1. DENOMINATION DU MEDICAMENT Fluoxetine Teva 20 mg
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1. DENOMINATION DU MEDICAMENT Fluoxetine Teva 20 mg
RCP 1. DENOMINATION DU MEDICAMENT Fluoxetine Teva 20 mg gélules 2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE Chaque gélule contient 20 mg de fluoxétine, sous forme de chlorhydrate de fluoxétine. Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1. 3. FORME PHARMACEUTIQUE Gélule. Description : coiffe bleue poudre et corps blanc. 4. DONNEES CLINIQUES 4.1 Indications thérapeutiques Adultes Episodes dépressifs sévères. Trouble obsessionnel compulsif. Boulimie : La fluoxétine est indiquée en complément d’une psychothérapie, pour réduire les crises de boulimie et le comportement purgatif. Enfants et adolescents de 8 ans et plus Episodes dépressifs modérés à sévères, si la dépression ne s’améliore pas après 4 à 6 séances de psychothérapie. Le traitement antidépresseur ne doit être administré à un enfant ou à un adolescent atteint d’une dépression modérée à sévère qu’en association avec une psychothérapie simultanée. 4.2 Posologie et mode d’administration Voie orale. Episodes dépressifs sévères Adultes et patients âgés La dose recommandée est de 20 mg par jour. Il faut évaluer la posologie 3 à 4 semaines après le début du traitement et l’adapter si nécessaire. Ensuite, il faut ajuster la posologie si cela s’avère cliniquement nécessaire. Même si le risque d’effets indésirables augmente en cas de posologies plus élevées, en l’absence de réponse à une posologie de 20 mg, on peut envisager une augmentation progressive de la dose jusqu’à un maximum de 60 mg (voir rubrique 5.1). Les adaptations de la dose 1/19 RCP doivent s’effectuer avec prudence et de manière individuelle, afin de pouvoir maintenir le patient à la posologie efficace la plus faible possible. Chez les patients dépressifs, il faut poursuivre le traitement par antidépresseurs pendant minimum 6 mois afin de s’assurer qu’ils sont asymptomatiques. Trouble obsessionnel compulsif Adultes et patients âgés La dose recommandée est de 20 mg par jour. Même si le risque d’effets indésirables augmente en cas de posologies supérieures à 20 mg/jour, on peut envisager une augmentation progressive de la dose jusqu’à un maximum de 60 mg, chez certains patients présentant une réponse insuffisante après deux semaines de traitement à la posologie de 20 mg. Si l’on n’observe aucune amélioration dans les 10 semaines, il faut reconsidérer le traitement par fluoxétine. Après l’obtention d’une réponse thérapeutique correcte, on peut poursuivre le traitement au moyen d’une posologie adaptée de manière individuelle. Même si les études systématiques concernant la durée nécessaire du traitement par fluoxétine sont insuffisantes, le trouble obsessionnel compulsif (TOC) est une affection chronique et il est donc raisonnable d’envisager la poursuite du traitement au-delà de 10 semaines chez les patients répondant au traitement. Les adaptations de la dose doivent s’effectuer avec prudence et de manière individuelle, afin de pouvoir maintenir le patient à la posologie efficace la plus faible possible. Il faut réévaluer régulièrement la nécessité de poursuivre le traitement. Certains médecins préconisent l’utilisation simultanée d’une psychothérapie comportementale chez les patients ayant bien répondu au traitement médicamenteux. L’efficacité à long terme (plus de 24 semaines) n’est pas établie en cas de TOC. Boulimie Adultes et patients âgés On recommande une dose de 60 mg par jour. L’efficacité à long terme (plus de 3 mois) n’est pas établie en cas de boulimie. Toutes les indications Adultes On peut augmenter ou réduire la dose recommandée. Aucune étude systématique n’a été réalisée avec des posologies supérieures à 80 mg par jour. La fluoxétine peut s’administrer en une seule prise par jour ou répartie en plusieurs doses, et peut se prendre avec ou en dehors des repas. Après l’arrêt de l’administration, les substances actives du médicament persistent dans l’organisme pendant plusieurs semaines. Il faut en tenir compte lors de l’instauration ou de l’arrêt du traitement. Population pédiatrique de 8 ans et plus (épisodes dépressifs modérés à sévères) Pour les posologies non réalisables avec ce dosage, d’autres formes pharmaceutiques et dosages sont disponibles. 2/19 RCP L’instauration et le suivi du traitement doivent s’effectuer sous la supervision d’un spécialiste. La dose initiale est de 10 mg/jour, administrée sous forme de 2,5 ml d’une solution buvable de fluoxétine. Les adaptations de la dose doivent s’effectuer de manière prudente et individuelle, afin de maintenir le patient à la posologie efficace la plus faible. Après une à deux semaines de traitement, on peut augmenter la posologie à 20 mg/jour. L’expérience acquise au cours des études cliniques est limitée concernant l’utilisation de doses quotidiennes supérieures à 20 mg. Les données connues sont limitées concernant les traitements de plus de 9 semaines. Enfants de faible poids En raison des taux plasmatiques plus élevés chez les enfants de faible poids, il est possible d’atteindre l’effet thérapeutique au moyen d’une posologie plus faible (voir rubrique 5.2). Chez les enfants répondant au traitement, il faut réévaluer la nécessité de poursuivre le traitement après 6 mois. Si l’on n’obtient aucun bénéfice clinique dans les 9 semaines, il faut reconsidérer le traitement. Patients âgés En cas d’augmentation de la dose, la prudence est de rigueur et la dose quotidienne ne doit généralement pas dépasser 40 mg. La dose maximale recommandée s’élève à 60 mg par jour. Il faut envisager une réduction de la dose ou de la fréquence d’administration (par ex. 20 mg tous les deux jours) chez les patients ayant des troubles de la fonction hépatique (voir rubrique 5.2) ou chez les patients recevant un traitement concomitant par d’autres médicaments pouvant présenter une interaction avec la fluoxétine (voir rubrique 4.5). Symptômes de sevrage observés suite à l’arrêt du traitement par fluoxétine Il faut éviter un arrêt brutal du traitement. Si l’on arrête le traitement par fluoxétine, il faut réduire progressivement la posologie sur une période d’au moins une à deux semaines, afin de réduire le risque de symptômes de sevrage (voir rubriques 4.4 et 4.8). Si des symptômes intolérables surviennent suite à une réduction de la dose ou à un arrêt du traitement, on peut envisager d’administrer à nouveau la dose précédemment prescrite. Ensuite, le médecin peut poursuivre la réduction de la dose, mais d’une manière plus progressive. 