L`école des voyages Travel School

Transcription

L`école des voyages Travel School
Family Travels Conseils de famille
By // Par Gary Lawrence
Travel
School
L’école
des voyages
Travelling as a family may not
always be the most relaxing
thing, but it can still be a way to
rediscover favourite places through
our children’s fresh, inquisitive eyes.
Si voyager en famille n’est
généralement pas de tout repos,
cela peut être également l’occasion
de redécouvrir un lieu connu à
travers le regard neuf, vierge et
émerveillé de son enfant.
Illustration : Marie-Eve Tremblay, colagene.com
In his memoir Birth of a Bookworm,
Michel Tremblay recalled how when he was 14 and vacationing in the Gaspé, he spent his nights reading The Tin
Flute, which he’d just discovered. He slept his days away,
and wound up missing all the sights.
When I travelled to Portugal with my 18-month-old son,
I was the one who missed all the sights. I was too busy
looking at my pride and joy, who was just discovering
how to use his legs. I almost went crazy from watching
him running all over the place.
And yet, a year earlier, it had been a real pleasure to
go to Florida with him. He wasn’t crawling yet, so all we
had to do was put him in a stroller or a car seat and we
were free to go anywhere we wanted. The only problem
was that we also had to tote an endless supply of diapers,
bottles, baby food, the stroller, carrier, cooler bag, clean
clothes...
One thing’s for sure: travelling as a family is not usually very relaxing. Whether you’re battling your teen’s
indifference to a new place or overcoming the logistical
challenges of taking baby on board, family travel can be
gruelling and discouraging.
For some of us, simple activities seem like a life-anddeath struggle. Dining out with a fussy 3-year-old, a long
trip with a hyperactive 5-year-old, touring a city with
three kids who all have different interests... Not to mention temper tantrums, days sliced in half by mandatory
nap times, the fear of disturbing others when your colicky infant starts screaming in public. What? You thought
you’d be getting away from it all?
Well, it is possible to find the silver lining. You just have
to focus on the benefits of a family vacation.
First, a trip is an ideal way to slow down and spend
quality time with your young family. You might even say
there’s no better way to bond with the next generation.
Shared adventures (and of course misadventures) help
forge and repair sometimes-delicate family ties.
While seeing their children sad is painful for a parent,
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destinations
Dans Un ange cornu avec des ailes de tôle,
l’écrivain Michel Tremblay raconte qu’à 14 ans, lors de vacances
en Gaspésie, il passait ses nuits à lire le roman Bonheur d’occasion, qu’il venait de découvrir. Résultat : il dormait tous les jours
et… n’a rien vu de tout le voyage.
Quand j’ai voyagé avec mon fils de 18 mois, au Portugal,
c’est moi qui n’ai rien vu. Trop occupé à surveiller mon rejeton qui
découvrait l’usage de ses gambettes, j’ai failli devenir fou à force
de le voir courir de tous bords, tous côtés.
Pourtant, un an plus tôt, bourlinguer avec lui en Floride fut un
réel charme : monsieur ne rampait pas encore et l’on n’avait qu’à
l’installer dans une poussette ou un siège d’auto pour aller où
bon nous semblait. L’ennui, c’est qu’il fallait aussi trimballer en
tout temps un arsenal de couches, de biberons et de purées,
la poussette, le porte-bébé, le sac thermos, les vêtements de
rechange…
Le moins que l’on puisse dire, c’est que voyager en famille n’est
généralement pas de tout repos. Quand ce n’est pas le manque
d’intérêt d’un ado pour le décor ambiant qui rend le déplacement
pénible, c’est la lourde logistique qu’implique un périple avec des
bambins qui décourage.
Pour certains, accomplir des gestes du quotidien relève alors
du parcours du combattant : aller au resto avec une fine bouche
de trois ans, se déplacer sur de longues distances avec des hyperactifs de cinq ans, visiter une ville avec trois galopins aux intérêts
divergents… Et que dire des sempiternelles crises de rage, des
journées coupées en deux pour cause de sieste obligatoire, de
la crainte d’embêter les voisins quand un mioche irascible s’époumone en public… Est-ce bien ça, l’évasion que l’on recherche
en voyageant ?
En fait, la réalité peut être tout autre : il suffit de prendre
conscience des avantages qu’il y a à voyager en famille.
D’abord, le voyage est un moment privilégié pour ralentir la
cadence et prendre du temps de qualité avec sa petite tribu. Rien
de tel, en effet, pour se rapprocher de sa descendance, et le fait
de vivre des aventures – voire des épreuves – en famille soude
ou ressoude des liens parfois distendus.
Si voir son enfant triste est pénible pour un parent, le voir heu-
seeing them happy is one of life’s joys. And children are
usually happy when travelling, because visits to parks
and zoos, lakeside holidays, or RV expeditions break their
daycare or school routine. And then there’s the fact that
kids of all ages always meet and befriend other kids, even
when there are language barriers.
By travelling with your kids, you also expose them to
situations that shed light on what really turns them on.
This makes it easier for you to help them develop their
interests. Travel also helps kids learn how to solve problems and take responsibility. Just make sure to get them
involved by giving them useful things to do, like pitching
a tent or reading a map.
For parents, travelling with kids is also an opportunity to rediscover favourite places through fresh, inquisitive eyes. Besides, being a parent elicits sympathy—even
admiration—from other people, making it easy to make
friends with strangers and even opening the door to certain privileges. A clerk waves you to the front of the line,
an usher gives you the best seats, and so on.
It’s always amazing to see how a child’s smile—and
sometimes mere presence—is a powerful passkey that
opens all kinds of doors and makes travel easier, not harder. Of course, it helps to know a few tricks, which I’ll be
pleased to reveal in future columns.
reux est ce qui peut lui arriver de mieux. Et en voyage, les enfants
sont heureux, quand ils brisent le train-train de la garderie ou de
l’école, en visitant un parc ou un zoo, en partant en vacances au
bord d’un lac ou dans une remorque à vélo. Sans compter que
les enfants de tout âge en rencontrent toujours d’autres et se lient
d’amitié avec eux, en faisant fi des barrières linguistiques.
En voyageant avec son enfant, on l’expose aussi à une foule
de situations où l’on peut voir ce qui le stimule, ce qui permet ensuite de l’encourager à développer ses champs d’intérêt. Du reste,
l’enfant apprend à se débrouiller et se responsabilise ; il suffit de
le faire participer à différentes tâches, de lui confier une mission,
comme trouver une ville sur une carte ou monter une tente.
Pour le parent, voyager avec son enfant est également l’occasion de redécouvrir un lieu connu à travers son regard neuf, vierge
et émerveillé. En tout état de cause, on s’attire aussi la sympathie,
voire l’admiration des autres, ce qui permet de se lier aisément
avec de parfaits inconnus et ce qui peut même donner droit à
certains privilèges : un préposé nous laisse passer devant une file
d’attente, un autre nous donne la meilleure place assise…
Bref, il est surprenant de constater à quel point le sourire – et
parfois la seule présence – d’un enfant est un puissant sésame
universel, qui ouvre une multitude de portes et qui facilite la vie en
voyage, plutôt que de la compliquer. À condition, bien sûr, de
connaître un minimum de trucs... Ce que je ne manquerai pas de
dévoiler lors de mes prochaines chroniques.
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