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m o n d e
a r a b e
L E T T R E H E B D O M A D A I R E D ' I N F O R M AT I O N S S T R AT É G I Q U E S
D i r e c t e u r : G u y P e r r i m o n d - R é d a c t e u r e n c h e f : R a s h i d S a e e d Ya g o u b - 2 3 m a i 2 0 1 3 - n ° 7 7 8
SYRIE : LE HEZBOLLAH EN PREMIÈRE LIGNE
Prudente expectative
La bataille dʼAl-Koussaïr ne semble pas avoir permis, à ce jour, aux
forces du régime syrien et à ses alliés de remporter une nette victoire
sur les rebelles. Malgré lʼengagement massif du Hezbollah aux côtés de
lʼarmée syrienne, qui dispose, en outre, dʼune supériorité stratégique sur les
forces de lʼopposition, compte tenu de la présence de chars et dʼun appui
aérien, elle nʼaurait pas réussi à reprendre le contrôle de lʼensemble de cette
localité, où subsisteraient des poches de résistance. La férocité des combats
se traduit dans les pertes subies par les deux camps en trois jours de
combats, notamment par le parti chiite libanais, qui aurait laissé dans la
bataille plus dʼune cinquantaine de combattants, soit plus que les forces du
régime (une trentaine de morts). Les miliciens du Hezbollah auraient, en effet,
pris une part déterminante aux combats, menés, selon certaines sources, par
Moustapha Badreddine, chef militaire du parti et successeur dʼImad
Moughniyeh. Dans le camp adverse, on relèverait la présence de combattants salafistes originaires du nord du Liban, dont une dizaine auraient été
tués durant la bataille. Celle-ci est intervenue à la suite de succès enregistrés
par les forces du régime et de leurs alliés dans les zones frontalières avec le
Liban, avec notamment la reprise de la plupart des villages entourant AlKoussaïr sur les forces rebelles. Le contrôle de cette localité dʼenviron 40 000
personnes est, en effet, vital pour le pouvoir de Damas, car elle est placée sur
un axe stratégique reliant les zones libanaises contrôlé par le Hezbollah,
notamment le Hermel, à la ville de Homs. Laquelle est une pièce maîtresse
du dispositif militaire du régime, puisquʼelle permet dʼassurer une continuité
territoriale entre la région de Damas et le pays alaouite, dans le nord-ouest
syrien. Dans les semaines à venir, les forces de Bachar al-Assad devraient
dʼailleurs renforcer leur pression militaire sur Homs, afin de tenter de déloger
les forces rebelles qui subsistent dans certains quartiers. Appuyées toujours
par le Hezbollah, dont la présence militaire ne se limite pas à la région dʼAlKoussaïr, puisque, selon certaines sources, il disposerait de plus dʼun millier
de combattants dans la province de Damas, en particulier à Sit Zeinab, et de
quelques centaines dʼhommes dans le sud, notamment le Hauran. Ainsi, plus
de deux ans depuis le déclenchement du conflit syrien, lʼengagement massif
du parti chiite libanais en Syrie apparaît au grand jour comme un pièce
maîtresse de lʼappui iranien au régime de Bachar al-Assad. Comme le montre
aussi la présence assidue du secrétaire général du parti, Hassan Nasrallah à
Téhéran, où il aurait effectué deux séjours depuis le mois dernier.
Les responsables israéliens reconnaissent en privé qu'ils se sont
trompés sur les capacités de résistance du régime de Bachar alAssad. Selon lʼun deux, Israël doit
désormais se préparer à une
situation où le président syrien ne
contrôle pas l'ensemble de la Syrie,
mais seulement la capitale ainsi
qu'un corridor vers la région côtière
nord. Dans ce cas de figure, la Syrie
serait fractionnée en trois entités
séparées, ce qui constituerait la
meilleure solution possible du point
de vue israélien. Les dirigeants de
l'Etat hébreu redoutent, en effet, que
des islamistes prennent le pouvoir
en Syrie, si le régime de Bachar alAssad s'effondrait. «Des extrémistes
dont on peut imaginer qu'ils plongeraient la Syrie dans le chaos en
attirant à elle tout ce que le monde
arabe compte de fanatiques», souligne un responsable des renseignements militaires. Selon lui, toutefois,
l'Etat hébreu n'a aucune intention
d'intervenir directement dans la
guerre civile. «Nous ne continuerons à agir militairement en Syrie
que pour empêcher que des armes
sophistiquées syriennes soient
transférées au Hezbollah, ce qui
ne manquerait pas de déstabiliser
l'ensemble de la région», ajoute-t-il.