4.3 Contre-indications Hypersensibilité à la fluoxétine ou à l’un des excipients mentionnés à la rubrique 6.1. Inhibiteur de la monoamine oxydase On mentionne des cas de réactions sévères et parfois fatales chez des patients ayant reçu un inhibiteur sélectif de la sérotonine (ISRS) en association avec un inhibiteur de la monoamine oxydase (IMAO), ainsi que chez des patients ayant récemment arrêté un traitement par ISRS et l’ayant remplacé par un traitement par IMAO. Un traitement par fluoxétine ne peut être instauré que deux semaines après l’arrêt du traitement par un IMAO irréversible et le jour suivant l’arrêt du traitement par un IMAO-A réversible. 3/19 RCP Dans certains cas, on a observé des symptômes similaires à ceux d’un syndrome sérotoninergique (présentant à son tour des similitudes avec le syndrome neuroleptiques malin et pouvant être diagnostiqué comme tel). Chez les patients présentant ces réactions, la cyproheptadine ou le dantrolène peuvent exercer un effet favorable. Quelques symptômes d’une interaction médicamenteuse avec un IMAO sont : hyperthermie, raideur, myoclonies, instabilité autonome s’accompagnant parfois d’une fluctuation rapide des fonctions vitales, modifications de l’état mental telles qu’une confusion, une irritabilité et une agitation extrême pouvant évoluer vers un délire et un coma. La fluoxétine est donc contre-indiquée en association avec un IMAO non sélectif. Après l’arrêt d’un traitement par fluoxétine, il faut donc également attendre minimum 5 semaines avant de pouvoir instaurer un traitement par IMAO. Si l’on prescrit la fluoxétine de manière chronique et/ou en cas de posologie élevée, il faut envisager un délai plus long. L’association de fluoxétine avec un IMAO réversible (par exemple, le moclobémide, le linézolide, le chlorure de méthylthioninium (bleu de méthylène, un agent de visualisation préopératoire qui est un IMAO réversible non sélectif)) est déconseillée. On peut instaurer le traitement par fluoxétine le jour suivant l’arrêt du traitement par un IMAO réversible. Dans des circonstances exceptionnelles, le linézolide (un antibiotique, qui est un IMAO réversible non sélectif) peut être associé à la fluoxétine, à condition que l’on dispose d’équipements permettant une surveillance étroite du patient en vue de détecter les symptômes d’un syndrome sérotoninergique ainsi qu’un contrôle de la tension artérielle. 4.4 Mises en garde spéciales et précautions d’emploi Population pédiatrique La fluoxétine ne doit être utilisée chez les enfants et les adolescents âgés de 8 à 18 ans qu’en cas de traitement d’une dépression modérée à sévère, et ne doit pas être utilisée pour d’autres indications. Des comportements de type suicidaire (tentatives de suicide et idées suicidaires) et de type hostile (principalement agressivité, comportement d'opposition et colère) ont été plus fréquemment observés au cours des études cliniques chez les enfants et adolescents traités par antidépresseurs par rapport à ceux traités par placebo. Si néanmoins, sur base d’une nécessité clinique, on opte pour le traitement il faut contrôler attentivement le patient afin de détecter l’apparition éventuelle de symptômes suicidaires. De plus, chez les enfants et les adolescents, les données de sécurité à long terme ne sont que peu nombreuses concernant la croissance, la maturation sexuelle et le développement cognitif, émotionnel et comportemental (voir rubrique 5.3). Lors d’une étude clinique de 19 semaines, on a observé une réduction de la vitesse de croissance et de la prise de poids chez des enfants et des adolescents traités par fluoxétine (voir rubrique 4.8). L’existence d’un effet sur l’atteinte de la taille adulte normale n’a pas été établie. Il est impossible d’exclure la possibilité d’un retard pubertaire (voir rubriques 5.3 et 4.8). Il faut donc surveiller la croissance et le développement pubertaire (taille, poids et stade de TANNER) pendant et après le 4/19 RCP traitement par fluoxétine. Si l’on observe un ralentissement de la croissance ou du développement pubertaire, il faut envisager de consulter un pédiatre. Lors d’une étude clinique réalisée chez des enfants, on mentionne souvent la survenue d’une manie et d’une hypomanie (voir rubrique 4.8). Il est donc conseillé d’effectuer des examens réguliers afin de détecter la survenue éventuelle d’une manie/hypomanie. Il faut arrêter le traitement par fluoxétine chez tout patient entrant en phase maniaque. Il est important que le médecin prescripteur discute soigneusement avec l’enfant/l’adolescent et/ou ses parents concernant les risques et les bénéfices du traitement. Éruption cutanée et réactions d’hypersensibilité On mentionne une éruption cutanée, des réactions anaphylactoïdes et des réactions systémiques progressives, parfois sévères (au niveau de la peau, des reins, du foie ou des poumons). Si l’on observe une éruption cutanée ou d’autres symptômes d’hypersensibilité n’ayant aucune autre étiologie établie, il faut arrêter le traitement par fluoxétine. Convulsions Les convulsions constituent un facteur de risque lors de l’utilisation d’antidépresseurs. Comme c’est également le cas avec les autres antidépresseurs, il faut donc instaurer le traitement par fluoxétine avec prudence chez les patients ayant des antécédents de convulsions. Il faut arrêter le traitement chez un patient développant des convulsions ou si la fréquence des convulsions augmente. Il faut éviter l’utilisation de fluoxétine chez les patients ayant une épilepsie instable et il faut contrôler soigneusement les patients présentant des plaintes d’épilepsie contrôlée. Manie Chez les patients ayant des antécédents de manie/hypomanie, il faut utiliser les antidépresseurs avec prudence. Comme c’est le cas avec tous les antidépresseurs, il faut arrêter le traitement par fluoxétine si un patient entre en phase maniaque. Fonction hépatique/rénale La fluoxétine est largement métabolisée par le foie et s’élimine par voie rénale. Chez les patients ayant