Appel 24 février 2015

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Appel 24 février 2015
Faisons entendre
notre mécontentement
Les syndicats CGT d'ALSTOM et de GE Energy se sont réunis pour une session commune de
formation et d’échange. Ensemble ils dressent un constat sans appel de la situation de leurs
entreprises
Trop c’est trop !!
Les salariés d’ALSTOM et de GE subissent depuis plus de 9 mois le processus de vente de la branche
Énergie d’ALSTOM au groupe GE. À GE, là où notre direction veut nous faire croire que c’est un
monde merveilleux, les plans de réductions d’effectifs n’ont jamais réellement cessés. La direction de GE
a mis un frein à son action en suspendant au niveau d'une certaine branche industrielle Française ses
"plans de sauvegarde d'emploi" (PSE) durant la période du rachat d’ALSTOM.
Chez ALSTOM après les assurances d’un avenir plein d’opportunités la réalité commence à s’imposer
à tous. C'est purement et simplement une vaste réorganisation de la branche de GE qui s’annonce. La
méthode GE pour faire fructifier les entreprises est connue. Restructuration signifie tailler dans le vif des
effectifs, notamment chez les ATAM, en préférant faire faire leur travail par les ingénieurs.
On ne fait pas 16 % de rentabilité sans mettre toutes les filiales sous tension.
Ce qui n’est pas assez rentable est, soit vendu par appartement, soit fermé progressivement. Tel est le
sort de Thomson CGR racheté en France par GE en 1987 et qui a connu depuis lors 11 plans de
restructuration.
Les 12 et 13 Février le management de la branche énergie d’ALSTOM et de GE POWER sera réuni
sous la présidence de P. Kron. J. Immelt viendra exposer sa stratégie pour la nouvelle branche énergie
Sont tenus à l’écart de toute information, les salariés d’Alstom et de GE ainsi que notre organisation
syndicale CGT - qui est la seule à vouloir protéger nos sites, nos emplois et notre outil de production qui
ne cesse de vieillir faute d’investissements suffisants en rapport avec l’évolution technologique de nos
produits.
Les dirigeants de GE France viennent déjà d’annoncer un plan d’économie de 1,2 milliard d’ici
2017/2018 avec des réductions dans la recherche, les achats, les investissements, les fonctions supports.
L’objectif est d’atteindre un taux de rentabilité de 16 % (comparé à un
peu plus de 7% dans Alstom Power et 5% dans Grid).
Patrick Kron et son équipe, ne se contentant pas de s’être débarrassé
des deux tiers des salariés d'Alstom vers un groupe basé aux USA,
remettent en cause la production du TGV à Belfort.
Depuis le début de cette braderie organisée sur un fond de corruption de la part des dirigeants
d’ALSTOM, la CGT n’a cessé de dénoncer le dépeçage de ce fleuron industriel national.
Loin de répondre aux enjeux arrêtés lors de la conférence environnementale et de la loi de transition
engagée, l’abandon des atouts industriels et de savoir-faire du site de Belfort serait programmé avec la
complicité du gouvernement.
En 2014, ALSTOM a bénéficié de 86 millions d'euros en fonds publics par le crédit d’impôt recherche
(CIR) et de 6,3 millions avec le crédit d’impôt-compétitivité-emploi (CICE).
Cela doit servir au développement de l’emploi en France, au lieu d’accompagner les délocalisations
d’activités vers le Kazakhstan, l’Inde et le Brésil!
Belfort est le berceau du TGV! ALSTOM Transport à Belfort doit être en capacité de se développer
au moment où est lancé le TGV du futur, avec l’objectif de mise en œuvre en 2018.
Fort de ses atouts, l’établissement de Belfort a les savoir-faire et les moyens pour répondre aux
programmes futurs.
Deux ans de sacrifices pour le profit de l’actionnaire.
Depuis juillet 2013 et l’annonce des difficultés de trésorerie du groupe, Patrick Kron a mis l’ensemble
des salariés du groupe sous pression. Gel des plans de formations, restrictions des déplacements
professionnels et durcissement des conditions de missions. La politique salariale 2014 a suivi la même
logique avec 1 % max d’augmentation dite « au mérite » y compris le déroulement de carrière, une partie
des cadres intermédiaires étant exclus de toutes augmentations.
À titre de comparaison les négociations salariales chez GE Energy Product France viennent d’aboutir :
 Augmentation Générale pour les ouvriers et les ATAM de 2 % avec un talon de 40 euros, plus
0,4 % en individuelle et 0,3 % en promotionnelle.
 Pour les Ingénieurs et Cadres 2,4 % d’augmentations individuelles et 0,5 % de promotionnelles.
 À cela doit s’ajouter la revalorisation des primes d’ancienneté, de panier, d’équipes et de
médailles…
Pour obtenir cela, les salariés des ateliers de Belfort, de Bourogne et de Chonas se sont fortement
mobilisés en faisant grève sur ces trois sites de production.
Et, dans ces conditions, la CGT est signataire de cet accord NAO.
Chez Alstom, en 2013 et 2014, les salaires, les embauches, les formations, les conditions de travail, tout
a été revu à la baisse, et il en résulte parfois un grand stress voire des dépressions et de nombreuses
démotivations. Ceux qui tirent aujourd’hui le plus grand profit de la situation ont su nous imposer
bien des sacrifices, au nom de la crise que traversait le groupe et de la nécessaire
« compétitivité ».
Il est bien temps de s’organiser et de prendre nos affaires en main si nous ne
voulons pas que nos nouveaux patrons ne reprennent à leur compte les vieilles
recettes qui ont si bien fait leurs preuves.
Pour les actionnaires le scénario est tout autre ; ils ont pu bénéficier en juin 2013 d’un
dividende en hausse de 30 % pour un montant de 250 millions d’euros. Si l’assemblée de juin n’a
pas voté de dividende, celle de décembre à validé le principe d’un dividende de près de
4 milliards d’euros. À cela il convient d’ajouter la remontée spectaculaire du cours de l’action.
Dans la même veine, 2000 hauts cadres du groupe Alstom vont se répartir également
60 millions d’euros suite à cette même vente. On croit rêver !! Pour quels mérites ? C'est un super
bonus qui ne se justifie pas le moins du monde, si ce n’est peut-être en aidant la digestion de
couleuvres de plus en plus indigestes.
Mais la palme revient quand même à Patrick Kron, grand fossoyeur de l’industrie
énergétique du pays, qui par là même s’octroie une mirifique prime de fin d’année de
4 millions d’euros !!
Les salariés du groupe refusent d'être plumés tandis que leurs dirigeants, incompétents en
matière de développement industriel en fonction des besoins de la population, sont récompensés
pour la compétence d'affairistes dont ils font preuve.
La CGT de GE Energy Belfort et d'ALSTOM, ont pris leur responsabilité.
Ils proposent d’organiser une journée d’action le 24 Février,
Jour du prochain comité de groupe européen. Afin que converge le
mécontentement de tous les salariés européens des deux groupes et tous
ceux qui sont attachés à ce qu’en Europe et singulièrement en France, nous
continuions à disposer d’un outil industriel en rapport avec les besoins
énergétiques et de transports des populations.