Biladi n° 454

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Biladi n° 454
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CONSEIL
AFFAIRE OMAR
N° 454 du 01 Mars 2010 - Quotidien d’informations générales
GRÂCE PRÉSIDENTIELLE
Prix : 100 UM
Hanefi
fait partie du lot
Le président de la République, Mohamed
Ould Abdel Aziz, a décidé d’une remise
de peine au bénéfice de plusieurs dizaines de détenus de droit commun. La
grâce présidentielle, prise jeudi, intervient
à l’occasion de la célébration du Maouloud, Les bénéficiaires, dont Hanefi Ould
Dahah, ont été choisis dans la fourchette
des peines allant de 5 ans à 3 mois. P.4
GUERRE CONTRE LES RÉSEAUX
Enfin, une victoire
de l’armée
Samedi, l’armée mauritanienne a enregistré un succès encore retentissant en
s’affrontant avec une bande de trafiquants de drogue fortement sécurisée,
dit-on de sources officielles rapportées
par l’AFP, par des éléments d’Al Qaeda
au Maghreb Islamique (AQMI). Trois
personnes furent tuées sur le coup et 17 autres arrêtées dans les rangs des assaillants.
P.5
APRÈS UNE TOURNÉE DANS
L’AFTOUT
L’UF P déplore
la misère
Moustapha Ould Bedredine, député de
l’Union des Forces du Progrès (UFP) et
vice-président de cette formation, a vivement dénoncé les conditions de vie «misérables» des populations de l’Aftout
(une contrée située dans le Sud- Est de la
région du Brakna et couvrant même une
partie du Gorgol).
P.5
Au cœur du marigot de l’espionnage?
H
ÉDITO
anefi Ould Dehah, directeur du Journal
électronique Taqadoumy, qui croupissait en
prison depuis huit mois, pour un chef d’inculpation fallacieux a, enfin, retrouvé sa liberté
vendredi dernier le jour de la célébration de la fête
du Maouloud. Il a été grâcié avec une centaine de
prisonniers de droit commun. Une tradition royale
dans les moments de fête que le président Aziz semble plus ou moins bien apprécier.
Peu importe la forme quand il s’agit de la liberté
d’un jeune homme plein d’energie, avide d’exercer
le droit à la parole et toujours prompt à satisfaire
les attentes des ses fans. Il y a là certainement son
propre bonheur, celui de sa famille restreinte et
celui de sa très grande famille : la presse qui a fait
de son emprisonnement sa cause première durant
les derniers mois.
Mais au-delà de ces considérations : deux points essentiels retiennent l’attention :
Il y a d’abord la réaction de satisfaction générale et
de remerciement au président de la république. Ce
qui est étonnant, comme le développe souvent si
bien Ould Mah, c’est que les pouvoirs chez nous
jettent les gens innocents en prison et font de leur
libération un acquis et un exploit qu’ils ne s’empêchent pas de vanter. Etrange logique !
Il y a également cette mobilisation massive des leaders politiques, religieux et de la société civile que
l’on a vu s’agglituner à la porte de la modeste maison de Hanefi dans le quartier populaire de Carrefour pour serrer la main de l’ancien prisonnier
devenu subitement héros après sa libération. Même
ceux qui ne le connaissaient pas étaient pourtant
de la partie espérant – eux-aussi – capitaliser pour
leur compte cet événement. Là aussi, l’étonnement
est grand, d’autant plus que la majorité des visiteurs, qu’ils soient de droite ou de gauche comme
on dit, n’accordent dans la réalité que très peu de
considération et de crédit à la presse : ils lisent rarement les journaux et s’en foutent royalement de
leur liberté. Mais ils évitent, dans tous les cas, de
les avoir sur le dos.
Tout ce monde, le camp présidentiel et les autres
doivent comprendre une chose : la Mauritanie a
fort besoin de la démocratie pour vivre et s’épanouir. Or celle-ci ne peut se réaliser qu’à travers
l’existence d’une presse aidée et respectée.
Quotidien d’informations
et d’analyses
BP : 1122 Nouakchott
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N° 454 du 01 Mars 2010
2
INSOLITES
INSOLITES
En deux semaines, il se fait
renverser deux fois par un train
Californie, États-Unis - Un homme a été percuté par deux
fois et ce par deux trains différents en à peine quinze jours.
Une enquête de la police est en cours, et l'homme bénéficie
de soins de santé mentale.
Selon la police, la victime a expliqué être tombée sur les
rails du haut du quai d'une gare, un train de banlieue l'avait
alors entraîné sur plusieurs mètres. L'homme avait perdu une
main.Mais une semaine plus tard, l'homme a à nouveau été
victime d'un accident de train, et aurait donné la même version des faits aux autorités. Cette fois-ci, il a été blessé au
poignet gauche.
L'homme a été amené à l'hôpital, mais les autorités ont émis
des doutes quant au hasard de cette histoire. Ne souffrant
pas de blessures graves, il devra tout de même subir des examens de santé mentale.
Un passager plutôt
affamé... ou très irritable!
Refus de lui payer ses gains immédiatement: il mange son
ticket gagnant! .C'est le moins que l'on puisse dire ! Un passager de Ryanair en colère a mangé de rage une carte à gratter qui le disait gagnant de 8 930 Livres sterlings, rapporte
The Telegraph. Cela s'est passé pendant un vol reliant la Pologne à l'Angleterre.
La raison invoquée par le passager ? Il ne pouvait pas obtenir
les gains tout de suite. Le personnel lui a en effet signifié
qu'il devait attendre que l'avion se pose et voir avec la direction de la compagnie pour lui remettre ses gains ...
L'homme a alors fourré le ticket gagnant dans sa bouche!
Les membres de l'équipage ont tenté de le dissuader de manger sa carte et ont tenté de lui offrir des pizzas, snacks ou
autres substituts. Mais le gagnant s'est entêté et est resté sur
sa faim !
Du coup, il a tout perdu. La société tente de redonner les
fonds à quelqu'un d'autre. Pour cela, elle appelle les internautes et usagers à voter via leur site Internet pour décider
du meilleur avenir pour la somme d'argent...
Arrêté pour avoir porté un
masque de clown dans la rue
Floride, États-Unis - Parce qu'il portait un masque et une
perruque de clown, un jeune homme a été arrêté par la police. Il a été inculpé pour deux actes délictueux et libéré sous
caution.
Mardi, un jeune homme de 19 ans a été interpellé car il portait un masque de clown et une perruque, dans les rues de la
ville de Tampa. Il a été inculpé pour deux délits : porter un
masque et une perruque dans la rue et obstruction à la loi. Incarcéré, le jeune homme a été libéré, contre un caution de
750 dollars. Depuis 1951, une loi interdirait à quiconque en
Floride de sortir masqué. Elle aurait été promulguée afin de
lutter contre le Ku Klux Klan.
Des croyants prient
pour la résurrection
de leurs pasteurs
Kenya - Deux pasteurs d'une église protestante kenyane
sont décédés dans un accident de la route il y a un peu
plus d'une semaine. Mais les fidèles de la paroisse refusent de les enterrer, espérant qu'ils ressuscitent.
Les deux pasteurs, Patrick Wanjohi et Francis Kamau
Ndekei, appartiennent à la Famille du royaume des cieux
(KSF). Même s'ils sont décédés dans un accident de voiture, l'apôtre et leader de la KSF John Kimani a estimé
qu'ils étaient "juste endormis". Il a ainsi expliqué : "Nous
n'allons pas les enterrer, car ils n'ont pas accompli leur
mission sur Terre. Nous voulons qu'ils reviennent, sinon
notre église risque de disparaître.
