Septembre 1942 Torche enflamme la Sicile
Transcription
Septembre 1942 Torche enflamme la Sicile
Septembre 1942 1 – La guerre en Méditerranée Torche enflamme la Sicile 1er septembre Harcèlement Nord de la Mer Egée – Un convoi de caboteurs allant de Volos à Salonique, escorté par le destroyer italien Strale et les MAS-530, 533 et 574, est attaqué par des Mustang NA-73 et NA-92FGA de la 13e EC française. Un caboteur est coulé par les bombes de 250 livres des NA-73 et le Strale est sévèrement endommagé par les canons de 40 mm “S” des NA-92FGA. Les états d’âme de l’Italie – La discorde chez l’ennemi Rome – Mussolini rencontre au palais du Quirinal les officiers commandant les trois armes pour étudier la situation stratégique. Le haut commandement italien est divisé entre ceux qui, comme Mussolini, pensent que le principal effort allié se portera sur les Balkans ou sur la côte est de l’Italie du Sud, et ceux qui s’attendent à des débarquements simultanés en Sicile et en Sardaigne, pour “grimper l’échelle” vers la Corse. « Quoi qu’il en soit, avertit le général Fougier, chef d’état-major de la Regia Aeronautica, chacun ici doit être conscient que depuis des semaines, nos forces aériennes subissent quotidiennement de lourdes pertes au-dessus de la Sicile, de la Sardaigne et de l’Italie du Sud, et ces pertes atteignent un niveau insupportable ! » Au cours de cette même réunion, décision est prise de ne pas donner dans l’immédiat de successeur à Carlo Scorza (dont la disparition a beaucoup étonné, même si elle n'a pas chagriné grand monde). Son ci-devant subordonné, le général de division i.g.s. (con incarichi di grado superiore) Giacomo Carboni, commandant du VIIe Corps d’Armée, fera fonction de gouverneur militaire de la Corse jusqu’à nouvel ordre. 2 septembre Pilonnage Sicile – Les ports et les aérodromes de l’île sont assaillis, comme tous les jours, par plusieurs vagues de bombardiers alliés. La Regia Aeronautica est pratiquement absente du ciel et les seules pertes sont dues à la DCA (deux DB-73 français et un B-25 de l’USAAF, plus deux P40 américains abattus lors d’un mitraillage). À Palerme, le croiseur Ulpio Traiano, en construction mais pas encore lancé, est détruit sur cale par un bombardement aérien. Le petit mouilleur de mines Buccari, à quai, est coulé. Harcèlement Mer Egée – Le destroyer italien Strale, endommagé la veille par des Mustang français, est coulé par les Bristol Beaumont du Sqn 16 (SAAF) alors qu’il tente de rentrer à Volos. 3 septembre Harcèlement Grèce – Les terrains et installations militaires de la région d’Athènes sont à nouveau attaqués par la Force Aérienne de Mer Egée, qui perd quatre chasseurs et sept bombardiers (trois DB73 français, deux Beaumont de la RAF et deux Maryland grecs), en échange de quatre chasseurs allemands et un italien. Mais le gros radar Freya installé dans les montagnes entre Athènes et Thèbes, qui avait échappé à de précédentes attaques, est finalement détruit. Intoxication – Conséquences de Mincemeat Rome – L’opération Mincemeat continue à porter ses fruits ! Après l’envoi en Sardaigne de la 47e Division d’Infanterie Bari et d’une trentaine de chars, l’état-major général et celui du Regio Esercito tombent d’accord pour remanier l’organisation de la défense de la grande île. L’actuel XIIIe Corps d’Armée devient le Commandement des Forces Armées de Sardaigne, qui échappe à toute sujétion envers la 3e Armée. Confié au général Antonio Basso, ainsi promu (même s’il reste général de corps d’armée), il coiffera deux corps. Un nouveau XIIIe CA assure la défense du sud de l’île ; il est commandé par le général de corps d’armée Gustavo Reisoli-Matthieu et comprend la 1ère Division d’Infanterie de Montagne Superga (général Fernando Gelich) et la 30e DI Sabauda (général Nino Sozzani). Le XXXe CA assure la défense de la partie septentrionale ; il est commandé par le général Vittorio Sogno et composé de deux DI, la 31e Calabria (général Gian Giacomo Castagna) et la 47e Bari (général de brigade i.g.s. Ernesto Ferone). Dans les deux cas, diverses unités côtières s’ajoutent aux divisions mobiles. 4 septembre Pilonnage Sicile – Nouvelle journée d’offensive aérienne alliée, cette fois contre l’est de l’île et la pointe de la botte italienne. La réaction de la Regia Aeronautica est toujours faible, après les pertes subies les semaines précédentes. Les terrains de Comiso sont durement touchés. L’offensive des sous-marins alliés Mer Ionienne – Le HMS Thrasher (Lt. H.S. Mackenzie) remporte le premier succès allié de septembre en coulant non loin d’Otrante le cargo italien Padenna (1 724 GRT). La première victoire en Méditerranée occidentale surviendra dès le lendemain, quand le HMS Traveller (Lt M.B. St-John) enverra par le fond sur la côte occidentale de la Sardaigne, près d’Alghero, un autre cargo italien, l’Albachiara (1 234 GRT). Le premier succès des sousmarins français suivra quelques jours après, le 9 septembre, dans la même zone : revenant d’une mission spéciale sur les côtes de Provence, le Monge (LV Delort) interceptera