Fiche liberté - Apprendre à philosopher

Transcription

Fiche liberté - Apprendre à philosopher
La Liberté
LES DISTINCTIONS
VOLONTÉ ≠DÉSIR
Faire preuve de volonté, ce serait être capable de surmonter ses désirs pour faire ce que l’on a décidé. La
volonté peut être comprise comme une capacité proprement humaine, celle de se déterminer en fonction de
sa raison et non en fonction de ses désirs (au contraire de l’âne de Buridan, cf. références). C’est le pouvoir de
dire non à ses caprices.
LIBERTE INTERIEURE ET LIBERTE D’ACTION
La liberté d’action consiste à ne pas être contraint ou empêché par quelqu’un ou quelque chose
d’extérieur (ni la neige, ni les parents ne m’empêchent d’aller à l’école contre ma volonté). Mais la liberté
extérieure est cependant d’autant plus grande qu’elle est réglée par des lois justes. La liberté d’action n’est
donc pas l’absence totale de règles.
La liberté intérieure consiste 1) à maîtriser ses désirs (ses humeurs, ses sentiments) et 2) à être
capable de penser par soi-même.
1) Maîtriser ses désirs. En effet, personne ne contraint l’alcoolique à boire, il n’est pourtant pas
pleinement libre. Cette liberté intérieure peut se renforcer en apprenant à maitriser ses désirs et à
développer sa volonté, en apprenant à écouter sa raison plutôt que ses impulsions.
2) Penser par soi-même. De plus, on peut être influencé par des opinions fausses inculquées dans
l’enfance, par une propagande, la publicité : être libre, c’est alors apprendre à penser par soi-même
afin de se libérer de cette influence. On devient alors davantage soi-même qu’en reproduisant ce qui
nous a été inculqué.
LIBRE ARBITRE ET DETERMINISME
Le libre arbitre, ce serait le pouvoir de choisir entre deux actions contraires sans être déterminé par aucune
nécessité (qu’elle soit intérieure, par l’influence de l’éducation, de nos désirs, etc., ou qu’elle soit extérieure). Si
l’homme est doté de libre arbitre, cela signifie qu’il a le pouvoir de résister à ses désirs, de ne pas être
déterminé par eux. Sommes-nous libres lorsque rien, en nous ni hors de nous, n'oriente notre choix ? C’est ce
que Descartes appelle la liberté d’indifférence : la capacité de choisir entre deux actions contraires sans
être déterminé par une raison ou un désir. (Sinon l’on pourrait dire que nous sommes toujours déterminé à
choisir en fonction de ce qui nous apparaît le meilleur et que nous ne pouvions donc pas faire d’autres choix.)
Cependant Descartes qualifie la liberté d’indifférence, dans la quatrième méditation des Méditations
Métaphysiques, de « plus bas degré de la liberté », inférieure à la liberté éclairée par la connaissance et la
raison.
Au contraire, le déterminisme affirme que tous nos actes sont déterminés (que ce soit par nos désirs, le
passé, etc.) Le déterminisme ruine l’idée de libre arbitre mais non celle de liberté (même déterminé à agir par
telle ou telle cause, je suis plus libre dehors qu’en prison et je suis plus libre en étant déterminé par une bonne
raison que par une mauvaise, etc.). Selon le déterminisme, si nous pouvons résister à nos désirs, ce n’est pas
parce que nous sommes doté de libre arbitre, mais parce que nous avons été entraînés par un désir contraire
(je résiste à mon désir de regarder la télévision par mon désir d’avoir une bonne note en travaillant et
inversement).
Les hommes se croient-ils déterminés parce qu'ils se masquent leur responsabilité comme l’affirme Sartre
(défense du libre arbitre) ou bien se croient-ils libres parce qu'ils ignorent les causes de leurs actes comme
l’affirme Spinoza (défense du déterminisme) ?
1
La Liberté
REFERENCES
L’âne de BURIDAN
J.-P. SARTRE et l’existentialisme
ROUSSEAU et l’obéissance à la loi
L’expression « être comme l’âne
de Buridan », hésitant entre deux
options, fait référence à une
expérience de pensée attribuée au
philosophe médiéval Buridan
(mais on en trouve aucune trace
dans ses écrits).
