86 lettre - Osakidetza

Mensuel d'information sur la Communauté autonome basque
N° 86 - 3 euros
Juillet-Août 2005
SOMMAIRE
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L’actualité économique:
Plus d’acier produit,
Un cluster pour l’audiovisuel,
Sept fois plus pour l’aéronautique.
page 2
Connaître Euskadi:
✔ 86. Les aéroports du Pays basque
dossier page 3
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Autour de nous:
✔ Euskaltel sur le Tour de France,
✔ Richard Serra au Guggenheim,
✔ Biarritz, aéroport transfrontalier.
page 4
La vice-présidente prête serment devant le lehendakari.
Le nouveau cours du
gouvernement basque
D
imanche 26 juin, Juan-José
Ibarretxe a prêté serment en
tant que lehendakari (président) du gouvernement basque. Cet acte
a été le premier de son troisième mandat, prévu normalement pour durer
quatre années. Le président souhaite
que ce laps de temps passe à la postérité comme « la législature de la paix ».
Résumé des épisodes précédents : le
17 avril dernier, les électeurs de la communauté automne basque ou d’Euskadi
se sont rendu aux urnes pour choisir les
75 députés qui siègent au parlement de
Vitoria-Gasteiz. Résultat, aucune majo-
rité absolue ne s’est dégagé, ni même
une majorité relative. Au passage, la
formation locale alavaise Unidad
Alavesa en a conclu à la nécessité de se
dissoudre, vu ses mauvais résultats.
Comme c’est le cas depuis 1985,
compte tenu de la fragmentation du
paysage politique basque et du système
électoral à la proportionnelle, 2005 sera
une année de pactes et de coalitions. On
l’a vu dès que la nouvelle chambre a du
procéder au premier acte de la législature : élire son président. Au terme de
nombreux tours de scrutins, ce sera
finalement une présidente en la person-
ne d’Izaskun Bilbao, 44 ans, membre du
Parti nationaliste basque (PNV) comme
son prédécesseur Juan-Mari Atutxa. Ce
choix est finalement à l’image de la
nouvelle assemblée composée de 39
femmes sur un total de 75 parlementaires.
La seconde étape a été plus rapide : le
22 juin, le parlement basque a entendu
les deux candidats au poste de lehendakari, c’est à dire le sortant et son challenger du Parti socialiste d’Euskadi
(PSOE), Patxi Lopez. Au deuxième
tour, le lendemain, Juan-José Ibarretxe
(Suite page 2)
(SUITE DE LA PAGE 1)
était réélu avec deux voix venant des
rangs du Parti communiste des terres
basques (EHAK), la nouvelle formation
de la gauche nationaliste apparue lors des
élections d’avril.
Un nouvel exécutif
Puis a été formé selon les choix du
lehendakari le nouveau gouvernement
(Eusko Jaurlaritza), lui aussi féminisé
(avec cinq femmes sur 12 membres), et à
l’image du tripartisme reconduit : comme
précédemment, le lehendakari s’appuie
sur une coalition nationaliste (PNV et
EA) à laquelle s’est joint EB, un regroupement d’ex-communistes et d’écologistes. Parmi les figures de cet exécutif,
sont confirmés comme vice-présidente en
charge des finances Idoia Zenarruzabeitia
(laquelle est à ce poste depuis 1999),
Javier Balza à l’Intérieur et Miren
Azkarate. Cette dernière s’occupe de la
culture et demeure la porte-parole
d’Eusko Jaurlaritza.
Par delà ces trois actes, le nouveau gouvernement basque est, sur le papier, en
minorité. C’était également le cas de
l’exécutif sortant. Le nouveau tripartisme
rassemble 32 des 75 députés. C’est dire
qu’il devra trouver des accords ponctuels
ou définir des pactes pour bon nombre de
décisions essentielles. On pense, par
exemple, à l’approbation du budget
basque pour 2006 qui devrait intervenir
avant la fin de cette année. Pour autant, le
président dit voir dans ce panorama parlementaire une chance : un tel éventail de
forces politiques représente bien la société basque actuelle, permet de dialoguer et
d’avancer vers la paix et la « normalisation » de la communauté autonome
basque, c’est à dire la redéfinition de son
statut et de ses relations avec l’Etat espagnol.
