25 ans d`histoires du Web

Transcription

25 ans d`histoires du Web
C’est en mars 1989 que le Web voit le jour. Tim Berners-Lee, son papa, est alors chercheur
au CERN (ou Organisation européenne pour la recherche nucléaire). Son projet consiste au
départ à permettre le partage et la consultation directe de documents numériques. A
l’époque, d’autres méthodes permettent de faire à peu près la même chose (BBS, Minitel, FTP,
Usenet4). Mais Tim Berners-Lee veut y ajouter la notion d’hypertexte. Si l’idée paraît un peu
absconse pour son supérieur, Tim persévère et continue sur sa lancée. Un peu plus d’un an plus tard, en mai 1990, il utilise pour la
première fois l'expression de World Wide Web et définit les fondements du Web, à base d’adresses Web, de serveurs HTTP, d’un
navigateur et d’un éditeur HTML.
Jusqu’à présent réservé uniquement aux chercheurs qui travaillaient sur son ébauche, le web
est finalement rendu public. C’est Tim Berners-Lee qui se charge de l’annoncer, par
l’intermédiaire d’un message diffusé par Usenet (les newsgroups, ça doit vous dire quelque
chose4). À l’époque, Tim et son équipe travaillent sur un ordinateur NeXT, une entreprise
américaine fondée par un certain Steve Jobs. C’est donc sur cet ordinateur que le premier
navigateur au monde voit le jour. Les premiers temps, les premiers ordinateurs sur lesquels le navigateur est développé travaillent en
noir et blanc, mais la couleur ne tardera pas à faire son apparition. Les toutes premières versions du web ne sont pas sans rappeler les
autres technologies de l’époque, mais qui étaient souvent bien trop chères (Minitel, BBS4).
Même s’il est impossible de définir une date précise de la mise en œuvre du HTML, on sait
qu’il a été défini à partir de 1993. En réalité, il trouve son origine dès 1989, mais sa première
« normalisation » a été initiée 4 ans plus tard. C’est à cette époque que né le HTML 1.0,
même s’il n’est pas encore nommé ainsi. En fait, le HTML repose sur le GML et le SGML,
deux langages bien plus anciens que le web lui-même. Le HTML va très vite s'imposer,
d'autant que le navigateur de Tim Berners-Lee intègre également un éditeur destiné à la
création de pages web.
Alors que le navigateur de Tim Berners-Lee ne tourne que sous NeXTSTEP, d’autres développent l’idée de porter un navigateur sur
différentes plates-formes. Ce navigateur, dont le développement débute dès 1992, est en effet décliné sur 3 types de plates-formes
1 sur 7
différentes : X Window, Mac, et Windows. Et c’est le 15 mars 1993 que le navigateur NCSA
Mosaic est rendu public, à une époque où le web ne connaît que 200 sites. Le logiciel devient
rapidement très populaire, bien plus que ses concurrents de l’époque que sont Lynx et
Spyglass Mosaic. Son développement durera jusqu’en 1997.
En 1994, les deux étudiants Jerry Yang et David Filo créent un annuaire intitulé « Jerry's guide
to the World Wide Web ». Le site est ensuite rebaptisé en « Yahoo! » (Yet Another Hierarchical
Officious Oracle), mais il est jusqu’alors hébergé sur les serveurs de l’université où étudient
Jerry et David. Rapidement, le site gagnant en popularité, l'idée s'impose de le «
professionnaliser ». Ils fondent alors la société Yahoo! en mars 1995 et mettent en place ce
qui allait devenir pendant quelques années, le plus gros outil de référencement de pages web. Yahoo! compte aujourd'hui plus de
11.000 employés et fait un chiffre d'affaires de plus 4,7 milliards de dollars. Pas mal pour un projet universitaire !
Face à Mosaic et ses quelques concurrents, le navigateur Netscape parvient à s'imposer très
facilement. Le browser dispose d'un avantage de taille : il fonctionne sous un système
d'exploitation qui connaît une croissance fulgurante à l'époque, Windows. En outre, Netscape
est développé par d'anciens membres de NCSA Mosaic, qui sont donc habitués au web. À sa
sortie, le navigateur est payant et vaut la bagatelle de 99 dollars. Netscape s'impose
néanmoins très facilement, et on le retrouvera par la suite gratuitement dans les offres des premiers FAI de l'époque (celles que l'on
trouvait sur les CD livrés avec les magazines high-tech). Netscape sera finalement racheté par l'entreprise AOL et survivra tant bien que
mal à la concurrence d'Internet Explorer. En décembre 2007, AOL annoncera la fin du navigateur.