une dysfonction hépatique significative, on recommande une posologie inférieure à 20 mg par jour, par exemple une administration un jour sur deux. Chez les patients ayant des troubles sévères de la fonction rénale nécessitant un traitement par dialyse (vitesse de filtration glomérulaire < 10 ml/min), après l’administration de 20 mg de fluoxétine par jour pendant 2 mois, on n’observe aucune différence concernant les taux plasmatiques de fluoxétine ou de norfluoxétine, par rapport aux patients témoins ayant une fonction rénale normale. Tamoxifène La fluoxétine, puissant inhibiteur du CYP2D6, peut entraîner une réduction des concentrations d'endoxifène, un des plus importants métabolites actifs du tamoxifène. Par conséquent, la fluoxétine doit être évitée, autant que possible, pendant un traitement par tamoxifène (voir rubrique 4.5). Affections cardiaques Lors des ECG réalisés chez 312 patients ayant reçu la fluoxétine au cours d’études cliniques réalisées en double aveugle, on n’a observé aucune anomalie de la conduction donnant lieu à un bloc 5/19 RCP cardiaque. L’expérience clinique est néanmoins limitée en cas d’affections cardiaques aiguës. Il est donc conseillé d’être prudent. Perte de poids Chez les patients utilisant la fluoxétine, une perte de poids peut survenir. Néanmoins, l’importance de cette perte de poids reste généralement dans les proportions du poids corporel mesuré au début du traitement. Diabète Chez les patients diabétiques, le traitement par un ISRS peut influencer le contrôle de la glycémie. Pendant la thérapie par fluoxétine, on observe une hypoglycémie et après l’arrêt de la thérapie, une hyperglycémie s’est développée chez des patients diabétiques. Il peut s’avérer nécessaire d’adapter la posologie de l’insuline et/ou des hypoglycémiants oraux. Suicide/pensées suicidaires ou aggravation de l’affection La dépression est associée à une augmentation du risque de pensées suicidaires, de blessures volontaires et de suicide (comportement de type suicidaire). Ce risque persiste jusqu'à l'obtention d'une rémission significative. L’amélioration pouvant ne survenir qu’après quelques semaines de traitement, voire plus tardivement, les patients doivent être étroitement surveillés jusqu’à l’obtention de cette amélioration. L'expérience clinique montre qu’en général, le risque de suicide peut augmenter dans les premières phases du rétablissement. Les autres troubles psychiatriques pour lesquels fluoxétine est prescrit peuvent également être associés à une augmentation du risque de comportements de type suicidaire. De plus, ces troubles psychiatriques peuvent être associés à un épisode dépressif majeur. Les patients traités pour ces autres troubles psychiatriques devront faire l’objet des mêmes précautions d’emploi que celles concernant les patients traités pour épisode dépressif majeur. Le risque de pensées suicidaires ou de tentatives de suicide est accru chez les patients ayant des antécédents de comportement de type suicidaire, ainsi que chez ceux manifestant à un degré important des idées suicidaires avant l’instauration du traitement. Ces patients doivent être étroitement surveillés pendant le traitement. Une méta-analyse d'essais cliniques contrôlés contre placebo de médicaments antidépresseurs sur des patients adultes souffrant de troubles psychiatriques a démontré une augmentation du risque de comportements suicidaires chez les patients de moins de 25 ans prenant des antidépresseurs par rapport à ceux prenant le placebo. Le traitement médicamenteux doit être associé à une surveillance étroite des patients, en particulier de ceux qui présentent un risque important, tout spécialement au début du traitement et après chaque modification de dosage. Les patients (et le personnel soignant) doivent être avertis de la nécessité de surveiller l’apparition de toute dégradation clinique, de tout comportement ou pensée suicidaire et de toute modification inhabituelle du comportement, ainsi qu'à la nécessité de consulter immédiatement un médecin si de tels symptômes apparaissent. Acathisie/agitation psychomotrice L’utilisation de fluoxétine est associée au développement d’une acathisie, une affection se caractérisant par une agitation subjectivement déplaisante ou invalidante et par la nécessité de bouger fréquemment s’accompagnant souvent d’une incapacité à rester immobile, en position assise ou debout. Le risque de développer cette affection est plus élevé lors des premières semaines du 6/19 RCP traitement. Chez les patients développant ces symptômes, une augmentation de la dose peut s’avérer néfaste. Symptômes de sevrage observés à l’arrêt du traitement par ISRS Lorsqu’on arrête le traitement, les symptômes de sevrage sont fréquents, particulièrement en cas d’arrêt brutal (voir rubrique 4.8). Au cours des études cliniques, les effets indésirables survenaient à l’arrêt du traitement chez env. 60 % des patients, tant dans le groupe fluoxétine que dans le groupe placebo. Parmi ces effets indésirables, 17 % étaient de nature sévère dans le groupe fluoxétine et 12 % dans le groupe placebo. Le risque de symptômes de sevrage peut dépendre de différents facteurs tels que la durée et la posologie du traitement, ainsi que la vitesse de réduction de la dose. Les réactions les plus fréquemment rapportées sont des vertiges, des troubles sensoriels (incluant des paresthésies), des troubles du sommeil (incluant une insomnie et des rêves intenses), une asthénie, une agitation ou une anxiété, des nausées ou des vomissements, des tremblements et des céphalées. Ces symptômes sont généralement légers à modérés, mais peuvent parfois s’avérer intenses chez certains patients. Ils surviennent généralement lors des premiers jours suivant l’arrêt du traitement. Ces symptômes sont généralement spontanément résolutifs et disparaissent habituellement dans les 2 semaines, mais ils peuvent persister plus longtemps chez certaines personnes (2 à 3 mois ou plus). Lorsqu’on arrête le traitement, il est donc conseillé de réduire progressivement la dose de fluoxétine, sur une période de minimum une à deux semaines, en fonction des besoins du patient (voir ‘Symptômes de sevrage observés à l’arrêt du traitement par fluoxétine’, rubrique 4.2). Hémorragie On mentionne la survenue d’anomalies hémorragiques