dans l’est de Toulon un petit convoi de cargos venant d’Espagne et coulera l’allemand Süllberg (1 661 GRT). Intoxication Les Forces Spéciales alliées et notamment britanniques se montrent de plus en plus actives en Méditerranée (voir appendice 1). ……… Opération Barracuda Italie du Sud – Commandé par le Captain Godfrey Courtney, un commando de SAS transporté par le sous-marin HMS Turbulent (Lt.Cdr. J.W. Linton) débarque près de Reggio de Calabre. Quatre officiers italiens de l’état-major du Xe Corps d’Armée et de la 10e Division d’Infanterie Motorisée Piave sont capturés et embarqués avant l’aube sur le Turbulent. L’opération est un succès complet. ……… Opération Herring Péloponnèse – Sous le commandement de David Stirling, les 13 hommes du détachement L de la Brigade SAS débarquent près de Corinthe, après avoir été déposés par le sous-marin grec Nereus (CC Rallis) dans le golfe Saronique. Leur cible : un QG allemand tout proche, où ils espèrent capturer ou tuer le général Erwin Rommel. Le commando atteint le QG sans avoir été détecté. Cependant, Rommel et son état-major sont absents. Le commando britannique doit se contenter de capturer deux aides de camp et de saisir une masse considérable de documents. Alors qu’il se replie, trois hommes sont tués et deux blessés dans une escarmouche. Cependant, ce demi-échec n’empêche pas l’opération d’atteindre l’un de ses objectifs majeurs : détourner l’attention allemande de la Sicile. Eddie Myers et Chris Woodhouse, officiers du SOE en Grèce centrale, se feront sévèrement réprimander pour n’avoir pas mieux anticipé les déplacements de Rommel. Ils ont une excuse : par un fâcheux concours de circonstances, Jean Tsigantes, leur officier de liaison avec la résistance urbaine, a été arrêté et fusillé par les Italiens quelques jours plus tôt. Jean Tsigantes était le frère du colonel Christodoulos Tsigantes, commandant du Bataillon Sacré. Sa mort tragique aura au moins le mérite de réconcilier – très temporairement – les différentes composantes de la résistance grecque. 5 septembre Pilonnage Sardaigne – Sous la protection des P-40 Warhawk du 233e Wing (SAAF), 27 Baltimore du 3e Wing (SAAF, Sqn 12, 21 et 25) et 36 Beaumont du 235e Wing (Sqn 24 et 55) et du 237e Wing (Sqn 244 et 454) attaquent le port de Cagliari et le terrain de Cagliari Elmas. Un Baltimore et un Beaumont sont abattus par la DCA. Les cargos Favorita (3 553 GRT) et Davide Bianchi (1 583 GRT) sont coulés dans le port de Cagliari. ……… Sicile – Les terrains de Castelvetrano et Trapani sont attaqués par une force française composée de 63 B-25 des 11e et 31e EB, escortés par les Mustang II de la 5e EC et les Hawk87 de la 41e EC (Belge). Le raid de Trapani est intercepté par la Regia Aeronautica : le 25° Gruppo (Trapani) envoie 6 Macchi MC.200 et le 163° Gruppo (Palerme) 6 Fiat G.50 et 8 MC.200. Le 163° Gruppo est massacré par le GC II/5, perdant 5 G.50 et 4 MC.200 en échange d’un seul Mustang II. Plus chanceux, car il n’a affaire qu’à des Hawk-87, le 25° Gruppo perd tout de même trois MC.200 pour un Hawk-87. Un B-25 est abattu par la DCA. Intoxication Grèce – Le général Erwin Rommel, furieux (quoique flatté) après la tentative des commandos SAS dirigée contre lui en personne, signale à l’OKW qu’il considère qu’une opération combinée des Alliés en Grèce et dans le sud-est de l’Italie lui paraît très probable. 6 septembre Pilonnage Sicile et Italie du Sud – Le dimanche comme en semaine, le Grand Cirque se poursuit. Dans la matinée, une formation de 108 B-25 et B-26 (11e EB française, 17e et 319e BG de l’USAAF) escortés par 96 P-51B/Mustang II (5e et 7e EC françaises, 79e FG de l’USAAF) attaquent Reggio de Calabre. La gare et les voies de triage sont durement touchées, mais les bombes n’épargnent pas les quartiers d’habitation et 67 civils sont tués. Ce raid provoque la plus violente réaction de la Regia Aeronautica de la journée : 12 Reggiane Re.2001 (20° Gruppo CT) et 8 Macchi MC.202 (161° Gruppo CT) interceptent les franco-américains, à un contre dix. Il leur est impossible d’approcher les bombardiers. Face aux chasseurs d’escorte, ils perdent quatre Re.2001 et deux MC.202 en échange de deux Mustang II de la 7e EC et deux du 79e FG. Pendant ce temps, Palerme et les aérodromes voisins sont attaqués par 75 B-25 (31e EB, 12e et 340e BG), escortés par 104 Spitfire V (10e EC [Polonaise], 31e et 52e FG). Le complexe de terrains de Comiso est assailli par 54 DB-73 français (23e et 25e EB) et 30 A20C américains (47e et 15e BG) escortés par 72 Hawk-87 et P-40E/K (41e EC belge et 324e et 57e FG américains). Dans les deux cas, la chasse italienne ne se risque pas à intercepter, mais un B-25, deux DB73 et un P-40 sont abattus par une DCA nourrie. L’après-midi, c’est le terrain de Trapani qui est attaqué par 24 Beaumont I de la RAF (235e et 237e Bomber Wings) et 18 Baltimore de la SAAF (3e SAAF Bomber Wing), escortés par 48 P-40 (Kittyhawk et Warhawk) du 233e Fighter Wing (SAAF). Ce raid est intercepté par la chasse italienne, mais il n’y a que six MC.200 et deux MC.202 (tout ce qui reste du 151° Gruppo) pour défendre Trapani. Les huit appareils sont engloutis par la marée des SudAfricains, mais si cinq Italiens sont abattus (quatre MC.200 et un MC.202), ils réussissent à détruire quatre Curtiss. 