Les cosmétiques naturels et biologiques
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Les cosmétiques naturels et biologiques
Les cosmétiques naturels et biologiques Fiche-conseil n°163 [mise à jour : novembre 2013] La cosmétique naturelle et bio est en plein boom. Après les pionniers, les grandes marques sont rapidement apparues sur ce marché. En quelques années, l’offre s’est diversifiée et les produits sont devenus plus accessibles. Mais comment distinguer un produit cosmétique à base d’ingrédients naturels d’un produit cosmétique dont seule l’image est verte ? En d’autres mots, comment repérer le greenwashing ? Et quelle différence entre un cosmétique naturel et un cosmétique biologique ? Des formules Les cosmétiques que l’on trouve couramment dans le commerce n’ont souvent que peu d’ingrédients réellement naturels ou bio. En effet, de nombreux composants de synthèse utilisés en cosmétologie sont issus de la chimie du pétrole. Non seulement, il s’agit d’une ressource non renouvelable, mais les procédés de fabrication sont souvent très polluants et les produits qui en résultent difficilement biodégradables. du conseil à l’action souvent remplacés dans les produits « sans parfums » par des huiles essentielles potentiellement allergisantes, dermocaustiques ou abortives. Méfiance aussi à propos de la mention « sans conservateurs ». Les conservateurs bien connus comme les parabens ou le phénoxyéthanol n’ont que peu d’alternatives efficaces. Les fabricants utilisent donc des conservateurs de synthèse moins médiatiques, mais sur lesquels nous avons moins de recul (par exemple les methylisothiazolinone et methylchloroisothiazolinone, très sensibilisants, ou les libérateurs de formaldéhyde potentiellement cancérigènes : DMDM hydantoin, Imidazolidinyl urea, 2-bromo-2-nitropropane-1,3-diol...). Une autre solution employée pour conserver les cosmétiques est d’ajouter au produit plus de 25 % d’alcool ou d’utiliser des huiles essentielles. Attention là aussi, l’alcool peut être asséchant et irritant pour les peaux sensibles et les huiles essentielles ne sont pas sans risques. Malheureusement, ces composants n’ont pas d’équivalent naturel, ou alors à des prix prohibitifs. Par exemple, seuls 10 % des tensioactifs (détergents présents dans les gels douches et shampoings par exemple) présents sur le marché sont fabriqués à partir d’une base naturelle. Les huiles et beurres végétaux sont de bons hydratants, protecteurs et émollients, mais leur prix est beaucoup plus élevé que les huiles minérales issues de la pétrochimie et leur production massive peut poser problème (pensons à l’huile de palme dont l’exploitation provoque une déforestation importante). De même, il est très difficile de trouver une alternative aux silicones et ammonium quaternaires utilisés dans les après-shampoings pour rendre les cheveux souples et soyeux. La question du remplacement des conservateurs de synthèse est tout aussi délicate. La jungle des labels C’est donc une mission quasi impossible pour l’industrie cosmétique de proposer à un prix abordable des produits de qualité, respectant les critères de la cosmétique classique (aspect, texture, conservation, odeur...) et composés uniquement d’ingrédients naturels. La tendance est de se focaliser sur quelques actifs et ingrédients d’origine naturelle tout en modifiant peu le reste de la formulation. Se fier à l’un ou l’autre label est un bon réflexe, mais là aussi il est difficile de s’y retrouver. Aucun label n’a les mêmes exigences (le taux de produits de synthèse peut dans certains cas être important, le pourcentage minimum d’ingrédients naturels ou bio varie, etc.), ni la même manière de présenter les choses. Par exemple l’eau, qui représente souvent la majeure partie du produit, peut entrer dans le calcul des ingrédients naturels pour certains labels mais pas pour d’autres, ce qui rend difficile la compréhension des pourcentages d’ingrédients naturels et bio indiqués sur l’étiquette et la comparaison entre produits certifiés. Sans danger ? Pour rassurer les consommateurs et attirer une clientèle