Nous croyons que Dieu accomplira un miracle, les relèvera d'entre les morts et nous les ramènera".L'ensemble
des fidèles de ce mouvement se réunissent ainsi chaque
jour au temple où sont entreposés les corps, afin de prier
pour que le miracle s'accomplisse.
Pour autant, s'ils ne sont pas ressuscités d'ici jeudi, les
pasteurs seront alors enterrés.
Un chat qui prend
son propre ascenseur
Les maîtres de ce chat privilégié lui ont fait construire un
ascenseur personnel afin qu'il ait un accès simplifié au
jardin.
Bien souvent dans les vidéos concernant les animaux, il
s'agit de cascades ratées filmées par leurs maîtres, ou de
prouesses insolites effectuées par nos chers animaux de
compagnie.
Mais ici, les maîtres de ce chat le montrent fièrement en
train d'utiliser un ascenseur conçu spécialement pour lui.
Grâce à cette machine, leur petit félin peut accéder facilement au jardin sans avoir à tenter une cascade qui risquerait de finir sur Youtube.
Des buveurs de thé
bannis pour faire trop de bruit
Angleterre - Des buveurs de thé se sont vu interdire l'accès à un salon de thé extérieur situé au coeur d'une abbaye
historique, car ils boiraient leur thé de manière trop
bruyante.
Les buveurs de thé ont été interdits d'accès au jardin clos
qui les accueillait car ils ont été considérés comme trop
bruyant. Le son de leur voix et la manière dont ils boivent
leur thé perturberait la tranquillité du lieu. Cela a été vécu
comme un scandale pour certaines des personnes mises
en cause, qui expliquent que mis à part les oiseaux et les
abeilles, personne ne pouvait les entendre.
Le conseil municipal quant à lui, a ordonné le déplacement des chaises et tables du salon de thé vers un endroit
utilisé normalement comme parking. Il explique de cette
manière vouloir garder le petit jardin de l'abbaye paisible.
Annonce
L’Association des Amis de Habib Ould Mahfoudh prie les lecteurs qui détiendraient les éditions suivantes des Journaux Le Calame : 52, Mauritanie
Demain: 18 , Al Bayane: 7 - 12 - 66, de bien vouloir les signaler
à la direction du journal.
Merci
3
AFFAIRE OMAR
À LA UNE
Au cœur du marigot de l’espionnage?
Il s’appelle Omar Ould Sid Ahmed Hamma, alias
« Omar le Sahraoui ». Il est accusé par
les services de renseignements mauritaniens
d’être le responsable du rapt des humanitaires
espagnols, fin novembre 2009 sur la route
Nouadhibou Nouakchott. Il a été kidnappé par
les mauritaniens à l’intérieur du territoire malien,
probablement dans la ville de Tombouctou
ou dans ses environs. Et se trouve depuis entre
les mains des services de sécurité à Nouakchott.
Cette opération a été coordonnée, de bout
en bout, par le groupe des généraux, en relation
directe avec le président de la République.
Est-ce cela la raison réelle du refroidissement
des relations avec le Mali auquel nous assistons
depuis la libération de l’otage français contre
celle de quatre membres d’Al Qaeda dont
un ressortissant mauritanien ?
O
mar Sahraoui est le dernier gibier tombé dans le
panier de la sûreté nationale. On ne sait pas
exactement quand- est-ce qu’il avait été arrêté.
On sait cependant que de la nouvelle de son interpellation
avait été diffusée sous forme de fuite ‘’volontaire’’ de la
police. Et que contrairement à la thèse entretenue opportunément au départ, il n’avait pas du tout été extradé par
les autorités maliennes. D’ailleurs, on n’a pas attendu
beaucoup de temps pour voir, au moins publiquement, les
relations se détériorer entre les deux pays. Alors que
s’était-il donc passé et comment les services de sécurité
mauritaniens ont réussi à mettre la main sur cette perle ?
Des informations dignes de foi assurent que Omar Sahraoui, un homme bien connu à Tombouctou et dans la
zone du grand Sahara, a été enlevé sur le territoire du Mali
par des hommes de la région mobilisés pour la circonstance par des membres réduits du Conseil de sécurité ou
ce qui en reste du HCE (le conseil militaire qui avait déposé le président Sidi et dont les membres influents placés
à la tête des plus importantes structures de sécurité continueraient d’être les véritables maitre du pays, particulièrement dans la dimension sécuritaire).
Cette opération, organisée naturellement dans le plus
grand secret, a été réalisée grâce à l’engagement de véritables mercenaires dont des trafiquants tout genre, des
bandits de grand chemin et même des repris de justice.
Selon des sources concordantes, un homme de la communauté touarègue, qui croupit dans la prison de Dar
Naim en attente d’être jugé pour plusieurs chefs d’inculpation dont la constitution d’association de malfaiteurs, a
été sorti de manière cavalière de sa prison pour être probablement utilisé dans cette manœuvre. Il avait été arrêté
à cause des rapts et autres opérations, souvent meurtrières, qu’il organisait contre l’armée malienne.
Sa libération a intervenue en plaine nuit. ‘’Nous étions,
raconte un témoin, assis dans l’enceinte de la prison
lorsque le touarègue et son ami avaient été abordés par le
régisseur qui leur signifiait qu’ils pouvaient retrouver immédiatement leur liberté s’ils connaissant une personnalité prête à les garantir ou cautionner. Ils répondirent
qu’ils ne connaissent personne.
Plus ou moins gêné, le régisseur les quitte pour, apparemment,
rendre
compte’’.
‘’Quelques temps plus tard,
poursuit notre témoin, un gradé
de la police arrive à la prison
apportant avec lui un ordre de
libération des deux individus’’… Etaient-ils utilisés pour
l’enlèvement du sahraoui ou
ont-ils bénéficié de la dégradation des relations du pouvoir
en Mauritanie avec le Mali ?
Difficile à dire. Tant les cartes
semblent encore brouillées à
cause de la complexité de la situation et la multiplicité des intervenants dans la zone.
Invité à la table
En effet, le ravisseur présumé
des trois humanitaires espagnols enlevés le 29 Novembre
dernier, est présenté par différentes sources de nos voisins
marocains comme un cadre du
Front Polisario.
Depuis près de deux ans, les
marocains font valoir l’argument selon lequel il existerait
des liens entre le Polisario et Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), assertion systématiquement réfutée par
l’Algérie, protecteur « historique » du mouvement sahraoui localisé à Tindouf. Bien que l’Algérie soit ellemême sous la menace des groupes se réclamant
d’Al-Qaïda opérant dans le Sahel, qui sont en majorité
des émanations du GSPC (Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat) et des GIA (Groupes Islamiques
Armés), elle estimait jusqu’alors qu’il n’existe pas de
risque de « contamination » du front Polisario par AQMI,
et accusait le Maroc de vouloir faire de la surenchère sécuritaire afin de renforcer le soutien de ses alliés.
Or, dans la guerre psychologique et médiatique périphérique que se livrent les deux frères ennemis du Maghreb,
Rabat espère désormais marquer des points précieux
puisque des évènements concrets comme cette arrestation
viennent conforter le Royaume Chérifien et établir le glissement de certains cadres du Polisario vers les mouvements terroristes islamistes du Sahel.
La porosité de la frontière idéologique n’était pourtant
pas évidente de prime abord, car rien ne semblait prédestiner le Front Polisario, dont la genèse est clairement influencée par le Marxisme-léninisme, à tendre vers
l’islamisme radical. Une première explication de cette déviance du Polisario, signale-t-on dans le camp marocain,
se trouve dans le changement générationnel chez les cadres du Front et dans l’armée, les jeunes étant de moins
en moins « connectés » avec la doctrine historique du
mouvement, et n’ayant pas connu le temps des « camarades » cubains venus expliquer la révolution aux combattants des sables.
