Réalités et limites de la Croissance durant les Trente Glorieuses.

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Réalités et limites de la Croissance durant les Trente Glorieuses.
Corrigé TES
Etude d’un ensemble documentaire : Réalités et limites de la Croissance durant les Trente
Glorieuses.
Rappels méthode : Dans la première partie, vous devez énoncer les arguments clairement (en gras dans le corrigé)
mais aussi citer les documents en mettant les citations entre guillemets. Les images doivent être décrites avec
précision et analysées (y compris les titres). Enfin, les chiffres des tableaux doivent être travaillés (coefficients
multiplicateurs et analysés).
Partie 2 : Partir des questions et des documents (mis en italique dans le corrigé) puis ajoutez des connaissances
personnelles. Les introductions et conclusion ne doivent pas être trop longues.
1ère Partie :
1) Que sont les Trente Glorieuses ? Qu’est ce qui caractérisent les Trente Glorieuses sur le plan économique Doc
1 et 2) ?
Les « trente Glorieuses » correspondent aux trois décennies qui ont suivi la Seconde guerre Mondiale de 1945 à
1975. Cette période a été marquée par une croissance forte et durable, inédite et a été ainsi désignée par
l’économiste français Jean Fourastié dans l’ouvrage du même titre paru en 1979. (Doc 1)
Ce qui caractérise la période, ce sont de forts taux de croissance du PNB dans la plupart des Etats du monde,
à peu près supérieurs à 5 % en moyenne , des années 1950 aux années 1970. Ainsi, l’Asie, hors Japon a une
croissance de 5,2 et l’Europe de l’ouest de 4,8 durant cette période. Cette croissance de la richesse produite est
tirée par le développement de la production des biens agricoles et surtout manufacturiers. Selon le doc 2, la
production industrielle est multipliée par 3 entre 1950 et 1970 dans le monde et également par le développement
des services. Parallèlement, la consommation croît à un rythme très rapide, entraînant l’essor du commerce
mondial dont la croissance dépasse de plus en plus nettement celle de la production. « Une consommation
croissante était avide d’absorber ces productions croissantes » Doc 1.
2. Quels facteurs expliquent ce phénomène (Doc 1, 2, 5) ?
La croissance trouve son origine dans les « progrès des techniques de production » (doc 1) mis en œuvre dans les
pays occidentaux. Ainsi s’accroît le volume des biens et des services produits (doc 2). Elle se met en place grâce à de
nouvelles techniques de travail, grâce à la mécanisation, la robotisation, à une utilisation accrue des réseaux afin
d’améliorer « la productivité du travail » (doc 5).
Cette croissance est alimentée par l’abondance et le faible coût des matières premières et des sources d’énergie
(pétrole). « Rareté (relative) de l’énergie et des matières premières ». Le monde, spécialement celui des pays
développés à économie de marché (PDEM) est entré dans la société de consommation de masse.
3. Décrivez la photographie du document 3. En quoi illustre-t-elle une société de consommation et de loisirs mais
aussi une évolution sociale de la société ?
Le document est une publicité italienne des années 1960 pour la vespa. Elle présente au premier plan, deux jeunes
garçons sur un canot à moteur et au deuxième plan deux jeunes filles en maillots sur un ponton dont l’une se tient
sur une vespa. Cette dernière porte sac, chapeau et coupe de cheveu à la mode. La nature du document illustre déjà
la société de consommation, en effet, durant « les Trentre Glorieuses » la publicité se développe massivement et
guide la consommation. De plus, la société de consommation est une société dont les besoins essentiels sont
assouvis et qui consomme du superflu. Ici, on voit la multiplication des objets tels que chapeau, sac mais aussi de
produits motorisés vespa, bateau à moteur, produit qui soutiennent la production des années 60. La société des
Trente Glorieuses est aussi une société de Loisirs, car les jeunes partent en vacances, au bord de la mer. Cette
société parait idéale quasi paradisiaque et est montré comme un modèle de société. Enfin, cette publicité montre
l’émancipation de la femme, qui port un maillot de bain, les cheveux courts et qui participe à cette société de
consommation et de loisirs.
4. Les trente Glorieuses ont-elles touché de la même manière les régions du monde et les différentes couches sociales
(Doc 1, 2, 3, 4) ?
Dans les PDEM, certains états connaissent le miracle des « Temps faciles », c’est le cas des deux grands vaincus de
la guerre, l’Allemagne et le Japon qui bénéficient de taux de croissance de 9,3 pour le Japon. D’autres comme les
etats-Unis présentent des performances plus modestes, 3, 9. Les pays en développement montrent aussi des
disparités. L’Asie (hors Japon) et l’Amérique latine bénéficient d’une croissance supérieure à la moyenne mondiale,
mais l’Afrique, le continent le plus pauvre, apparait comme un monde défavorisé. (Doc 2)
Autre inégalité : toutes les catégories sociales ne profitent pas de la même manière de l’enrichissement général.
Les plus favorisés, en particulier la classe moyenne, comme le montre le doc 3 voient leur sort s’améliorer. Le doc 4 ,
décrit un Occident marqué par la société de consommation , on y voit télé, frigo, électroménagers, mais qui sont
coupés des réalités de la misère su tiers Monde. Par un humour, grinçant, le dessinateur assimile ces Ghettos de
nantis, camps de consommation, à des camps de concentration.