En affirmant, dans L'existentialisme est un humanisme, « qu’il y a
au moins un être chez qui
l’existence précède l’essence, un
être qui existe avant de pouvoir
être défini par aucun et que cet
être c’est l’homme », Sartre
s’oppose à la fois au racisme et au
sexisme. Le racisme comme le
sexisme reposent, en effet, sur
l’illusion qu’il existe une essence
de la femme, de l’Arabe, du
Chinois, du Juif qui précéderait
leur existence et les détermineraient à être comme ceci ou
comme cela. Par exemple, comme
s’il était dans la "nature" de la
femme d’avoir des enfants, de
rester au foyer, d’être intuitive
plutôt qu’intellectuelle, etc., comme il serait, selon les clichés, dans
la nature "du" Noir (comme s’ils
étaient tous identiques) d’avoir le
rythme dans le sang, de "l’"Arabe
d’être fourbe, "du" Juif d’aimer
l’argent, et autres idées stupides.
Dans le Contrat Social, Livre I,
chapitre 8, Rousseau examine le
passage de l’état de nature à l’état
civil. Dans ce passage, l’homme
perd un droit illimité sur tout ce
qui le tente, mais il gagne en
liberté, car cette liberté est
protégée par la loi. Cependant, ce
n’est pas n’importe quelle loi qui
protège la liberté, mais celle qui
est issue de la volonté générale.
Quel rapport entre un âne et
l’indécision ? L’âne n’a pas de
volonté
rationnelle
comme
l’homme : c’est par ses désirs qu’il
est déterminé à agir. C’est
pourquoi Buridan supposait que si
un âne était exactement autant
assoiffé qu’affamé et à égale
distance d’un seau d’eau et d’un
seau d’avoine, il mourrait de soif
et de faim, car la détermination de
ces deux désirs s’annulerait.
L’homme, au contraire de l’âne,
n’est pas déterminé par ses désirs,
mais est capable de volonté : il
peut donc choisir de manger ou de
boire indépendamment de la force
de ces désirs.
Spinoza, réfutant l’idée de libre
arbitre et l’existence d’une volonté
indépendante des désirs, affirmait
au contraire que l’homme serait
dans la même situation que l’âne.
« J'accorde tout à fait qu'un
homme placé dans un tel équilibre
(j'entends, qui ne perçoit rien
d'autre que la soif et la faim, tel
aliment et telle boisson à égale
distance de lui) mourra de faim et
de soif. S'ils me demandent s'il ne
faut pas tenir un tel homme pour
un âne plutôt que pour un
homme ? je dis que je ne sais pas,
pas plus que je ne sais à combien
estimer celui qui se pend, et à
combien les enfants, les sots, les
déments, etc. » Baruch Spinoza,
Ethique, II, 49, scolie.
L’homme au contraire se fait luimême. « L'homme est condamné
à être libre » affirme Jean-Paul
Sartre dans L'existentialisme est un
humanisme. Certes l’humain est
toujours en situation, mais cette
situation ne le détermine pas
absolument à agir de telle ou telle
manière. Il peut, dans une certaine
mesure, s’abstraire de cette
situation. « L’important, ce n’est
pas ce qu’on a fait de nous, mais
ce que nous faisons nous-mêmes
de ce qu’on a fait de nous. »
Sartre, Saint Genet, comédien et
martyr.
La « mauvaise foi » chez Sartre,
c’est le fait de ne pas assumer
cette liberté et de nous mouler
dans des rôles tous faits : le savant
distrait, le militaire rigide, la
femme enfant, etc. C’est s’identifier à un rôle social, de sorte que
ce rôle va bientôt fonctionner
comme une nature.
L’homme à l’état civil acquiert
aussi une liberté intérieure,
morale, car il est obligé de prendre
en compte l’autre dans ses
décisions et de maîtriser ses
désirs. Cette maîtrise des désirs le
rend capable de raison, ce qui fait
de lui un être libre.
C’est
pourquoi
Rousseau
affirme que « l’impulsion du seul
appétit
est
esclavage,
et
l’obéissance à la loi qu’on s’est
prescrite est liberté ».
