Dieu de l`univers, Dieu qui nous arrache à la servitude et nous libère

Transcription

Dieu de l`univers, Dieu qui nous arrache à la servitude et nous libère
Veillée Pascale 2013
Nous avons ouvert la Bible, nous avons parcouru à grands pas, une
histoire. Elle nous parle de Dieu. Elle nous parle de l’homme.
C’est d’abord le beau récit de la création du monde, premier fruit de la
Parole divine. Aujourd’hui, personne n’est dupe, du moins je l’espère. Nous
n’avons pas entendu un récit scientifique. Les auteurs bibliques ne disposaient
pas du satellite Planck qui vient de nous donner en superbes images les
premières traces de lumière cosmique, peu après le Big Bang. Nous avons
entendu un récit de croyants qui s’interrogent sur l’origine de tout ce qui existe
et sur la place de l’homme dans l’univers, comme cet auteur chrétien au 4 ème
siècle, Saint Grégoire de Nysse en Cappadoce : « O homme, ne méprise pas ce
qu’il y a d’admirable en toi ! Tu es peu de chose, à ce qu’il te semble, mais je
vais t’apprendre qu’en réalité tu es une grande chose !... Prends garde à ce que
tu es ! Considère ta dignité royale ! Le ciel n’a pas été fait image de Dieu
comme toi, ni la lune, ni le soleil, ni rien de ce qui se voit dans la création…
Vois que de tout ce qui existe, rien n’est capable de contenir ta grandeur ».
Notre Dieu est le Dieu de l’univers.
Le récit épique de l’Exode, de la traversée de la mer, nous a mis en
présence d’un autre commencement, celui du peuple Juif. Il a chanté une
libération, inespérée, tant la disproportion était grande entre la pauvreté des
hébreux conduits par Moïse et la puissance égyptienne. Le Dieu de l’univers est
aussi le Dieu qui libère.
Autre moment créateur, le retour de l’exil et de la déportation à Babylone.
Le prophète annonce alors un Dieu qui se laisse chercher, il invite à faire du
neuf, à rechercher les vraies nourritures qui font vivre, à se tourner vers Dieu, à
accueillir sa parole, telles la pluie et la neige, qui abreuvent la terre, la
fécondent, la font germer, pour donner la semence et le pain. Dieu qui se laisse
chercher.
Toute cette histoire prend sens et revit à la lumière du Christ ressuscité
d’entre les morts. En entrant dans la cathédrale, c’est lui que nous avons
acclamé, lui, splendeur du Père, fils de Dieu. C’est lui que le diacre a chanté :
Voici maintenant la victoire, voici la liberté pour tous les peuples, le Christ
ressuscité triomphe de la mort. Amour infini de notre Père, suprême témoignage
de tendresse, pour libérer l’esclave, tu as livré le Fils ! Bienheureuse faute de
l’homme, qui valut au monde en détresse, le seul Sauveur. La résurrection du
crucifié annonce et inaugure un monde nouveau, une humanité nouvelle. C’est
une œuvre plus merveilleuse encore que l’acte de la création au commencement
du monde. Ce n’est plus la délivrance d’un seul peuple fuyant les égyptiens,
mais le salut de toutes les nations appelées à renaître à travers les eaux du
baptême. C’est le don de l’esprit filial, pour que, renouvelés dans notre corps et
notre âme, nous soyons tout entiers au service de Dieu.
Ce chemin, c’est le vôtre, Btissame, Joao, Adrien. Vous éprouvez les joies
ou les souffrances des réalités de ce monde. Joies vécues dans vos familles, vos
études, votre profession, joie de la rencontre de votre conjoint, joie de la venue
de vos enfants. Joies et peines mêlées sans doute. Il se peut que des entraves
vous ont empêché de vivre pleinement et vous ont fait sentir la soif de
l’insatisfaction, s’il est vrai qu’ « Il n’y a pas d’homme ou de femme qui ne se
trouve, à un moment de sa vie, comme la femme de Samarie, près d’un puits
avec une cruche vide et l’espérance de trouver réponse à l’aspiration la plus
profonde du cœur… » (Message du synode).
Chemin faisant, des rencontres, des paroles ont éveillé vos esprits et
même une voix intérieure a pu se faire entendre : Vous qui avez soif, venez…
Pourquoi vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas ? Prêtez l’oreille ! Venez à
moi ! Ecoutez et vous vivrez. Cherchez le Seigneur, il se laisse trouver.
Puis est venu le temps du catéchuménat. Temps du dialogue, de l’écoute
de la Parole de Dieu, de l’écoute de vos questions. Temps pour sortir de soimême, passage vers une vie nouvelle.
Et ce soir, c’est la joie d’entrer en communion avec le Christ, de mourir
au péché et de vivre pour Dieu en Jésus Christ. La joie de revêtir le Christ et de
recevoir de lui votre dignité de fils de Dieu. Déjà vous allez recevoir, dans
l’attente de la confirmation, l’onction qui fait de vous les membres du corps du
Christ, participant à sa dignité de prêtre, de prophète et de roi.
Ce chemin, nous voulons le refaire avec vous, nous les baptisés d’hier.
Nous allons dire : je crois en Dieu créateur du ciel et de la terre, je crois en Jésus
Christ, Sauveur et ami des hommes, je crois en l’Esprit saint qui nous sanctifie.
Nous rêvons tous d’un monde nouveau, d’une terre nouvelle où règnent la
justice et l’amour, d’une humanité heureuse et fraternelle. Le rêve est devenu
réalité, offerte et remise en nos mains. C’est Jésus ressuscité d’entre les morts,
don de Dieu. Le rêve est devenu espérance réellement fondée : c’est notre
nouvelle naissance par le baptême, c’est la création nouvelle avec le pain et le
vin, fruits de la terre et du travail des hommes, devenus Corps et Sang du Christ,
présence de Dieu avec nous chaque jour, viatique et promesse de vie pleine et
éternelle que même la mort ne peut détruire.
Que la joie dilate les cœurs, illumine les visages, ouvre les mains en geste
de paix et de fraternité. Que le christ soit votre pain quotidien. Que sa Parole
vous habite et vous fasse vivre. Christ est vraiment ressuscité. Alléluia !

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