C'est encore Tim Berners-Lee, le fondateur du web, que l'on retrouve ici. L'homme est en effet
à l'origine de la création du W3C ou World Wide Web Consortium. C'est lui qui fonde en effet
cet organisme, chargé de recommander et de valider les technologies liées au web. Le W3C
contrôle en effet le développement du HTML, de l'XTHML, du CSS, des PNG, etc. En clair, on
retrouve la patte de ce consortium un peu partout sur le web. 388 sociétés et organisations
l'ont rejoint, parmi lesquelles on trouve Microsoft, Apple, IBM, Facebook, Twitter ou encore eBay.
Arrivé plus tardivement que Netscape, Internet Explorer ne mettra pas longtemps à détrôner son principal concurrent. La version 1.0 du
browser de Microsoft est alors payante, car elle est livrée dans le Pack Plus! de Windows 95. Néanmoins, Microsoft change rapidement
2 sur 7
de point de vue et offre librement son navigateur à partir de Windows 95 OSR2. Le browser
devient alors de plus en plus populaire, et domine rapidement le marché. 5 ans après son
lancement, il rassemble plus de 80% d'utilisateurs, et finit par écraser totalement Netscape.
Plus tard, il sera rejoint par Firefox et Chrome, mais reste l'un des navigateurs les plus utilisés
au monde (voire "le" navigateur le plus utilisé, en fonction des outils de statistiques utilisés).
Au fil des ans, Microsoft tentera plusieurs fois d'imposer ses propres balises HTML,
compatibles avec IE uniquement. Redmond a fait depuis machine arrière en se conformant
davantage aux recommandations du W3C.
En 1995, l'américain Pierre Omidyar, a l'idée de monter un site de ventes aux enchères. Son
nom ? AuctionWeb. Le site propose de mettre en relation des particuliers et se substitue aux
brocantes traditionnelles. Pour l'anecdote, le premier article a avoir été vendu sur le site était
un pointeur laser qui ne marchait pas. Le site rencontre un succès fulgurant aux États-Unis et
son fondateur le rebaptise eBay quelques mois plus tard. Les années suivantes permettront à
eBay d'acquérir une renommée internationale, en localisant notamment sa plate-forme dans presque tous les pays occidentaux. En
France néanmoins, eBay a fort à faire lorsqu'il tente de s'y installer au début des années 2000. La société Téléstore avait en effet fondé
le site iBazar dès 1998, et avait réussi à s'imposer dans le cœur des internautes francophones. L'unique solution a été pour eBay de
faire l'acquisition de la société concurrente, ce qui lui a permis de dominer pendant plusieurs années le marché (jusqu'à l'arrivée d'un
certain leboncoin.fr, mais ça, c'est une autre histoire). eBay détient aujourd'hui PayPal, Magento, rent.com, Gumtree ou encore
Shopping.com, et a même acquis pendant quelques années le logiciel Skype, revendu par la suite à Microsoft.
Voilà un autre événement qui fait date dans l'histoire du web. À la fin de l'année 1995, le
premier vrai moteur de recherche fait son entrée sur Internet. Jusque là, il fallait en effet se
contenter de sites qui cataloguaient les autres, comme c'était le cas de Yahoo!. Mais
impossible d'effectuer une requête bien précise, à propos d'un terme ou d'une approximation. C'est là qu'Altavista apparaît, un moteur
de recherche fondé par la société DEC, l'une des pionnières de l'informatique. Altavista est la panacée des internautes, qui l'adoptent
très rapidement. Malheureusement, le moteur de recherche périclite en quelques années, et devient finalement un "portail". Suite à de
multiples rachats, ses portes se ferment en juillet 2013. Notez que "Altavista" est parfois confondu avec un autre site, baptisé
"Astalavista", et qui dispose lui aussi d'un moteur de recherche. Sauf qu'il s'agit en réalité d'un site référençant tous les "cracks" et
autres "cerises" du web, et non d'un moteur de recherche généraliste comme pouvait l'être Altavista.
