Notes - Activités Physiques Adaptées

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Notes - Activités Physiques Adaptées
Approche de la psychomotricité et de la
neuromotricité en lien avec la déficience et/ou du
handicap
La déficience est l’aspect repérable de la personne. Le handicap est une notion d’incapacité
sociale et qui l’empêche.
I. Le développement neuromoteur et psychomoteur de l’individu
A. Développement moteur normale
Corps perçu ce que l’on va percevoir sensorielle ment, inconsciemment
= corps senti, perçu et senti par le lien à l’autre (utilisé par kiné)
Corps agi celui que l’on va mettre en action
Corps pensé compréhension intelligente.
« L’intelligence est la faculté d’adaptation »
Les capacités sensorielles chez le fœtus :
- la peau – le tact (3-4 mois)
- le goût – l’odorat tjrs liés (3ème mois)
- l’équilibre
- l’audition (5ème mois)
- la vision (5ème mois)
On va résumer les N.E.M. chez l’enfant de 0 à 5 ans :
1. Le nouveau-né (né à terme après 8-9 mois de grossesse)
En cas de sursaut, c’est le réflexe de Moro (extension- flexion des bras).
Marche automatique.
Enjambement (pied touchant se soulève)
Tiré-assis.
Il fixe des yeux, au sursaut il s’arrête, il est calmé par le contact.
Posture :
quadriflexion des membres ;
Flexion des orteils et fermeture des poings
Idem sur le dos et le ventre
« Fesse en l’air » sur le ventre, position fétale.
Membre : hypertonie des membres
Tronc : hypotonique
Tête : hypotonique.
Approche de la psychomotricité et de la neuromotricité
en lien avec la déficience et/ou du handicap
Mme POUPLARD
1
Un certain redressement de la tête sur bien tenue.
Préhension : grasping (fermé mais n’ouvre plus)
Palmaire (toute la paume)
Même réaction au niveau des pieds.
Vision : suit l’objet à 90° avec lâchage au centre (à cause de l’hypotonie), vue en noir et blanc
et flou.
Audition : parfaite.
2. 6 semaines
Posture :
Tête : hypotonie mais lorsque l’on met l’enfant sur le ventre, il peut
commencer à soulever sa tête et la retourner
Tronc : assez hypotonique ; cyphose dorsale (arrondie du dos)
Membres : hypertonie.
Apparition de l’ébauche d’extension des membres inférieurs.
Réflexe tonique asymétrique du cou (ATNP) « escrimeur » du coté du bras et de la jambe
tendue.
Suspension ventrale, dos se redresse, tête dans l’axe.
Ebauche d’extension des quatre membres.
Position assise : dos arrondie, tête qui se soulève.
Tiré-assis : chute de la tête vers l’arrière.
Suspension verticale, tenue plus ou moins.
Réflexes archaïques encore très présents.
Vision : importante, idem qu’avant, pas vertical
En décubitus, il tourne la tête vers le bruit.
Sourire présent + roucoule. En fait, il joue avec ses cordes vocales. Très réceptif à la voix.
3. 3 mois
Sur le dos, il regarde ses mains. Il joue beaucoup avec ses mains.
Tentative de redressement de la tête (45 90°)
Dos moins hypotonique. Région lombaire encore très hypotonique.
Ne tient pas le poids de son corps.
Préhension : grasping devient préhension au contact (volontaire)
(D du grasping : fermeture involontaire des poings sans possibilité de se rouvrir)
Il prend et porte à sa bouche.
Vision : 180° vertical et latéral.
Le Mono peut persister.
Strabisme anormal si constant. Tourne bien la tête au bruit.
Rie aux éclats. Epoque des gazouillis (1 voyelle + plusieurs consonnes)
Audition parfaite, toutes les fréquences. Identifie et localise un son.
Première socialisation (crèche, nounou).
4. 3-6 mois
Rien en apparence. Pas d’énormes modifications. Intérêt pour les autres, langage…
approfondissement.
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2
5. 6 mois
Tête et tronc tonique, ferme excellent maintien.
Redressement, position assise.
Attrape ses pieds, roule, rampe sur le dos. Sur le ventre, bras tendus, mains ouvertes, jambes
allongés.
Pose des mains pour maintenir sa position. Ne pas asseoir un enfant, le laisser faire…
Parachute latéral acquis avant. Supporte son poids. Saute (« bébé sauteur »)
« Prend en empaumemant » sans agripper.
Il tend la main vers l’objet (réaction tactilo-visuelle vue+touché)
Epoque des lallations (répétitions de syllabes dadada, papapa)
Il crie pour attirer l’attention.
Il aime les jeux de comptine et de chants.
N’importe qui peut le consoler même les étrangers.
6. 7-8 mois
Amélioration motricité générale globale ; position assise, se penche vers l’avant. Préhension
en pince inférieure, entre le pouce et le petit doigt.
Relâche volontairement tous les objets. Adore taper.
