garagistes agréés), que des
membres de l’ESS comme la CIEDIL, une association loi 1901.
3- Partenariat en termes de prévention sur la région :
Des partenariats existent avec les ECF, la société nationale de secours en mer. Le
centre de réadaptation de l’espoir à Hellemmes pour les grands accidentés.
4- Partenariat dans le secteur du SAP :
La Macif est associée à la Maif la Caisse d’Epargne et la MGEN pour des partenariats
avec des associations de SAP. Ainsi, un sociétaire en recherche d’un SAP peut passer par
l’agence ou la plateforme téléphonique et se voir proposer un listing et une orientation sur
l’offre disponible en fonction de son besoin.
En termes de partenariat de santé, la Macif propose gratuitement un SAP pour quelques
semaines pour ses bénéficiaires dans le besoin suite par exemple à un accident. Les
associations postulent pour intégrer ce réseau et la Macif est également en recherche de
partenaires. Etre membre de ce réseau est un apport conséquent pour les associations puisque
cela leur apporte un grand nombre de clients potentiels.
5- Partenariat dans le secteur du handicap :
Un partenariat est développé avec l’association Handicap zéro qui conseille la Macif
dans les services à mettre en place pour les personnes handicapées et développe des idées :
La plus-value de cette politique en direction du public handicapé s’évalue en termes d’image
mais pas vraiment en termes d’augmentation des sociétaires handicapés.
Des partenariats existent également avec des ESAT (ex : Lys-lez-Lannoy) pour de la soustraitance de services variés. Par exemple la réalisation de documents ou de vidéos
communicationnels. Pour la réalisation de vidéos, il est également arrivé au service
communication de faire appel à l’association Montevidéo de Lille dont le but est d’apprendre
aux jeunes des quartiers à réaliser des vidéos. Ce type de partenariats avec des ESAT n’est
donc pas formalisé, aucune automaticité dans les commandes n’est de ce fait pratiquée. C’est
une forme de coopération sans engagement à l’avance sur les actions, les résultats ou les
financements, une coopération qui suit les circonstances.
Plus-value : La mutuelle retire une plus-value à collaborer avec des ESAT en termes
d’avantage financier, même si la motivation première de cette démarche est l’action sociale, si
cet avantage économique venait à disparaître, les partenariats pourraient quand même
perdurer.
18
Suivi de ces partenariats : Evaluation des partenariats par le service EPAI (entité prestataire
auto et IRD), service crée il y a un an en charge du suivi des divers partenariats de la MACIF.
Ce contrôle était auparavant éparse dans divers services et donc moins efficace. Des
partenariats peuvent être interrompus s’il est constaté que le service rendu par l’entreprise
partenaire n’est plus satisfaisant.
L’évaluation est notamment faite via un contrôle qualité auprès des sociétaires (en point
d’agence…) et auprès des démissionnaires de la Macif.
Perception de la frontière :
 Relations avec la Belgique:
La Fondation Macif appartient au réseau EURESA, composé entre autre de l’assurance
belge P&V. Des collaborations sont prévues pour le cas où un sociétaire déménage en
Belgique. Il est alors incité à s’orienter vers P&V, pour bénéficier de facilités administratives
de transfert.
La Macif a par ailleurs un réseau d’assistance en Belgique
 Problèmes rencontrés :
Peu d’échanges transfrontaliers existent à l’heure actuelle et cela s’explique par l’absence
de statut européen des mutuelles.
 Perspectives :
Selon M. Druelle, c’est à la CRESS d’impulser les coopérations transfrontalières. Des
perspectives de collaborations pourraient naître dans le domaine de la prévention routière
chez les jeunes allant en boîte de nuit en Belgique.
3.2.3. Le cas du regroupement : le cluster Initiatives et cité
Contexte :
Rencontre en présence de M. Gracefat, directeur du cluster et Elena Fernandes,
contact presse, chargée de développement. Le 12 mars 2010.
Premier cluster de l’ESS, Initiatives et cité regroupe depuis février 2009 10 entreprises
investies dans la filière du développement local durable sous forme d’une Union d’Economie
Sociale Anonyme à capital variable.
19
Ces entreprises ont les mêmes cibles de clientèle (les collectivités locales et territoriales, les
associations, les coopératives, des habitants porteurs de projets individuels et collectifs) et
leurs activités de service sont complémentaires : l’étude, le conseil, la formation, la
communication, l’organisation d’événementiels, les relations publiques, les relations presse,
l’expertise comptable, l’édition de logiciels spécialisés et l’accompagnement au
développement d’activités économiques, sociales et culturelles.
Les 10 entreprises sociétaires de l’UES SA à sa création totalisent un chiffre d’affaires
d’environ 5 millions d’euros et regroupent 143 salariés en 2009.
Les entreprises sont implantées à Roubaix, Lille, Douai, Arras, Amiens, Paris, Soissons, et
Annecy.