3 sur 7
À compter de 1995, les choses s'accélèrent sur le web. Les FAI se multiplient dans le monde,
et la France n'est pas en reste. Une simple connexion téléphonique suffit pour profiter de
milliers de sites, qui proposent gratuitement toute sorte de service et de téléchargement. Le
web n'est pas encore une entreprise rentable, et on est loin d'imaginer le modèle économique
qui a lieu aujourd'hui. Néanmoins, beaucoup d'investisseurs se lancent dans l'aventure. Quant
à eux, les FAI commencent à se tirer à la bourre. Les années 1995 et 1996 verront éclore des fournisseurs comme AOL, HOL,Club
Internet, Wanadoo ou encore Infonie. La quasi-totalité d'entre eux a aujourd'hui disparu, ou a été intégré à un autre FAI encore en
activité.
Flash n'a pas toujours appartenu à Adobe, et n'a pas été toujours l'une des technologies les
plus indispensables du web. Flash a été créé par la société FutureWave, et il s'agissait
initialement d'un classique logiciel de dessin, comme on en trouvait beaucoup à l'époque. Le
programme a peu à peu évolué, et a introduit la notion d'animation. À l'époque, Flash s'appelle
FutureSplash. Mais c'est à partir de décembre 1996 que le programme commence à se faire
connaître, surtout parce qu'il est racheté par Macromedia, qui le rebaptise "Flash". Peu à peu, le lecteur permettant de relire les
animations du logiciel de Macromedia se déploie sur le web, et comptabilise plus de 100 millions d'installations peu avant les années
2000. En 2005, c'est Adobe qui fait l'acquisition de l'entreprise Macromedia, en empoche donc au passage Flash. Adobe disposant d'un
nombre conséquent d'outils de créations (Photoshop, Premiere, etc.), la société s'empresse de l'intégrer à sa solution Creative Suite. Le
Flash s'impose définitivement comme outil d'animation, de vidéo et de jeux pour le web. En fonction des statistiques, le lecteur est
installé sur 95% (au moins) des ordinateurs dans le monde.
S'il y a un site aujourd'hui incontournable sur le web, c'est bien celui du moteur de recherche
de Google. Et pourtant en 1998, qui aurait parié sur cette jeune startup, qui voulait
concurrencer Altavista, si bien établi dans les foyers et les entreprises ? Les serveurs du site,
installés au départ dans un simple garage, déménagent rapidement pour s'installer dans un
petit bureau de Palo Alto. À son lancement, le site n'est encore qu'en bêta, ce qui constituera
d'ailleurs la "marque" de fabrique de Google. Balayant rapidement ses concurrents de l'époque, le moteur de recherche s'est imposé
grâce à la pertinence de ses résultats, et la rapidité déconcertante avec laquelle on y accède. La marque Google a par la suite décliné
ses produits (OS pour mobiles ou pour ordinateur portable, messagerie, stockage en ligne, géolocalisation, etc.), mais reste pour le plus
grand nombre, associée au moteur de recherche éponyme.
Bien avant que les sites ne deviennent "responsive design", il y avait des sites "WAP" (Wireless Application Protocol). En octobre 1999,
l'opérateur téléphonique Telfort BV lance le premier site répondant à la standardisation WAP. Ce genre de site, qui se caractérise par
l'utilisation d'un mode monochrome et par l'absence quasi systématique de graphismes, permet de repousser les frontières du Web. À
partir de 1999, on commence à se connecter un peu partout au web, et non depuis un ordinateur uniquement. Le problème majeur pour
un site WAP est de s'adapter à tous les modèles de téléphones et de PDA possibles. En conséquence, il faut souvent développer une
version du site pour chaque marque d'appareil, voire chaque modèle. Ce qui se révèle long et extrêmement fastidieux et rebutera plus
4 sur 7
d'un webmaster.
Voilà un événement dont le web aurait bien pu se passer, et qui sera fatal à un grand nombre
d'entreprises. Il faut bien avouer qu'au début des années 2000, tout le monde croit à l'avenir
du web dur comme fer. Reste qu'à l'époque, très peu de modèles économiques viables ont
encore été trouvés. En conséquence, beaucoup d'entreprises se sont lancées dans l'aventure,
et se sont contentées de "surfer sur la vague". Entre 2000 et 2001, la plupart de ces "startups"
finiront par mettre la clé sous la porte, et même de très grandes entreprises y perdront une partie de leur chemise.