D’être amoral (≠ immoral), il
devient un être moral. Cependant,
si cette liberté octroie une dignité
à l’homme, elle peut aussi le
ramener en-dessous des bêtes, car
en se donnant lui-même sa règle, il
peut mener une vie déréglée.
DESCARTES et l’indifférence
Descartes distingue la volonté de
l’entendement (la raison) : ce que
ma raison me propose de faire, je
peux soit le poursuivre, soit au
contraire le refuser, grâce à ma
seule volonté. L’homme est donc
libre
de
se
déterminer
indépendamment de ses désirs et
de sa raison, puisque nous ne
sommes pas déterminés à choisir
ce qui nous parait le meilleur. C’est
ce que Descartes appelle la liberté
d’indifférence, c’est-à-dire de
choisir indépendamment de ce
qu’on estime bien, indépendamment de nos désirs.
2
La Liberté
Morale et liberté
Défense du libre-arbitre
VS
Nier le libre-arbitre, ce serait ruiner l’idée même de
morale. En effet, si les gens ne sont pas libres, ils ne
sont coupables de rien. Ils ne méritent ni des
louanges, ni des blâmes pour avoir agi d’une certaine
manière, puisqu’ils ne pouvaient pas agir autrement.
La morale implique la liberté. Si nous ne pouvons pas
prouver l’existence du libre-arbitre, nous sommes
obliger de la supposer pour donner un sens aux
valeurs morales. C’est pourquoi E. Kant disait que la
liberté
est
« un
postulat
de
la
raison
pratique ». Si nous avons le devoir de bien agir, fait
remarquer Kant, c’est que nous en avons la
possibilité : « Tu dois, donc tu peux. »
SI le libre-arbitre existe, si les criminels ont librement
choisi d’être criminels, alors il faut les punir puisque la
cause de leurs mauvaises actions est dans leur volonté
(et non dans la société ou un traumatisme enfantin ou
des desirs échappant à leur pouvoir). Ils sont
responsables de ce qu’ils sont.
Mais quelqu’un qui devient criminel n’est-il pas
nécessairement déterminé par ses désirs ? C’est
quand l’homme se détermine par sa seule volonté
qu’il est libre. C’est pourquoi Kant affirme que,
paradoxalement, c’est quand nous agissons par
devoir et seulement par devoir que nous faisons un
acte vraiment libre. En effet, quand l’homme agit
purement par devoir, indépendamment de son
intérêt, voire contre son intérêt (en choisissant par
exemple de ne pas mentir), l’homme montre qu’il est
capable d’agir indépendamment de ses désirs (qui le
poussent à mentir selon cet exemple).
Défense du déterminisme
Si les hommes se croient libres, c’est parce qu’ils sont
ignorants des causes qui les déterminent à agir,
affirme Spinoza. C’est pourquoi il est inutile
d’éprouver de la haine ou du ressentiment
(sentiments tristes qui nous font souffrir
inutilement) : il faut comprendre ce qui a amené
cette personne à agir de cette manière.
Cependant, même si le libre arbitre n’existe pas,
Spinoza pense qu’il faut tout de même punir les
criminels pour le bien de la société, pour se protéger
et non pour se venger. (Si un chien me mord, je vais le
punir, même s’il n’est pas doté de libre-arbitre, car la
crainte du châtiment le déterminera à avoir peur de
moi, etc.)
Si un criminel n’a pas choisi de le devenir, mais qu’il
est devenu tel du fait de déterminismes sociaux
(influence de la société, pauvreté, exclusion, violence
des jeux vidéos, etc.), alors il ne suffit pas de le punir.
En plus de punir, il faut aussi changer la société pour
éradiquer les causes réelles de la délinquance. (La
volonté n’est pas la cause réelle mais le symptôme.)
Si le libre-arbitre n’existe pas et que le criminel l’est
devenu à cause d’un traumatisme dans l’enfance
(déterminisme psychique, cf. Freud et la notion
d’inconscient), il doit être soigné.
