Biladi n° 454
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Biladi n° 454
[email protected] NOUAKCHOTT OPTIQUE Tel: 525 27 67 VOTRE OPTICIEN CONSEIL AFFAIRE OMAR N° 454 du 01 Mars 2010 - Quotidien d’informations générales GRÂCE PRÉSIDENTIELLE Prix : 100 UM Hanefi fait partie du lot Le président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz, a décidé d’une remise de peine au bénéfice de plusieurs dizaines de détenus de droit commun. La grâce présidentielle, prise jeudi, intervient à l’occasion de la célébration du Maouloud, Les bénéficiaires, dont Hanefi Ould Dahah, ont été choisis dans la fourchette des peines allant de 5 ans à 3 mois. P.4 GUERRE CONTRE LES RÉSEAUX Enfin, une victoire de l’armée Samedi, l’armée mauritanienne a enregistré un succès encore retentissant en s’affrontant avec une bande de trafiquants de drogue fortement sécurisée, dit-on de sources officielles rapportées par l’AFP, par des éléments d’Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI). Trois personnes furent tuées sur le coup et 17 autres arrêtées dans les rangs des assaillants. P.5 APRÈS UNE TOURNÉE DANS L’AFTOUT L’UF P déplore la misère Moustapha Ould Bedredine, député de l’Union des Forces du Progrès (UFP) et vice-président de cette formation, a vivement dénoncé les conditions de vie «misérables» des populations de l’Aftout (une contrée située dans le Sud- Est de la région du Brakna et couvrant même une partie du Gorgol). P.5 Au cœur du marigot de l’espionnage? H ÉDITO anefi Ould Dehah, directeur du Journal électronique Taqadoumy, qui croupissait en prison depuis huit mois, pour un chef d’inculpation fallacieux a, enfin, retrouvé sa liberté vendredi dernier le jour de la célébration de la fête du Maouloud. Il a été grâcié avec une centaine de prisonniers de droit commun. Une tradition royale dans les moments de fête que le président Aziz semble plus ou moins bien apprécier. Peu importe la forme quand il s’agit de la liberté d’un jeune homme plein d’energie, avide d’exercer le droit à la parole et toujours prompt à satisfaire les attentes des ses fans. Il y a là certainement son propre bonheur, celui de sa famille restreinte et celui de sa très grande famille : la presse qui a fait de son emprisonnement sa cause première durant les derniers mois. Mais au-delà de ces considérations : deux points essentiels retiennent l’attention : Il y a d’abord la réaction de satisfaction générale et de remerciement au président de la république. Ce qui est étonnant, comme le développe souvent si bien Ould Mah, c’est que les pouvoirs chez nous jettent les gens innocents en prison et font de leur libération un acquis et un exploit qu’ils ne s’empêchent pas de vanter. Etrange logique ! Il y a également cette mobilisation massive des leaders politiques, religieux et de la société civile que l’on a vu s’agglituner à la porte de la modeste maison de Hanefi dans le quartier populaire de Carrefour pour serrer la main de l’ancien prisonnier devenu subitement héros après sa libération. Même ceux qui ne le connaissaient pas étaient pourtant de la partie espérant – eux-aussi – capitaliser pour leur compte cet événement. Là aussi, l’étonnement est grand, d’autant plus que la majorité des visiteurs, qu’ils soient de droite ou de gauche comme on dit, n’accordent dans la réalité que très peu de considération et de crédit à la presse : ils lisent rarement les journaux et s’en foutent royalement de leur liberté. Mais ils évitent, dans tous les cas, de les avoir sur le dos. Tout ce monde, le camp présidentiel et les autres doivent comprendre une chose : la Mauritanie a fort besoin de la démocratie pour vivre et s’épanouir. Or celle-ci ne peut se réaliser qu’à travers l’existence d’une presse aidée et respectée. Quotidien d’informations et d’analyses BP : 1122 Nouakchott Tél : 00222 524 02 75 - 00222 524 02 75 Fax: 00222 524 02 75 e-mail : [email protected] www.rmibiladi.com DIRECTEUR DE PUBLICATION : Moussa Ould Hamed COMITE DE REDACTION : Abdoulaye Ciré Bâ Zein Ould Yedali Coulibaly Nouhoum Mohamed Mahmoud Ould Taleb Moussa Ould Hamed Ould Bladi DISTRIBUTION : Mohamed Lemine Tel: 640 69 76-307 99 00 CORRESPONDANT A ATAR: Gueye Ahmet Tel: 640 99 67 COLLABORATEURS Cheikh Sidya Bâ Sileye Charly MAQUETTE : Cheikh Oumar Tel: 674 67 35 / E-mail: [email protected] Siége: Immeuble BMCI, 5eme Etage, Apt: 508 TIRAGE : Imprimerie Nationale N° 454 du 01 Mars 2010 2 INSOLITES INSOLITES En deux semaines, il se fait renverser deux fois par un train Californie, États-Unis - Un homme a été percuté par deux fois et ce par deux trains différents en à peine quinze jours. Une enquête de la police est en cours, et l'homme bénéficie de soins de santé mentale. Selon la police, la victime a expliqué être tombée sur les rails du haut du quai d'une gare, un train de banlieue l'avait alors entraîné sur plusieurs mètres. L'homme avait perdu une main.Mais une semaine plus tard, l'homme a à nouveau été victime d'un accident de train, et aurait donné la même version des faits aux autorités. Cette fois-ci, il a été blessé au poignet gauche. L'homme a été amené à l'hôpital, mais les autorités ont émis des doutes quant au hasard de cette histoire. Ne souffrant pas de blessures graves, il devra tout de même subir des examens de santé mentale. Un passager plutôt affamé... ou très irritable! Refus de lui payer ses gains immédiatement: il mange son ticket gagnant! .C'est le moins que l'on puisse dire ! Un passager de Ryanair en colère a mangé de rage une carte à gratter qui le disait gagnant de 8 930 Livres sterlings, rapporte The Telegraph. Cela s'est passé pendant un vol reliant la Pologne à l'Angleterre. La raison invoquée par le passager ? Il ne pouvait pas obtenir les gains tout de suite. Le personnel lui a en effet signifié qu'il devait attendre que l'avion se pose et voir avec la direction de la compagnie pour lui remettre ses gains ... L'homme a alors fourré le ticket gagnant dans sa bouche! Les membres de l'équipage ont tenté de le dissuader de manger sa carte et ont tenté de lui offrir des pizzas, snacks ou autres substituts. Mais le gagnant s'est entêté et est resté sur sa faim ! Du coup, il a tout perdu. La société tente de redonner les fonds à quelqu'un d'autre. Pour cela, elle appelle les internautes et usagers à voter via leur site Internet pour décider du meilleur avenir pour la somme d'argent... Arrêté pour avoir porté un masque de clown dans la rue Floride, États-Unis - Parce qu'il portait un masque et une perruque de clown, un jeune homme a été arrêté par la police. Il a été inculpé pour deux actes délictueux et libéré sous caution. Mardi, un jeune homme de 19 ans a été interpellé car il portait un masque de clown et une perruque, dans les rues de la ville de Tampa. Il a été inculpé pour deux délits : porter un masque et une perruque dans la rue et obstruction à la loi. Incarcéré, le jeune homme a été libéré, contre un caution de 750 dollars. Depuis 1951, une loi interdirait à quiconque en Floride de sortir masqué. Elle aurait été promulguée afin de lutter contre le Ku Klux Klan. Des croyants prient pour la résurrection de leurs pasteurs Kenya - Deux pasteurs d'une église protestante kenyane sont décédés dans un accident de la route il y a un peu plus d'une semaine. Mais les fidèles de la paroisse refusent de les enterrer, espérant qu'ils ressuscitent. Les deux pasteurs, Patrick Wanjohi et Francis Kamau Ndekei, appartiennent à la Famille du royaume des cieux (KSF). Même s'ils sont décédés dans un accident