Clarisse Didelon
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M 70 APPE ONDE 2003.2 BANGALORE, VILLE DES NOUVELLES TECHNOLOGIES Clarisse Didelon * RÉSUMÉ. Bangalore est devenue la Silicon Valley de l’Inde. Une partie de ses habitants y vit à l’occidentale mais le reste de la population souffre de la croissance spectaculaire de la ville. Face à l’insuffisance des infrastructures, Bangalore devient de moins en moins attractive pour les entreprises internationales. ABSTRACT. Bangalore became the Silicon Valley of India. Some of the inhabitants have a westernized way of live but the other part of the population suffer from the dramatic growth of the city. Because of the weakness of the equipments, Bangalore is becoming less and less attractive for international firms. RESUMEN. Bangalore se ha vuelto la Silicon Valley de la India. Una parte de sus habitantes vive a la manera occidental, pero el resto de la población sufre del crecimiento espectacular de la ciudad. Frente a las infraestructuras insuficientes, Bangalore se vuelve cada dia menos atractiva para las empresas internacionales. BANGALORE • INDE • MONDIALISATION • TECHNOPOLE • TIC BANGALORE • GLOBALISATION • ICT • INDIA • BANGALORE • INDIA • MUNDIALIZACIÓN • TECNÓPOLIS • TIC Si spectaculaires qu’elles soient, la croissance de Bangalore et son accession au rang de technopole mondiale ne sont pas le fruit du hasard. Elles tiennent à l’exploitation judicieuse d’un certain capital géographique, alliée à une politique publique efficace. Les avantages incitant à la localisation d’activités se sont accrus au cours des siècles dans une série de boucles de rétroactions positives. Bangalore est désormais reconnue au niveau mondial pour son secteur des nouvelles technologies et la qualité de ses informaticiens. Pour autant, ce n’est qu’une partie de la ville, tant au niveau spatial que social, qui tire profit de cette situation. concerne les interactions commerciales. Bangalore est en effet située entre Madras et Bombay. Les sultans de Mysore, qui en firent leur capitale d’été, y créèrent un environnement économique dynamique, en jetant les bases d’une industrie de la confection, qui favorisa l’émergence d’un bassin de main-d’œuvre. Le deuxième facteur décisif de la croissance de Bangalore fut son climat. La ville, située sur un plateau, à 920 mètres d’altitude, bénéficie d’un climat agréable tout au long de l’année. Les Anglais s’y plurent et y adjoignirent un cantonment. La présence anglaise fut bénéfique au développement de la ville, puisqu’elle permit l’introduction d’équipements modernes comme le chemin de fer et le télégraphe, et que le tracé des rues y facilita la vie. Cette présence permit également l’émergence d’une population indigène anglophone, ce dernier point n’étant pas l’un des moindres dans les stratégies de localisation contemporaines des firmes internationales de haute technologie. 1. Comment Bangalore est-elle devenue une technopole mondiale ? Les bases de la ville furent jetées en 1537. L’emplacement fut choisi essentiellement pour sa position stratégique. La position de la ville se révéla aussi intéressante en ce qui * Équipe PARIS - UMR 8504 CNRS - Université Paris I, 13 rue du Four - 75006 Paris ; Tél. : (33) 01 40 46 40 02.Fax : (33) 01 43 54 49 09 ; couriel : [email protected] C. Didelon 35 Mappemonde 70 (2003.2) Yelahanka Carte 2a HMT Yesvantpur BEL Peenya BHEL Indian Institute of Sciences Cantonment Railway station City Railway Station M Chickpet ITI G Ro ad Parc Technologique International Whitefield Indiranagar HAL Airport Ro ad Université de Bangalore sont à l’origine de son dynamisme actuel sont issus de ces entreprises, où ils ont été formés et qu’ils ont quittées par la suite, à la recherche de meilleures perspectives de carrière et de salaires plus élevés. Certains d’entre eux ont fondé leur propre entreprise ; mais ils ont gardé des contacts avec l’entreprise publique dont ils sont issus et, bien souvent, ils sous-traitent pour leurs anciens employeurs la fabrication de composants spécialisés. Aéroport Jayanagar Carte 2b Koramangala