au niveau cutané en association avec l’utilisation d’ISRS, telles que des ecchymoses et un purpura. On mentionne les ecchymoses comme étant une réaction survenant de manière sporadique au cours du traitement par fluoxétine. D’autres manifestations hémorragiques (par ex. hémorragies gynécologiques, hémorragies gastrointestinales et autres hémorragies cutanées ou muqueuses) ne sont que rarement mentionnées. La prudence est de rigueur chez les patients utilisant des ISRS, surtout en cas d’utilisation concomitante d’anticoagulants oraux, de médicaments influençant la fonction des thrombocytes (par ex. les antipsychotiques atypiques tels que la clozapine, les phénothiazines, la plupart des antidépresseurs tricycliques, l’aspirine, les AINS) ou d’autres médicaments induisant un risque accru d’hémorragies, ainsi que chez les patients ayant des antécédents d’affections hémorragiques. Mydriase Une mydriase a été rapportée en association avec le traitement par fluoxétine ; la prudence est donc de rigueur lorsqu’on prescrit la fluoxétine aux patients ayant une élévation de la pression intraoculaire ou présentant un risque de glaucome aigu à angle fermé. Thérapie par électrochocs (TEC) On a mentionné quelques cas sporadiques de convulsions prolongées chez des patients traités par fluoxétine et subissant une TEC. La prudence est donc de rigueur. Millepertuis En cas d’utilisation concomitante d’inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de millepertuis (Hypericum perforatum), une augmentation des effets sérotoninergiques peut survenir, comme lors du syndrome sérotoninergique. 7/19 RCP Dans de rares cas, on mentionne un syndrome sérotoninergique ou des réactions similaires à un syndrome neuroleptique malin, en association avec le traitement par fluoxétine, surtout lorsqu’on administrait la fluoxétine avec d’autres médicaments sérotoninergiques (entre autres L-tryptophane) et/ou neuroleptiques. Ces syndromes pouvant donner lieu à des affections potentiellement fatales, il faut arrêter le traitement par fluoxétine si de telles réactions surviennent (elles se caractérisent par un ensemble de symptômes tels qu’une hyperthermie, une rigidité, des myoclonies, une instabilité autonome s’accompagnant d’une fluctuation rapide des fonctions vitales, des modifications de l’état mental telles qu’une confusion, une irritabilité et une excitation extrême pouvant évoluer vers un délire et un coma). Dans ces cas, il faut instaurer un traitement symptomatique de soutien. 4.5 Interactions avec d’autres médicaments et autres formes d’interactions Des études d’interaction n’ont été réalisées que chez des adultes. Temps de demi-vie Lors de l’évaluation des interactions médicamenteuses pharmacodynamiques ou pharmacocinétiques (par exemple lors du passage d’un traitement par fluoxétine à un traitement par d’autres antidépresseurs), il faut tenir compte du long temps de demi-vie d’élimination, tant de la fluoxétine que de la norfluoxétine (voir rubrique 5.2). Inhibiteurs de la monoamine oxydase Voir rubrique 4.3. Associations déconseillées IMAO-A (voir rubrique 4.3). Associations nécessitant des précautions d’emploi IMAO-B (sélégiline) : risque de syndrome sérotoninergique. Une surveillance clinique est recommandée. Phénytoïne En cas d’association à la fluoxétine, on observe des modifications des valeurs sanguines. Dans quelques cas, des signes de toxicité sont survenus. Il faut donc veiller à utiliser un schéma de titration conservateur pour la phénytoïne et à surveiller l’état clinique du patient. Médicaments sérotoninergiques L’administration concomitante de médicaments sérotoninergiques (par ex. le tramadol, les triptans) peut favoriser le risque de syndrome sérotoninergique. De plus, l’utilisation de triptans s’accompagne d’un risque de vasoconstriction coronaire et d’hypertension artérielle. Lithium et tryptophane On a mentionné la survenue d’un syndrome sérotoninergique en cas d’utilisation concomitante d’ISRS avec le lithium ou le tryptophane. Il faut donc entreprendre avec prudence l’utilisation concomitante de fluoxétine avec ces médicaments. En cas d’association de fluoxétine et de lithium, la surveillance clinique doit être plus intense et plus fréquente. 8/19 RCP Iso-enzyme CYP2D6 Etant donné que le métabolisme de la fluoxétine (ainsi que celui des antidépresseurs tricycliques et d’autres antidépresseurs sélectifs de la sérotonine) est lié à l’isoenzyme CYP2D6 du cytochrome hépatique, le traitement concomitant par des médicaments également métabolisés par ce système enzymatique peut induire des interactions médicamenteuses. Il faut donc instaurer ou ajuster à la dose minimale efficace un traitement concomitant par des médicaments principalement métabolisés par cette isoenzyme et ayant un index thérapeutique étroit (tels que le flécaïnide, l’encaïnide, la carbamazépine et les antidépresseurs tricycliques). Cette précaution s’applique également si la fluoxétine a été utilisée au cours des 5 semaines précédentes. Une interaction pharmacocinétique entre les inhibiteurs du CYP2D6 et le tamoxifène a été rapportée dans la littérature, montrant une diminution de 65-75 % des concentrations plasmatiques d'endoxifène, l'un des métabolites les plus actifs du tamoxifène. Dans certaines études, une diminution d'efficacité du tamoxifène a été rapportée lors de l'utilisation concomitante de certains antidépresseurs ISRS. Comme une diminution de l'effet du tamoxifène ne peut être exclue, l'association à des inhibiteurs puissants du CYP2D6 (y compris la fluoxétine) doit être évitée autant que possible (voir rubrique 4.4). Anticoagulants oraux On mentionne rarement la survenue d’une modification des effets anticoagulants (valeurs biologiques et/ou signes cliniques et symptômes), variable selon les cas mais incluant une augmentation des saignements, lorsqu’on administre simultanément la fluoxétine avec des anticoagulants oraux. Il faut surveiller étroitement la coagulation des patients traités par warfarine lorsqu’on instaure ou arrête un traitement par fluoxétine (voir rubrique 4.4, “Hémorragie”). Thérapie par électrochocs (TEC) On a mentionné des cas sporadiques de convulsions prolongées chez des patients traités par fluoxétine et subissant une TEC. La prudence est donc de rigueur. Alcool Au cours d’études formelles, la fluoxétine n’augmentait pas l’alcoolémie et ne renforçait pas les effets de l’alcool. L’association d’un traitement par ISRS avec l’utilisation d’alcool est néanmoins déconseillée. Millepertuis Comme c’est également le cas avec d’autres ISRS, des interactions pharmacodynamiques peuvent survenir entre la fluoxétine et le médicament à base de plantes millepertuis (Hypericum perforatum, herbe de Saint-Jean), ce qui peut donner lieu à une augmentation des effets indésirables. 