de voiture, l'apôtre et leader de la KSF John Kimani a estimé qu'ils étaient "juste endormis". Il a ainsi expliqué : "Nous n'allons pas les enterrer, car ils n'ont pas accompli leur mission sur Terre. Nous voulons qu'ils reviennent, sinon notre église risque de disparaître. Nous croyons que Dieu accomplira un miracle, les relèvera d'entre les morts et nous les ramènera".L'ensemble des fidèles de ce mouvement se réunissent ainsi chaque jour au temple où sont entreposés les corps, afin de prier pour que le miracle s'accomplisse. Pour autant, s'ils ne sont pas ressuscités d'ici jeudi, les pasteurs seront alors enterrés. Un chat qui prend son propre ascenseur Les maîtres de ce chat privilégié lui ont fait construire un ascenseur personnel afin qu'il ait un accès simplifié au jardin. Bien souvent dans les vidéos concernant les animaux, il s'agit de cascades ratées filmées par leurs maîtres, ou de prouesses insolites effectuées par nos chers animaux de compagnie. Mais ici, les maîtres de ce chat le montrent fièrement en train d'utiliser un ascenseur conçu spécialement pour lui. Grâce à cette machine, leur petit félin peut accéder facilement au jardin sans avoir à tenter une cascade qui risquerait de finir sur Youtube. Des buveurs de thé bannis pour faire trop de bruit Angleterre - Des buveurs de thé se sont vu interdire l'accès à un salon de thé extérieur situé au coeur d'une abbaye historique, car ils boiraient leur thé de manière trop bruyante. Les buveurs de thé ont été interdits d'accès au jardin clos qui les accueillait car ils ont été considérés comme trop bruyant. Le son de leur voix et la manière dont ils boivent leur thé perturberait la tranquillité du lieu. Cela a été vécu comme un scandale pour certaines des personnes mises en cause, qui expliquent que mis à part les oiseaux et les abeilles, personne ne pouvait les entendre. Le conseil municipal quant à lui, a ordonné le déplacement des chaises et tables du salon de thé vers un endroit utilisé normalement comme parking. Il explique de cette manière vouloir garder le petit jardin de l'abbaye paisible. Annonce L’Association des Amis de Habib Ould Mahfoudh prie les lecteurs qui détiendraient les éditions suivantes des Journaux Le Calame : 52, Mauritanie Demain: 18 , Al Bayane: 7 - 12 - 66, de bien vouloir les signaler à la direction du journal. Merci 3 AFFAIRE OMAR À LA UNE Au cœur du marigot de l’espionnage? Il s’appelle Omar Ould Sid Ahmed Hamma, alias « Omar le Sahraoui ». Il est accusé par les services de renseignements mauritaniens d’être le responsable du rapt des humanitaires espagnols, fin novembre 2009 sur la route Nouadhibou Nouakchott. Il a été kidnappé par les mauritaniens à l’intérieur du territoire malien, probablement dans la ville de Tombouctou ou dans ses environs. Et se trouve depuis entre les mains des services de sécurité à Nouakchott. Cette opération a été coordonnée, de bout en bout, par le groupe des généraux, en relation directe avec le président de la République. Est-ce cela la raison réelle du refroidissement des relations avec le Mali auquel nous assistons depuis la libération de l’otage français contre celle de quatre membres d’Al Qaeda dont un ressortissant mauritanien ? O mar Sahraoui est le dernier gibier tombé dans le panier de la sûreté nationale. On ne sait pas exactement quand- est-ce qu’il avait été arrêté. On sait cependant que de la nouvelle de son interpellation avait été diffusée sous forme de fuite ‘’volontaire’’ de la police. Et que contrairement à la thèse entretenue opportunément au départ, il n’avait pas du tout été extradé par les autorités maliennes. D’ailleurs, on n’a pas attendu beaucoup de temps pour voir, au moins publiquement, les relations se détériorer entre les deux pays. Alors que s’était-il donc passé et comment les services de sécurité mauritaniens ont réussi à mettre la main sur cette perle ? Des informations dignes de foi assurent que Omar Sahraoui, un homme bien connu à Tombouctou et dans la zone du grand Sahara, a été enlevé sur le territoire du Mali par des hommes de la région mobilisés pour la circonstance par des membres réduits du Conseil de sécurité ou ce qui en reste du HCE (le conseil militaire qui avait déposé le président Sidi et dont les membres influents placés à la tête des plus importantes structures de sécurité continueraient d’être les véritables maitre du pays, particulièrement dans la dimension sécuritaire). Cette opération, organisée naturellement dans le plus grand secret, a été réalisée grâce à l’engagement de véritables mercenaires dont des trafiquants tout genre, des bandits de grand chemin et même des repris de justice. Selon des sources concordantes, un homme de la communauté touarègue, qui croupit dans la prison de Dar Naim en attente d’être jugé pour plusieurs chefs d’inculpation dont la constitution d’association de malfaiteurs, a été sorti de manière cavalière de sa prison pour être probablement utilisé dans cette manœuvre. Il avait été arrêté à cause des rapts et autres opérations, souvent meurtrières, qu’il organisait contre l’armée malienne. Sa libération a intervenue en plaine nuit. ‘’Nous étions, raconte un témoin, assis dans l’enceinte de la prison lorsque le touarègue et son ami avaient été abordés par le régisseur qui leur signifiait qu’ils pouvaient retrouver immédiatement leur liberté s’ils connaissant une personnalité prête à les garantir ou cautionner. Ils répondirent qu’ils ne connaissent personne. Plus ou moins gêné, le régisseur les quitte pour, apparemment, rendre compte’’. ‘’Quelques temps plus tard, poursuit notre témoin, un gradé de la police arrive à la prison apportant avec lui un ordre de libération des deux individus’’… Etaient-ils utilisés pour l’enlèvement du sahraoui ou ont-ils bénéficié de la dégradation des relations du pouvoir en Mauritanie avec le Mali ? Difficile à dire. Tant les cartes semblent encore brouillées à cause de la complexité de la situation et la multiplicité des intervenants dans la zone. Invité à la table En effet, le ravisseur présumé des trois humanitaires espagnols enlevés le 29 Novembre dernier, est présenté par différentes sources de nos voisins marocains comme un cadre du Front Polisario. Depuis près de deux ans, les marocains font valoir l’argument selon lequel il existerait des liens entre le Polisario et Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), assertion systématiquement réfutée par l’Algérie, protecteur « historique » du mouvement sahraoui localisé à Tindouf. Bien que l’Algérie soit ellemême sous la menace des groupes se réclamant d’Al-Qaïda opérant dans le Sahel, qui sont en majorité des émanations du GSPC (Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat) et des GIA (Groupes Islamiques Armés), elle estimait jusqu’alors qu’il n’existe pas de risque de « contamination » du front Polisario par AQMI, et accusait le Maroc de vouloir faire de la surenchère sécuritaire afin de renforcer le soutien de ses alliés. Or, dans la guerre psychologique et médiatique périphérique que se livrent les deux frères ennemis du Maghreb, Rabat espère désormais marquer des points précieux puisque des évènements concrets comme cette arrestation viennent conforter le Royaume Chérifien et établir le glissement de certains cadres du Polisario vers les mouvements terroristes islamistes du Sahel. La porosité de la frontière idéologique n’était pourtant pas évidente de prime abord, car rien ne semblait prédestiner le Front Polisario, dont la genèse est clairement