1. DENOMINATION DU MEDICAMENT Fluoxetine Teva 20 mg

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1. DENOMINATION DU MEDICAMENT Fluoxetine Teva 20 mg
RCP
1.
DENOMINATION DU MEDICAMENT
Fluoxetine Teva 20 mg gélules
2.
COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE
Chaque gélule contient 20 mg de fluoxétine, sous forme de chlorhydrate de fluoxétine.
Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1.
3.
FORME PHARMACEUTIQUE
Gélule.
Description : coiffe bleue poudre et corps blanc.
4.
DONNEES CLINIQUES
4.1
Indications thérapeutiques
Adultes
Episodes dépressifs sévères.
Trouble obsessionnel compulsif.
Boulimie : La fluoxétine est indiquée en complément d’une psychothérapie, pour réduire les crises de
boulimie et le comportement purgatif.
Enfants et adolescents de 8 ans et plus
Episodes dépressifs modérés à sévères, si la dépression ne s’améliore pas après 4 à 6 séances de
psychothérapie. Le traitement antidépresseur ne doit être administré à un enfant ou à un adolescent
atteint d’une dépression modérée à sévère qu’en association avec une psychothérapie simultanée.
4.2
Posologie et mode d’administration
Voie orale.
Episodes dépressifs sévères
Adultes et patients âgés
La dose recommandée est de 20 mg par jour. Il faut évaluer la posologie 3 à 4 semaines après le
début du traitement et l’adapter si nécessaire. Ensuite, il faut ajuster la posologie si cela s’avère
cliniquement nécessaire. Même si le risque d’effets indésirables augmente en cas de posologies plus
élevées, en l’absence de réponse à une posologie de 20 mg, on peut envisager une augmentation
progressive de la dose jusqu’à un maximum de 60 mg (voir rubrique 5.1). Les adaptations de la dose
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doivent s’effectuer avec prudence et de manière individuelle, afin de pouvoir maintenir le patient à la
posologie efficace la plus faible possible.
Chez les patients dépressifs, il faut poursuivre le traitement par antidépresseurs pendant minimum 6
mois afin de s’assurer qu’ils sont asymptomatiques.
Trouble obsessionnel compulsif
Adultes et patients âgés
La dose recommandée est de 20 mg par jour. Même si le risque d’effets indésirables augmente en cas
de posologies supérieures à 20 mg/jour, on peut envisager une augmentation progressive de la dose
jusqu’à un maximum de 60 mg, chez certains patients présentant une réponse insuffisante après deux
semaines de traitement à la posologie de 20 mg.
Si l’on n’observe aucune amélioration dans les 10 semaines, il faut reconsidérer le traitement par
fluoxétine. Après l’obtention d’une réponse thérapeutique correcte, on peut poursuivre le traitement au
moyen d’une posologie adaptée de manière individuelle. Même si les études systématiques
concernant la durée nécessaire du traitement par fluoxétine sont insuffisantes, le trouble obsessionnel
compulsif (TOC) est une affection chronique et il est donc raisonnable d’envisager la poursuite du
traitement au-delà de 10 semaines chez les patients répondant au traitement. Les adaptations de la
dose doivent s’effectuer avec prudence et de manière individuelle, afin de pouvoir maintenir le patient
à la posologie efficace la plus faible possible. Il faut réévaluer régulièrement la nécessité de poursuivre
le traitement. Certains médecins préconisent l’utilisation simultanée d’une psychothérapie
comportementale chez les patients ayant bien répondu au traitement médicamenteux.
L’efficacité à long terme (plus de 24 semaines) n’est pas établie en cas de TOC.
Boulimie
Adultes et patients âgés
On recommande une dose de 60 mg par jour. L’efficacité à long terme (plus de 3 mois) n’est pas
établie en cas de boulimie.
Toutes les indications
Adultes
On peut augmenter ou réduire la dose recommandée. Aucune étude systématique n’a été réalisée
avec des posologies supérieures à 80 mg par jour.
La fluoxétine peut s’administrer en une seule prise par jour ou répartie en plusieurs doses, et peut se
prendre avec ou en dehors des repas.
Après l’arrêt de l’administration, les substances actives du médicament persistent dans l’organisme
pendant plusieurs semaines. Il faut en tenir compte lors de l’instauration ou de l’arrêt du traitement.
Population pédiatrique de 8 ans et plus (épisodes dépressifs modérés à sévères)
Pour les posologies non réalisables avec ce dosage, d’autres formes pharmaceutiques et dosages
sont disponibles.
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L’instauration et le suivi du traitement doivent s’effectuer sous la supervision d’un spécialiste. La dose
initiale est de 10 mg/jour, administrée sous forme de 2,5 ml d’une solution buvable de fluoxétine. Les
adaptations de la dose doivent s’effectuer de manière prudente et individuelle, afin de maintenir le
patient à la posologie efficace la plus faible.
Après une à deux semaines de traitement, on peut augmenter la posologie à 20 mg/jour. L’expérience
acquise au cours des études cliniques est limitée concernant l’utilisation de doses quotidiennes
supérieures à 20 mg. Les données connues sont limitées concernant les traitements de plus de 9
semaines.
Enfants de faible poids
En raison des taux plasmatiques plus élevés chez les enfants de faible poids, il est possible d’atteindre
l’effet thérapeutique au moyen d’une posologie plus faible (voir rubrique 5.2).
Chez les enfants répondant au traitement, il faut réévaluer la nécessité de poursuivre le traitement
après 6 mois. Si l’on n’obtient aucun bénéfice clinique dans les 9 semaines, il faut reconsidérer le
traitement.
Patients âgés
En cas d’augmentation de la dose, la prudence est de rigueur et la dose quotidienne ne doit
généralement pas dépasser 40 mg. La dose maximale recommandée s’élève à 60 mg par jour.
Il faut envisager une réduction de la dose ou de la fréquence d’administration (par ex. 20 mg tous les
deux jours) chez les patients ayant des troubles de la fonction hépatique (voir rubrique 5.2) ou chez les
patients recevant un traitement concomitant par d’autres médicaments pouvant présenter une
interaction avec la fluoxétine (voir rubrique 4.5).
Symptômes de sevrage observés suite à l’arrêt du traitement par fluoxétine
Il faut éviter un arrêt brutal du traitement. Si l’on arrête le traitement par fluoxétine, il faut réduire
progressivement la posologie sur une période d’au moins une à deux semaines, afin de réduire le
risque de symptômes de sevrage (voir rubriques 4.4 et 4.8). Si des symptômes intolérables
surviennent suite à une réduction de la dose ou à un arrêt du traitement, on peut envisager
d’administrer à nouveau la dose précédemment prescrite. Ensuite, le médecin peut poursuivre la
réduction de la dose, mais d’une manière plus progressive.
