Caravage, le mystère de la métamorphose

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Caravage, le mystère de la métamorphose
Vendredi 25 février 2005
Mot clé
Exposition A Londres, la National Gallery réunit pour la première fois les toiles
des dernières années du peintre
Caravage, le mystère de la métamorphose
Londres : Hervé de Saint Hilaire
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Le 28 mai 1606 à Rome, Michelangelo Merisi, dit il Caravaggio (du nom de son
village natal, en Lombardie), peintre aux dons éclatants mais d'un tempérament
fort querelleur, tue en duel, pour des raisons qu'on ignore, un certain Tomasini
après une partie de jeu de paume. Michelangelo, le débauché flamboyant qui est
devenu une gloire artistique dans la Ville éternelle, admiré des hauts prélats (dont
beaucoup fermaient les yeux sur les nombreuses frasques du jeune homme) et de
l'aristocratie, est condamné à mort par les autorités pontificales. Il quitte Rome,
qu'il ne reverra plus, pour une longue et aventureuse errance qui le conduira à
Naples, en Sicile, à Malte, peut-être à Venise.
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On ne sait si ce duel en est vraiment la cause, mais, à partir de cet instant, la
peinture de l'artiste va connaître un profond changement. On le comprend
immédiatement avec les deux premières toiles ouvrant la saisissante exposition de
la National Gallery de Londres, The Final Years, consacrée aux dernières années
du Caravage.
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Il s'agit de deux versions des Pèlerins d'Emmaüs. La première (1601), est de la
manière caravagesque la plus pure, avec une scène d'un naturalisme exquis, à
l'image de cet appétissant poulet rôti au premier plan et cette savoureuse corbeille
de fruits que Merisi (dont on dit qu'il inventa la nature morte) peignait avec un art
incomparable. Puis voici la seconde (1606, après la fuite). Impressionnant mystère
de la métamorphose. La scène est la même. Mais les couleurs se sont assagies, la
lumière s'est assombrie, le Christ, mélancolique, semble souffrir d'une grande
solitude.
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C'est un autre Caravage que nous voyons soudain se révéler. Il n'a rien perdu de
son art narratif, il sait toujours (davantage, peut-être) raconter une histoire avec
une concision virtuose et seulement quelques personnages dont les modèles
continuent d'être les gens qu'il fréquente dans la rue, les tripots et les bordels. Il
a toujours un sens admirable de la composition, de l'économie, de la gestuelle ; il
possède encore cette science inégalée du clair-obscur. Mais l'oeuvre est devenue
plus intérieu re, plus appro fondie, plus contemplative. Plus émou vante aussi, et
le tragique se colore ici des parfums de la métaphysique. C'est la première fois
qu'on réunit des toiles des dernières années de Caravage, dispersées à travers le
monde. Et cela donne une cohérence merveilleuse à l'exposition et permet de
regarder le peintre avec un tout autre oeil.
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Voyez ce Saint François méditant (1606), par exemple. Une toile franciscaine
c'est-à-dire pleine d'humilité et de compassion. L'artiste a prêté au saint son
visage. Le front soucieux, le menton sur ses mains croisées, François d'Assise, le
regard d'une indéfinissable tristesse, exprime en même temps une douce pitié
envers on ne sait qui. Le peintre lui-même, qui voudrait tant revoir Rome et se
faire pardonner son crime ? Voici une autre oeuvre, non pas édifiante mais
proprement mystique, une apologie de la vertu évangélique de la pauvreté (lui qui
fut riche, dispendieux et célèbre) : L'Adoration des bergers (1608-1609),
commande de la ville de Messine, en Sicile. La Vierge est assise à même le sol,
près des outils de charpentier ; pas d'anges rayonnants, juste des personnages
simples, pas de pyrotechnie picturale, mais une scène poignante et modeste. Un
peu plus loin, il y a un Saint Jean-Baptiste (1609), éphèbe sans joie et
compatissant, loin de ceux qu'avait peints Caravage au temps de sa splendeur,
des Baptiste tour à tour espiègle, provoquant, sensuel et même carrément
érotique. Voici un inépuisable Reniement de Saint Pierre où l'apôtre exprime à la
fois le remords, la peur, la lâcheté. Voici encore une terrible Flagellation (1607) et
une sobre et impressionnante Crucifixion de Saint André où le martyr, malgré la
souffrance, continue de prêcher avec ferveur sur la croix de son supplice. Quelle
est la signification de tout cela ? A contempler ces derniers tableaux, on se dit
que Caravage le surdoué, le violent, génial, pécheur et voyou com me François
Poi nt avant l 'ouverture
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Villon (lire encadré) ne vou lait pas «mourir de soif auprès de la fontaine» et s'est
mis à implorer le pardon et à se soucier de l'essentiel : sa rédemption.
Il y bien sûr de la crainte et de la culpabilité profanes dans certaines de ces
dernières oeuvres. Mais il y a aussi un sentiment irrésistible de la possibilité du
salut. Les deux Salomé et la tête de Saint Jean-Baptiste sont peut-être
l'expression du souvenir de l'effroi devant la décapitation, sort auquel le peintre
échappa de justesse. Mais il y a une incontestable sincérité, quelque chose qui
ressemble à ce que saint Augustin appelait «la substance même de l'Espérance».
La fin de l'exposition, organisée comme une véritable dramaturgie du péché et de
la grâce, est extraordinaire. Le tableau qui clôt la promenade ténébreuse est David
tenant la tête de Goliath. Le jeune fils d'Israël, regarde, sans triomphe et comme
à regret, la tête du géant qu'il vient de vaincre. Et ce visage hideux, grimaçant,
c'est celui du Caravage lui-même, comme en attente du châtiment divin, comme
une confession et une demande urgente d'absolution de la part d'un homme dont
Ruskin disait qu'il «a peint toute la laideur du péché».
L'artiste offrit la toile à un neveu du Pape, pensant sans doute aussi qu'il pourrait,
par cette oeuvre qui est une épiphanie du repentir, se faire définitivement
pardonner. Ce fut fait. Mais Michelangelo Merisi n'eut pas le temps de s'en réjouir.
Il mourut dans un grand dénuement, vraisemblablement de la peste, à Porto
Ercole, en 1610, tout près de Rome, la ville chérie. Il n'avait pas quarante ans.
«Caravaggio : The Final Years». Jusqu'au 22 mai 2005 à la National Gallery de
Londres. Tous les jours, de 10 h à 18 h ; les mercredis, jusqu'à 21 h. Rens. : 44
(0) 20.7 747 5930 et www.nationalgallery.org.uk
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