A propos de l'Iran et du Hezbollah,
la plupart des responsables militaires israéliens estiment que le président syrien ainsi que la milice chiite
ne devraient pas se livrer à des provocations contre Israël sur le Golan
ou à la frontière libanaise. «L'Iran a
tout intérêt à ce que la Syrie et le
Hezbollah conservent leur arsenal
de roquettes et de missiles prêts à
l'action contre Israël afin de dissuader les Américains et Benjamin
Netanyahu d'attaquer les installations nucléaires iraniennes. C'est
pourquoi Téhéran devrait conseiller
à Bachar al-Assad de réagir avec
retenue au moins pendant les six
prochains mois, même si Israël
poursuit ses opérations en Syrie
contre des convois d'armes
destinées au Hezbollah».
Nouveau succès américain dans le Golfe
La visite, cette semaine, à Mascate,
du secrétaire dʼEtat américain,
John Kerry, devrait permettre de
finaliser un contrat dʼarmement de
près de 2,1 milliards de dollars avec
le sultanat dʼOman, ont indiqué des
sources occidentales. Un contrat
qui intervient après des succès
américains en Arabie Saoudite,
aux Emirats et au Qatar. Fin 2011,
Oman avait sollicité Washington pour
lʼacquisition dʼun système de défense
aérienne dérivé du système Avenger
de Boeing et doté de missiles
AIM-120 AMRAAM. L'Agence de
coopération pour la sécurité de la
Défense (DSCA) américaine estimait alors le contrat à 1,28 milliard
de dollars pour 18 unités de tir, un
radar AN/MPQ-64F1 “Improved
Sentinel” et 290 missiles à moyenne
portée AIM-120C-7. Fin 2011, le
sultanat avait également confirmé
lʼacquisition de douze chasseurs
F-16 C/D Block 50 (8 monoplaces C
et quatre biplaces D).
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Politique et stratégie
TTU MONDE ARABE - N° 778 - 23 MAI 2013
➤ Brigades internationales
Après les Libanais et les Irakiens,
cʼest au tour des Yéménites de
sʼenrôler sous la bannière du
régime de Damas. Selon des
sources syriennes, quelque 150
combattants houthis du nord du
Yémen sont arrivés en Syrie, il y a
dix jours. Une partie sʼest dirigée
vers Al-Koussaïr, pour combattre
les rebelles sous la direction du
Hezbollah, et une autre vers la
région du Hermon, non loin du
Golan, où ils ont été intégrés au
sein de “comités populaires”, qui
sont des forces paramilitaires
du régime.
➤ Nominations en souffrance
Au Liban, alors les Forces de sécurité intérieure attendent toujours la
nomination dʼun successeur
(sunnite) au général Achraf Rifi,
lʼétat-major de l'armée est affecté
par le départ à la retraite de trois
généraux membres du Conseil
militaire. Des officiers qui ne peuvent
être remplacés tant que le gouvernement, dirigé par le nouveau
président du Conseil, Tama Salam,
nʼa pas encore été constitué. Si la
crise gouvernementale se prolonge,
l'armée libanaise risque de se trouver sans direction, car le commandant en chef, le général Jean
Kahwaji, et le chef d'état-major,
le général Walid Salman, doivent
bientôt prendre leur retraite. A noter
que lʼancien général Michel Aoun,
chef du Courant patriotique libre,
allié du Hezbollah, souhaiterait
obtenir la nomination dʼun de ses
gendres, le général Chamel
Roukoz, à la tête de lʼinstitution
militaire.
➤ Remaniement forcé
Le Premier ministre libyen, Ali
Zeidan, va être contraint dʼeffectuer
un important remaniement gouvernemental, suite au vote de la loi
excluant de la scène politique les
personnalités ayant joué un rôle
sous lʼancien régime (voir TTU
n° 777). Le ministre de la Défense,
Mohammed Al-Barghati devrait
être remplacé. Son collègue de
lʼIntérieur, Achour Chawali, lʼa
déjà été, à titre intérimaire, par
Mohammed Khalifa Al-Cheikh.
WASHINGTON CONTRÔLE DIRECTEMENT SES DRONES
L'administration Obama aurait décidé de transférer au Pentagone le
contrôle de certaines opérations de drones à l'étranger, actuellement gérées
par la CIA. Selon des sources américaines, les missions au Yémen devraient
rapidement passer sous le contrôle de lʼUS Air Force. Les frappes au Pakistan
continueraient, quant à elles, à être menées par la CIA, pour conserver un
niveau de secret plus élevé. Quelque 355 frappes de drones ont été réalisées
au Pakistan et 117 au Yémen, selon les statistiques de la New America
Foundation (http://natsec.newamerica.net), qui font autorité en la matière.
