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DIRECTION ETUDES, PROXIMITÉ ET DÉVELOPPEMENT DU COMMERCE ET DES TERRITOIRES NOTE DU 17/06/2015
Amélioration de la desserte en transport en commun de la zone d’activité aéroportuaire de Mérignac depuis Bordeaux Centre et vers le réseau ferroviaire. Concertation publique Contribution de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux I.
L’aéroportdeBordeauxMérignac,unéquipementmétropolitain
structurant
Situé à l’ouest de l’agglomération bordelaise, à 10 km du centre‐ville de Bordeaux, avec un accès immédiat à la rocade et la route européenne 5, l’Aéroport de Bordeaux Mérignac est une infrastructure essentielle au développement économique de la métropole bordelaise, de la région Aquitaine et du sud de la région Poitou‐Charentes et probablement à terme de la future Région Aquitaine – Limousin ‐ Poitou‐Charentes. En 2014, l’Aéroport de Bordeaux‐Mérignac se classe 6ème aéroport français (hors aéroports de Paris) et 75ème au niveau européen (Source : ACI Europe). Son nombre de passagers en constante progression a augmenté de 36% entre 2010 et 2014, soit une croissance nettement supérieure à la moyenne du trafic passager national et européen. Chaque année, plus de 4 millions de passagers1 transitent par l’aéroport de Bordeaux Mérignac, plus de 24 000 tonnes de fret sont transportées via cette plateforme. Ainsi, avec plus des 2/3 du trafic régional l’aéroport de Bordeaux est la première porte d’entrée aérienne de la Région Aquitaine. D’ici 2017, dans l'hypothèse d'une croissance économique normale, l’aéroport affiche une augmentation de ces destinations régulières (avec + 16 nouvelles dessertes en 2014 et + 13 nouvelles dessertes en 2015). Quant à la part du trafic international, elle a connu une croissance régulière depuis ces dix dernières années, pour passer de 18% en 2000 à 38% aujourd’hui. Cette tendance s’est accentuée depuis 2010, avec l’ouverture du hall Billi et le développement des nombreuses lignes low cost, qui sont les principaux facteurs de la dynamique de cet équipement. Ainsi, avec un trafic passager en constante progression depuis ces dernières années il apparaît aujourd’hui comme un aéroport majeur au niveau national. Mais l’aéroport de Bordeaux Mérignac n’est pas seulement un équipement structurant du territoire, c’est un véritable moteur du développement économique local qui accueille sur sa plateforme de nombreux établissements liés à 1
Chiffres ADBM 2015 1
son fonctionnement ou qui bénéficient des opportunités d’utilisation qu’il propose. Ainsi, 85 établissements étaient présents sur la plateforme en 2014 et employaient plus de 8 199 personnes. En 2015, la CCI Aquitaine a évalué l’impact économique de la plate‐forme2 à 6,176 milliards d’euros, soit une progression de 117% par rapport à la précédente évaluation sur la base des données de l’année 2012. En termes d’impact direct, 635 millions d’euros sont injectés par les entreprises et administrations dans la région sous forme de masse salariale, de fiscalité et de dépenses de consommation et d’investissement. Les retombées économiques indirectes, liées aux dépenses des passagers non résidents sur la zone d’influence de l’aéroport sont de 643 millions d’euros dont 148 190 410 € pour les passagers low cost. Enfin, l’impact induit qui quantifie le rôle d’entraînement dans l’économie régionale joué par les flux monétaires issus de l’impact direct et indirect est estimé à 4 898 millions d’euros €. Aussi, de part son impact direct et indirect sur l’économie locale et régionale, l’intégration de cet équipement structurant dans le territoire et sa desserte sont à prendre en considération. D’autant plus que dans le cadre de son Plan d’orientation stratégique 2013 ‐ 2018 l’aéroport a clairement inscrit son ambition de renforcer son positionnement de grande plate‐forme régionale et de le faire évoluer à la hauteur d’un aéroport européen de premier plan et ceci dans un contexte de nécessaire adaptation de son offre pour faire face aux impacts, en matière d’activité commerciale, de la mise en service de la ligne à grande vitesse Sud Europe en 2017. Aussi, on peut aisément constater que l’accessibilité de l’aéroport de Bordeaux Mérignac, mais également de l’ensemble de la zone économique aéroportuaire est bien en dessous des standards des aéroports nationaux de même taille, notamment si on considère ce secteur comme une zone à fort enjeu métropolitain. Si on compare la desserte en transport en commun d’aéroports millionnaires français tels que Strasbourg, Lyon St Exupéry ou Toulouse Blagnac, on note des dessertes directes sans rupture de charge de moins de trente minutes. Pour ce qui concerne les aéroports européens de taille comparable à celui de Bordeaux Mérignac, il existe des liaisons en TC en direction de la gare centrale d’environ 30 minutes (Porto, Pise, Valencia et Newcastle Airport). II. La zone aéroportuaire: un secteur métropolitain dynamique, attractif et