Egalement, la lassitude des populations vivant dans les
camps, combinée à l’absence de perspective pour sortir
de l’impasse dans l’affrontement avec le Maroc aura
constitué-semble-til- un terreau fertile pour la fabrication
de militants proches des idées Salafiste et Djihadiste.
Enfin, l’envie d’en découdre et de prendre les armes, alimentée probablement par le récit des anciens, aura également été un facteur motivant les jeunes qui se dirigent
vers le Jihad armé.
Dans l’autre camp, on accuse le Maroc de chercher à évacuer le problème du Sahara en essayant de le confondre
avec le terrorisme. A ce propos, on cite les insinuations
des renseignements marocains qui, depuis le rapt des humanitaires espagnols, associent les sahraouis au terrorisme. Une manière, explique-t-on du côté du Polisario,
qui vise à gâter le nom du mouvement auprès de l’opinion
publique espagnole, généralement très attentive aux
thèses sahraouies…
Il est vrai que les renseignements marocains gagnent de
plus en plus de terrain sur la sol national où leur présence
ne cesse de se renforcer, mais il faut rappeler également
que les Sahraouis n’ont pas jusqu’ici nié publiquement
les informations les liant aux réseaux des terroristes et de
trafiquants de drogues.
Par rapport à la Mauritanie, on sent depuis quelque temps
une certaine réussite dans la lutte contre les réseaux terroristes ou plus précisément dans l’arrestation de leurs
complices qui les avaient aidés à perpétrer leurs opérations d’enlèvement d’occidentaux sur le sol national.
S’agit-il d’une action réelle menée par nos services, à eux
seules, ou bénéficient-ils du concours d’autres amis ?
Difficile à répondre à cette interrogation pour le moment, mais le plus dur reste à faire: éviter l’exécution
de nouvelles opérations sur le sol national à travers la
prévention.
L’autre inconnue qui demeure préoccupante est de bien
savoir la réaction des autorités maliennes à la salve de
mesures prises par le pouvoir du président Aziz qui les
accuse de complaisance dans la lutte contre le fléau du
terrorisme.
Mohamed Mahmoud Targui
N° 454 du 01 Mars 2010
4
ACTUALITÉ
OTAGE ITALIEN
REMISE DE PEINE POUR UNE CENTAINE DE DÉTENUS
Hanefi fait partie du lot
L’ultimatum
d’Al Qaeda expire
Le président de la République, Mohamed Ould
Abdel Aziz, a décidé d’une remise de peine au bénéfice de plusieurs dizaines de détenus de droit
commun. Parmi ces individus une quinzaine
d’étrangers.
La mesure de grâce présidentielle, prise jeudi soir
25 février 2010, intervient à l’occasion de la célébration grande fête religieuse du Maouloud, qui
marque l’anniversaire de la naissance du prophète de l’Islam, Mohamed.
L
es détenus élargis, choisis dans la fourchette des
peines allant de 5 ans à 3 mois, ont reçu, à leur
sortie de prison, une somme d’argent et des habits
pour entamer une nouvelle vie dont la principale caractéristique est l’indispensable liberté qui doit leur permettre
désormais de participer activement à la vie de leur famille, de leur corporation, de la cité et de la société tout
entière en vue d’apporter leur pierre à l’édifice du développement de la Mauritanie.
Ont été exclus du bénéfice de la nouvelle loi d’amnistie
les détenus condamnés pour « crimes de sang, activités
terroristes, viol et trafic de drogue ».
Tout à l’opposé des auteurs de ces infractions graves, figure dans la liste des bénéficiaires de la clémence de Mohamed Ould Abdel Aziz, le journaliste Hanefi Ould
Dehah. Le Directeur de Publication de l’organe en ligne
« Taqadoumy ». Un détenu dont le traitement du dossier
était largement décrié par le collectif des avocats en
charge de sa défense, les organisations de presse et de défense des droits humains aux niveaux : national et international. Mais aussi toute la classe politique majorité et
opposition confondues. Tout ce beaut monde a exprimé
son rejet des « grossières violations » des règles élémentaires de procédure dont les auteurs offrent un visage bien
pâle de la justice mauritanienne. Une justice jetée ainsi
en pâture à une opinion qui n’admet plus certains « écarts
» avec le droit surtout dans son volet pénal, qui comporte
des garanties dont la liberté est forcément un aspect sensible.
En décidant de la loi d’amnistie tombée la veille du jour
de la fête, le président de la République a eu l’intelligence
de faire usage du droit de recours que lui offrait la loi. Du
coup, il s’est montré plus courageux que quelques magistrats qui ont eu peur d’assumer leur indépendance.
Mettant les petits plats dans les grands, pour matérialiser
la décision du chef de l’état, le ministère de la justice a organisé une cérémonie très médiatisée pour la remise en liberté des bénéficiaires de la remise de la peine.
Le cadre choisi pour cette cérémonie a été la maison
d’Arrêt et de Correction de Dar Naim, en présence du ministre de la justice, Bah Ould Ameida, du ministre de l’intérieur et de la décentralisation, Mohamed Ould Boilil,
du commissaire aux droits de l’homme, à l’action huma-
nitaire et aux relations avec le parlement, Mohamed Lemine Ould Dadde et de nombreux fonctionnaires du parquet et de l’administration pénitentiaire.
Respect de la dignité humaine,
satisfaction partagée et coup médiatique
En fait, la cérémonie du vendredi 26 février, marquée par
une forte présence de la presse nationale et internationale,
vise à démontrer l’attachement du pouvoir de Mohamed
Ould Abdel Aziz « au respect de la dignité humaine ».
Cela, après les dénonciations récurrentes de l’Ordre National des Avocats (ONA) portant sur de grosses violations des règles relatives à la détention, notamment par le
maintien en prison d’individus sans mandat de justice en
cours de validité.
Elle ressemble à une réaction positive du pouvoir face à
des pratiques d’un autre âge et donc de nature à écorner
son image à un moment où la Mauritanie a justement besoin de sérénité et d’apaisement pour rassurer et attirer
les investisseurs.
Le discours de la directrice des affaires pénales et de l’administration pénitentiaire au ministère de la justice, Mariata Kane, en est l’illustration. A l’occasion de la
cérémonie de remise en liberté de ces dizaines de détenus,
elle a dit que « la politique définie par le président de la
République est essentiellement axée sur le respect de la
dignité humaine, l’humanisation de l’univers carcéral et
l’amélioration des conditions de vie des détenus ».
Une phrase largement reprise dans la presse et qui donne
à la démarche du pouvoir en place une incontestable réussite sur le plan médiatique, cette faiblesse récurrente de
nos gouvernants.
Constat de satisfaction largement partagée au cours de la
cérémonie, avec un Hanefi Ould Dehah qui a déclaré,
pour commenter la loi d’amnistie « c’est une bonne décision. Je retrouve la liberté après plusieurs mois d’une détention injuste pour mes idées et mes écrits. C’est le
résultat de l’action infatigable de la défense, de la presse
et d’autres organisations ».
Condoléances
Cheikh Sidya
Nous venons d’apprendre avec une très grande tristesse le décès du grand leader national et député de Djiguenni,
le regretté Mahfoudh Ould Khattry.
Le défunt joua un très grand rôle dans l’édification de l’Etat mauritanien moderne, son unité et la récupération de
l’intégralité de son territoire.
Il eut également des prises de positions décisives dans la défense de la vérité ; avec courage et conviction.
En cette douloureuse occasion, le Pacte National pour la Démocratie et le Développement(ADIL)présente ses
condoléances les plus attristées au peuple mauritanien tout entier et à la famille parlementaire en particulier.
Les mêmes condoléances vont également à la famille du grand leader et surtout à sa fille et grande militante Fatimetou Mint Khattry, priant Allah le Tout-puissant d’accueillir notre défunt en son Saint Paradis et d’inspirer
courage et consolation aux siens.