7 septembre Pilonnage Italie du Sud – Les bombardiers de nuit de la RAF basés à Héraklion, qui ont participé à l’opération Blowlamp mi-août, exécutent un important raid nocturne (de 00h15 à 02h30) contre Tarente. La ville et le port sont attaqués par 72 Stirling des 236e et 251e Wings et 24 Wellington du 202e Wing. Un Wellington est abattu par la DCA. Les résultats militaires du raid sont insignifiants, quoique les résultats sur le moral des civils ne soient pas négligeables. Harcèlement Grèce – La Force aérienne de Mer Egée poursuit avec acharnement ses attaques dans la région d’Athènes et de Corinthe. La gare de triage d’Athènes est attaquée à 10h50 par 27 B-25 français (12e EB) et 9 Baltimore yougoslaves (GB II/81 [Y]) escortés par 16 Mustang II (GC III/6) et 32 P-38E (GC I/13 et II/13). Les “Eclair” (terminologie officielle française, leurs pilotes parlent de P-38… ou de Lightning) font là leur retour au combat après Blowlamp/Lampe à souder. Au même moment, Corinthe et Mégare sont attaquées par la RAF, qui envoie 12 Baltimore (232e Wing) et 12 Beaumont (237e Wing) sur Mégare ; 12 Beaumont (234e Wing) et 12 Boston III (235e Wing) sur Corinthe. Les deux raids sont escortés par 48 Spitfire V (Sqn 33, 238, 112 et 250) et 24 Hurricane IIB (244e Wing). Ces trois raids provoquent une forte réaction de la Luftwaffe et de la Regia Aeronautica. Neuf bombardiers (2 B-25C, 4 Baltimore, 2 Beaumont, 1 Boston III) sont perdus, ainsi que treize chasseurs alliés (1 Mustang II, 3 P-38, 4 Spitfire V et 5 Hurricane II). Mais six Bf 109 (II/JG 27 et III/JG 27) ainsi que sept pauvres MC.200 (8° et 13° Gruppi) sont abattus. A 12h05, alors que la bataille s’est à peine achevée, le port du Pirée est attaqué par 27 DB-73 de la 23e EB, arrivant à ras des vagues de Chios et Mytilène, escortés par 24 NA-73 des GC I/2 et II/2 et couverts en altitude par 16 P-38E du GC III/13. Le dragueur de mines italien RD36 et la vedette rapide MAS-557 sont réduits à l’état d’épaves et plusieurs petits caboteurs sont coulés. Les Français perdent un DB-73 et un NA-73, abattus par une Flak très dense. Préparatifs Méditerranée Occidentale – Début de l’opération Prophylaxie/Prophylaxis. Les unités de l’Aéronavale et du Coastal Command basées en Afrique du Nord commencent une chasse systématique, à la recherche des sous-marins de l’Axe opérant le long de la côte africaine. ……… Tunis – Les 1er et 14e FG de l’USAAF, qui avaient été déployés dans le Dodécanèse pour appuyer l’opération Blowlamp, reviennent à Tunis-Pont-du-Fah pour participer à l’opération Torch. Les deux unités ont vu arriver des Etats-Unis de nouveaux appareils et de nouveaux pilotes pour compenser les pertes subies lors de Blowlamp. 8 septembre La bataille du PN-78 Méditerranée Occidentale – Le convoi PN-78, venant de Grande-Bretagne et allant à Alger, est attaqué peu après minuit par plusieurs sous-marins de l’Axe au large de la côte de l’Oranais. La bataille très internationale qui commence va durer jusqu’à l’aube. 00h45 – Le destroyer HMAS Norman détecte au radar un sous-marin en surface. Il le charge aussitôt sabre au clair, mais le sous-marin le repère et plonge avant que le Norman puisse attaquer. 00h56 – Le MN Brestois signale plusieurs sillages de torpilles. 01h01 – Le cargo britannique Browning (5 332 GRT) est frappé par une torpille, prend feu et stoppe. L’incendie s’avérant impossible à contrôler et la cargaison comprenant du TNT, le navire doit être abandonné par son équipage, peu avant qu’il explose. 01h03 – Le Consolidated 28-5MF n°9 de la Flottille E22 de l’Aéronavale lance plusieurs fusées éclairantes, illuminant au moins deux sous-marins en surface, non loin d’une division de patrouilleurs français. Les sous-marins plongent en urgence, mais Le Rusé et L’Enjoué obtiennent un contact Asdic solide. Après deux attaques à la grenade ASM, des craquements sont perçus à l’Asdic et peu après, une grosse tache huileuse s’élargit à la surface. 01h14 – Le pétrolier panaméen affrété Winkler (6 907 GRT) est touché par une torpille, mais il l’encaisse assez bien et poursuit sa route à 6 nœuds. Les patrouilleurs yougoslaves Galeb et Jastreb obtiennent un contact Asdic, mais le perdent après une attaque. Le convoi se trouve alors entre Oran et Mostaganem. 01h55 – Alerté par le commandant du convoi, un second hydravion de l’E22 (le n°11) se joint à l’escorte. 02h10 – Deux Hudson du Sqn 48 de la RAF arrivent à leur tour. 02h35 – L’un des Hudson obtient un contact radar au nord du convoi. Il s’agit d’un sousmarin en surface, qui tente de devancer le convoi pour se placer en position de tir sur les premiers navires de tête. L’avion attaque et lance deux bombes sans résultat visible, mais les HMAS Nizam et Norman, prolongeant l’attaque de l’avion, repèrent un sous-marin en plongée, se déplaçant lentement. Guidé par l’opérateur Asdic du Norman, le Nizam lâche avec précision 14 grenades ASM. Une large tache d’huile émerge bientôt. 