Selon des sources proches de services américains, cette annonce, touchant un
sujet politiquement sensible, pourrait finalement sʼavérer plus politique
quʼopérationnelle. Lʼintégration entre la CIA et lʼUSAF étant déjà étroite dans
ces missions. De fait, la plupart des MQ-9 Reaper et MQ-1 Predator utilisés par
la CIA appartiennent techniquement à lʼUS Air Force. Les propositions de
ciblage resteront, en outre, du ressort du Counterterrorism Center (CTC) de la
CIA. Ces informations sur un changement de lʼorganisation des frappes de
drones sont livrées alors que le président américain doit prononcer un discours,
ce jeudi, à la National Defense University à Washington. Une allocution où
devrait notamment être évoqué lʼemploi des drones dans la lutte contre le
terrorisme.
DE NOUVEAUX SNIPERS POUR LʼARMÉE ISRAÉLIENNE
Pour la première fois depuis plusieurs années, l'armée israélienne utilise de
nouveau des tireurs d'élite pour disperser les manifestations palestiniennes en
Cisjordanie. Les soldats en ont fait usage le week-end dernier et cinq
Palestiniens ont été blessés près de Ramallah. Les soldats utilisent un fusil de
petit calibre surnommé “Tutu” par les militaires, afin de minimiser les blessures
des victimes, après avoir suivi un entraînement spécial et reçu des instructions
sur les parties du corps des manifestants à viser. Il s'agit d'un Ruger de
calibre .22. Des associations israéliennes de défense des droits de l'Homme
avaient dénoncé dans le passé cette arme, en affirmant qu'elle pouvait s'avérer
mortelle. La décision de faire de nouveau appel à des snipers a été prise
notamment à la suite de pressions exercées par les colons israéliens, qui se
sont plaints que les grenades de gaz lacrymogène utilisées en général contre
les manifestants palestiniens affectaient également les habitants des colonies
voisines des lieux de manifestation des Palestiniens. «La multiplication récente
des jets de pierres et de bouteilles incendiaires sur les routes de JudéeSamarie (Cisjordanie) contre les soldats et les habitants des implantations nous
contraignent à ne plus nous contenter de gaz lacrymogènes, mais à utiliser des
moyens plus douloureux», confie un officier en poste dans cette région.
LIBYE : LA PRUDENCE DE LʼUNION EUROPÉENNE
Avec la détérioration de la situation en Libye, marquée notamment par les
attentats sanglants de Benghazi et lʼattaque contre lʼambassade de
France, la mission de lʼUnion européenne destinée à aider ce pays à mieux
contrôler ses frontières devrait avoir un rôle plus réduit dans le sud du pays.
Cette mission devrait commencer son déploiement en Libye le mois prochain et
aura un mandat de deux ans, qui pourra être renouvelé. Son budget pour les
douze premiers mois s'élève à 30,3 millions d'euros. Elle comprend
normalement 110 personnes, issues de divers pays européens, notamment la
France, lʼItalie et lʼEspagne, qui auront une mission de conseil et d'entraînement pour le renforcement de la sécurité aux frontières terrestres, maritimes et
aériennes du pays. Outre la protection des ports et des aéroports, des unités
spéciales seront formées à la détection dʼexplosifs et à la neutralisation des
voitures piégées. Un groupe de cinquante experts sera envoyé à Tripoli dans
un premier temps, en attendant une amélioration de la sécurité, qui permettrait
dʼenvoyer des hommes ailleurs, notamment dans le sud. Afin de combattre
lʼimmigration clandestine et divers trafics existants.
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Politique et stratégie
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TTU MONDE ARABE - N° 778 - 23 MAI 2013
DÉJÀ UN SUCCESSEUR POUR BOUTEFLIKA ?
Les déclarations laconiques du Premier ministre Abelmalek Sellal, le 20 mai, à
propos de lʼétat de santé du président Abdelaziz Bouteflika, qui «sʼaméliore de
jour en jour», ont encore plus alimenté les spéculations sur son sort que le mutisme
observé jusque-là par les autorités. Lʼabsence dʼimages du malade depuis son
hospitalisation, fin avril à Paris, ajoutée au refus du Quai dʼOrsay de communiquer
sur ce sujet, a laissé libre court à la divulgation dʼinformations contradictoires et
surtout conforté les interprétations les plus alarmistes. Dénonçant le manque de
transparence du gouvernement, les partis dʼopposition, hostiles à un nouveau
mandat dʼAbdelaziz Bouteflika, réclament désormais lʼapplication de lʼarticle 88 de la
Constitution, relatif à la procédure dʼempêchement du Président. Une demande qui
relève de «la gesticulation électoraliste pour occuper le terrain», commente une
source proche des cercles militaires interrogée par TTU. Le régime garde la main sur
ce dossier et sʼemploie à gagner du temps pour contenir tout risque dʼinstabilité
intérieure en déclarant une vacance du pouvoir, selon cette source. «Le pays est
resté quatre mois sans gouvernement», à lʼissue des élections législatives du 10 mai
2012, «il peut rester encore sans Président», le temps nécessaire consacré au
processus dʼarbitrage traditionnel entre les différentes sphères décisionnelles du
pays — le cercle présidentiel, la hiérarchie militaire et le DRS — pour sʼaccorder sur
un successeur. Lʼéviction de Saïd Bouteflika, frère et conseiller du Président, visait à
mieux préparer ce processus en éliminant le risque dʼinterférence. Pour un expert
sécuritaire français proche du DRS, si ce dernier «se résout à tenir des élections
anticipées, cʼest quʼil tient son homme».
