Son vieux voilier primé pour avoir fait coque neuve

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Son vieux voilier primé pour avoir fait coque neuve
20
24 heures | Vendredi 26 juillet 2013
La Côte
Morges
Son vieux voilier primé
pour avoir fait coque neuve
Prex. Mais, à son grand dam, le
Cultivé par sa mère et ses oncles, le
virus de la voile n’a pas épargné
l’homme d’histoire. Une fièvre du
large à la hauteur des conséquents
et coûteux efforts qui ont permis
au navire de reprendre ses aises
sur les eaux du Léman au mois de
mars. La prouesse a été applaudie
avec enthousiasme par le jury de la
Fondation Bolle, qui couronnera
samedi le lauréat, sélectionné
parmi 11 candidats en lice (lire cidessous). Le prix, décerné tous les
deux ans depuis 2009, espère stimuler le sauvetage du patrimoine
naval sur le Léman en récompensant la restauration et l’entretien
des navires usés par le temps.
«Nous misons beaucoup sur la
transmission de ce savoir auprès
des jeunes générations, dans l’espoir de pérenniser le patrimoine»,
Lauréat du Prix
vestige lacustre n’était pas à vendu patrimoine naval dre. Pour exprimer sa convoitise,
Pierre Frey ne mâche pas ses
de la Fondation
mots: «Il avait tout simplement le
plus beau cul du lac!» rit-il.
Bolle, Pierre Frey
a restauré un bateau Restaurateurs incapables
de plaisance de 1933 Dessiné par l’architecte naval
Laura Juliano
Lorsqu’il en parle, ses yeux s’illuminent. «C’est un bateau à voile
magnifique, d’une forme équilibrée avec un beau tableau arrière», s’extasie Pierre Frey, professeur d’histoire de l’architecture à l’EPFL et passionné de navigation. Le Don Ranudo II, un
exemplaire unique construit en
1933 au Chantier naval Fau, à Horgen (ZH), trône aujourd’hui dans
le port d’Ouchy comme flambant
neuf. Au prix d’un travail de restauration exemplaire de
vingt mois, effectué en étroite collaboration avec le Chantier naval
Birbaum & Fils, à Denges, il s’est
vu décerner hier à Morges le Prix
2013 du patrimoine naval sur le
Léman par la Fondation Bolle.
Le Prilléran avait repéré ce bateau de plaisance en bois, bordé
de mélèze sur membrure de
chêne, une première fois il y a
trente-sept ans au port de Saint-
français Henri Dervin, le navire
long de 11 m et large de 2,90 m
était en piteux état lorsque le lauréat en a enfin fait l’acquisition, en
2009. «Plus que les marques du
temps, c’est le mauvais travail fait
par des restaurateurs incapables
qu’il a fallu rattraper», lance
Pierre Frey, avouant qu’il ne s’attendait pas à faire face à un chantier d’une telle ampleur.
Mais, au-delà de l’héritage matériel, il y a celui de la passion.
insiste Laurent Chenu, président
du jury et conservateur cantonal
des Monuments et des sites. Un
héritage qui s’effectue efficacement selon l’ensemble de la fondation, satisfaite de voir les apprentis constructeurs assimiler les
compétences en matière de restauration tout en apportant des
solutions nouvelles.
«C’est un mécanisme en bonne
voie qui me tient à cœur, commente Pierre Frey. Car nous
avons, autour du Léman, une culture matérielle de bateaux très riche qu’on trouve difficilement
ailleurs. En Bretagne, par exemple, c’est comparable, mais pas
aussi dense. L’esprit de conservation est une des richesses de notre
région, qu’il faut à tout prix préserver.»