4.3
Contre-indications
Hypersensibilité à la fluoxétine ou à l’un des excipients mentionnés à la rubrique 6.1.
Inhibiteur de la monoamine oxydase
On mentionne des cas de réactions sévères et parfois fatales chez des patients ayant reçu un
inhibiteur sélectif de la sérotonine (ISRS) en association avec un inhibiteur de la monoamine oxydase
(IMAO), ainsi que chez des patients ayant récemment arrêté un traitement par ISRS et l’ayant
remplacé par un traitement par IMAO. Un traitement par fluoxétine ne peut être instauré que deux
semaines après l’arrêt du traitement par un IMAO irréversible et le jour suivant l’arrêt du traitement par
un IMAO-A réversible.
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Dans certains cas, on a observé des symptômes similaires à ceux d’un syndrome sérotoninergique
(présentant à son tour des similitudes avec le syndrome neuroleptiques malin et pouvant être
diagnostiqué comme tel). Chez les patients présentant ces réactions, la cyproheptadine ou le
dantrolène peuvent exercer un effet favorable. Quelques symptômes d’une interaction
médicamenteuse avec un IMAO sont : hyperthermie, raideur, myoclonies, instabilité autonome
s’accompagnant parfois d’une fluctuation rapide des fonctions vitales, modifications de l’état mental
telles qu’une confusion, une irritabilité et une agitation extrême pouvant évoluer vers un délire et un
coma.
La fluoxétine est donc contre-indiquée en association avec un IMAO non sélectif. Après l’arrêt d’un
traitement par fluoxétine, il faut donc également attendre minimum 5 semaines avant de pouvoir
instaurer un traitement par IMAO. Si l’on prescrit la fluoxétine de manière chronique et/ou en cas de
posologie élevée, il faut envisager un délai plus long.
L’association de fluoxétine avec un IMAO réversible (par exemple, le moclobémide, le linézolide, le
chlorure de méthylthioninium (bleu de méthylène, un agent de visualisation préopératoire qui est un
IMAO réversible non sélectif)) est déconseillée. On peut instaurer le traitement par fluoxétine le jour
suivant l’arrêt du traitement par un IMAO réversible.
Dans des circonstances exceptionnelles, le linézolide (un antibiotique, qui est un IMAO réversible non
sélectif) peut être associé à la fluoxétine, à condition que l’on dispose d’équipements permettant une
surveillance étroite du patient en vue de détecter les symptômes d’un syndrome sérotoninergique ainsi
qu’un contrôle de la tension artérielle.
4.4
Mises en garde spéciales et précautions d’emploi
Population pédiatrique
La fluoxétine ne doit être utilisée chez les enfants et les adolescents âgés de 8 à 18 ans qu’en cas de
traitement d’une dépression modérée à sévère, et ne doit pas être utilisée pour d’autres indications.
Des comportements de type suicidaire (tentatives de suicide et idées suicidaires) et de type hostile
(principalement agressivité, comportement d'opposition et colère) ont été plus fréquemment observés
au cours des études cliniques chez les enfants et adolescents traités par antidépresseurs par rapport à
ceux traités par placebo.
Si néanmoins, sur base d’une nécessité clinique, on opte pour le traitement il faut contrôler
attentivement le patient afin de détecter l’apparition éventuelle de symptômes suicidaires. De plus,
chez les enfants et les adolescents, les données de sécurité à long terme ne sont que peu
nombreuses concernant la croissance, la maturation sexuelle et le développement cognitif, émotionnel
et comportemental (voir rubrique 5.3).
Lors d’une étude clinique de 19 semaines, on a observé une réduction de la vitesse de croissance et
de la prise de poids chez des enfants et des adolescents traités par fluoxétine (voir rubrique 4.8).
L’existence d’un effet sur l’atteinte de la taille adulte normale n’a pas été établie. Il est impossible
d’exclure la possibilité d’un retard pubertaire (voir rubriques 5.3 et 4.8). Il faut donc surveiller la
croissance et le développement pubertaire (taille, poids et stade de TANNER) pendant et après le
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traitement par fluoxétine. Si l’on observe un ralentissement de la croissance ou du développement
pubertaire, il faut envisager de consulter un pédiatre.
Lors d’une étude clinique réalisée chez des enfants, on mentionne souvent la survenue d’une manie et
d’une hypomanie (voir rubrique 4.8). Il est donc conseillé d’effectuer des examens réguliers afin de
détecter la survenue éventuelle d’une manie/hypomanie. Il faut arrêter le traitement par fluoxétine chez
tout patient entrant en phase maniaque.
Il est important que le médecin prescripteur discute soigneusement avec l’enfant/l’adolescent et/ou ses
parents concernant les risques et les bénéfices du traitement.
Éruption cutanée et réactions d’hypersensibilité
On mentionne une éruption cutanée, des réactions anaphylactoïdes et des réactions systémiques
progressives, parfois sévères (au niveau de la peau, des reins, du foie ou des poumons). Si l’on
observe une éruption cutanée ou d’autres symptômes d’hypersensibilité n’ayant aucune autre étiologie
établie, il faut arrêter le traitement par fluoxétine.
Convulsions
Les convulsions constituent un facteur de risque lors de l’utilisation d’antidépresseurs. Comme c’est
également le cas avec les autres antidépresseurs, il faut donc instaurer le traitement par fluoxétine
avec prudence chez les patients ayant des antécédents de convulsions. Il faut arrêter le traitement
chez un patient développant des convulsions ou si la fréquence des convulsions augmente. Il faut
éviter l’utilisation de fluoxétine chez les patients ayant une épilepsie instable et il faut contrôler
soigneusement les patients présentant des plaintes d’épilepsie contrôlée.
Manie
Chez les patients ayant des antécédents de manie/hypomanie, il faut utiliser les antidépresseurs avec
prudence. Comme c’est le cas avec tous les antidépresseurs, il faut arrêter le traitement par fluoxétine
si un patient entre en phase maniaque.
Fonction hépatique/rénale
La fluoxétine est largement métabolisée par le foie et s’élimine par voie rénale. Chez les patients ayant
une dysfonction hépatique significative, on recommande une posologie inférieure à 20 mg par jour, par
exemple une administration un jour sur deux. Chez les patients ayant des troubles sévères de la
fonction rénale nécessitant un traitement par dialyse (vitesse de filtration glomérulaire < 10 ml/min),
après l’administration de 20 mg de fluoxétine par jour pendant 2 mois, on n’observe aucune différence
concernant les taux plasmatiques de fluoxétine ou de norfluoxétine, par rapport aux patients témoins
ayant une fonction rénale normale.