TENSIONS INTER-ETHNIQUES EN ALGÉRIE
Le Mzab, région du nord du Sahara algérien, est encore sous haute tension
suite aux derniers affrontements ayant opposé les Chaambas, des sunnites
malékites arabophones, aux Ibadites berbérophones de Ghardaïa. Ce conflit interethnique, ayant commencé avec une dispute sur lʼappartenance dʼun cimetière de
Ghardaïa à lʼune ou lʼautre communauté, n'est pas sans incidence sur la prochaine
élection algérienne. En effet, le premier candidat auto-proclamé à la course présidentielle, Ahmed Benbitour, appartient à la communauté malékite de Metlili, dans la
wilaya de Ghardaïa. D'aucuns, comme Louisa Hannoune, secrétaire générale du
Parti des travailleurs, en profitent pour tirer à boulet rouge sur ce candidat, accusé
d'attiser les tensions dans la région. Si les Ibadites ont tendance à voter pour les
partis berbéristes, tels que le FFS et le RCD, les arabophones malékites sont
généralement plus proches des partis du pouvoir. Face à cette situation, les Ibadites,
soumis depuis des mois à l'afflux de nouvelles populations malékites, notamment des
réfugiés venus des pays du Sahel (voir ci-dessous), regardent de plus en plus en
direction du Djebel Nefoussa. Une région du nord-ouest de la Libye qui partage avec
le Mzab la langue berbère et le rite ibadite. Et qui, grâce à la présence de milices
armées ayant participé de façon déterminante à la chute du colonel Kadhafi, a acquis
un statut de quasi autonomie par rapport au pouvoir de Tripoli.
LE PROBLÈME DES RÉFUGIÉS SAHÉLIENS
La Route nationale 1 algérienne, connue aussi sous le nom de transsaharienne,
fait l'objet de contrôles poussés depuis la prise dʼotages d'In Amenas et la guerre au
Mali. Des troupes de gendarmerie et de police sont en effet dispersées tout le long
de cet axe stratégique reliant Alger à l'Afrique subsaharienne. Les contrôles et les
fouilles visent notamment les populations subsahariennes, qui se plaignent souvent
dʼêtre lʼobjet de vexations. Des contrôlent qui ont pour but, en principe, de lutter
contre la contrebande et éviter tout attentat. Actuellement les localités de
Tamanrasset, In Salah et Ghardaïa sont toujours soumises à un afflux de réfugiés
maliens, et ce malgré la fermeture de la frontière algéro-malienne. Ces populations,
qui ne sont pas prises en charge par les autorités algériennes ni par des associations
locales, vivent dans le dénuement total, notamment aux abords des gares routières.
Elles tendent à être la cible des recruteurs d'AQMI, lorsquʼelles ne cherchent pas à
reprendre leur migration en direction de lʼEurope, par le biais de réseaux clandestins,
sans que les autorités algériennes ne fassent grand-chose pour sʼy opposer.
➤ Exercice égypto-saoudien
Un important exercice militaire
égypto-saoudien intitulé
“Tabouk 3” se déroule, depuis
la fin de la semaine dernière,
dans le nord-ouest de lʼArabie
Saoudite. Ces manœuvres
concernent des forces
spéciales de l'armée de terre
saoudienne et environ 3 500
hommes des forces spéciales
(“Saika”) égyptiennes. C'est la
première fois que des unités
dʼélite des deux pays travaillent
selon des critères opérationnels
communs. Par ailleurs, la
récente visite à Ankara du
prince héritier saoudien et
ministre de la Défense, l'émir
Salman, a permis de renforcer
la coopération militaire turcosaoudienne. Fait nouveau,
Riyad a décidé de sʼengager
dans des projets d'armement
communs avec la Turquie.
➤ Epreuve de force
Les affrontements violents survenus à Tunis et à Qairouane,
le 19 mai, entre les forces de
lʼordre et les membres du groupe
Ansar al-Charia, reflètent une
rupture entre les courants islamistes. Dont les principaux sont
Ennahda, actuellement au pouvoir, et Ettahrir, un mouvement
issu des Frères musulmans et
appelant au rétablissement du
califat sans recours à la violence,
ainsi que les salafistes quiétistes et djihadistes. Sous la
houlette du Premier ministre,
Ali Larayedh, les responsables
dʼEnnahda se sont donc décidés à employer la manière
forte. Car certains chiffres sont
alarmants : près de 40 000
partisans salafistes contrôlent
une vingtaine de mosquées
du pays, dont celle dʼAl-Fatah,
dans le quartier pauvre de
Tadamon de Tunis. Une mosquée où officiait le dénommé
Abou Ayaz, dirigeant du groupe
qui aurait mené lʼattaque contre
lʼambassade des Etats-Unis, en
septembre 2012, et aujourdʼhui
en fuite.
