Un bijoutier tué lors d`un braquage dans sa boutique à Paris
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Un bijoutier tué lors d`un braquage dans sa boutique à Paris
Un bijoutier tué lors d’un braquage dans sa boutique à Paris Le gérant d’une bijouterie a été tué hier lors d’un braquage dans le VIIIe arrondissement de Paris. On note actuellement une recrudescence des hold-up dans ce type de commerces en France. Petit bijoutier de quartier installé depuis un an et demi boulevard des Batignolles, dans le VIIIe arrondissement de Paris, Serge, 57 ans, a été retrouvé mort dans son magasin hier en début d’après-midi, probablement victime d’un braquage qui a mal tourné. C’est son épouse, rentrant d’une course vers 14 heures, qui a découvert le corps, allongé sur le sol de l’arrière-boutique. Selon les premières constatations, la victime a succombé soit à des coups portés à la tête soit à un tir d’arme à feu à l’arrière du crâne. Les coffres du magasin ont été vidés. Un drame qui intervient alors que le gérant et son épouse, cogérante, avaient déjà été victimes de plusieurs braquages, dont le dernier remontait à seulement trois semaines. Hier vers midi, Lydia, la femme de Serge, quitte la boutique pour se rendre dans un magasin. Environ une heure après son départ, elle tente de joindre son époux, resté dans la boutique, sans succès. D’autres tentatives suivront, en vain. Inquiète, elle décide finalement de rentrer. « Au moment où elle est entrée, j’étais en train de fumer une cigarette devant le bar voisin, raconte Sarah, une voisine. Je l’ai vue ressortir quelques secondes plus tard en train de crier : A l’aide, mon mari, mon mari! » En état de choc, l’épouse trouve refuge dans le café, en attendant les secours. « Elle n’avait même pas la force de pleurer, poursuit Sarah. Elle était persuadée que son mari avait tenté de se défendre. Elle répétait : Il aurait dû les laisser prendre ce qu’ils voulaient. » Système de vidéosurveillance Mariés depuis vingt et un ans, Lydia et Serge avaient monté une première bijouterie à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) en 1991. « Là-bas, ils ont été victimes de braquages à de multiples reprises, se souvient Joe, un ami du couple. Ils en avaient marre et ont décidé de déménager ici, un quartier chic où ils pensaient enfin être tranquilles. » Ça n’a pas été le cas. Le 23 mars, la boutique est attaquée par trois hommes qui frappent Lydia et s’emparent de la recette. Un habitant du quartier, le mannequin vedette Satya Oblet, s’était interposé. Mais les trois agresseurs avaient pris la fuite. Deux d’entre eux ont depuis été interpellés et incarcérés. « Serge n’était pas particulièrement angoissé depuis cette histoire, assure le cafetier voisin. Il disait que, de toute façon, même avec toutes les protections du monde, on n’est jamais à l’abri », se souvient-il, évoquant un commerçant « très simple » et « d’une incroyable gentillesse ». Présentes en nombre, les équipes de la police scientifique ont procédé à une série de prélèvements avant la levée du corps, qui a eu lieu vers 19h50. Les enquêteurs de la brigade de répression du banditisme comptent sur le système de vidéosurveillance du magasin pour connaître les circonstances précises du drame. « Avec la hausse du cours de l’or, ce genre d’agression a tendance à augmenter », soulignait hier Pascal Disant, du syndicat de police Alliance. « L’épouse est persuadée que c’est le troisième braqueur de l’attaque du 23 mars qui est venu venger ses copains arrêtés », assure Sarah. Arrivé quelques minutes après la macabre découverte, l’un des deux enfants du couple, âgé de 29 ans, s’en est pris aux policiers présents. « On vous avait dit que ça finirait par arriver! » a-t-il crié, les larmes aux yeux.