Quelle chance d`avoir cinq sens !

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Quelle chance d`avoir cinq sens !
Quelle chance d’avoir cinq sens !
fascicule 11
L ’ h i s t o i r e
d u
c h i e n
g u i d e
L'histoire des chiens-guides d'aveugle débute lors de la première
guerre mondiale, des chiens de guerre comme le Berger Allemand
servaient déjà à conduire les personnes. En France la première
école est fondée par Paul Corteville en 1950. Cette histoire a sans
doute commencé de la même manière un peu partout dans le
monde, lorsqu’on s’est aperçut que l’animal pourrait aider l’homme
à se diriger. A l’heure actuelle cette formation est assurée de
manière sérieuse par des professionnels qui savent préparer les
chiens à rendre les services que l’on attend d’eux.
Au début
Les chiens-guides d’aveugles firent leur apparition en Allemagne en 1915 pour aider les
aveugles de guerre. C’est à un nommé Kraemer qu’on doit la première école, mise en
place après qu’il eut observé comment son chien pouvait, spontanément, diriger un
soldat aveugle dans ses déplacements. Un livre de Moris Frank nous raconte l’histoire
de Buddy première chienne-guide aux États-Unis. Son futur maître aveugle se rendit en
Suisse en 1928 auprès de Mme Eustis qui avait un centre de dressage pour les besoins
de la police et de la Croix-Rouge et qui élevait des Bergers Allemands.
La chienne formée arriva en Amérique avec son maître pour qui elle avait une dévotion
sans faille. Elle su charmer la presse et gagner le cœur du public par ses prestations
qui permettaient à son maître une autonomie idéale. En Janvier 1929 fut fondée
l’association sans but lucratif « l’œil qui voit » qui permit l’éducation de centaines de
chiens-guides. L’auteur raconte un des défis lancé par les journalistes, traverser West
Street à New-York, une artère large de 75 mètres avec un trafic intense :
 « Nous nous engageons sur une chaussée si bruyante qu’il me semblait m’enfoncer
dans une muraille de sons. Buddy fait quatre pas et s’arrête. Un fracas
assourdissant et une bouffée d’air chaud m’indiquent le passage en trombe d’un
énorme camion. Ma chienne avance, dans ce bruit à vous briser le tympan, s’arrête,
recule, repart. J’ai perdu tout sens de l’orientation et me fie entièrement à elle.
Jamais je n’oublierais les trois minutes suivantes. Les camions nous frôlent à toute
allure, les taxis klaxonnent dans nos oreilles, les conducteurs nous insultent. Quand
enfin nous parvenons de l’autre côté et que je me rends compte du travail admirable
qu’elle vient d’accomplir, je me penche sur Buddy, la serre dans mes bras et lui
assure qu’elle est la plus brave de toutes les braves filles ! »
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Aujourd’hui
Lorsqu’on voit évoluer un chien, guidant son maître aveugle à travers les mille
obstacles de la ville, on accepte le fait, on trouve cela normal, tout en y allant d’un
compliment :
 « C’est quand même formidable ce que font ces chiens pour leur maître ! »
On constate l’aide que peut apporter le chien à son
maître, mais on ne s’interroge pas souvent sur ce que
peut ressentir le chien qui accomplit ce service
continuellement. A-t-il la notion de travail et
d’abnégation dans le sens de sacrifice volontaire pour
les humains ? Sommes-nous parvenus à le
conditionner au point qu’il est devenu une machine,
une prothèse vivante qui supplée aux déficiences du
maître comme certains veulent le faire croire ? En fait,
et cela risque de choquer les rêveurs qui ne connaissent pas assez le chien pour être
en prise directe avec la réalité, le chien, quoi qu'on fasse, ne sera jamais ni un humain
ni une machine. C’est un être vivant, une espèce différente de l’homme qui a comme
ancêtre un loup et comme cousins directs : le chacal ou le coyote. En tant qu’espèce il
a sa propre intelligence, différente de celle des humains, il a également des besoins,
des élans naturels, des instincts, qu’on ne peut réprimer complètement malgré sa
longue domestication. L’identification qu’il fera envers l’espèce humaine (qu’il voit
comme des canidés) va être utilisée par l ‘homme pour se l’attacher et lui demander
des services.
[…] http://ecole.du.chiot.free.fr/article.php?sid=560
La Fondation Mira
Le 21 octobre 1981, MIRA présentait avec fierté les deux
premiers chiens-guides dressés au Québec à ses deux
premiers utilisateurs. Dès ce moment, après avoir évalué les
besoins des personnes aveugles, MIRA entreprit la réalisation
d’une œuvre totalement consacrée à venir en aide aux
personnes handicapées. Sa première démarche fut de s’assurer
de la collaboration des utilisateurs et des multiples partenaires
pour consolider à la fois, le programme de services et le
financement pour attribuer gratuitement les chiens. Petit à petit,
le nombre de chiens-guides attribués augmentait, de même que
la demande.