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Industrie et matériels
TTU MONDE ARABE - N° 778 - 23 MAI 2013
➤ Demande koweïtienne
La DSCA a notifié au Congrès
américain une demande dʼautorisation pour la vente au Koweït dʼun
appareil de transport stratégique
Boeing C-17 Globemaster III, pour
un montant de 371 millions de
dollars. Ce qui permettrait à lʼarmée
de lʼair de lʼémirat de disposer dʼun
second C-17. Lʼacquisition dʼun
premier appareil avait été sollicitée
par le Koweït en 2010, pour un
montant annoncé de 693 millions
de dollars, mais sa livraison nʼa
pas été annoncée officiellement.
➤ Lʼavenir du Cirit
Lors du salon IDEF, plusieurs
sources indiquaient quʼEurocopter
pourrait tester la roquette à guidage
laser de 70 mm Cirit, du turc
Roketsan, à partir d'un EC635,
d'ici à la fin de l'année. Les essais
pourraient se dérouler en septembre prochain en Turquie ou en
Afrique du Sud. Si les essais dʼintégration sont concluants, le Cirit
pourrait être proposé comme option
possible dans la configuration
armée des EC635 et 645. Turkish
Aerospace Industries (TAI) travaille
actuellement à intégrer le Cirit sur
les hélicoptères de combat T-129B,
qui seront livrés aux forces turques
à partir de 2014.
➤ Savoir-faire combiné
Sagem a présenté, la semaine
dernière, sur la base aérienne 120
de Cazaux, lʼutilisation combinée
de sa JIM LR2 (Jumelle Infrarouge
Multifonctions Long Range) et du
télémètre illuminateur laser Cilas
DHY 307 dans sa version légère
LW (Low Weight). Cette combinaison sur un même support de ces
deux systèmes permet à un opérateur dʼassocier la télémétrie et
lʼillumination laser pour le guidage
des armements air-sol avec toutes
les capacités de la JIM LR (télémètre à sécurité oculaire, chercheur
de nord, GPS, vision infrarouge, et
fusion des voies jour et IR pour le
dé-camouflage). Dans sa version
LW, le DHY 307 pèse environ 4 kg,
soit deux fois moins que dans
sa version précédente, pour un
même niveau de performance.
LE QATAR ET OMAN SOLLICITENT WASHINGTON
Le Qatar et Oman ont soumis à Washington une demande pour la
fourniture de systèmes d'autoprotection AN/AAQ-24(V) Nemesis. Ces
pays souhaitent acquérir, chacun, deux systèmes DIRCM (Directional
Infrared Counter Measures) AN/AAQ-24(V) destinés à l'autoprotection de
leurs Boeing 747 chargés des transports officiels, pour un montant de 100 et
110 millions de dollars. LʼAN/AAQ-24 est un système de contre-mesures
infrarouge directionnel (DIRCM) composé d'un système d'alerte missile
(AN/AAR-54) et de tourelles laser chargées de neutraliser l'auto-directeur
infrarouge dʼun missile assaillant.
QUEL MISSILE POUR LE DRONE REAPER ?
Alors que la France sʼoriente vers lʼacquisition de deux MQ-9 Reaper,
pour lʼheure non armés, les Américains et les Britanniques étudient le futur
de la version armée du drone qui pourrait intégrer des missiles Brimstone de
MBDA en lieu et place des Hellfire. Dʼun poids similaire au Hellfire
AGM-114R, le Brimstone offre, grâce à son système de guidage, la possibilité
de conserver “un homme dans la boucle” après le tir, permettant d'agir en cas
d'erreur de guidage ou de risques de dommages collatéraux. Les études sur
lʼintégration du Brimstone sur le Reaper ont été confirmées outre-Manche par
Philip Dunne, le ministre britannique de lʼEquipement, du Soutien et de la
Technologie pour la Défense. Il a notamment précisé aux parlementaires que
Londres travaillait en collaboration avec l'US Air Force et quʼun premier essai
pourrait être réalisé à l'automne. Une intégration du missile de MBDA sur le
MQ-9 Reaper, qui pourrait également faciliter une transition française vers
une version armée du drone. Lʼemport dʼune munition européenne pouvant
contribuer à lever les réticences politiques et industrielles sur le dossier.