ys or e Une autre série de politiques publiques a contribué à l’attractivité de Bangalore. Jawaharlal M N Infosys Kengeri Nehru décida d’en faire la capitale Technologies 0 4 km intellectuelle du pays et y favorisa l’installation d’instituts de vers Electronic City recherche et d’universités, dont le fleuron est l’Indian Institute of Habitat dense, industrie domestique Centre historique, City Market Science. Cette base éducative Habitat dispersé, usines intégrées dans le tissu urbain Zone commerciale dense et ancienne (détail et gros) Zone industrielle Centre administratif contribua à renforcer la qualité du Ville satellite Centre moderne et cosmopolite bassin de main-d’œuvre déjà créé Zone de plantations, habitat très dispersé IT Corridor Espace résidentiel préféré des IT workers Route principale par l’industrie textile et les entreChemin de fer Sources : pour le fond, Bangalore City Map, Eicher Goodearth Ltd, 2002. Clarisse DIDELON - Février 2003 prises du secteur public. De surEnquête de terrain 2001 et 2002 © UMR Géographie-Cité croît, ces instituts furent aussi l’une 1. Organisation de l'espace à Bangalore des principales sources de la diaspora indienne. Celle-ci, par les Pendant la seconde guerre mondiale, la ville a été dotée capitaux qu’elle rapatrie, le niveau de compétence des perd’installations militaires, notamment l’industrie aéronausonnes qui reviennent s’installer en Inde et leurs contacts dans tique, avec la création de HAL (1) (fig. 1) qui fut l’un des les réseaux mondiaux, contribue grandement au développeprémices du développement de l’industrie électronique. ment du secteur des nouvelles technologies de l’information Après l’indépendance, en 1947, comme la ville était située et de la communication. Enfin, ce secteur a bénéficié de loin des frontières du Pakistan, l’État fédéral y installa des l’intégration de la ville au système mondial: sa localisation entreprises publiques d’équipement lourd (BHEL), de comdans les fuseaux horaires permet aux entreprises américaines munication et d’électronique (ITI et BEL), de machinesqui travaillent en collaboration avec des entreprises localisées outils (HMT). Ajoutant aux anciennes zones industrielles à Bangalore des journées de travail de 24 heures, réduisant où se trouvaient de petites entreprises, le gouvernement du ainsi de moitié le temps de conception et le coût des logiciels. Karnataka a créé la zone industrielle de Peenya comprenant des grandes et moyennes entreprises ; bien que cette zone soit située à la limite de la ville, le tissu industriel et rési2. Le Silicon Plateau dentiel y est dense (fig. 2.a). Le boom des TIC.— Au milieu des années 1980, sous La présence du secteur public fut décisive pour le dévelopl’impulsion de Rajiv Gandhi, la politique de libéralisation pement de la ville. De nombreux entrepreneurs privés qui économique dans plusieurs domaines de la haute technologie Road sur Ho Ro ad C. Didelon 36 Mappemonde 70 (2003.2) T DASARAHALLI Coconut Grove Coconut Grove PEENYA INDUSTRIAL AREA 1st PHASE Cultivated area RUKMINI NAGAR HMT Housing Colony Open Jungle Coconut Grove Accacia Plantation Open Jungle Open Scrub Eucalyptus Plantation PEENYA INDUSTRIAL AREA 2nd PHASE YESVANTPUR SUBURD 2nd stage NALAGADDERANAHALLI GORAGUNTEPALYA PEENYA INDUSTRIAL AREA 3rd PHASE Open Scrub YESVANTPUR INDUSTRIAL SUBURD Pepsi Cola MEI COLONY KAVERI NAGAR PEENYA INDUSTRIAL AREA 4th PHASE KANTHIRAVA NAGAR JENEKAL SIDDESWARA NAGAR CHAMUNDI NAGAR LAGGERE est à l’origine de nombreuses mesures en faveur des parcs technologiques, ainsi que des concessions fiscales aux entreprises dont la production était destinée exclusivement à l’exportation. Cette politique eut un impact sensible sur les infrastructures de la ville, le gouvernement soutenant tout projet qui pouvait permettre d’attirer les entreprises de haute technologie. Ainsi, en 1992, Bangalore fut la première ville indienne où fut installée une communication par satellite et ce, dans l’unique but de favoriser l’industrie du logiciel. La première entreprise multinationale à s’installer à Bangalore fut Texas