FRanCK PRovost nous réponD

Transcription

FRanCK PRovost nous réponD
réagissez !
Suite à notre dernier édito, nous avons reçu ce courrier de Franck
Provost, président du CNEC. Nous le publions intégralement.
Franck Provost nous répond
«
Monsieur le directeur de la publication,
entreprises n’ont pas versé leur contribution à Agefos PME. Soit
elles n’ont pas payé, soit elles ont payé à Opcalia. Par ailleurs,
‘‘A quand un peu de courage politique… et syndical ?’’ :
du fait de l’impact négatif de la crise sur la masse salariale dans
l’édito du n°615 de L’Eclaireur, paru le 26 novembre dernier, notre profession, les fonds dédiés à la formation baissent de
concernant la formation professionnelle se terminait par cette façon régulière. Enfin, le CNEC tient vivement à rappeler que les
provocante injonction. Il conviendra au pouvoir politique de
entreprises de coiffure consomment en moyenne chaque année
répondre pour lui-même… Néanmoins, s’agissant du courage pour la formation 2,5 fois plus de fonds que ce qu’elles versent…
syndical, le CNEC tient à mettre les choses au clair. Si Agefos Compte tenu de tous ces éléments, si les partenaires sociaux, au
PME nous a semblé être le meilleur choix pour collecter les
premier rang desquels le CNEC, n’avaient pas fait preuve de coufonds de la formation, c’est parce qu’il a répondu à un cahier
rage, ce n’est pas début novembre qu’il y aurait eu une rupture
er
des charges strict. Rappelons-le, Agefos PME est le 1 orga- de fonds, mais plutôt début septembre… C’est également pour
nisme collecteur de France et assure avec 1200 conseillers
ces raisons, et animé du même courage, que le CNEC travaille
une réelle proximité aux salons de coiffure. Alors oui, malgré
actuellement avec les partenaires sociaux et Agefos PME afin
tous ces garde-fous, cette année, les fonds disponibles ne
de sécuriser au maximum les fonds pour 2014. Car, le courage,
permettent plus de prendre en charge les demandes envoyées c’est aussi de construire l’avenir et de ne pas attiser
après début novembre. Cette situation extrêmement difficile les polémiques du passé.
est d’abord le résultat de la hausse des prélèvements décidés par l’Etat. Alors qu’en 2011 et 2012, 10% des fonds des
Nous vous prions d’agréer, monsieur le directeur de la
entreprises étaient ponctionnés, en 2013, c’est 13% ! Cela
publication, l’expression de mes cordiales salutations.
réduit d’autant l’enveloppe financière consacrée à la formation dans la coiffure. Ensuite, face aux difficultés des années
Franck Provost,
précédentes, et alors que c’est une obligation légale, certaines
Président du Conseil national des entreprises de coiffure.
»
La réponse de la rédaction
Nous remercions tout d’abord Franck Provost, président du
CNEC, d’avoir pris la peine et le temps de nous répondre.
Dans l’édito concerné, il était rappelé que le CNEC avait soutenu la solution Agefos PME, et qu’il avait assuré aux coiffeurs
que leur niveau de remboursement serait meilleur que celui
de son concurrent, Opcalia (organisme paritaire de collecte
défendu, lui, par la Fédération nationale de la coiffure). Au
final, c’est Agefos PME qui est devenu l’organisme collecteur
de la branche coiffure. Peut-être qu’Opcalia n’aurait pas fait
mieux, ou même que cette solution aurait conduit à une rupture de fonds plus précoce qu’avec Agefos PME, comme l’affirme Franck Provost. Reste que la question de fond n’est pas
de savoir si les coiffeurs se trouveront dans une impasse en
septembre ou en novembre, mais de leur garantir qu’ils seront
remboursés de leur frais de formation dès lors qu’ils ont cotisé
à un organisme dans cet objectif ! Le problème n’est pas nouveau, on le sait, mais on ne peut se satisfaire d’un système aussi
peu équitable. Surtout au moment où l’on pouvait espérer une
amélioration, puisque précisément on changeait d’organisme
de collecte… En appeler au courage syndical, cela voulait dire,
en substance : admettons que cette solution n’est pas satisfaisante, même si c’est « la moins pire ». Organisons une vaste
réflexion à ce sujet : faut-il continuer de rembourser les formations des salariés ? Ou les considérer, à l’anglo-saxonne,
comme un investissement, qu’il faudra donc rentabiliser ?
Doit-on faire le ménage parmi les multiples centres de formations qui existent sur le marché ? Derrière ce constat d’une
prise en charge qui reste aléatoire et donc injuste se profile bien
sûr le vrai problème du secteur coiffure, souligné par Franck
Provost : les entreprises de coiffure consomment en moyenne
chaque année pour la formation 2,5 fois plus de fonds que ce
qu’elles versent. Tant que cette question-là ne sera pas réglée,
on restera sur le principe « du premier formé, premier servi »,
et tant pis pour les autres. On peut s’en contenter… ou pas.
(Nous reviendrons sur cet épineux sujet dans un prochain numéro).
L’ÉCLAIREUR | 11

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