LA CHUTE ÉTAIT SI LONGUE

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LA CHUTE ÉTAIT SI LONGUE
 LA CHUTE ÉTAIT SI LONGUE
Françoise Dehaye
La Chute était
si longue
Roman
Editions Persée
Du même auteur
Voyage au gré d’une plume, 2013, Ed. Persée
Ce livre est une œuvre de fiction. Les noms, les personnages et les événements sont le fruit de l’imagination de l’auteur et toute ressemblance avec des
personnes vivantes ou ayant existé serait pure coïncidence.
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« Je me suis rencontré entre deux siècles,
comme au confluent de deux fleuves ;
j’ai plongé dans leurs eaux troublées,
m’éloignant à regret du vieux rivage où je suis né,
nageant avec espérance vers une rive inconnue. »
(Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe)
CHAPITRE I
UNE JOURNÉE ENSOLEILLÉE
L
’aiguille de sa montre s’est arrêtée. Il est quinze heures.
Le temps passe et, soudain, le balancier de l’horloge interrompt la mesure du temps comme cesse le battement d’un cœur.
Et puis, il fait si froid sur cette terre de Bretagne. Un froid glacial où le ciel nuageux se mêle aux brumes marines. Ce mélange
insipide, relayé à la grisaille de la mer, ressemble à la couleur du
granit des remparts de Saint-Malo.
La citadelle, empreinte magnifique d’une époque médiévale,
conserve encore ses vestiges en défiant le temps. Sa forteresse,
valeureuse guerrière à la beauté rude et austère, brave toujours les
tempêtes, alors qu’elle a lutté pendant des siècles contre l’envahisseur. Une période de l’histoire où les Corsaires, maîtres de la
Cité, régnaient pour laisser sur les murs en pierre les fissures du
temps. Et, du haut de sa splendeur, Saint-Malo, ville natale d’un
grand écrivain célèbre, s’élevait sur un piédestal pour afficher au
registre de la littérature française du XIXe siècle, l’illustre personnage : François-René de Chateaubriand, l’un des précurseurs du
romantisme français.
La veille, après la diffusion du journal télévisé du vingt heures,
Météo France augurait une belle journée ensoleillée avec des
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températures plus fraîches en soirée. Bien que les prévisions
affichassent une fraîcheur automnale, le fabuleux thermomètre
inscrivait une douceur hivernale. Un tel paradoxe soulevait une
question : que pouvait-on comprendre par fraîcheur automnale et
douceur hivernale ? Un degré de plus ou de moins, au-dessus de
dix degrés, faisait-il la différence ? Et en degré Fahrenheit, combien cela faisait-il ? On était à l’apogée de la balourdise !
En réalité, l’hiver était là, présent au rendez-vous ! L’animateur
météo effleurait avec sa main la carte de France, et montrait du
doigt un passage nuageux, lesquels nuages traversaient les côtes
bretonnes. Ainsi, le tableau se ternissait en fin de journée, car la
bruine maritime s’invitait au décor. Finalement, le lendemain,
les prévisions trahissaient les espoirs. Encore une supercherie
des météorologues à berner, dès que l’hiver approche, les amateurs en manque de soleil. Les températures avaient chuté pendant la nuit, et la gelée du petit matin s’était cristallisée sur les
pare-brise des voitures. Puis, au cours de l’après-midi, une brume
avait jeté un voile grisé sur les rayons du soleil. Mais le givre
persistait. Ce froid glaçait le corps de Julie, tétanisée par la chute.
Elle était allongée sur le sol, la tête tournée sur le côté. Un goût
de sable et de fer imprégnait sa gorge. Les feuilles écrasées et les
algues séchées ressemblaient à ce parfum d’automne, avec cette
fragrance de moisissure et de pourriture iodée. Son nez n’avait
plus les facultés olfactives. Car l’odeur puissante que dégageait ce
magma de feuillage lui donnait la nausée. Sa bouche était sèche et,
de la commissure de ses lèvres, sortait un mince filet de sang. Ce
ruissellement vermillon courait le long de son visage pour s’arrêter dans le creux de son oreille. Des larmes se mélangeaient au
sang et s’égouttaient comme des perles de corail.