N° 454 du 01 Mars 2010
L'Italien Sergio Cicala, retenu en otage
depuis décembre
avec sa femme par
al-Qaida au Maghreb
islamique
(Aqmi), a appelé
son gouvernement à
faire des "concessions" pour obtenir leur libération, dans un message mis
en ligne hier. "Ma liberté et celle de ma femme dépendent
des concessions que le gouvernement est disposé à faire",
a affirmé l'otage dans le message audio rapporté par le
centre de surveillance des sites islamistes SITE.
Le message est accompagné d'une image fixe montrant
un homme présenté comme étant Sergio Cicala, se tenant
à genoux et sous la garde de six hommes cagoulés et en
armes. Sergio Cicala, 65 ans, et sa femme Philomène Kabouree, 39 ans, sont aux mains d'Aqmi depuis leur enlèvement le 18 décembre en Mauritanie.
"J'espère que le plus tôt possible le gouvernement va s'intéresser à notre situation et en conséquence à nos vies.
Nous attendons avec confiance que toute cette situation
puisse se résoudre de la meilleure façon possible. Bien
sûr, je veux dire ma libération et celle de ma femme",
ajoute-t-il. "Le président (du conseil italien) Berlusconi a
toujours été renommé pour sa grande générosité, j'espère
qu'il pourra nous aider ma femme et moi", ajoute
l'homme, dont la voix ne trahit aucune émotion et qui
semble lire un texte. Daté du 24 février et intitulé "Appel
de l'otage italien au gouvernement de Berlusconi", le
message en italien est d'un peu plus d'une minute.
Dans un ultimatum diffusé début février, l'Aqmi avait
donné jusqu'au 1er mars au gouvernement italien pour répondre à ses exigences. Les ravisseurs demandaient non
seulement la remise en liberté de quatre islamistes détenus au Mali, qui ont depuis été relâchés, mais aussi la sortie de prison de combattants détenus en Mauritanie, avait
indiqué une source proche du dossier.
Dans un bref communiqué accompagnant le message de
l'otage, la branche maghrébine d'Al-Qaïda appelle les Italiens à faire pression sur leur gouvernement pour sauver
la vie du couple italien. "Nous répétons notre appel aux
familles des otages et à l'opinion publique italienne: si
vous voulez la sécurité des otages, faites pression sur
votre gouvernement offensant et demandez-lui de satisfaire les demandes légitimes des moudjahidine", affirme
Aqmi. Interrogé à Rome, un porte-parole du ministère
italien des Affaires étrangères n'a pas souhaité commenter
le contenu du message.
ATTAQUE DE LEMZARRAB
Les prisonniers
ramenés à Nouakchott
Hier au moment où nous étions sous presse, on apprenait que les personnes qui s’étaient fait prisonniers vendredi, lors d’un accrochage entre l’armée nationale et
une bande de trafiquants de drogues en relation avec Al
Qaîda au Maghreb islamique (AQMI), sont entre les
mains des services de la sûreté d’Etat à Nouakchott.
Aucune information relative aux identités de ces éléments n’a été révélée. Certaines sources indiquent par
ailleurs qu parmi les prisonniers figurent des maliens,
des algériens en plus de mauritaniens. A noter que lors
de cet accrochage, l’armée nationale n’a déploré aucune
victime. Tandis que dans les rangs de la bande, trois
personnes furent tuées et 15 autres capturés en plus de
la saisie de véhicules et d’une quantité de drogue.
5
ACTUALITÉ
APRÈS LA GRÂCE DE HANEFI
APRÈS UNE TOURNÉE DANS L’AFTOUT
L’UF P déplore la misère
Maître Ebety réagit
Mustapha Ould Bedredine, député de l’Union des
Forces de Progrès (UFP) et vice président de cette formation, a vivement dénoncé les conditions de vie «misérables» des populations de l’Aftout (une contrée
située dans le Sud- Est de la région du Brakna et
même une partie du Gorgol).
U
ne sortie du «Timonier» ; enregistrée samedi au
cours d’une conférence de presse dont l’objectif
consistait à livrer le compte rendu d’une mission
de plusieurs jours, organisée par le parti et conduite par le
député dans le triangle de la pauvreté. Un voyage qui a
permis de toucher du doigt l’indigence de l’écrasante majorité d’une population manquant de tout, notamment des
services sociaux de base, selon le député, chef de la mission de l’UFP, qui affirme avoir sillonné une quinzaine
de localités dont la condition la plus largement partagée
est le dénouement.
En organisant ce voyage de plusieurs jours dans la Mauritanie des profondeurs, sensée bénéficier d’une attention
particulière des pouvoirs publics depuis le 6 août 2008,
date du putsch rectificatif du président Mohamed Ould
Abdel Aziz, l’Union des Forces de Progrès (UFP) tenait
à démontrer le décalage entre la rhétorique du pouvoir et
la réalité des conditions de vie des populations « dans un
état de dégradation continue ».
Au cours de sa rencontre avec la presse, Moustapha Ould
Bedrine a dépeint un tableau désolant : écoles fermées
faute d’enseignants, centres de santé bouclés pour absence d’infirmiers, plusieurs kilomètres à pied ou dos
d’ânes pour trouver la moindre goutte d’eau potable,
montée exponentielle du prix des denrées de base, baisse
de la production agricole due à plusieurs années de sécheresse consécutive ….Le tout allié à une quasi absence
des interventions du gouvernement dans la zone.
Un constat sur la base duquel le discours de campagne de
Mohamed Ould Abdel Aziz est balayé du revers de la
main pour faire face à une réalité «déprimante», note le
député de l’Union des Forces de Progrès (UFP).
D’où l’appel lancé aux ONG nationales et internationales
pour une action « urgente » en faveur de ces populations
oubliées dans un triangle de misère et de désolation.
Ce tableau de marasme et de désolation au plan économique et social, a pour toile de fond une crise politique,
GUERRE CONTRE LES RÉSEAUX
le blocage né du coup d’état du 6 août 2008. Un problème
qui devait être globalement résolu dans le cadre de l’accord de Dakar qui a permis l’organisation d’une élection
présidentielle «frauduleusement» remportée par Mohamed Ould Abdel Aziz.
Le président à la victoire autoproclamée refusant de poursuivre le dialogue avec l’opposition démocratique. D’où
l’accusation de « violation » des dispositions de l’accord
signé début juin 2009 dans la capitale sénégalaise.
Pour illustrer cette réalité, le vice président et député de
l’UFP égraine tout un chapelet de rappels relatifs au traitement du fameux dossier de la lutte contre la gabegie,
l’arrestation du journaliste Hanefi Ould Dehah, des nomination arrangements à la pelle en dehors de tous les critères de compétences, l’attribution d’importants marchés
sur la base du gré à gré.
Autant de maux et de « mots » qui accentuent la crise
politique et la misère de la population du pays plusieurs
mois après l’élection présidentielle du 18 juillet 2009.
Une situation politique, économique et sociale dont le dépassement exige un réel dialogue entre tous les acteurs
politiques. Une exigence rejetée par le pouvoir pour le
moment, selon l’UFP.
A titre d’illustration, le député déplore l’absence de
consultations régulières (tous les 3 mois) entre le président de la République et le chef de file institutionnel de
l’opposition démocratique, conformément au statut de
celle-ci. Aucune rencontre entre le président de la République et le chef de l’opposition n’a été notée depuis la
présidentielle de juillet 2009.
Cheikh Sidya
Enfin, une victoire de l’armée
Samedi, l’armée mauritanienne a enregistré un succès encore retentissant en s’affrontant avec une bande de trafiquants de drogue fortement sécurisée, dit-on de sources
officielles rapportées par l’AFP, par des éléments d’Al
Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI). Trois personnes
tuées sur le coup et une vingtaine autres arrêtées dans les
rangs des assaillants. Des véhicules contenant armes, munitions, mais surtout une importante cargaison de drogue,
ont été saisis au cours de l’opération.