02h45 – Alors que le convoi se reforme, le MN Alcyon est raté de peu par une gerbe de trois torpilles. Aidé par le patrouilleur grec Niki, l’Alcyon poursuit un contact Asdic de 02h47 à 03h55, mais sans résultat. 04h55 – Le Consolidated 28-5MF n°11 de l’E22 repère un sous-marin en surface et l’attaque à la bombe. Il le touche au moins une fois et le coule. On suppose que la victime de l’hydravion est le sous-marin déjà attaqué par l’Alcyon et le Niki, qui avait sans doute été endommagé et obligé de faire surface. Les archives italiennes et allemandes confirment la perte cette nuit-là (ou à une date proche) des sous-marins italiens Aradam (LV Oscar Gran) et Ascianghi (LV Rodolfo Bombig), basés à La Spezia, mais opérant probablement d’Ajaccio, et de l’Allemand U-557, opérant de Toulon. Pilonnage Italie du Sud, 09h45 – La ville de Lecce est attaquée par 27 DB-73 français (19e EB) et 12 Beaumont de la RAF (Sqn 139 et 614) venant de Zanthe, escortés par 12 Curtiss H-87 yougoslaves (GC III/80) et 12 Mustang I français (GC II/6), et couverts en altitude par 16 Mustang II du GC I/6. Le raid, dont le parcours aller a été accompli à très basse altitude, surprend quelque peu les défenseurs italiens et la seule opposition vient de six Re.2000 de la 1° Squadriglia FF.NN (une unité de la Regia Marina), en patrouille d’entraînement au-dessus de Tarente. Les Italiens interceptent le raid au retour, à mi-chemin entre Lecce et Zanthe. Dans le combat qui suit, un Curtiss H-87 et un Mustang I sont abattus, mais cinq des six chasseurs italiens, surpris par l’intervention des Mustang II, sont détruits. 10h50 – L’aérodrome de Cosenza est visé par un raid majeur : plus de 300 avions ! Ce sont 72 B-26 (72 des 17e, 319e et 320e BG de l’USAAF) et 102 B-25 (48 des 12e et 340e BG de l’USAAF, 54 des 11e et 31e EB françaises), escortés par 72 P-40E/K de l’USAAF (324e et 57e FG), 36 P-51B de l’USAAF (79e FG) et 80 Mustang II français (des 5e et 7e EC). Cosenza étant la base aérienne la plus importante d’Italie du Sud, ce raid provoque une forte réaction italienne. Les 4° et 51° Stormi Caccia Terrestre lancent 20 Macchi MC.202 Folgore et 28 MC.200 Saetta, bientôt rejoints par 8 Folgore et 8 Reggiane Re.2001 Falco-II du 6° Stormo CT, basé à Reggio de Calabre. La bataille aérienne au-dessus de Cosenza est la plus importante qui ait eu lieu dans la région jusqu’alors. Les Franco-Américains perdent deux B25, un B-26, quatre P-40, deux P-51B et deux Mustang II, mais les chasseurs italiens sont débordés par le nombre et, bien souvent, par la supériorité technique des appareils alliés. Ils perdent cinq Folgore, onze Saetta et trois Falco-II. Un score de 19 à 11 en leur défaveur qui est une catastrophe pour la Regia Aeronautica. Harcèlement Mer Egée, 00h30 – Couverts par la 1ère escadrille de vedettes lance-torpilles grecque (six MTB de type Vosper), les croiseurs HMS Dido (navire amiral du Captain Guy Grantham) et Aurora et les DD HMS Isis, Laforey, Maori, Partridge, Sikh et Somali commencent à bombarder la ville d’Andros. Les Anglais tirent jusqu’à 01h55, alors que les Allemands répondent faiblement avec deux canons de marine de 150 mm. Pendant ce temps, le HMS Welshman pose plusieurs champs de mines entre la pointe nord de l’île d’Andros et la côte d’Eubée. A 02h10, la flotte alliée se retire vers Lesbos. 9 septembre Pilonnage Italie du Sud – La ville de Bari est bombardée dans la nuit du 8 au 9 par 69 Stirling (236e et 251e Wing) et 23 Wellington (202e Wing) venus d’Héraklion. Un Wellington est abattu par la DCA. ……… Sicile – Agrigente est attaquée par 24 Beaumont de la RAF (235e et 237e Wing) et 18 Baltimore (3e Wing, SAAF), escortés par 48 P-40E/K (233e Wing, SAAF). La chasse italienne ne s’oppose pas à ce raid. Le port et les défenses de la ville sont sérieusement touchés. Un Baltimore et un Beaumont sont abattus par la DCA ; un autre Beaumont, endommagé, se posera sur l’eau près de Pantelleria. Syracuse est la cible de 54 DB-73 français des 23e et 25e EB (basées à Malte). Ils sont escortés par 84 Spitfire : 24 Mk V polonais de la 10e EC (Pol.), basée à Gozo, 24 Mk V américains du 31st FG, lui aussi basé à Gozo, ainsi que 24 Mk V et 12 Mk IX du 244e Wing de la RAF, basé à Malte. Ce raid est très efficace ; le port est gravement endommagé. Le torpilleur Ariel, surpris à l’amarre, reçoit deux bombes de 500 lb et chavire peu après. Deux DB-73 sont abattus par la DCA. Harcèlement Céphalonie (îles Ioniennes) – Les positions italiennes sont bombardées par 12 Blenheim IV (Sqn 113, RAF) escortés par 24 P-39D yougoslaves (des GC I/80e et II/80e) basés à Zanthe. Escarmouche Mer Ionienne – Le convoi côtier TK-29 (Héraklion-Pyrgos) est escorté par les torpilleurs MN L’Incomprise, La Poursuivante et Branlebas, l’Escadrille de Patrouille 1/3e (CH-58, 59, 60, 62, 63, 64, 65, tous de la classe CH-50) et quatre bateaux de l’escadrille anti-sous-marine de la Marine Royale Yougoslave (CH-84, 86, 88, 89). A partir de 11h20, il est attaqué par deux sous-marins italiens au large de Cythère. La première victime est le torpilleur La Poursuivante ; touché par une torpille sous la passerelle à 11h25, il coule rapidement. A 11h28, le LCI(L) n°19 est frappé et explose, vite imité par un caboteur grec. Les chasseurs de sous-marins se lancent à la contre-attaque, avec le soutien d’un PBY-5 de la Flottille E 23 et bientôt de deux Swordfish de l’AT-19, basée à Héraklion. A 12h45, le sous-marin Bronzo (LV Cesare Buldrini) est attaqué par l’hydravion, qui l’a repéré bien qu’il fût à près de 30 mètres de profondeur. Endommagé, l’Italien est assailli par les MRY CH-84 et CH-88 et obligé de faire surface à 13h25. Arrosé d’obus par L’Incomprise, il est sabordé par son équipage. L’interrogatoire des prisonniers permettra d’établir que c’est le Bronzo qui a torpillé le LCI(L) et le caboteur grec. En revanche, ce n’est qu’après le changement de camp de l’Italie que l’on connaîtra le responsable de la destruction de La Poursuivante : le Nereide (LV Augusto Migliorini). 10 septembre Harcèlement Durrës/Durazzo (Albanie) – Le port est attaqué dans la matinée par 12 Vultee Vengeance des GCCS V/22e (Y), basés à Zanthe et escortés par 12 Mustang I français et 12 Curtiss H-87 yougoslaves. Le bombardement surprend un petit convoi italien : deux vieux torpilleurs (les Antonio Mosto et Insidioso) et deux torpilleurs d’escorte (les Tifone et Uragano) escortent quatre péniches à moteur chargées de carburant (ce sont des motozattere MZ de 240 tonnes à pleine charge, pouvant donner 11 nœuds). Trois péniches sont laissées en flammes. Lui aussi gravement touché par les bombardiers en piqué yougoslaves, le vieil Insidioso (entré en service en 1914 comme contre-torpilleur, reclassé torpilleur en 1929, désarmé en 1938 et réactivé en 1941 en raison des pertes éprouvées par la Regia Marina) est irréparable. Durrës est attaqué à nouveau la nuit suivante, cette fois par 66 Stirling (236e et 251e Wing) et 17 Wellington (202e Wing), basés à Héraklion. Athènes – La gare de triage est attaquée par une force de 18 Beaumont de la RAF (234e Wing), 24 Boston III de la RAF (235e Wing) et 36 B-25 de l’Armée de l’Air (12e EB), escortés par 24 P-40E de la RAF, 48 Spitfire V de la RAF (24 du 239e Wing, basé à Molai, et 24 du 243e, basé à Naxos et Molai) et 16 Mustang II français (GC III/6, basé à Kalamata K-1). Le VIe FliegerKorps ne peut répondre qu’avec 16 Bf 109F et 4 Bf 109G du JG 27, très éprouvé. Débordés, les chasseurs allemands réussissent cependant à abattre cinq bombardiers (deux Beaumont et trois Boston III) et huit chasseurs (quatre P-40, trois Spitfire V et un Mustang II), mais perdent neuf avions (sept Bf 109F et deux Bf 109G). 11 septembre Pilonnage Sicile et Italie du Sud – Après Cosenza, c’est Tarente qui est attaqué par une énorme formation franco-américaine. En tout, 99 B-26 et 75 B-25, dont la cible est le port. Les défenses italiennes sont faibles : seuls 8 MC.200 (7° Gruppo) et 12 Re.2000 (1° et 2° Squad. FF.NN) sont disponibles. Un seul bombardier est perdu, un B-26 américain touché par la DCA. Cinq Saetta et six Falco-II sont abattus, en échange de trois P-40K et deux P-51B. Le bombardement du “Mare Piccolo” est assez efficace. Le plus grand navire présent, le croiseur lourd Fiume, ne reçoit pas de coup direct, mais est endommagé par trois near-misses. Le destroyer Folgore, frappé par deux bombes et secoué par deux autres qui le frôlent, prend feu. L’incendie est vite incontrôlable et le navire est sabordé. Le torpilleur Giuseppe La Farina (ancien contre-torpilleur déclassé), touché lui aussi, chavire malgré les efforts désespérés de son équipage. Sur les quais, ateliers et magasins sont incendiés. Au même moment, Bari est attaqué par 27 DB-73 de l’Armée de l’Air et 18 Beaumont de la RAF venus de Zanthe, escortés par 24 P-39D et 12 Hawk-87 de la 80e EC (Y) et 12 Mustang II du GC I/6. Basé sur place, le 3° Stormo CT envoie 8 MC.202 et 12 MC.200. La formation alliée perd deux bombardiers (un DB-73 et un Beaumont) et cinq chasseurs (trois P-39D, un H-87 et un Mustang II), mais trois MC.202 et cinq MC.200 sont détruits. Le pilote yougoslave Miha Ostric abat ce jour-là un MC.202, ce qui lui donne (enfin) le statut d’as. Deux jours plus tard, Donald “Abe” Lincoln, dont c’était la dernière soirée à Zanthe avant de rejoindre l’Afrique du Nord, pourra écrire au Herald Tribune : « Miha a raconté à qui voulait l’entendre que les victoires sur les Italiens, ça ne devrait pas compter et que, de toutes façons, il préférait chasser des véhicules ou des bateaux à (très) basse altitude, mais il a dépensé toute sa solde du mois pour offrir la plus belle beuverie que j’aie jamais vue (et je commence à en avoir vu un certain nombre). En tant que journaliste, il me considère en quelque sorte comme un barde chargé de narrer les exploits des Forces Aériennes Royales Yougoslaves et il m’a assis à sa table personnelle. Le lendemain matin, des amis secourables m’ont pratiquement porté sur