Sétra - DTRF
Transcription
Sétra - DTRF
Sétra service d'Études techniques des routes et autoroutes Guide technique Thermorecyclage mai 2004 ge pa iss a sl nt i ée n io t en m le l ne t en he bl c an Guide technique Thermorecyclage Edité par le Sétra, réalisé par le Comité français pour les techniques routières (CFTR) Le CFTR est une structure fédérative qui réunit les différentes composantes de la communauté routière française afin d’élaborer une doctrine technique partagée par tous et servant de référence aux professionnels routiers dans les domaines des chaussées, des terrassements et de l’assainissement routier. Membres du CFTR : Assemblée des Départements de France – Association Française des Producteurs de Géotextiles et produits Apparentés – Association des Sociétés Françaises d’Autoroutes – Association Technique de l’Industrie des Liants Hydrauliques – Centre Technique et de Promotion des Laitiers Sidérurgiques – Chambre Syndicale Nationale des Fabricants de Chaux Grasses et Magnésiennes – Comité Infrastructure de Syntec Ingénierie – Direction des Routes – Direction de la Sécurité et de la Circulation Routières – Groupement Professionnel des Bitumes – LCPC – Sétra – Service Technique des Bases Aériennes – Syndicat des Matériels des Travaux Publics et de la Sidérurgie – Syndicat Professionnel des Entrepreneurs de Chaussées en Béton et Equipements Annexes – Syndicat des Terrassiers – Union Nationale des Producteurs de Granulats – Union des Syndicats de l’Industrie Routière Française. Association régie par la loi du 1er juillet 1901 depuis juin 1998, le CFTR est doté d’un secrétariat permanent assuré par le Sétra. Son siège est localisé au : 46 avenue Aristide Briand - BP 100 - 92225 Bagneux Cedex - France téléphone : 33 (0)1 46 11 31 53 - télécopie : 33 (0)1 46 11 36 96 mél : [email protected] intranet : http://intra.setra.i2/clubs/cftr.shtml internet : www.cftr.asso.fr collection les outils Document édité par le Sétra dans la collection "les outils". Cette collection regroupe les guides, logiciels, supports pédagogiques, catalogues, données documentaires et annuaires. Ce guide technique a été rédigé, dans le cadre des activités du comité sectoriel "méthodologie" du Comité français pour les techniques routières (CFTR), par un groupe de travail constitué de représentants du réseau scientifique et technique du ministère de l'Equipement, des Transports, de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de la Mer, des directions techniques des entreprises et des producteurs dans le domaine routier. Son contenu a fait l'objet d'une enquête de validation auprès des différents adhérents du CFTR. Rédaction : • Michel Dauzats (L.R.P.C. d’Aix-en-Provence) • Jean François Lafon (L.R.P.C. de Toulouse) • Pierre Pringuet (COLAS Midi Méditerranée) 2 Thermorecyclage Sommaire Pourquoi le thermorecyclage en place ? 5 Les matériels 6 Les préchauffeuses Machines de scarification / Malaxage et mise en œuvre Mise en œuvre 6 7 9 Les études préalables 10 Caractérisation des matériaux en place L’étude de traitement Épreuve de formulation 10 10 11 Les contrôles 12 Domaine d’emploi 13 Performances et comportement 15 Les points sensibles 16 Devenir de la technique 17 Annexe 1- Les régénérants 18 Annexe 2 - Exemples d’études de formulation 20 Consistance d’une étude Cas réels d’études, exemples 20 20 mai 2004 3 Les progrès technologiques, réalisés depuis la fin des années 1970, dans le retraitement en place des enrobés ont permis de tirer le meilleur parti d’une couche dégradée après chauffage, soit par une remise en forme sans enlèvement ni apport de matière, soit par ajout, après l’enlèvement total ou partiel de matière afin d’obtenir après mise en œuvre le matériau souhaité. Ces techniques connues sous les noms de thermorecyclage, thermoreprofilage ou thermo-régénération sont déclinées sous le seul vocable de Thermorecyclage ou recyclage à chaud en place, qui regroupe toute opération de recyclage d’enrobés bitumineux en place par chauffage, scarification du revêtement, malaxage avec ou sans ajouts (granulats prélaqués ou non, liants, additifs, etc.) et remise en œuvre du mélange. 4 Thermorecyclage Pourquoi le thermorecyclage en place ? Les gestionnaires des réseaux routiers sont confrontés à différents problèmes posés par l’entretien des couches de roulement : • fissuration superficielle des bétons bitumineux résultant d’un vieillissement du bitume ; • fluage des couches de roulement dû à : - l’utilisation de sables broyés ou roulés, - des surdosages en bitume ou à un mauvais choix de la classe du liant, - une formulation mal adaptée au trafic ou au climat ; • fissuration par fatigue provoquée par le décollement de la couche de roulement de son support, ce phénomène pouvant se superposer à celui de la fissuration superficielle par vieillissement ; Pour résoudre ces problèmes, le gestionnaire n’a pas souvent d’autre alternative traditionnelle que de : • réaliser une nouvelle couche d’enrobé suffisamment épaisse (supérieure à 4 cm) pour limiter une remontée rapide de la fissuration dans le revêtement, en particulier lorsqu’il s’agit de fissuration superficielle et que le support est très dégradé ; • mettre en œuvre une couche très épaisse supérieure à 7 cm lorsqu’il y a fatigue de la couche de roulement à la suite d’un décollement, et cela afin d’éviter la ruine de l’enrobé décollé et de sa couche de base ; • fraiser la couche de roulement orniérée par fluage et la remplacer par un enrobé neuf ne présentant pas les défauts du précédent, d’autant que le rechargement des enrobés orniérés par fluage est exceptionnel car la suppression du phénomène n’est garantie qu’en mettant en œuvre des épaisseurs importantes. • la suppression des sifflets de raccordement au droit des PI (passages inférieurs) ; • l’économie sur les granulats et le transport des matériaux ; • le réemploi de tout ou partie de matériaux nobles et performants ; • de réaliser des joints longitudinaux à chaud sans problèmes ; • d’assurer la continuité entre BAU et chaussée ; • la correction de : - l’uni, en particulier les défauts de petite longueur d’onde, - la macro rugosité par apport de granulats à fortes caractéristiques intrinsèques, - une formulation mal adaptée au trafic ou au la compacité par modification de la composition granulaire ou du dosage en • de supprimer l’orniérabilité par apport d’additifs. Dans tous les cas, tout rechargement supérieur à 4 cm implique des travaux annexes non négligeables dans le coût de l’opération : rehaussement des accotements et glissières, traitement des BAU, ITPC, cunettes, descentes d’eau, etc… Si la structure est suffisante, il est économique et intéressant d’intercaler dans un scénario d’entretien une opération de thermorecyclage en place ; en effet, grâce à ce type de technique, un enrobé peut avoir sa durée de vie prolongée de cinq à huit ans. Outre la limitation des travaux annexes, cette technique permet : • de traiter sélectivement les voies ou les zones dégradées ; • le maintien des gabarits sous