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fascicule 10 : page 42
En 1991, MIRA crée un programme chien-guide
à l’intention des jeunes aveugles. Elle devient
alors la première école au monde à attribuer des
chiens-guides à des aveugles âgés de moins de
15 ans. À ce jour, Mira a remis plus de 85
chiens-guides à des jeunes adolescents du
Québec, de l’Ontario, des provinces maritimes,
des États-Unis, de la France et du Mexique.
Actuellement, MIRA est propriétaire d’un terrain
de 49 140 mètres carrés sur lequel se retrouvent
cinq bâtiments dont : un hébergement pouvant
accueillir 10 personnes handicapées visuelles à
la fois pour une période d’un mois, un deuxième
hébergement pouvant accueillir 10 personnes
handicapées physiques et leur accompagnateur
pour une période de 21 jours, une maternité canine pour les femelles gestantes pouvant
accueillir jusqu’à 500 chiots par année, jumelée à une clinique vétérinaire à la fine
pointe de la technologie, un chenil permettant d’accueillir 100 chiens à l’entraînement,
ainsi qu’un centre administratif. Les bâtiments et les alentours servent aussi de centre
d’entraînement.
Depuis sa création, MIRA a donné plus de 1 700 chiens-guides et chiens d’assistance.
Chaque chien-guide et chaque chien d’assistance représente un investissement de
20,000 $ et chaque chien est remis gratuitement. MIRA ne reçoit aucune subvention
gouvernementale et s’autofinance uniquement de dons et de revenus provenant de
diverses activités de financement.
[…] http://www.mira.ca/fr/qui-sommes-nous-/3/historique_18.html
L e
t o u c h e r
e t
l a
p e a u
C'est par un léchage intensif que certains
animaux mettent en route les fonctions vitales
de leurs petits. C'est par les caresses et le
toucher que le bébé va passer de la vie intrautérine à une vie indépendante sans que la
rupture ne soit vécue comme une perte
irréparable. Le port des bébés sur le dos qui se
pratique encore dans beaucoup de civilisations
est aussi une manière ancestrale de prolonger
un contact sans lequel la vie ne prend pas.
Dans les maternités on a redécouvert comme
indispensables les caresses de la mère à son bébé, immédiatement après la naissance.
Elles se prolongeront bien des mois par les soins, les bercements, les jeux de l'enfant.
De la naissance à la mort, le toucher est un besoin vital. En être privé, est toujours
source de trouble aux expressions multiples.
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On dit de quelqu'un qui provoque notre émotion qu'il nous touche, d'un personnage qu'il
est touchant. Le langage humain a tellement perçu l'importance du toucher que de
nombreuses expressions populaires en soulignent le trait :




Entrer dans la peau d'un personnage
Faire la peau à quelqu'un
Caresser dans le sens du poil
Avoir la main heureuse
Les doudous
La doudou est un objet doux que ce soit une
peluche (nounours, lapin, singe…) ou un morceau
de tissu (chiffon, couverture, mouchoir…). Elle
porte ou non un nom affectueux soit attribué de par
sa fonction de peluche (Nounours, Gros Ours,
Ourson…) ou encore par sa fonction affective
(Gentil, Toudou…). Il peut aussi porter un prénom
qui le personnalise (Mimi, Gus, Winni, Fredou…)
Son propriétaire est principalement un enfant (fille
ou garçon) mais parfois les animaux ont aussi des
doudous ! La doudou est un copain, un confident.
Elle rassure, console, protège, aide à dormir mais
parfois elle fait des bêtises, se bagarre…
Dans les histoires, la doudou est souvent perdue (puis
retrouvée) mais elle peut être aussi réparée, délaissée,
rangée, transformée. Certaines même prennent vie. Si la
doudou savait parler (et parfois elle sait le faire), elle dirait
qu’elle aime les mains douces, les câlins, être la seule et
unique, qu’on s’intéresse à elle. Bref qu’on l’aime !
Par contre, elle déteste être lavée, perdue ou seule. À
travers les histoires, la doudou subit toutes sortes de
transformations. Elle est abîmée, lavée, il a des cicatrices
d’amour et même des yeux rayés par la machine à laver.
Parfois, elle va à l’école où des paniers l’attendent avec
d’autres doudous dedans. En résumé, une doudou est un
interlocuteur privilégié auquel on s’identifie et qui permet
de se protéger et de grandir.
Mots en italique et soulignés : vocabulaire à chercher dans le dictionnaire
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