Il s’agit là d’une victoire importante pour l’armée devant
la recrudescence de la violence dans notre pays ces dernières années. Les mouvances islamistes affilées à la nébuleuse Al Qaeda ont multiplié les attaques en Mauritanie
malgré la rupture des relations avec Israël qui servaient de
prétexte aux idéologues de la branche armée de cette l’organisation au Maghreb islamique, l’AQMI.
Il est difficile pour le moment de faire la part des choses
quant à l’identité des gens arrêtés par l’armée même si
selon l’AFP "La sécurité du convoi était assurée par des
islamistes armés, c’est bien la preuve qu’il y a connexion
entre eux et les trafiquants", a déclaré cette source sous
couvert de l’anonymat.
"Les éléments en mouvement ont été pris en embuscade
par l’armée, sur la frontière" avec le Mali, dans l’extrême
nord-est du pays, un zone désertique près de la localité
mauritanienne de ‘’Lemzeirib’’ (650 km à l’est de Zouérate), non loin de Chaggatt", a affirmé la même source.
Les membres de ce groupe armé circulaient à bord de
quatre véhicules tout terrain, dont un petit camion transportant de la drogue.
Selon toute vraisemblance et eu égard au comportement
des gens arrêtés vendredi dernier, tout porte à croire qu’il
s’agit de trafiquants de drogue et non pas de combattants
jihadistes. Les observateurs estiment que le fait que les
ces gens ne s’étaient pas fait exploser et avaient brandit
les drapeaux blancs devant leurs assaillants excluent leur
appartenance aux islamistes qui sont généralement
jusqu’auboutistes. Mais il faut bien signaler qu’il est difficile de faire la séparation entre ces deux groupes qui
écument le grand Sahara.
Fofana Samba
Hanefi Ould Dahah vient de sortir de la prison de Dar
Naim suite à une grâce du Président de la République en
faveur d'une centaine de détenus.
A cette occasion, j'exprime, au nom de HANEFI
DEHAH, de la défense et en mon nom personnel, toute
ma joie de voir ce brillant et courageux journaliste, qui
fait honneur à la plume et donc à sa profession, libre après
plus de deux mois de détention arbitraire.
Que tous ceux qui se sont mobilisés à l'intérieur et à l'extérieur et ils sont très nombreux et d'horizons divers, pour
soutenir sa noble cause en se mobilisant pour dénoncer la
détention arbitraire et exiger sa libération et ce à travers
un consensus national et un élan impressionnant de solidarité internationale, retrouvent ici toute l'expression de
reconnaissance et de gratitude et que le Président de la
République en soit également remercié pour avoir accepté d'entendre l'appel tant réitéré contre la détention arbitraire et pour la libération immédiate de Hanefi Dehah.
Je tiens à rassurer toutes ces bonnes volontés que leurs
efforts n'ont pas été et ne seront pas vains et que l'action
contre la détention arbitraire et l'instrumentalisation de la
justice va se poursuivre par des actions judiciaires à tous
les niveaux pour que de telles pratiques soient bannies à
jamais dans notre pays, conformément aux prescriptions
à caractère impératif des conventions internationales ratifiées par notre pays, par la constitution, par le code
pénal et le code de procédure pénale qui définissent, qualifient et punissent la détention arbitraire.
En outre, j'aimerai dire, comme je l'avais déclaré, en mars
1998, lors de ma libération par grâce présidentielle avec
mes amis et codétenus Boubacar ould Messaoud, Cheilh
Saad Bouh Kamara et Me Fatimata Mbaye après une
condamnation définitive à une peine d'emprisonnement
ferme de 13 mois, que j'ai honte pour la justice de mon
pays. Condamnés à l'emprisonnement à 15 H pour une
durée ferme de 13 mois et graciés à 16 H.
Si le scénario qui se répète aujourd'hui est identique à celui
de 1998 et permet de rééditer la déclaration que j'avais faite
à chaud, en compagnie de mes amis, à la porte de la prison
civile de Nouakchott, il présente une autre dérive particulièrement dangereuse pour l'avenir des libertés dans notre
pays. en ce sens que Hanefi Dehah est gracié après une détention arbitraire de plus de deux mois.
Cependant je demeure serein parce que confiant en la justice de mon pays pour qu'elle se ressaisisse, s'assume et
se libère définitivement de la mainmise du pouvoir exécutif à l'effet d'arracher son indépendance pour qu'elle récupère sa liberté de décision sachant que toute liberté
pour qu'elle soit effective, nécessite une volonté pour l'arracher parce qu'elle ne s'offre pas sur un plateau d'argent.
A cette occasion heureuse, je ne peux que saluer les efforts du Bâtonnier et du conseil de l'ordre pour les efforts
qu'ils déploient pour la défense des droits de la défense et
des libertés individuelles et collectives, notamment à travers la traduction du rapport mensuel du Bâtonnier sur
l'état de la justice, en mettant en garde tous ceux qui tentent de diviser les avocats pour des intérêts mesquins pour
la simple raison que les avocats mauritaniens resteront
unis face à toute tentative de division et la dernière assemblée générale des avocats tenue en janvier 2010 fut
l'illustration la plus exaltante de l'unité des avocats dont
le courage, le sacrifice et l'attachement aux libertés individuelles et collectives et à la défense de la défense à travers leur courte histoire alimentent leur action et leur
permettent de faire honneur à leurs nobles idéaux.
Enfin, je lance un appel pour une action continue contre
la détention arbitraire en application de la constitution,
du code pénal et du code de procédure pénale pour que de
telles pratiques soient poursuivies et sévèrement sanctionnées par nos juges de sorte que les victimes ne soient
pas contraintes, en application des conventions internationales ratifiées par notre pays, de la jurisprudence et des
usages internationaux, à les porter devant des instances
internationales.
Pour la défense de Hanefi Dehah
Me Brahim Ould Ebety
Avocat à la cour
N° 454 du 01 Mars 2010
6
ÉCONOMIE
L'Europe risque sa survie
SAUVETAGE DE L A GRÈCE
Si la crise financière a laissé un goût amer, la suite risque
d'être encore moins digeste. Après quelques manifestations d'unité, les grands pays occidentaux se sont empressés de renouer avec le «chacun pour soi». Oubliant au
passage de modifier ensemble le fonctionnement des
banques, des marchés financiers et des agences de notation. Et ceux-ci en profitent pour continuer leur métier
comme si rien ne s'était passé. Ainsi, les banques et les
fonds à risque spéculent contre la Grèce tandis que les
agences de notation menacent de nouveau de dégrader sa
note souveraine. Face à ces institutions, l'Union européenne fait... exactement la même chose et tente de faire
croire qu'elle pourra ne rien changer à son mode de
(non)fonctionnement. Entravée par un arsenal de règles
mal conçues, elle renâcle à aider la Grèce, tout en refusant
l'intervention du FMI. Ses institutions sont si faibles que
c'est la Federal Reserve Bank américaine qui va enquêter
sur l'action de la banque d'affaires Goldman Sachs dans la
gestion de la dette publique grecque.
L'Union, et d'abord son membre le plus éminent, l'Allemagne, refuse de payer pour un petit pays qui dépensé
sans compter. Certes, la Grèce, et pas seulement elle, a
eu un comportement de cigale. C'est oublier un peu vite
qu'on l'a laissée faire et que les banques allemandes en
ont profité. Elles sont d'ailleurs chargées en titres grecs...
Même l'Allemagne ne peut laisser tomber la Grèce.