UNE NOUVELLE VERSION DU KORNET
KBP Instrument Design Bureau de Toula a conçu une nouvelle version
du missile antichar Kornet, fonctionnant en “tire et oublie”, à l'instar du
missile américain Javelin et de l'israélien Spike, mais dont l'opérateur
pourra, si nécessaire, modifier la trajectoire du projectile durant le vol.
Certains experts estiment, cependant, que les caractéristiques de cette
nouvelle version sont obsolètes, puisque le missile n'est pas autoguidé en
vol, mais il est contrôlé à partir du système de lancement. Le nouveau
Kornet est, aujourd'hui, en phase d'essais, dont la conclusion est prévue
pour la fin 2013. Avant l'introduction d'un missile antichar de troisième
génération à part entière, cette nouvelle version pourrait donc remplacer,
dans lʼarmée russe, les missiles de deuxième génération 9K111 Fagot
(AT-4), 9K115 Metis (AT-13) et 9M133 Kornet (AT-14).
AVION YAK-130 POUR LE BANGLADESH
Le Bangladesh aurait l'intention d'acquérir 24 avions d'entraînement
Yakovlev Yak-130. Une opération facilitée par la ligne de crédits dʼun
milliard de dollars attribuée par Moscou à Dacca pour l'achat d'armement et
de matériel militaire russes. Les négociations seraient déjà en cours et
pourraient déboucher sur la signature d'un premier contrat (pour une
première tranche), d'ici l'automne. Avion d'entraînement avancé, pouvant
être utilisé également pour des missions de reconnaissance et/ou d'attaque,
le Yak-130 a déjà été choisi par la Russie, l'Algérie (16 exemplaires) et la
Biélorussie (4). Les contrats avec la Libye (6) et la Syrie (36) ont été
suspendus en raison de la situation politique interne. Le Vietnam et la
Mongolie figureraient aussi parmi les clients du Yak-130, alors que
l'Indonésie a manifesté son intérêt pour ce même appareil.
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Industrie matériels
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TTU MONDE ARABE - N° 778 - 23 MAI 2013
LʼINDE REÇOIT SON PREMIER BOEING P-8I POSEIDON
L'Inde a reçu son premier avion de patrouille maritime Boeing P-8I
Poseidon. Il est arrivé le 15 mai sur la base aérienne de Rajali, au sud du
pays. C'est le premier aéronef sur huit commandés par l'Inde en 2009, pour
une somme de 2,1 milliards de dollars. Le P-8 est développé à partir d'un
avion de ligne Boeing 737. Il est conçu pour remplacer les P-3 Orion dans les
missions de surveillance maritime et la lutte anti-sous-marine et antinavire.
Les premiers P-8A sont entrés en service dans l'US Navy en 2012. Il sʼagit
dʼun aéronef de 39,47 m de long pour 37,64 m d'envergure. Le poids maximal
de décollage est de 85,8 tonnes, la vitesse maximale est de 907 km/h et son
équipage est composé de deux pilotes et sept opérateurs. Il peut être armé
de missiles antinavires, de torpilles, de mines et de charges anti-sousmarines dans les soutes internes. L'Inde a de grandes ambitions pour cet
avion en matière de protection et de sécurisation de son espace maritime.
Tous les navires susceptibles de traverser les zones d'intérêts indiennes
seront répertoriés dans un programme en cours de développement. Deux
autres P-8I devraient être livrés prochainement.
LE KIOWA OH-58F DANS LES STARTING-BLOCKS
Alors que lʼUS Army attend la décision concernant soit le remplacement
des hélicoptères Kiowa Warrior OH-58D par lʼAAS (Armed Aerial Scout),
soit leur modernisation avec le programme CASUP (cockpit and sensor
upgrade programme), le premier prototype de la version modernisée fabriquée par le Redstone Arsenal en Alabama, lʼOH-58F, vient de réaliser son
premier vol dʼessai inaugural. En plus dʼun glass cockpit, la nouvelle version
de lʼOH-58D, lequel remonte aux années 1980, bénéficie de nouveaux
senseurs favorisant une meilleure acquisition de cible. Le fait que ces
derniers soient situés à lʼavant de lʼaéronef, accroissant quelque peu la
vulnérabilité de ce dernier, devrait être compensé, dʼaprès les opérateurs, par
les nouveaux liens, notamment avec les drones et par la possibilité de vol en
formation avec lʼApache AH-64. Si cʼest lʼoption SLEP (service life extension
programme) dʼallongement de programme qui est retenue, 368 Kiowa Warrior
OH-58F devraient être fabriqués entre 2017 et 2025.