le bateau en partance pour la Crète (avant la Tunisie) – c’est du moins ce qui m’a été raconté. A la même heure, Miha s’apprêtait à redécoller, prêt à affronter à nouveau l’ennemi qui a eu la folie d’envahir son pays. » A 22h00, pendant que les pilotes yougoslaves fêtent Miha Ostric, Tarente est de nouveau attaquée, cette fois par 36 Wellington des Sqn 37, 104, 38, 148 (RAF), basés à Malte. Les quelques chasseurs de nuit italiens présents, des Fiat CR.42 CN (!), ne peuvent intercepter les bombardiers britanniques. Maîtrise de la mer Au large de la Sardaigne – Le sous-marin italien Diaspro (CC Antonio Dotta) est repéré par un Consolidated 28-5MF de l’E 22, puis attaqué par un Hudson III de l’E 5. Touché par au moins une bombe de 220 lb, le Diaspro disparaît corps et biens. Intoxication Tirana – Le général Mercalli, chef du Comando Superiore per le Forze Armate dell’Albania (ex 9e Armée), a mis la veille tout son secteur en alerte et ordonne une inspection générale. Il s’aperçoit que ses forces, imposantes sur le papier (cinq divisions en Albanie et Kosovo, plus diverses autres unités), sont en fort mauvais état. Elles manquent d’armement et de munitions, leur moral est très bas et les auxiliaires albanais sont d’une loyauté de plus en plus douteuse. Son rapport à Rome, très alarmiste, laisse envisager un débarquement allié imminent. 12 septembre Harcèlement Grèce – Corinthe est attaqué par 84 bombardiers (24 Beaumont et 24 Boston III de la RAF, 36 B-25 de l’Armée de l’Air) protégés par 92 chasseurs. La chasse de l’Axe ne tente pas de les affronter. La voie ferrée qui traverse le canal, reconstruite après l’attaque à basse altitude du pont de Corinthe à la veille de l’opération Périclès, est mise à nouveau hors service pour trois semaines. Volos est attaqué dans la nuit par 56 Stirling (236e et 251e Wings) et 21 Wellington (202e Wing). Deux Wellington et un Stirling sont abattus par les chasseurs de nuit allemands. Heurs et malheurs des sous-marins alliés Alger et Malte – Sortis tous deux de grand carénage et choisis pour revenir en Méditerranée, les sous-marins HMS Talisman (Lt-Cdr. M. Willmott) et Ursula (Lt R.B. Lakin) sont les dernières unités à rejoindre la base qui leur a été assignée en vue de l’opération Torche/Torch. Pour l’Ursula, cela n’est dû qu’à un problème mécanique qui a retardé son départ d’Ecosse. Quant au Talisman, le bateau revient de loin. Le 9 août, durant son voyage du Holy Loch à Gibraltar, il a été attaqué par erreur et gravement endommagé dans le Golfe de Gascogne par un Sunderland de la Royal Australian Air Force. Ayant pu cependant rejoindre Gibraltar le 13, il a dû passer près de trois semaines au bassin pour réparations, ne reprenant la mer pour Alger que le 10 septembre. L’arrivée de ces deux sous-marins porte à douze le nombre d’unités envoyées en renfort en Méditerranée par la Royal Navy depuis la mi-mai : trois classe S (P-212/Sahib, P-219/Seraph, P-247/Saracen), autant de classe T (outre le Talisman, les Traveller et Turbulent) et six classe U (en plus de l’Ursula, les P-37/Unbending, P-45/Unrivalled, P-46/Unruffled, P-48, P51/Unseen). Hormis les P-37 et P-48, affectés à la 1ère Flottille et plus particulièrement au détachement de Mer Egée, tous les autres bateaux sont venus grossir les rangs de la 8e Flottille, tant pour accroître la pression sur le trafic italien que pour répondre aux besoins supplémentaires induits par l’opération Torch. Comme tous les sous-marins français, sauf trois, ont achevé leurs travaux de gros entretien et de modernisation, les Alliés disposent de 38 submersibles en Méditerranée occidentale et centrale : 22 français, 15 anglais, 1 polonais. Ils en ont 18 autres en Méditerranée orientale et Mer Egée : 9 anglais, 4 français, 3 grecs, 2 yougoslaves. 13 septembre Pilonnage Naples – La Domenica del Macello Le port de Naples et les chantiers navals de Castellammare di Stabia sont attaqués par une grande formation franco-américaine : 106 B-26 et 81 B-25 escortés par 48 Mustang II de la 5e EC, 48 P-51B (équivalents du Mustang II) des 79e et 33e FG de l’USAAF et 96 P-38F des 1er et 14e FG de l’USAAF. Quelques jours après les P-38 français, ces Lightning font à cette occasion leur retour au combat après la période de repos et de renforts qui a suivi Blowlamp. Naples est faiblement défendu par le Commando Territoriale 1 et la formation alliée n’est interceptée que par huit Re.2000 de la 3° Squad. FF.NN, 18 MC.200 du 51° Gruppo CT et douze Fiat CR.42 pitoyablement dépassés du 153° Gruppo CT. En tout, 38 chasseurs démodés face à 192 chasseurs modernes. Le fait que les pilotes italiens réussissent, dans ces conditions, à abattre sept avions alliés (deux B-26, un P-51B, un Mustang II et trois P-38F) est à porter au crédit de leur savoir-faire et de leur détermination. Mais le prix de ce véritable exploit est lourd : cinq Re.2000, neuf MC.200 et dix des malheureux CR.42, soit 24 des 38 chasseurs engagés. Les résultats du bombardement sont mitigés. Les chantiers navals de Castellammare di Stabia sont durement