Instruments en 1985. C’est à cette époque que l’on commença à appeler Bangalore la Silicon Valley de l’Inde ou le Silicon Plateau. NANDINI LAYOUT Avant l’ouverture de l’économie, dans le marché protégé que constituait le secteur Bâti industriel Étendue d'eau public, le niveau des technologies mises en 0 500 m Friche Bâti résidentiel Espaces verts et plantations Routes principales œuvre dans les entreprises avait environ Clarisse DIDELON - Février 2003 — © UMR Géographie-Cité Sources : Bangalore City Map. Eicher Goodearth Ltd, 2002 d’une à trois générations de retard sur ce qui se faisait alors aux États-Unis ou en Europe. 2a. Zone industrielle de Peenya Peu après la libéralisation du secteur, la meilleure stratégie pour les entreprises indiennes consistait à établir des entreprises conjointes pour KADUGODI les transferts de technologie, ou d’accumuler du capital en INDUSTRIAL AREA passant des contrats à court terme avec des entreprises Reserved Forest Eucalyptus KIADB EXPORT IT étrangères. Mais elles étaient souvent cantonnées dans des Plantation PROMOTION AREA PARK Eucalyptus Plantation rôles de sous-traitance. Le retour de certains membres de la Eucalyptus Coconuts Plantation Reserved Grove Orchad diaspora, vers la fin des années 1990, a, d’une certaine Forest Orchad manière, consacré la réussite de l’Inde dans le domaine des logiciels informatiques puisqu’il montre qu’il existe désorEucalyptus Plantation mais des ouvertures pour eux en Inde. Une autre marque du WHITEFIELD Eucalyptus Eucalyptus Plantation Plantation succès des entreprises indiennes fut l’introduction au KUNDALHALLI Nasdaq, en 1999, d’une firme de Bangalore, Infosys Coconuts Grove Technologies, la première compagnie indienne à apparaître Coconuts sur le marché boursier américain. Grove SARASWATHIPURAM Eucalyptus Plantation Vegetable garden Coconuts Grove Bâti industriel Bâti résidentiel Espaces verts et plantations Clarisse DIDELON - Février 2003 © UMR Géographie-Cité Coconuts Grove Étendue d'eau Friche Routes principales Eucalyptus Plantation Inscription des TIC dans la ville.— Le développement de l’industrie technologique a été à l’origine d’évolutions dans la morphologie de Bangalore et dans le mode de vie d’une partie de ses habitants. L’une des manifestations les plus visibles du développement des technologies de l’information est l’extension de la ville, due à la croissance de la population. Des parcs technologiques se sont installés à environ 25 km du centre de la ville, à la recherche d’espace Vegetable garden 0 500 m Sources : Bangalore City Map. Eicher Goodearth Ltd, 2002 2b. Whitefield C. Didelon 37 Mappemonde 70 (2003.2) Nombre d'entreprises de machines-outil 0 55 20 1 4 km Clarisse DIDELON © UMR Géographie-Cité Nombre d'entreprises de consultants en logiciels 0 4 km Clarisse DIDELON © UMR Géographie-Cité Sources : Fond, Bangalore City Map, Eicher Goodearth Ltd, 2002 Données : www.indiareference.com 30 15 1 Sources : Fond, Bangalore City Map, Eicher Goodearth Ltd, 2002 Données : www.indiareference.com 3a. Localisation des entreprises de machines-outils 3b. Localisation des entreprises de consultants en logiciels et d’un cadre de vie agréable pour les ingénieurs (fig. 1). Ainsi l’International Technologic Park à Whitefield est-il loin du centre-ville, au milieu des plantations d’eucalyptus et de cocotiers, et fait-il, à certains observateurs, l’effet d’une station spatiale au milieu de la campagne (fig. 2b). Ces parcs technologiques sont conçus pour être autosuffisants, et ont leur propre approvisionnement en eau, en électricité, certains même leur propre station sur satellite. Le gouvernement a identifié un IT Corridor, dans lequel se trouvent nombre d’entreprises de technologie de l’information. Ce corridor est en fait constitué de deux branches, l’une s’étendant le long d’Airport Road jusqu’à Whitefield, l’autre le long de Hosur Road jusqu’à Electronic City, en dehors de la ville. Les figures 3a et 3b montrent de tels regroupements : les entreprises de machines-outils sont surtout représentées le long d’un axe vers le NO en partant du centre, celles