Nous sommes le 15 décembre, une date inoubliable pour Julie.
Ce jour est marqué d’un sceau qui restera gravé dans sa mémoire,
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comme le nom du défunt regretté inscrit sur une stèle de marbre.
Le souvenir d’un temps où la vie s’est arrêtée.
Il est quinze heures. L’aiguille de sa montre de plongée ne
bouge plus. Le bruit du mécanisme, si peu audible, s’est tu. La
tonalité du tic-tac ne bat plus la mesure du temps. C’est un arrêt
brutal à l’élan de sa vie. Cette journée a frappé violemment Julie,
brisant ses rêves contre le roc ensablé. Sa peau si délicate est écorchée, meurtrie jusque dans la profondeur de sa chair. Et puis, à
l’intérieur de ce corps gracile, les os sont fracassés, broyés par la
souffrance qui se dessine à son histoire.
L’accident s’est produit cet après-midi, parmi tant d’événements, au milieu de nulle part. La légende d’une nouvelle s’écrit
sur le papier froissé d’un journal local, et poursuit le dialogue
médiatique sur les réseaux sociaux ; l’information est déjà transmise sur Internet. C’est une traversée inexorable dans l’espacetemps. Voilà qu’un corps, souillé par les blessures, est façonné par
une estampille indélébile. La brûlure est tatouée au fer, un métal
rougi par la flamme. Et dans les yeux de Julie se déverse déjà la
langueur des larmes. Peut-être que, et dès demain, l’énergie de la
révolte poussera Julie à se battre pour survivre jusqu’aux confins
de son imaginaire.
C’est la mi-décembre. Julie ne pense pas aux prémices des
réjouissances d’une fin d’année, ni aux festivités nourries par les
joies et les peines. Si la gaîté s’invite aux élans des fêtes artificielles, l’euphorie se délite face à la réalité des lendemains. Julie
souffre en pleurant devant un avenir incertain. Noël, après tout,
elle s’en fout ! Ce n’est plus son sujet d’actualité.
Pourtant, un défilé de drones survole l’étendue du ciel pour
épier, ou plutôt, commercialiser un nouveau produit de consommation. Au-dessus des habitations, les libellules robotisées
larguent avec précision les colis livrés à la maison. En un temps
record, la livraison contrôlée a été parfaitement chronométrée.
Voilà que les cadeaux tombent immédiatement de l’espace. Ils ont
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été sélectionnés avec le seul clic de la petite souris. En quelques
secondes, la commande a été passée sur des sites en provenance
des industriels de la consommation virtuelle. C’est alors que, dès
l’aurore, les paquets envoyés au domicile sont jetés dans les boîtes
à lettres comme de vulgaires quotidiens. Le coursier est un étudiant employé à temps partiel, un petit boulot qu’il a déniché pour
payer ses études en attendant le versement d’une bourse.
Mais la tradition voudrait que le cadeau arrive le jour de Noël,
près de la cheminée, au pied du sapin. Il y a encore dans cette
société virtuelle quelques adeptes qui furètent dans les boutiques.
Ceux-là se précipitent au dernier moment pour trouver leur trésor.
L’important, c’est de localiser l’objet insolite sur son Smartphone.