ouvrage ; mai 2004 5 Les matériels Le recyclage en place consiste à traiter les enrobés bitumineux par chauffage, décohésionnement, malaxage avec les correctifs nécessaires et remise en œuvre du mélange. Ces différentes opérations sont réalisées par des matériels spécifiques : • la mise en température du revêtement et son maintien avant décohésionnement est effectuée au moyen d’un ensemble de préchauffeuses équipées de grandes surfaces de panneaux radiants ; • décohésionnement et selon le matériel, mise en cordon dans l’axe de la machine de l’enrobé ; • malaxage de l’enrobé ancien avec les correctifs nécessaires soit par un malaxeur à double arbre horizontal soit par une table animée d’un mouvement transversal alternatif ; • répandage au profil souhaité du mélange obtenu à l’aide d’une table lourde de finisseur ; • compactage au moyen d’un atelier traditionnel adapté à l’épaisseur traitée. Les préchauffeuses L’atelier type (fig. 1) est constitué par un ensemble de préchauffeuses, une machine de scarification de malaxage et de répandage du matériau recyclé, un atelier de compactage et de finition recyclé de l’enrobé : Cette opération doit assurer une augmentation lente et progressive de la température dans l’enrobé à traiter en évitant tout choc thermique important et la dégradation du liant. La vitesse d’avancement de chaque préchauffeuse est comprise entre 2 et 6 m/mn et doit être adaptée, selon les conditions, pour avoir une température à l’interface du support > à 80°C, sachant qu’à la surface de l’enrobé on peut atteindre 250°C (photo n° 1). Parmi les matériels utilisés sur le marché français, on distingue : - le procédé SOAVE RECYCLING mis au point et utilisé en Italie, - le procédé THERMOCOL, - le matériel WIRTGEN. Toutes les machines sont conçues sur le même principe. Chaque préchauffeuse est équipée de 40 à 60 m² de panneaux radiants à infrarouge alimentés au gaz liquéfié. Sur les préchauffeuses modernes les panneaux sont portés par des poutres télescopiques qui permettent le déplacement et le repliement automatique des différents éléments (fig. 2). Suivant la profondeur de traitement, les conditions climatiques et les rendements visés, la surface minimale de chauffe est de 175 à 200 m², elle doit être portée à 250, voire à 300 m², pour les plus fortes épaisseurs et si les conditions météorologiques sont défavorables (vent et enrobé humide). Les enrobés en place sont chauffés à une température moyenne de 120 à 140°C sur une épaisseur pouvant atteindre 7 cm dans le cas d’un enrobé monocouche et sur une largeur de 2,5 à 4 m. On retient en général : - 4 à 6 m/mn pour un retraitement sur 3 à 4 cm, - 2 à 3 m/mn pour des épaisseurs de 6 à 7 cm. Préchauffeuse en position de travail Préchauffage Sens d'avancement Préchauffeuse en position de transfert DMF Régénération Figure 1 : atelier type de thermorecyclage 6 Thermorecyclage Compactage Figure 2 : préchauffeuse Machines de scarification / Malaxage et mise en œuvre Il existe trois types principaux de machines. Le premier type (figure 3) comporte, outre de nouveaux panneaux de chauffage • au cours du malaxage est injecté le liant d’apport ou de régénération. Cet apport est réalisé à partir d’un réservoir installé à demeure sur la machine de traitement ; • l’enrobé ainsi reconstitué est réparti de manière uniforme sur toute la largeur d’une table lourde de finisseur, intégrée à la machine de traitement, répandu et compacté par les vibrations et dameurs de cette table. Le compactage final est assuré par un atelier traditionnel adapté à l’épaisseur traitée. • une trémie permettant de répandre à la surface du tapis à traiter des gravillons prélaqués. Ils peuvent être introduits depuis la trémie, dès la fin du préchauffage sur la surface de l’ancien revêtement devant la fraise de décohésionnement afin d’assurer un réchauffement de ces granulats et un mélange homogène avec les composants de l’enrobé en place ; • une deuxième trémie, plus petite, servant au dosage des additifs : fibres, etc… • à l’ a v a n c e m e n t d e l a m a c h i n e u n e f r a i s e rotative transversale décohésionne alors la couche préchauffée ; • l’ensemble des matériaux fraisés et d’apport sont ensuite malaxés par une table de malaxage agissant sur toute la largeur et l’épaisseur à traiter. Cette table est animée d’un mouvement transversal alternatif de gauche à droite, elle comporte dix têtes de malaxeur rotatives munies chacune de quatre doigts, tournant dans les deux sens pour assurer ainsi un malaxage efficace ; Sens d'avancement Gravillons laqués Malaxeur Fibre Chauffe Photo 1 : préchauffeuse en ordre de marche Décohésionneur Régénérant - Bitume Figure 3 : procédé SOAVE mai 2004 7 Photo 2 : vue du DMF - Décohésionneur, malaxeur, finisseur Le deuxième type (figures 4) diffère du premier par son type de décohésionneur et son mode de malaxage Il comprend dans un ensemble compact : • un tambour central et deux tambours latéraux (largeur de travail de 2,5 m à 4 m) sur lesquels sont montées des pioches qui, en pénétrant dans l’enrobé ramolli, assurent son décohésionnement sur une profondeur maximale de 10 cm. Deux arbres hélicoïdaux droit et gauche positionnent le matériau ainsi décohésionné dans l’axe longitudinal de la machine ; un gros gicleur animé ou non d’un mouvement de va et vient transversal l’asperge de liant d’apport ; • un malaxeur longitudinal de 150 tonnes par heure équipé de deux arbres horizontaux à palettes ; les matériaux décohésionnés y sont chargés par quatre éjecteurs ; • une table lourde de finisseur effectue le répandage régulier et uniforme des enrobés traités • une cuve thermorégulée, avec son système de dosage pour le liant d’apport ; • une trémie située à l’avant de la machine, servant à doser et à mettre en œuvre les gravillons laqués et, si nécessaire, des fibres, pré mélangées aux gravillons ; • une deuxième trémie, plus petite, située juste avant le décohésionneur (photo n° 3), permet de doser et de mettre en œuvre d’autres ajouts : polyoléfines, fibres, etc… ; • le compactage est assuré par un atelier traditionnel adapté à l’épaisseur traitée. L’ensemble DMF (photo n°2) Photo 3 : décohésionneur Détail Sens d'avancement Gravillons laqués Fibres 1. Décohésionneur 2. Malaxeur 3. Table lourde de finisseur 8 Thermorecyclage 4. Cuve à bitume 5. Trémie gravillons laqués 6. Trémie fibres de P.E. Décohésionneur Figure 4 : procédé THERMOCOL Malaxeur Finisseur Photo 4 : vue générale d'un train de thermorecyclage Le troisième type (figure 5) est identique au deuxième quant au décohésionnement et au malaxage, il comporte en sus la possibilité d’apport d’enrobés neufs approvisionnés à partir d’une trémie située en tête de la machine, transportés et répandus : - soit en amont du malaxeur (fig. 5) pour être incorporés aux enrobés régénérés, - soit après le malaxage (fig. 6) pour être régalés et nivelés par la table de mise en œuvre. Mise en œuvre Le rendement de ces machines est tributaire de l’épaisseur à traiter, de la présence d’eau dans l’enrobé, de