VOIR LA VIDEO CHOC : Quand la garde de Sassou Nguesso

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VOIR LA VIDEO CHOC : Quand la garde de Sassou Nguesso
VOIR LA VIDEO CHOC : Quand la garde de Sassou Nguesso
humilie des femmes congolaises
Des femmes déshabillées par la garde républicaine à Brazzaville
Depuis lundi, ces images créent l’indignation au Congo-Brazzaville : dans une forêt du centre-ville des
femmes sont humiliées par des éléments de la garde républicaine, qui les forcent à se déshabiller tout en les
filmant hilares. Selon nos Observateurs, ce corps d’élite congolais bénéficierait d’une totale impunité.
D’après plusieurs témoignages recoupés par FRANCE 24, la scène se serait déroulée le 23 juillet dans la
forêt Patte d’Oie, un lieu réputé pour abriter essentiellement des prostituéesoriginaires de la République
démocratique du Congo. La forêt est située à quelques mètres du Palais du Parlement où s’ouvrait le même
jour le Forum économique Forbes consacré à l’émergence des classes moyennes en Afrique.
Cinq femmes présentes dans la forêt sont forcées par les gardes de se déshabiller entièrement.
Sur la vidéo publiée par le site Brazzanews, les cinq femmes sont forcées de se déshabiller devant une
patrouille d’éléments de la garde républicaine, reconnaissables à leurs bérets violets traditionnels. La vidéo
est prise d’un téléphone portable par un des gardes assistant à la scène. À plusieurs reprises un des gardes
installés dans une voiture ordonne « Madame, enlevez tout, rapidement ! ». Une fois qu’elles sont
totalement nues, on leur lance « vous voyez à quoi vous ressemblez, vous n’avez pas honte ». Puis elles sont
forcées de marcher dans de grandes herbes urticantes. À la fin de la vidéo, les cinq femmes sont autorisées à
se rhabiller et reçoivent l’ordre de ne plus jamais revenir dans cette forêt.
Postée sur Youtube puis Dailymotion, la vidéo a depuis été censurée par les deux sites de partage de vidéo.
FRANCE 24, qui a récupéré les images, a choisi de n’en diffuser que des captures d’écran.
Les gardes républicains leurs demandent ensuite de passer par les grandes herbes urticantes en guise de
punition.
Contacté par FRANCE 24, le délégué en charge de la presse de la présidence du Congo-Brazzaville, André
Ondélé, a affirmé que la présidence n’avait pas eu connaissance de cette scène. FRANCE 24 lui a transmis
les images et publiera la réaction lorsque celle-ci nous parviendra.
Les femmes sont autorisées à se rhabiller avant d’être invitées à quitter les lieux par les gardes.
Contributeurs
« Ces femmes sont probablement des prostituées de RDC (…) la garde a voulu leur dire
qu’elle ne sont pas les bienvenues »
Elie Smith est journaliste pour MNTV, une télévision locale à Brazzaville.
Les gardes républicains étaient en opération avant le forum pour « nettoyer » les alentours du Palais du
Parlement. Parmi ces femmes, qui sont très probablement des prostituées, la plupart doivent être
originaires de RDC. En effet, les « Zaïroises » viennent au Congo pour des raisons économiques, souvent
très pauvres, elles constituent la quasi-totalité des prostituées à Brazzaville. Sur ces images, l’objectif des
gardes est de leur montrer qu’elles ne sont pas les bienvenues.
Cette vidéo s’inscrit dans un contexte plus large de xénophobie envers les personnes venues de RDC. Ces
« étrangers Zaïrois » sont la cible d’opérations de ratissage. Le 5 juillet, lors des célébrations du 50ème
anniversaire de la ville d’Oyo dans le nord du Congo-Brazzaville, la police avait chassé beaucoup de
ressortissants de République démocratique du Congo. Récemment, une vidéo publiée sur le Net a montré le
directeur général de la police, Jean-François N’Dengué, en train d’inviter la population à « tuer les
Zaïrois » et plus précisément les Kulunas, un gang originaire de Kinshasa en lingala [la langue locale].
« On a tellement peur des bérets violets, qu’on rase les murs quand on les voit »
Patrick Eric Mampouya tient un journal d’annonces commerciales et est bloggueur à Brazzaville.
Quand j’ai vu la vidéo, j’ai eu les poils qui se sont hérissés, c’était comme si on faisait ça à ma mère ! Ce qui
me choque le plus, c’est qu’à la fin de la séquence, on voit les gardes se filmer, comme s’ils étaient fiers de ce
qu’ils venaient de faire, et de se féliciter ouvertement d’avoir mis les femmes toutes nues. Ces gardes se
permettent tout, même de se filmer en train de faire leurs sévices, car ils savent qu’ils n’auront aucune
sanction tant que la vidéo ne sera pas rendue publique.
Ce n’est pas la première fois que la garde républicaine agit ainsi, on entend souvent des histoires
d’humiliation publique. En 2011, j’avais été très choqué lorsque Paul Marie Mpouélé, un militant politique
d’opposition, avait été roué de coups et déshabillé dans les rues de Brazzaville parce qu’il avait voulu
organiser une marche pacifique [qui n’avait pas reçu les autorisations de la gendarmerie]. On a tellement
peur des bérets violets, qu’on rase les murs quand on les voit.
Un des gardes, dans une voiture, donne les ordres aux cinq femmes.
La garde républicaine est la force la mieux formée du Congo, je n’arrive pas à comprendre que des
personnes qui sont l’élite de la sécurité de notre pays puissent se comporter ainsi ! On a l’impression que
cette impunité est maintenant rentrée dans les mœurs. Et cette absence de sanction autour des gardes
républicains donnent des idées aux policiers qui se permettent de faire le même genre de chose [en avril,
FRANCE 24 diffusait une vidéo montrant des abus sexuels commis par des policiers de Brazzaville].
À la fin de la vidéo, les soldats se filment et manifestent leur joie d’avoir réprimandé ces femmes.