Alors, dans les rues commerçantes et sur les grands boulevards
parisiens, des gens s’agitent nerveusement. Au pas de course,
ils se faufilent à travers une foule empressée, esquivent les obstacles placés, çà et là, et cherchent désespérément le numéro
d’un des grands magasins des Galeries Lafayette. C’est un défi
au parcours du combattant, car la bousculade menace de les
emporter vers le mauvais côté. Mais ils résistent toujours. Et,
quand ils estiment être arrivés au bon endroit, ils défient l’industrie commerciale. Un grand bazar inimaginable s’étale devant
leurs yeux. Le choix est vaste. La course au trésor peut enfin
commencer dans ce souk pittoresque. Soudain, ils s’arrêtent,
attirés par un monde enchanté. Les illuminations les entraînent
jusqu’aux vitrines des grands magasins. Là, le nez collé contre la
vitre, ils découvrent avec enchantement la féerie des animations
de Noël. De mignons personnages imaginaires dansent dans un
décor d’enfance. Un instant d’émotion. Seulement, il faut aller
chiner dans chaque rayon pour trouver la marchandise convoitée. La sélection devient difficile, car l’ustensile ludique devient
futile. La préférence sera motivée par l’humeur du moment. Si
l’incertitude gagne les indécis, s’ils tergiversent longtemps sur
la délicate attention, alors, ceux-là sont vite enrôlés par un ven8
deur impatient. Malgré les heures passées à chercher le cadeau
remarquable, quand vient le jour de Noël, la déception altère
l’enthousiasme, car le plaisir d’offrir est parfois bafoué. Les
cadeaux n’intéressent pas ou peu. Alors, à peine le temps d’être
débarrassés de leurs emballages de papier froissé, les cadeaux
sont redistribués aussitôt sur le site internet troc.echanger.com.
Une consommation à donner le vertige.
Tandis que batifolent dans les magasins les inconditionnels
conformistes, les opportunistes s’impatientent. Ils attendent de
recevoir l’appel d’une invitation. Certains sont des boute-entrain, animent les soirées de farces grasses. Un régal pour les
réveillons de fin d’année ! D’autres, plus sobres, manifestent
leurs bonnes intentions et participent aux préparatifs des festins.
Ils prennent l’initiative d’apporter un panier garni aux saveurs
gustatives. D’ailleurs, très appréciées de la maîtresse de maison, surtout s’il s’agit d’un plateau de fromages. La variété de
ce terroir aux spécialités régionales exhale un violent parfum
sortant de l’outre-tombe. Ce relent pestilentiel inondera tous les
étages, de la cage de l’escalier à celle de l’ascenseur, et terminera sa course folle jusqu’à stagner au dernier palier. Le voisinage viendra, peut-être, pester furieusement contre les effluves
environnants.
La joie s’invite à ces réunions où d’autres parfums enivrent
déjà les têtes. Ici, un bouquet de fleurs orne la table du salon. Là,
posée sur le buffet de la salle à manger, une corbeille décorée de
paillettes étincelantes est remplie de fruits. La fraîcheur de l’exotisme exhale les senteurs des jardins fleuris. Les sens s’éveillent
par cette fragrance venue d’ailleurs ; tandis que d’autres arômes
se diffusent agréablement, en provenance des tables gigognes.
Un plateau de velours se présente avec l’offrande des saveurs
douces et sucrées ; c’est une invitation à la gourmandise. Les chocolats s’abandonnent dans les pupilles, fondent sur les papilles
et les oreilles indiscrètes entendent les bouteilles d’un bon cru
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s’entrechoquer. Un vin de Bordeaux, un autre de Bourgogne,
qu’importe ! Ces breuvages sont à la fête pour accompagner
volontiers les multiples mets, du gibier mariné avec des épices
corsées jusqu’aux fromages à l’odeur fétide. Le plateau du berger sera placé loin des convives. Il restera sur le balcon parisien,
à la froidure de la nuit d’hiver.
Bien que ces soirées s’animent de gaieté, cette chance ne sourit pas à tout le monde. Certains, le cœur lourd, ne sont pas à
la fête. Ils veillent pendant les réveillons devant un écran plat
en compagnie de Mademoiselle Solitude. Ils zappent par ennui
à l’aide de leur télécommande pour trouver, parmi cette multitude de chaînes TV, un programme qui pourrait retenir leur
attention. Et, comme chaque année, sera diffusé Le Père Noël est
une ordure. Un plateau-repas sans saveur agrémente leur charmante soirée avec, au menu, le goût de l’amertume. Ces gens-là
n’espèrent plus, n’attendent aucune réception, ni la visite d’un
parent, ni celle d’un ami. La tristesse se peint dans leurs yeux.
