Veille météo et climat
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Veille météo et climat
Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable | N° 55 novembre 2013 Veille météo et climat L L’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) ont créé, en 1988, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC, en anglais Intergovernmental Panel on Climate Change, IPCC). Le GIEC est un organe intergouvernemental qui est ouvert à tous les pays membres de l’ONU et de l’OMM. Le secrétariat du GIEC est hébergé par l’OMM à Genève. Le GIEC a pour mission d’évaluer, sans parti pris et de façon méthodique, claire et objective, les éléments d’ordre scientifique, technique et socio-économique qui nous sont nécessaires pour mieux comprendre les fondements des risques liés au changement climatique, cerner plus précisément les conséquences possibles de ce changement et envisager différentes stratégies d’adaptation et d’atténuation. S'appuyant sur le rapport du groupe de travail I du GIEC pour son 5e rapport d'évaluation (publication en 2013-2014), ce numéro 55 de la Lettre de veille météo et climat du CGEDD traite des évolutions de températures et des projections climatiques présentées par le rapport. Méthode de production des rapports du GIEC ? Les publications du GIEC sont établies selon des procédures détaillées qui ont été approuvées par le Groupe. Les diverses catégories de documents du GIEC donnent lieu à des niveaux d’approbation différents. Sont décrites ci-après les étapes principales de l’établissement des rapports du GIEC, qui comprennent notamment les rapports d’évaluation, les rapports spéciaux et les rapports méthodologiques. Rédaction des Rapports Les rapports du GIEC sont rédigés par des équipes d’auteurs désignés par les gouvernements et par les organisations internationales et choisis pour une tâche spécifique en fonction de leurs compétences. Ces personnes exercent leurs activités au sein d’universités, de centres de recherche, de services publics, d’entreprises, d’associations de défense de l’environnement et d’autres organismes répartis dans plus d'une centaine de pays. Plusieurs centaines d’experts du monde entier participent à ce processus de rédaction et plusieurs centaines d’autres au processus d’examen. Il importe bien sûr que ces équipes comprennent des spécialistes originaires de toutes les régions et que les principaux points de vue scientifiques et techniques y soient représentés. Examen et Approbation Les rapports du GIEC doivent faire l’objet d’un examen rigoureux en deux étapes, qui garantisse leur fiabilité, leur transparence et leur objectivité. Au cours de la première étape, les versions préliminaires sont soumises à l’examen de spécialistes particulièrement compétents et ayant de nombreuses publications sur le sujet à leur actif (les “examinateurs”). Le Dr Rajendra Pachauri, Président du GIEC, a présenté le 27 septembre 2013 le Volume 1 « Changement climatique 2013 : les éléments scientifiques » du 5e Rapport d’évaluation du GIEC à l’issue de l’adoption du résumé à l’attention des décideurs. Réunies à Stockholm, les 195 délégations membres du GIEC ont ainsi adopté à l’unanimité le texte préparé par les scientifiques du Groupe de travail I. Les versions révisées sont communiquées pour un deuxième examen aux gouvernements ainsi qu’à tous les auteurs et examinateurs. Les versions finales, qui tiennent compte des observations formulées par les spécialistes et les gouvernements, sont présentées à l’assemblée plénière en vue de leur approbation définitive. Les rapports dans leur version intégrale doivent être acceptés par le groupe de travail responsable de leur établissement. Cette acceptation signifie que le texte n’a pas fait l’objet d’un examen et d’une approbation ligne par ligne, mais qu’il expose néanmoins le sujet de façon complète, objective et équilibrée. En revanche, les résumés à l’intention des décideurs donnent lieu à un examen détaillé et sont approuvés ligne par ligne lors d’une session du groupe de travail, cette procédure visant à garantir leur conformité aux éléments factuels figurant dans le rapport dont ils rendent compte. Le cinquième rapport d'évaluation du GIEC Tous les cinq à six ans (1990, 1995, 2001, 2007), le GIEC produit un rapport d’évaluation complet qui constitue un véritable état des lieux des connaissances sur le changement climatique. Pour élaborer ces rapports le GIEC est organisé en trois groupes de travail : Le groupe I travaille sur les bases scientifiques du changement climatique. L e groupe II se penche sur les conséquences de ce changement sur nos sociétés. Il évalue aussi la vulnérabilité de ces dernières et les adaptations possibles. Évolution de la température globale de surface selon le Volume 1 du 5e Rapport d'évaluation du GIEC Les observations du système climatique s'appuient sur des mesures directes et sur la télédétection à partir de satellites ou d'autres plate-formes. Les observations, à l'échelle mondiale, de l'ère instrumentale ont débuté vers le milieu du XIXe siècle pour certaines variables telles que la température. Les jeux de données d'observation sont plus complets et diversifiés à partir des années 1950. Le réchauffement du système climatique est sans équivoque : chacune des trois dernières décennies a été successivement plus chaude à la surface de la Terre que toutes les décennies précédentes depuis 1850. Dans l'hémisphère nord, la période 1983-2012 a probablement été la période de 30 ans la plus chaude des 1400 dernières années. La température moyenne globale a augmenté de 0,89°C (à 0,2°C près) sur la période 1901-2012. Selon l'Observatoire National sur les Effets du Réchauffement Climatique (ONERC), en France métropolitaine, cette augmentation est de l'ordre de 0,7°C sur le siècle pour le nord du pays et de 1,1°C pour le sud-ouest. L e groupe III étudie les solutions pour atténuer les différents effets du changement climatique. Ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l’Énergie www.developpement-durable.gouv.fr Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable | N° 55 novembre 2013 La partie gauche, entre 1950 et 2010, donne l'évolution observée de la température moyenne du globe avec leurs intervalles d’incertitude à 90%. La partie droite présente deux courbes d'évolutions de températures selon les profils représentatifs d'évolution de concentration RCP2.6 et RCP8.5, ainsi que leurs intervalles d’incertitude à 90%. Les quatre barres à droite du graphique donnent l'estimation des moyennes et leurs intervalles d’incertitudes à 90% des températures moyennes sur la période 2081-2100. HadCrut4 : modèle du Met Office (http://www.metoffice.gov.uk/hadobs/hadcrut4) MLOST : modèle de la NOAA (http://www.esrl.noaa.gov/psd/data/gridded/data.mlost.html) GISS : modèle de la Nasa (http://www.giss.nasa.gov) Pour la courbe "Moyenne décennale", l'épaisseur de la zone en gris donne la plage d'incertitude à 90% de la moyenne des températures pour chaque période de 10 ans. Les conséquences déjà visibles au moment de la rédaction du rapport de cette élévation de température moyenne sont : à l'échelle globale, le réchauffement de l'océan sur les premiers 75 m de profondeur s'élève à 0,11°C (intervalle d’incertitude à 90% entre 0,09 et 0,13°C) par décennie sur la période 1971-2010, l'étendue moyenne annuelle de la banquise arctique a diminué au cours de la période 1979-2012 à une vitesse qui se situait très probablement entre 3,5 et 4,1% par décennie, le niveau moyen des mers s'est élevé de 19 cm (intervalle d’incertitude à 90% entre 17 et 21 cm) au cours de la période 1901-2010. Projections de la variation de la température moyenne globale selon le Volume 1 du 5e Rapport du GIEC Les courbes présentées ci-après montrent des projections de la température globale de surface réalisées à l'aide de différents modèles climatiques et de modèles du système terrestre. Ces modèles simulent les changements à partir d'un ensemble de forçages anthropiques théoriques et arbitraires permettant de couvrir les effets de différents scénarios des évolutions socioéconomiques possibles et imaginables "les profils représentatifs d'évolution de concentration (RCP : Representative Concentration Pathway)". Ces RCP sont identifiés par leur "forçage radiatif total" approximatif pour l'année 2100 par rapport à 1750. Pour le GIEC, le forçage radiatif est quantifié comme « le taux de transfert d’énergie par unité surfacique du globe, mesuré dans les hautes couches de l’atmosphère », et il est exprimé en « watts par mètre carré » (W/m2). Un forçage radiatif causé par un ou plusieurs facteurs est dit positif lorsqu’il entraîne un accroissement de l’énergie du système Terre/atmosphère et donc le réchauffement du système. Dans le cas inverse, un forçage radiatif est dit négatif lorsque l’énergie va en diminuant, ce qui entraîne le refroidissement du système. Les climatologues sont confrontés au problème ardu d’identifier tous les facteurs qui affectent le climat, ainsi que les mécanismes de forçage, de quantifier le forçage radiatif pour chaque facteur et d’évaluer la somme des forçages radiatifs pour un groupe de facteurs. Par exemple les simulations climatiques appliquées au scénario RCP4.5, qui correspond à un forçage radiatif total de 4,5 W/m² et à une stabilisation de la concentration de gaz à effet de serre à 660 ppm (parties pour million) équivalent CO2 après 2100, prévoient une hausse de la température de 2,2°C plus ou moins 0,8°C d'ici 2100. Les prévisions saisonnières pour décembre 2013, et janvier 2014 novembre et http://france.meteofrance.com/ Les modèles de prévision saisonnière proposent des évolutions très différentes sur l'Europe pour le trimestre à venir, en termes de température ou de précipitations. Ceci s'explique par une grande incertitude sur la circulation atmosphérique. C'est souvent le cas lorsque les températures océaniques dans la bande équatoriale des océans ne présentent pas d'anomalies marquées par rapport aux normales saisonnières, c’est à dire comme actuellement sans présence de El Niño ou de La Niña. En France métropolitaine, aucun scénario n'est privilégié ni pour les températures ni pour les cumuls de précipitation. Les températures moyennes saisonnières pourraient être supérieures aux normales sur les Antilles et la Guyane. Concernant les précipitations, la saison à venir s'annonce plus sèche que la normale en Guyane. La température moyenne du trimestre devrait être supérieure à la normale à la Réunion et à Mayotte. Aucun scénario ne se dégage pour les précipitations. Pour les températures, aucun scénario ne se dégage en NouvelleCalédonie et en Polynésie. A Wallis et Futuna, les températures moyennes saisonnières pourraient être au-dessus des normales. Pour les précipitations, aucun scénario n'est privilégié. 2013 - 2014 Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable Tour Pascal B 92055 La Défense cedex Collège Gestion Intégrée de l’Eau, Collège Energie et Climat Ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l’Énergie France métropolitaine Antilles Guyane Réunion Mayotte Nouvelle-Calédonie Wallis et Futuna Polynésie St-Pierre et Miquelon O-N-D 2013 T RR ? ? ? ? ? ? > ? > ? ? ? > ? ? ? > ? N-D 2013 - J 2014 T RR ? ? > ? > < > ? > ? ? ? > ? ? ? > ? T : température RR : précipitations Gris : pas de scénario privilégié Orange : chaud ou sec Bleu : froid ou humide Vert : normal Responsable de la publication : Dominique Marbouty Rédacteur en chef : Philippe Boiret Comité de rédaction : Henry Boyé, Daniel Burette, Bernard Flury-Hérard Assistance mise en page et PAO : Véronique Vermesse, SG/SPSSI/ATL2 Benoit Cudelou www.developpement-durable.gouv.fr