Les printemps de Montparnasse

Transcription

Les printemps de Montparnasse
Communiqué de Presse
La Galerie Les Montparnos est heureuse de vous annoncer
la prochaine exposition de Printemps :
David Seifert (1896 - 1980)
« Les Printemps du Montparnasse »
12 Mars – 4 juin 2015.
Exposition rétrospective des œuvres du peintre.
Vernissage le jeudi 12 mars à partir de 18h30.
Pour tout renseignement :
Mathyeu Le Bal
06.33.38.95.25
[email protected]
www.galerielesmontparnos.com
Galerie Les Montparnos
Exposition réalisée avec le soutien des entreprises partenaires de la Galerie :
La brasserie La Coupole, Armor Lux et Resto Flash
Peintres du Montparnasse, école de Paris
Art Moderne & Art Vivant
5 rue Stanislas 75006 PARIS
Montparnasse, la conquête de ‘’l’Art Vivant’’. Chaque artiste est à lui
seul son propre mouvement. C’est l’École de Paris.
Les Printemps du Montparnasse
Les grands oubliés.
Montparnasse, les années 20.
Il faut imaginer des centaines,
quelques milliers de peintres, de
sculpteurs,
d’écrivains,
de
compositeurs, de danseurs... venus
des quatre coins du monde, qui se
retrouvent là, à Paris, dans les 3 ou
4 rues rejoignant le carrefour Vavin. Imaginer cette effervescence
inouïe, ce bouillonnement de création, de folle jeunesse et de
liberté.
Montparnasse, ses années uniques, les ateliers héroïques.
L’après 14-18, l’après Révolution Russe, le passage d’un monde
à un autre, et tout un univers s’y retrouve, y foisonne de la Grande
Chaumière à la Ruche. Naissent alors les années de légende.
L’aventure y loge, y peint, y écrit à chaque coin de rue. Sans
compter que les esprits ont changé. Après le chaos, l’heure est à la
fête, au débordement, à la reconstruction, les femmes veulent un
travail et revendiquent leur autonomie, leur identité.
Le quartier devient à ce moment-là une sorte de laboratoire
extravagant où tout s’expérimente sans limites dans une intensité
turbulente, enthousiaste et fantasque.
Cependant, presque un siècle plus tard, la postérité, paresseuse,
ne semble vouloir retenir qu’une bien trop courte liste de noms...
L’histoire de l’Art Moderne ou la mémoire partielle des cotes et
enchères ?
Montparnasse, si magique ; il faudrait revenir à l’Italie du
Quatroccento pour retrouver un tel moment où l’art à lui seul
change le monde. Des audaces ruisselant sur les pavés de Florence
jusqu’aux guéridons des terrasses des brasseries de boulevards, la
même fièvre, la même force indomptée du génie et des talents.
Des centaines, quelques milliers ...
Il aura fallu un demi-siècle à peine à ce quartier pour tout
oublier de cet hier encore si brûlant.
Que s’est-il donc passé ? Comment lire les lignes de cette froide
évidence : celle d’un quartier tombé dans la plus grande et rapide
amnésie de toute l’histoire de la peinture.
Des centaines, quelques milliers... et autant d’histoires
humaines de création, qui devraient être inoubliables.
J’ai souvent ce frisson lorsque je me rends à la galerie chaque
matin et que je traverse le parvis de Notre-Dame-des-Champs, cette
sensation de marcher encore aux côtés des géants, sur les pas de
Modi, de Picasso, de Foujita, de Le Scouëzec, de Max Jacob et de
croiser ces tant d’autres, une toile sous le bras sur laquelle j’essaye
de déchiffrer la signature, afin de mettre un nom à un visage.
Leur esprit est toujours là, comme si l’âme de la beauté ellemême était nostalgique du lieu et ne pouvait se contraindre à
quitter définitivement l’asphalte...
