Complications graves du diabète en réanimation
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Complications graves du diabète en réanimation
Complications graves du diabète en Réanimation ALOPH VALERIE DESC AGEN DECEMBRE 2007 Plan ► Rappels : Classification Hormones en jeu Physiopathologie ► Hypoglycémie ► Acidocétose ► Sd d’hyperglycémie hyperosmolaire ► Acidose lactique Classification ► Diabète type I: ►enfant, adulte jeune le plus souvent. ►Amaigrissement (catabolisme lipido-protéique) ►Polyuro-polydypsie, énurésie => B.U. ►destruction auto-immune des cellules ß du pancréas. ►carence absolue ou relative en insuline. Insulinémie basse. ►complications à long terme liées à l ’hyperglycémie chronique. ►complication aigües. Hypoglycémie Acidocétose diabétique ►Traitement: Insuline SC. Classification ► Diabète type II: ►Résistance à l ’insuline. Insulinémie élevée ►Le plus souvent 40 ans, surcharge pondérale, sédentaire ►maturity onset diabetes of youth MODY (adolescent) ►Complications liées à l ’hyperglycémie chronique ►Complication aigue : Acidose lactique (biguanides) ,Coma hyperosmolaire ►Traitement: Augmentation de l’ insulinémie (insuline, sulfamides) Restriction calorique, exercice physique Antidiabétiques oraux (biguanides,glitazone) Traitement de la cause (Obésité, hypercortissisme, sepsis, hyperthyroïdie, Anticorps anti insuline ou récepteurs à l ’insuline) Report of the committee on the classification an diagnostic criteria of diabete mellitus, Japan Diabetes Society Diab. Res. Clin. Pract. 2002 Hormones en jeu : ► Insuline: ► Incorporation de glucose par les hépatocytes, les myocytes et les adipocytes. ► Stockage d ’AGL par les adipocytes ► Inhibition de la néoglucogénèse et de la glycolyse ► Activation de la glycogénogenése ► Les cellules myocardiques ont d ’autres substrats ► Les cellules nerveuses se passent d ’insuline ► Glucagon: ► Catécholamines et cortisol: ► Augmente la production hépatique de corps cétoniques ► Induit la néoglucogénèse et la glycolyse ► Production augmentée par le stress, la déshydratation, l ’acidose ► Augmente la libération des AGL et la glycogènolyse ► Objectif d’apporter du glucose au cerveau Insuline / Cerveau ► Cellules cérébrales sont spontanément perméables au glucose, même en l ’absence d ’insuline => D ’où l ’absence de comas dans la phase initiale de l ’acidocétose ► Ne peuvent utiliser que le sucre comme substrat énergétique => D ’où la présentation essentiellement neurologique de l ’hypoglycémie insulinopénie Glc Glycogène Glucose insuline AA, glycérol TG G6P AG Pyruvate TG Acétyl CoA CORPS CETONIQUE Acétoacétate => ßHB, Acétone Lactate CO2 KREBS O2 H+ Phosphorylation oxydative => 38 ATP/Glc => 146 ATP/AG Diabète ► Carence en insuline (production/récepteurs) Ý Ý Utilisation cellulaire du Glc => hyperglycémie ►Mobilisation des corps gras => transformation hépatique en cholestérol => athérogénèse ►Catabolisme protidique=> amaigrissement ►Ý ► Symptomatologie ►Glycosurie par dépassement du seuil rénal du Glc (9,9 mmol/L) ►Déshydratation Intracellulaire par hyperosmolarité extracellulaire (hyperglycémie) Extracellulaire par polyurie osmotique Polyuro-polydipsie Hypertonie plasmatique Déshydratation IC + HYPONATREMIE Déshydratation EC hypernatrémie EMC Anesthésie reanimation EMC Anesthésie reanimation Hypoglycémie ► ► ► DEFINITION : glycémie < 0,6 g/L (3,3 mmol/L) glycosurie = 0 cétonurie de jeûne Sensibilité variable selon les individus CLINIQUE : A évoquer devant tout malaise chez le diabétique Sueurs , troubles neurologiques , mort subite Hypoglycémie sous insuline: favorisés par l ’intensification du traitement causes: surdosage en insuline, lipodystrophies apport alimentaire insuffisant effort physique (immédiate ou retardée) Hypoglycémie sous sulfamides: jeûne association médicamenteuses insuffisance rénale ou hépatique alcool Potentialisation de l ’effet hypoglycémiant: Aspirine, AINS, fibrates, sulfamides, AVK Insuline ► Masquage des signes d ’hypoglycémie ß bloquants Traitement ► Conscient => resucrage per os avec hydrates de carbone ► Troubles de la conscience si G30% (30 -50 ml ) IVD => relais per os + HGT sulfamides : G30% IVD=> G10% en relais + HGT Si inefficace => Glucagon 1 mg S/C (si réserve hépatique en