Surtout quand la concierge de l’immeuble ou les voisins de
palier, un peu trop curieux, demandent avec maladresse :
— Alors, et vous ? Qu’avez-vous prévu pour les fêtes de fin
d’année ? À Noël ? Vous réveillonnez en famille, n’est-ce pas ?
Et pour le Jour de l’An ? Ah, peut-être allez-vous chez des amis,
hein ? Vous n’allez tout de même pas rester seul. Allez, allez, il
faut vous amuser !
La réponse est brève. Car ces personnes, pour qui la solitude
pèse, détournent le regard et parlent d’autre chose. La discussion
est banale, puis s’amenuise. Ces gens-là finissent par se taire, le
temps d’oublier un mauvais souvenir. Le couteau cisaille encore
les chairs. La blessure n’est toujours pas refermée.
Pendant ce temps-là, la planète Terre achève sa révolution
autour du Soleil. Un étourdissement qui donne le vertige pendant
365 jours et six heures. Les jours, les mois, les années passent. On
remarque qu’un cycle a encore tourné. On a le sentiment d’avoir
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bouclé, cette dernière journée de fin d’année, la fin d’une période
de sa vie. Et puis, on fait l’inventaire d’un bilan qui se clôt par
un solde de tout compte. C’est un cadeau de la vie, une parure
ciselée d’or fin comme l’est une épitaphe sur un monument…
*
* *
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« La gymnastique assurant la beauté du corps,
la musique et la philosophie la bonté,
la sagesse de l’âme. »
(Platon) CHAPITRE II
LE VOYAGE D’UNE VIE
Q
uelques semaines plus tôt, Julie avait accepté la proposition de Serge, un ami de longue date. Il était commandant
de Police dans un service de renseignements à Paris. L’été dernier,
Serge apportait de bonnes nouvelles à Julie. C’était au cours d’une
soirée parisienne dans un club de jazz. Une réponse qu’elle attendait depuis longtemps. Une exception à la règle à laquelle Julie ne
croyait plus. Cette surprise ne ressemblait pas aux caractéristiques
d’un voyage romantique ; mais plutôt à un stage professionnel,
particulièrement sportif. C’est dans le cadre de ses travaux pratiques universitaires que Julie avait choisi de rejoindre une unité
de Police en formation. Serge ne s’y était pas opposé, mais il lui
fallait l’autorisation de ses supérieurs, car il avait la responsabilité
d’encadrer une quinzaine de policiers pour un enseignement technique à la protection rapprochée. Au bout de six mois d’attente, la
dérogation lui fut accordée. Heureux de pouvoir emmener Julie à
Saint-Malo vers la mi-décembre, Serge lui annonça la nouvelle.
L’opportunité tombait à pic. Julie terminait sa dernière année
d’études et la date de ses examens approchait. Tout s’imbriquait
pièce par pièce, comme la reconstitution d’un puzzle. Et Julie était
soulagée, si bien qu’elle se mit à hurler de joie.
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— Fantastique, Serge ! Tu es génial ! Mais comment as-tu fait ?
C’est extraordinaire ! s’exclama-t-elle, en regardant Serge droit
dans les yeux. C’est une expérience nouvelle pour moi et un supplément à mes études. C’est une valeur ajoutée pour décrocher
mon diplôme.
Extasiée, Julie ne put s’empêcher de poser un baiser presque
humide sur les lèvres de Serge. Ne sachant que dire, il resta muet,
troublé par cet élan impudique.
