Le transport aerien

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Le transport aerien
LE TRANSPORT AÉRIEN
Les émissions de GES produites dans
l'Union européenne par l'aviation inter-nationale ont augmenté de 87 % entre 1990 et
2004 tandis que l'on observe une réduction
des émissions globales dans d'autres secteurs. Selon les prévisions, le trafic aérien
devrait plus que doubler entre 2005 et 2020.
C’est le transport aérien qui génère la plus
grande quantité d'émissions de CO2 par passager/km (et par tonne/km dans le cas du fret).
En moyenne un passager d'avion émet deux
fois plus de CO2 qu’en voiture, 6 fois plus
qu'en train, en métro ou en bus. Pour les
marchandises, on évalue qu'il produit 6,5 fois
plus de CO2 qu'un camion et 80 fois plus
qu'un train ou un bateau. Tout ceci, sans parler du bruit dont sont victimes les riverains
des aéroports …
Mise à jour juin 2007
PAS QUE LE CO2
Lors d'un aller-retour Paris-New York, un
avion émet environ 1,25 tonne de CO2 par
passager (cela dépend de plusieurs facteurs
comme le type et l’âge de l’avion, le taux de
remplissage, la présence de classe affaires...).
Il émet aussi des oxydes d'azote, des particules
et de la vapeur d’eau provoquant des traînées
de condensation et la formation de Cirrus
(nuages de haute altitude). Les effets des
émissions de NOx, des traînees de condensation
et des Cirrus sont encore très mal connus.
Le GIEC (Groupe d’Experts Intergouverne-
En effet, l'Etat de l'Environnement Wallon
2006 donne les chiffres suivants pour la
Région wallonne :
J une maison émet 5,2 tonnes CO2/an
dont 3,9 tonnes pour le chauffage.
J une voiture émet 3,7 tonnes CO2/an
Les vols court et moyen-courrier émettent
proportionnellement plus des gaz à effet de
serre car le décollage et l’atterrissage provoquent une surconsommation de carburant.
Les chiffres varient suivant les sources, à
cause des hypothèses utilisées. Voici deux
exemples :
L’ADEME utilise les chiffres suivants pour
évaluer les émissions de CO2 des avions :
J Court courrier (distance inférieure à
1000 km): 148 gCO2/voyageur/km
J Moyen courrier (distance supérieure à
1000 km) : 134 gCO2/voyageur/km
J Long courrier : 96 gCO2/voyageur/km
Un calcul sur www.compenco2.be donne les
résultats suivants pour un aller-retour ParisLondres (690 km) : 190 kg CO2 par personne
en avion, 140 kg en voiture (2 personnes à
bord) et à peine 50 kg en TGV et 40 kg en
autobus..
www.ecoconso.be | 081/730.730
Le transport aérien est responsable de 3 %
des émissions des gaz à effet de serre dans
l'Union européenne. La majorité des émissions sont dues aux vols internationaux, qui
ne sont pas soumis à des objectifs au titre du
Protocole de Kyoto, alors que les émissions
produites par les vols intérieurs le sont.
Faire un aller-retour Paris-New York a donc
presque autant d'effet sur le climat que de
rouler toute une année avec une voiture
moyenne (20.000 km à 6l de diesel/100 km)
ou de chauffer une maison pendant un an.
98 Rue Nanon, 5000 Namur
Des chiffres éloquents en Wallonie
A l'aéroport de Charleroi, le trafic de
voyageurs a pratiquement été multiplié
par dix entre 2000 et 2004, dépassant les
deux millions de voyageurs ! Quant à
l'aéroport de Liège, il a vu son trafic
augmenter de 300.000 à 400.000 tonnes
de fret sur la même période.
Au niveau de l’Europe des 25, ce sont 700
millions de passagers et 11 millions de tonnes
de fret qui ont été transportés en 2005.
mental sur l’Evolution du Climat) propose de
multiplier les émissions de CO2 de l’avion par
2,7 pour tenir compte du pouvoir de
réchauffement (l'effet radiatif) des autres
gaz.
Autrement dit, l'effet du vol Paris-New York
serait le même que si l’on émettait l’équivalent de 3,4 tonnes de CO2 au sol !
écoconso du conseil à l’action
Qu'il s'agisse de tourisme, de voyages
d'affaires ou de transport de marchandises
(fret), le transport aérien connaît une
croissance soutenue. Le trafic des passagers
s'accroît ainsi de 5 % par an et le trafic des
marchandises de 7%.
Fiche N°102
QUELLES SOLUTIONS POLITIQUES?
Le rendement énergétique des avions s’est amélioré
d’environ 70% au cours de ces 40 dernières années.
