Go to London Bridge - Le site des écrits et autres récits
Transcription
Go to London Bridge - Le site des écrits et autres récits
Go to London Bridge Il était bien deux ou trois heures past PM comme disent les English. Je ne sais pas pourquoi, une envie, un moment de lassitude, les bras me tombaient des mains, ou bien le contraire. De voir le bureau, la machine à machiner, les chapeaux feutre, le tas de paperasses et mon chef qui lançait les bras en tous sens, ça m'a fichu le cafard. Discrètement, j’ai fait comme si j’allais faire pipi à l’heure de la pause du même nom. J’ai attrapé mon pardessus gris, celui qui va avec ma chemise grise, mais un peu plus claire et mon pantalon anthracite et mon pull couleur pinchard. Tenue parfaitement étudiée histoire de donner à l’ensemble une sorte d’homogénéité bureaucratique. J'ai passé devant l’hôtesse d’accueil, elle se faisait les ongles ça tombait bien. Je pousse la porte, je hèle un taxi jaune et je saute à l’intérieur. « A la gare mon brave ! » Je monte dans le premier train en partance pour under the chanel travel. Un train mauve qui fonce. J’ai à peine le temps de grimper sur le marchepied que voilà la locomotive qui s’élance. Toutes vapeurs hurlantes. Je tiens mon chapeau de la main droite, de la gauche, je m’agrippe fermement à la poignée en inox. J’y vois mon image dépolie, prenant la forme étonnante d’un ballon de rugby. Destination London gare : Clapham Junction. Je fais signe au chef de train, il m’aide à grimper, puis à prendre place sur la banquette n°29. La 28 est libre. Apparemment. Quelques secondes à peine venaient de s’enfuir de ma Watch special railways qu'une belle jeune fille s’y installe. « I've losed my green scarf ! » Et une shoe, elle n’a pas encore remarqué, je préfère la laisser ignorer la situation. Elle aussi, avait dû attraper le train au vol. Nous avions depuis peu, entamé une conversation sur le weather in London, les hublots ont émis une légère aspiration. Nos oreilles se sont bouchées, le train plongea brutalement under the chanel. Les poissons rouges nous observaient de leurs yeux globuleux, étonnés de nous voir là. Les poissons rouges n’ont aucune mémoire c’est bien connu ! On est ressorti par l'embouchure de la Tamise, tous trempés. On a passé devant le chef de gare et le gigantesque ventilateur. On s'a retrouvé tout sec en moins de deux. J'ai salué la belle anglaise, j'ai attrapé a black cab to pass le bridge. But london bridge is falling down par deux fois. The policeman said : "Row, row, row your'boat" pour remonter le courant. J'ai sauté de ma barque devant the Parliament et j'ai salué Sam The Fireman. Dans ses bras, il y avait la Queen. Elle avait son chapeau à fleur façon orchidée, mais pas de couronne. Si ça se trouve, c'était miss Blendish. Comme la vie n'est qu'un rêve, j'ai sauté à pieds joints dans le yellow submarin qui m'a déposé sous l'Arc de Triomphe. Le Soldat inconnu m'a rendu mon costume gris et mon vélo parapluie. Mais pas mon chapeau. Nouvelle et autres récits écrits par Olivier ISSAURAT on peut me retrouver sur mon blog : http://internautique.canalblog.com/ on encore sur mon site : http://olivier.issaurat.free.fr/ ou bien m'envoyer un mail à : [email protected]