Exiger des plans d'austérité toujours plus sévères comporte en outre des risques, et pas seulement pour les
Grecs. Compte tenu de l'importance du commerce intraeuropéen et de l'énorme excédent commercial allemand
par rapport à ses partenaires, tout plan d'austérité a aussi
des conséquences sur l'activité de l'ensemble de l'Europe.
A un moment où la croissance européenne semble pour le
moins anémique, il faudrait bien peser les risques avant
d'exiger de la Grèce -puis des autres pays à forts déficits-
SALON DE L'AGRICULTURE
de passer au régime super- austérité.
De leur côté, ni les marchés, ni les agences de notation
ne vont cesser de tester la solidarité de l'Union monétaire
tant que de vraies mesures ne seront pas prises. Et il ne
suffit pas que le ministre luxembourgeois des Finances
affirme que l'Europe est solidaire pour persuader les spéculateurs. «L'Europe est solidaire...Aucun pays de la zone
euro ne va faire faillite», a déclaré Luc Frieden vendredi
dans une interview au quotidien allemand Handelsblatt.
Aux «grands» de la zone euro de relayer cette affirmation
pour lui donner du poids.
Pour la première fois depuis soixante ans, l'Europe doit
faire face à un test décisif. Il lui faudrait faire preuve de
créativité et d'audace au moment même où la crise pousse
chacun à se replier sur lui-même. La tâche est ardue, car
il faut trouver les moyens de contourner des textes mal
conçus et surtout admettre une bonne fois qu'une politique économique commune est indispensable. Et il faut
faire vite. Sinon, c'est l'Union elle-même qui risque de
disparaître.
Ouverture dans une ambiance morose
Le Salon de l'agriculture, rendez-vous mondial du monde
paysan, s'est ouvert samedi à Paris sur fond de chute des
revenus et dans un climat de morosité alimenté par l'absence de Nicolas Sarkozy. Le ministre de l'Agriculture
Bruno Le Maire et le nouveau commissaire européen à
l'Agriculture, Dacian Ciolos, un Roumain dont la candidature était soutenue par Paris, ont parcouru les allées de
la porte de Versailles.
Quelques 700.000 visiteurs sont attendus jusqu'au 7 mars
pour cette 47e édition du Salon, qui accueillera 1.045 exposants en provenance de 25 pays dont quatre nouveaux,
la Norvège, la République démocratique du Congo, la
Belgique et le Canada. Quelques 3.500 animaux seront
exposés.
Le président français, qui passe le week-end en famille
dans la résidence varoise de la famille de son épouse
Carla, au cap Nègre, ne viendra que pour la clôture, où est
annoncé un "geste" du Président pour le monde agricole
en plein désarroi.
Jean-Michel Lemétayer, président du premier syndicat
agricole français FNSEA, proche de la droite, s'est pourtant dit déçu de l'absence du chef de l'Etat ce week-end.
"Le président Sarkozy a beaucoup de difficultés avec la
campagne, avec le monde paysan", a-t-il dit vendredi.
Jacques Chirac, qui passait des heures chaque année au
Salon de l'agriculture quand il était à l'Elysée, devrait s'y
rendre cette semaine, et Dominique de Villepin, devenu
rival de Nicolas Sarkozy depuis le procès Clearstream qui
les a opposés, a prévu d'y passer six heures mercredi.
N° 454 du 01 Mars 2010
En 2008, l'apostrophe "Casse-toi pauvre con" de Nicolas
Sarkozy à l'adresse d'un passant qui refusait sa main tendue dans les allées du Salon, avait troublé le monde politique et contribué à brouiller l'image présidentielle.
Plusieurs organisations agricoles entendent mener des
actions en début de semaine prochaine pour dénoncer la
baisse des revenus agricoles, de 34 % en 2009, après
une chute de 20 % en 2008, selon des statistiques officielles. L'association des producteurs laitiers indépendants et la Coordination rurale organiseront un "forum"
lundi, tandis que la Confédération paysanne, dont José
Bové fut le porte-parole, a projeté de se faire entendre
mercredi, sous une forme encore tenue secrète, dit-on
de source syndicale.
INFLATION
Le FMI ose toucher
à un tabou économique
Enfin, un débat sur l'inflation ! Et porté par qui ? Par le
gardien de l'orthodoxie financière, le FMI lui même. Son
économiste en chef, Olivier Blanchard, a osé briser un
tabou il y a quelques jours en écrivant qu'après tout, viser
4% d'inflation serait plus favorable à l'économie (actuellement, les banques centrales s'efforcent de ne pas dépasser 2%). Se fixer un objectif un peu plus lâche, à lire
l'article publié sous son autorité (disponible en français),
permettrait aux banques centrales de se décrisper un peu.
L'objectif de 2% les paralyse en effet : si elles pouvaient
baisser plus rapidement leurs taux d'intérêt, elles donneraient un peu plus d'oxygène à l'économie quand celle-ci
en a besoin.
On a droit, depuis la publication de cet article, à un
concert de protestations en provenance des grands argentiers de la planète. « Le FMI joue avec le feu » a déclaré
le patron de la Bundesbank, Axel Weber, dans une tribune
au Financial Times Deutschland publiée jeudi. Ce qui est
menacé, selon, lui, c'est pas moins que « la crédibilité acquise depuis des décennies par la politique monétaire » !
Ben Bernanke, le grand manitou de la Réserve fédérale,
s'est lui aussi étranglé devant le congrès américain : « 4%,
pourquoi pas 5%, 6%, 7% ? » Dès qu'il s'agit de l'inflation, on touche à une vache sacrée
Très connu, Olivier Blanchard n'est pas précisément un
farfelu : c'est un professeur du MIT, libéral-keynésien,
profil assez classique d'économiste aux Etats-Unis.
Le problème, c'est que dès qu'il s'agit de l'inflation, on
touche à une vache sacrée.
Le souvenir de l'hyperinflation allemande des années 20
hante encore l'Allemagne et sa banque centrale, et celui
de la « stagflation » (mélange de croissance faible et de
forte inflation) des années 70 est encore présent dans bien
d'autres pays.
Pourquoi l'inflation est-elle mauvaise pour l'économie ?
La question peut paraître naïve, mais la réponse est loin
d'aller de soi.
Imaginez que l'on multiplie par 100 tous les prix, tous les
salaires, et la masse monétaire en circulation.
Pour avoir des informations sur
la Mauritanie, consultez:
www.mauritanidees.fr
7
INTERNATIONALES
JÉRUSALEM
Incidents près de la mosquée Al Aksa
La police israélienne a pénétré dimanche dans le complexe abritant la mosquée Al Aksa, à Jérusalem, à la suite
du jet, par des Palestiniens, de pierres sur des touristes visitant le site, ont rapporté des témoins.
Cet incident intervient une semaine après l'annonce par
le gouvernement israélien de son intention d'ajouter deux
lieux saints de Cisjordanie occupée à une liste de 150 sites
du patrimoine archéologique d'Israël à restaurer, une décision qui a suscité de vives tensions.
Un responsable de l'Autorité palestinienne, Adnan al Husseini, a expliqué que de jeunes Palestiniens s'étaient rassemblés sur l'esplanade à la suite de rumeurs selon
lesquelles des extrémistes juifs allaient pénétrer dans le
complexe.
La mosquée Al Aksa se trouve sur un site que les Juifs
nomment Mont du Temple et les Arabes Esplanade des
mosquées ou al Haram al Charif. Cette esplanade comprend aussi le Dôme du Rocher, aussi appelé mosquée
d'Omar, édifice du VIIe siècle.
La mosquée Al Aksa, qui date du VIIIe siècle, surplombe
le Mur des Lamentations, principal lieu saint du judaïsme,
qui serait une partie de l'ancienne muraille du second temple de Jérusalem, rasé par les Romains en 70 après Jésus
Christ.