Tamoxifène
La fluoxétine, puissant inhibiteur du CYP2D6, peut entraîner une réduction des concentrations
d'endoxifène, un des plus importants métabolites actifs du tamoxifène. Par conséquent, la fluoxétine
doit être évitée, autant que possible, pendant un traitement par tamoxifène (voir rubrique 4.5).
Affections cardiaques
Lors des ECG réalisés chez 312 patients ayant reçu la fluoxétine au cours d’études cliniques réalisées
en double aveugle, on n’a observé aucune anomalie de la conduction donnant lieu à un bloc
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cardiaque. L’expérience clinique est néanmoins limitée en cas d’affections cardiaques aiguës. Il est
donc conseillé d’être prudent.
Perte de poids
Chez les patients utilisant la fluoxétine, une perte de poids peut survenir. Néanmoins, l’importance de
cette perte de poids reste généralement dans les proportions du poids corporel mesuré au début du
traitement.
Diabète
Chez les patients diabétiques, le traitement par un ISRS peut influencer le contrôle de la glycémie.
Pendant la thérapie par fluoxétine, on observe une hypoglycémie et après l’arrêt de la thérapie, une
hyperglycémie s’est développée chez des patients diabétiques. Il peut s’avérer nécessaire d’adapter la
posologie de l’insuline et/ou des hypoglycémiants oraux.
Suicide/pensées suicidaires ou aggravation de l’affection
La dépression est associée à une augmentation du risque de pensées suicidaires, de blessures
volontaires et de suicide (comportement de type suicidaire). Ce risque persiste jusqu'à l'obtention
d'une rémission significative.
L’amélioration pouvant ne survenir qu’après quelques semaines de traitement, voire plus tardivement,
les patients doivent être étroitement surveillés jusqu’à l’obtention de cette amélioration.
L'expérience clinique montre qu’en général, le risque de suicide peut augmenter dans les premières
phases du rétablissement.
Les autres troubles psychiatriques pour lesquels fluoxétine est prescrit peuvent également être
associés à une augmentation du risque de comportements de type suicidaire. De plus, ces troubles
psychiatriques peuvent être associés à un épisode dépressif majeur. Les patients traités pour ces
autres troubles psychiatriques devront faire l’objet des mêmes précautions d’emploi que celles
concernant les patients traités pour épisode dépressif majeur.
Le risque de pensées suicidaires ou de tentatives de suicide est accru chez les patients ayant des
antécédents de comportement de type suicidaire, ainsi que chez ceux manifestant à un degré
important des idées suicidaires avant l’instauration du traitement. Ces patients doivent être étroitement
surveillés pendant le traitement. Une méta-analyse d'essais cliniques contrôlés contre placebo de
médicaments antidépresseurs sur des patients adultes souffrant de troubles psychiatriques a démontré
une augmentation du risque de comportements suicidaires chez les patients de moins de 25 ans
prenant des antidépresseurs par rapport à ceux prenant le placebo.
Le traitement médicamenteux doit être associé à une surveillance étroite des patients, en particulier de
ceux qui présentent un risque important, tout spécialement au début du traitement et après chaque
modification de dosage. Les patients (et le personnel soignant) doivent être avertis de la nécessité de
surveiller l’apparition de toute dégradation clinique, de tout comportement ou pensée suicidaire et de toute
modification inhabituelle du comportement, ainsi qu'à la nécessité de consulter immédiatement un
médecin si de tels symptômes apparaissent.
Acathisie/agitation psychomotrice
L’utilisation de fluoxétine est associée au développement d’une acathisie, une affection se
caractérisant par une agitation subjectivement déplaisante ou invalidante et par la nécessité de
bouger fréquemment s’accompagnant souvent d’une incapacité à rester immobile, en position assise
ou debout. Le risque de développer cette affection est plus élevé lors des premières semaines du
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traitement. Chez les patients développant ces symptômes, une augmentation de la dose peut s’avérer
néfaste.
Symptômes de sevrage observés à l’arrêt du traitement par ISRS
Lorsqu’on arrête le traitement, les symptômes de sevrage sont fréquents, particulièrement en cas
d’arrêt brutal (voir rubrique 4.8). Au cours des études cliniques, les effets indésirables survenaient à
l’arrêt du traitement chez env. 60 % des patients, tant dans le groupe fluoxétine que dans le groupe
placebo. Parmi ces effets indésirables, 17 % étaient de nature sévère dans le groupe fluoxétine et 12
% dans le groupe placebo.
Le risque de symptômes de sevrage peut dépendre de différents facteurs tels que la durée et la
posologie du traitement, ainsi que la vitesse de réduction de la dose. Les réactions les plus
fréquemment rapportées sont des vertiges, des troubles sensoriels (incluant des paresthésies), des
troubles du sommeil (incluant une insomnie et des rêves intenses), une asthénie, une agitation ou une
anxiété, des nausées ou des vomissements, des tremblements et des céphalées. Ces symptômes sont
généralement légers à modérés, mais peuvent parfois s’avérer intenses chez certains patients. Ils
surviennent généralement lors des premiers jours suivant l’arrêt du traitement. Ces symptômes sont
généralement spontanément résolutifs et disparaissent habituellement dans les 2 semaines, mais ils
peuvent persister plus longtemps chez certaines personnes (2 à 3 mois ou plus). Lorsqu’on arrête le
traitement, il est donc conseillé de réduire progressivement la dose de fluoxétine, sur une période de
minimum une à deux semaines, en fonction des besoins du patient (voir ‘Symptômes de sevrage
observés à l’arrêt du traitement par fluoxétine’, rubrique 4.2).
Hémorragie
On mentionne la survenue d’anomalies hémorragiques au niveau cutané en association avec
l’utilisation d’ISRS, telles que des ecchymoses et un purpura. On mentionne les ecchymoses
comme étant une réaction survenant de manière sporadique au cours du traitement par fluoxétine.
D’autres manifestations hémorragiques (par ex. hémorragies gynécologiques, hémorragies gastrointestinales et autres hémorragies cutanées ou muqueuses) ne sont que rarement mentionnées.