influencée par le Marxisme-léninisme, à tendre vers l’islamisme radical. Une première explication de cette déviance du Polisario, signale-t-on dans le camp marocain, se trouve dans le changement générationnel chez les cadres du Front et dans l’armée, les jeunes étant de moins en moins « connectés » avec la doctrine historique du mouvement, et n’ayant pas connu le temps des « camarades » cubains venus expliquer la révolution aux combattants des sables. Egalement, la lassitude des populations vivant dans les camps, combinée à l’absence de perspective pour sortir de l’impasse dans l’affrontement avec le Maroc aura constitué-semble-til- un terreau fertile pour la fabrication de militants proches des idées Salafiste et Djihadiste. Enfin, l’envie d’en découdre et de prendre les armes, alimentée probablement par le récit des anciens, aura également été un facteur motivant les jeunes qui se dirigent vers le Jihad armé. Dans l’autre camp, on accuse le Maroc de chercher à évacuer le problème du Sahara en essayant de le confondre avec le terrorisme. A ce propos, on cite les insinuations des renseignements marocains qui, depuis le rapt des humanitaires espagnols, associent les sahraouis au terrorisme. Une manière, explique-t-on du côté du Polisario, qui vise à gâter le nom du mouvement auprès de l’opinion publique espagnole, généralement très attentive aux thèses sahraouies… Il est vrai que les renseignements marocains gagnent de plus en plus de terrain sur la sol national où leur présence ne cesse de se renforcer, mais il faut rappeler également que les Sahraouis n’ont pas jusqu’ici nié publiquement les informations les liant aux réseaux des terroristes et de trafiquants de drogues. Par rapport à la Mauritanie, on sent depuis quelque temps une certaine réussite dans la lutte contre les réseaux terroristes ou plus précisément dans l’arrestation de leurs complices qui les avaient aidés à perpétrer leurs opérations d’enlèvement d’occidentaux sur le sol national. S’agit-il d’une action réelle menée par nos services, à eux seules, ou bénéficient-ils du concours d’autres amis ? Difficile à répondre à cette interrogation pour le moment, mais le plus dur reste à faire: éviter l’exécution de nouvelles opérations sur le sol national à travers la prévention. L’autre inconnue qui demeure préoccupante est de bien savoir la réaction des autorités maliennes à la salve de mesures prises par le pouvoir du président Aziz qui les accuse de complaisance dans la lutte contre le fléau du terrorisme. Mohamed Mahmoud Targui N° 454 du 01 Mars 2010 4 ACTUALITÉ OTAGE ITALIEN REMISE DE PEINE POUR UNE CENTAINE DE DÉTENUS Hanefi fait partie du lot L’ultimatum d’Al Qaeda expire Le président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz, a décidé d’une remise de peine au bénéfice de plusieurs dizaines de détenus de droit commun. Parmi ces individus une quinzaine d’étrangers. La mesure de grâce présidentielle, prise jeudi soir 25 février 2010, intervient à l’occasion de la célébration grande fête religieuse du Maouloud, qui marque l’anniversaire de la naissance du prophète de l’Islam, Mohamed. L es détenus élargis, choisis dans la fourchette des peines allant de 5 ans à 3 mois, ont reçu, à leur sortie de prison, une somme d’argent et des habits pour entamer une nouvelle vie dont la principale caractéristique est l’indispensable liberté qui doit leur permettre désormais de participer activement à la vie de leur famille, de leur corporation, de la cité et de la société tout entière en vue d’apporter leur pierre à l’édifice du développement de la Mauritanie. Ont été exclus du bénéfice de la nouvelle loi d’amnistie les détenus condamnés pour « crimes de sang, activités terroristes, viol et trafic de drogue ». Tout à l’opposé des auteurs de ces infractions graves, figure dans la liste des bénéficiaires de la clémence de Mohamed Ould Abdel Aziz, le journaliste Hanefi Ould Dehah. Le Directeur de Publication de l’organe en ligne « Taqadoumy ». Un détenu dont le traitement du dossier était largement décrié par le collectif des avocats en charge de sa défense, les organisations de presse et de défense des droits humains aux niveaux : national et international. Mais aussi toute la classe politique majorité et opposition confondues. Tout ce beaut monde a exprimé son rejet des « grossières violations » des règles élémentaires de procédure dont les auteurs offrent un visage bien pâle de la justice mauritanienne. Une justice jetée ainsi en pâture à une opinion qui n’admet plus certains « écarts » avec le droit surtout dans son volet pénal, qui comporte des garanties dont la liberté est forcément un aspect sensible. En décidant de la loi d’amnistie tombée la veille du jour de la fête, le président de la République a eu l’intelligence de faire usage du droit de recours que lui offrait la loi. Du coup, il s’est montré plus courageux que quelques magistrats qui ont eu peur d’assumer leur indépendance. Mettant les petits plats dans les grands, pour matérialiser la décision du chef de l’état, le ministère de la justice a organisé une cérémonie très médiatisée pour la remise en liberté des bénéficiaires de la remise de la peine. Le cadre choisi pour cette cérémonie a été la maison d’Arrêt et de Correction de Dar Naim, en présence du ministre de la justice, Bah Ould Ameida, du ministre de l’intérieur et de la décentralisation, Mohamed Ould Boilil, du commissaire aux droits de l’homme, à l’action huma- nitaire et aux relations avec le parlement, Mohamed Lemine Ould Dadde et de nombreux fonctionnaires du parquet et de l’administration pénitentiaire. Respect de la dignité humaine, satisfaction partagée et coup médiatique En fait, la cérémonie du vendredi 26 février, marquée par une forte présence de la presse nationale et internationale, vise à démontrer l’attachement du pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz « au respect de la dignité humaine ». Cela, après les dénonciations récurrentes de l’Ordre National des Avocats (ONA) portant sur de grosses violations des règles relatives à la détention, notamment par le maintien en prison d’individus sans mandat de justice en cours de validité. Elle ressemble à une réaction positive du pouvoir face à des pratiques d’un autre âge et donc de nature à écorner son image à un moment où la Mauritanie a justement besoin de sérénité et d’apaisement pour rassurer et attirer les investisseurs. Le discours de la directrice des affaires pénales et de l’administration pénitentiaire au ministère de la justice, Mariata Kane, en est l’illustration. A l’occasion de la cérémonie de remise en liberté de ces dizaines de détenus, elle a dit que « la politique définie par le président de la République est essentiellement axée sur le respect de la dignité humaine, l’humanisation de l’univers carcéral et l’amélioration des conditions de vie des détenus ». Une phrase largement reprise dans la presse et qui donne à la démarche du pouvoir en place une incontestable réussite sur le plan médiatique, cette faiblesse récurrente de nos gouvernants. Constat de satisfaction largement partagée au cours de la cérémonie, avec un Hanefi Ould Dehah qui a déclaré, pour commenter la loi d’amnistie « c’est une bonne décision. Je retrouve la liberté après plusieurs mois d’une détention injuste pour mes idées et mes écrits. C’est le résultat de l’action infatigable de la défense, de la presse et d’autres organisations ». Condoléances Cheikh Sidya Nous venons d’apprendre avec une très grande