De manière générale, Initiatives et Cité a pour vocation de favoriser toutes les formes de
coopérations interentreprises et inter-entrepreneurs.
Démarche partenariale :
1- Nécessité de relations antérieures entre les acteurs
Dans le cas d’Initiatives et cité, des logiques de coopérations préexistaient entre les
entreprises aujourd’hui membres du cluster ; pour fonctionner un partenariat doit être préparé,
intégré, pensé par les organisations concernées et pas seulement imposé par un organe
extérieur, une logique totalement volontariste est souvent difficile à instituer.
Avec Initiatives et cité une véritable démarche de projet a été appliquée avec en premier lieu
la création d’un climat propice à l’émergence de différentes formes de collaboration et
seulement ensuite, la volonté de formaliser ces liens, pour approfondir ces partenariats.
La phase préalable à la création doit être très réactive et peu étalée dans le temps. Pour
Initiatives et cité un gros travail collectif de préparation en amont a été fourni pendant 6 mois.
Il s’agit d’être réactif car le projet est monté avec des chefs d’entreprise, très occupés et
passant rapidement d’un projet à un autre.
2- Prise de conscience d’une interdépendance économique
Il est important de se reconnaitre comme membre d’une filière commune avec des valeurs et
des modes de fonctionnement partagés. Toutefois ceci n’est pas suffisant. Pour suivre
l’exemple d’Initiatives et Cité, la formalisation du partenariat s’est effectuée en regardant et
croisant les comptes et chiffres d’affaires des différentes entreprises collaboratrices. Il faut en
effet réaliser concrètement la valeur de ce partenariat, en termes de nouveaux marchés
obtenus et en valeur absolue du chiffre d’affaire croisé. C’est alors que l’on peut réaliser la
force de cette collaboration en se figurant les pertes à attendre si elle venait à s’arrêter.
On connait l’importance des relations de confiance et des relations interpersonnelles dans la
construction des partenariats. Devant ce constat, la formalisation du partenariat est devenue
nécessaire pour prévenir les risques d’arrêt ou de remise en cause si ces relations venaient à
20
changer au fil du temps et des circonstances. « L’idée est de construire de véritables
fondations à un château de cartes. »
3- Intervention d’une structure « tiers »
Une structure « tiers » peut créer les conditions pour un bon partenariat. Dans le cas
d’Initiatives et cité, étant donné les activités des entreprises concernées – conseil et
développement de projet –, le besoin de faire appel à une structure extérieure ne s’est pas
ressenti.
Quoi qu’il en soit cette structure doit aider à créer le climat de confiance et se retirer au
moment opportun. Il y a une incompatibilité entre la coopération et l’injonction publique, une
trop forte institutionnalisation n’est jamais porteuse, l’envie doit venir d’une démarche
bottom-up. Une intelligence et une expérience du montage de dossiers complexes est
nécessaire.
4- Résultats de ce partenariat
Une mutualisation est mise en place entre les différents membres d’Initiatives et cité au
travers de :
-
la mise en place d’un dispositif commun de veille commerciale et,
un plan de formation commun,
la création d’un site internet,
la mise en œuvre d’une démarche d’achats responsables,
le développement d’outils communs de suivi de gestion des entreprises,
le développement d’une stratégie de relations publiques et de lobbying, Etc.
Plus-value :
Devant la concurrence accrue dans ce secteur d’activité, les petites entreprises doivent
coopérer ou mourir. Rester seul, limite la capacité en recherche et innovation et rend dès lors
vulnérable, alors que ces capacités sont multipliées par le regroupement. Les petites
entreprises ont permis l’émergence de cette filière, devant son succès le concept a été repris
par de grosses structures, dès lors pour garder la main, les petites entités doivent structurer la
filière et faire preuve d’intelligence dans le regroupement.
Perspectives :
Des entreprises sont aujourd’hui en demande d’intégration. Un mode d’adhésion
progressif, inspiré de la démarche des coopératives d’activité et d’emploi, a été défini dans les
statuts du cluster pour faciliter cette intégration et préserver le noyau d’entreprises fondatrices.
Il faut apprendre à se connaître avant de celer des liens collaborateurs.
Le prochain cap important à passer pour la réussite du cluster sera selon M. Gracefat
l’intégration de nouvelles entreprises dont les activités entrent en concurrence avec une ou
21
plusieurs des entreprises membres. L’ouverture à la concurrence est une autre logique que la
complémentarité aujourd‘hui appliquée et constitue une étape nécessaire dans le
développement du cluster. Il faut accepter que des synergies positives puissent ressortir d’une
situation de concurrence, c’est une manière de structurer l’offre.