Sur ce plan, la panorama politique a
quelque peu changé avec les différentes
initiatives tant du pouvoir central à
Madrid que de la gauche nationaliste
(Batasuna), le tout sur une conflictualité «
de faible intensité » de ETA. L’heure
paraît plus à la discussion qu’aux invectives et exclusions. D’autres défis attendent également le gouvernement basque,
comme les infrastructures : sur ce chapitre, le projet de train à grande vitesse
entre les trois capitales basques (le « Y
basque ») se traîne depuis plus de dix ans
faute de financement et d’échéances
claires de la part des exécutifs espagnols
L’actualité économique
+ LA PRODUCTION D'ACIER BASQUE EN HAUSSE
Au fil de 2004, les aciéries établies sur le sol d'Euskadi ont coulé
sept millions de tonnes d'acier, soit une progression de 11,36%. Ce
total représente 40% de la production espagnole.
+ LES ENTREPRISES DE L'AUDIOVISUEL CONSTITUENT
UN CLUSTER
Sous le nom de Eiken, 45 entreprises du secteur de l'audiovisuel et
des médias se sont regroupées en un cluster, le 12e d'Euskadi.
Objectifs : consolider cette industrie naissante et l'adapter aux évolutions technologiques permanentes.
+ WYNN'S FRANCE COMMERCIALISERA KRAFFT DANS
L'HEXAGONE
Leader en France des traitements moteur, Wynn's distribue désormais en France depuis Cestas (Gironde) les additifs et autres produits de Krafft, une entreprise de San Sebastian. L'une et l'autre
appartiennent au groupe américain ITW.
+ MCC GRAPHICS SE RENFORCE AVEC EVAGRAF
Société de Vitoria, Evagraf a décidé d'entrer dans le groupe coopératif de Mondragon, spécifiquement dans sa division MCCgraphics
où l'on trouve notamment les imprimeries Danona (Oiartzun) et
Rotok (Renteria).
+ LE SUEDOIS TESA REDESSINE SA PRESENCE EN
GIPUZKOA
Tournée vers les fermetures et matériel de sécurité, Assa Abloy a
décidé de réduire de 120 postes ses usines en Gipuzkoa (Tesa à
Eskoriatza et Irun), tout en investissant 30 millions d'euros dans la
recherche pour l'exercice à venir.
+ SEPT FOIS PLUS POUR L'AERONAUTIQUE BASQUE
Par rapport à 1994, l'aéronautique basque a conclu 2004 sur des
ventes sept fois supérieures, soit un cumul de 700 millions d'euros.
Son cluster, dit Hegan, table sur une croissance de 5% en 2005 après
6% l'an passé. 80% des produits sont exportés.
+ LE BBVA CONFIRME SA PRESENCE EN EUSKADI
A l'heure des achats, par exemple en Italie, le BBVA déclare demeurer une acteur bancaire de premier plan en Euskadi avec 600 000
clients dont 10 000 entreprises et la gestion dans ce territoire de 6,7
milliards d'investissements et 21 milliards de ressources (dépôts).
+ REDISTRIBUTION DE L'ACTIONNARIAT CHEZ CAF
La caisse d'épargne Kutxa ayant vendu quelques actions, le capital
de l'industriel ferroviaire est désormais, pour l'essentiel, à 18,43%
entre les mains de ses salariés, 15,81% chez Kutxa et 20% pour
BBK, la caisse d'épargne de Bilbao.
+ LA BIOTECHNOLOGIE PREND PIED AUX USA
Partie intégrante du centre de recherche Biogune, trois sociétés
basques de biotechnologies viennent de nouer des échanges scientifiques et commerciaux avec des firmes américaines de Virginie occidentale. Par exemple, elles travailleront sur les biochips et la biopharmacie.
Connaître Euskadi
86 : LES AEROPORTS DU PAYS BASQUE
Parmi les trois plates formes aéroportuaires de la Communauté autonome basque, celle de Bilbao se détache
pour ses performances régulièrement à la hausse dans le trafic passagers.
A
vec 3 386 000 voyageurs en 2004, l’aéroport de Bilbao-Loiu a
effectué en 2004 un bond de 19,3%
par rapport à l’année précédente.