générateurdeflux
Principal pôle économique de la Métropole, le secteur ouest de l’agglomération structuré autour de la plate‐forme aéroportuaire et les entreprises de la filière Aéronautique, Défense et Spatial (ASD) en cours de regroupement au sein de l’Aéroparc connaît une dynamique de croissance importante et constitue un puissant générateur de flux de déplacements. Cette zone génère un trafic journalier de 21 400 véhicules environ3 dont 1. 414 (soit 6.6%) aux heures de pointe et l’évolution des trafics observée ne fait qu’accentuer cette tendance. Dans son étude intitulée « Principes d’interconnexion des réseaux de transports en commun de l’agglomération bordelaise 4» l’A’URBA a mis en évidence l’importance des flux de déplacement domicile travail du secteur Mérignac Pessac Extra rocade et a mis en exergue la nécessité d’interconnecter les pôles d’attractivité d’échelle métropolitaine, dont fait partie la zone aéroportuaire : « Il s’agit de secteurs qui, d’une part, contiennent des pôles attracteurs de déplacement 2
Evalué selon la méthode de l’ACI Europe ‐ Source CCI Aquitaine Source : CUB‐ Direction des études et de la Stratégie de déplacement 4
Etude A’urba ‐ 2014 3
2
provenant de territoires très variés et éloignés et qui, d’autre part, génèrent de très nombreux flux internes face auxquels l’offre actuelle est mal adaptée. » Ainsi, une grande partie de ces déplacements se fait par la voie routière en raison de la faiblesse de la desserte du secteur en transports en commun, ce qui conduit aujourd’hui à une saturation des aménagements viaires. III. Lesaméliorationsd’infrastructurescourtterme(2015)
Bordeaux Métropole s’est donc engagé à améliorer, dans le courant de l’année 2015, la desserte routière dans le grand secteur aéroportuaire, en modifiant le fonctionnement des deux principaux échangeurs d’entrée de zone, ceux de l’avenue René Cassin et de la rue de l’Argonne. Les travaux doivent se dérouler durant l’été 2015. Toutefois, ces aménagements à court terme ne constituent pas une réponse satisfaisante sur la problématique de desserte routière de la zone aéroportuaire, notamment eus égard aux nombreux projets d’aménagements déjà engagés dans le cadre de l’Aéroparc (Site Air’Innov de Thalès ‐ Dassault Falcon Service), le projet de 45ème parallèle, soit autant de projets qui à terme vont générer une augmentation significative, voir un doublement des flux sur la zone. Aussi, la CCI de Bordeaux, éclairée par les travaux menés par la Commission infrastructure, se félicite qu’une analyse prospective du réseau de desserte de la zone d’emploi du secteur aéroportuaire soit menée dès l’été 2015 (par Transitec), et ce, de manière concomitante avec la concertation sur la desserte en TC déjà lancée à ce jour ; afin d’éviter tout engorgement qui pourrait constituer une véritable menace d’un point de vue économique pour la métropole et un frein à sa dynamique d’attractivité. La CCI de Bordeaux demande que des décisions soient prises dès le 4ème trimestre 2015 pour des aménagements des principaux accès de l’aéroport à réaliser dès 2016. IV. Lesaméliorationsdeladesserteentransportsencommun
Afin de répondre aux enjeux affichés par Bordeaux Métropole dans les éléments de cette concertation visant à améliorer la desserte en transport en commun de la zone d'activité aéroportuaire de Mérignac depuis Bordeaux centre et vers le réseau ferroviaire, « au regard des enjeux majeurs attachés à la zone d’activité aéroportuaire de Mérignac évoqués précédemment en termes d’attractivité, de rayonnement national et international, de compétitivité, d’emploi, de développement urbain » et comme le prévoient les modalités de concertation, la CCI de Bordeaux préconise : Pour répondre à l’objectif n° 1 : liaison aéroport Mérignac Soleil Bordeaux centre ‐ Le mode tramway voie double entre l’aéroport et la station de tramway ligne A « Quatre chemins » (scénario 1.1), qui est une prolongation logique de la ligne A du tramway voie double. En effet, ce parti d’aménagement a l’avantage de ne présenter aucune rupture de charge qui est un critère discriminant pour les voyageurs de l’aérien. De plus, outre les aspects capacitaires des rames, le confort, la régularité et la garantie du temps de parcours, l’effet positif de l’image du tramway, l’emprise moindre de cette solution au regard d’un BHNS (en alignement droit < à 6 m.)5, … Ce mode offre à terme la possibilité d’un raccordement à la ligne C au niveau de la porte de Bourgogne ; d’où la simplification du parcours pour les passagers/usagers qui veulent prolonger jusqu’à la gare Saint Jean. 5
