Quand les restaurateurs parisiens s`essaient à l
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Quand les restaurateurs parisiens s`essaient à l
10 FEV 14 Quotidien Paris OJD : 122744 16 RUE DU QUATRE SEPTEMBRE 75112 PARIS CEDEX 02 - 01 49 53 65 65 Surface approx. (cm²) : 918 N° de page : 13 Page 1/3 enquète Pour Tintant, une dizaine de restaurateurs parisiens se sont rallies à la collecte des biodéchets. Ils seront bientôt SO. Photo Tluei i y Meneau pour « Le? Echos » Quand les restaurateurs parisiens s'essaient à l'économie circulaire ENVIRONNEMENT// Le durcissement programme de la réglementation pousse la profession à bouger. A Paris, la collecte des déchets alimentaires produits par les restaurants et les hôtels commence à s'organiser. SYNHORCAT 6776519300507/GLB/OTO/1 Eléments de recherche : Toutes citations : - SYNHORCAT ou Syndicat des Hoteliers, Restaurateurs, Cafetiers et Traiteurs - DIDIER CHENET : président du Synhorcat 10 FEV 14 Quotidien Paris OJD : 122744 Surface approx. (cm²) : 918 N° de page : 13 16 RUE DU QUATRE SEPTEMBRE 75112 PARIS CEDEX 02 - 01 49 53 65 65 Page 2/3 Massimo Prandi mprandi@lesechos fr Les points à retenir rx heures, mardi matin Un petit camion poubelle paicouit la i ue Montoigucil encore cndoimic, dans le centre de Pans II fait son premier arret devant Ic icstauiant LEpicciic Silencieux, rapide, Patrick, I agent de collecte qui le conduit récupère des sacs transparents» poses dans dc diolcs dc poubelles Le camion lm même étonne nen a voir avec les traditionnelles bennes a ordures vertes de la Maine de Paris Et pour cause ce ramassage la nest pas assure par la Ville, maîs par ceux qui produisent les dechets concernes En I occurrence une poignee de restaurateurs du quartier Comme eux, quelque SO restaurants hotels et traiteurs de la capitale, comme Fauchon ou le Napo leon hotel cinq etoiles situe pres de la place de I Etoile ont décide de creer leur propre filiere de collecte des biodechets avec la bénédiction de leur organisation professionnelle le Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers traiteurs (Synhor cat, majontaire dans la restauration traditionnelle de la capitale) Loperation pilote suivie rue Monter gueil qui vient tout juste de démarrer, concerne dabord une dizaine detablisse ments, puis SO et va durer six mois Son objectif ramasser et valonser 200 tonnes de biodechets, produites par des maisons aussi célèbres que Drouant, Taillevent, maîs aussi par des petits bistrots de quartier, comme Le Petit Choiseul dans le 2e arrondissement Cest le patron de ce restaurant, Stephan Martinez qui est a I ongine de ce projet et qui a convaincu ses confrères de transformer les gaspillages alimentaires de leurs cuisines en electricite chaleur et fertilisant Le tout, sans faire appel aux grands acteurs de la collecte et du traitement de dechets que sont les Veolia, Suez Environnement, Saur etautres plus interesses «par les grands producteurs de dechets alimentaires la restauration collective et les supermarches que par de petits etablissements comme les nôtres » explique ce pionnier de I economie circulaire « Aujourd hui nous S SYNHORCAT 6776519300507/GLB/OTO/1 • SO restaurants hotels et traiteurs de la capitale ont décide de creer leur propre filiere de collecte de biodechets • Si ces professionnels s organisent de la sorte e est que la reglementation en vigueur est en train de se durcu • Aim d enclencher un cercle veitueux lespouvons publics abaissent progressivement le seuil a pai tii duquel s impose la valoi isation des dechets alimentaires • Dans deux ans, tout restaurant servant environ 180 repas par jour sera tenu de trier et de valoriser les dechets pioduits pai sa cuisine nous donnons les moyens de gel cr notre pro pt e production de dechets alimentai! es en mont! ant l'engagement des restau! ateurs parisiens pour le developpement durable » insiste Stephan Martinez Cet intérêt soudain de la profession pour la valorisation des dechets alimentaires ne doit iicnauhasaid Silcsicstauiatcuis francais commencent a se mobiliser sur ce sujet e est que le cadre reglementaire est en tram de se durcir Jusqu ici I Etat se conten tait en ce domaine de sanctionner les gros producteurs de dechets Maîs, afin d enclen cher un