D’autres distinctions à découvrir
U Samedi, à 18 h 30, la
Fondation Bolle remettra le Prix
du patrimoine naval sur le
Léman à Pierre Frey, au port de
La Tour-de-Peilz. La cérémonie
officielle se tiendra à l’occasion
de la 38e Régate des vieux
bateaux réunissant dans un
cadre festif une série de voiliers
anciens. En plus du grand prix,
deux distinctions
récompenseront Xavier Schwab,
de Genève, pour la restauration
d’un 20 m2, Encouragement, de
1920, et Loïck Rapp, de Morges,
pour avoir remis à neuf un
Hocco de 1938. La Fondation
décernera également deux
mentions pour saluer le travail
d’entretien régulier. Tous les
bateaux récompensés, ainsi que
certaines embarcations
candidates, seront exposés au
public. La régate se poursuivra
jusqu’à dimanche, avec au
programme des courses de
voiliers et une série de concerts.
Le dôme, gonflé à l’hélium, mesure 25 m de diamètre.
Il protégera le public en cas de pluie. FLORIAN CELLA
Luna est de retour dans
le bourg de Saint-Prex
Le dôme abritant
les spectateurs du St Prex
Classics a été monté hier,
mais il ne prendra son envol
que l’année prochaine
Une immense structure de toile
blanche et de métal trône depuis
hier au beau milieu du bourg de
Saint-Prex, au pied de la tour de
l’Horloge. Luna, un dôme impressionnant de 25 m de diamètre,
gonflé à l’hélium, pourra accueillir 540 spectateurs lors de la
8e édition du St Prex Classics, événement musical qui se déroulera
du 20 août au 1er septembre.
L’hémisphère, qui n’a pas tardé
à devenir l’emblème du festival,
n’a pourtant pas conquis tout le
monde. Dans le voisinage, une poignée de riverains a manifesté son
inquiétude face aux nuisances provoquées par la construction de
cette scène novatrice. Car, l’année
dernière, Luna avait été montée
dans un terrain vague sis à l’ouest
du site du festival, puis déplacée au
moyen d’une grue, ce qui avait
perturbé la circulation et incommodé les habitants du bourg.
«Cette fois-ci, nous avons pu l’installer directement au pied de la
tour de l’Horloge, ce qui réduit la
gêne occasionnée par le montage»,
indique Hazeline Van Swaay, fondatrice et directrice du festival.
Il faudra toutefois attendre l’année prochaine pour voir Luna se
déployer dans les airs, comme
prévu initialement par les architectes. La directrice du festival invoque des raisons financières: «J’ai
d’abord souhaité investir dans l’optimisation de la construction du
dôme, explique-t-elle. Mais nous la
ferons s’envoler l’année prochaine!»
Le dôme Luna a été conçu spécialement pour le St Prex Classics
par des architectes de l’EPFL, qui
se sont inspirés du théâtre antique
d’Epidaure, en Grèce, réputé
pour son acoustique extraordinaire. «Ils ont repris la structure
d’une tranche de gradins, relève
Antoine Casanova, responsable
presse du festival. Ainsi, les spectateurs jouissent d’excellentes
«Cette année,
nous avons pu
installer Luna
directement
au pied de la tour
de l’Horloge,
ce qui réduit
la gêne
occasionnée
par le montage»
Hazeline Van Swaay, fondatrice
et directrice du St Prex Classics
conditions visuelles et sonores.»
En outre, la grande bâche blanche
protège le public des intempéries:
«L’année passée, nous avons tout
testé! sourit Hazeline Van Swaay.
Luna a résisté au soleil, aux orages
et à la bise noire.»
Luna a tout de même coûté la
modique somme de 2,9 millions
de francs, dont deux tiers ont été
financés par la multinationale
Vale, sise à Saint-Prex.
N.R.
St Prex Classics, du 20 août au
1er septembre 2013. Informations
sur www.stprexclassics.com
Saint-Cergue retrouve
son Hôtel de la Poste
Après avoir passé vingt mois à restaurer le Don Ranudo II, Pierre Frey, de Prilly, reçoit le Prix du patrimoine naval. FLORIAN CELLA
Les propriétaires de villas au
chemin des Truels-Bernard,
situé entre les routes de Founex
et du Jura, à Coppet, peuvent
désormais construire des
vérandas non chauffées, créer
des pièces supplémentaires dans
leur maison ou encore installer
des constructions ne servant pas
à l’habitation dans leur jardin
telles que des cabanes, des
jacuzzis ou des piscines.