A y entendre presque, dans les courants d’airs qui s’engouffrent
chaque jour dans les rues du quartier, la voix de ces peintres,
sculpteurs et poètes qui nous demanderaient : « Vous souvenezvous de nous ? »
Ainsi, amoureux du quartier et de cette époque de feu m’est
venu une idée de belle aventure : sortir de l’oubli quelques uns de
ces noms qui ont fait que ce vent qui souffla fut si fort et brûlant.
Une aventure à partager. Non pas la mélancolie tiède d’une époque
perdue, mais la redécouverte enfin d’œuvres par le temps égarées.
Et par leurs œuvres, ces artistes qui furent ce que fut Paris et virent
ce qu’était la vie. Tenter de redonner à voir des trésors disparus
comme autant d’éclats retrouvés de cet incomparable époque.
Quelques milliers, des centaines, et écarter les rideaux fermés
de la mémoire sur tel nom puis tel autre et encore, chacun avec ses
peintures, ses aquarelles, ses esquisses ou dessins. Hier était si
jeune. Montparnasse aujourd’hui.
Il n’y a nulle fin à l’Art Vivant.
« Le montparno de la douceur »
Parmi ces noms retrouvés, la Galerie Les Montparnos a choisi
cette année de vous présenter l’œuvre majeure du peintre David
Seifert.
Peintre de La Coupole
David Seifert faisait partie de la trentaine de peintres qui ont
peint pour son inauguration le 20 décembre 1927, les colonnes de
la brasserie la Coupole ; en compagnie d’Auguste Clergé, l’ami de Le
Scouëzec et fondateur des « peintres aux cafés », Marie Vassilieff,
Zingg, Latapie...
Il était du groupe fameux des peintres polonais et ukrainiens
(Mendjizky, Dobrinsky, Sam Granovsky...), ami de Chagall, de Paul
Klee, du fauve Othon Friesz, de Soutine, de Kisling, de Mané-Katz...
De même qu’il fut un proche de la première heure des peintres de
l’Ecole de Paris : Joachim Weingart et Léon Weissberg.
Il arrive à Montparnasse en 1924.
Pour définir son œuvre d’un trait tout général, on peut parler
d’une peinture de tendresse, ainsi qu’en témoignent les portraits de
sa femme Anna, ses fils Anatole et Toleck qui décèdera en 1926.
Les œuvres des années 1925 et 1926 apparaissent comme
puissantes et contrastées, les visages sont surlignés de noir, les
couleurs s’imposent pures et fortes, expressionnistes. Ressortent
aussi des jaunes, des verts émeraude tel en témoignent les portraits
d’Anna, de Toleck endormi et Toleck à la poupée.
Après son séjour dans le sud (1933 – 1939) les contours se
lissent et se fondent, les transparences jouent avec les ocres et les
blancs.
La peinture de David Seifert est un songe au cœur de l’atelier,
un chaud délicat, une caresse sur la toile. Une touche à la légèreté
du coton, sans écrasement, la peinture juste soufflée sur la surface,
laissant ainsi gravé en le toujours, l’atmosphère d’une séance de
pose. Un voile inappuyé et sensible semble flotter sur la toile à un
point tel que l’on ne distingue plus précisément la nature de chaque
couleur. Serait-ce un bleu ? Un blanc ? Une teinte terre ? Tout est
tons retenus dans la grâce d’une apesanteur.
Une famille au cœur du quartier.
Des fleurs, des amoureux s’embrassant sur les bancs du Jardin
du Luxembourg, jusqu’aux paysages cubistes des immeubles
Pouillon peints sur les hauteurs de Meudon. Son approche de la
composition change.
Il émane de l’œuvre de David Seifert un sentiment heureux de
sérénité.
La Galerie Les Montparnos a grande et chaleureuse hâte de
vous inviter à découvrir l’un des peintres les plus attachants de ce
Montparnasse de l’entre-deux guerres.
Au plaisir donc de nous retrouver lors de cette exposition et
trinquer à « l’Art Vivant », de porter belle santé à l’un de ceux qui ne
doivent plus être « les oubliés ». Aux printemps retrouvés, tchin... !
Mathyeu Le Bal