5. Quelles difficultés et quels problèmes apparaissent et se développent durant la période (Doc 1, 4, 5 ) ?
De nombreux problèmes apparaissent dès les Trente Glorieuses. Les auteurs posent la question de la rareté des
ressources et de leur consommation excessive. « Rareté de l’énergie et des matières premières » doc 1, On perçoit
aussi les grandes inégalités engendrées par ces modes de production et de consommation « Les Etats-Unis
absorbent pour une minorité d’habitants, la majeure part des ressources mondiales ». La croissance renforce les
inégalités sociales « la croissance n’élimine ni même … réduit les inégalités ». Se développent des contestations
(doc 4) de la part de tous ceux qui critiquent l’accumulation des biens, la course au profit, le gaspillage des
ressources. « Les désillusions du progrès ».
2ème Partie. Réalités et limites de la croissance durant les trente Glorieuses.
Les trois décennies qui ont succédé à la Seconde guerre mondiale ont été marquées par une croissance
économique exceptionnelle qui a touché la plus grande partie de la planète, et qu’on a nommées, après Jean
Fourastié (1979), le Trente Glorieuses.
Quels caractères et quelles limites cette croissance présente-t-elle ?
Dans un premier temps nous verrons les caractéristiques de cette croissance, puis les facteurs qui l’explique et enfin,
les difficultés qu’elle a pu entrainer.
Durant les Trente Glorieuses, la croissance a été générale, importante et durable. Dans la plupart des
régions du monde, les taux annuels de croissance du PNB ont été supérieurs en moyenne à 5%, au moins jusqu’aux
années 60. Certains PDEM ont profité de véritables « Miracles économiques » comme les deux grands vaincus de la
Seconde Guerre Mondiale : l’Allemagne et le Japon. Les Etats-Unis, pays dominant, qui a tiré la reconstruction des
économies occidentales, ou le royaume –Uni, autre vainqueur du conflit demeurent en retrait. Leur croissance est
l’une des plus faibles des pays industriels. Les échanges, alimentés par une demande croissante, augmentent très
rapidement. La croissance est tirée par la production industrielle et la production agricole qui sont multipliées par
deux de 1950 à 1970. L’époque des Trente Glorieuses est aussi celle de la consommation de masse. La croissance de
la richesse a profité aux ménages dont les conditions matérielles se sont améliorées. Les classes moyennes
triomphent, elles recherchent le confort ménager, vespa, sac, électro ménager…, par des modes de consommation
différents, distribution de masse, multiplication des services. La publicité pousse à la consommation. Cette société
entre aussi dans une société de loisir, les ménages partent de plus en plus en vacances, à la mer, les stations de ski se
développent et les séjours se démocratisent. Enfin, la société évolue, laissant plus de place à l’individualisme, auto et
vespa sont facteurs de liberté, mais aussi les femmes s’émancipent, travaillent, et participent aux loisirs. Leur
apparence évolue, cheveu court, elles sont touchées par la société de consommation (sac, maillots…).
La croissance des Trente Glorieuses a été favorisée par la reconstruction d’après guerre dont le plan
Marshall américain a été, en Europe occidentale, l’un des outils. Elle s’est effectuée à l’abri des turbulences
financières et commerciales grâce aux accords internationaux (Bretton Woods assurant la solidité du système
monétaire international, création du GATT qui voit la victoire du libre échange). Le monde industriel bénéficie des
progrès des sciences et des techniques: la recherche développement, mécanisation robotisation. A la hausse de la
productivité du travail s’ajoute le faible coût de l’énergie et des matières premières. Les états accompagnent aussi la
croissance par la mise en place de politiques keynésiennes de redistribution de revenus, mise en œuvre de l’Etat
Providence qui contribuent à la hausse de la demande.
Pourtant, la croissance des Trente Glorieuses connaît des limites. Elle affecte différemment les pays et les
catégories sociales. Les inégalités entre pays développés et en voie de développement perdurent quand elles ne
s’approfondissent pas. Les pays d’Afrique s’enfoncent dans le sous développement sous le poids des retards
technologiques, du poids de la démographie mais aussi du déséquilibre des termes de l’échange. Les sociétés ont
aussi leurs exclus. Les classes moyennes bénéficient de la croissance, au détriment des petits artisans, commerçants
qui pâtissent de la croissance. La fin des années 1960 voit apparaître un début de chômage, déficits, pauvreté… La
consommation sans cesse croissante des ressources non renouvelables de la planète, notamment du pétrole, fait
craindre un épuisement rapide. Le développement des pollutions, la dégradation des sites naturels et la croissance
anarchique des villes alertent les défenseurs de l’environnement. Se pose aussi la question des « désillusions du
progrès » comme l’indique Raymond Aron. Interrogation sur les rapports entre croissance et qualité de vie, qui
deviennent le cœur des contestations dès 1968. La jeunesse s’agite et en 1971, les économistes du club de Rome
vont jusqu’à proclamer « halte à la croissance !! ».
Les années de croissance s’achèvent dès les années 1970. Le cercle vertueux de la croissance s’enraye et le
monde entre dans une crise économique aux conséquences durables.
Bonne méditation !!!