DES CHARS RUSSES T-90 POUR LE PÉROU
L'armée péruvienne s'intéresse de près aux chars de combat russes
T-90. Lors de l'exposition SITDEF-2013, qui s'est tenue à Lima du 15 au
19 mai, un exemplaire du T-90S a été présenté au public. A l'issue de
l'exposition, ce T-90S ne sera pas rapatrié immédiatement chez son fabricant,
Ouralvagonzavod. La Russie se tient prête pour une série d'évaluations du
char par les militaires péruviens. A la demande de l'état-major péruvien, un lot
de munitions pourrait être acheminé pour les tests de tirs. Le Pérou veut
renouveler le parc de ses blindés, composé actuellement de vieillissants T-55
et dʼAMX-13. Compte tenu de leur prix élevé, les chars occidentaux, tels que
le Leopard ou l'Abrams, ne sont pas à la portée de Lima. Le T-90 se présente
donc comme une alternative intéressante. Lʼannée dernière, une délégation
de l'armée de terre péruvienne s'était rendue en Russie, chez
Ouralvagonzavod, pour une première approche, dans la perspective d'un
achat de chars russes. Par ailleurs, le Pérou vient de choisir l'hélicoptère
russe Mil Mi-171, qui était en compétition avec lʼAS332 Super Puma et
lʼAS532 d'Eurocopter. Le contrat, pour vingt-quatre appareils, sʼélève à
486 millions de dollars, dont 406 millions pour l'acquisition des seuls
hélicoptères. Il inclut le soutien logistique, la formation technique et la
fourniture de pièces de rechange et d'armement dédié. Le contrat prévoit la
livraison de 21 exemplaires en 2014, et les trois derniers en 2015. Les
Péruviens ont l'intention d'utiliser les Mi-171 dans diverses régions du pays,
notamment les vallées de Mantaro, Apurímac et Ene, ainsi que les provinces
de Junin, Yauli, Jauja, Concepción et Huancayo, afin d'intensifier les opérations contre les guérilleros de Sentier lumineux.
➤ Suprématie israélienne
Israël est devenu le principal exportateur mondial de drones, selon une
étude de la firme de consultants
Frost & Sullivan. Durant les huit
dernières années, les ventes israéliennes à l'étranger de ces appareils
ont atteint 4,6 milliards de dollars.
Plus de la moitié des exportations
ont été destinées aux pays européens, essentiellement l'Allemagne,
la Pologne, les Pays-Bas, la Russie
et l'Espagne. Un tiers des drones a
été vendu vers l'Asie, notamment
en Inde et en Azerbaïdjan. Selon le
Stockholm International Research
Institut, les entreprises israéliennes
ont assuré 41 % des exportations
de drones dans le monde entre
2001 et 2011, vers 24 pays, y
compris les Etats-Unis. Frost &
Sullivan a précisé que 11 % des
ventes des drones israéliens d'une
valeur de 508 millions dollars ont
été réalisées dans des pays
d'Amérique latine. Au total 80 % de
la production israélienne de ces
avions sans pilote sont vendus à
l'étranger. Israël a joué un rôle
pionnier pour les drones. L'armée
israélienne a commencé à recourir
à ce genre d'appareil durant la
première guerre du Liban, en 1982,
devenant le premier pays à utiliser
ces appareils au cours d'un conflit
militaire.
➤ Contrat africain pour MAZ
La Biélorussie fournira aux forces
de la Guinée équatoriale soixante
véhicules MAZ. L'accord a été
conclu lors de la visite de l'adjoint
du ministre de la Défense de la
Guinée équatoriale à l'usine MAZ.
Les véhicules seront fournis dans
le courant de l'automne prochain.
MAZ (Minski Avtomobilnyi Zavod),
usine d'automobile de Minsk, est
parmi les plus grands concepteurs
et fabricants de poids-lourds et
engins spécialisés de l'Europe de
l'Est. MAZ cherche de nouveaux
clients à l'export. Plusieurs délégations ont rendu visite à l'usine
récemment, parmi lesquelles
celles du Mexique, du Nigéria, du
Pérou, du Guatemala, du Chili, de
lʼAngola et de la Guinée-Bissau.
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Repères
TTU MONDE ARABE - N° 778 - 23 MAI 2013
Le prisme sanitaire de lʼislamisme politique
Le ministère de la Défense tente dʼévaluer les effets de déstabilisation
en Afrique subsaharienne de la montée en puissance de la sphère
religieuse dans lʼespace public des Etats, par une étude demandée
par la DRM et lʼEMA. Elle pose une question centrale : lʼislam «fondamentaliste» est-il susceptible dʼémerger, à lʼexemple du cas malien, comme une
nouvelle «offre» politique aux conséquences géopolitiques majeures ?