La prudence est de rigueur chez les patients utilisant des ISRS, surtout en cas d’utilisation
concomitante d’anticoagulants oraux, de médicaments influençant la fonction des thrombocytes (par
ex. les antipsychotiques atypiques tels que la clozapine, les phénothiazines, la plupart des
antidépresseurs tricycliques, l’aspirine, les AINS) ou d’autres médicaments induisant un risque accru
d’hémorragies, ainsi que chez les patients ayant des antécédents d’affections hémorragiques.
Mydriase
Une mydriase a été rapportée en association avec le traitement par fluoxétine ; la prudence est donc
de rigueur lorsqu’on prescrit la fluoxétine aux patients ayant une élévation de la pression intraoculaire
ou présentant un risque de glaucome aigu à angle fermé.
Thérapie par électrochocs (TEC)
On a mentionné quelques cas sporadiques de convulsions prolongées chez des patients traités par
fluoxétine et subissant une TEC. La prudence est donc de rigueur.
Millepertuis
En cas d’utilisation concomitante d’inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de millepertuis
(Hypericum perforatum), une augmentation des effets sérotoninergiques peut survenir, comme lors du
syndrome sérotoninergique.
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Dans de rares cas, on mentionne un syndrome sérotoninergique ou des réactions similaires à un
syndrome neuroleptique malin, en association avec le traitement par fluoxétine, surtout lorsqu’on
administrait la fluoxétine avec d’autres médicaments sérotoninergiques (entre autres L-tryptophane)
et/ou neuroleptiques. Ces syndromes pouvant donner lieu à des affections potentiellement fatales, il
faut arrêter le traitement par fluoxétine si de telles réactions surviennent (elles se caractérisent par un
ensemble de symptômes tels qu’une hyperthermie, une rigidité, des myoclonies, une instabilité
autonome s’accompagnant d’une fluctuation rapide des fonctions vitales, des modifications de l’état
mental telles qu’une confusion, une irritabilité et une excitation extrême pouvant évoluer vers un délire
et un coma). Dans ces cas, il faut instaurer un traitement symptomatique de soutien.
4.5
Interactions avec d’autres médicaments et autres formes d’interactions
Des études d’interaction n’ont été réalisées que chez des adultes.
Temps de demi-vie
Lors de l’évaluation des interactions médicamenteuses pharmacodynamiques ou pharmacocinétiques
(par exemple lors du passage d’un traitement par fluoxétine à un traitement par d’autres
antidépresseurs), il faut tenir compte du long temps de demi-vie d’élimination, tant de la fluoxétine que
de la norfluoxétine (voir rubrique 5.2).
Inhibiteurs de la monoamine oxydase
Voir rubrique 4.3.
Associations déconseillées
IMAO-A (voir rubrique 4.3).
Associations nécessitant des précautions d’emploi
IMAO-B (sélégiline) : risque de syndrome sérotoninergique. Une surveillance clinique est
recommandée.
Phénytoïne
En cas d’association à la fluoxétine, on observe des modifications des valeurs sanguines. Dans
quelques cas, des signes de toxicité sont survenus. Il faut donc veiller à utiliser un schéma de titration
conservateur pour la phénytoïne et à surveiller l’état clinique du patient.
Médicaments sérotoninergiques
L’administration concomitante de médicaments sérotoninergiques (par ex. le tramadol, les triptans)
peut favoriser le risque de syndrome sérotoninergique. De plus, l’utilisation de triptans s’accompagne
d’un risque de vasoconstriction coronaire et d’hypertension artérielle.
Lithium et tryptophane
On a mentionné la survenue d’un syndrome sérotoninergique en cas d’utilisation concomitante d’ISRS
avec le lithium ou le tryptophane. Il faut donc entreprendre avec prudence l’utilisation concomitante de
fluoxétine avec ces médicaments. En cas d’association de fluoxétine et de lithium, la surveillance
clinique doit être plus intense et plus fréquente.
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Iso-enzyme CYP2D6
Etant donné que le métabolisme de la fluoxétine (ainsi que celui des antidépresseurs tricycliques et
d’autres antidépresseurs sélectifs de la sérotonine) est lié à l’isoenzyme CYP2D6 du cytochrome
hépatique, le traitement concomitant par des médicaments également métabolisés par ce système
enzymatique peut induire des interactions médicamenteuses. Il faut donc instaurer ou ajuster à la
dose minimale efficace un traitement concomitant par des médicaments principalement métabolisés
par cette isoenzyme et ayant un index thérapeutique étroit (tels que le flécaïnide, l’encaïnide, la
carbamazépine et les antidépresseurs tricycliques). Cette précaution s’applique également si la
fluoxétine a été utilisée au cours des 5 semaines précédentes.
Une interaction pharmacocinétique entre les inhibiteurs du CYP2D6 et le tamoxifène a été rapportée
dans la littérature, montrant une diminution de 65-75 % des concentrations plasmatiques d'endoxifène,
l'un des métabolites les plus actifs du tamoxifène. Dans certaines études, une diminution d'efficacité du
tamoxifène a été rapportée lors de l'utilisation concomitante de certains antidépresseurs ISRS. Comme
une diminution de l'effet du tamoxifène ne peut être exclue, l'association à des inhibiteurs puissants du
CYP2D6 (y compris la fluoxétine) doit être évitée autant que possible (voir rubrique 4.4).
Anticoagulants oraux
On mentionne rarement la survenue d’une modification des effets anticoagulants (valeurs biologiques
et/ou signes cliniques et symptômes), variable selon les cas mais incluant une augmentation des
saignements, lorsqu’on administre simultanément la fluoxétine avec des anticoagulants oraux. Il faut
surveiller étroitement la coagulation des patients traités par warfarine lorsqu’on instaure ou arrête un
traitement par fluoxétine (voir rubrique 4.4, “Hémorragie”).
Thérapie par électrochocs (TEC)
On a mentionné des cas sporadiques de convulsions prolongées chez des patients traités par
fluoxétine et subissant une TEC. La prudence est donc de rigueur.
Alcool
Au cours d’études formelles, la fluoxétine n’augmentait pas l’alcoolémie et ne renforçait pas les effets
de l’alcool. L’association d’un traitement par ISRS avec l’utilisation d’alcool est néanmoins
déconseillée.
Millepertuis
Comme c’est également le cas avec d’autres ISRS, des interactions pharmacodynamiques peuvent
survenir entre la fluoxétine et le médicament à base de plantes millepertuis (Hypericum perforatum,
herbe de Saint-Jean), ce qui peut donner lieu à une augmentation des effets indésirables.