touchés. Les destroyers Ghibli et Aliseo, en construction, sont détruits sur leurs cales de construction. Dans le port de Naples, des bombes touchent le croiseur léger Duca degli Abruzzi entre les cheminées et sur la tourelle IV, provoquant un grave incendie. Les équipes de sécurité ne parviennent à contrôler les flammes qu’en fin d’après-midi et le navire est sérieusement endommagé. Au contraire, bien protégés par un écran de fumée, le cuirassé Andrea Doria et le croiseur lourd Zara échappent au bombardement. Mais la zone portuaire est sévèrement frappée et par malheur, les bombes tombent aussi sur le vieux quartier de “Spaca Napoli”, autour des vieilles églises du XVIIIe siècle, faisant plus de quatre cents morts et un millier de blessés dans la population civile. Ce dimanche 13 septembre1942 restera connu comme « la Domenica del Macello » pour le petit peuple de Naples comme pour la Regia Aeronautica (le Dimanche de l’Abattoir, ou du Massacre). La bataille du ML-44 Au large de la Crète – Le convoi Benghazi-Héraklion ML-44 est escorté par les destroyers d’escorte MN Le Breton, Le Corse, L’Alsacien, Le Niçois (de vieux classe Wickes de l’US Navy reconvertis), HMS Middleton et RHN Kriti (classe Hunt) et les corvettes RHN Pindos et MN Yser, Oise, Ill et Moselle (classe Flower). Au crépuscule, le ML-44 est attaqué par au moins trois sous-marins italiens alors qu’il approche du détroit de Kassos. La faible luminosité rend la détection aérienne difficile. En quelques minutes, deux cargos et le DE Le Niçois sont mortellement touchés par des torpilles. L’escorte se lance à la poursuite d’un premier, puis d’un second contact Asdic. 20h55 – Les corvettes Pindos et Yser exécutent une “attaque rampante” coordonnée à l’arrière du convoi et observent peu après une tache d’huile qui s’élargit vite (voir appendice 2). Les archives italiennes permettent d’estimer que la victime de cette attaque franco-grecque est le sous-marin Argento (LV Renato Frascolla), qui avait reçu l’ordre de suivre le convoi ; c’était sa première mission offensive depuis son entrée en service le 16 mai précédent. 21h25 – Le Middleton, en tête du convoi, repère une salve de torpilles, qu’il évite en manœuvrant avec habileté. Peu après, il obtient un contact Asdic et effectue une passe de grenadage. Le DE Le Breton se joint alors au Middleton et, vers 22h05, tous deux font une passe chacun. Le sous-marin italien Porfido (LV Giovanni Lorenzotti) est aperçu vers 22h10 en train de faire surface, mais il coule avant même que les escorteurs aient le temps d’ouvrir le feu, ne laissant que sept survivants, au nombre desquels ne figure pas son commandant. 14 septembre Préparatifs Sicile – Syracuse, Agrigente et Messine sont attaqués dans la journée par les forces aériennes alliées. La Regia Aeronautica renonce à intercepter le moindre raid. Quatre appareils sont abattus par la DCA (un Beaumont, deux DB-73 français et un P-40 de l’USAAF). Intoxication Naples – La population accueille plus que fraîchement Mussolini, venu de Rome se rendre compte de la situation après le bombardement de la veille. Devant les slogans hostiles au régime fasciste et à sa propre personne, le Duce est obligé d’annuler la visite prévue des ruines de “Spaca Napoli”. Il convie ensuite à déjeuner les officiers chargés de la défense de l’Italie du Sud, dont les généraux Giovanni Messe (commandant de l’Armata di Levante), Ettore Baldassare (XXe Corps d’Armée “Mobile”), Enea Navarini (XXIe Corps d’Armée) et Benvenuto Gioda (Xe Corps d’Armée). Devant eux, Mussolini se déclare convaincu qu’une attaque ennemie va frapper l’Italie du Sud dans les jours prochains. « Vous devrez repousser l’ennemi sur les plages mêmes » dit-il (ou, pour traduire plus exactement ses propos, sur la “bagnasciuga”, la ligne qui sépare la zone recouverte par la mer de la terre sèche). « En revanche, conclut le Duce, nous pouvons considérer que la Sicile sera à l’abri, sauf, peut-être, dans le cas d’une opération de diversion cousue de fil blanc. » En fin d’après-midi, après avoir assisté à un défilé en son honneur de la Brigata Corazzata “M” (console generale1 Alessandro Lusana), Mussolini repart pour Rome. Seule la Decima… Gibraltar – Dans la nuit du 13 au 14 septembre, la Xa MAS lance sa seconde opération de nageurs Gamma contre Gibraltar (GG-2). Cette fois, les cargos britanniques Camerata (4 875 GRT), Mahsud (8 077 GRT) et Ravens Point (1 698 GRT), sont coulés, tandis que le pétrolier norvégien Thorshøvdi (9 944 GRT) est très gravement endommagé. Les quatre navires pourront cependant être réparés et remis en service. La discrétion des Gamma et l’utilisation de la villa Carmela (comme lors de l’opération effectuée le 14 juillet) ont donné d’excellents résultats. Cependant, sur le chemin du retour, trois des nageurs italiens sont arrêtés par les carabiniers espagnols : ils seront libérés, mais la nouvelle de cette arrestation parvient aux oreilles des Anglais, qui mettent en place de nouvelles mesures de sécurité. 