des consultants de logiciels vers le SE. Pourtant les activités liées à l’électronique et l’informatique ne sont pas aussi concentrées dans la ville que ce que pourrait le laisser entendre l’expression IT Corridor. connaissent un véritable succès, avec leurs appartements luxueux, leurs barrières de sécurité et leurs gardes, leurs propres piscines et clubs de sport, et parfois l’électricité 24 heures sur 24. Le centre de la ville a été bouleversé, surtout dans l’ancien cantonment. Richmond Town et Ashok Nagar y forment le cœur de la ville moderne et reflètent l’esprit énergique et cosmopolite de Silicon Plateau. Les deux rues phares de ce nouveau mode de vie sont Brigade Road, où avait ouvert le tout premier cybercafé indien en 1997, et MG Road (fig. 4). Ces rues regroupent des banques internationales, des pubs branchés, des centres commerciaux climatisés où sont présentes les plus grandes marques du monde, des multinationales du fast food comme Pizza Domino ou Kentucky Fried Chicken. On peut y croiser des jeunes indiennes en minijupe, des femmes mariées en jeans… 3. De l’inconvénient d’être une métropole dans un PVD Les employés de ces technologies de l’information, qui profitent d’un mode de vie particulièrement élevé pour l’Inde, vivent dans des quartiers adjacents à ces corridors : Indiranagar, Koramangala, Jayanagar en particulier (fig. 1). Ces banlieues sont très étendues et leur particularité, dans le contexte indien, est qu’elles sont constituées de maisons individuelles luxueuses. Le long des grands axes routiers qui les relient au centre-ville, comme Hosur Road ou Bannerghata Road, certaines formes immobilières C. Didelon Alors que Bangalore tend à être érigée en modèle de développement pour les autres villes indiennes, les manifestations de la pauvreté dans la ville mettent en lumière le problème de la concentration des politiques publiques sur la croissance et le confort du secteur de la haute technologie. Les populations pauvres souffrent du développement de la ville. L’accroissement rapide des prix de l’immobilier et du coût de la vie les a poussées, ainsi que celles qui disposent 38 Mappemonde 70 (2003.2) de revenus moyens, à chercher à habiter et à travailler plus loin. Les grands projets publics comme les complexes sportifs ou les flyover (autoroutes surélevées) conduisent à des démolitions et les populations pauvres, délogées par les travaux, sont réinstallées dans des espaces périphériques éloignés. Ces réalisations, qui sont surtout orientées vers le secteur de la haute technologie, sont effectuées par des 4. Avenue Road (Clarisse Didelon, avril 2001) travailleurs journaliers qui vivent dans les quartiers denses du centre ancien, très engorgés (fig. 4) et dans ceux chaussées ne sont dans un état correct que dans le quartier de la périphérie, où les infrastructures et les services sont de MG Road (fig. 5). Enfin, Bangalore n’a toujours pas nettement insuffisants. Ces quartiers abritent le secteur de d’aéroport international, bien que, depuis 2002, la compala petite industrie, qui fut un facteur essentiel de la croisgnie allemande Lufthansa y opère des vols directs avec sance de la ville ; près de 40 % de leurs habitants sont consiFrancfort sans passer par Bombay. dérés comme pauvres. Et, bien qu’elle passe pour en être dépourvue, la ville compte désormais de nombreux bidonLes parcs technologiques n’ont pas trop à souffrir de ces villes dans les zones moyennes et périphériques. problèmes d’infrastructure puisqu’ils disposent de leurs propres ressources et systèmes de communication. Mais les Infrastructures.— Bangalore fut longtemps la ville qui entreprises qui n’en font pas partie doivent pourvoir ellesavait la plus forte croissance d’Asie, ce qui constituait une mêmes à leurs besoins, ce qui conduit à réduire leurs source de fierté pour ses habitants. Mais aujourd’hui cette marges financières de manière significative. Dans ces circroissance, toujours rapide, est plutôt devenue un proconstances, les firmes de haute technologie doivent faire blème. L’infrastructure de la ville est dépassée. Les couface à l’élévation des coûts de gestion et la ville perd de ses pures d’électricité sont quotidiennes, même dans les attraits aux yeux des investisseurs. espaces résidentiels chics, et l’eau commence à manquer. La ville entre notamment en conflit avec l’État voisin du Bangalore dans les turbulences.