cercle vertueux, les seuils a partir desquels s impose la \ alonsation des biode chefs par methanisation ou compostage ne cessent d etre abaisses En 2012 cette limite était fixée a 120 tonnes par an Depuis le l"janvier elleesttombeea40tonnes avant de descendre a seulement 10 tonnes annuel les en 2016 Dans deux ans donc, tout restaurant servant environ 180 repas par jour sera tenu de trier et de valonser ses dechets alimentaires A défaut les amendes peuvent etre lourdes (a partir de 75 DOO euros) et des peines d emprisonnement sont même possibles Pour les professionnels concernes 11 y a donc urgence a s organiser Une seule usine en Ile-de-France Les collectivites territoriales elles aussi, commencent a accompagnci le mouvc ment La region Ile-dé France a ainsi décide de participer au financement de I operation du Synhorcat « Les fonds seront débloques courant ami » assure Corinne Rufet, vicepresidente de la region La Ville de Paris devrait aussi entrer dans la danse Les deux principales candidates a la succession de Bertrand Delanoe assurent en tout cas avoir pris la mesure des enjeux « Je soutiens toute initiative qui i dif ot cc le compostage dc blade chefs, dont celle cnt/ epi isc par le syndicat de la restau! ation La lutte confie le gaspillage alimentaire fait partie cit mes pnontts Si je suis elue, nous examinerons rapidement le projet di. ce syndicat tt nous y apporterons un !>ouùen<.oncretpourquilsede\eloppe >,pro met Anne Hidalgo De son cote, Nathalie Kosciusko Morizet souligne que I initiative du syndicat «permet de pallier le manque d efficacité de la collecte et de la transformation des dechets alimentaires de la Ville de Paris » Asesyeux lapnsederesponsabilite collective des producteurs de dechets est le meilleur moyen d assurer le succes de la collecte et d'en reduire les couts aussi bien pour les restaurateurs que pour la Maine (environ 20 DOO eui os de traitement de dechets économises sur les 200 tonnes col lcctccs dans le cadic de lopciation pilote) Sans oublier les retombées possibles en matiere d emplois Si tout le monde semble donc reconnai tic les mentes dc la valonsation dcs dechets I initiative portée par Stephan Mar tinez et ses associes ses! heurtée dans sa phase operationnelle, a des obstacles imprévus Car la France a beau afficher de belles ambitions en la matiere elle nest pas encore forcement bien armee pour concrétiser les projets d economie circulaire Pour collecter les dechets des restaurants parisiens il a fallu faute d offre hexagonale, importer d Italie des vehicules au methane (empreinte ecologique oblige) suffisamment petits et étroits pour se faufiler dans les ruelles du centre de la capitale Les poubelles a fond rond (qui facilitent le net toyage) ont, elles ete achetées en Allema gne II fallait aussi sassociei a une unite de methanisation en legion paiisicnnc dotée d un agrement sanitaire, attestation mdis pensable poui valonsci les biodechets Et la, surprise a c e jour, une seule unite icpond a ces caractcnstiqucs le mctliam seur d Etampes (Essonne), exploite par la societe Bionerval filiale du groupe Rethmann le specialiste allemand de la valonsa non de la biomasse « Aujourd hui il nv a pas assez d usines de transformation de biodechets en France y compris en Ile-deFrance » confirme Philippe Thauvm du service de prevention et de gestion des dechets de I Ademe (Agence de I environnement et de la maîtrise de I energie) LAdeme participe d ailleurs au financement de I operation du Synhorcat en apportant environ la moine des 308 000 euros investis Restait a convaincic les icstauiatcuis d adhérer au projet En commençant par justifier les coûts de la collecte environ Eléments de recherche : Toutes citations : - SYNHORCAT ou Syndicat des Hoteliers, Restaurateurs, Cafetiers et Traiteurs - DIDIER CHENET : président du Synhorcat 10 FEV 14 Quotidien Paris OJD : 122744 Surface approx. (cm²) : 918 N° de page : 13 16 RUE DU QUATRE SEPTEMBRE 75112 PARIS CEDEX 02 - 01 49 53 65 65 Page 3/3 250 euros la tonne enlevée si l'expérience se offrant à leurs clients des « doggy bags » pérennise. Un prix pas si élevé que ça si l'on pour les mets non consommés. Un restauconsidère que la gestion des déchets « en rant japonais de l'Essonne qui propose une