tristesse le décès du grand leader national et député de Djiguenni, le regretté Mahfoudh Ould Khattry. Le défunt joua un très grand rôle dans l’édification de l’Etat mauritanien moderne, son unité et la récupération de l’intégralité de son territoire. Il eut également des prises de positions décisives dans la défense de la vérité ; avec courage et conviction. En cette douloureuse occasion, le Pacte National pour la Démocratie et le Développement(ADIL)présente ses condoléances les plus attristées au peuple mauritanien tout entier et à la famille parlementaire en particulier. Les mêmes condoléances vont également à la famille du grand leader et surtout à sa fille et grande militante Fatimetou Mint Khattry, priant Allah le Tout-puissant d’accueillir notre défunt en son Saint Paradis et d’inspirer courage et consolation aux siens. N° 454 du 01 Mars 2010 L'Italien Sergio Cicala, retenu en otage depuis décembre avec sa femme par al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), a appelé son gouvernement à faire des "concessions" pour obtenir leur libération, dans un message mis en ligne hier. "Ma liberté et celle de ma femme dépendent des concessions que le gouvernement est disposé à faire", a affirmé l'otage dans le message audio rapporté par le centre de surveillance des sites islamistes SITE. Le message est accompagné d'une image fixe montrant un homme présenté comme étant Sergio Cicala, se tenant à genoux et sous la garde de six hommes cagoulés et en armes. Sergio Cicala, 65 ans, et sa femme Philomène Kabouree, 39 ans, sont aux mains d'Aqmi depuis leur enlèvement le 18 décembre en Mauritanie. "J'espère que le plus tôt possible le gouvernement va s'intéresser à notre situation et en conséquence à nos vies. Nous attendons avec confiance que toute cette situation puisse se résoudre de la meilleure façon possible. Bien sûr, je veux dire ma libération et celle de ma femme", ajoute-t-il. "Le président (du conseil italien) Berlusconi a toujours été renommé pour sa grande générosité, j'espère qu'il pourra nous aider ma femme et moi", ajoute l'homme, dont la voix ne trahit aucune émotion et qui semble lire un texte. Daté du 24 février et intitulé "Appel de l'otage italien au gouvernement de Berlusconi", le message en italien est d'un peu plus d'une minute. Dans un ultimatum diffusé début février, l'Aqmi avait donné jusqu'au 1er mars au gouvernement italien pour répondre à ses exigences. Les ravisseurs demandaient non seulement la remise en liberté de quatre islamistes détenus au Mali, qui ont depuis été relâchés, mais aussi la sortie de prison de combattants détenus en Mauritanie, avait indiqué une source proche du dossier. Dans un bref communiqué accompagnant le message de l'otage, la branche maghrébine d'Al-Qaïda appelle les Italiens à faire pression sur leur gouvernement pour sauver la vie du couple italien. "Nous répétons notre appel aux familles des otages et à l'opinion publique italienne: si vous voulez la sécurité des otages, faites pression sur votre gouvernement offensant et demandez-lui de satisfaire les demandes légitimes des moudjahidine", affirme Aqmi. Interrogé à Rome, un porte-parole du ministère italien des Affaires étrangères n'a pas souhaité commenter le contenu du message. ATTAQUE DE LEMZARRAB Les prisonniers ramenés à Nouakchott Hier au moment où nous étions sous presse, on apprenait que les personnes qui s’étaient fait prisonniers vendredi, lors d’un accrochage entre l’armée nationale et une bande de trafiquants de drogues en relation avec Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI), sont entre les mains des services de la sûreté d’Etat à Nouakchott. Aucune information relative aux identités de ces éléments n’a été révélée. Certaines sources indiquent par ailleurs qu parmi les prisonniers figurent des maliens, des algériens en plus de mauritaniens. A noter que lors de cet accrochage, l’armée nationale n’a déploré aucune victime. Tandis que dans les rangs de la bande, trois personnes furent tuées et 15 autres capturés en plus de la saisie de véhicules et d’une quantité de drogue. 5 ACTUALITÉ APRÈS LA GRÂCE DE HANEFI APRÈS UNE TOURNÉE DANS L’AFTOUT L’UF P déplore la misère Maître Ebety réagit Mustapha Ould Bedredine, député de l’Union des Forces de Progrès (UFP) et vice président de cette formation, a vivement dénoncé les conditions de vie «misérables» des populations de l’Aftout (une contrée située dans le Sud- Est de la région du Brakna et même une partie du Gorgol). U ne sortie du «Timonier» ; enregistrée samedi au cours d’une conférence de presse dont l’objectif consistait à livrer le compte rendu d’une mission de plusieurs jours, organisée par le parti et conduite par le député dans le triangle de la pauvreté. Un voyage qui a permis de toucher du doigt l’indigence de l’écrasante majorité d’une population manquant de tout, notamment des services sociaux de base, selon le député, chef de la mission de l’UFP, qui affirme avoir sillonné une quinzaine de localités dont la condition la plus largement partagée est le dénouement. En organisant ce voyage de plusieurs jours dans la Mauritanie des profondeurs, sensée bénéficier d’une attention particulière des pouvoirs publics depuis le 6 août 2008, date du putsch rectificatif du président Mohamed Ould Abdel Aziz, l’Union des Forces de Progrès (UFP) tenait à démontrer le décalage entre la rhétorique du pouvoir et la réalité des conditions de vie des populations « dans un état de dégradation continue ». Au cours de sa rencontre avec la presse, Moustapha Ould Bedrine a dépeint un tableau désolant : écoles fermées faute d’enseignants, centres de santé bouclés pour absence d’infirmiers, plusieurs kilomètres à pied ou dos d’ânes pour trouver la moindre goutte d’eau potable, montée exponentielle du prix des denrées de base, baisse de la production agricole due à plusieurs années de sécheresse consécutive ….Le tout allié à une quasi absence des interventions du gouvernement dans la zone. Un constat sur la base duquel le discours de campagne de Mohamed Ould Abdel Aziz est balayé du revers de la main pour faire face à une réalité «déprimante», note le député de l’Union des Forces de Progrès (UFP). D’où l’appel lancé aux ONG nationales et internationales pour une action « urgente » en faveur de ces populations oubliées dans un triangle de misère et de désolation. Ce tableau de marasme et de désolation au plan économique et social, a pour toile de fond une crise politique, GUERRE CONTRE LES RÉSEAUX le blocage né du coup d’état du 6 août 2008. Un problème qui devait être globalement résolu dans le cadre de l’accord de Dakar qui a permis l’organisation d’une élection présidentielle «frauduleusement» remportée par Mohamed Ould Abdel Aziz. Le président à la victoire autoproclamée refusant de poursuivre le dialogue avec l’opposition démocratique. D’où l’accusation de « violation » des dispositions de l’accord signé début juin 2009 dans la capitale sénégalaise. Pour illustrer cette réalité, le vice président et député de l’UFP égraine tout un chapelet de rappels relatifs au traitement du fameux dossier de la lutte contre la gabegie, l’arrestation du journaliste Hanefi Ould Dehah, des nomination arrangements à la pelle en dehors de tous les critères de compétences, l’attribution d’importants marchés sur la base du gré à gré. Autant de maux et de « mots » qui accentuent la crise politique et la misère de la population du pays plusieurs mois après l’élection présidentielle du 18 juillet 2009. Une