4.6 Fertilité, grossesse et allaitement Grossesse Quelques études épidémiologiques suggèrent une augmentation du risque de malformations cardiovasculaires associées à l'utilisation de la fluoxétine pendant le premier trimestre de la grossesse. Le mécanisme n'est pas connu. Globalement, les données suggèrent que le risque de malformation cardiovasculaire chez l'enfant après exposition maternelle à la fluoxétine est d'environ 2/100, alors que 9/19 RCP le taux attendu pour ce type de malformations est approximativement de 1/100 dans la population générale. Des données épidémiologiques suggèrent que l'utilisation d'ISRS pendant la grossesse, en particulier en fin de grossesse, pourrait augmenter le risque d'hypertension pulmonaire persistante (HTAP) du nouveau-né. Le risque observé a été d'environ 5 cas pour 1000 grossesses. Dans la population générale, le risque d'HTAP est de 1 à 2 cas pour 1000 grossesses. Bien que la fluoxétine puisse être utilisée pendant la grossesse, une prudence particulière est conseillée surtout pendant les dernières phases de la grossesse et juste avant le début de l’accouchement, car on mentionne les effets suivants chez les nouveau-nés : irritabilité, tremblements, hypotonie, pleurs persistants, difficultés de succion ou troubles du sommeil. Ces symptômes peuvent indiquer tant des effets sérotoninergiques qu’un syndrome de sevrage. Le délai d’apparition et la durée de ces symptômes peuvent être liés à la longue demi-vie de la fluoxétine (4 à 6 jours) et du métabolite actif norfluoxétine (4 à 16 jours). Allaitement On sait que la fluoxétine et son métabolite norfluoxétine s’éliminent dans le lait maternel humain. On mentionne des réactions indésirables chez les nourrissons allaités. Si l’on estime que le traitement par fluoxétine est nécessaire, il faut envisager l’arrêt de l’allaitement. Si l’on poursuit néanmoins l’allaitement, il faut prescrire la posologie efficace la plus faible possible de fluoxétine. Fertilité La fluoxétine s’est avéré pouvant réduire la qualité du sperme lors d’études sur les animaux (voir rubrique 5.3). Des rapports de cas d'utilisation de certains ISRS chez l’homme ont révélé que l'effet sur la qualité du sperme est réversible. Aucun impact sur la fécondité humaine n’a été observé jusqu’ici. 4.7 Effets sur l’aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines Même si l’on a démontré que la fluoxétine n’exerce aucun effet sur les performances psychomotrices chez des volontaires sains, tout médicament psychoactif peut altérer les capacités de jugement ou les aptitudes. Il faut donc conseiller aux patients d’éviter de conduire un véhicule ou d’utiliser des appareils dangereux tant qu’ils ne sont pas certains que leurs capacités ne sont pas altérées. 4.8 Effets indésirables Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés chez les patients traités par fluoxétine ont été céphalées, nausées, insomnie, fatigue et diarrhée. Les effets indésirables peuvent diminuer en intensité et en fréquence lors de la poursuite du traitement et ne nécessitent généralement pas l'arrêt du traitement. Le tableau ci-dessous présente les effets indésirables observés dans les essais cliniques (n=9297) et issus de la notification spontanée. Certains de ces effets indésirables sont communs avec d'autres ISRS. Estimation de fréquence: Très fréquent (≥ 1/10), fréquent (≥ 1/100, < 1/10), peu fréquent (≥ 1/1000, < 10/19 RCP 1/100), rare (≥ 1/10 000, < 1/1000), très rare (< 1/10 000), fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles). Au sein de chaque catégorie de fréquence, les effets indésirables sont présentés par ordre de gravité décroissante. Très Fréquent Peu fréquent Rare fréquent Affections hématologiques et du système lymphatique Très rare Fréquence indéterminée Thrombocytopénie Affections du système immunitaire Réaction anaphylactique. Maladie sérique Affections endocriniennes Sécrétion inappropriée d'hormone antidiurétique Troubles du métabolisme et de la nutrition Baisse d'appétit1 Affections psychiatriques Insomnie2 Anxiété Dépersonnalisation Nervosité Exaltation Impatiences Euphorie Tension Pensées anormales Baisse de la Orgasmes 4 libido anormaux5 Troubles du Bruxisme sommeil Rêves anormaux3 Hyponatrémie Hypomanie Manie Hallucinations Agitation Attaques de panique Affections du système nerveux Céphalées Trouble de Hyperactivité Convulsions l'attention psychomotrice Akathisie Sensations Dyskinésie Dyskinésies bucco vertigineuses Ataxie faciales Dysgueusie Trouble de l'équilibre Léthargie Myoclonie 6 Somnolence Tremblements Affections oculaires Vision floue Mydriase Pensées et comportement suicidaires14 Confusion Syndrome sérotoninergique, Dysphémie 11/19 RCP Troubles du métabolisme et de la nutrition Affections de l'oreille et du labyrinthe Acouphènes Affections cardiaques Palpitations Affections vasculaires Bouffées Hypotension Vascularite 7 vasomotrices Vasodilatation Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales Bâillements Dyspnée Pharyngite Affections gastro-intestinales Diarrhées Vomissements Dysphagie Nausées Dyspepsie Bouche sèche Douleur de l'œsophage Atteintes pulmonaires (processus inflammatoires de différents types histologiques et/ ou une fibrose) Epistaxis Hémorragie gastro-intestinale Affections hépatobiliaires Très rares hépatites idiosyncrasiques Affections de la peau et du tissu sous-cutané Eruption cutanée8 Alopécie Urticaire Tendance accrue Prurit aux ecchymoses Hyperhidrose Sueurs froides Œdème de Quincke Ecchymoses Réaction de photosensibilité Purpura Affections musculo-squelettiques, du tissu conjonctif et des os Arthralgies Contractions musculaires Affections du rein et des voies urinaires Mictions Dysurie Rétention urinaire fréquentes9 Affections des organes de reproduction et du sein Saignements Troubles sexuels Galactorrhée 11 gynécologiques Dysfonction érectile Erythème polymorphe13 Myalgies Trouble de la miction Priapisme 12/19 RCP Affections hépatobiliaires Troubles de l'éjaculation10 Troubles généraux et anomalies au site d'administration Fatigue12 Sensation de Malaise nervosité Sensation anormale Frissons Sensation de froid Sensation de chaud Investigations Perte de poids Hémorragie des muqueuses Anomalies du bilan hépatique Inclut anorexie. Inclut réveil matinal précoce, insomnie d'endormissement et réveils nocturnes. 