la nécessité de traiter l’interface, de la surface de chauffe et des conditions météorologiques (photo n° 4). En moyenne pour des épaisseurs de 3 à 4 cm, en 4m de largeur, les rendements journaliers vont de 6 000 à 8 000m² et, pour des épaisseurs de 6 à 7 cm, ils seront de 3 000 à 6 000 m2. Dans les deux cas le compactage final se fait par un atelier classique adapté. Sens d'avancement Trémie d'apport d'enrobés Figure 5 : procédé REMIX (WIRTGEN) (apport d’enrobés en amont du malaxeur) Sens d'avancement Trémie d'apport d'enrobés Figure 6 : procédé REMIX (WIRTGEN) (apport d’enrobés après le malaxeur) mai 2004 9 Les études préalables Quel que soit le problème à résoudre, une reconnaissance préalable du site est incontournable. Les premières investigations portent sur une caractérisation du support sous différents aspects : • structurels : il ne faut pas que la structure de la chaussée soit en cause sauf en ce qui concerne l’aspect collage de la couche de roulement vis à vis de son support ; • qualitatif : l’enrobé support peut présenter trois types de défauts : - usure, - fissuration par vieillissement du liant ou fissuration de fatigue par défaut de collage par rapport à son support, - orniérage par fluage en raison d’une mauvaise adéquation : trafic - climat - formulation, • géométriques : par un examen du profil en travers, de l’étendue du problème et des contraintes altimétriques éventuelles. S’il s’agit d’orniérage, faut-il traiter l’ensemble de la chaussée, un seul sens, la voie lente ? S’il s’agit d’un problème de fissuration, est-il possible ou nécessaire, en sus du traitement de l’enrobé, de mettre en œuvre une nouvelle couche de roulement ? Pour mener à bien cette opération, le formulateur se doit de rechercher les informations concernant le matériau à traiter (formules, caractéristiques des matériaux, contrôles) et ce afin de faire un découpage en zones homogènes de composition ou de mettre en évidence les points singuliers. La caractérisation des matériaux en place s’effectue à partir d’échantillons prélevés soit par carottage, soit par plaques découpées dans l’enrobé, dans l’axe de la voie, s’il s’agit d’orniérage. Les carottages doivent être réalisés en nombre suffisant pour être représentatifs de la section à traiter. Dans tous les cas, ce nombre doit être, pour la surface minimale de traitement, d’au moins 15 unités en Ø 150 mm, par section homogène. L’implantation des carottages devra être réalisée pour moitié sur fissures, (longitudinales, fissures en étoile ou fissures transversales courtes) pour l’autre moitié sur enrobé non fissuré, afin d’avoir une bonne appréciation sur le collage (en effet il n’est pas rare de constater l’absence de collage au droit d’une fissure surtout lorsque celle-ci concerne toute la couche). 10 Thermorecyclage Caractérisation des matériaux en place Elle consiste à obtenir les informations suivantes : - épaisseur et nature de la couche d’enrobé à traiter, - collage ou décollement de l’interface, - masse volumique apparente, - nature et granulométrie des granulats, - teneur en liant, - caractéristiques du bitume en place (pénétration, TBA, asphaltènes). Pour être représentatif du chantier, il est nécessaire de déterminer par section homogène un minimum de 6 à 7 teneurs en liant et de 4 à 5 récupérations de liant pour déterminer ses caractéristiques. L’expérience montre : - que la teneur en liant sur l’enrobé ancien est légèrement inférieure à celle de l’enrobé contrôlé lors de la fabrication, - que le pourcentage de fines est supérieur, - que la dispersion de la teneur en liant est généralement plus importante, - qu’il peut être utile de vérifier dans le cas d’un orniérage par fluage, la présence ou non de polluants par distillation simulée. L’étude de traitement En fonction des caractéristiques des matériaux en place et des critères requis pour le produit fini, l’étude de formulation permet de déterminer les paramètres du traitement : • profondeur, • nature et pourcentage des ajouts : - gravillons, gravillons prélaqués, - gravillons prélaqués avec fibre, - fibres, - polyoléfines, - liants, • complément de liant pour compenser un éventuel déficit et les pertes par brûlage de la partie superficielle de l’enrobé (de 200 à 400g/m²), voire pour corriger sa consistance, • régénérants pour réajuster à la fois la viscosité et la constitution chimique du bitume (en général tous les pétroliers sont susceptibles de fournir ces régénérants). On admet que lorsque la pénétrabilité à 25°C du liant extrait est inférieur à 101/10mm, le matériau n’est pas recyclable. Si la pénétrabilité est supérieure à 30 1/10 mm, on peut la corriger par un apport de bitume de classe inférieure, dans le cas contraire, l’apport d’un agent régénérant permet de remonter la pénétration dans le produit fini à une valeur comparable à celle d’un bitume neuf après enrobage sans dépasser les dosages en liant habituels. Le choix d’un taux du régénérant nécessite la connaissance des caractéristiques du liant à recycler, le dosage en liant et ses caractéristiques visées après recyclage. On utilise pour ce faire, soit la loi des mélanges, soit les abaques des fournisseurs. Épreuve de formulation des critères portant sur des résultats d’essais visant à déterminer ses performances. L’obtention d’un mélange satisfaisant aux exigences, peut conduire le formulateur à essayer plusieurs compositions. Le mélange est soumis à un essai PCG et à une vérification spécifique telle que l’examen de la tenue à l’eau. L’essai PCG, point clé de la méthode permet de caler la teneur en liant et donne des indications sur les performances envisageables du mélange. • l’essai Duriez permet de vérifier que la teneur en liant est supérieure à la borne inférieure de teneur en liant admissible pour le mélange, et de déterminer aussi sa tenue à l’eau • l’essai d’orniérage permet de préciser : - l’effet de la nature du liant régénéré - la stabilité du mélange - l’effet des additifs - le bien fondé de la composition granulaire Après avoir défini la technique, la profondeur de traitement, les ajouts ou correctifs à mettre en œuvre en fonction de la nature du problème, l’étude de formulation doit prévoir les essais nécessaires pour caractériser le produit après recyclage. Il s’agit donc de vérifier sur quelques essais, que l’on obtient bien les propriétés espérées après recyclage de l’enrobé. La fabrication des mélanges ne peut être conforme à la norme NF P 98-250-1, compte tenu du constituant de base (enrobé ancien). L’échantillon d’enrobé est décohésionné après mise en température (généralement en étuve) et malaxé de façon usuelle avec les correcteurs et ajouts prévus. Ce mode de préparation de l’échantillon (mise à l’étuve) n’est pas parfaitement représentatif des conditions de chantier, aussi il peut être utile d’effectuer cette mise en température en laboratoire à l’aide de panneaux radiants à infrarouge afin de simuler les conditions de chantier : brûlage superficiel et temps de mise en température dans ce cas