situation politique, économique et sociale dont le dépassement exige un réel dialogue entre tous les acteurs politiques. Une exigence rejetée par le pouvoir pour le moment, selon l’UFP. A titre d’illustration, le député déplore l’absence de consultations régulières (tous les 3 mois) entre le président de la République et le chef de file institutionnel de l’opposition démocratique, conformément au statut de celle-ci. Aucune rencontre entre le président de la République et le chef de l’opposition n’a été notée depuis la présidentielle de juillet 2009. Cheikh Sidya Enfin, une victoire de l’armée Samedi, l’armée mauritanienne a enregistré un succès encore retentissant en s’affrontant avec une bande de trafiquants de drogue fortement sécurisée, dit-on de sources officielles rapportées par l’AFP, par des éléments d’Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI). Trois personnes tuées sur le coup et une vingtaine autres arrêtées dans les rangs des assaillants. Des véhicules contenant armes, munitions, mais surtout une importante cargaison de drogue, ont été saisis au cours de l’opération. Il s’agit là d’une victoire importante pour l’armée devant la recrudescence de la violence dans notre pays ces dernières années. Les mouvances islamistes affilées à la nébuleuse Al Qaeda ont multiplié les attaques en Mauritanie malgré la rupture des relations avec Israël qui servaient de prétexte aux idéologues de la branche armée de cette l’organisation au Maghreb islamique, l’AQMI. Il est difficile pour le moment de faire la part des choses quant à l’identité des gens arrêtés par l’armée même si selon l’AFP "La sécurité du convoi était assurée par des islamistes armés, c’est bien la preuve qu’il y a connexion entre eux et les trafiquants", a déclaré cette source sous couvert de l’anonymat. "Les éléments en mouvement ont été pris en embuscade par l’armée, sur la frontière" avec le Mali, dans l’extrême nord-est du pays, un zone désertique près de la localité mauritanienne de ‘’Lemzeirib’’ (650 km à l’est de Zouérate), non loin de Chaggatt", a affirmé la même source. Les membres de ce groupe armé circulaient à bord de quatre véhicules tout terrain, dont un petit camion transportant de la drogue. Selon toute vraisemblance et eu égard au comportement des gens arrêtés vendredi dernier, tout porte à croire qu’il s’agit de trafiquants de drogue et non pas de combattants jihadistes. Les observateurs estiment que le fait que les ces gens ne s’étaient pas fait exploser et avaient brandit les drapeaux blancs devant leurs assaillants excluent leur appartenance aux islamistes qui sont généralement jusqu’auboutistes. Mais il faut bien signaler qu’il est difficile de faire la séparation entre ces deux groupes qui écument le grand Sahara. Fofana Samba Hanefi Ould Dahah vient de sortir de la prison de Dar Naim suite à une grâce du Président de la République en faveur d'une centaine de détenus. A cette occasion, j'exprime, au nom de HANEFI DEHAH, de la défense et en mon nom personnel, toute ma joie de voir ce brillant et courageux journaliste, qui fait honneur à la plume et donc à sa profession, libre après plus de deux mois de détention arbitraire. Que tous ceux qui se sont mobilisés à l'intérieur et à l'extérieur et ils sont très nombreux et d'horizons divers, pour soutenir sa noble cause en se mobilisant pour dénoncer la détention arbitraire et exiger sa libération et ce à travers un consensus national et un élan impressionnant de solidarité internationale, retrouvent ici toute l'expression de reconnaissance et de gratitude et que le Président de la République en soit également remercié pour avoir accepté d'entendre l'appel tant réitéré contre la détention arbitraire et pour la libération immédiate de Hanefi Dehah. Je tiens à rassurer toutes ces bonnes volontés que leurs efforts n'ont pas été et ne seront pas vains et que l'action contre la détention arbitraire et l'instrumentalisation de la justice va se poursuivre par des actions judiciaires à tous les niveaux pour que de telles pratiques soient bannies à jamais dans notre pays, conformément aux prescriptions à caractère impératif des conventions internationales ratifiées par notre pays, par la constitution, par le code pénal et le code de procédure pénale qui définissent, qualifient et punissent la détention arbitraire. En outre, j'aimerai dire, comme je l'avais déclaré, en mars 1998, lors de ma libération par grâce présidentielle avec mes amis et codétenus Boubacar ould Messaoud, Cheilh Saad Bouh Kamara et Me Fatimata Mbaye après une condamnation définitive à une peine d'emprisonnement ferme de 13 mois, que j'ai honte pour la justice de mon pays. Condamnés à l'emprisonnement à 15 H pour une durée ferme de 13 mois et graciés à 16 H. Si le scénario qui se répète aujourd'hui est identique à celui de 1998 et permet de rééditer la déclaration que j'avais faite à chaud, en compagnie de mes amis, à la porte de la prison civile de Nouakchott, il présente une autre dérive particulièrement dangereuse pour l'avenir des libertés dans notre pays. en ce sens que Hanefi Dehah est gracié après une détention arbitraire de plus de deux mois. Cependant je demeure serein parce que confiant en la justice de mon pays pour qu'elle se ressaisisse, s'assume et se libère définitivement de la mainmise du pouvoir exécutif à l'effet d'arracher son indépendance pour qu'elle récupère sa liberté de décision sachant que toute liberté pour qu'elle soit effective, nécessite une volonté pour l'arracher parce qu'elle ne s'offre pas sur un plateau d'argent. A cette occasion heureuse, je ne peux que saluer les efforts du Bâtonnier et du conseil de l'ordre pour les efforts qu'ils déploient pour la défense des droits de la défense et des libertés individuelles et collectives, notamment à travers la traduction du rapport mensuel du Bâtonnier sur l'état de la justice, en mettant en garde tous ceux qui tentent de diviser les avocats pour des intérêts mesquins pour la simple raison que les avocats mauritaniens resteront unis face à toute tentative de division et la dernière assemblée générale des avocats tenue en janvier 2010 fut l'illustration la plus exaltante de l'unité des avocats dont le courage, le sacrifice et l'attachement aux libertés individuelles et collectives et à la défense de la défense à travers leur courte histoire alimentent leur action et leur permettent de faire honneur à leurs nobles idéaux. Enfin, je lance un appel pour une action continue contre la détention arbitraire en application de la constitution, du code pénal et du code de procédure pénale pour que de telles pratiques soient poursuivies et sévèrement sanctionnées par nos juges de sorte que les victimes ne soient pas contraintes, en application des conventions internationales ratifiées par notre pays, de la jurisprudence et des usages internationaux, à les porter devant des instances internationales. Pour la défense de Hanefi Dehah Me Brahim Ould Ebety Avocat à la cour N° 454 du 01 Mars 2010 6 ÉCONOMIE L'Europe risque sa survie SAUVETAGE DE L A GRÈCE Si la crise financière a laissé un goût amer, la suite risque d'être encore moins digeste. Après quelques manifestations d'unité, les grands pays occidentaux se sont empressés de renouer avec le «chacun pour soi». Oubliant au passage de modifier ensemble le fonctionnement des banques, des marchés financiers et des agences de notation. Et ceux-ci en profitent pour continuer leur métier comme si rien ne s'était passé. Ainsi, les banques et les