La police israélienne a arrêté sept Palestiniens et quatre
policiers ont été blessés par des pierres, a déclaré Micky
Rosenfeld, porte-parole de la police.
Selon des sources médicales palestiniennes, trois Palestiniens ont été hospitalisés pour des blessures causées par
des balles en caoutchouc. D'autres ont été soignés pour
inhalation de gaz lacrymogènes.
Nabil Abou Rdainah, collaborateur du président palestinien Mahmoud Abbas, a accusé Israël de faire monter les
tensions pour saper les tentatives américaines de relance
des discussions de paix.
Israël et les Etats-Unis ont exhorté Abbas à entamer des
discussions immédiatement,
mais
Abbas
veut au préalable un gel de
l'expansion des
colonies juives.
Il étudie une
proposition
américaine de
négociations
indirectes et en
discutera cette
semaine lors
d'une réunion
de la Ligue
arabe, au Caire.
Mohammad
Hussein, mufti de Jérusalem, a déclaré qu'Israël porterait
la responsabilité des conséquences de ce qu'il a appelé
l'assaut du site par des groupes extrémistes. Selon la police israélienne, un millier de touristes ont visité le Mont
du temple dans la matinée.
Adnan al Husseini, gouverneur de Jérusalem nommé par
l'Autorité palestinienne, a expliqué que de jeunes Palestiniens avaient passé la nuit à al Aksa parce qu'ils craignaient
que des juifs religieux tentent de pénétrer dans le site.
Un porte-parole de la police israélienne a déclaré que
cette dernière, qui ne pénètre habituellement pas dans le
site, y était intervenue lorsqu'une vingtaine de Palestiniens ont jeté des pierres. Ils sont ensuite réfugiés dans la
mosquée où la police israélienne ne pénètre pas, a-t-il
ajouté.
La seconde intifada a éclaté en 2000 après une visite au
Mont du temple d'Ariel Sharon, alors chef de l'opposition
israélienne.
Un séisme parmi les plus violents depuis un siècle a fait
au moins 300 morts et deux millions de sinistrés samedi
au Chili. Ce dimanche midi (heure française), les autorités
ont découvert qu'au moins cent personnes étaient bloquées dans un immeuble écroulé, à Concepcion.
L'écrasante majorité des victimes, 90%, ont été tuées dans
leur sommeil, surprises dans leur lit par le tremblement de
terre de magnitude 8,8, selon le Bureau chilien des urgences (Onemi).
Dans la région de Concepcion, à 500 km au sud de la capitale Santiago, les dégâts étaient spectaculaires: des dizaines de maisons détruites, des voitures écrasées sous
les décombres, des routes éventrées et des ponts détruits,
tel le grand viaduc sur le fleuve Bio Bio.
«La force de la nature a, une nouvelle fois, frappé notre
patrie», a déploré la présidente Michelle Bachelet, qui termine son mandat à la tête du pays andin de 16 millions
d'habitants.
Le pays, situé dans une des zones à la plus forte activité
sismique au monde, est situé sur une zone de convergence
de deux plaques tectoniques majeures. C'est au Chili qu'a
eu lieu le plus puissant séisme jamais enregistré, à Valdivia le 22 mai 1960, de magnitude 9,5.
Par ailleurs, le séisme a provoqué un tsunami, qui n’a pas
épargné le Chili. Sur la petite île de Robinson Crusoe, à
700 km des côtes, cinq personnes ont péri et 11 étaient
portées disparues. Les archéologues français présents sur
l'île sont sains et saufs.
L'épicentre du séisme, survenu à 3h34 locales, a été localisé sous l'océan, à 90 km de Concepcion, deuxième ville
du Chili avec un demi-million d'habitants.
Les autorités chiliennes peinaient à y dresser un bilan précis des dégâts, mais l'impact de vagues a été confirmé,
notamment dans le port de Talcahuano où des bateaux de
pêche ont été projetés à l'intérieur des terres, selon des
images de télévision.
La présidente Michelle Bachelet a survolé la zone dans la
journée. «Tous les dégâts ne peuvent pas encore être
quantifiés», a-t-elle déclaré dans la soirée dans un message à ses compatriotes.
Selon la ministre du Logement Patricia Poblete, 1,5 million de logements ont été endommagés, dont 500.000 ne
sont probablement plus habitables.
A Santiago, la secousse, qui a duré deux minutes selon
des témoins, a plongé la capitale dans l'obscurité et précipité dans les rues des milliers de Chiliens terrorisés en
pyjama, fuyant leur maison où tombaient cadres, mobilier, étagères.
Malgré les dégâts, les autorités chiliennes ont demandé à
la communauté internationale d'attendre avant d'envoyer
de l'aide. «Une aide qui arrive sans avoir été définie n'est
pas d'un grand secours», a déclaré le chef de la diplomatie
Mariano Fernande, ajoutant qu'Haïti pourrait avoir davantage besoin d'aide.
Plusieurs pays et organismes internationaux ont proposé
leur aide. L'Union europénne a offert 3 millions d'euros
d'aide d'urgence. Le secrétaire général de l'ONU Ban Kimoon a annoncé qu'une aide de l'ONU était disponible.
Le président Barack Obama a dit les Etats-Unis «prêts à
apporter leur aide».
SÉISME AU CHILI
Au moins 300 morts et deux millions de sinistrés
NORMANDIE
Le chef militaire
présumé de l'ETA arrêté
Le 'chef militaire' de l'ETA, Ibon Gogeascoechea Arronategui, a été arrêté, dimanche 28 février, en Basse-Normandie, a annoncé le ministère de l'intérieur espagnol.
Selon Madrid, il s'agit du 'plus haut responsable' actuel et
du 'chef militaire' de l'ETA.
Deux pistolets et un revolver, des faux documents, une
petite quantité d'explosifs, de l'argent et du matériel informatique ont été saisis au cours de cette nouvelle opération
conjointe de la police française et de la garde civile espagnole. Depuis le début de l'année, 32 membres présumés de l'ETA ont été arrêtés, en Espagne, en France et
au Portugal.
Au cours de l'opération policière qui a abouti à l'arrestation d' Ibon Gogeascoechea Arronategui, deux autres personnes ont été interpellées. Il s'agit de Beinat Aguinalde
Ugartemendia, 26 ans, auteur présumé de deux assassinats revendiqués par l'ETA, celui de l'ex-élu socialiste
Isaias et d'Ignacio Uria Mendizabal, entrepreneur basque
tué en 2008. L'autre est Gregorio Jimenez Morales, qui
faisait partie d'un commando accusé d'avoir transporté
des missiles pour tenter d'assassiner, en 2001, José Maria
Aznar, selon le ministère de l'intérieur espagnol.
L'Espagne parle d'une opération 'de grande importance'
qui décapite à nouveau ETA. L'organisation 'vient de
vivre les deux mois les pires de son histoire', a même résumé Alfredo Perez Rubalcaba, ministre de l'intérieur espagnol. En novembre 2008, Garikoitz Aspiazu, 'Txeroki',
alors chef militaire de l'organisation, avait été appréhendé
en France, avant que ses successeurs, Aitzol Iriondo et
Jurdan Martitegui, ne soient également capturés dans les
mois suivants.
Les autorités espagnoles indiquent que les deux hommes
arrêtés en compagnie de Gogeascoechea Arronategui 'faisaient partie d'un commando prêt à entrer en Espagne'.
Ils 'venaient dire au revoir au chef militaire, qui leur donnait ses dernières instructions, comme l'ETA a l'habitude
de le faire', avance le ministère de l'intérieur.
ASSASSINAT DE DUBAÏ
Al Mabhouh
a été drogué puis étouffé
L'autopsie montre que le cadre du Hamas retrouvé mort
dans sa chambre d'hôtel à Dubaï a été drogué puis
étouffé, rapporte dimanche la police de l'émirat.