l’utilisation de plaques d’enrobés est alors conseillée. Le temps de mise en température dépend de l’épaisseur traitée, elle peut être de 30 à 45 minutes en trois phases de 10 à 15 minutes et des temps de diffusion sans chauffage de 5 minutes environ. Généralement ces opérations de thermorecyclage ne concernent que des enrobés de surface. En fonction du type d’enrobé choisi et du niveau d’exigence pour l’épreuve de formulation, le mélange doit répondre à mai 2004 11 Les contrôles Les contrôles d’exécution consistent à vérifier : • l’épaisseur du retraitement, • les températures d’interface (supérieures à 80°C) et de l’enrobé recyclé derrière la décohésionneuse, • le dosage en granulats, liant, fibres d’apport et ajouts, • la vitesse d’avancement. Sur le produit fini il y a lieu de vérifier : • sur prélèvements derrière la table du finisseur : - la teneur en liant et la granulométrie, - la pénétrabilité et la TBA du liant final, • sur carottes : - la masse volumique apparente pour déterminer le pourcentage de vides, - l’épaisseur retraitée, - le collage au support, • sur site : - la rugosité H SV si le matériau retraité est utilisé comme couche de roulement, - l’uni longitudinal. N.B. Par rapport à un enrobé neuf, les dispersions de teneur en liant et des caractéristiques du bitume sont assez fortes, il n’est pas rare d’obtenir des écarts types sur la teneur en liant de l’ordre de 0,35 %. Cette dispersion résulte du cumul des hétérogénéités de l’enrobé d’origine et de celles engendrées par le retraitement. Couches de roulement décollés de leur support Traitement jusqu'à l'interface et ajouts ajustés au cas à traiter Sans renforcement Figure 7 : sans fraisage 12 Thermorecyclage Solution mixte avec fraisage 1. Rabotage sur une épaisseur égale à la nouvelle couche de roulement Avec renforcement Figure 8 : avec fraisage 2. Traitement jusqu'à l'interface 3. Nouvelle couche de roulement Domaine d’emploi Cette technique qui permet de restaurer les caractéristiques de surface, d’effacer la fissuration ou de recoller la couche traitée à son support, s’applique à des chaussées bien dimensionnées ou dont les besoins structurels sont réduits. Les champs d’application de cette technique sont les suivants : • recoller une couche de surface épaisse à son support (fig. 7 et 8). Ce traitement s’utilise parfois en combinant un fraisage préalable sur 2 à 3 cm, suivi d’une régénération de la couche d’enrobé comprenant l’interface et la partie supérieure de l’enrobé support (1 à 2 cm) (photo n° 5) ; • effacer la fissuration (fig. 9) provoquée par vieillissement du liant des couches de roulement des chaussées routières et aéroportuaires, par régénération des caractéristiques du liant ; • restaurer l’uni transversal et la macro texture d’une chaussée orniérée par fluage (fig. 10), par incorporation selon les besoins dans le mélange : - de gravillons prélaqués à 0,8 % de bitume pour améliorer les caractéristiques de surface, - de bitume pour compenser le brûlage et la baisse de teneur en liant due à l’ajout de gravillons, Fissuration due au vieillissement du bitume Photo 5 : traitement de piste aéronautique Couches de roulement orniérées Ajout de P.E.B.D. Sans renforcement Figure 9 : cas de chaussée fissurée Avec B.B.T.M. pour améliorer les caractéristiques de surface Avec renforcement Figure 10 : traitement de chaussées orniérées mai 2004 13 Photo 6 : traitement de chaussées orniérées - de polyoléfines basse densité (PEBD) sous forme de déchets de câblerie ou de produit brut à hauteur de 0,4 à 0,8 % par rapport au mélange pour modifier la susceptibilité au fluage de l’enrobé, essentiellement par effet d’armature (photos n° 6 et 7). Dans le cas particulier des BBM ou des BBDr réalisés avec des bitumes polymères, les caractéristiques des liants et dosage de ces enrobés peuvent être restaurées. Les limites technologiques du procédé sont liées : - à la capacité du train de chauffe, - au délai d’exécution, - à l’épaisseur de la couche à traiter, - à la géométrie de la chaussée (rayons de courbure trop serrés), - aux conditions météorologiques (pluie, froid, vent violent), - à la nature des matériaux constituant l’enrobé ; en effet un vieillissement trop important du bitume peut constituer une contre-indication à l’application de cette technique (un bitume trop dur de Pen25 < 101/10 mm est difficilement régénérable). Ces techniques sont très utiles lorsque le niveau initial de la chaussée doit être conservé ou bien lorsqu’il est suffisant de traiter une seule voie d’une chaussée en respectant le niveau des voies adjacentes sans problème de raccordement aux ouvrages existants ; en effet la cote finale est respectée par enlèvement d’une quantité d’enrobé ancien équivalente à celle de l’apport. De plus le procédé offre d’incontestables facilités d’exploitation car il permet après traitement et compactage de rendre la chaussée à la circulation peu de temps après le passage de la machine. 14 Thermorecyclage Photo 7 : traitement de chaussées orniérées, travaux de nuit Performances et comportement Les surfaces traitées depuis une quinzaine d’années permettent de faire un premier bilan de cette technique qui figure en bonne place dans la panoplie des techniques mises à disposition par les entreprises auprès des gestionnaires. Cette technique mise en œuvre sur des matériaux présentant des désordres : décollement, fissuration, fluage, est perfectible, mais en vertu du principe qu’il est impossible avec « du vieux de faire du neuf », on ne peut comparer un enrobé fabriqué en centrale à un enrobé thermorecyclé in situ. Après ces restrictions, quel est le bilan : • sous l’aspect thermique, l’expérience montre que si les températures en surface, juste avant le décohésionnement, sont de l’ordre de 220 à 230°C, on obtient seulement des températures de l’ordre de 100°C entre 6 et 7 cm. Aussi est-il illusoire de traiter des épaisseurs supérieures à 7 cm sans nuire au rendement et donc à la rentabilité surtout s’il s’agit de recoller deux couches, • sous l’aspect homogénéité, quel que soit le mode de malaxage (horizontal, système WIRTGEN) ou par bras verticaux (système SOAVE), les prélèvements effectués derrière les finisseurs permettent de faire le bilan ciaprès : - les dispersions (σ) des teneurs en liant constatées sur une période de 12 années, sont comprises entre 0,3 et 0,47 (méthode de Rouen), elles sont liées à l’hétérogénéité de l’enrobé à recycler, à la dispersion du liant d’apport, au mode et au temps de malaxage, à l’absence d’asservissement du liant d’apport en fonction de l’épaisseur traitée, - pas d’évolution significative de la granularité si ce n’est une augmentation du pourcentage de fines par rapport à l’enrobé d’origine, - la dispersion sur les caractéristiques du liant après thermorecyclage est forte et malgré les études préalables, il est parfois difficile de tenir les objectifs initiaux. • le taux de recollage des couches se situe entre 85 et 100%. Il est lié à la présence d’eau à l’interface, aux conditions météorologiques