fonds à risque spéculent contre la Grèce tandis que les agences de notation menacent de nouveau de dégrader sa note souveraine. Face à ces institutions, l'Union européenne fait... exactement la même chose et tente de faire croire qu'elle pourra ne rien changer à son mode de (non)fonctionnement. Entravée par un arsenal de règles mal conçues, elle renâcle à aider la Grèce, tout en refusant l'intervention du FMI. Ses institutions sont si faibles que c'est la Federal Reserve Bank américaine qui va enquêter sur l'action de la banque d'affaires Goldman Sachs dans la gestion de la dette publique grecque. L'Union, et d'abord son membre le plus éminent, l'Allemagne, refuse de payer pour un petit pays qui dépensé sans compter. Certes, la Grèce, et pas seulement elle, a eu un comportement de cigale. C'est oublier un peu vite qu'on l'a laissée faire et que les banques allemandes en ont profité. Elles sont d'ailleurs chargées en titres grecs... Même l'Allemagne ne peut laisser tomber la Grèce. Exiger des plans d'austérité toujours plus sévères comporte en outre des risques, et pas seulement pour les Grecs. Compte tenu de l'importance du commerce intraeuropéen et de l'énorme excédent commercial allemand par rapport à ses partenaires, tout plan d'austérité a aussi des conséquences sur l'activité de l'ensemble de l'Europe. A un moment où la croissance européenne semble pour le moins anémique, il faudrait bien peser les risques avant d'exiger de la Grèce -puis des autres pays à forts déficits- SALON DE L'AGRICULTURE de passer au régime super- austérité. De leur côté, ni les marchés, ni les agences de notation ne vont cesser de tester la solidarité de l'Union monétaire tant que de vraies mesures ne seront pas prises. Et il ne suffit pas que le ministre luxembourgeois des Finances affirme que l'Europe est solidaire pour persuader les spéculateurs. «L'Europe est solidaire...Aucun pays de la zone euro ne va faire faillite», a déclaré Luc Frieden vendredi dans une interview au quotidien allemand Handelsblatt. Aux «grands» de la zone euro de relayer cette affirmation pour lui donner du poids. Pour la première fois depuis soixante ans, l'Europe doit faire face à un test décisif. Il lui faudrait faire preuve de créativité et d'audace au moment même où la crise pousse chacun à se replier sur lui-même. La tâche est ardue, car il faut trouver les moyens de contourner des textes mal conçus et surtout admettre une bonne fois qu'une politique économique commune est indispensable. Et il faut faire vite. Sinon, c'est l'Union elle-même qui risque de disparaître. Ouverture dans une ambiance morose Le Salon de l'agriculture, rendez-vous mondial du monde paysan, s'est ouvert samedi à Paris sur fond de chute des revenus et dans un climat de morosité alimenté par l'absence de Nicolas Sarkozy. Le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire et le nouveau commissaire européen à l'Agriculture, Dacian Ciolos, un Roumain dont la candidature était soutenue par Paris, ont parcouru les allées de la porte de Versailles. Quelques 700.000 visiteurs sont attendus jusqu'au 7 mars pour cette 47e édition du Salon, qui accueillera 1.045 exposants en provenance de 25 pays dont quatre nouveaux, la Norvège, la République démocratique du Congo, la Belgique et le Canada. Quelques 3.500 animaux seront exposés. Le président français, qui passe le week-end en famille dans la résidence varoise de la famille de son épouse Carla, au cap Nègre, ne viendra que pour la clôture, où est annoncé un "geste" du Président pour le monde agricole en plein désarroi. Jean-Michel Lemétayer, président du premier syndicat agricole français FNSEA, proche de la droite, s'est pourtant dit déçu de l'absence du chef de l'Etat ce week-end. "Le président Sarkozy a beaucoup de difficultés avec la campagne, avec le monde paysan", a-t-il dit vendredi. Jacques Chirac, qui passait des heures chaque année au Salon de l'agriculture quand il était à l'Elysée, devrait s'y rendre cette semaine, et Dominique de Villepin, devenu rival de Nicolas Sarkozy depuis le procès Clearstream qui les a opposés, a prévu d'y passer six heures mercredi. N° 454 du 01 Mars 2010 En 2008, l'apostrophe "Casse-toi pauvre con" de Nicolas Sarkozy à l'adresse d'un passant qui refusait sa main tendue dans les allées du Salon, avait troublé le monde politique et contribué à brouiller l'image présidentielle. Plusieurs organisations agricoles entendent mener des actions en début de semaine prochaine pour dénoncer la baisse des revenus agricoles, de 34 % en 2009, après une chute de 20 % en 2008, selon des statistiques officielles. L'association des producteurs laitiers indépendants et la Coordination rurale organiseront un "forum" lundi, tandis que la Confédération paysanne, dont José Bové fut le porte-parole, a projeté de se faire entendre mercredi, sous une forme encore tenue secrète, dit-on de source syndicale. INFLATION Le FMI ose toucher à un tabou économique Enfin, un débat sur l'inflation ! Et porté par qui ? Par le gardien de l'orthodoxie financière, le FMI lui même. Son économiste en chef, Olivier Blanchard, a osé briser un tabou il y a quelques jours en écrivant qu'après tout, viser 4% d'inflation serait plus favorable à l'économie (actuellement, les banques centrales s'efforcent de ne pas dépasser 2%). Se fixer un objectif un peu plus lâche, à lire l'article publié sous son autorité (disponible en français), permettrait aux banques centrales de se décrisper un peu. L'objectif de 2% les paralyse en effet : si elles pouvaient baisser plus rapidement leurs taux d'intérêt, elles donneraient un peu plus d'oxygène à l'économie quand celle-ci en a besoin. On a droit, depuis la publication de cet article, à un concert de protestations en provenance des grands argentiers de la planète. « Le FMI joue avec le feu » a déclaré le patron de la Bundesbank, Axel Weber, dans une tribune au Financial Times Deutschland publiée jeudi. Ce qui est menacé, selon, lui, c'est pas moins que « la crédibilité acquise depuis des décennies par la politique monétaire » ! Ben Bernanke, le grand manitou de la Réserve fédérale, s'est lui aussi étranglé devant le congrès américain : « 4%, pourquoi pas 5%, 6%, 7% ? » Dès qu'il s'agit de l'inflation, on touche à une vache sacrée Très connu, Olivier Blanchard n'est pas précisément un farfelu : c'est un professeur du MIT, libéral-keynésien, profil assez classique d'économiste aux Etats-Unis. Le problème, c'est que dès qu'il s'agit de l'inflation, on touche à une vache sacrée. Le souvenir de l'hyperinflation allemande des années 20 hante encore l'Allemagne et sa banque centrale, et celui de la « stagflation » (mélange de croissance faible et de forte inflation) des années 70 est encore présent dans bien d'autres pays. Pourquoi l'inflation est-elle mauvaise pour l'économie ? La question peut paraître naïve, mais la réponse est loin d'aller de soi. Imaginez que l'on multiplie par 100 tous les prix, tous les salaires, et la masse monétaire en circulation. Pour avoir des informations sur la Mauritanie, consultez: www.mauritanidees.fr 7 INTERNATIONALES JÉRUSALEM Incidents près de la mosquée Al Aksa La police israélienne a pénétré dimanche dans le complexe abritant la mosquée Al Aksa, à Jérusalem, à la suite du jet, par des Palestiniens, de pierres sur des touristes visitant le site, ont rapporté des témoins. Cet incident intervient une semaine après l'annonce par le gouvernement israélien de son intention d'ajouter deux lieux saints de Cisjordanie