Monosyllabisme (papa, tata….).
Crise d’anxiété. Angoisse du 8ème mois (peur de l’étranger ».
Hurle quand il voit une nouvelle tête. Jubile sa mère. Angoisse de la séparation.
7. 9 mois
Assis. Utilise ses mains. Parachute latéral acquis.
Il passe du crapahutage au rampage à quatre pattes (on marche grâce à ses hanches).
Se tient debout ;
Enfant ne doit pas marcher sauf si le parachute antérieur est acquis.
Préhension : prendre en pince supérieure (saisit l’objet de petite taille entre base du pouce et
index).
Adore jeter. Recherche l’objet disparu. Angoisse disparaît au fur et mesure.
Reconnaît un étranger.
Début imitation. Répète deux syllabes différentes.
8. 12 mois
Marche : pas à deux mains, ni à une main.
Se placer devant l’enfant ou autonome (le laisser faire). Le placer auprès d’un tabouret pour le
laisser se reposer.
Préhension : pince sup. complète, encastre un rond dans une planche.
Ne pas rentrer dans les onomatopées langagières (dodo, papa).
Boit à deux mains. Dit ses premiers mots.
Période de jargonnage (monologue sans fin en partant d’un seul mot)
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Connaît son nom. Obéit aux consignes simples.
9. De 12 à 18 mois
Utilise tous ses apprentissages.
10. 18 mois
Marche bien, commence à courir en déséquilibre surtout.
Pousse des chariots. Essaye de taper dans le ballon.
Se baisse pour ramasser un objet.
Monte l’escalier tenu par une main (deux pieds par marche).
Préhension : construit tour de 3 cubes
Gribouille avec un crayon empaumé
Regarde les livres dans n’importe quel sens.
Utilise une cuillère proprement plus ou moins.
Langage : utilise 6 à 20 mots
Ebauche de phrases (deux mots)
Imite les bruits.
Début de propreté de jour (2 ans pour les filles, 3 ans pour les garçons). On propose le pot au
bébé, il commence à marcher.
11. 2 ans
Court bien. Descend et monte l’escalier.
Début de tricycle (surtout en poussant, pas de pédalages)
Tour de 6 à 8 cubes. Imite un trait. Crayon tenu comme un couteau. Gribouillage circulaire.
Tourne les pages une à une.
Fait des phrases. Début du jeu à 2. Dit son prénom, lorsqu’il parle de lui.
12. 3 ans
Tient sur un pied un court instant. Monte l’escalier en alternant. Pédale sur tricycle ou vélo
(roulette)
Tour de 9 cubes, imite le pont et le train (test de brunet-lezzine)
Tient bien son crayon et imite le cercle.
Dessine un bonhomme sans tronc.
Connaît son sexe. Est propre jour et nuit souvent.
13. 4 ans
Saute sur un pied, descend escalier en alternant.
Construit 3 marches avec 6 cubes.
Copie une croix. Bonhomme avec un tronc
S’habille et se déshabille seul sauf ses lacets.
Nomme les couleurs.
Peut raconter une petite histoire (4 ½)
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4
14. 5 ans
Tient en équilibre, peut faire du vélo.
4 marches avec 6 cubes
Copie un carré, et peut être un triangle.
Langage fluide. Compte jusqu’à 10.
II. Le développement neuromoteur « empêché » : les troubles
neuromoteurs de l’enfance, déviation du développement neuromoteur
pendant l’enfance
A. Classification de Wood (1980)
La déficience : elle vient de l’absence ou de l’altération d’un organe, d’une habileté ou d’une
instance psychologique. Elle est évaluable par des méthodes cliniques, anatomo ou
psychopathologique et implique une dimension étiologique.
L’incapacité : elle représente la composante fonctionnelle, avec limitation ou impossibilité
des compétences normales du fait de la déficience.
Le handicap : il constitue le désavantage social du sujet par rapport à l’entourage, ou au
groupe, en raison du déficit et/ou de l’incapacité, mais sans rapport de proportionnalité
linéaire avec ceci, du fait de la variabilité des exigences sociales.
B. Les anomalies neuromotrices du nourrisson et de l’enfant
Importance du dépistage, donc de l’observation.
Le dépistage : c’est la recherche au milieu de nombreuses variations particulières du
développement neuromoteur et psychomoteur, de signes importants ou discrets mais
prédictifs, d’un risque de handicap ultérieur.
Pourquoi dépister et observer ?
- pour une prise en charge précoce du trouble observé
- pour éviter les surhandicaps
On cherche, avant toute séance d’APA, l’évolution motrice de l’enfant (rapport du dossier
médical, activités multiples : courses, sauts…).
Quelle population est concernée par cette observation ?
- les enfants pluri handicapés (2 handicaps) : association circonstancielle de
handicaps physiques (ex : sourd et aveugle). Il y a de 0,5 à 1,5 cas pour
1000 naissances. Cela peut aussi être handicap moteur + sensoriel,
déficience mentale + sensorielle ou + physique.