Malgré cela les émissions de GES des avions continuent
à augmenter du fait de l’accroissement du trafic et du
tourisme en particulier. Les solutions avancées aujourd’hui sont :
J une taxation du kérosène : celle-ci serait la plus
efficace mais est très mal acceptée par les compagnies aériennes
J la taxation des émissions : c’est l’application du
principe pollueur-payeur
J une meilleure gestion du trafic aérien
J idéalement les vols de nuit devraient être
évités car l’effet des traînées de condesation
des avions est plus important la nuit !
J poursuivre les progrès technologiques afin de
diminuer les émissions de CO2 et de NOX
J intégrer les transports aériens dans le système
communautaire d'échange de droits d'émissions : c’est l’instrument économique qui est privilégié actuellement et qui pourrait entrer en
vigueur à l’horizon 2011.
Quelle quantité de CO2 la Terre peutelle supporter ?
Au niveau mondial, nous devons parvenir à
stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre
dans l'atmosphère à un niveau tel que le risque d'interférence anthropique dangereuse avec le système
climatique soit écarté. Pour ce faire, la température
mondiale annuelle moyenne en surface ne peut pas
augmenter de plus de 2°C par rapport aux niveaux de
l'ère préindustrielle.
La capacité d’absorption du CO2 des écosytèmes
planétaires (forêt, océans...) est estimée à 3
milliards de tonnes équivalent carbone par an. La
Terre compte actuellement 6,5 milliards d’individus
ce qui donne droit à 500 kg éq carbone/habitant/an en
chiffre rond.
Dans une molécule de CO2, le
carbone (C) représente 27,27%
du poids moléculaire (12/44).
Nous pouvons donc émettre
maximum
500
kg/0,2772 = 1800 kg éq
CO2/habitant/an.
Une attitude de consommateur averti
De leur côté, les consommateurs peuvent agir
individuellement en repensant l'organisation de leurs
achats et de leurs vacances :
J N'utilisez l'avion que lorsqu'il n'y a pas
d'autre alternatives ; en tout cas, évitez de prendre l'avion pour des distances inférieures à 700
km, pour lesquelles le train est en général le
moyen de transport le moins polluant.
J Prenez l'avion moins souvent, et allongez vos
séjours de vacances. Elles n'en auront que plus
de valeur récréative, surtout si vous les préparez
avec soin. Evitez en tout cas ces formules bradées de mini-trips vers des destinations lointaines,
qui fleurissent aujourd'hui sur le marché des loisirs
et des voyages.
J Voyagez léger : un avion peut économiser
34.000 litres de kérosène par an pour chaque kg
de moins par siège !
J Utilisez les moyens de transport en commun
pour votre voyage vers l'aéroport.
J En achetant des produits alimentaires, intéressezvous à leur provenance, surtout lorsqu'il s'agit
de denrées qui sont aussi produites chez nous.
Des haricots du Kenya, des carottes bio d'Israël
ou des pommes de Nouvelle-Zéelande, vous
sont proposés à des prix défiant toute concurrence parce que le kérosène n'est pas taxé. Les
tarifs d'acheminement de ces denrées ne reflètent donc pas le coût effectif du transport.
Le CRIOC donne les chiffres suivants pour les
transports des aliments (émissions de CO2 par
tonne.kilomètre)
- Bateau : 15 à 30 g/tonne km
- Train : 30 g/tonne km
- Voiture : 168 à 186 g/tonne km
- Camion : 210 à 1430 g/tonne km
- Avion : 570 à 1580 g/tonne km
Visitez http://avionrouge.blogspot.com/ et
www.observ.be pour en savoir plus.
Mais c’est provisoire car on
prévoit qu’en 2050 il y aura 9 milliards d’habitants et avec une capacité d’absorption
des écosystèmes égale, nous n’aurons plus droit qu’à
300 kg éq carbone/habitant/an soit 1100 kg éq
CO2/habitant/an
Cette quantité est à comparer à nos émissions
actuelles qui se montent à 14,3 T éq CO2/hab/an en
Belgique !
J Pour les voyages d'affaires, et les réunions
d'organisations internationales : les nouvelles
technologies de la communication telles que le
courrier électronique, les forums internet, les
conférences téléphoniques et les vidéo-conférences, permettent d'éviter de trop fréquents
déplacements en avion, font gagner du temps et
épargnent l'environnement comme les finances
de chacun.
J Une autre possibilité qui s’est développée ces
dernières années est la compensation des émissions de CO2 par le financement de projets permettant de réduire la production de CO2 ou de
capturer le CO2.
Voir la fiche n°148 “La compensation des émissions de CO2”
A LIRE :
J Transport aérien de passagers et effet de serre,
Ifen nov 2004
J La page transport aérien sur le site de Jean-Marc
Jancovici www.manicore.com
J The Myth and Reality of Aviation and Climate
Change, T&E 06/2
J Les limites du ciel - enjeux du développement
incontrôlé du transport aérien, Pierre Courbe
(IEW), déc 2008

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