3 Inclut cauchemars. 4 Inclut perte de libido. 5 Inclut anorgasmie. 6 Inclut hypersomnie, sédation. 7 Inclut bouffées de chaleur. 8 Inclut érythème, rash exfoliant, éruption sudorale, rash, éruption érythémateuse, folliculaire, généralisé, éruption maculaire, éruption maculo-papuleuse, éruption morbilliforme, éruption papuleuse, éruption prurigineuse, éruption vésiculeuse, éruption érythémateuse ombilicale. 9 Inclut pollakiurie. 10 Inclut anéjaculation, trouble de l'éjaculation, éjaculation précoce, éjaculation retardée, éjaculation rétrograde. 11 Inclut hémorragie du col de l'utérus, dysfonctionnement utérin, saignements utérins, hémorragie génitale, ménométrorragie, ménorragie, métrorragie, polyménorrhée, hémorragie postménopausique, hémorragie utérine, hémorragie vaginale. 12 Inclut asthénie. 13 Peut évoluer en syndrome de Stevens-Johnson ou en érythrodermie bulleuse avec épidermolyse (syndrome de Lyell). 14 Ces symptômes peuvent être dus à une maladie sous-jacente. 1 2 Des cas d’idées suicidaires et de comportements suicidaires ont été rapportés en cours de traitement par fluoxétine ou peu de temps après l'arrêt du traitement (voir section 4.4). Fractures osseuses Des études épidémiologiques, réalisées principalement chez des patients âgés de 50 ans et plus, montrent un risque accru de fractures osseuses chez les patients recevant des ISRS ou des TCAs. Le mécanisme conduisant à ce risque est inconnu. Symptômes de sevrage observés à l'arrêt d'un traitement par fluoxétine L'arrêt du traitement par fluoxétine induit fréquemment des symptômes de sevrage. Les réactions les plus fréquemment rapportées sont les suivantes: sensations vertigineuses, troubles sensoriels (incluant paresthésies), troubles du sommeil (incluant insomnies et rêves intenses), asthénie, agitation ou anxiété, nausées et/ou vomissements, tremblements et céphalées. Généralement, ces symptômes sont d'intensité légère à modérée et sont spontanément résolutifs, bien qu'ils puissent être d'intensité 13/19 RCP sévère et/ou se prolonger chez certains patients (voir rubrique 4.4). Il est donc conseillé de diminuer progressivement les doses lorsque le traitement par fluoxétine n'est plus nécessaire (voir rubriques 4.2 et 4.4). Population pédiatrique (voir rubrique 4.4) Des effets indésirables supplémentaires ont été observés spécifiquement dans cette population et sont décrits ci-dessous. Au cours des études cliniques réalisées chez des enfants et des adolescents, on a observé plus fréquemment un comportement de type suicidaire (tentatives de suicide et pensées suicidaires) et une hostilité en cas de traitement par des antidépresseurs, par rapport au traitement par placebo. Des cas de réactions maniaques, incluant une manie et une hypomanie ont été observés (2,6 % des patients traités par fluoxétine versus 0 % des témoins sous placebo), ayant donné lieu à un arrêt du traitement dans la plupart des cas. Ces patients n’avaient présenté au préalable aucun épisode de manie ou d’hypomanie. Après 19 semaines de traitement, les enfants traités par fluoxétine ont présenté une croissance inférieure (1,1 cm de moins, p=0,004) et un poids inférieur (1,1 kg de moins, p=0,008), par rapport aux enfants traités par le placebo. On mentionne également des cas isolés de retard de croissance après l’utilisation clinique. Dans les essais cliniques en pédiatrie, des épistaxis ont été fréquemment rapportés, et le traitement par la fluoxétine a été associé à une diminution des concentrations de phosphatases alcalines. Au cours des études réalisées chez des enfants, on mentionne également des cas isolés d’effets indésirables indiquant un retard du développement sexuel ou une dysfonction sexuelle (voir également rubrique 5.3). La sécurité de la fluoxétine n’a pas été établie de manière systématique pour un traitement chronique de plus de 19 semaines. Déclaration des effets indésirables suspectés La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé - Division Vigilance - EUROSTATION II - Place Victor Horta, 40/40 - B-1060 Bruxelles - Site internet: www.afmps.be - e-mail: [email protected]. 4.9 Surdosage Les cas de surdosage par la fluoxétine seule présentent généralement une évolution bénigne. En cas de surdosage, on observe entre autres les symptômes suivants : nausées, vomissements, convulsions, dysfonction cardiovasculaire allant d’arythmies asymptomatiques à un arrêt cardiaque, dysfonction pulmonaire et signes d’altération du système nerveux central allant d’une excitation à un coma. Les cas de décès consécutifs à un surdosage par la fluoxétine seule sont survenus de manière extrêmement sporadique. Il est conseillé de surveiller les fonctions cardiaques et vitales, ainsi que d’appliquer les mesures symptomatiques générales et de soutien. On ne connaît aucun antidote 14/19 RCP spécifique. On s’attend à ce que la diurèse forcée, la dialyse, l’hémoperfusion et l’exsanguino-transfusion n’exercent que peu d’effet positif. Le charbon activé, qui peut s’utiliser avec le sorbitol, peut s’avérer aussi efficace – voire même plus efficace – que l’induction de vomissements ou le lavage gastrique. Lors du traitement du surdosage, il faut tenir compte de la possibilité d’une intoxication par plusieurs médicaments. Chez les patients ayant pris des quantités excessives d’un antidépresseur tricyclique, une surveillance médicale intensive de longue durée peut s’avérer nécessaire s’ils utilisent ou ont utilisé simultanément la fluoxétine. 5. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES 5.1 Propriétés pharmacodynamiques Classe pharmacothérapeutique : Inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine. Code ATC : N06A B03. La fluoxétine est un inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine ; cette fonction détermine probablement son mécanisme d’action. La fluoxétine ne présente quasiment aucune affinité pour les autres récepteurs tels que les récepteurs α1-, α2- et β-adrénergiques, dopaminergiques, histaminergiques1 (H1), muscariniques et GABAergiques. Episodes dépressifs sévères On a réalisé des études cliniques chez des patients ayant des épisodes dépressifs sévères, avec contrôle par groupes placebo et groupes contrôles actifs. A l’échelle d’évaluation de la dépression Hamilton (HAM-D), la fluoxétine présentait une efficacité significativement supérieure par rapport au placebo. Lors de ces études, le traitement par fluoxétine induisait un taux de réponse significativement supérieur (défini par une réduction de 50 % du score à l’échelle HAM-D) et un taux de rémission significativement supérieur, par rapport au placebo. Relation dose/réponse Lors des études réalisées au moyen d’une posologie fixe chez des patients présentant une dépression sévère, on observait une courbe dose/réponse plane, ce qui suggère l’absence d’une efficacité supérieure en cas d’utilisation de doses supérieures à la posologie recommandée. Néanmoins, l’expérience clinique révèle que certains patients peuvent tirer bénéfice d’une augmentation de la posologie. Trouble obsessionnel compulsif Lors des études cliniques réalisées à court terme (durant moins de 24 semaines), la fluoxétine s’est avérée significativement plus efficace par rapport au placebo. L’administration d’une posologie de 20 mg par jour produisait un effet thérapeutique, mais l’utilisation de doses supérieures (40 ou 60 mg par jour) induisait un taux de réponse supérieur. Les études cliniques réalisées à long terme (trois études à court terme en phase d’extension et une étude de prévention des récidives) n’ont pas démontré une efficacité à long terme. Boulimie Lors des études réalisées à court terme (durant moins de 16 semaines) chez des patients traités en 15/19 RCP ambulatoire et répondant aux critères de boulimie selon le DSM-III-R, la fluoxétine à une posologie de 60 mg par jour s’est avérée significativement plus efficace à réduire les crises de boulimie et le comportement purgatif, par rapport au placebo. Néanmoins, il est impossible de tirer des conclusions concernant l’efficacité à long terme. On a réalisé deux études contrôlées par placebo chez des patientes répondant aux critères de trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) selon le DSM-IV. Les patientes étaient autorisées à participer à l’étude si la sévérité de leurs symptômes était telle qu’ils altéraient leurs fonctions sociales et professionnelles et leurs relations avec les autres. Les patientes utilisant une contraception orale n’étaient pas autorisées à participer à l’étude. Au cours de la première étude, utilisant une dose de 20 mg par jour administrée de manière continue pendant 6 cycles, on a observé une amélioration des critères primaires d’efficacité (irritabilité, anxiété et dysphorie). Lors de la seconde étude, utilisant une posologie intermittente pendant la phase lutéale (20 mg par jour pendant 14 jours) durant 3 cycles, on a observé une amélioration des critères primaires d’efficacité (score "Daily Record of Severity of Problems", rapport quotidien de la sévérité des problèmes). Néanmoins, ces études ne permettent pas l’émission de conclusions définitives concernant l’efficacité et la durée du traitement. Episodes dépressifs sévères (enfants et adolescents) On a réalisé des études cliniques contrôlées par placebo chez des enfants et des adolescents de plus de 8 ans. Au cours de deux études pivots de court terme, la fluoxétine à une dose de 20 mg s’est avérée significativement plus efficace par rapport au placebo, ce qui a été mesuré par la réduction des scores CDRS-R totaux (Childhood Depression Rating Scale-Revised, échelle révisée d’évaluation de la dépression chez l’enfant) et des scores CGI-I (Clinical Global Impression of Improvement, impression clinique globale d’une amélioration). Lors des deux études, les patients répondaient aux critères d’épisode dépressif majeur modéré à sévère (DSM-III ou DSM-IV) suite à 3 évaluations différentes réalisées par des pédopsychiatres. L’efficacité observée lors des études cliniques réalisées avec la fluoxétine peut dépendre de l’inclusion d’une population sélective de patients (une seule population de patients n’ayant présenté aucune guérison spontanée durant une période de 3 à 5 semaines et ayant une dépression persistante malgré une surveillance importante). On ne dispose que de données limitées concernant la sécurité et l’efficacité après 9 semaines. Les éléments démontrant l’efficacité de la fluoxétine sont généralement modestes. Les taux de réponse (le critère d’évaluation primaire défini comme étant une réduction de 30 % du score CDRS-R) présentaient une différence statistiquement significative lors d’une des deux études pivots (58 % pour la fluoxétine versus 32 % pour le placebo, p=0,013 et 65 % pour la fluoxétine versus 54 % pour le placebo, p=0,093). Au cours de ces deux études, les variations moyennes absolues des scores CDRS-R, de l’état initial à l’évaluation finale, étaient de 20 pour la fluoxétine versus 11 pour le placebo, p=0,002 et de 22 pour la fluoxétine versus 15 pour le placebo, p<0,001. 5.2 Propriétés pharmacocinétiques Absorption Après administration orale, la fluoxétine est bien absorbée au niveau du tube gastro-intestinal. La prise de nourriture n’influence pas la biodisponibilité. Distribution La fluoxétine se lie de manière importante aux protéines plasmatiques (taux de liaison d’env. 95 %) et se distribue largement (volume de distribution : 20 à 40 l/kg). Les concentrations plasmatiques à l’état 16/19 RCP d’équilibre sont atteintes après quelques semaines de traitement. Après une administration prolongée, les concentrations à l’état d’équilibre sont similaires aux concentrations observées après 4 ou 5 semaines. Métabolisme La fluoxétine a un profil pharmacocinétique non linéaire, avec un effet de ‘premier passage’ au niveau hépatique. Les concentrations plasmatiques maximales sont généralement atteintes 6 à 8 heures après l’administration. La fluoxétine est largement métabolisée par l’enzyme CYP2D6. La fluoxétine est principalement métabolisée