occupée à une liste de 150 sites du patrimoine archéologique d'Israël à restaurer, une décision qui a suscité de vives tensions. Un responsable de l'Autorité palestinienne, Adnan al Husseini, a expliqué que de jeunes Palestiniens s'étaient rassemblés sur l'esplanade à la suite de rumeurs selon lesquelles des extrémistes juifs allaient pénétrer dans le complexe. La mosquée Al Aksa se trouve sur un site que les Juifs nomment Mont du Temple et les Arabes Esplanade des mosquées ou al Haram al Charif. Cette esplanade comprend aussi le Dôme du Rocher, aussi appelé mosquée d'Omar, édifice du VIIe siècle. La mosquée Al Aksa, qui date du VIIIe siècle, surplombe le Mur des Lamentations, principal lieu saint du judaïsme, qui serait une partie de l'ancienne muraille du second temple de Jérusalem, rasé par les Romains en 70 après Jésus Christ. La police israélienne a arrêté sept Palestiniens et quatre policiers ont été blessés par des pierres, a déclaré Micky Rosenfeld, porte-parole de la police. Selon des sources médicales palestiniennes, trois Palestiniens ont été hospitalisés pour des blessures causées par des balles en caoutchouc. D'autres ont été soignés pour inhalation de gaz lacrymogènes. Nabil Abou Rdainah, collaborateur du président palestinien Mahmoud Abbas, a accusé Israël de faire monter les tensions pour saper les tentatives américaines de relance des discussions de paix. Israël et les Etats-Unis ont exhorté Abbas à entamer des discussions immédiatement, mais Abbas veut au préalable un gel de l'expansion des colonies juives. Il étudie une proposition américaine de négociations indirectes et en discutera cette semaine lors d'une réunion de la Ligue arabe, au Caire. Mohammad Hussein, mufti de Jérusalem, a déclaré qu'Israël porterait la responsabilité des conséquences de ce qu'il a appelé l'assaut du site par des groupes extrémistes. Selon la police israélienne, un millier de touristes ont visité le Mont du temple dans la matinée. Adnan al Husseini, gouverneur de Jérusalem nommé par l'Autorité palestinienne, a expliqué que de jeunes Palestiniens avaient passé la nuit à al Aksa parce qu'ils craignaient que des juifs religieux tentent de pénétrer dans le site. Un porte-parole de la police israélienne a déclaré que cette dernière, qui ne pénètre habituellement pas dans le site, y était intervenue lorsqu'une vingtaine de Palestiniens ont jeté des pierres. Ils sont ensuite réfugiés dans la mosquée où la police israélienne ne pénètre pas, a-t-il ajouté. La seconde intifada a éclaté en 2000 après une visite au Mont du temple d'Ariel Sharon, alors chef de l'opposition israélienne. Un séisme parmi les plus violents depuis un siècle a fait au moins 300 morts et deux millions de sinistrés samedi au Chili. Ce dimanche midi (heure française), les autorités ont découvert qu'au moins cent personnes étaient bloquées dans un immeuble écroulé, à Concepcion. L'écrasante majorité des victimes, 90%, ont été tuées dans leur sommeil, surprises dans leur lit par le tremblement de terre de magnitude 8,8, selon le Bureau chilien des urgences (Onemi). Dans la région de Concepcion, à 500 km au sud de la capitale Santiago, les dégâts étaient spectaculaires: des dizaines de maisons détruites, des voitures écrasées sous les décombres, des routes éventrées et des ponts détruits, tel le grand viaduc sur le fleuve Bio Bio. «La force de la nature a, une nouvelle fois, frappé notre patrie», a déploré la présidente Michelle Bachelet, qui termine son mandat à la tête du pays andin de 16 millions d'habitants. Le pays, situé dans une des zones à la plus forte activité sismique au monde, est situé sur une zone de convergence de deux plaques tectoniques majeures. C'est au Chili qu'a eu lieu le plus puissant séisme jamais enregistré, à Valdivia le 22 mai 1960, de magnitude 9,5. Par ailleurs, le séisme a provoqué un tsunami, qui n’a pas épargné le Chili. Sur la petite île de Robinson Crusoe, à 700 km des côtes, cinq personnes ont péri et 11 étaient portées disparues. Les archéologues français présents sur l'île sont sains et saufs. L'épicentre du séisme, survenu à 3h34 locales, a été localisé sous l'océan, à 90 km de Concepcion, deuxième ville du Chili avec un demi-million d'habitants. Les autorités chiliennes peinaient à y dresser un bilan précis des dégâts, mais l'impact de vagues a été confirmé, notamment dans le port de Talcahuano où des bateaux de pêche ont été projetés à l'intérieur des terres, selon des images de télévision. La présidente Michelle Bachelet a survolé la zone dans la journée. «Tous les dégâts ne peuvent pas encore être quantifiés», a-t-elle déclaré dans la soirée dans un message à ses compatriotes. Selon la ministre du Logement Patricia Poblete, 1,5 million de logements ont été endommagés, dont 500.000 ne sont probablement plus habitables. A Santiago, la secousse, qui a duré deux minutes selon des témoins, a plongé la capitale dans l'obscurité et précipité dans les rues des milliers de Chiliens terrorisés en pyjama, fuyant leur maison où tombaient cadres, mobilier, étagères. Malgré les dégâts, les autorités chiliennes ont demandé à la communauté internationale d'attendre avant d'envoyer de l'aide. «Une aide qui arrive sans avoir été définie n'est pas d'un grand secours», a déclaré le chef de la diplomatie Mariano Fernande, ajoutant qu'Haïti pourrait avoir davantage besoin d'aide. Plusieurs pays et organismes internationaux ont proposé leur aide. L'Union europénne a offert 3 millions d'euros d'aide d'urgence. Le secrétaire général de l'ONU Ban Kimoon a annoncé qu'une aide de l'ONU était disponible. Le président Barack Obama a dit les Etats-Unis «prêts à apporter leur aide». SÉISME AU CHILI Au moins 300 morts et deux millions de sinistrés NORMANDIE Le chef militaire présumé de l'ETA arrêté Le 'chef militaire' de l'ETA, Ibon Gogeascoechea Arronategui, a été arrêté, dimanche 28 février, en Basse-Normandie, a annoncé le ministère de l'intérieur espagnol. Selon Madrid, il s'agit du 'plus haut responsable' actuel et du 'chef militaire' de l'ETA. Deux pistolets et un revolver, des faux documents, une petite quantité d'explosifs, de l'argent et du matériel informatique ont été saisis au cours de cette nouvelle opération conjointe de la police française et de la garde civile espagnole. Depuis le début de l'année, 32 membres présumés de l'ETA ont été arrêtés, en Espagne, en France et au Portugal. Au cours de l'opération policière qui a abouti à l'arrestation d' Ibon Gogeascoechea Arronategui, deux autres personnes ont été interpellées. Il s'agit de Beinat Aguinalde Ugartemendia, 26 ans, auteur présumé de deux assassinats revendiqués par l'ETA, celui de l'ex-élu socialiste Isaias et d'Ignacio Uria Mendizabal, entrepreneur basque tué en 2008. L'autre est Gregorio Jimenez Morales, qui faisait partie d'un commando accusé d'avoir transporté des missiles pour tenter d'assassiner, en 2001, José Maria Aznar, selon le ministère de l'intérieur espagnol. L'Espagne parle d'une opération 'de grande importance' qui décapite à nouveau ETA. L'organisation 'vient de vivre les deux mois les pires de son histoire', a même résumé Alfredo Perez Rubalcaba, ministre de l'intérieur espagnol. En novembre 2008, Garikoitz Aspiazu, 'Txeroki', alors chef militaire de l'organisation, avait été appréhendé en France, avant que ses successeurs, Aitzol Iriondo et Jurdan Martitegui, ne soient également capturés dans les mois suivants. Les autorités espagnoles indiquent que les deux hommes arrêtés en compagnie de Gogeascoechea