lors des travaux, à une mauvaise appréciation de l’interface et parfois à une capacité de chauffe insuffisante, • les caractéristiques de surface mesurées dans le cas où l’enrobé thermorecyclé ne serait pas recouvert, montrent que : - les macro textures moyennes sont celles obtenues sur BBSG classiques HSv ≥ 0,75 mais avec des dispersions élevées, - l’uni mesuré à l’A PL 25 a nettement progressé depuis quelques années, on obtient après travaux des pourcentages de notes supérieurs à ceux de l’enrobé de base, • sur l’aspect comportement à long terme, on constate que la durée de service d’une couche de roulement présentant des désordres graves et nécessitant une intervention par recouvrement ou fraisage et remplacement, peut être reportée par thermorecyclage en place de plusieurs années et pour un coût limité équivalent au prix d’un revêtement en BBTM selon les surfaces à traiter. Les reports d’intervention présentés dans le tableau ci-après sont assez éloquents. Même si cette technique ne permet pas une maîtrise totale de tous les paramètres, elle reste pour les gestionnaires, en particulier autoroutiers, un outil appréciable pour traiter les voies lentes orniérées (plus de 4 millions de m² traités). Sur les sections à trafic élevé, les gestionnaires apprécient la souplesse d’intervention, et une gêne réduite pour les usagers (les chantiers pouvant se réaliser de nuit avec mise en place et évacuation rapide du matériel). Chantier initial Type de problèmes Opération de thermorecyclage - Année Reprises ou rechargement 1973 Fissuration Thermo 4cm + BBTM - 1989 2001 / 2002 6 BBSG + 2,5 BBTM 1981 Fissuration Thermo 4cm + BBTM - 1989 1994 / 1995 2,5 BBTM 1983 Fissuration Thermo (recollage) + BBTM - 1988 1999 Fraisage 7cm + 7 BBME VL 1994 Orniérage / Fluage Thermo VL - 1995/1996 2001/2002 Réparations localisées mai 2004 15 Les points sensibles La particularité du procédé étant de conserver la totalité de l’enrobé, d’en assurer le malaxage avec les ajouts nécessaires, la température du mélange doit être de l’ordre de 130°C. S’il y a décollement et présence d’eau à l’interface, il est souhaitable que la température en fond de couche soit > 80°C. Dans le cas d’un traitement sur des épaisseurs de 6 à 7 cm, il est souvent préférable de multiplier le nombre de préchauffeuses et d’étaler le train de chauffe, plutôt que de réduire la vitesse de la machine afin d’éviter brûlage et sur-vieillissement. Un des points clé de cette technique est la phase étude, elle permet de définir les ajouts nécessaires et indirectement de mieux maîtriser les variations relatives au dosage des divers constituants. Il va de soi que cette technique nécessite des équipes de mise en œuvre bien rodées, des contrôles adaptés : granularité, teneur en liant, caractéristiques du bitume, pourcentages de vide, et caractéristiques de surface. Il faut veiller particulièrement aux zones de démarrages génératrices de ségrégation et de risques d’arrachements. 16 Thermorecyclage Devenir de la technique Le thermorecyclage en place permet de réaliser des économies substantielles de matières premières : granulat et bitume, par réutilisation « in situ » de la totalité des matériaux sur l’épaisseur de la couche de surface à rénover : il contribue donc indirectement à la sauvegarde de l’environnement. Les conditions économiques et les progrès techniques réalisés ces dix dernières années montrent que cette technique a eu un certain succès majoritairement sur autoroute (fig. 11) car elle offre des possibilités intéressantes pour les gestionnaires routiers, d’autant que l’amélioration permanente des matériels devrait apporter l’homogénéité souhaitée. La généralisation de la séparation des fonctions pour les couches de surface (couche de liaison + roulement) et la recherche de macro textures élevées par l’emploi de BBTM, voire des BBDr, va limiter l’emploi de ce type de technique dont le créneau d’utilisation majoritaire est le recyclage des couches épaisses de BBSG (6 à 7 cm). Les tentatives par les entreprises pour élargir le domaine d’emploi recyclage des BBTM, BBDr fait l’objet de chartes à l’innovation et sont donc en cours de mise au point. La modernisation des matériels : cuves à liant thermorégulées, systèmes d’asservissement du dosage du liant associé à un pilote automatique réglant les apports en fonction de la consigne d’épaisseur à traiter avec enregistrement des quantités d’ajouts ; système d’injection du liant sous pression ; récupération des fumées et leur traitement afin de respecter l’hygiène et la sécurité des usagers et des personnels, sont possibles si le marché est suffisant. En effet, l’amortissement des matériels et la conservation d’équipes compétentes nécessitent pour chaque train, des surfaces minimales annuelles de traitement de 300 000 m². Le thermorecyclage s’inscrit dans une stratégie globale d’entretien des réseaux routiers type GLAT ou d’autoroutes concédées en permettant d’accroître la durée de service des couches de roulement (celleci peut être doublée) pour un coût intéressant et en sauvegardant l’environnement. Elle ne peut être envisagée que pour des surfaces à traiter supérieures à 20 000 m², compte tenu des rendements journaliers qui peuvent atteindre 6 à 10 000 m² / jour en 4 m de largeur, lorsque les conditions météorologiques sont favorables. 5 000 000 m² de 1988 à 2002 Autoroutes non concédées Pistes aéronautiques Routes départementales Routes nationales Autoroutes concédées Figure 11 : utilisation de la technique Les freins au développement de la technique, à savoir : • le lobbying des producteurs de matériaux de base, • les bas niveaux de prix du bitume, • les faibles coûts de mise en décharge, devraient voir l’incidence de ces paramètres s’estomper rapidement. Il restera la disparité des matériels, un nombre de machines suffisant pour satisfaire la demande, l’absence de réglementation technique, les blocages par rapport aux techniques traditionnelles. L’obligation de recyclage des déchets à partir de 2002, le respect de l’environnement en réutilisant la route comme gisement de ressources, les économies sur les transports, devraient être les éléments moteurs de cette technique, surtout, si on l’associe avec des techniques plus classiques, limitant la prise de risque des gestionnaires. mai 2004 17 Annexe 1 Les régénérants Exemple d'abaques de mélange de liant régénérant Pour des pénétrabilités supérieures à 10, on se trouve devant deux cas : • la pénétration est supérieure à 30 et on peut la corriger par un apport de bitume de classe de pénétration supérieure ; • la pénétration est inférieure à 30 et il est nécessaire d’apporter un agent régénérant permettant de la remonter dans le produit fini à une valeur comparable obtenue avec un bitume neuf, sans dépasser le pourcentage de liant habituel. Pénétration du liant final Le choix du régénérant dépend du problème à traiter, on admet que lorsque la pénétrabilité à 25°C du liant extrait d’un enrobé est inférieure à 10 1/10mm, le matériau est difficilement