Le dortoir des Bénédictins
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Le dortoir des Bénédictins
Cahier Local 02 LE BIEN PUBLIC DIJON Mercredi 15 juillet 2015 PATRIMOINE. Découvrez l’histoire du musée archéologique de Dijon avec le CAUE. Le dortoir des Bénédictins Une exposition sur les scènes du quotidien en Gaule romaine est à découvrir. Photo CAUE Chaque jour, retrouvez no tre page du Conseil d’archi tecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) de Dijon. Ce mercredi, entrez au musée archéologique. S ouvenez-vous, l’an dernier, nous parlions de la cathédrale Saint-Béni- gne, et surtout de sa crypte, comme d’un monument clé de l’histoire de l’architecture religieuse. En effet, c’est à Saint-Bénigne que Guillaume de Volpiano choisit d’enrichir le vocabulaire des églises, de faire évoluer l’église romane, sanctuaire pour l’expérience christique, en un Un moment de détente « Nous aimons bien venir dans le jardin du parc, entre amis. Il n’y a pas trop de monde et l’endroit est vraiment convivial en plus d’être très joli », expliquent Loïc, Marie et Benjamin, lycéens. lieu de célébration et d’opulence. La réforme monastique d’inspiration clunisienne prône des abbayes plus grandes, la circulation aidant à la méditation, et préfère les jardins aux chapelles obscures. Voilà pourquoi le musée archéologique, ancien dortoir des Bénédictins, se dresse sur ce qui fut un des plus vastes domaines arborés de Dijon. La large pièce, dépouillée et austère, se compose de trois nefs sur 56 m de long. La décoration n’a, évidemment, rien de nécessaire, le sommeil des moines ne devant pas être perturbé. La finesse des piliers octogonaux évacue toute impression de lourdeur : la pièce est sobre, certes, mais légère. Dix travées voûtées d’ogives constituent l’unique ornement du lieu. Les visiteurs les plus rêveurs y verront des rangées de palmiers, bien que la fraîcheur du grand espace n’inspire guère l’exotisme. L’ingénieux moine Jehan de Grandvilliers muni l’endroit d’un chauffoir, prévenant les habitants des froids et douloureux hivers. Immense représentation du calvaire En 1662, le bâtiment a connu une transformation radicale, sous l’égide des Bénéd i c t i n s d e S a i n t - M a u r, envoyés à Saint-Bénigne. Le dortoir, qui hier reposait en terre, fut alors surélevé d’un étage, dégageant au rez-dechaussée l’espace suffisant pour un réfectoire. La collection du musée archéologique a trouvé sous ces trois nefs une place parfaite. Dans quelques jours, nous parlerons du puits de Moïse, socle d’une immense représentation du Calvaire, réalisé par la main de maître de Claus Sluter. Le buste du Christ, qui surmontait le socle, figure aujourd’hui au musée ar- SON AVIS CHRISTIAN VERNOU Conservateur « Heureux de travailler ici » «J e suis très heureux de travailler ici, d’abord parce qu’il n’est pas fréquent qu’un musée soit entièrement consacré à l’archéologie. Ensuite, je suis très sensible à la superposition des siècles dans ce bâtiment : XI e , XIII e et XVII e , tout cela cohabite pour le plus grand plaisir de l’œil. » chéologique. En ce moment, une exposition temporaire intitulée “Pax Romana, scènes du quotidien en Gaule romaine”, est à découvrir.