Pour observer sa capacité dʼinfluence, les auteurs de lʼappel dʼoffres,
constatant que «le secteur de la santé publique constitue lʼun des moyens
privilégiés de prosélytisme», ont choisi le «prisme sanitaire» comme «point
dʼobservation». Intitulée «l'Islam “fondamentaliste”, mythe ou réalité dans
l'espace public de l'Afrique subsaharienne, à travers le prisme du secteur
de la santé publique», cette étude propose de cartographier les luttes
dʼinfluences dans des pays-cas à définir, à travers quatre axes :
lʼorganisation de lʼespace religieux, le positionnement des acteurs dans
lʼespace public, celui des acteurs religieux dans la dimension régionale et
les modalités de contrôle de lʼEtat. Lʼombre du Mali semble planer sur cette
offre dʼétude, au vu des problématiques précises quʼelle soulève : «Quels
facteurs influencent le passage éventuel dʼun radicalisme quiétiste à un
radicalisme violent ?». Mais aussi à lʼapproche dʼélections présidentielles :
«Le religieux est-il ou devient-il une source de légitimation du politique pour
les candidats ?» Les suspicions, souvent exprimées au sein des sphères
militaires et du renseignement français mais jamais confirmées, à lʼégard
du soutien financier du Qatar en faveur des mouvances islamistes
présentes au Mali trouvent ici un écho : le rôle des associations islamiques
caritatives comme vecteur dʼinfluence au service dʼun islam «fondamentaliste», «outil de politique étrangère» de puissances régionales, devra être
clarifié dans le rapport dʼétude final.
Changement de stratégie chez les Touaregs maliens
Les Touaregs maliens semblent changer de stratégie. Certains cadres
du MNLA, craignant une incarcération, pourraient quitter le mouvement
pour créer des structures plus propices au dialogue et à la réconciliation
nationale. Cʼest ainsi quʼa vu le jour, le 5 mai dernier, le «Haut Conseil de
lʼAzawad», placé sous lʼégide de lʼancien député de Tinassako (localité
située près de Kidal) Mohamed Ag Intalla. Ce mouvement, rassemblant des
cadres du MNLA et du Mouvement islamique de lʼAzawad (MIA, dissidence
dʼAnsar-Dine), pourrait accompagner une relance de la médiation
burkinabaise. Dʼautres mouvements, qui se veulent eux aussi représentatifs
des populations du Nord, se sont créés ces dernières semaines. Cʼest le
cas du Mouvement Songhaï de lʼAzawad (MSAM), dont le but affiché est de
rappeler que la population touarègue ne concerne que 30 % des habitants
des régions du Nord, dont le reste est constitué de Maures, de Peuls et de
Songhaïs. On assiste, par ailleurs, à une tentative d'unification des
mouvements de la communauté arabe malienne. C'est ce dernier mouvement qui a, notamment, revendiqué la prise de la localité de Ber, près de
Tombouctou, le 21 avril. Par ailleurs, la création dʼune «Commission
dialogue et réconciliation», le 6 mars, par le Conseil des ministres maliens,
qui doit intégrer lʼensemble des forces politiques et sociales du pays, si elle
va dans le sens des demandes internationales, reste pour lʼheure «un vœu
pieux» face au refus du MNLA de désarmer et de quitter la ville de Kidal, en
préalable de lʼouverture de discussions avec Bamako.
➤ La loi du Far West
Le port pétrolier de Zouitina, en
Libye, est complètement paralysé
depuis lʼattaque dʼun groupe armé,
le 16 mai. Situé dans le golfe de
Syrte, à environ 850 km à lʼest de
Tripoli, ce port assure lʼexportation
de 70 000 à 80 000 barils de brut
libyen par jour. Pour la société qui
exploite le port, cette paralysie
entraîne une perte quotidienne de
1,3 million de dollars. Le groupe
armé en question exige que cette
société fournisse du travail à un
certain nombre de personnes
habitant la région.
➤ Mali : le bal des candidats
La plupart des candidats à lʼélection
présidentielle malienne défilent à
Paris, comme lʼancien Premier
ministre Modibo Sidibé et Cheick
Boucadry Traoré, candidat de la
Convergence africaine pour le
Renouveau, ou encore le maire
du 4e secteur de Bamako, Moussa
Mara. Parmi tous les candidats
venus séduire la diaspora malienne
et accessoirement rendre visite à
la cellule Afrique de l'Elysée, cʼest
sans doute lʼancien ministre des
Finances et ancien président de la
Commission de lʼUnion économique
monétaire ouest africaine, Soumaila
Cissé, qui aurait le soutien de
lʼancienne junte. Et cela même si la
question du soutien des militaires,
notamment du capitaine Sanogo,
reste entière. La députée très
médiatique de Bourem, Haidara
Aichata Cissé, ardemment soutenue
par les jeunes réunis au sein du
COREN (Collectif des Ressortissants
originaires du Nord) et le réseau
des femmes maliennes — étant
la seule candidate et présidant le
Réseau Femme Développement
et Protection de lʼenfance — est la
dernière des 12 candidats pour
lʼheure déclarés pour le scrutin,
finalement fixé au 28 juillet prochain.
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