recyclable. Pour déterminer le taux du régénérant, il faut connaître : • le dosage et la pénétration du liant de l’enrobé à recycler ; • le dosage et la pénétration en bitume visée pour l’enrobé après recyclage. Régénérant / liant final % Ces données définissent le pourcentage de liant de recyclage qui doit entrer dans le liant total de l’enrobé recyclé (liant apporté par l’enrobé ancien + liant de recyclage). La détermination du dosage en régénérant s’effectue soit : • par calcul en utilisant la loi des mélanges 100 x log P = a log P1 + b log P2 avec a et b les pourcentages respectifs des deux liants de pénétrabilité P1 et P2, • par utilisation des abaques fournis par les fournisseurs pétroliers : Exemple de calcul Recyclage en place sans apport de granulats neufs avec du régénérant de pénétrabilité fictive de 105 sur 6 cm d’épaisseur, avec : MVA = 2,35 T/m3 Xv = 5,0 % XN = 5,7 % PV = 15 1/10 mm Péné régénérant = 105 1/10 mm PN = 40 1/10 mm Xv = Teneur en liant après préchauffage. Par l’abaque, la fraction de régénérant nécessaire est y = 11,1 Par le calcul : y = Soit 18 11,14 x 5,8 Thermorecyclage 100 log 15/40 log 15/105 x 100 = 11,14 % = 0,646 du liant visé La quantité de régénérant à ajouter au m2 : V =6 x 2,35 x 5,0 105,5 x 11,14 88,86 x 10 = 0,84 l/m² La teneur en liant de l’enrobé après recyclage sera donc de : Xn = 5,0 100 - 11,4 x 100 = 5,62 % soit un peu déficitaire par rapport à l’objectif fixé de 5,7 % Si la machine avance à la vitesse de 2m/mn et pour une largeur de travail de 4m le dosage en régénérant sera de 6,96 l/min • Additifs Parmi les additifs les plus couramment utilisés on peut citer : - les fibres minérales, en général associées avec des gravillons, - du polyéthylène (déchets de câbles) ou fibres. mai 2004 19 Annexe 2 Exemples d’études de formulation Consistance d’une étude Les analyses réalisées dans le cadre de la reconnaissance préalable, et la nature du problème, conduisent à définir : la technique, les opérations de préparation, les apports à mettre en œuvre. En fonction de la technique de traitement retenue, l’étude de formulation doit prévoir les essais nécessaires pour caractériser le produit après recyclage. Il faudra, si le but visé est de traiter l’orniérage, vérifier à l’orniéreur si l’objectif est atteint. S’il s’agit de régénérer une couche d’enrobé très fissurée par vieillissement, il faudra outre la tenue à l’orniérage, s’assurer que le matériau après traitement, présente des caractéristiques acceptables pour une couche de roulement. Cas réels d’étude, exemples Pour illustrer notre propos, il nous a semblé opportun de reprendre 3 cas d’études effectivement réalisées : A - Traitement d’un enrobé fissuré avec apport d’enrobé correcteur fabriqué en centrale (thermorégénération), B - Traitement d’un cas d’orniérage, C - Traitement d’un cas de décollement avec vieillissement de l’enrobé. 20 Thermorecyclage A - Réfection de la couche de roulement de la piste de l’Aérodrome de Tahiti FAAA (Étude EJ. Lefebvre + CETE) Les auscultations réalisées sur la piste principale avaient mis en évidence un décollement de la couche de roulement et une évolution alarmante des désordres : arrachements, faïençages, présence d’eau, la qualité structurelle de la plate forme n’étant pas en cause. Le choix de la technique des travaux de réfection se devait de corriger les défauts existants : • diminuer les contraintes dans la couche de roulement existante, dues à son défaut de collage, • restaurer l’état de surface de la couche de roulement, • profiter des travaux pour réaliser un léger renforcement structurel. L’analyse débouchait sur le thermorecyclage de toute la couche de roulement, avec apport structurel de 3cm d’enrobés neufs. Cette technique permettait, tout en maintenant partiellement le trafic aérien, en une seule opération : - le recollage de la couche de roulement à son support, - la régénération de cette couche sur 6cm - le rechargement par 3 cm d’enrobés parfaitement collés, puisque faisant partie intégrante de la couche thermorecyclée. Reconnaissance préalable Sur 20 carottes il a été mesuré la teneur en liant et la densité : TL = 5,07 % σ = 0,748 mini 4,35 % - maxi 6,9 % Sur 10 échantillons (regroupement de 2 carottes) il a été déterminé les caractéristiques du liant extrait et la granulométrie du squelette minéral (ci-après la courbe moyenne) Essais sur liant récupéré Zone de prélèvement 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Moy. Pénétrabilité à 25°C (en 1/10mm) 13 12 14 11 10 9 8 9 10 10 10,6 70,8 73,0 77,5 75,4 75,9 77,8 81,8 83,0 81,5 79,5 arrondi à 77,6 Température «Bille Anneau» (°C) Teneur moyenne en asphaltènes (%) 23,5 Granularité Tamis / mm 14 12,5 10 6,3 3,15 2 0,315 0,08 % passant enrobé en place 100 98 82 62 44 34 15 8,4 mai 2004 21 Objectifs du CCTP Granulométrie : La courbe du squelette minéral devra s’intégrer au mieux dans le fuseau 0/10 prévu dans les spécifications du STBA. Performances mécaniques : C % 94 à 96 Essai DURIEZ RC > 6 MPa r/R > 0,75 Essai PCG C10 < 90 % C80 95 à 97 % Essai MARSHALL Stabilité > 800 daN Consistance du liant final : La pénétrabilité à 25°C en 1/10 mn, mesurée sur le liant final après recyclage, devra être celle d’un bitume de classe 60/70. Correctifs Matériau d’apport Sable 0/8 concassé basaltique à 12,5 % de fine. Liant d’apport Mélange de bitume 80/100, origine Singapour, additionné d’un régénérant TOTAL MR 50 Caractéristiques du bitume 80/100 - Pénétrabilité à 25°C (1/10mm) : 84 - Température «bille et anneau» (°C) : 45,4 - Indice de pénétrabilité LCPC : - 2,8 - Indice de pénétrabilité PFEIFFER : - 1,2 - Teneur en asphaltènes : 8,8 % Différents mélanges ont été étudiés : 80/100 MR/50 60 50 40 40 50 60 Etude de thermorecyclage Étude de faisabilité de l’enrobé correcteur L’objectif était d’appréhender rapidement la teneur en liant à prévoir pour l’enrobé d’apport en fonction: • de la teneur en liant ou du module de richesse visés sur l’enrobé final, • de la teneur en liant des fraisats mesurée sur les différentes carottes du premier lot, • de fournir parallèlement des indications concernant la densité théorique de l’enrobé final. Un test d’égouttage a été réalisé par enrobage du 0/8 à 120°C avec un mélange à 50 % de 80/100 et de 50 % de MR50 pour deux teneurs en liant 8,8 % et 9,5 %. 