Vous n`aurez pas l`Alsace et la Lorraine - Le Chat
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Vous n`aurez pas l`Alsace et la Lorraine - Le Chat
Nuit et Brouillard de Jean Ferrat Nuit et brouillard est une chanson de Jean Ferrat sortie en 1963 chez Barclay. De son vrai nom Jean Tenenbaum (1930-2010), il en est l'auteur-compositeur et l'interprète. Thème de la chanson Commémorant les victimes des camps d'extermination nazis de la Seconde Guerre Mondiale, Nuit et brouillard évoque également pour Jean Ferrat un drame personnel et douloureux, la disparition de son père, Juif émigré de Russie, arrêté puis séquestré au camp de Drancy par les autorités françaises, avant d'être déporté (le 30 Septembre 1942) à Auschwitz, d'où il n'est pas revenu. Le titre fait référence au nom de code des directives qui instaurent un statut spécial pour tous ceux qui, en Europe, représentent un danger pour la sécurité de l’armée allemande d’occupation et constituent des ennemis du Reich (en application du décret du 7 Décembre 1941). Par ces directives, les NN seront transférés en Allemagne et disparaîtront « sans laisser de traces ». La chanson sera interdite à sa sortie à la radio comme à la télévision, où sous l'influence directe de l'Élysée, elle fut fortement « déconseillée » par Robert Bordaz, directeur de l'Office de Radiodiffusion-Télévision Française (ORTF). Elle passa néanmoins un dimanche midi sur la première chaîne, dans l'émission Discorama de Denise Glaser. Pour cette chanson Jean Ferrat reçut le grand prix du disque de l'Académie Charles-Cros en 1963. Ce fut le début du succès pour le chanteur. Partition Paroles Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants Ils étaient des milliers, ils étaient vingt et cent Ils se croyaient des hommes, n'étaient plus que des nombres Depuis longtemps leurs dés avaient été jetés Dès que la main retombe il ne reste qu'une ombre Ils ne devaient jamais plus revoir un été La fuite monotone et sans hâte du temps Survivre encore un jour, une heure, obstinément Combien de tours de roues, d'arrêts et de départs Qui n'en finissent pas de distiller l'espoir Ils s'appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel Certains priaient Jésus, Jéhovah ou Vishnou D'autres ne priaient pas, mais qu'importe le ciel Ils voulaient simplement ne plus vivre à genoux Ils n'arrivaient pas tous à la fin du voyage Ceux qui sont revenus peuvent-ils être heureux Ils essaient d'oublier, étonnés qu'à leur âge Les veines de leurs bras soient devenues si bleues Les Allemands guettaient du haut des miradors La lune se taisait comme vous vous taisiez En regardant au loin, en regardant dehors Votre chair était tendre à leurs chiens policiers On me dit à présent que ces mots n'ont plus cours Qu'il vaut mieux ne chanter que des chansons d'amour Que le sang sèche vite en entrant dans l'histoire Et qu'il ne sert à rien de prendre une guitare Mais qui donc est de taille à pouvoir m'arrêter ? L'ombre s'est faite humaine, aujourd'hui c'est l'été Je twisterais les mots s'il fallait les twister Pour qu'un jour les enfants sachent qui vous étiez Vous étiez vingt et cent, vous étiez des milliers Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés Qui déchiriez la nuit de vos ongles battants Vous étiez des milliers, vous étiez vingt et cent