par le foie en métabolite actif norfluoxétine (déméthylfluoxétine), par déméthylation. Elimination Le temps de demi-vie d’élimination de la fluoxétine est de 4 à 6 jours et celui de la norfluoxétine est de 4 à 16 jours. Ces longues demi-vies déterminent le maintien de l’efficacité du médicament pendant les 5 à 6 semaines suivant l’arrêt du traitement. L’élimination s’effectue principalement (env. 60 %) par voie rénale. La fluoxétine s’élimine dans le lait maternel. Groupes à risque Patients âgés Chez les patients âgés sains, les paramètres cinétiques sont comparables à ceux des patients plus jeunes. Population pédiatrique Chez les enfants, les concentrations moyennes de fluoxétine sont environ 2 fois plus élevées par rapport à celles observées chez les adolescents, et les concentrations moyennes de norfluoxétine sont 1,5 fois plus élevées. Les concentrations plasmatiques à l’état d’équilibre dépendent du poids corporel et sont plus élevées chez les enfants de faible poids (voir rubrique 4.2). Comme c’est le cas chez les adultes, la fluoxétine et la norfluoxétine s’accumulent largement après une prise orale répétée ; les concentrations à l’équilibre étaient atteintes dans les 3 à 4 semaines de traitement quotidien. Insuffisance hépatique En cas d’insuffisance hépatique (cirrhose alcoolique), les temps de demi-vie de la fluoxétine et de la norfluoxétine sont allongés à respectivement 7 et 12 jours. Il faut alors envisager une posologie plus faible ou moins fréquente. Insuffisance rénale Après l’administration de fluoxétine sous forme d’une dose unique chez des patients ayant une insuffisance rénale légère, modérée ou totale (anurie), les paramètres cinétiques ne sont pas différents de ceux observés chez les volontaires sains. Néanmoins, après une administration répétée, on peut observer une augmentation du plateau des concentrations plasmatiques à l’état .d’équilibre 5.3 Données de sécurité préclinique Des études réalisées in vitro et des études réalisées chez l’animal n’ont mis en évidence aucune carcinogénicité ni aucune mutagénicité. 17/19 RCP Lors d’une étude toxicologique juvénile réalisée chez des rats CD, l’administration d’une dose de 30 mg/kg/jour de chlorhydrate de fluoxétine entre le 21 e et le 90e jour post-natal a donné lieu à une dégénérescence et à une nécrose testiculaires irréversibles, à une vacuolisation épithéliale de l’épididyme, à une immaturité et à une inactivité du système reproducteur féminin et à une réduction de la fertilité. Un retard du développement sexuel survenait chez les mâles (10 et 30 mg/kg/jour) et les femelles (30 mg/kg/jour). On ignore la signification de ces résultats chez l’homme. Des rats ayant reçu une dose de 30 mg/kg ont également présenté une diminution de la longueur fémorale, par rapport au groupe contrôle, ainsi qu’une dégénérescence, une nécrose et une régénération musculosquelettiques. En cas d’administration d’une dose de 10 mg/kg/jour, les taux plasmatiques atteints chez l’animal étaient env. 0,8 à 8,8 fois (fluoxétine) et 3,6 à 23,2 fois (norfluoxétine) supérieurs aux valeurs normalement observées chez les patients pédiatriques. En cas d’administration d’une dose de 3 mg/kg/jour, les taux plasmatiques atteints chez l’animal étaient env. 0,04 à 0,5 fois (fluoxétine) et 0,3 à 2,1 fois (norfluoxétine) supérieurs aux valeurs normalement observées chez les enfants. Une étude juvénile réalisée chez la souris a révélé que l’inhibition du transporteur de la sérotonine prévient la croissance osseuse. Ces résultats semblent confirmés par les observations cliniques. La réversibilité de cet effet n’est pas établie. Une autre étude réalisée chez de jeunes souris (traitées du 4 e au 21e jour post-natal) a révélé que l’inhibition du transporteur de la sérotonine exerçait des effets prolongés sur le comportement des souris. On ne dispose d’aucune information concernant la réversibilité de cet effet. La pertinence clinique de cette observation n’est pas établie. Etudes effectuées chez l'animal adulte Dans une étude de reproduction effectuée sur des rats de 2ème génération, la fluoxétine n'entraînait pas d'effets indésirables sur l'accouplement et la fertilité des rats, n'était pas tératogène et n'influait pas sur la croissance, le développement et les paramètres de reproduction de la portée. Les concentrations présentes dans la nourriture fournissaient environ 1,5, 3,9 et 9,7 mg de fluoxétine/kg de poids corporel. Les souris mâles recevant de la fluoxétine dans leur nourriture tous les jours pendant 3 mois à une dose à peu près équivalente à 31 mg/kg présentaient une diminution du poids des testicules et une hypospermatogenèse. Cette dose dépassait toutefois la dose maximale tolérée (DMT), car d'importants signes de toxicité étaient observés 6. DONNEES PHARMACEUTIQUES 6.1 Liste des excipients Contenu de la gélule : Silice colloïdale anhydre, amidon prégélatinisé, émulsion de siméticone 30 %. Paroi de la gélule : carmin d’indigo (E 132), dioxyde de titane (E 171), gélatine. Impression de la gélule : Résine de shellac (E 904), oxyde de fer (E 172), propylène glycol (E 1520). 6.2 Incompatibilités Sans objet. 18/19 RCP 6.3 Durée de conservation 3 ans. 6.4 Précautions particulières de conservation A conserver dans l’emballage extérieur d'origine à l’abri de la lumière. A conserver à une température ne dépassant pas 30°C. 6.5 Nature et contenu de l’emballage extérieur Les gélules de Fluoxetine Teva 20 mg sont emballées dans des emballages sous plaquettes transparentes en PVC/PVdC fermées par un feuillet en aluminium ou dans des emballages sous plaquettes blanches opaques en PVC/PVdC fermées par un feuillet en aluminium. Elles sont disponibles dans les conditionnements suivants : 12, 14, 20, 28, 30, 50, 60, 70, 90, 98, 100 ou 500 (uniquement emballage hospitalier). Toutes les présentations peuvent ne pas être commercialisées. 6.6 Précautions particulières d’élimination et manipulation Pas d'exigences particulières. 7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE Teva Pharma Belgium S.A. Laarstraat 16 B-2610 Wilrijk 8. NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE BE221006 9. 10. DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE Date de mise à jour du texte : 06/2014. Date d’approbation du texte : 06/2014. 19/19