Bionettoyage Alain LEFEBVRE - CCLIN Paris-Nord
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Bionettoyage Alain LEFEBVRE - CCLIN Paris-Nord
Hygiène et prévention du risque infectieux en EHPAD Maîtrise de la bio contamination et place du bio nettoyage Jeudi 28 mai 2009 Alain LEFEBVRE - Cadre supérieur de santé – Hygiéniste 1 Le bio nettoyage …avant tout, un problème de propreté… 2 1 L’entretien des locaux • Concourt à l’hygiène générale de l’EHPAD • Est un des maillons de la chaine de prévention des infections associées aux soins • Participe à l’accueil des usagers : image de marque 3 Le bio nettoyage : les facteurs de réussite • Valorisation et reconnaissance de la fonction • Compétences spécifiques (formation initiale et/ou continue) • Organisation du travail (fiches de postes, planification…) • Dotation des personnels en équipements (locaux), matériels (ergonomie) et consommables adaptés • Formalisation des procédures, évaluation et réajustements si nécessaire 4 2 Le nettoyage • Objectif principal : assurer un aspect agréable (confort) et un bon niveau de propreté (hygiène) • Elimination (macroscopique avant tout) des salissures particulaires, biologiques, organiques ou liquides • Combinaison des actions mécanique et chimique combinées à la température et au temps d’action cercle de Sinner 5 Le bio nettoyage • Procédé destiné à réduire la contamination biologique des surfaces • Réalisé en trois temps : – Nettoyage – Evacuation des salissures et des produits utilisés et rinçage – Application d’un désinfectant (« on ne désinfecte bien que ce qui est propre ») 6 3 Le nettoyage-désinfection • Résulte de l’utilisation d’un produit détergent-désinfectant qui associe en une seule opération nettoyage et désinfection • Une seule opération mais détergence pas toujours optimale : bio film… détergence à périodicité définie 7 Le bio film • Lorsque les conditions sont réunies, les bactéries peuvent adhérer à une surface et sécréter des substances polymériques constituant le glycocalyx qui les enveloppe en permanence et les protège. • Le biofilm se constitue grâce au pouvoir d’adhésion des bactéries dans un milieu favorable à leur développement : éléments nutritifs, chaleur, eau … 8 4 Classification des locaux selon le niveau de risque infectieux 1 2 Halls Bureaux Services administratifs Services techniques Maternité, SSR SLD Rééducation fonctionnelle Maison de retraite Psychiatrie Consultation externe Crèche Laboratoires Stérilisation centrale (zone de lavage) Pharmacie Blanchisserie Chambre mortuaire Offices Sanitaires Ascenseurs Escaliers Salles d’attente Circulations EHPAD 3 Soins intensifs Réanimation Urgences SSPI Salles d’accouchement Pédiatrie Chirurgie Médecine Hémodialyse Radiologie Exploration fonctionnelle Nurserie Biberonnerie Stérilisation centrale (zone de conditionnement) Salle d’autopsie 4 Néonatologie Bloc opératoire Service de greffe Grands brûlés Oncologie / Hématologie Imagerie médicale interventionnelle, endoscopie interventionnelle 9 Rythme de bio nettoyage des locaux selon le niveau de risque • Zone 1, risques minimes (Maison de retraite) nettoyage quotidien • Zone 2, risques moyens (EHPAD) nettoyage-désinfection quotidien • Zone 3, risques sévère Nettoyage-désinfection quotidien voire pluri quotidien • Zone 4, très hauts risques Nettoyage-désinfection pluri quotidien (voire étape de désinfection) 10 5 Le bio nettoyage : cadre réglementaire (1) • Code du travail – Article L 231-2 du titre 3 – Hygiène, sécurité et conditions de travail, § 2 : « les établissements et locaux mentionnés à l’article L 231-1 doivent être tenus dans un état de propreté ». • Circulaire du 13 juin 1991 relative à la requalification des ASH : « la requalification des ASH devra déboucher sur un élargissement de leur domaine principal d’activité (entretien – hygiène) ; l’accent sera mis notamment sur leur participation aux tâches de désinfection » 11 Le bio nettoyage : cadre réglementaire (2) « L’infirmier(e) respecte et fait respecter les règles d’hygiène dans l’administration des soins, dans l’utilisation des matériels et dans la tenue des locaux… » Code de la santé publique Décret n° 2004-802 du 29/07/04 relatif aux parties IV et V – Article R.4312.11 «…dans le cadre de son rôle propre, l’infirmier(e) est personnellement responsable des actes qu’il assure avec la collaboration des aides-soignant(es) et auxiliaires de puériculture qu’il encadre ». Code de la santé publique Décret n° 2004-802 du 29/07/04 relatif aux parties IV et V – Article R.4312.11 12 6 Le bio nettoyage : cadre réglementaire (3) 100 recommandations pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales CTIN - Version 2 – 1999 (Reco 50) : « L’hygiène générale de l’établissement sera envisagé par le CLIN de façon systématique avec le souci de proposer les techniques qui présentent le meilleur bilan coût-efficacité… les activités les plus importantes à ce niveau sont les suivantes : l’entretien des locaux (sols et surfaces) avec en particulier la définition des zones nécessitant un nettoyant-désinfectant et l’établissement des fiches techniques d’entretien » 13 Principes généraux (1) • Tenue vestimentaire propre et adaptée • Hygiène des mains • Port de « gants ménage » (individuels, lavés entre chaque local, nettoyés intérieur et extérieur en fin de journée) Alternative : gants à UU à manchettes longues (coût !) 14 7 Principes généraux (2) • Aller du plus propre au plus sale, • du haut vers le bas pour les surfaces verticales • Commencer par les locaux les moins contaminés • « On ne désinfecte bien que ce qui est propre » 15 Le cercle de Sinner L’efficacité d’une opération de nettoyage dépend de 4 facteurs qui interviennent pour 25 % dans le résultat : • • • • La pression La physicochimie La température Le temps 16 8 Le cercle de Sinner : la pression • Permet de décrocher la saleté du sol par frottement La mécanisation (mono brosse, auto laveuse) facilite le nettoyage (ergonomie) et améliore le résultat A prioriser pour les zones dégagées : hall, couloirs de circulation et pour les locaux particulièrement sales 17 Le cercle de Sinner : la physicochimie • Permet d’éliminer les saletés des surfaces Différents produits sont utilisés : - le détergent = sol propre et hygiénique - le détergent alcalin (action physico-chimique renforcée) = élimination de salissures résistantes, adhérentes… - le détergent-désinfectant (souvent moins détergent que désinfectant) = pas de rinçage pour activité rémanente création d’un biofilm à la surface du revêtement 18 9 Le cercle de Sinner : le temps • Concerne le temps d’action des produits • Peu importance en cas de procédure mécanisée • A considérer pour le nettoyage plus approfondi : remise en état d’un sol protégé par exemple 19 Le cercle de Sinner : la température • L’eau chaude est plus efficace sur la saleté, les graisses • renforce les propriétés physico chimiques des produits mais facteur mal maîtrisé et pas toujours possible (risque d’inhalations de vapeurs toxiques pour les utilisateurs) • INTERET du nettoyage à la vapeur : propriétés détersives et désinfectantes, innocuité pour les soignants, écologie 20 10 Les techniques 4 techniques d’entretien des locaux • Le dépoussiérage – Essuyage humide des surfaces (toutes les surfaces autres que le sol) – Balayage humide – Nettoyage par aspiration • Le lavage des sols – Lavage manuel – Lavage mécanisé • Les techniques de traitement des sols • L’entretien par la vapeur 21 Les produits (1) • Les détergents (nettoyage) = association de produits chimiques, permettant : – l’élimination des salissures visibles en facilitant le mouillage des surfaces grâce aux tensio-actifs (mise en suspension de salissures) – un abaissement du niveau de contamination Ils ont aussi un pouvoir dégraissant 22 11 Les produits (2) • Les détergents-désinfectants = action combinée détergente et désinfectante : – Pouvoir détergent