Perception de la frontière:
 Relations avec la Belgique :
Un partenariat très important existe depuis 4ans avec un groupe belge : Smart, dont le
concept a été repris et adapté par M. Gracefat en France. Smart a participé à la démarche
d’Initiative et Cité mais seul Smart France est dans un premier temps entré dans le cluster.
 Problèmes rencontrés :
-
Des problèmes de vocabulaires : il a été dans un premier temps nécessaire d’apprendre à
se comprendre, ces difficultés ont été dépassées par l’invention d’un nouveau vocabulaire
commun lié au projet.
-
De grosses difficultés juridiques pour adapter le concept à la réglementation française,
qui a une fâcheuse tendance à complexifier là où la réglementation belge simplifie avec
pragmatisme. Beaucoup d’argent est investi dans des études de faisabilité juridique en
amont pour dépasser ce problème.
 Plus-values de ce partenariat :
Les recettes de réussite du concept belge ont été reprises et adaptées au système français.
Ce travail de développement a par ailleurs influencé l’organisation de Smart qui a repensé son
modèle, refondé certains services. Ce projet a ainsi permis de clarifier et mettre à plat leur
propre projet.
Certains services de Smart et Smart France sont aujourd’hui mutualisés, la coopération
dépasse donc le simple transfert d’information.
L’intégration de Smart dans le cluster est sérieusement envisagée pour un avenir proche. Cette
adhésion apporterait de l’argent au cluster. Les entreprises françaises ont par ailleurs
beaucoup à apprendre des méthodes de travail belge en matière de coopération.
22
Annexe 4 : Compte rendu de l’entretien avec Myriam Causse, chargée
de mission handicap à la Macif
Réunion du 24-02-10
PROCES VERBAL
Rencontre en présence de : Margaux ESPIE, Marie FERREIRA, Myriam CAUSSE
Date et lieu de la rencontre : 24/02/10 à la MACIF, 7 rue du nouveau siècle, Lille.
PV établi par : Margaux ESPIE et Marie FERREIRA
Le : 24/02/10
Ordre du jour
S’informer sur les dispositifs mis en place à la MACIF dans le domaine du handicap (service, emploi,
sous-traitance)Compte-rendu
/ Relevé de décisions
1. Tout d’abords en termes de services rendus aux handicapés :
La MACIF a été précurseur en proposant des services spécialement dédiés aux handicapés et en
adaptant ses offres en fonction des difficultés rencontrées par cette population. Les contrats santé
sont adaptés en fonction des handicaps et certaines options peuvent être choisies pour couvrir les
aides techniques. 4 formes de handicaps sont à l’heure actuelle pris en compte (la surdité, la non
voyance, le handicap moteur et le handicap mental). Cependant, pour le handicap mental seules les
régions IDF, Sud Ouest Pyrénées et Rhône Alpe ont à l’heure actuelle répertorié des sociétaires ; les
autres régions, dont le NPdC n’ayant rien à proposer à cette catégorie de la population, ne se sont
pas lancées dans le processus.

Le Dispositif « MACIF Sourd » : a été lancé en 2003 suite à une remontée d’un vœu de
sociétaire prononcé en assemblée régionale. Le projet a été élaboré avec l’aide d’associations de
sourd et des services techniques.
Ce dispositif a conduit à :
-
la réalisation d’un site internet dédié : www.macifsourd.com,
-
la formation de 74 personnes à la Langue des Sourds Française (LSF) sur le territoire français,
représentant une personne formée pour deux à trois bureaux par région. En NPdC, les points
d’accueil de Lille, Tourcoing et Saint Paul sur Mer disposent d’un conseiller formé à la LSF.
-
Sur une bonne vingtaine de demandes sur la région, six personnes ont finalement été formées. Il
n’y a aujourd’hui pas de justification à la formation d’autres personnes compte tenu du nombre
de bénéficiaires visés par ce service.
-
L’installation de boucles magnétiques pour les malentendants en point d’accueil (11 en sont
équipés en NPdC : Arras, Lille, Tourcoing, Douai, Valencienne, Maubeuge, Villeneuve d’Ascq,
Armentières, Boulogne-sur-Mer, Vanden-le-Vieil et Saint-Pol-sur-Mer).
23
-
Le public sourd et le public malentendant ne peuvent être traités de la même manière, ce sont
deux mondes totalement différents, on ne peut pas demander à une personne devenue
malentendante d’apprendre la LSF ; une approche distincte et des services appropriés à chaque
pathologie doivent donc être pensés.
-
La localisation des agences a été choisie pour mailler le territoire, les trois agences disposant
déjà de conseillers formés à la LSF ont été reprises, une sensibilité particulière du personnel à la
question étant attendue.
-
La mise en place d’un numéro de téléphone, d’un service SMS et d’une « assistance aidée »
dédiés.
-
Les documents d’assurance ont été repensés et simplifiés pour être mis à la portée, être
accessibles au public sourd qui a un mode de compréhension différent. Il s’agit d’être rationnel.