Par comparaison, ses confrères de
Bayonne-Anglet-Biarritz et de
Bordeaux s’en tiennent respectivement à 786 000 et trois millions de
passagers sur la même période.
L’aéroport de Bilbao a vécu dans
les années quatre vingt dix une
série de modernisations avec une
nouvelle aérogare dessinée par l’architecte Santiago Calatrava comme
une colombe (la « paloma »). Ses
pistes ont également été remodelées
ainsi que la tour de contrôle si bien
que l’essentiel des installations qui,
autrefois, se trouvaient sur la commune de Sondika, le sont à présent
chez sa voisine de Loiu. D’où le
changement de nom.
Outre ses lignes intérieures vers
Madrid et Barcelone, Loiu a su tisser des liaisons régulières avec les
grands centres européens comme
Londres, Francfort ou Milan, évidemment prisées des hommes d’affaires ainsi que des touristes avides
de découvrir la ville et le
Guggenheim. Mais Bilbao propose
désormais un large éventail de relations charters, par exemple vers
l’Amérique latine ou l’été vers les
plages du bassin méditerranéen. De
plus, il ambitionne de devenir une
porte d’accès de et vers le sud-ouest
de la France.
Enfin Bilbao a une activité fret
encore modeste, mais qui croît avec
4 153 tonnes l’année dernière.
C’est dans ce domaine des marchandises que s’est positionné l’aéroport de Vitoria-Foronda. Située
au nord-ouest de la capitale alavaise, la plate forme accueille de
Vitoria-Foronda est l’aéroport-leader pour le fret.
grands noms du fret aérien comme
DHL, TNT, Fedex. Le tout à proximité de centres routiers ou multimodal (rail-route), tel celui de
Jundiz. 43 684 tonnes ont ainsi
transité sur les pistes de Foronda en
2004, soit une progression sur un an
de 8,8%. Le site est devenu une
sorte de « hub » fret pour le nord de
la Péninsule. Le trafic voyageurs
est très modeste avec seulement 92
000 passagers.
Enfin, la plate forme de
Hondarribia
dessert
SaintSébastien. 289 000 voyageurs l’ont
empruntée en 2004, une petite progression de 4% en un an. Cet aéroport pâtit de sa situation : relativement éloignée de la capitale du
Gipuzkoa elle même, il est adossé
au milieu urbain et les avions doivent survoler des zones habitées
dont la ville de Hendaye. De plus,
les possibilités d'allongement des
pistes sont très limitées et un projet
a du être abandonné l’an passé sous
la pression des riverains.
Ces trois équipements aériens,
comme c’est le cas dans l’ensemble
de l’Espagne, ne sont pas gérés par
les collectivités locales, ni les
chambres de commerce ou le gouvernement basque. Les aéroports
sont dans le domaine d’AENA, une
société publique liée au gouvernement espagnol qui a en charge les
plates formes dites « d’intérêt
national ».
Bilbao, plate-forme transfrontalière
Brussels Airlines amènera via l’aéroport de Bilbao des touristes
belges dans les établissements de Serge Blanco (Château de
Brindos à Anglet, thalassothérapie à Hendaye). Une convention
de coopération a été signée au printemps 2005 entre les partenaires, d’autant plus que la capitale belge est déjà reliée deux fois
par jour à celle de la Biscaye. La société Bilbao Air, un organisme d’investisseurs privés, a été monté sur place pour promouvoir
ce type d’accord.
Autour de nous...
+ SUR L’AGENDA :
- 11 au 17 juillet : festival de jazz de
Vitoria-Gasteiz,
- 22 au 27 juillet : « Jazzaldia » à DonostiaSan Sebastian,
- 4 au 8 août : Vitoria-Gasteiz, fête de la
Virgen Blanca,
- 14 au 21 août : Donostia-San Sebastian,
Aste nagusia-Semana grande,
- 20 au 28 août : Bilbao, Semana grande,
- 3 au 11 septembre : Donostia, Euskal
Jaiak (fêtes basques),
+ COURSE DE FORMULE UN DANS
LES RUES DE BILBAO
Les 15, 16 et 17 juillet dans les rues de
Bilbao, une trentaine de bolides de Formule
1 seront au départ sur un circuit d’exactement 4 037 mètres. Calibrée par la
Fédération international automobile (FIA),
la course fera tourner les monoplaces à
quelques 250 km/h, maximum. Le pont
Euskalduna (en courbe) sera lui traversé à
seulement 210 km/h. Un minimum de 30
000 spectateurs est attendu.