Arronategui 'faisaient partie d'un commando prêt à entrer en Espagne'. Ils 'venaient dire au revoir au chef militaire, qui leur donnait ses dernières instructions, comme l'ETA a l'habitude de le faire', avance le ministère de l'intérieur. ASSASSINAT DE DUBAÏ Al Mabhouh a été drogué puis étouffé L'autopsie montre que le cadre du Hamas retrouvé mort dans sa chambre d'hôtel à Dubaï a été drogué puis étouffé, rapporte dimanche la police de l'émirat. Les analyses ont décelé dans le sang de Mahmoud alMabhouh une quantité importante de succinylcholine, un décontractant musculaire qui agit très rapidement et qui est utilisé d'ordinaire pour faciliter l'intubation. D'après le rapport d'autopsie, le cadre du Hamas a ensuite été étouffé "avec un oreiller", a déclaré le général Khamis Mattar al-Mazeina, directeur adjoint de la police de Dubaï, dans un entretien publié dimanche par le quotidien "Gulf News" (Nouvelles du Golfe). Mahmoud al-Mabhouh a été tué dans sa chambre d'hôtel à Dubaï le 19 janvier dernier et la police de l'émirat y voit l'oeuvre du Mossad, les services secrets israéliens. Elle a identifié 26 suspects qui auraient gagné Dubaï avec de faux passeports européens et australiens pour suivre et assassiner le cadre du Hamas. Au moins sept de ces suspects portent le nom de ressortissants israéliens. Par ailleurs, un troisième suspect palestinien a été interpellé dans le cadre de cette enquête, a annoncé la police de Dubaï. N° 454 du 01 Mars 2010 8 SPORT SEMI MARATHON DE L’AMITIÉ Appui espagnol A cinq jours de la tenue du semi marathon de l’amitié euro mauritanien, la fédération mauritanienne d’Athlétisme reste confrontée à des difficultés financières dans l’organisation de la traditionnelle manifestation. En effet, les contributions des bonnes volontés, des mécènes et d’autres sponsors arrivent timidement du moins aux comptes gouttes et ne permettent pas de couvrir les charges inhérentes. C’est Force est de reconnaître que l’édition de cette année pourrait ne pas déroger à celle de l’année dernière marquée par un désintérêt total des sponsors et surtout des hommes d’affaires mauritaniens, prompts par le passé à se bousculer au portillon des chancelleries étrangères.Néanmoins, après’ ambassade d’Allemagne, c’est autour de celle du Royaume d’Espagne à Nouakchott de venir à la rescousse de la FARIM, en lui octroyant une enveloppe de 360 000 UM. La remise du chèque s’est déroulée, le 24 février dernier, dans les locaux de la représentation espagnole. Au cours d’une brève cérémonie organisée à cet effet, en présence de Cristina Aguilar Chargée des affaires consulaires et culturelles, l’ambassadeur d’Espagne en Mauritanie, Alonso Dezcaller a manifesté toute sa joie de remettre à la FARIM la contribution espagnole avant de souhaiter plein succès à la prochaine édition. Le diplomate espagnol a salué la bonne organisation de l’épreuve de l’an dernier qui avait suscité, indique-t-il, l’intérêt de la population nouakchottoise à cette activité sportive. L’ambassade u ve a ou N TRANSPORTS Nouvelle Ligne Nouakchott-Dakar et Dakar-Nouakchott Départ Nouakchott: tous les dimanche à 7 heures du matin. Départ de Dakar: tous les lundi à 23 heures. N° 454 du 01 Mars 2010 Comment Hayatou a raté sa CAN (II ème et dernière partie) Après avoir été lâché par la majorité des délégués africains, Issa Hayatou devait avaler son chapeau une fois de plus. Sa réélection à la tête de la CAF il y a un an pour un sixième mandat a été marquée par une série de chausse¬trapes à l’encontre des autres prétendants, dont l’Ivoirien Jacques Anouma. Ce dernier avait été évincé de la présidence de l’Union des fédérations ouest-africaines de football (UFOA) avant d’être réhabilité par la Fifa en 2007. Quelques mois plus tard, c’est un de ses soutiens, le Togolais Tata Avlessi, qui faisait les frais d’une sanction de la CAF, elle aussi annulée par le Tribunal arbitral du sport en mars 2008. d’Espagne à Nouakchott avait organisé le semi marathon en 2008 dans le cadre de l’édition tournante. Quant au président de la FARIM, Mohamed Ould Ghaly, il s’est dit sensible à ce geste qui intervient au moment où son association éprouve de sérieuses difficultés financières. « Cette enveloppe permettra d’alléger une partie des difficultés auxquelles nous faisons face », a affirmé Ould Ghaly. Il a remercié l’ambassade d’Espagne pour son appui traditionnel à la FARIM et de la « franche collaboration « existante entre les deux structures. Selon le président de la FARIM, l’édition 2010 qui aura lieu, le vendredi 5 mars, verra la participation de coureurs marocains, chinois et français. 610 jours que “RADIO CITOYENNE” est condamnée au silence ! SALAM CAF Converti au sport business Aujourd’hui, beaucoup évoquent l’absence d’un vrai projet pour un football africain converti au sport business, dont les droits de retransmission de l’épreuve reine de la CAF ont augmenté de près de 60 % en deux ans, ce qui a empêché la grande majorité des pays africains de suivre l’édition 2010. À Luanda, lors de l’assemblée générale de la CAF organisée en marge de la CAN, Hayatou s’en est pris aux fédérations africaines. Il leur reproche un manque d’initiatives et d’idées. « Hayatou croit qu’il est la CAF. Et beaucoup de présidents de fédérations africaines considèrent que la CAF appartient à Hayatou et à son entourage. Il décide de tout, et il vient ensuite critiquer les fédérations – qui sont souvent dirigées par des gens qui ne comprennent rien à rien – pour leur manque d’idées », regrette le Camerounais Joseph-Antoine Bell, ancien gardien de but international aujourd’hui consultant. Pendant qu’il critique les fédérations, le président de la CAF continue, en toute impunité, d’enchaîner les ratages. On attend ainsi toujours la réaction de la Confédération sur les incidents du match Égypte-Algérie qualificatif pour la Coupe du monde, le 14 novembre dernier au Caire, quand quatre joueurs maghrébins avaient été blessés lors du caillassage de leur bus par des hooligans égyptiens. Les esprits retors s’étaient alors empressés de faire le lien entre cet étonnant silence, la présence du siège de la CAF dans cette ville et le nombre de collaborateurs égyptiens de Hayatou. Mais le plus grave était à venir.Le 8 janvier 2010, quand les deux bus de la délégation togolaise sont attaqués à l’arme lourde par des séparatistes du Front de libération de l’État du Cabinda (Flec) malgré l’escorte fournie par le gouvernement angolais, la CAF se réfugie d’abord derrière un retentissant silence. Quand elle s’exprime enfin, c’est pour reprocher aux Togolais d’avoir rejoint en bus Cabinda depuis Pointe-¬Noire (Congo), où ils venaient d’achever leur stage de préparation. « Le Togo est la seule équipe qui ne nous avait pas prévenus de son itinéraire. Il y a pourtant des statuts précis », regrette par ailleurs l’entourage du président. Les organisateurs étaient bel et bien informés, puisqu’ils ont fourni une escorte militaire dès le passage de la frontière. La gestion de cette affaire a été jugée « scandaleuse », notamment par la presse africaine. La minute de silence d’à peine vingt secondes, en préambule du match d’ouverture Angola-Mali (4-4), a suscité l’indignation. Prévoir des matchs dans une région réputée dangereuse était un risque inconsidéré. D’autant qu’il semble maintenant acquis que la CAF avait été informée par la Fifa avant l’ouverture de la compétition de menaces directes des indépendantistes cabindais. Suivra... Rassemblés par Saydou Nourou T.