Le nouveau règlement, validé
par le Conseil communal en
décembre dernier, remplace
une ancienne mouture qui était
très restrictive. N.R.
VC5
Contrôle qualité
Bric-à-brac ouvert Nyon
Des bénévoles
pour le Triathlon
ALAIN ROUÈCHE
Coppet
Un règlement
sur les vérandas
Samedi, le magasin Bric-à-brac
de l’Association Pro-Jet, à
l’Esp’Asse de Nyon, organise
une journée portes ouvertes de
10 h à 17 h, durant laquelle tous
les meubles seront vendus avec
un rabais de 50%. Ce magasin
permet à des jeunes en réinsertion de s’initier à la vente et à la
manutention dans le cadre du
programme Net&Co, mis en
place par Pro-Jet et le Service
cantonal de l’emploi. M.S.
La 25e édition du Triathlon de
Nyon se déroulera le week-end
du 3 au 4 août prochain. Pour
encadrer les différentes courses,
les organisateurs recherchent
encore de nombreux bénévoles
disponibles entre le mercredi
31 juillet et le lundi 5 août. Les
personnes intéressées peuvent
s’inscrire via le site www.trinyon.ch. Chaque année,
quelque 300 bénévoles participent à cette grande manifestation sportive afin de garantir
la sécurité des différents
parcours et le bon déroulement
des courses. N.R.
Musique baroque
Morges L’ensemble baroque
Alla Breve donnera un «concert
dans le goût italien à travers
l’Europe» dimanche, à 18 h 30,
au temple de Morges. Les
musiciens interpréteront
notamment des œuvres de Bach,
de Haendel et de Purcell.
Entrée libre, collecte
à la sortie. N.R.
Concert de jazz
Nyon Le quartet franco-suisse
Viperswing se produira au
Maître Jaques, vendredi soir
entre 20 h et 23 h 10, dans le
cadre du Festival Rive Jazzy. Les
quatre musiciens interpréteront
des morceaux de leur répertoire
de gipsy jazz. Informations sur
www.rivejazzy.ch. N.R.
Bonne nouvelle pour
la station jurassienne.
Son ancien fleuron de
la restauration rouvre
ses portes mardi dans
un cadre flambant neuf
Sa porte close faisait le désespoir
des Saint-Cerguois comme des
touristes de passage. L’Hôtel-Restaurant de la Poste, situé au centre
de la station jurassienne, était
fermé depuis bientôt deux ans,
suite à la faillite de son précédent
tenancier. Son propriétaire, Pepino Erbisti, ayant trouvé de nouveaux gérants, l’établissement
rouvre en grande pompe mardi
prochain, dans un cadre rénové.
Aux fourneaux, les clients
trouveront une cuisinière qui a
suivi un parcours très particulier,
puisqu’elle a d’abord été peintre
et réalisatrice à la télévision française. Keo Sothiry, qui s’est formée il y a dix ans à l’Institut Paul
Bocuse et a fait ses armes aux
Trois Tilleuls, à Genolier, aime les
produits nobles et locaux. Sans
renier le curry jaune cher à sa maman cambodgienne, révèle le
journal La Côte.
Le restaurant, qui dispose de
70 places, dont 35 dans l’espace
bistrot, et une grande terrasse à
l’arrière, proposera ainsi deux
cartes: des petits plats de brasserie, parmi lesquels les inévitables
fondues et malakoffs, et des menus plus élaborés, sans oublier les
pâtes fraîches qui avaient fait la
réputation de l’ancien patron, Pepino Erbisti.
Le bar et le service ont été confiés à Antonio Caldas, qui est également tenancier de La Bonbonnière, aux Rousses. Ensemble, ces
deux gérants, qui ont une longue
expérience professionnelle, espèrent regagner la clientèle qui avait
déserté les lieux. Quant aux sept
chambres qui occupent les étages,
elles ont été rénovées. M.S.