4.6
Fertilité, grossesse et allaitement
Grossesse
Quelques études épidémiologiques suggèrent une augmentation du risque de malformations
cardiovasculaires associées à l'utilisation de la fluoxétine pendant le premier trimestre de la grossesse.
Le mécanisme n'est pas connu. Globalement, les données suggèrent que le risque de malformation
cardiovasculaire chez l'enfant après exposition maternelle à la fluoxétine est d'environ 2/100, alors que
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le taux attendu pour ce type de malformations est approximativement de 1/100 dans la population
générale.
Des données épidémiologiques suggèrent que l'utilisation d'ISRS pendant la grossesse, en particulier
en fin de grossesse, pourrait augmenter le risque d'hypertension pulmonaire persistante (HTAP) du
nouveau-né. Le risque observé a été d'environ 5 cas pour 1000 grossesses. Dans la population
générale, le risque d'HTAP est de 1 à 2 cas pour 1000 grossesses.
Bien que la fluoxétine puisse être utilisée pendant la grossesse, une prudence particulière est
conseillée surtout pendant les dernières phases de la grossesse et juste avant le début de
l’accouchement, car on mentionne les effets suivants chez les nouveau-nés : irritabilité, tremblements,
hypotonie, pleurs persistants, difficultés de succion ou troubles du sommeil. Ces symptômes peuvent
indiquer tant des effets sérotoninergiques qu’un syndrome de sevrage. Le délai d’apparition et la durée
de ces symptômes peuvent être liés à la longue demi-vie de la fluoxétine (4 à 6 jours) et du métabolite
actif norfluoxétine (4 à 16 jours).
Allaitement
On sait que la fluoxétine et son métabolite norfluoxétine s’éliminent dans le lait maternel humain. On
mentionne des réactions indésirables chez les nourrissons allaités. Si l’on estime que le traitement par
fluoxétine est nécessaire, il faut envisager l’arrêt de l’allaitement. Si l’on poursuit néanmoins
l’allaitement, il faut prescrire la posologie efficace la plus faible possible de fluoxétine.
Fertilité
La fluoxétine s’est avéré pouvant réduire la qualité du sperme lors d’études sur les animaux (voir
rubrique 5.3). Des rapports de cas d'utilisation de certains ISRS chez l’homme ont révélé que l'effet sur
la qualité du sperme est réversible. Aucun impact sur la fécondité humaine n’a été observé jusqu’ici.
4.7
Effets sur l’aptitude à conduire des véhicules et à utiliser des machines
Même si l’on a démontré que la fluoxétine n’exerce aucun effet sur les performances psychomotrices
chez des volontaires sains, tout médicament psychoactif peut altérer les capacités de jugement ou les
aptitudes. Il faut donc conseiller aux patients d’éviter de conduire un véhicule ou d’utiliser des appareils
dangereux tant qu’ils ne sont pas certains que leurs capacités ne sont pas altérées.
4.8
Effets indésirables
Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés chez les patients traités par fluoxétine ont été
céphalées, nausées, insomnie, fatigue et diarrhée. Les effets indésirables peuvent diminuer en
intensité et en fréquence lors de la poursuite du traitement et ne nécessitent généralement pas l'arrêt
du traitement.
Le tableau ci-dessous présente les effets indésirables observés dans les essais cliniques (n=9297) et
issus de la notification spontanée. Certains de ces effets indésirables sont communs avec d'autres
ISRS.
Estimation de fréquence: Très fréquent (≥ 1/10), fréquent (≥ 1/100, < 1/10), peu fréquent (≥ 1/1000, <
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1/100), rare (≥ 1/10 000, < 1/1000), très rare (< 1/10 000), fréquence indéterminée (ne peut être
estimée sur la base des données disponibles).
Au sein de chaque catégorie de fréquence, les effets indésirables sont présentés par ordre de gravité
décroissante.
Très
Fréquent
Peu fréquent Rare
fréquent
Affections hématologiques et du système lymphatique
Très rare
Fréquence
indéterminée
Thrombocytopénie
Affections du système immunitaire
Réaction
anaphylactique.
Maladie sérique
Affections endocriniennes
Sécrétion
inappropriée
d'hormone antidiurétique
Troubles du métabolisme et de la nutrition
Baisse d'appétit1
Affections psychiatriques
Insomnie2 Anxiété
Dépersonnalisation
Nervosité
Exaltation
Impatiences
Euphorie
Tension
Pensées anormales
Baisse de la
Orgasmes
4
libido
anormaux5
Troubles du
Bruxisme
sommeil
Rêves anormaux3
Hyponatrémie
Hypomanie
Manie
Hallucinations
Agitation
Attaques de panique
Affections du système nerveux
Céphalées Trouble de
Hyperactivité
Convulsions
l'attention
psychomotrice
Akathisie
Sensations
Dyskinésie
Dyskinésies bucco
vertigineuses
Ataxie
faciales
Dysgueusie
Trouble de l'équilibre
Léthargie
Myoclonie
6
Somnolence
Tremblements
Affections oculaires
Vision floue
Mydriase
Pensées et
comportement
suicidaires14
Confusion
Syndrome
sérotoninergique,
Dysphémie
11/19
RCP
Troubles du métabolisme et de la nutrition
Affections de l'oreille et du labyrinthe
Acouphènes
Affections cardiaques
Palpitations
Affections vasculaires
Bouffées
Hypotension
Vascularite
7
vasomotrices
Vasodilatation
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales
Bâillements
Dyspnée
Pharyngite
Affections gastro-intestinales
Diarrhées Vomissements Dysphagie
Nausées Dyspepsie
Bouche sèche
Douleur de l'œsophage
Atteintes
pulmonaires
(processus
inflammatoires de
différents types
histologiques et/
ou une fibrose)
Epistaxis
Hémorragie
gastro-intestinale
Affections hépatobiliaires
Très rares
hépatites
idiosyncrasiques
Affections de la peau et du tissu sous-cutané
Eruption cutanée8 Alopécie
Urticaire
Tendance accrue
Prurit
aux ecchymoses
Hyperhidrose
Sueurs froides
Œdème de Quincke
Ecchymoses
Réaction de
photosensibilité
Purpura
Affections musculo-squelettiques, du tissu conjonctif et des os
Arthralgies
Contractions
musculaires
Affections du rein et des voies urinaires
Mictions
Dysurie
Rétention urinaire
fréquentes9
Affections des organes de reproduction et du sein
Saignements
Troubles sexuels
Galactorrhée
11
gynécologiques
Dysfonction
érectile
Erythème
polymorphe13
Myalgies
Trouble de la
miction
Priapisme
12/19
RCP
Affections hépatobiliaires
Troubles de
l'éjaculation10
Troubles généraux et anomalies au site d'administration
Fatigue12 Sensation de
Malaise
nervosité
Sensation anormale
Frissons
Sensation de froid
Sensation de chaud
Investigations
Perte de poids
Hémorragie des
muqueuses
Anomalies du
bilan hépatique
Inclut anorexie.