— Sans de nouveaux grands Tamil Nadu pour la propriété de l’eau des rivières alors investissements en infrastructures, la croissance économique que la moitié de la population dépendrait des fontaines spectaculaire de Bangalore risque de n’être que transitoire : publiques. Les habitants doivent également faire face à une des compagnies insatisfaites pourraient chercher à s’installer augmentation sensible des loyers et le parc immobilier ailleurs. D’autres villes indiennes, du Sud notamment, viendevient inadéquat. Les transports publics sont largement nent concurrencer Bangalore sur son propre terrain : surtout insuffisants, ce qui conduit à l’augmentation du nombre de Chennai au Tamil Nadu et Hyderabad en Andhra Pradesh, véhicules, en particulier des deux et trois roues qui sont les au profit de laquelle, en 1998, Bangalore a perdu Microsoft. formes de transport les plus polluantes. En 1960, la ville L’avantage du faible coût du travail dont les entreprises de avait seulement 20 000 véhicules. Aujourd’hui, ils sont Bangalore pouvaient tirer profit disparaît peu à peu. La 1 300 000 alors que les autorités municipales elles-mêmes compagnie indienne Infosys aurait prospecté en Chine, au estiment la capacité du réseau viaire à 350 000. En conséPhilippines, au Costa Rica et aux Barbades afin de relocaquence, Bangalore doit faire face à de graves problèmes de liser ses activités, laissant seulement à Bangalore un centre circulation et l’état des routes se détériore rapidement. Les de coordination. Selon cette entreprise, la métropole aurait C. Didelon 39 Mappemonde 70 (2003.2) 5. MG Road (Clarisse Didelon, avril 2001) un délai d’environ 5 ans pour inverser la tendance, avant que les entreprises internationales ne se décident à quitter Bangalore. Néanmoins, pour beaucoup d’entreprises, Bangalore demeure le meilleur choix en Inde, en ce qui concerne la disponibilité d’une main-d’œuvre ayant les capacités adéquates et l’attractivité de la ville. Références biblographiques La croissance de Bangalore et son intégration dans les réseaux mondiaux des technologies de communication et d’information ont été spectaculaires et ont suscité beaucoup d’admiration dans le monde et en Inde. Pourtant Bangalore est victime de son succès et la qualité de vie s’y dégrade, surtout pour ceux qui n’appartiennent pas au monde des IT Workers, tandis que s’accroît sa dépendance à l’égard des entreprises étrangères. HEITZMAN James, 1999, « Corporate Strategy and Planning in the Science City. 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WETZLER Brad, 2000, «Boomgalore, India’s tech superpower is acting more like Silicon Valley every day». http://www.wired.com, 8 mars 2000. (1) HAL : Hindoustan Aeronotic Limited ; BHEL : Bharat Heavy Electrical Limited ; ITI : Indian Telephone Industrie ; BEL : Bharat Electronics Limited ; HMT : Hindoustan Machine Tools. Sites Internet consultés : www.bangaloreit.com ; www.grihrachna.com ; www.blrmp.com ; www.censusindia.net ; www.deccanherald.com ; http://travel.indiamart.com ; www.webindia.com ; www.bangalorenet.com ; www.nicelimited.com D’autres risques guettent encore la Silicon Valley indienne : le ralentissement économique aux États-Unis affecte les exportateurs de logiciels indiens, dont près de 70 % des revenus viennent de la demande du développement de logiciels par les compagnies américaines. Certes, le ralentissement incite ces entreprises étatsuniennes à sous-traiter encore d’avantage pour faire des économies ; mais un risque majeur pour Bangalore, et pour l’Inde en général, est d’être confiné à la sous-traitance : les entreprises indiennes sont encore trop engagées dans des services de routine, de programmation ordinaire et de maintenance pour l’exportation. Conclusion C. Didelon 40 Mappemonde 70 (2003.2)