L'histoire de Wikipédia débute en mars 2000 : à l'époque, Jimmy Wales lance un site intitulé
Nupedia, qui se veut une encyclopédie libre, mais dont les articles doivent être validés par des
scientifiques. En janvier 2001, Jimmy Wales, secondé de Larry Sanger, revoit sa copie et
lance Wikipédia : désormais, les articles ne sont plus soumis à un comité de scientifiques,
mais sont l’œuvre des internautes du monde entier, qui se corrigent entre eux. Chacun peut
ajouter des articles, en modifier d'autres, supprimer certaines erreurs, etc. Et chaque
modification est enregistrée dans un historique, consultable à tout moment. Dans ce contexte,
les articles sont mis à jour en temps réel, et leur nombre s'accroît de façon exponentielle. Aujourd'hui, Wikipédia constitue la plus
importante base de référence encyclopédique sur le web, et comptabilise près de 4,5 millions d'articles en anglais, et un peu moins de
1,5 million en français.
Si la société Free a commencé son "offensive" sur les prix dès 1999, en proposant un accès
RTC à bas prix, c'est surtout en 2002 que Free a bouleversé les habitudes des internautes.
L'opérateur lance en effet une offre à seulement 29,99 euros / mois, à une époque où les tarifs
de ses concurrents se situent aux alentours des 45 euros. Sans compter que la location du
modem coûte 0 € et qu'aucune durée d'engagement n'est nécessaire. De quoi jeter à mal les
autres FAI encore en activité. Free récidivera l'année suivante, en introduisant la téléphonie par IP à son offre, et surtout la télévision,
sans augmenter ses tarifs. Et ce n'était que le début, Free s'étant par la suite lancé dans les forfaits mobiles à très bas prix, et ayant
multiplié les coups d'éclat.
Ils sont aujourd'hui un peu délaissés, mais les blogs créés sur le site de Skyrock.com ont rencontré un succès retentissant au début des
5 sur 7
années 2000. Certes, ses fonds d'écran criards et ses mises en page chaotiques ont de quoi
rebuter les plus téméraires des internautes. Et pourtant, Skyblog a permis de démocratiser la
liberté d'expression sur le Web. En 2002, un Skyblog offre la possibilité à tout un chacun de
créer son propre espace de discussion et de laisser les internautes y ajouter des
commentaires. Quelques années avant que la notion de réseau social ne fasse son apparition,
le nombre de Skyblogs explose sur le Web. Tant et si bien que la plate-forme évoluera, pour
devenir un véritable réseau social, permettant à ses utilisateurs de dialoguer en direct, de
gérer ses contacts, etc. Mais un peu trop tard, car entre-temps, Facebook sera passé par là...
Comment parler du Web, sans évoquer les sites pirates ? S'ils sont apparus quelques années
seulement après que Tim Berners-Lee en pose les fondements, certains sont devenus plus
mémorables que d'autres. Certains d'entre vous se souviendront probablement de sites qui
hébergeaient des liens de téléchargement eDonkey2000, eMule ou KaZaA. Mais à partir de
2003, un site commence à faire énormément parler de lui : il s'agit de The Pirate Bay, qui
rassemble la plus grosse communauté d'amateurs de BitTorrent au monde. Dès 2007, suite à
une perquisition qui a eu lieu un an plus tôt, The Pirate Bay tente d'échapper par tous les
moyens à la justice. Ses fondateurs tentent d'acheter une plate-forme pour y établir ses serveurs ou de les placer dans l'espace, à l'aide
de satellites en orbite basse. Toujours en activité, le site The Pirate Bay ne propose plus de trackers directs, mais simplement des
"magnets".
Ah, Facebook ! Impossible de ne pas parler de ce réseau social quand on évoque le Web. Dire
que tout a commencé en 2004 à l'université Harvard, où Mark Zuckerberg a fait ses études...
Initialement appelé The Facebook, le site est réservé aux seuls étudiants de Harvard, mais
étend son activité aux autres grandes universités américaines au bout d'un mois d'activité. Il
faudra attendre septembre pour voir le site s'ouvrir au reste du monde, et c'est un succès sans
précédent. Facebook devient le porte-étendard des réseaux sociaux, entre en bourse en mai
2012, et un film (The Social Network) est même consacré à son fondateur. Jamais un site
n'avait fédéré autant d'utilisateurs avant lui, le site recensant plus d'un milliard d'inscrits en octobre 2012.
