QUI S`Y FROTTE, S`Y PIQUE ! C`est un dimanche comme les autres

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QUI S`Y FROTTE, S`Y PIQUE ! C`est un dimanche comme les autres
QUI S'Y FROTTE, S'Y PIQUE !
C'est un dimanche comme les autres, où la priorité de la matinée est de faire du vélo. Qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige
(non là je fais du skating sur les bords de Marne !), j'avale mon bol de céréales et me prépare mentalement à affronter les
kilomètres. Ce matin, donc, après avoir enfilé mon collant noir (qui minci !), un sous maillot technique, un sous pull du
même genre, une paire de gants longs et la jolie veste bleue et noire de mon club, j'ai ajusté mon casque "Giro", clipsé mon
Garmin sur ma potence et pris la direction du Centre des Bords de Marne. Le temps est humide mais il ne pleut pas, le ciel
commence même à dévoiler sa palette de bleus. Il fait 7 °C à mon thermomètre mais le ressenti est légèrement plus frisquet!
Beaucoup de monde au rendez-vous pour aller parcourir les routes de Seine et Marne. 83 kms au programme, un petit tour
jusqu'à Tigeaux et puis s'en reviens. Un mur (Voulangis), deux bosses (Guermantes et Tigeaux) et pas mal de plat.
Un départ tranquille comme d'habitude, où chacun papote avec chacun et chacune.
C'est dans la montée de Guermantes que l'adjectif "tranquillité" a été remplacé par "rapidité" et que les groupes se sont
formés.
Le feu tricolore qui indique la fin de la côte et régule aussi la circulation, de son rouge vêtu, a stoppé net les plus costauds .
Les retardataires essoufflés ont donc pu recoller à ce prestigieux groupe 1 ! Une dizaine de guerriers (et moi) ce sont donc
mis à rouler, rouler, rouler.... jusqu'à ce que Pascal ai la gentillesse de percer. Petit repos (du guerrier) le temps de la
réparation.
On peut alors voir défiler des maillots bleus et noirs, le groupe 2, le groupe 3 et les solitaires. On repart, l'allure est plus
modérée, on se perd un peu et puis arrive le mur de Voulangis. Si le noir minci, il ne fait pas avancer plus vite dans les côtes
et je vois s'éloigner inexorablement les grimpeurs. J'ai beau tirer, pousser, tirer, pousser, monter les dents, rien n'y fait je reste
scotcher, le cœur haletant et les tripes dans les chaussettes!
La fin de cette terrible épreuve se précise, je vois, au loin, Michel qui fait la circulation pour que l'on puisse se jeter à corps
perdu dans la descente. Ah, délivrance pour quelques kilomètres!
Tous les Acébeistes se sont regroupés au bas, petite pose et ça repart direction Tigeaux avec un petit faux plat avant pour bien
casser les jambes. De nouveau lâchée, je ne reverrai plus mon groupe. Je monte Tigeaux en m'accrochant à la moindre roue
qui me double puis file sur Villeneuve le comte. Je tourne à droite à la Sablonnière et m'arrête subitement quelques mètres
avant le pont de l'autoroute.
Beaucoup de monde roule sur cette portion de route qui nous ramène à Jossigny mais personne ne s'arrête et pourtant une
histoire bien triste va me gâcher la fin de cette journée. Couchée dans le fossé à 20cms de la route, une belle biche, blessée,
mais bien vivante, souffre et tremble. Elle a dû se faire taper par une voiture. L'arrière train ne répond plus et dès qu'on
l'approche elle crie et se débat sans que rien ne se produise. Triste spectacle. De ses beaux yeux, elle me fixe, la peur se lit
dans ses pupilles dilatées. Que faire?
Plus tard un cycliste me rejoint, j'ai appelé le 17, eux n'ont plus ne savent que faire si ce n'est d'appeler les chasseurs. Une
voiture s'arrête, puis une autre, des personnes compatissantes et humaines mais qui n'ont pas de solutions. Après une demiheure, je décide d'aller au café de Jossigny, J'explique la situation et repars la mort dans l'âme.
12h45 arrivée à la maison, 95 kms, 26,3 de moyenne et une profonde tristesse.
Je n'ai pas eu le courage de prendre en photo les derniers instants de cette pauvre bête victime elle aussi de la vitesse sur les
petites routes de campagne !