plus exigeante, la mention « sans... » fleurit désormais sur tous les produits : « sans parfums », « sans conservateurs », « sans parabens », « sans phénoxyéthanol », « sans PEG », « sans silicone », « sans SLS », « sans sels d’aluminium », « sans propylène glycol », « sans huile minérale », « sans EDTA », « sans OGM »… En bref, prétendument « sans danger » ! Mais si nous nous intéressons à ce que les produits contiennent et non à ce qu’ils ne contiennent pas, il en va parfois tout autrement. Les femmes enceintes et les enfants, par exemple, devraient éviter les parfums de synthèse dont certains sont des perturbateurs endocriniens ou des reprotoxiques. Mais ils sont Actuellement, rien n’encadre les mentions « naturel » ou « sans... » dans la réglementation des cosmétiques. Ces indications ne nous apportent donc pas une information précise. Pire, elles peuvent nous induire en erreur ou être mensongères. La dénomination « Bio » est un cas particulier. Dès qu’il s’agit d’un produit alimentaire, sa définition est claire car elle est reprise dans un règlement européen. Le terme « biologique », ses dérivés ou diminutifs, sont légalement protégés. Pour les cosmétiques biologiques, il n’existe pas encore de réglementation européenne. La mention « bio » n’est donc pas encore protégée pour les cosmétiques et les cahiers des charges des labels existants sont issus d’associations privées. Pour en savoir plus voyez la fiche-conseil n°169 sur les labels pour cosmétiques. Le bon sens Au-delà de choisir un produit « naturel » ou labellisé et d’apprendre à décrypter les étiquettes, il peut être intéressant de nous interroger sur nos besoins. Nos armoires de salle de bains sont souvent remplies de produits peu utilisés, inutiles voire agressifs pour l’intégrité et la beauté de la peau et beaucoup d’entre eux sont polluants. Des réponses personnalisées à vos questions : 081 730 730 | [email protected] | www.ecoconso.be Commençons donc par faire un tri parmi tous ces produits pour n’en retenir que quelques-uns, soigneusement choisis pour leur qualité et leur non-toxicité. Privilégions les produits de composition simple et dont la liste des ingrédients est relativement compréhensible. Privilégions les ingrédients de base naturels. Les huiles végétales pour nourrir et préserver l’hydratation de la peau, le vinaigre de cidre dilué pour démêler les cheveux, l’œuf pour désincruster le visage, les infusions de plantes pour leurs effets apaisants ou toniques sont quelques-unes des alternatives simples, économiques, écologiques et efficaces qui suffisent pour la plupart des besoins. Surtout, respectons notre peau en évitant de l’agresser trop souvent avec des produits trop décapants. Enfin, n’oublions pas que pour avoir une belle peau le plus important reste de manger varié et équilibré, bien dormir, limiter le stress et l’exposition au soleil et s’aérer ! En savoir plus ēē La vérité sur les cosmétiques : www.laveritesurlescosmetiques.com ēē La vérité sur les cosmétiques naturels, Rita Stiens, Leduc Éditions ēē L’observatoire des cosmétiques : www.observatoiredescosmetiques.com ēē Les cosmétiques biologiques à la loupe « Entrez dans l’univers des controverses actuelles, des labels et de la réglementation » : www.agrobiosciences.org (PDF) Des recettes de cosmétiques maison : ēē Potion et chaudron, blog collectif de cosmétiques maison : http://potionchaudron.canalblog.com ēē Raffa le grand ménage, section hygiène corporelle : http://raffa.grandmenage.info ēē Créez vos cosmétiques bio, Sylvie Hampikian, éditions Terre Vivante Fiches-conseils : ēē n°120 : L’étiquetage des cosmétiques - généralités ēē n°121 : Les crèmes hydratantes et anti-rides ēē n°122 : Petit lexique des cosmétiques pour le soin de la peau ēē n°169 : Les labels pour cosmétiques. Brochures : ēē Les étiquettes sans prise de tête. Section cosmétiques ___________________________________________ Cette publication est mise à disposition sous un contrat Creative Commons du conseil à l’action Des réponses personnalisées à vos questions : 081 730 730 | [email protected] www.ecoconso.be