glycogene) à répéter au bout d’ un ¼ h si nécessaire ► Bilan étiologique ACIDOCETOSE DIABETIQUE ► Critères diagnostiques : -acidose métabolique -trou anionique élevé - hyperglycémie -lactates bas +++ -cétonémie, cétonurie ACIDOCETOSE DIABETIQUE ► Mode de révélation chez l ’enfant ou l ’adolescent ► Augmentation des besoins en insuline ►Sepsis (infection urinaire) ►Traumatisme, choc,... ►post opératoire, grossesse ►IDM, ► Diminution ►Erreur, des apports en insuline changement de protocole,… ►Fugue, refus de la maladie ►Biodisponibilité ACIDOCETOSE DIABETIQUE ► déficit en insuline / excès de glucagon ►Trouble de la captation du glucose par les cellules insulinodépendantes => Hyperglycémie, hyperosmolarité ►Activation des hormones de contre régulation :glucagon –catécholamines –cortisol –hormone de croissance ►Production hépatique de corps cétoniques (CS) par production d ‘AGL : Acétone éliminée par voie respiratoire ß hydroxybutyrate+ acétoacétate => Acidose métabolique ►Baisse de la consommation périphérique de ces CS car leur transformation en Acetyl CoA est régulée par l ’insuline. Diagnostic positif (I) ► Phase de cétose simple : ► Phase d’acidocétose Sd polyuropolydipsique + crampes nocturnes + troubles visuels Douleurs abdominales ; nausées ; anorexie Haleine caractéristique Dyspnée de Kussmaul Troubles de la conscience :10% de coma (coma calme ,flasque , aréflexie , pas de signe de localisation ) Signes digestifs : « tableau pseudochirurgical» ++ enfant ; lésions de type Mallory –Weiss Déshydratation :patient rarement anurique car diurèse osmotique Hypothermie favorisée par acidose et vasoplégie Diagnostic positif (II) ► Hyperglycémie ► Glycosurie à la bandelette +Cétonurie à la bandelette (Keto-diabur + sensible ) ► Dosage du B-hydroxybutyrate (normale <0.5 mmol/l ) ► Acidose métabolique à trou anionique élevé > 20 mmol/L ►TA = ( Na+ ) - ( Cl- + HCO3- ) ►Trou anionique = indosé anionique = protéines ►Augmenté en cas d ’apport d ’acide (X-COO- + H+) Acidocétose (diabétique, alcoolique, jeûne) Acidose lactique Insuffisance rénale aiguë sévère Intoxications (éthylène glycol, méthanol, paraldéhyde) Autres anomalies : ► Hyperleucocytose à PNN : liée à la déshydratation ► Fausses hyponatrémies sur dilution par transfert d’eau du secteur intracellulaire vers extracellulaire ► Hyperphosphorémie secondaire à l ‘ insulinopénie ► Troubles du bilan hépatique : transaminases et cpk élevées ► Augmentation de l’amylasémie et lipasémie svt en dehors de pancréatite aigue TRAITEMENT ► Insuline: forte ou faible doses ? ► Réhydratation: risque d ’œdème cérébral ► L ’acidose métabolique: c ’est grave ? ► Traitement de la cause ... Insuline, fortes doses ? ► 1970: Fortes doses = 20 à 100 U/H ► 1990: Fortes doses = 10 unités/heures ► Justificatif: ►Contrôler rapidement l ’hyperglycémie pour interrompre la déshydratation ►Nécessité de bloquer la glucogenèse hépatique ►Nécessité de bloquer la lipolyse et la cétogénèse pour tamponner l ’acidose Insuline, faibles doses ? ►Mortalité globale des acidocétoses sévères = 10% Enfants, 2%: œdème cérébral (mortalité 70%) Sujet âgé,20%: infection, complications cardiopulmonaires ►La ►De ►L baisse de la glycémie s ’explique par: Ý Production hépatique de glucose Utilisation périphérique du glucose grâce à l ’insuline: 22% Glycosurie persistante: 15% faibles dose d ’insuline suffisent: à bloquer la lipolyse à 100% (1 U/heure) la production hépatique de glucose de 50% (1 U/H) la production hépatique de glucose de 90% (2 U/H) ’augmentation des dose ne corrige donc pas plus vite la glycémie ►Les fortes doses majorent les risques d ’hypokalièmie Réhydratation classique ► Hypotension => remplissage ►1000 mL de NaCl 9 ‰ en quelques minutes (US) ►500 mL de macromolécule (F) ► Pas d ’hypotension =>réhydratation ►1000 mL de NaCL 9 ‰ en 1 heure ►Compensation de la diurèse par sérum salé (iono U) ►50% de la perte d ’eau en 12 heures (500 mL/H) ►Apport de G5% quand la glycémie < 2,5 g/L ► Apport de K+ si normo ou hypokaliémie ► Ca et Mg2+ selon les résultats biochimiques Œdème cérébral: iatrogène ? ► Mahoney,Pediatric Neurol 21; 721-727, 1999 ►Etude rétrospective, 153 enfants / 12 ans ►9 engagements cérébraux / 153 patients. Mortalité 5 / 9. ►Dg: clinique, scanner, anapath … ►Critères prédictifs: Sévérité de l ’acidocétose ► Acidose métabolique, hyperglycémie ► Hypocapnie (hyperventilation compensatrice) Intensité de la réhydratation ► Réhydratation heure) initiale (73 ml/kg VS 36 ml/kg les 4 premières ►Discussion: Hypocapnie => vasoconstriction => ischémie cérébrale Réhydratation trop intense => œdème cérébral Pas de variation osmotique retrouvée (natrémie corrigée ...) Oedeme cérébral avant réhydratation chez l ’enfant … (5%) Glaser ;NEJM 2001 Stratégie ► Insuline : 5 UI/heure à la SE sans bolus ► Sérum physiologique ► Si pH<7,10 … discuter les bicarbonates ► Monitorage de la glycémie horaire ► But: diminution de 0,5 g/H maximum ► 1000 mL en 1H -1000 mL par 3 - 4 heures ► 1000 mL par 6 - 12 H pendant 12 H ► KCl ou PdiK 2 à 3 g/L sauf si hyperkaliémie ► Monitorage Na/K plasmatique +++ ► Osmolarité mesurée ou calculée ►4 pendant 12 H effets délétères des bicarbonates: Acidose intracellulaire paradoxale (CO2) Majore le risque d ’hypokaliémie Surcharge sodée, oedeme cérébral Conférence de consensus SFAR 1999 Coma hyper osmolaire Hyperglycemic Hyperosmolar Nonketonic Coma (HHNC) ►Complication du diabète non insulinodépendant ►L ’hyperglycémie est liée à une résistance périphérique à l ’insuline ou à une carence relative ►Pas d ’acidocétose car il y a suffisamment d ’insuline pour ne pas déclencher la lipolyse (utilisation de Glc) ►Déshydratation par hyperosmolarité ►Facteur surajouté Un patient conscient avec accès libre à l ’eau ne fait pas un comas hyperosmolaire limitation de l ’accès à l ’eau +++ moins de sensation de soif +++ chez les survivant de HHN Mc Kenna, Diabetologia 42; 534-538, 1999 ► Clinique: SHH, diagnostic installation insidueuse et progressive ►Déshydratation sévère => hypotension, choc ►Polyurie -polydipsie ►Coma, convulsions, signe de localisation ► Biologique: ►Déshydratation globale, glycosurie +++, cétonurie ►Hyperosmolarité >300 MOSMOL/L, hyperglycémie sans cétose + hypernatrémie calcul de natrémie corrigée (formule de Katz : Na c+ = Na + (gly x 0.3 ) (pertes hydriques > pertes sodées en raison de la glycosurie + Ý apports hydriques) ►Pas d ’acidose métabolique classiquement ►Trou anionique normal ou modérément élevé SHH , traitement ► Bilan étiologique: Scanner d ’indication large (Facteur déclenchant +++) ► Assez proche de l ’acidocétose ►Restaurer en priorité la volémie avec correction du déficit sodé et désordres hydroélectrolytiques : 1 à 2 L en 1 à 2h de sérum salé isotonique ( ne pas dépasser une baisse de + de 5 mosmol/h car risque neurologique ) Snyder, Ann Int Med 107; 309-319; 1987 ► 162 sujets de plus de 60 ans, Natrémie > 148 mmol/L ► Mortalité corrélée à la vitesse de réhydratation SHH, traitement ►Apports d ’insuline pour: couvrir l ’insulinorésistance Diminuer progressivement l ’hyperosmolarité : IVSE :bolus de 5 à 10 UI puis relais 5ui /H .Si dextro < 15 mmol/L baisser le debit + sérum glucosé ►Monitorage +++ (glycémie, natrémie, osmolarité ►Traitement étiologique +++) Acidose lactique ► Cause fréquente d’acidose à trou anionique élevé ► 2 mécanismes : Hyperlactatémie indépendante du diabete Acidose lactique secondaire aux biguanides ► Fréquence = 0,024/1000 patients /an ► Mécanismes peu connus (blocage de la glycogénogenese ) ► Pronostic très mauvais :mortalité entre 30 et 50 % Acidose lactique (2) ► Situations à risque : Prolongation de la demi-vie du medicament liée à une IRC ,insuffisance cardiaque et hépatocellulaire ,injection de produit iodé Troubles de l’extraction hépatique des lactates ,OH aigu ou chronique Production exagérée de lactates : affections respiratoires ,choc ,…. Acidose lactique : traitement ► Prise en charge de la cause ► Préservation ou restauration de l’ état hémodynamique ► Alcalinisation : si ph< 7 Cooper et Co :l’apport de bicarbonate de sodium n’améliore pas l’hémodynamique et le pronostic des patients ( Ann Intern Med 1990 :112; 492-8 ) Dichloroacétate ► EER si anurie ► Conference de consens Conclusions ► Diabète :caractérisé par ses complications mais aussi par ses urgences métaboliques ► Pronostic peut étre défavorable ► Oedème cérébral ► Importance de la prévention et information ► Complications liées au traitement (mucormycose ,tvp ) Chiasson JL, CNAJ, 2003