Motion extension périmètre PPI sécurité centrale Braud et

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Motion extension périmètre PPI sécurité centrale Braud et
Motion relative à l’extension du périmètre de sécurité de la
centrale de Braud-et-Saint-Louis
Adoptée à la majorité des présents le 25 juin 2015
La centrale du Blayais, située au nord de notre département, dispose depuis 1983 de quatre réacteurs
de 900 MW qui sont refroidis par pompage d’eau dans la Gironde.
Au début du mois de juin, EDF a publié son « rapport développement durable 2014 » au goût amer de
greenwashing, pour la centrale de Braud-et-Saint-Louis. L’entreprise y prône l’utilisation des
infrastructures au-delà des quarante ans initialement prévus, jusqu’à un délai poussé à soixante ans.
Pourtant, nous assistons tous les mois à de nouveaux incidents dans cette centrale, à l’image de
l’évacuation de 118 salariés le mercredi 17 juin suite à une mesure de radioactivité anormale. Hier,
mercredi 24 juin, ce sont 125 salariés qui ont été évacués pour les mêmes raisons. Rappelons
également que lors de la tempête de décembre 1999 la centrale a été inondée, engendrant un
incident de niveau 2 sur l’échelle INES.
Il y a quatre ans, le drame de Fukushima a brutalement rappelé au monde que le nucléaire n’est pas
et ne sera jamais une technologie dépourvue de risques. Aujourd’hui, les Japonais subissent les
nombreuses conséquences de cet accident nucléaire sur leur santé, leur environnement et leur
économie.
A la lumière de cette catastrophe qui a révélé des traces de contamination dans un rayon de 50 km
autour de la centrale, l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), l’Institut de Radioprotection et de Sûreté
Nucléaire (IRSN) et l’Association Nationale des Comités et Commissions Locales d’Information
(ANCCLI) s’accordent à penser qu’il faudrait, en France, relever le périmètre des Plans Particuliers
d’Intervention (PPI) à 80 km autour des centrales. Cette proposition a d’ailleurs été reprise par la CLIN
du Blayais présidée par Alain Renard.
Le PPI est en effet un outil indispensable qui permet de guider l’action d’urgence des pouvoirs publics
dans la gestion d’une crise radiologique ou chimique. Ce document, élaboré par le Préfet, a comme
premier objectif la mise en œuvre d’actions de protection des populations.
Pourtant, le PPI de la centrale du Blayais s’étend seulement dans un rayon de 10 km autour de
Braud-et-Saint-Louis, soit une distance huit fois moins importante que celle préconisée par les
institutions responsables de la sûreté nucléaire dans notre pays.
De plus, de nombreuses associations locales et nationales militent pour l’élargissement de ce
périmètre, à l’image de Greenpeace qui vient de remettre au Préfet de la Gironde une pétition
réunissant près de 1000 signatures en ce sens.
Il est de notre responsabilité d’élus d’anticiper les risques nucléaires auxquels notre département est
soumis et de prendre toutes les mesures pour garantir la sécurité des populations que nous
représentons.
En conséquence, le Conseil départemental de Gironde, réuni le 25 juin 2015, demande au Préfet
l’extension du périmètre du Plan Particulier d’Intervention de la centrale du Blayais à un rayon de 80
kilomètres autour de cette installation.