Semis de légumineuses sous couvert

Semis de légumineuses sous couvert :
Une technique qui permet de répondre aux besoins en
azote en système grandes cultures biologiques.
Dans le but de devenir autonome en azote dans un système grandes cultures bio, la
technique du semis de légumineuses sous couverts est une bonne alternative.
Pour semer une légumineuse sous couverts, un large choix d’espèces et de variétés s’offre à
nous. Mais avant de l’implanter, il faut faire attention à plusieurs critères :
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La concurrence : si l’été est pluvieux, elle risquerait de dépasser la céréale et entrainerait
des problèmes pour la récolte (trèfle violet). La concurrence peut aussi se jouer au niveau
des plantes grimpantes, qui vont se servir de la culture en place comme tuteur (vesce).
Il sera donc préférable de choisir une espèce qui se développe peu en hauteur : minette
(de 15 à 60 cm), Fenugrec (de 20 à 50 cm), trèfle souterrain (de 5 à 15 cm), la lentille
fourragère (de 20 à 40 cm).
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La vitesse d’implantation de la culture : plus elle est rapide et plus elle fixe d’azote :
comme le trèfle de Perse ou la Minette.
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Choisir une espèce facile à détruire et qui ne repousse pas l’année suivante.
Le mélilot, après broyage et labour redémarre dans la culture suivante, et concurrence
l’orge de printemps (G Salitot, essais CA de l’Oise).
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Choisir des plantes gélives.
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Diversifier les familles et éviter d’implanter une espèce en engrais vert qui est déjà
présente dans la rotation. (pois, féverole, lentille, luzerne…).
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La date de semis et la densité. L’idéal est de faire un semis au stade fin de tallage
début montaison. Le semis va se faire à la volée (avec un semoir type Delimbe) suivi d’un
passage de herse étrille.
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Gesse : de septembre à octobre
Lotier cornicule : de aout à septembre
Ne peuvent pas être implantées
Sainfoin : fin d’été
en début montaison
La minette : de juin à octobre
La lentille : mi-aout
Trèfle d’Alexandrie / Perse : de mars-avril à septembre-octobre
Fenugrec : de avril-juin à septembre-octobre
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Regarder également le coût de la semence
Fiche technique réalisée par D CLAES et J BARTHELEMI ; GRABHN 2010-2011
Le trèfle blanc, une espèce à privilégier : cas des essais de l’Oise
Dans les essais menés par la chambre de Picardie, plusieurs espèces ont été testées, le
trèfle violet, le mélilot et le trèfle blanc. Elles ont été semées à des doses équivalentes à un
semis de prairie soit respectivement 15, 20 et 4kg par hectare, vers la mi-avril.
L’essai implanté avec du mélilot s’est révélé particulièrement invasif surtout en
deuxième année entraînant une certaine concurrence et des problèmes lors de la récolte de
l’orge.
Le trèfle violet a montré aussi quelques points de faiblesses, dû à un développement de
biomasse trop important, ce qui à gêné la récolte de la céréale.
Ces deux espèces ont donné de bonnes réponses au niveau des fournitures azotées
mais n’ont pas était gardées en raison des problèmes causés aux céréales.
Seul le trèfle blanc a été retenu et en particulier la variété Haïfa. C’est un trèfle blanc
nain qui occupe bien le sol sans être trop agressif vis-à-vis de la céréale.
Le trèfle blanc a la particularité de fournir des biomasses régulièrement élevées, entre
2,5 et 4,5 tonnes de MS/ha (en Picardie). De plus, il apporte de plus grosse quantité d’azote
que les deux autres variétés testées tout en étant moins sensible à l’oïdium que le trèfle violet.
Enfin, son coût d’implantation est moins élevés ( prix des semences 5€/kg contre 7€
pour le TV).
Des rendements en nette amélioration
Depuis 2007, des agriculteurs de l’Oise en partenariat avec la Chambre d’agriculture
mènent les mêmes essais. Après trois années de données (cf. tableau ci-dessous), le premier
bilan semble très satisfaisant. Avec une augmentation en moyenne de 10 qtx en interculture
courte et de 25 à 30 qtx en interculture à cycle long (semis au printemps dans une culture
d’automne type épeautre et gain de rendement observé dans l’orge de printemps à suivre).
Source : G Salitot, Chambre d’agriculture de l’Oise.
Cette augmentation de rendement est permise par la production de biomasse. Selon les
mesures réalisées par Arvalis Institut du Végétal, 1 tonne de MS produit environs 20 unités
d’azote.
Fiche technique réalisée par D CLAES et J BARTHELEMI ; GRABHN 2010-2011
Des cultures plus propres
Malgré l’impasse d’un déchaumage après la récolte, et des faux semis, les parcelles
n’ont pas montré de salissement plus important par les adventices.
Les essais mis en place dans le département de l’Oise ont montré que lorsqu’un
couvert était bien développé, le développement d’adventices était beaucoup moins important
dans la culture suivante.
Ce phénomène est lié à plusieurs conséquences directe et indirecte :
- Le couvert empêche la germination
- Le couvert étouffe les adventices
- L’absence de travail en fin d’été est moins favorable à la levée des
adventices
Les points faibles de cette technique :
Comme pour les engrais verts à cycles courts, les engrais verts à cycles longs sont
aussi dépendants des conditions de sol et de climat. Lors d’un printemps trop sec, la levée de
la légumineuse peut être pénalisée. De même, des sols mal structurés, battus ou sales peuvent
être aussi des facteurs limitant.
Avec ce type de couvert, l’impasse d’un déchaumage en post récolte est obligatoire.
Ce qui peut être problématique pour faire un faux semis lorsque les parcelles sont sales.
Sources :
Biofil n°70, mai juin 2010, semis de légumineuses sous couvert. Une technique
innovante testée en Picardie, p43.
Alter Agri n°60 ; juillet aout 2003. Les engrais verts en maraichage biologique, p22
Alter Agri n°61 ; septembre octobre 2003. Les engrais verts en maraichage biologique,
p30
Alter Agri n 77 ; mai juin 2006. Prévention contre les pathogènes du sol en culture
sous abris : rotation, engrais vert et solarisation.
J. Pousset, Engrais vert et fertilité des sols, édition agridécison, février 2000
Rapport d’étude essais engrais vert, Chambre d’agriculture de l’Oise
GRAB de Haute Normandie, essais engrais vert courte durée, 2010.
Fiche technique réalisée par D CLAES et J BARTHELEMI ; GRABHN 2010-2011
Avec le soutien financier de :
Fiche technique réalisée par D CLAES et J BARTHELEMI ; GRABHN 2010-2011