Il savait lui rendre service. Surtout quand elle oubliait de régler
ses amendes, qu’elle avait accumulées pendant des semaines dans
la boîte à gants de sa voiture. Des P.-V. au stationnement que Serge
pouvait encore démêler. Il réussissait encore à les « faire sauter »
grâce à ses bonnes relations bien placées.
Le temps manquait à Julie. Alors, elle délaissait l’essentiel au
profit de ses études. Elle rechignait à s’affairer aux démarches
administratives, aussi contraignantes que fastidieuses.
D’un tempérament bien trempé, Serge était un Basque espagnol.
Sa corpulence de rugbyman n’était pas comparable aux athlètes
des Dieux du Stade. D’ailleurs, son tour de taille, bien enveloppé
par les bons coups de fourchette, lui rappelait qu’il avait négligé
les fondamentaux de la diététique. Dans son travail, Serge avait
la réputation d’un tyran. Il menait ses enquêtes en solitaire, avait
son franc-parler, n’admettait pas qu’on empiète sur son domaine.
Ses collègues le respectaient et n’osaient contredire ses ordres.
D’ailleurs, ses subalternes obtempéraient sur-le-champ.
Sa vie était bien remplie, mais mêlée d’embûches. Ce destin
avait fini par assombrir son regard. Et, derrière les traits de ce
visage endurci, se cachaient un charme palpable et une sensibilité
à fleur de peau. Tant et si bien qu’un jour, sans crier gare, il tomba
amoureux. Cela lui était tombé dessus, sans comprendre pourquoi. Quand il apercevait Julie, son rythme cardiaque s’emballait,
battant la chamade comme le cœur d’un adolescent. Il restait là,
devant elle, comme un idiot, figé tel un iceberg. D’un œil discret,
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il la regardait, un peu sournoisement, mais il ne laissait rien apparaître à son égard. Aucune émotion ne transpirait de son visage.
Vu de l’extérieur, Serge restait de glace, et à l’intérieur, il brûlait
d’un amour platonique gardé secrètement.
La première fois qu’il avait rencontré Julie, c’était à l’occasion
d’une soirée passée chez des amis. Subjugué par son charme, il
était resté pétrifié comme une statue de marbre. Et, depuis ce jourlà, ce sentiment ne le quittait plus. Serge ne montrait rien à Julie,
ne disait rien, pas un mot, ne faisait rien, pas un geste. Il ne voulait
pas la décevoir, ni la trahir. Quant à Julie, elle ne s’apercevait de
rien ou, peut-être, faisait-elle semblant de ne rien voir. C’était son
ami, elle l’aimait bien et n’éprouvait rien de plus.
Du haut de ses vingt-cinq ans, Julie avait le charme d’une jeune
femme mystérieuse. Ses cheveux châtains étaient coupés très court
comme un garçon. Deux grands yeux verts en amande se dessinaient sur ce visage d’ange. Sa bouche en forme de cœur rendait à
ce joli minois, une figure enfantine. Sa silhouette fine d’androgyne
lui donnait, malgré sa taille moyenne, l’allure d’une adolescente.
Diplômée d’un Master de la filière des Langues Étrangères
Appliquées, Julie continuait ses études. Elle s’orientait vers un
autre cursus universitaire, une formation appliquée à celle du sport
et à celle de la santé. Ses examens approchaient. Elle présentait,
dans un premier temps, sa candidature au concours du Professorat
de sport, puis d’autres épreuves l’attendaient pour obtenir un
Master de kinésithérapeute avec la mention sport. D’un tempérament opiniâtre, elle gardait une ligne de conduite en s’adonnant
à ses activités sportives. Une passion singulière qu’elle découvrait au cours de son enfance. Des jeux en plein air, qu’elle vouait
jusqu’aux temples des athlètes de haut niveau. Aujourd’hui, elle
nourrissait des desseins ambitieux et fixait l’objectif de réussir
une carrière médicale et sportive. Une consécration à ses rêves,
comme l’engagement par vocation ou par dévotion comme on
entre en religion. Malgré une enfance difficile, Julie ne s’aban15

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