22 Thermorecyclage Évolution de la compacité PCG en fonction de la teneur en liant. Trois formules ont été étudiées : Formule - Composition (%) A B C Granulats de fraisats (considérés à 5,55 % et non 5,07) 67,14 67,24 67,35 Correcteur 0/8 BARMAC 32,86 32,76 32,65 Bitume TOTAL (%) - dont liant vieilli - dont 80/100 - dont MR 50 6,30 3,72 1,28 1,28 6,45 3,73 1,36 1,36 6,62 3,73 1,44 1,44 Module de richesse de l’enrobé final 4,0 4,1 4,2 Gâchées réalisées à une température de 120°C pour créer des conditions de vieillissement analogues à celles du chantier. Performances mécaniques des mélanges Formule A B C 67,14 67,24 67,35 Correcteur «0,8» BARMAC 32,86 32,76 32,65 Bitume TOTAL - dont liant vieilli - dont bitume 80/100 - dont MR 50 6,30 3,72 1,28 1,28 6,45 3,73 1,36 1,36 6,62 3,73 1,44 1,44 Module de richesse 4,0 4,1 4,215 Densité théorique de l’enrobé (t/m3) 2,65 2,65 2,644 2 - Essai PCG Compacité à «n» girations (%) - 10 girations - 60 girations - 80 girations 86,9 94,0 95,1 88,7 95,7 96,6 89,2 96,0 96,9 Ressuage vers «n» girations 160 120 100 1 - Composition (%) Granulats des fraisats : (à 5,55 % de liant) mai 2004 23 Vérification de la régénération du liant Formule A Pénétrabilité résultante calculée 60 Caractéristiques du liant récupéré - pénétrabilité à 25°C (en 1/10mm) - température «bille anneau» (°C) B C 62 65 57 64 71 53,1 52,1 49,7 Ces résultats démontrent que les pourcentages de MR 50 et de 80/ 100 à raison d’un mélange 50/50 sont bien adaptés pour une régénération du liant dans la plage 60/70 prévue au CCTP. Étude des performances mécaniques de la composition retenue Les ressuages importants constatés sur les formules B et C ont conduit à caractériser seulement les enrobés de la formule A. Specifications Valeurs obtenues DURIEZ - Compacité (%) - RC (MPa) - r/R 94 - 96 > 6,0 > 0,75 92,8 (moule normal) d = 2,46 94,5 (moule dilaté) (*) d = 2,51 6,0 (moule normal) 0,82 (moule normal) PCG - C10 (%) - C80 (%) < 90 95 - 97 86,9 95,1 > 800 daN - 930 97,1 MARSHALL - Stabilité (daN) - Compacité (%) (*) En raison de l’épaisseur prévue 9cm. Ajustement de la teneur en liant finale sur l’enrobé Le pourcentage en liant de la formule retenue 6,3 % (module de richesse 4) étant élevé et proche du maximum admissible sur chantier (spécification 3,6 à 3,8) a conduit l’entreprise à étudier et à retenir une formule à 6 % de liant TOTAL pour tenir compte également de la grande variabilité de la teneur en liant de l’enrobé à recycler (teneur en liant sur carottes 5,07 %) (plaques pour fraisats 5,55 %) Cette variabilité a conduit l’Entreprise à retenir la composition suivante : - granulats des fraisats (considérés à 5,4 % de liant) : 67,00 % 33,00 % - 0/8 concassé BARMAC : - liant total : 6,00 % dont liant vieilli : 3,62 % dont bitume 80/100 : 1,19 % dont MR 50 : 1,19 % - Module de richesse : 3,8 - Densité théorique de l’enrobé (t/m3) : 2,67 24 Thermorecyclage Ce qui conduit à formuler l’enrobé d’apport avec une teneur en liant de 7,22 % de liant pour obtenir un enrobé recyclé à 6 % de liant. Conclusions de l’étude L’examen des résultats de l’étude a conduit l’entreprise à proposer pour le thermorecyclage de la piste de l’aéroport de FAAA le procédé NOVATHERM avec : • la formulation moyenne suivante : - granulats des fraisats : 67 % (considérés à 5,4 % de liant) 33 % - granulat correcteur 0/8 BARMAC : - teneur en liant total : 6,00 % K = 3,8 • un liant d’apport : composé en proportions égales de bitume 80/100 S H E L L et de régénérant TOTAL MR 50 • un enrobé d’apport : constitué par 100 % de 0/8 BARMAC concassé basaltique dosé à 7,22 % de liant d’apport défini ci-dessus. Vérifications chantier Le chantier a montré qu’il était nécessaire d’effectuer un réajustement du pourcentage de MR 50 TOTAL dans le liant d’apport, à savoir 44% de régénérant pour 56 % de bitume 80/100. Un essai d’orniérage LPC sur la composition mise en oeuvre a montré qu’il n’y a pas phénomène de double enrobage (4 % d’ornière à 30 000 cycles). Les mesures de consistance réalisées sur le liant extrait de l’enrobé recyclé étaient conformes aux spécifications exigées : Pen 25°C du liant recyclé : Teneur en liant de l’enrobé : 68 1/10mm 5,9 % mai 2004 25 B - Cas d’orniérage par fluage Autoroute A07 - ASF La section comprise entre Avignon Nord et Avignon Sud a été élargie à trois voies par l’extérieur en 1992 ; des problèmes d’uni lors de la mise en œuvre de la couche de liaison de la chaussée Est ont conduit l’Entreprise à substituer, au BB 0/14 de 7 cm prévu au marché, deux couches de 3,5 cm d’épaisseur dont les compositions, proposées par l’entreprise, ont été adoptées par le maître d’œuvre sans résultats d’essais d’orniérage. Cette technique a permis de réussir l’uni longitudinal au détriment, hélas, de l’uni transversal puisqu’on observe en 1994 un orniérage prononcé. BB1 10/14 Rivolet (roche massive) 32 % 6/10 Alluvions du Rhône Lacanau 34 % 0/3 Alluvions du Rhône Lacanau 32 % Fines calcaires 2% 35/50 Esso BB2 5,42 % 6/10 Alluvions du Rhône Lacanau 60 % 0/3 Alluvions du Rhône Lacanau 40 % 35/50 Esso 5,34 % Granularité Tamis 16 14 10 6,3 4,0 2,0 0,315 0,08 % passant BB1 100 93 60 37 35 34 15,3 7,8 % passant BB2 100 100 93 43 40 29 14,3 7,1 Reconnaissance préalable L’étude a commencé par une campagne de carottages destinée à récupérer les matériaux dont le recyclage est à étudier. Quarante carottes ont été exécutées sur le site; elles ont été sciées à la cote «-6 cm», qui est l’épaisseur à recycler, puis émiettées à chaud pour simuler l’action d’une machine de thermorecyclage en place. Au cours des carottages on n’a relevé aucun décollement du 1er ou 2ème interface (cote nominale «-3,5 cm» ou «7 cm»). Épaisseur BB1 m = 3,5 cm σ 0,3 BB2 m = 3,5 cm σ 0,4 BB1 + BB2 m = 6,8 cm σ 0,55 Le matériau résultant contient donc : - les 3,5 cm de la couche de surface, - la couche d’accrochage, - les 2,5 premiers centimètres de la couche inférieure (d’épaisseur nominale 3,5 cm). L’évolution granulaire lors du recyclage a été considérée comme équivalente à celle provoquée par le carottage. 26 Thermorecyclage Estimation de la composition de ces «fraisats» avec BB1 56 % BB2 44 % Teneur en liant totale 5,38 % Consistance du liant (calculée) P25 = 25 ; TBA = 64 Tamis (mm) 14 10 6,3 4 2 0,315 0,08 (% passant tel que) 99 77 49 37 31 14,7 7,5 Après fraisage (estimation) 99 79 50 39 32 13 11 Étude de formulation Avec ces fraisats il a été confectionné quatre compositions d’enrobé avec différents ajouts pour les tester à l’orniéreur : - 2/6 Durance pour laquage - 0/4 Scories LD Sollac pour enrobage dont la granulométrie est la suivante : 6,3 4 3,15 2 1 0,5 0,315 0,2 0,08 99 83 76 62 48 38 31 25 12,5 • composition 1 : c’est le fraisat seul, il représente le matériau après une opération de thermoreprofilage (remise au profil, apport nul) • composition 2 : Fraisat = 90 % 2/6 Durance Rognonas laqué à 2,2 % de 35/50 = 10 % • composition 3 : Fraisat = 90 % Sable 0/4 Scories Solmer Enrobé à 15 % de 50/70 = 10 % • Composition 4 : Fraisat = 99 % Polyéthylène de récupération = 1 % Tamis / mm 14 10 6,3 4 2 0,315 0,08 Composition 1 et 4 99 78 50 39 34 19 11 Composition 2 99 80 54 40 31 14,4 10,1 Composition 3 99 80 54 43 32 13,2 11,1 mai 2004 27 Résultats des essais d’orniérage Composition Pourcentage de vides de l’enrobé Hauteur au sable (mm) Résultat d’orniérage (à 60°C) 1 2 3 4 0,3 % 1,2 % 4% 8% 0,71 1,3 0,62 1,1 10,6 % à 104 cycles 4%à 3.104 cycles 10,1 % à 3.104 cycles 2,9 % à 3.104 cycles Sur les compositions testées à l’orniéreur, les teneurs en liant et consistance estimées après recyclage figurent dans le tableau ci-après Composition 1 2 3 4 5,38 5,06 5,26 5,38 (+ 1 % PE) Pénétration à 25°C (10-1 mm) 25 25 26 / Température de ramollissement (°C) 64 64 62 / Teneur en liant (%) Commentaires