Les analyses ont décelé dans le sang de Mahmoud alMabhouh une quantité importante de succinylcholine, un
décontractant musculaire qui agit très rapidement et qui
est utilisé d'ordinaire pour faciliter l'intubation.
D'après le rapport d'autopsie, le cadre du Hamas a ensuite
été étouffé "avec un oreiller", a déclaré le général Khamis
Mattar al-Mazeina, directeur adjoint de la police de
Dubaï, dans un entretien publié dimanche par le quotidien
"Gulf News" (Nouvelles du Golfe).
Mahmoud al-Mabhouh a été tué dans sa chambre d'hôtel
à Dubaï le 19 janvier dernier et la police de l'émirat y voit
l'oeuvre du Mossad, les services secrets israéliens. Elle a
identifié 26 suspects qui auraient gagné Dubaï avec de
faux passeports européens et australiens pour suivre et
assassiner le cadre du Hamas.
Au moins sept de ces suspects portent le nom de ressortissants israéliens.
Par ailleurs, un troisième suspect palestinien a été interpellé dans le cadre de cette enquête, a annoncé la police
de Dubaï.
N° 454 du 01 Mars 2010
8
SPORT
SEMI MARATHON DE L’AMITIÉ
Appui espagnol
A cinq jours de la tenue du semi marathon de l’amitié
euro mauritanien, la fédération mauritanienne d’Athlétisme reste confrontée à des difficultés financières dans
l’organisation de la traditionnelle manifestation. En effet,
les contributions des bonnes volontés, des mécènes et
d’autres sponsors arrivent timidement du moins aux
comptes gouttes et ne permettent pas de couvrir les
charges inhérentes. C’est Force est de reconnaître que
l’édition de cette année pourrait ne pas déroger à celle de
l’année dernière marquée par un désintérêt total des sponsors et surtout des hommes d’affaires mauritaniens,
prompts par le passé à se bousculer au portillon des chancelleries étrangères.Néanmoins, après’ ambassade d’Allemagne, c’est autour de celle du Royaume d’Espagne à
Nouakchott de venir à la rescousse de la FARIM, en lui
octroyant une enveloppe de 360 000 UM. La remise du
chèque s’est déroulée, le 24 février dernier, dans les locaux de la représentation espagnole. Au cours d’une
brève cérémonie organisée à cet effet, en présence de
Cristina Aguilar Chargée des affaires consulaires et culturelles, l’ambassadeur d’Espagne en Mauritanie, Alonso
Dezcaller a manifesté toute sa joie de remettre à la
FARIM la contribution espagnole avant de souhaiter plein
succès à la prochaine édition. Le diplomate espagnol a
salué la bonne organisation de l’épreuve de l’an dernier
qui avait suscité, indique-t-il, l’intérêt de la population
nouakchottoise à cette activité sportive. L’ambassade
u
ve
a
ou
N
TRANSPORTS
Nouvelle Ligne
Nouakchott-Dakar
et
Dakar-Nouakchott
Départ Nouakchott: tous
les dimanche à 7 heures du
matin.
Départ de Dakar: tous les
lundi à 23 heures.
N° 454 du 01 Mars 2010
Comment Hayatou a raté
sa CAN (II ème et dernière partie)
Après avoir été lâché par la majorité des délégués africains, Issa Hayatou devait avaler son chapeau une fois de
plus. Sa réélection à la tête de la CAF il y a un an pour un
sixième mandat a été marquée par une série de chausse¬trapes à l’encontre des autres prétendants, dont l’Ivoirien Jacques Anouma. Ce dernier avait été évincé de la
présidence de l’Union des fédérations ouest-africaines de
football (UFOA) avant d’être réhabilité par la Fifa en
2007. Quelques mois plus tard, c’est un de ses soutiens,
le Togolais Tata Avlessi, qui faisait les frais d’une sanction de la CAF, elle aussi annulée par le Tribunal arbitral
du sport en mars 2008.
d’Espagne à Nouakchott avait organisé le semi marathon
en 2008 dans le cadre de l’édition tournante.
Quant au président de la FARIM, Mohamed Ould Ghaly,
il s’est dit sensible à ce geste qui intervient au moment
où son association éprouve de sérieuses difficultés financières. « Cette enveloppe permettra d’alléger une partie
des difficultés auxquelles nous faisons face », a affirmé
Ould Ghaly. Il a remercié l’ambassade d’Espagne pour
son appui traditionnel à la FARIM et de la « franche collaboration « existante entre les deux structures. Selon le
président de la FARIM, l’édition 2010 qui aura lieu, le
vendredi 5 mars, verra la participation de coureurs marocains, chinois et français.
610 jours que “RADIO CITOYENNE” est condamnée au silence !
SALAM
CAF
Converti au sport business
Aujourd’hui, beaucoup évoquent l’absence d’un vrai projet pour un football africain converti au sport business,
dont les droits de retransmission de l’épreuve reine de la
CAF ont augmenté de près de 60 % en deux ans, ce qui
a empêché la grande majorité des pays africains de suivre
l’édition 2010.
À Luanda, lors de l’assemblée générale de la CAF organisée en marge de la CAN, Hayatou s’en est pris aux fédérations africaines. Il leur reproche un manque
d’initiatives et d’idées. « Hayatou croit qu’il est la CAF.
Et beaucoup de présidents de fédérations africaines considèrent que la CAF appartient à Hayatou et à son entourage. Il décide de tout, et il vient ensuite critiquer les
fédérations – qui sont souvent dirigées par des gens qui
ne comprennent rien à rien – pour leur manque d’idées »,
regrette le Camerounais Joseph-Antoine Bell, ancien gardien de but international aujourd’hui consultant.
Pendant qu’il critique les fédérations, le président de la
CAF continue, en toute impunité, d’enchaîner les ratages.
On attend ainsi toujours la réaction de la Confédération
sur les incidents du match Égypte-Algérie qualificatif
pour la Coupe du monde, le 14 novembre dernier au
Caire, quand quatre joueurs maghrébins avaient été blessés lors du caillassage de leur bus par des hooligans égyptiens. Les esprits retors s’étaient alors empressés de faire
le lien entre cet étonnant silence, la présence du siège de
la CAF dans cette ville et le nombre de collaborateurs
égyptiens de Hayatou.
Mais le plus grave était à venir.Le 8 janvier 2010, quand
les deux bus de la délégation togolaise sont attaqués à
l’arme lourde par des séparatistes du Front de libération
de l’État du Cabinda (Flec) malgré l’escorte fournie par
le gouvernement angolais, la CAF se réfugie d’abord derrière un retentissant silence. Quand elle s’exprime enfin,
c’est pour reprocher aux Togolais d’avoir rejoint en bus
Cabinda depuis Pointe-¬Noire (Congo), où ils venaient
d’achever leur stage de préparation.
« Le Togo est la seule équipe qui ne nous avait pas prévenus de son itinéraire.
Il y a pourtant des statuts précis », regrette par ailleurs
l’entourage du président. Les organisateurs étaient bel et
bien informés, puisqu’ils ont fourni une escorte militaire
dès le passage de la frontière.
La gestion de cette affaire a été jugée « scandaleuse »,
notamment par la presse africaine. La minute de silence
d’à peine vingt secondes, en préambule du match d’ouverture Angola-Mali (4-4), a suscité l’indignation. Prévoir des matchs dans une région réputée dangereuse était
un risque inconsidéré.
D’autant qu’il semble maintenant acquis que la CAF
avait été informée par la Fifa avant l’ouverture de la
compétition de menaces directes des indépendantistes
cabindais.
Suivra...
Rassemblés par Saydou Nourou T.