15 septembre Pilonnage Sicile – Messine est bombardée par 48 B-24 des 98e et 376e BG de l’USAAF, qui font leur réapparition sur le front après Blowlamp. Ils sont escortés par 64 P-38F (1er et 14e FG) et 32 P-51B (79e FG). La Regia Aeronautica ne réagit pas. Préparatifs Malte – Les Douglas SBD-3 des Flottilles AB12 et AB16 de l’Aéronavale se redéploient à Hal Far (Malte), en prévision du déclenchement de l’opération Torche. Un cuirassé tout neuf pour la Regia Marina Monfalcone, Cantieri Riuniti dell’Adriatico – Lancé le 9 juin 1940 et commandé depuis lors par le CV Adone Del Cima, le cuirassé Roma, troisième unité de la classe Littorio (la seconde, le Vittorio Veneto, a été coulée le 17 mai 1941), est officiellement remis à la Regia Marina avec, au bout du compte, un retard de trois petits mois seulement sur le calendrier initial. Il s’en faut cependant encore de deux bons mois pour que le navire soit pleinement opérationnel : le temps que demandera sa mise au point rapide. Comme le Littorio est enfin remis (depuis fin juillet) des dégâts causés par les bombardements de Gênes des 10 et 11 novembre 1941 et que sa période de réentraînement devrait s’achever début octobre, la Regia Marina compte bien disposer d’une escadre de deux cuirassés modernes dès fin octobre. En revanche, la construction du quatrième bâtiment de la classe, l’Impero, a été arrêtée. 16 septembre Pilonnage Sicile – Les terrains de Comiso, Trapani et Palerme sont bombardés toute la journée, certains 1 Consul général de la MVSN, soit l’équivalent de général de brigade. équipages de bombardier effectuant deux missions. Les Alliés totalisent 592 missions de combat, perdant deux avions en combat et quatre du fait de la DCA. La Regia Aeronautica perd cinq avions en combat et plusieurs autres au sol. Escarmouche Céphalonie (îles Ioniennes) – Venu d’Ancône, un petit convoi italien composé des mouilleurs de mines Albona et Rovigno, des anciens contre-torpilleurs Giuseppe Sirtori, Giuseppe Missori et Rosolino Pilo, ainsi que des MAS-525, 564 et 566, apporte du ravitaillement aux forces occupant Céphalonie. A 23h45, il est attaqué par les vedettes lancetorpilles yougoslaves Kajmakalan, Suvobor et Triglav, soutenues par les vedettes françaises de l’escadrille III/2 (VTB-107, 109, 112, 114, 116 et 117, des MTB Higgins de 76 pieds). Les engins français, à coque planante, sont vite repérés par les vigies italiennes et engagés par les trois vedettes MAS, aidées par le Sirtori. Une bataille indécise s’ensuit ; les VTB-107 et 109 sont endommagées, ainsi que la MAS-564. Mais l’engagement distrait les marins italiens, permettant aux trois Yougoslaves, plus gros mais à quille arrondie, dont la lame d’étrave est moins révélatrice, de s’approcher du convoi et de couler le Rosolino Pilo et l’Albona. 17 septembre Pilonnage Au large de la Sardaigne – Les torpilleurs italiens Andromeda, Partenope, Curtatone et Monzambano escortent un convoi de trois cargos de Naples à Cagliari. Le convoi espérait atteindre son but dans la nuit, mais il a été retardé par un ennui de machines sur l’un des transports, le Carbonia (1 132 GRT). Peu après le lever du jour, il est repéré et, en vue de Cagliari, il est attaqué par six Hudson du Sqn 500 de la RAF. Opérant à hauteur de mât, les Hudson placent trois bombes sur le Curtatone, une sur l’Andromeda et deux sur le traînard. Gravement endommagé, l’Andromeda peut se traîner jusqu’à Cagliari. En revanche, pour le Curtatone comme pour le Carbonia, la punition est trop sévère et les deux bâtiments coulent. Sicile – Nouvelle journée d’opérations aériennes intenses. Agrigente, Porto-Empedocle, Licata, Syracuse et Augusta sont attaqués par des bombardiers lourds et moyens sans la moindre réaction de la Regia Aeronautica. A Augusta, le petit mouilleur de mines Zuri (cidevant yougoslave Labud) disparaît, touché par plusieurs bombes. Préparatifs Méditerranée Centrale – Des sous-marins alliés se déploient dans les mers Tyrrhénienne et Ionienne pour prévenir toute interférence de ce qui reste de la flotte italienne au moment de l’opération Torche. Pendant ce temps, les sous-marins mouilleurs de mines MN Turquoise (CC Deroo) et Nautilus (LV Bazin) posent des champs de mines au large de Palerme. Harcèlement Grèce – Des avions français et britanniques attaquent les positions de l’Axe entre Argos et Nauplie. Le GCCS IV/22 perd deux Vengeance abattus par la Flak. Des S-Boots type Méditerranée Travemünde (Allemagne) – Livraison par Schlichting (sous licence Lürssen) des S-Boots S.152, S.153 et S.154. Ces vedettes sont les premières du type “Méditerranée” (MittelmeerTyp). Elles combinent la petite coque de la série “S.10”, qui leur permet de passer par les écluses du canal Rhin-Rhône, avec deux moteurs Daimler-Benz de 20 cylindres, les mêmes que sur les “S.38” (qui en utilisent trois). Un peu plus lents que les S-Boots de plus grande taille, elles restent des MTB très capables, avec deux tubes lance-torpilles et deux recharges. Après une période d’entraînement, elles doivent être envoyées à Toulon pour rééquiper la 3e Flottille de S-Boots.