L’idée de libre arbitre aurait été inventée, d’après
Nietzsche, pour pouvoir punir. La morale est une
forme de dressage, une manière de domestiquer
l’homme, née de la volonté de brimer toute
individualité. Si le libre-arbitre (et l’existence d’une
volonté indépendante des désirs) aurait été inventée
par « les prêtres, chefs de communautés anciennes »
pour « se créer le droit d'infliger une peine ». « Les
hommes ont été considérés comme “libres” pour
pouvoir être jugés et punis, - pour pouvoir être
coupables » Nietzsche, Le crépuscule des idoles.
3
La Liberté
QUESTIONS
LA LIBERTE EST-ELLE QUELQUE CHOSE QUI S’APPREND ?
Autre sujets proches : Naissons-nous libres ou avons-nous à le devenir ? Peut-on apprendre à être libre ? La liberté est-elle une
donnée de la nature ou une conquête de l'esprit ?
Problématique : Le libre arbitre est-il donc une faculté innée appartenant à la nature humaine ou la liberté
est-elle le résultat d’un processus d’apprentissage ? Un homme peut apprendre à maîtriser ses désirs, en ce
sens la liberté s’apprend. Mais si l’alcoolique peut apprendre à se passer de la boisson, n’est-ce parce que
l’homme possède naturellement, sans apprentissage, le libre arbitre ? La liberté est-elle donc une faculté
possédée entièrement (le libre arbitre) ou quelque chose qui doit s’exercer ?
LA LIBERTE, EST-CE SUIVRE SES DESIRS OU LES MAITRISER ?
Autres sujets proches : La liberté peut-elle se définir comme l'obéissance à la raison ? La sagesse est-elle l'absence de passions ?
Problématique : L’opinion commune assimile la liberté au fait de pouvoir suivre ses désirs. Pourtant, un
alcoolique qui suit son désir de boire ne peut pas être appelé libre. La liberté est-elle alors dans la possibilité de
réaliser ses désirs ou de les maîtriser ?
S’ENGAGER, EST-CE PERDRE OU AFFIRMER SA LIBERTE ?
Autres sujets possibles : M'engager envers autrui, est-ce renoncer à ma liberté ? S’engager, est-ce renoncer à sa liberté ? Serait-on
libre si l'on était affranchi de toute responsabilité ? Faut-il opposer engagement et liberté ?
Problématique : (Définitions des termes) S'engager, cela peut signifier mettre ses forces au service d'une
cause ou encore se lier moralement par une promesse. Or la liberté, c’est au contraire être défait de tout lien
qui nous entraverait. (Première réponse) L’engagement semble, de ce fait, impliquer une perte de notre
liberté : nous sommes tenus par notre promesse. (Contradiction de la première réponse) Pourtant, si
l’engagement est volontaire, il témoigne de ma liberté. (Formulation de l’alternative) S'engager, est-ce… ou
bien le choix que suppose notre engagement est-il l'expression même de notre liberté ?
PEUT-ON OTER A L'HOMME SA LIBERTE ?
Problématique : A première vue, se poser la question de savoir s’il est possible d’ôter sa liberté à un homme
peut sembler absurde tellement la réponse semble évidente. Lorsqu’un homme est réduit à l’état d’esclave,
lorsqu’un homme est emprisonné, c’est bien sa liberté qui lui est ôtée. Ce sont des faits qui montrent bien
qu’un homme peut être privé de sa liberté. Pourtant, ne peut-on pas dire que l’homme naît toujours libre,
quelque soit sa condition, même s’il est esclave ? L’homme n’est-il pas toujours un être libre, de par sa nature
même, c’est-à-dire un être doué d’un libre-arbitre, capable de choisir ? Cette liberté-là semble définir
l’humanité : l’homme se distingue des autres êtres par sa liberté précisément. Il se distingue des choses en
étant doué de conscience, il se distingue des animaux en étant doué de raison. Il est un être capable de se
maîtriser, de choisir. La liberté est-elle inhérente à l’être humain ou doit-il la gagner ?
4
La Liberté
LA LIBERTE, EST-CE ECHAPPER A TOUTE CONTRAINTE ?