La vidéo sur Internet nous semble aujourd’hui être un acquis. Pourtant, avant 2005, il fallait
beaucoup plus qu’un simple clic pour pouvoir visionner une vidéo en direct sur Internet, et
l’arrivée de YouTube le 14 février 2005 a été un grand pas en avant dans l’utilisation du Web
de millions d’internautes. Il a été lancé par trois anciens employés de PayPal : Chad Hurley,
Steve Chen et Jawed Karim. Lors de sa création, le site proposait en effet de retrouver toute
une collection de vidéos, lisibles directement depuis le site sans avoir à les télécharger, le tout
grâce à Flash. Le succès fut tel qu’à peine plus d’un an plus tard, le 9 octobre 2006, Google
rachète le site pour 1,65 milliard de dollars. Aujourd’hui, YouTube est la première plateforme de vidéos au monde, avec plusieurs
milliards de vidéos vues par jour.
Au début des années 2000, le partage de fichiers sur Internet était surtout permis par les services de P2P, comme eDonkey, KaZaA ou
BitTorrent. Souvent lents, peu rapides et traqués par les autorités, ces services ont vite trouvé une alternative avec des sites comme
6 sur 7
RapidShare, et plus particulièrement MegaUpload, lancé le 21 mars 2005. Le site propose une
fonction assez inédite à l’époque : stocker son fichier directement sur les serveurs du site afin
de pouvoir le partager avec n’importe qui, simplement en envoyant un lien à coller dans son
navigateur. Le succès a été immédiat, et le site a rapidement été utilisé pour partager des
fichiers plus ou moins légaux, principalement des films et de la musique. Cela aura notamment
conduit MegaUpload à être fermé par le FBI au début de l’année 2012, et son créateur Kim
DotCom à être arrêté.
Dans les années 90, Internet était vu comme un outil complexe et peu accessible, nécessitant,
en plus de posséder un ordinateur compatible, d’avoir des connaissances en informatique et
réseaux. Cette idée reçue s’est cependant vite estompée à la fin des années 90 et au début
des années 2000, avec la démocratisation de l’informatique et la simplification de l’accès à
Internet. En septembre 2005, Tim O’Reilly a tenté de décrire cette démocratisation avec le
terme « Web 2.0 », encore aujourd’hui jugé comme très abstrait, mais qui est encore parfois repris. Le Web 2.0 est notamment censé
définir un Web plus social, accessible et simple d’utilisation, ne nécessitant aucune connaissance technique particulière pour l’utiliser.
La pornographie a toujours été l’une des activités les plus répandues sur Internet,
principalement parce que le média facilite d’une certaine façon l’accès à un contenu jusque-là
cantonné aux rayons sombres des vidéoclubs et des kiosques à journaux. Ainsi, puisque
l’accès à la pornographie s’est lui aussi simplifié, cela n’était qu’une question de temps avant
qu’un « YouTube de la pornographie » ne finisse par arriver, et ce fut le cas en août 2006 avec
la création du site YouPorn. Son nom très explicite ne laisse aucun doute sur son contenu,
mais une de ses particularités, assez rares pour l’époque, était d’être totalement gratuit et de
ne demander aucun numéro de carte de crédit pour accéder aux différents contenus du site, qui proposait en contrepartie un très grand
nombre de publicités. Ce modèle, comme le site qui l’accompagne, existe d’ailleurs toujours, et a été repris par bien d’autres sites du
même acabit.
Nous l’avons vu au cours de ce dossier, le HTML est un des piliers du Web tel que nous le
connaissons aujourd’hui. Et si le Web a constamment progressé pendant 25 ans, le HTML a
également connu quelques évolutions de taille. La plus récente a été officialisée en 2007, et
porte le nom de HTML5. Mis en chantier au mois de mars 2007 par le consortium W3C, le
HTML5 a eu pour but d’ajouter de nouvelles fonctionnalités à ce format de données. Il a
notamment été choisi par certains sites, comme YouTube, pour remplacer Flash pour la diffusion de ses vidéos. Il se retrouve de plus
en plus utilisé pour la création et la diffusion d’applications Web, de plus en plus préféré à Flash, notamment pour sa compatibilité avec
les appareils mobiles. Le HTML5 était toujours en développement en 2013, mais le W3C espère une finalisation de la spécification du
format en 2014.
7 sur 7