- 5 au 8 septembre : San Sebastian, congrès
Albert Einstein de physique,
+ PETIT FREMISSEMENT DE LA
NATALITE
- 15 au 24 septembre : Donostia, festival
international de cinéma,
Durant l’année 2004, 19 448 enfants sont
nés dans la Communauté autonome basque.
Cela représente une augmentation de 1,3%
par rapport à l'année précédente. Cette tendance se serait même accentuée lors des
derniers mois de 2004, selon les données de
l’Institut basque des statistiques (Eurostat).
- 27 au 30 septembre : Bilbao, sommet
industriel et technologique au parc des
expositions (BEC).
+ « QUESTION DE TEMPS » EN
SCULPTURES AU GUGGENHEIM
Juste à l’entrée du musée Guggenheim, la
longue salle sans pilier de 3 000 m_ abrite
depuis juin toute une série de sculptures
massives de l’artiste américain Richard
Serra. L’ensemble est intitulé « The Matter
of Time », puisque les imposants éléments
posés directement sur le sol demandent du
temps pour se faire découvrir sinon comprendre. Mais nous aurons tout loisir pour
les admirer puisqu’ils font partie désormais
de la collection permanente. Dans les
étages et jusqu’à la rentrée, l’Empire
aztèque est en vedette avec 600 pièces.
+ EUSKALTEL PARTIE PRENANTE
DU TOUR DE FRANCE CYCLISTE
Cette année encore, la société basque de
télécommunications Euskaltel aligne une
équipe dans le Tour de France cycliste.
Vêtue en orange, elle est dirigée par Julian
Gorospé. Objectif : être présente sur le
podium lors de l’arrivée à Paris. Emmené
par Iban Mayo, l’ensemble est composé de
Egoi Martinez, Haimar Zubeldia, David
Herrero, Iker Flores, Iñaki Isasi, Iker
Camaño, Unai Etxebarria et Iñigo
Landaluze. Ce dernier vient de remporter le
« Dauphiné libéré ».
Biarritz, a lancé l’invitation au
Gouvernement basque car il estime que
cette plate-forme a une vocation eurégionale qui concerne ses voisins de la Côte
basque. De la sorte également, les aéroports d’Hondarribia et de Biarritz pourraient mieux se coordonner.
+ ZORROTZAURRE SOUS LA MAIN
DE ZAHA HADID
Quartier industriel de Bilbao désormais en
friche, la presqu’ile de Zorrotzaurre est en
passe d’être réhabilitée selon les vues de
l’architecte anglo-irakien Zaha Hadid. Ce
cordon de terre est situé en aval de Bilbao
avant l’estuaire du Nervion. 70% des terrains seront consacrés à des logements,
mais l’ensemble sera découpé en trois districts : un pôle enseignement supérieur, un
autre pour les loisirs et services, enfin une
zone résidentielle.
+ LES CONFLITS SOCIAUX MOINS
NOMBREUX EN EUSKADI
A en croire le Conseil des relations du travail (CRL), les conflits sociaux ont spectaculairement décru en 2004, du moins en
quantité. Quelques grèves ont pu faire l’actualité, comme celle des chantiers navals,
mais le climat semble plus apaisé.
D’ailleurs à la mi-juin 2005, la moitié des
conventions collectives à renouveler l’avait
déjà été. Cependant 35% des entreprises,
soit 160 000 salariés, n’ont pu être couvert
par un accord au terme de 2004. Le CRL a
été mis en place pour faciliter le dialogue
entre les employeurs et les organisations de
salariés.
+ LE GOUVERNEMENT BASQUE
DANS LA GESTION DE L’AEROPORT DE BIARRITZ
L’aéroport de Bayonne-Anglet-Biarritz va
être transféré par l’Etat français aux collectivités locales. A cette occasion, la communauté d’agglomération prévoit de créer un
« district européen ». Cette entité juridique
reconnue dans l’Union européenne permet
d’associer des structures d’Etats différents.
Didier Borotra, le sénateur-maire de
“LA LETTRE D’EUSKADI”
est éditée par Heda Presse
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Michel Garicoix
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