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en lien avec la déficience et/ou du handicap
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Les polyhandicapés : le handicap grave à expressions multiples avec
restriction extrême de l’autonomie et déficience intellectuelle sévère. De 2
à 2,5 cas pour 1000 naissances.
Les surhandicapés : surcharge progressive d’une déficience physique,
psychique ou mentale par des troubles d’apprentissage ou par des troubles
relationnels. Ils cumulent un ou plusieurs handicaps originels (dès la
naissance) avec un handicap acquis d’ordre le plus souvent cognitif ou
relationnel (ex : naît avec déficience mentale puis troubles du
comportement qui vont aggraver sa déficience ou enfant IMC qui va
présenter des troubles surajoutée comme le refus scolaire par exemple…).
Ces handicaps supplémentaires peuvent résulter de la déficience originelle
ou être la conséquence d’un environnement socio familial ou institutionnel
mal adapter. De 3 à 5 cas pour 1000 naissances
Résultat du dépistage/de l’observation :
3 notions importantes :
- vraie anomalie  vraie pathologie
( ex : trisomie  déficience intellectuelle)
Troubles moteurs centro purs : IMC (type hémiplégie)
Troubles mentaux : retard mental et intellectuel : anomalie chromosomique
Troubles sensoriels : malvoyance, surdité…anomalie organe
Troubles moteur centro mixtes IMOC (IMC + retard individuel), plurihandi,
polyhandi, surhandicapés.
- vraie anomalie  fausse pathologie
(Fausse= qui va disparaître, réversible)
Hypotonie congénitale bénine  retard simple du dvpt neuro moteur
(Enfant tout mou)
- fausse anomalie  vraie pathologie
Enfant qui naît normal, puis période d’espace (ou intervalle) libre où il n’y a aucune anomalie
détectable.
A un moment donné, un symptôme apparaît entre 3 et 9 mois, et cela donne de vraies
pathologies. Maladie évolutive, métabolique, anomalie génétique « non étiquettée » (ex :
sclérose en plaque).
III.
La notion de retard
Cf. polycopié
IV.
Les anomalies du développement neuromoteur
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A. Rappel du dvpt moteur
Cf. NEM
B. Généralités
Ensemble des capacités, NEM
- NEM et retard
- Notion de retard trompeuse : rattrape possible ?
- Distinguer le retard
- Apprécier l’origine : centrale ou périphérique
- L’évolution : ave ou non intervalle libre
- La cause ; si génétique prise en charge adaptée (famille)
C. Les Retards Centraux
A expression motrice : IMC, préciser dans un devoir quelle forme.
Hémiplégie Cérébrale Infantile et la Diplégie Spastique de Little (membre supérieur surtout)
Ataxie
IMOC
Polyhandicap
D. Les Retards Périphériques
Hypotonie et faiblesse musculaire survenant après intervalle libre.
E. Troubles sensoriels
Si retard langage : rechercher surdité
Mauvaise vision
Retard au cours de la première année.
V. Les autres handicaps neurologiques
Les encéphalopathies chroniques : maladie du cerveau, organique, fixée, irréversible. Un
enfant sur 3 est polyhandicapé.
IMOC, encéphalopathie fixée d’origine néonatale associant des troubles moteurs + une
déficience intellectuelle.
IMC Atteinte motrice pure
Cérébral Palsy, pour les anglosaxons, IMC, IMOC, polyhandicapé de cause fixe. Le
polyhandicap englobe des causes fixes et des causes évolutives.
VI.
Polyhandicap
Destruction d’une partie du SN
- par accident
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par maladie aigue
par maladie chronique
Destruction étendue surtout bilatérale.
Survenant ; soit sur un cerveau immature (pas capable de fonctionner) mais complètement
formé. Soit sur un cerveau au cours de sa formation.
VII. Les lésions cérébrales
Aigues : cause des polyhandicaps fixés.
-
sur un cerveau formé :
Anoxie-ischémique (manque d’O2 et saignement)
IMC en général (au scanner atrophie, porencéphale, leucomalacie)
Diffuse en bilatéral de IMC à IMOC polyhandi
Origine pré ou néonatale
Origine post natale : noyade, MSN (mort subite du nourrisson) rescapé.
Traumatique hémorragie, contusion, destruction
Infection méningites, encéphalites.
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sur un cerveau en formation malformation
Anoxo-ischémie
Infection
Traumatique
Autres (toxiques)
VIII. Plasticité cérébrale
La bilatéralité des lésions empêche la plasticité (nouvelle chaîne neuronale)
La diffusion des lésions détruit les fibres d’association
Une plasticité locale existe : exemple de zone visuelle, restreinte, d’autant plus efficace que le
cerveau est immature.
1998 Fred Gage « les neurones se multiplient »
Limité à l’hippocampe, limité en nombre, mémoire ?
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