Autres sujets proches : La liberté implique-t-elle le refus de toute contrainte ? Est-il contradictoire d'affirmer qu'il faut contraindre
pour libérer ? La contrainte est-elle toujours le contraire de la liberté ? Etre libre, est-ce pouvoir dire « non » ? Peut-on caractériser la
liberté comme « le pouvoir de dire non » ? Obéir, est-ce renoncer à sa liberté ? Toute limite rencontrée par l'homme est-elle un obstacle à
sa liberté ? Changer d'avis, est-ce faire acte de liberté ? Le respect de la liberté d'autrui fait-il obstacle à ma propre liberté ? Le temps libre
est-il le temps où s'exerce la liberté ? Etre libre, est-ce vivre comme on l'entend ? La liberté de chacun est-elle menacée par celui qui
enfreint la loi ? Est-ce par le renversement des lois que s'exprime la liberté ? La liberté s'oppose-t-elle nécessairement à la loi ? Y a-t-il
contradiction entre être libre et être soumis aux lois ? Etre libre, est-ce faire ce qui nous plaît ? Peut-on affirmer que la force de l'Etat fait la
liberté des citoyens ?
Problématique : (Première réponse :) On pense communément que la liberté, c’est le pouvoir de faire ce
que l’on veut, sans se soucier de ce que les autres pensent. La liberté serait donc d’échapper aux contraintes.
Non seulement d’y échapper, mais de les refuser, car l’homme libre ce n’est pas celui qui obéit servilement
mais celui qui est capable de se révolter et d’assumer courageusement ses choix. (Contradiction de la première
réponse :) Cependant, il existe des contraintes qui semblent nécessaires à la liberté. En effet, si chacun faisait
ce qu’il voulait, sans loi et sans règles, nous pourrions être soumis à la volonté du plus fort et nous ne serions
pas plus libres. (Reformulation de la question sous forme d’alternative :) Faut-il pour être libre refuser toutes
les contraintes ou faut-il au contraire accepter certaines contraintes ?
AUTRES SUJETS MELANGES :
La conscience d'être libre peut-elle être une illusion ? La liberté : intuition ou savoir ? La liberté se réduit-elle au
sentiment que nous en avons ? Se sentir libre implique-t-il qu'on le soit ? La conscience me fait-elle connaître
que je suis libre ? La conscience d'être libre peut-elle être une illusion ? Agir spontanément, est-ce agir
librement? Suffit-il d'être soi-même pour être libre ? Sommes-nous responsables de ce que nous sommes ?
Être libre consiste-t-il à se suffire à soi-même ? Dépendre d'autrui, est-ce aliéner sa liberté ? Suffit-il d'être
indépendant pour être libre ? Puis-je être libre si les autres ne le sont pas ? Etre libre, est-ce la même chose
qu'être indépendant ? Un homme sans mémoire peut-il être libre ? Un homme sans mémoire peut-il être
libre ? Un homme sans passé peut-il être un homme libre ? La connaissance du passé peut-elle être un
instrument de notre liberté ? Vouloir tout expliquer de l'homme, est-ce nier sa liberté ? Nier la liberté, est-ce
retirer toute signification à la morale ? Liberté et égalité sont-elles opposées ou complémentaires ? Faut-il
rendre les hommes libres ou égaux ? Liberté, égalité, fraternité : y a-t-il un lien nécessaire entre ces trois
exigences ? L'indifférence est-elle liberté ? Se sentir obligé, est-ce renoncer à sa liberté ? L'obligation morale
est-elle négation de la liberté ? La liberté de penser peut-elle se passer de la liberté d'expression ? Un acte libre
est-il un acte imprévisible ? Est-on d'autant plus libre qu'on est indifférent au jugement d'autrui ? La liberté
politique se réduit-elle au fait de pouvoir vivre tranquillement ? Les hommes se croient-ils déterminés parce
qu'ils se masquent leur responsabilité ou bien se croient-ils libres parce qu'ils ignorent les causes de leurs
actes ? Peut-on dire que la liberté est d'abord la reconnaissance de la nécessité ? La liberté consiste-t-elle à
accepter la nécessité ? Quel est ce « je » qui dit « je suis libre » ? Si tout choix s'accompagne de renoncement,
peut-on parler encore de liberté ? L'exigence de l'ordre ruine-t-elle la liberté de l'individu ? Peut-on dire que
« le but de l'organisation en société, c'est la liberté » ? La liberté d'échange est-elle la condition nécessaire de
toute liberté ?
5