Inclut réveil matinal précoce, insomnie d'endormissement et réveils nocturnes.
3
Inclut cauchemars.
4
Inclut perte de libido.
5
Inclut anorgasmie.
6
Inclut hypersomnie, sédation.
7
Inclut bouffées de chaleur.
8
Inclut érythème, rash exfoliant, éruption sudorale, rash, éruption érythémateuse, folliculaire,
généralisé, éruption maculaire, éruption maculo-papuleuse, éruption morbilliforme, éruption
papuleuse, éruption prurigineuse, éruption vésiculeuse, éruption érythémateuse ombilicale.
9
Inclut pollakiurie.
10
Inclut anéjaculation, trouble de l'éjaculation, éjaculation précoce, éjaculation retardée, éjaculation
rétrograde.
11
Inclut hémorragie du col de l'utérus, dysfonctionnement utérin, saignements utérins, hémorragie
génitale,
ménométrorragie,
ménorragie,
métrorragie,
polyménorrhée,
hémorragie
postménopausique, hémorragie utérine, hémorragie vaginale.
12
Inclut asthénie.
13
Peut évoluer en syndrome de Stevens-Johnson ou en érythrodermie bulleuse avec épidermolyse
(syndrome de Lyell).
14
Ces symptômes peuvent être dus à une maladie sous-jacente.
1
2
Des cas d’idées suicidaires et de comportements suicidaires ont été rapportés en cours de traitement
par fluoxétine ou peu de temps après l'arrêt du traitement (voir section 4.4).
Fractures osseuses
Des études épidémiologiques, réalisées principalement chez des patients âgés de 50 ans et plus,
montrent un risque accru de fractures osseuses chez les patients recevant des ISRS ou des TCAs. Le
mécanisme conduisant à ce risque est inconnu.
Symptômes de sevrage observés à l'arrêt d'un traitement par fluoxétine
L'arrêt du traitement par fluoxétine induit fréquemment des symptômes de sevrage. Les réactions les
plus fréquemment rapportées sont les suivantes: sensations vertigineuses, troubles sensoriels
(incluant paresthésies), troubles du sommeil (incluant insomnies et rêves intenses), asthénie, agitation
ou anxiété, nausées et/ou vomissements, tremblements et céphalées. Généralement, ces symptômes
sont d'intensité légère à modérée et sont spontanément résolutifs, bien qu'ils puissent être d'intensité
13/19
RCP
sévère et/ou se prolonger chez certains patients (voir rubrique 4.4). Il est donc conseillé de diminuer
progressivement les doses lorsque le traitement par fluoxétine n'est plus nécessaire (voir rubriques 4.2
et 4.4).
Population pédiatrique (voir rubrique 4.4)
Des effets indésirables supplémentaires ont été observés spécifiquement dans cette population et sont
décrits ci-dessous.
Au cours des études cliniques réalisées chez des enfants et des adolescents, on a observé plus
fréquemment un comportement de type suicidaire (tentatives de suicide et pensées suicidaires) et une
hostilité en cas de traitement par des antidépresseurs, par rapport au traitement par placebo. Des cas
de réactions maniaques, incluant une manie et une hypomanie ont été observés (2,6 % des patients
traités par fluoxétine versus 0 % des témoins sous placebo), ayant donné lieu à un arrêt du traitement
dans la plupart des cas. Ces patients n’avaient présenté au préalable aucun épisode de manie ou
d’hypomanie.
Après 19 semaines de traitement, les enfants traités par fluoxétine ont présenté une croissance
inférieure (1,1 cm de moins, p=0,004) et un poids inférieur (1,1 kg de moins, p=0,008), par rapport aux
enfants traités par le placebo. On mentionne également des cas isolés de retard de croissance après
l’utilisation clinique.
Dans les essais cliniques en pédiatrie, des épistaxis ont été fréquemment rapportés, et le traitement
par la fluoxétine a été associé à une diminution des concentrations de phosphatases alcalines.
Au cours des études réalisées chez des enfants, on mentionne également des cas isolés d’effets
indésirables indiquant un retard du développement sexuel ou une dysfonction sexuelle (voir également
rubrique 5.3).
La sécurité de la fluoxétine n’a pas été établie de manière systématique pour un traitement chronique
de plus de 19 semaines.
Déclaration des effets indésirables suspectés
La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle
permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de
santé déclarent tout effet indésirable suspecté via l’Agence fédérale des médicaments et des produits
de santé - Division Vigilance - EUROSTATION II - Place Victor Horta, 40/40 - B-1060 Bruxelles - Site
internet: www.afmps.be - e-mail: [email protected].
4.9
Surdosage
Les cas de surdosage par la fluoxétine seule présentent généralement une évolution bénigne. En cas
de surdosage, on observe entre autres les symptômes suivants : nausées, vomissements,
convulsions, dysfonction cardiovasculaire allant d’arythmies asymptomatiques à un arrêt cardiaque,
dysfonction pulmonaire et signes d’altération du système nerveux central allant d’une excitation à un
coma. Les cas de décès consécutifs à un surdosage par la fluoxétine seule sont survenus de manière
extrêmement sporadique. Il est conseillé de surveiller les fonctions cardiaques et vitales, ainsi que
d’appliquer les mesures symptomatiques générales et de soutien. On ne connaît aucun antidote
14/19
RCP
spécifique.
On s’attend à ce que la diurèse forcée, la dialyse, l’hémoperfusion et l’exsanguino-transfusion
n’exercent que peu d’effet positif. Le charbon activé, qui peut s’utiliser avec le sorbitol, peut s’avérer
aussi efficace – voire même plus efficace – que l’induction de vomissements ou le lavage gastrique.
Lors du traitement du surdosage, il faut tenir compte de la possibilité d’une intoxication par plusieurs
médicaments. Chez les patients ayant pris des quantités excessives d’un antidépresseur tricyclique,
une surveillance médicale intensive de longue durée peut s’avérer nécessaire s’ils utilisent ou ont
utilisé simultanément la fluoxétine.
5.
PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES
5.1
Propriétés pharmacodynamiques
Classe pharmacothérapeutique : Inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine.
Code ATC : N06A B03.