Au lancement du projet, la MACIF était la seule structure à proposer de tels services. Elle a d’ailleurs
reçu à ce titre un Argus d’or « Relation client » en 2006.
Les retombées sont surtout évaluées auprès des associations qui voient en la MACIF la référence
pour le service en direction des handicapés même si tous les handicapés ne sont pas nécessairement
assurés à la MACIF.
Le dispositif MACIF sourd a été complété par d’autres dispositifs en direction d’autres catégories
d’handicaps et est aujourd’hui englobé dans MACIF Egalis.

Dispositif en direction des non et mal voyants :
-
La MACIF a un partenariat avec l’association handicap zéro dans la Vienne qui s’occupe de
traduire en braille ou en caractère agrandi les documents d’assurance. Ce service est assuré
gratuitement aux sociétaires.
-
La MACIF a par ailleurs un accord avec la fédération des chiens d’aveugle qui permet de couvrir
le chien en préventif (pas en curatif) ;
-
La canne blanche est couverte au travers du contrat santé.

Dispositif en direction des handicapés moteurs :
Suivant une stratégie nationale de la MACIF et la loi de 2005 sur l’accessibilité des lieux publics, la
MACIF s’est fixée à l’horizon 2015 l’objectif de rendre accessible l’intégralité de ses points d’accueil.
Toutefois il s’agit d’une tâche ardue, sur 32 points d’accueil en NPdC, 10 sont équipés de marche
sans possibilité d’aménagement pour les personnes à mobilité réduite.
La solution choisie est d’équiper chaque point d’accueil en sonnette et rampe d’accès. Tous les points
d’accueil ne pourront après aménagement ressembler au point d’accueil pilote de Saint-Etienne mais
la première étape est la prise en compte du handicap.
C’est à priori qu’il faut penser à ces questions d’accessibilité, une étude a montré que seule 25€
supplémentaire par m² sont nécessaires lors de la construction pour équiper un lieu compatible aux
besoins et difficultés des handicapés.
Retombées pour la MACIF :
La plus-value est estimée en termes de service et d’image pour la MACIF et non en termes de contrat
supplémentaire ou d’augmentation du chiffre d’affaire, puisque ces dispositifs ne font finalement pas
venir de nouveaux adhérents.
24
C’est d’abord une approche sociétale, une volonté de créer la différence par des services et des
contrats spécifiques, un dispositif porteur d’image certes, mais l’ambition originale n’était pas une
approche marketing. Finalement ces dispositifs constituent une lourdeur pour les employés
puisqu’aucune embauche supplémentaire n’a été faite pour répondre à ces nouveaux services. De
plus lorsque la personne s’occupe d’une personne handicapée (souvent plus long) elle ne s’occupe
pas d’un autre contrat, mais c’est la meilleure publicité que la MACIF puisse se faire. Il est d’ailleurs
regrettable que malgré ses investissements la MACIF ne communique pas d’avantage sur ces
dispositifs (pas de crédit de communication pour MACIF Egalis en 2010).Ce n’est pas une priorité
pour la MACIF. Les conseillers clients n’ont par ailleurs pas nécessairement le reflexe d’évoquer ce
sujet si l’assuré ne les interroge pas sur ce point.
Ces dispositifs représentent un gros investissement pour la MACIF pour un nombre de sociétaires
finalement réduit : seulement 8005 sociétaires au niveau national.
2. En termes de sous-traitance :
La direction de la communication, comme d’autres services de la MACIF, travaille avec des ESAT –
anciens CAT. Ils font par exemple réaliser des documents communicationnels (ESAT d’Issy-lezLannoy), ou des vidéos : l’animation scénographique pour les 15 ans de la MACIF a été réalisée par
un ESAT de Cergy-Pontoise.
Faire appel à des ESAT relève à l’origine du coté social de la démarche, qui s’accompagne bien sûr du
coté économique. A prestation égale le service est moins cher est donc attractif.
3. En termes d’emploi de personnes handicapées
La MACIF n’a pas atteint son quota de 6% de personnes handicapées mais ne paie pas de pénalités
du fait de l’accord handicapé que la Macif a signé pour 3ans. La MACIF met donc en place des actions
de formation (une hôtesse d’accueil venant de COTOREP est ainsi devenue conseillère client), de
remise à niveau pour maintenir dans l’emploi. La collaboration avec des ESAT entre également dans
ce cadre.
La politique de la mutuelle est davantage de reconnaitre les handicaps chez son personnel,
notamment envers la population âgée, la définition du handicap étant très large, plutôt que
d’employer de nouvelles personnes handicapées. La Macif n’a plus une politique d’embauche très
dynamique. De plus, malgré la volonté d’employer des personnes handicapées, leur formation
répond rarement aux critères de sélection de la mutuelle (bac+2 minimum).
25