Fiche n°12 Tramway et BHNS en France – CERTU‐ Novembre 2009 3
Ce choix stratégique permettra de positionner l’aéroportuaire au niveau des standards nationaux et européens en matière de liaison TCSP avec la ville centre. Néanmoins, des arrêts seront à prévoir dans la zone hôtelière / économique et en entrée de zone aéroportuaire en raison de la présence du CRNA, du 45ème parallèle et des entreprises du fret. Pour répondre à l’objectif n°2 : liaison aéroport ‐ réseau ferroviaire, la Cci de Bordeaux préconise parmi les trois partis d’aménagement proposés : ‐
La liaison bus entre l’aéroport et la gare de Pessac Alouette France par la rocade (scénario 2.2) Cette connexion de la zone aéroportuaire au Pole d’Echange Multimodal (PEM) de Pessac Alouette en BHNS présente plusieurs avantages dont la rapidité de sa mise en œuvre pour la solution rocade, son adéquation avec les besoins de déplacement et d’interconnexion des réseaux (tram B, liaison Sud vers Arcachon,…), les multiples possibilités de liaison avec les dessertes TER existantes, un temps de parcours en direction de la gare performant et il constitue le premier maillon d’une liaison beaucoup plus étendue mettant en relation de grandes zones d’emplois métropolitaines situées au sud de Pessac Bersol et au nord vers l’Aéroparc. Pour répondre à l’objectif n°3 : Restructuration des bus La CCI de Bordeaux attire l’attention sur le risque que représente l’inversion de terminus des Lianes 1 (aéroport‐ Quinconces) et Liane16 (Mérignac Les Pins – gare Saint Jean), pour la viabilité économique de la navette 30’DIRECTE qui pourrait être impactée. Pour répondre à l’objectif n°4 : Modes doux La CCI de Bordeaux soutient le développement des modes de déplacements doux, notamment dans le cadre des actions menées au sein du Club de la mobilité qu’elle co‐anime avec l’ADEME et Bordeaux Métropole. Le Plan de Déplacement Inter‐Entreprises en cours d’étude sur l’AEROPARC, piloté par Bordeaux Technowest et réunissant l’aéroport de Bordeaux, les entreprises aéronautiques et la base aérienne 106, confirme l’usage prédominant de la voiture en mode individuel. Néanmoins, on constate des alternatives de mobilité bien encrées dans la culture de certaines entreprises, avec une utilisation régulière du vélo non‐négligeable et une utilisation importante du vélo en mode alternatif. Les entreprises et leurs salariés sont globalement en attente d’alternatives pour améliorer le report modal de la voiture solo. Les entreprises sont prêtes à mener des opérations de communication et d’incitation auprès de leurs salariés dès lors qu’un certain nombre de mesures et d’aménagements garantissent l’accessibilité et la sécurité des piétons et cyclistes sur leurs trajets. En effet, la qualité des aménagements cyclables étant hétérogène sur la zone, l’accessibilité cyclable des salariés est variable selon les entreprises. Ainsi, la CCI de Bordeaux souligne la nécessité d’améliorer les conditions d’accessibilité et de cheminement dans la zone d’activités, en sachant que l’absence de pistes ou bandes cyclables est souvent citée comme un des freins d’usage à la pratique du vélo et la qualité médiocre des cheminements piéton est dissuasif pour l’usage du réseau de bus. Enfin, le passage supérieur sur la rocade serait l’occasion de réaliser des aménagements cyclables et piétons en site propre et de développer une connexion en mode doux sécurisée entre les zones intra et extra‐rocade, particulièrement insuffisante dans ce secteur. Toutefois, la CCI de Bordeaux insiste sur la priorité qui doit être donnée à l’amélioration de l’accessibilité routière de l’aéroport, compte tenu du poids très prédominant de la part de véhicules particuliers, et de la grande dispersion des origines / destinations de ces flux routiers. 4