Les mathématiques dans les universités algériennes B. Benzaghou
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Les mathématiques dans les universités algériennes B. Benzaghou
64 FRANCOPHONIE Les mathématiques dans les universités algériennes B. Benzaghou Université des sciences et de la technologie Houari Boumediene, Alger 1. L’université algérienne aujourd’hui Depuis une trentaine d’années, l’université algérienne a connu des changements importants, passant de quelques milliers à plus de quatre cent mille étudiants, répartis sur une trentaine de villes universitaires. Cette année, près d’une quarantaine de milliers de diplômes ont été délivrés (licence, diplômes d’études supérieures analogues aux maîtrises, diplômes d’ingénieur, diplômes en sciences médicales, ... ainsi que des diplômes de cycles courts). Cette extension massive et rapide a posé et pose encore de redoutables problèmes à l’université, en particulier face à une forte rétraction de l’offre d’emplois. Aussi un des thèmes majeurs de débat actuellement est la nécessaire réforme de l’enseignement supérieur (et de toute l’école algérienne). L’enseignement à l’université est dispensé en langue arabe dans les sciences humaines et sociales, le droit, les lettres et, en général, en langue française dans les sciences médicales, les sciences exactes, la technologie. La situation peut varier d’une université à une autre. En revanche, les licences d’enseignement en mathématiques sont préparées en langue arabe, l’enseignement secondaire étant assuré dans toutes les disciplines dans cette langue. 2. L’enseignement des mathématiques Il existe quatre instituts de mathématiques (USTHB Alger, Universités d’Oran, de Constantine, de Annaba) et un dizaine de départements de mathématiques dans les autres universités et les centres universitaires. Les diplômes préparés sont : – la licence d’enseignement ; – le diplôme d’études supérieures (DES) — 4 ans ; – des diplômes d’ingénieurs (en statistique, en recherche opérationnelle) — 5 ans ; – la formation post-graduée, qui existe dans les quatre instituts, comporte une année d’enseignement (type DEA), suivie de la préparation d’une thèse de magistère (en 2 ou 3 ans). Par exemple, à l’institut de mathématiques de l’USTHB (Alger) fonctionnent les post graduations suivantes : – Algèbre et théorie des nombres ; – Analyse (avec plusieurs sous-spécialités) ; – Probabilités-statistiques ; – Recherche opérationnelle. L’informatique s’est détachée de l’institut de mathématiques et constitue un institut autonome. Après le magistère, les étudiants peuvent s’inscrire pour la préparation d’une thèse de doctorat (une centaine d’inscrits à l’USTHB). Une réforme allant vers la thèse unique est en cours. SMF Gazette– 86, – 86, Octobre SMF ––Gazette Octobre 20002000 ENSEIGNEMENT DES MATHÉMATIQUES À L’UNIVERSITÉ TUNISIENNE 65 Les licences d’enseignement en mathématiques sont dispensées en langue arabe, les DES, ingéniorats et post-graduation en général en français. Il peut arriver qu’un étudiant suive une partie de sa scolarité en langue arabe et sa spécialité (en 4 ème année) en langue française. À titre indicatif, voici les statistiques pour l’année 96/97 : – 397 licences en mathématiques. – 310 DES de mathématiques. – 45 diplômes d’ingénieurs (statistiques, R.O.). – une cinquantaine de magistères ont été soutenus. 3. La recherche en mathématiques Beaucoup d’enseignants de rang magistral ont préparé leur thèse ou PhD dans des universités françaises, américaines ou des pays de l’ex Europe de l’Est ; ils ont maintenu des relations de recherche avec les laboratoires concernés. Avant la période difficile qu’a traversé l’Algérie, de nombreux collègues français intervenaient dans les enseignements post-gradués, dans le cadre d’accords interuniversitaires. Actuellement, la recherche en mathématiques dans les universités algériennes connaît quelques difficultés : acquisitions irrégulières de revues, voire interruptions, difficultés pour participer à des colloques et congrès internationaux, exode d’une partie du corps magistral. Dans le cadre d’accords inter-universitaires, de jeunes chercheurs algériens effectuent des « stages » de un à trois mois dans des laboratoires français. Pour contribuer au développement de la recherche en mathématiques, une société scientifique, l’Association Mathématique Algérienne (AMA 1 ) a été créée il y a une dizaine d’années. Elle participe à l’organisation de rencontres scientifiques (comme le congrès algérien de mathématiques, Annaba, Mai 1999, ou des ateliers avec les professeurs de lycées). Elle édite une revue de mathématiques (Maghreb Mathematical Review). Elle a été présidée à sa création par le Prof. B. B ENZAGHOU, et depuis 1994 par le Prof. A. K HELLADI. L’AMA est vivement intéressée par des échanges avec la SMF. Enseignement des Mathématiques à l’université tunisienne Habib Ouerdiane Professeur à la Faculté des Sciences de Tunis. Université de Tunis II. [email protected] L’enseignement des mathématiques dans les différentes écoles d’ingénieurs ainsi que dans les universités tunisiennes se fait actuellement en Français. Il est vrai que déjà à partir du second cycle des collèges et lycées, cet enseignement est dispensé aux élèves en Français. Les manuels et les différents supports pédagogiques sont aussi rédigés en Français : polycopiés, manuels d’exercices et de cours, sujets d’examens et corrigés... Depuis deux ans et en application de la réforme des programmes de l’enseignement supérieur les cours de mathématiques à l’instar d’ailleurs des autres matières se 1 AMA, Institut de mathématiques, USTHB. BP 32, El Alia, 16111 Alger. SMFSMF – Gazette – –86, – Gazette 86,Octobre Octobre 2000 2000