La fluoxétine est un inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine ; cette fonction détermine
probablement son mécanisme d’action. La fluoxétine ne présente quasiment aucune affinité pour les
autres récepteurs tels que les récepteurs α1-, α2- et β-adrénergiques, dopaminergiques,
histaminergiques1 (H1), muscariniques et GABAergiques.
Episodes dépressifs sévères
On a réalisé des études cliniques chez des patients ayant des épisodes dépressifs sévères, avec
contrôle par groupes placebo et groupes contrôles actifs. A l’échelle d’évaluation de la dépression
Hamilton (HAM-D), la fluoxétine présentait une efficacité significativement supérieure par rapport au
placebo. Lors de ces études, le traitement par fluoxétine induisait un taux de réponse significativement
supérieur (défini par une réduction de 50 % du score à l’échelle HAM-D) et un taux de rémission
significativement supérieur, par rapport au placebo.
Relation dose/réponse
Lors des études réalisées au moyen d’une posologie fixe chez des patients présentant une dépression
sévère, on observait une courbe dose/réponse plane, ce qui suggère l’absence d’une efficacité
supérieure en cas d’utilisation de doses supérieures à la posologie recommandée. Néanmoins,
l’expérience clinique révèle que certains patients peuvent tirer bénéfice d’une augmentation de la
posologie.
Trouble obsessionnel compulsif
Lors des études cliniques réalisées à court terme (durant moins de 24 semaines), la fluoxétine s’est
avérée significativement plus efficace par rapport au placebo. L’administration d’une posologie de 20
mg par jour produisait un effet thérapeutique, mais l’utilisation de doses supérieures (40 ou 60 mg par
jour) induisait un taux de réponse supérieur. Les études cliniques réalisées à long terme (trois études à
court terme en phase d’extension et une étude de prévention des récidives) n’ont pas démontré une
efficacité à long terme.
Boulimie
Lors des études réalisées à court terme (durant moins de 16 semaines) chez des patients traités en
15/19
RCP
ambulatoire et répondant aux critères de boulimie selon le DSM-III-R, la fluoxétine à une posologie de
60 mg par jour s’est avérée significativement plus efficace à réduire les crises de boulimie et le
comportement purgatif, par rapport au placebo. Néanmoins, il est impossible de tirer des conclusions
concernant l’efficacité à long terme.
On a réalisé deux études contrôlées par placebo chez des patientes répondant aux critères de trouble
dysphorique prémenstruel (TDPM) selon le DSM-IV. Les patientes étaient autorisées à participer à
l’étude si la sévérité de leurs symptômes était telle qu’ils altéraient leurs fonctions sociales et
professionnelles et leurs relations avec les autres. Les patientes utilisant une contraception orale
n’étaient pas autorisées à participer à l’étude. Au cours de la première étude, utilisant une dose de 20
mg par jour administrée de manière continue pendant 6 cycles, on a observé une amélioration des
critères primaires d’efficacité (irritabilité, anxiété et dysphorie). Lors de la seconde étude, utilisant une
posologie intermittente pendant la phase lutéale (20 mg par jour pendant 14 jours) durant 3 cycles, on
a observé une amélioration des critères primaires d’efficacité (score "Daily Record of Severity of
Problems", rapport quotidien de la sévérité des problèmes). Néanmoins, ces études ne permettent pas
l’émission de conclusions définitives concernant l’efficacité et la durée du traitement.
Episodes dépressifs sévères (enfants et adolescents)
On a réalisé des études cliniques contrôlées par placebo chez des enfants et des adolescents de plus
de 8 ans. Au cours de deux études pivots de court terme, la fluoxétine à une dose de 20 mg s’est
avérée significativement plus efficace par rapport au placebo, ce qui a été mesuré par la réduction des
scores CDRS-R totaux (Childhood Depression Rating Scale-Revised, échelle révisée d’évaluation de
la dépression chez l’enfant) et des scores CGI-I (Clinical Global Impression of Improvement,
impression clinique globale d’une amélioration). Lors des deux études, les patients répondaient aux
critères d’épisode dépressif majeur modéré à sévère (DSM-III ou DSM-IV) suite à 3 évaluations
différentes réalisées par des pédopsychiatres. L’efficacité observée lors des études cliniques réalisées
avec la fluoxétine peut dépendre de l’inclusion d’une population sélective de patients (une seule
population de patients n’ayant présenté aucune guérison spontanée durant une période de 3 à 5
semaines et ayant une dépression persistante malgré une surveillance importante). On ne dispose que
de données limitées concernant la sécurité et l’efficacité après 9 semaines. Les éléments démontrant
l’efficacité de la fluoxétine sont généralement modestes. Les taux de réponse (le critère d’évaluation
primaire défini comme étant une réduction de 30 % du score CDRS-R) présentaient une différence
statistiquement significative lors d’une des deux études pivots (58 % pour la fluoxétine versus 32 %
pour le placebo, p=0,013 et 65 % pour la fluoxétine versus 54 % pour le placebo, p=0,093). Au cours
de ces deux études, les variations moyennes absolues des scores CDRS-R, de l’état initial à
l’évaluation finale, étaient de 20 pour la fluoxétine versus 11 pour le placebo, p=0,002 et de 22 pour la
fluoxétine versus 15 pour le placebo, p<0,001.
5.2
Propriétés pharmacocinétiques
Absorption
Après administration orale, la fluoxétine est bien absorbée au niveau du tube gastro-intestinal. La prise
de nourriture n’influence pas la biodisponibilité.
Distribution
La fluoxétine se lie de manière importante aux protéines plasmatiques (taux de liaison d’env. 95 %) et
se distribue largement (volume de distribution : 20 à 40 l/kg). Les concentrations plasmatiques à l’état
16/19
RCP
d’équilibre sont atteintes après quelques semaines de traitement. Après une administration prolongée,
les concentrations à l’état d’équilibre sont similaires aux concentrations observées après 4 ou 5
semaines.
Métabolisme
La fluoxétine a un profil pharmacocinétique non linéaire, avec un effet de ‘premier passage’ au niveau
hépatique. Les concentrations plasmatiques maximales sont généralement atteintes 6 à 8 heures
après l’administration. La fluoxétine est largement métabolisée par l’enzyme CYP2D6. La fluoxétine est
principalement métabolisée par le foie en métabolite actif norfluoxétine (déméthylfluoxétine), par
déméthylation.