mélange » (contenant les biodéchets), qu'ils formule « à volonté » a même introduit une soient produits par les particuliers ou par pénalité de 2 euros si le client ne termine pas des restaurateurs, coûte en moyenne son assiette... Des essais isolés et pas tou311 euros la tonne. « Cette opération n'aurait jours concluants. « Ces pratiques s'adaptent paspu voir le jour sans lengagement du Syn- bien aux consommateurs nord-américains horcat. Le secteur est très dispersé. Aucune oujaponais, mais sontvues d'un mauvaisœil entreprise de collecte et de traitement des par les Français », déplore la Canadienne déchets alimentaires de la petite restauration Tania Joumard, responsable petits déjeune pourrait endosser les frais de commerciali- ners de l'hôtel Napoléon. sation et proposer des prix de collecte aussi contenus que ceux de la société créée pour Epandage dans l'Essonne l'occasion et parrainée par le syndicat », com- Les esprits évoluent, cependant. Et les resmente Hervé Dutruel, chef de marché chez taurateurs s'efforcent de plus en plus de Bionerval. diminuer le gaspillage. Préoccupation tout Les initiateurs du projet mettent égale- sauf anodine quand on sait que chaque ment en avant les opportunités d'écono- repas servi dans la restauration génère en mies de matières premières offertes par la moyenne 200 grammes de déchets organicollecte. « Sur un an, la production de ques et que, par exemple, le marc de déchets alimentaires des établissements de la 100 cafés pèse environ 700 grammes. Ces restauration collective (cantines) et des gran- déchets organiques partent avec toutes sordes chaînes de restauration auprès desquels tes de déchets dans les poubelles des restaurants. Destination : les décharges ou l'incinération. Les quelque 25.500 hôtels et La France n'est pas restaurants parisiens produisent au bas mot encore bien armée pour entre 30.000 et 70.000 tonnes de biodéchets par an, une fourchette peu précise que l'opéconcrétiser les projets ration du Synhorcat améliorera, estime d'économie circulaire. Roger Beaufort, un consultant impliqué dans le projet de collecte du Synhorcat. Chaque kilo de déchets Quand les déchets alimentaires sont isolés à alimentaires génère un poids la source, puis collectés de manière sélective, sont valorisés et transformés par méthaéquivalent en fertilisant et en ils nisation en un fertilisant appelé « digestat ». biogaz ou biométhane. Chaque kilo de déchets alimentaires génère un poids équivalent en fertilisant et nous effectuons la collecte a baissé de 10% en en biogaz ou biométhane utilisé pour la moyenne », chiffre le cadre de Bioenerval. production d'énergie (chauffage et électriUn exemple ? « Les responsables d'une cité). Jacques Déchet, agriculteur à La grande chaînefrançaise de grills se sont aper- Forêt-le-Roi (300 hectares de céréales, betçus qu'environ 30 % de leurs déchets étaient terave et colza), est l'un des quarante à cindes frites non consommées. La prise de cons- quante cultivateurs de l'Essonne utilisant le cience de cette réalité leur a permis d'ajuster digestat produit par l'usine de méthanisales pontons et de réduire les coûts », raconte- tion d'Etampes. « Ce fertilisant organique t-il. Selon le patron du restaurant Mesturet, permet de remplacer des fertilisants chimidans le quartier de la Bourse à Paris (de 250 ques. C'est positif pour l'environnement », à 300 couverts par jour), la collecte différen- assure-t-il, en soulignant que ce produit lui ciée et la sensibilisation à la problématique «faitfaire une économie de 50 à 60 euros par de la réduction des déchets alimentaires hectare épandu ». A ce jour, près d'un millier permettront aux restaurateurs d'accroître d'hectares de champs bénéficient, dans leur marge commerciale d'environ 0,5 %. l'Essonne, de l'épandage du digestat livré « Ce n'est pas négligeable », estime-t-il. Quèl- par l'unité de Bionerval. C'est là que les ques établissements parisiens tentent déjà déchets de nos restaurateurs parisiens finide gérer au mieux leur production en ront désormais leur parcours. • SYNHORCAT 6776519300507/GLB/OTO/1 Eléments de recherche : Toutes citations : - SYNHORCAT ou Syndicat des Hoteliers, Restaurateurs, Cafetiers et Traiteurs - DIDIER CHENET : président du Synhorcat