moindre – Elimination momentanée des microorganismes (bactéries, champignons, levures, virus), selon les normes en vigueur 23 Les produits (3) • Critères de choix : – – – – Toxicité Facilité d’emploi (dilution rapide…) Odeur discrète Couleur du produit Parfums et colorants peuvent être irritants voire allergisants – Spectre antimicrobien 24 12 Méthodes et matériels (1) • Méthode des deux seaux « Duo-Mop » : – Chariot d’entretien avec support sac poubelle et seaux gradués code couleurs – Chiffonnettes code couleurs – Balai trapèze : léger, articulé, nettoyable – Gazes à UU : en non tissé, pré imprégnées (adhésion des salissures), résistantes – Chariot duo-mop – Balai type « Faubert » – Franges en coton, polyester-coton, ou micro-fibres nettoyées et décontaminées en blanchisserie, absorbantes et solides 25 Méthodes et matériels (2) 26 13 Méthodes et matériels (3) • Méthode rasante : – chariot d’entretien : fonctionnel et ergonomique, facilement nettoyable – support balai rasant – bac de trempage avec égouttoir ou presse plate – support sac poubelle – chiffonnettes à UU ou code couleurs – franges rasantes (2 par chambre) nettoyées et décontaminées en blanchisserie 27 Méthodes et matériels (4) 28 14 Les différentes étapes (1) • Aération : – contre-indiquée en cas de traitement d’air – l’aérobiocontamination est certaine dans l’environnement de la personne soignée (poussières) Ceratines particules sont si petites qu’elles peuvent rester plusieurs heures en suspension dans l’air – seuil de visibilité de l’œil humain : 1/15 mm – 1 g de poussières peut contenir jusqu’à 1,5 millions de bactéries – d’où l’importance d’éliminer les poussières des surfaces sans les recycler 29 Les différentes étapes (2) • Evacuation des déchets et objets souillés : – vider la poubelle – sortir les déchets et objets souillés : urinaux, bassins ou les vider et les nettoyer 30 15 Les différentes étapes (3) • Essuyage humide des meubles et objets meublants (code couleur) – commencer du plus propre ou plus sale et de haut en bas – ne jamais sécher les surfaces (sauf le miroir) – respecter les dilutions des produits et le temps d’action – insister sur les surfaces contact (poignées de portes et interrupteurs, téléphones, télécommandes) – pour les sanitaires, entretien régulier de la robinetterie – changer la solution entre les chambres 31 Les différentes étapes (4) Essuyage des meubles et objets meublants 32 16 Les différentes étapes (5) Le balayage humide des sols 33 Les différentes étapes (6) Lavage et décontamination des sols : la méthode des deux seaux – préparer de la solution de dD selon recommandations du fabricant Seau rouge : avec la presse dessus pour le rinçage de la frange, Seau bleu : solution dD propre pour le lavage – réaliser 2 lavages successifs : le premier pour désincruster les salissures (mise en suspension des salissures), le second pour ramasser les salissures et permettre une action désinfectante (temps d’action) – changer de solution dD entre chaque chambre 34 17 Les différentes étapes (7) • La méthode rasante : – mettre à tremper le nombre de franges nécessaires selon le nombre de chambres – les mettre à égoutter (1 frange égouttée pour 25 m²) – le reste de la procédure étant identique à la méthode des deux seaux 35 Le contrôle des procédures • Contrôle qualitatif : observation par un tiers suivie d’un éventuel réajustement ou auto-évaluation (outils à construire au regard des référentiels) • Contrôle quantitatif (prélèvements de surfaces) : en EHPAD, intérêt dans le cadre d’une démarche qualité, intérêt pédagogique 36 18 Conclusion (1) • Le bio nettoyage nécessite de réelles compétences. Chaque agent doit être formé en tenant compte de l’évolution des connaissances en hygiène hospitalière, des techniques et des matériaux • La motivation (suscitée par la reconnaissance), l’implication et la responsabilisation de chaque agent sont gage d’une prestation de qualité 37 Conclusion (2) 38 19