Un simple thermoreprofilage (solution 1) n’est pas satisfaisant; le matériau est très maniable (vides = 0,3 %) et orniérable. La correction par un sable de scories enrobé ne convient pas non plus, pour la même raison. Les solutions 2 (correction par 10 % de gravillon 2/6 laqué) et 4 (correction par 1 % de polyéthylène) conduisent à des comportements équivalents et satisfaisants vis-à-vis de l’orniérage. Le choix d’une solution peut donc se faire sur des critères secondaires qui concernent sa fiabilité et son côté pratique. Ajout de 2/6 laqué : Solution très fiable, l’ajout est facile à fabriquer, contrôlable en qualité et quantité; par contre, l’apport de 10 % de matériau fait naître une sur-épaisseur de l’ordre de 6mm sur la voie lente par rapport aux deux autres voies. Ajout de polyéthylène : Le dosage de l’ajout est assez difficile à maîtriser et l’homogénéité de l’ajout derrière une machine de thermorecyclage est difficile à mettre en évidence. De plus, le contrôle par analyse d’échantillon devient problématique et il n’existe pas de méthode de contrôle de dosage de l’ajout, hormis le bouclage. Au rayon des avantages, le recyclage se fait à volume constant (pas de surépaisseur) et les résultats obtenus sur plusieurs chantiers sont satisfaisants. 28 Thermorecyclage Chantier La solution finalement retenue par le Maître d’œuvre a consisté à faire un ajout de gravillon Durance laqué à 2,2 % de bitume 35/50 et 0,6 % de polyoléfines (déchets de câbles). Le dosage journalier en polyoléfines a été effectué en ramenant la quantité de PE consommée journellement au tonnage théorique d’enrobé en place retraité. Ce mode de calcul a aussi été appliqué au 2/6 prélaqué. Contrôles de la teneur en liant : Théorique Moyenne σ Gravillons prélaqués 5,1 % 4,88 % (n = 18) 0,26 % 2,4 % pour 2,2 %. Granularité Tamis 20 14 12,5 10 8 6,3 4 2 0,315 0,008 Théorique (%) 100 99 95 81 62 46 39 29 15 7,2 Moyenne (%) 100 98,7 94,2 75,4 58,9 46,2 37,3 27,1 13,5 7,8 Ecart type (%) / 0,8 1,5 4,6 6,3 6,5 4,3 2,6 1,0 0,6 La dispersion des granularités est, à notre avis, en partie liée aux variations dans l’introduction du 2/6 prélaqué dont le passage en centrale a entraîné une diminution de la fraction 4/6 et une augmentation de la teneur en fines. Mise en œuvre Le gradient de masse volumique apparente a été mesuré sur les carottes prélevées en place. Les mesures ont permis de calculer une masse volumique apparente moyenne et de déterminer approximativement l’épaisseur de la couche thermorecyclée. Épaisseur - nombre de mesures - théorique - moyenne - écart type 22 6cm 4,92cm 0,69cm Pourcentage de vides - nombre de mesures - moyenne - écart type 22 7,1 % 2,4 % Les épaisseurs de la couche thermorecyclée sont assez peu dispersées autour d’une moyenne inférieure à l’épaisseur prévue ; les pourcentages de vides sont très dispersés. mai 2004 29 C - Cas d’un enrobé fissuré par vieillissement, décollé de son support (cas de l’autoroute A07 - 1988) - ASF Le problème posé était le suivant : l’enrobé en place BBSG Basalte mis en œuvre en 7 cm d’épaisseur, était fissuré, par fatigue (décollement) et par vieillissement du liant. Les travaux ont consisté à : • fraiser la couche de roulement sur les deux voies de l’autoroute (2 cm), • thermorecycler sur 6 cm l’enrobé en place (pour reprendre l’interface décollée), • mettre en œuvre un BBTM à raison de 50 à 55kg/m2. Reconnaissance préalable Les contrôles effectués au débitmètre lors de l’exécution de la couche de roulement (1983) faisaient état d’une teneur en liant de 5,7 %. Compte tenu des désordres constatés, les carottages réalisés faisaient apparaître une teneur en liant de 5,48 % (Étude TOTAL). De nouvelles investigations effectuées par le titulaire du marché faisaient état d’une teneur en liant de seulement 5,1 %. Objectifs du règlement de consultation : • porter la teneur en liant à 6,2 % • régénérer le bitume afin d’obtenir : - une pénétration comprise entre 40 et 50 1/10 mm - une TBA comprise entre 50 et 60°C • obtenir un bon accrochage (100 %) et une compacité de l’enrobé recyclé comprise entre 91 et 98 % Études Trois liants de régénération TOTAL ont été envisagés les : MR5, MR10 et MR50. Un essai d’orniérage réalisé à partir de l’enrobé prélevé sur le site avant thermorecyclage additivé en laboratoire de 0,65 % en poids de l’enrobé du régénérant MR5, a donné les résultats suivants : • teneur en liant avant régénération : % 5,3 • teneur en liant après régénération : % 5,7 Caractéristiques du liant Avant régénération Après régénération PeN 25°C 10 mm/10 32 TBA > 80 63,5 FRAASS +9 - 5,5 Asphaltènes 29,9 % 26,5 % Compacités obtenues en laboratoire : 96,3 à 97,3 % Résultats orniéreurs : 60°C 30 000 cycles 3,4 % Commentaires La pénétration du liant de l’enrobé ancien est très faible. L’ajout de 0,65 % de MR5 aurait dû conduire à un dosage en liant plus important, cette différence peut-être due à des problèmes de dispersion du régénérant en laboratoire 30 Thermorecyclage Quelques résultats de Contrôles Liant PeN 25°C TBA Asphaltènes 31 à 67 51,2 60,2°C 18,8 21,8 % Enrobés Teneur en liant Compacité Collage des couches Épaisseur 5,42 % (σ = 0,45) n = 93 92,4 % (σ = 3,12) 89,2 % 5,1 cm (σ = 0,6) Commentaires Teneur en liant faible et dispersée : • caractéristiques du liant assez dispersées • collage efficace • quantité d’eau importante dans l’enrobé • comportement satisfaisant après 10 années de service sans entretien de surface. La voie médiane actuelle (ex. Voie rapide) est encore en l’état après 14 ans. mai 2004 31 service d'Études techniques des routes et autoroutes Sétra 46 avenue Aristide Briand BP 100 92225 Bagneux Cedex France téléphone : 33 (0)1 46 11 31 31 télécopie : 33 (0)1 46 11 31 69 internet : www.setra. equipement.gouv.fr Les contraintes économiques et environnementales de plus en plus pressantes ont amené les professionnels de la route à s'intéresser aux gisements potentiels de matériaux existants dans les chaussées à démolir ou à rénover. Les techniques connues sous les noms de thermorecyclage, thermoreprofilage ou thermorégénération sont déclinées sous le seul vocable de thermorecyclage ou recyclage en place à chaud. Ce terme regroupe toutes les opérations de recyclage d'enrobés bitumineux en place par chauffage, scarification du revêtement, malaxage avec ou sans ajout (granulats prélaqués ou non, liants, additifs, …) et remise en oeuvre du mélange. Document disponible au bureau de vente du Sétra 46 avenue Aristide Briand - BP 100 - 92225 Bagneux Cedex - France téléphone : 33 (0)1 46 11 31 53 - télécopie : 33 (0)1 46 11 33 55 Référence : 0410 - Prix de vente : 11 € Crédit photos : entreprise C OLAS Conception graphique - mise en page : Eric Rillardon (Sétra) Impression : Caractère - 2, rue Monge - BP 224 - 15002 Aurillac Cedex L’autorisation du Sétra est indispensable pour la reproduction, même partielle, de ce document © 2004 Sétra - Dépôt légal : 2 ème trimestre 2004 - ISBN : 2-11-093423-9 Le Sétra appartient au Réseau Scientifique et Technique de l'Équipement