Elimination
Le temps de demi-vie d’élimination de la fluoxétine est de 4 à 6 jours et celui de la norfluoxétine est de
4 à 16 jours. Ces longues demi-vies déterminent le maintien de l’efficacité du médicament pendant les
5 à 6 semaines suivant l’arrêt du traitement. L’élimination s’effectue principalement (env. 60 %) par
voie rénale. La fluoxétine s’élimine dans le lait maternel.
Groupes à risque
Patients âgés
Chez les patients âgés sains, les paramètres cinétiques sont comparables à ceux des patients plus
jeunes.
Population pédiatrique
Chez les enfants, les concentrations moyennes de fluoxétine sont environ 2 fois plus élevées par
rapport à celles observées chez les adolescents, et les concentrations moyennes de norfluoxétine sont
1,5 fois plus élevées. Les concentrations plasmatiques à l’état d’équilibre dépendent du poids corporel
et sont plus élevées chez les enfants de faible poids (voir rubrique 4.2). Comme c’est le cas chez les
adultes, la fluoxétine et la norfluoxétine s’accumulent largement après une prise orale répétée ; les
concentrations à l’équilibre étaient atteintes dans les 3 à 4 semaines de traitement quotidien.
Insuffisance hépatique
En cas d’insuffisance hépatique (cirrhose alcoolique), les temps de demi-vie de la fluoxétine et de la
norfluoxétine sont allongés à respectivement 7 et 12 jours. Il faut alors envisager une posologie plus
faible ou moins fréquente.
Insuffisance rénale
Après l’administration de fluoxétine sous forme d’une dose unique chez des patients ayant une
insuffisance rénale légère, modérée ou totale (anurie), les paramètres cinétiques ne sont pas
différents de ceux observés chez les volontaires sains. Néanmoins, après une administration
répétée, on peut observer une augmentation du plateau des concentrations plasmatiques à l’état
.d’équilibre
5.3
Données de sécurité préclinique
Des études réalisées in vitro et des études réalisées chez l’animal n’ont mis en évidence aucune
carcinogénicité ni aucune mutagénicité.
17/19
RCP
Lors d’une étude toxicologique juvénile réalisée chez des rats CD, l’administration d’une dose de 30
mg/kg/jour de chlorhydrate de fluoxétine entre le 21 e et le 90e jour post-natal a donné lieu à une
dégénérescence et à une nécrose testiculaires irréversibles, à une vacuolisation épithéliale de
l’épididyme, à une immaturité et à une inactivité du système reproducteur féminin et à une réduction de
la fertilité. Un retard du développement sexuel survenait chez les mâles (10 et 30 mg/kg/jour) et les
femelles (30 mg/kg/jour). On ignore la signification de ces résultats chez l’homme. Des rats ayant reçu
une dose de 30 mg/kg ont également présenté une diminution de la longueur fémorale, par rapport au
groupe contrôle, ainsi qu’une dégénérescence, une nécrose et une régénération musculosquelettiques. En cas d’administration d’une dose de 10 mg/kg/jour, les taux plasmatiques atteints
chez l’animal étaient env. 0,8 à 8,8 fois (fluoxétine) et 3,6 à 23,2 fois (norfluoxétine) supérieurs aux
valeurs normalement observées chez les patients pédiatriques. En cas d’administration d’une dose de
3 mg/kg/jour, les taux plasmatiques atteints chez l’animal étaient env. 0,04 à 0,5 fois (fluoxétine) et 0,3
à 2,1 fois (norfluoxétine) supérieurs aux valeurs normalement observées chez les enfants.
Une étude juvénile réalisée chez la souris a révélé que l’inhibition du transporteur de la sérotonine
prévient la croissance osseuse. Ces résultats semblent confirmés par les observations cliniques. La
réversibilité de cet effet n’est pas établie.
Une autre étude réalisée chez de jeunes souris (traitées du 4 e au 21e jour post-natal) a révélé que
l’inhibition du transporteur de la sérotonine exerçait des effets prolongés sur le comportement des
souris. On ne dispose d’aucune information concernant la réversibilité de cet effet. La pertinence
clinique de cette observation n’est pas établie.
Etudes effectuées chez l'animal adulte
Dans une étude de reproduction effectuée sur des rats de 2ème génération, la fluoxétine n'entraînait
pas d'effets indésirables sur l'accouplement et la fertilité des rats, n'était pas tératogène et n'influait pas
sur la croissance, le développement et les paramètres de reproduction de la portée.
Les concentrations présentes dans la nourriture fournissaient environ 1,5, 3,9 et 9,7 mg de
fluoxétine/kg de poids corporel.
Les souris mâles recevant de la fluoxétine dans leur nourriture tous les jours pendant 3 mois à une
dose à peu près équivalente à 31 mg/kg présentaient une diminution du poids des testicules et une
hypospermatogenèse. Cette dose dépassait toutefois la dose maximale tolérée (DMT), car
d'importants signes de toxicité étaient observés
6.
DONNEES PHARMACEUTIQUES
6.1
Liste des excipients
Contenu de la gélule : Silice colloïdale anhydre, amidon prégélatinisé, émulsion de siméticone 30 %.
Paroi de la gélule : carmin d’indigo (E 132), dioxyde de titane (E 171), gélatine.
Impression de la gélule : Résine de shellac (E 904), oxyde de fer (E 172), propylène glycol (E 1520).
6.2
Incompatibilités
Sans objet.
18/19
RCP
6.3
Durée de conservation
3 ans.
6.4
Précautions particulières de conservation
A conserver dans l’emballage extérieur d'origine à l’abri de la lumière.
A conserver à une température ne dépassant pas 30°C.
6.5
Nature et contenu de l’emballage extérieur
Les gélules de Fluoxetine Teva 20 mg sont emballées dans des emballages sous plaquettes
transparentes en PVC/PVdC fermées par un feuillet en aluminium ou dans des emballages sous
plaquettes blanches opaques en PVC/PVdC fermées par un feuillet en aluminium. Elles sont
disponibles dans les conditionnements suivants : 12, 14, 20, 28, 30, 50, 60, 70, 90, 98, 100 ou 500
(uniquement emballage hospitalier).
Toutes les présentations peuvent ne pas être commercialisées.
6.6
Précautions particulières d’élimination et manipulation
Pas d'exigences particulières.
7.
TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
Teva Pharma Belgium S.A.
Laarstraat 16
B-2610 Wilrijk
8.
NUMERO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE
BE221006
9.
10.
DATE DE PREMIERE AUTORISATION/DE RENOUVELLEMENT DE L’AUTORISATION
DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE
Date de mise à jour du texte : 06/2014.
Date d’approbation du texte : 06/2014.
19/19

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