European Society of International Law

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European Society of International Law
E UROPEAN S OCIETY OF
I NTERNATIONAL LAW
Conference Paper Series
Conference Paper No. 15/2014
10th Anniversary Conference, Vienna, 4-6 September 2014
‘A la maison blanche’: le président des
Etats-Unis se soucie-t-il du droit
international lorsqu’il décide d’une
intervention militaire?
Olivier Corten
Editors:
Christina Binder (University of Vienna)
Photini Pazartsis (University of Athens)
Mario Prost (Keele University)
Electronic copy available at: http://ssrn.com/abstract=2546414
ESIL CONFERENCE PAPER SERIES
[VOL. 4 NO 15]
A LA MAISON BLANCHE: LE PRÉSIDENT DES ETATS-UNIS SE
SOUCIE-T-IL DU DROIT INTERNATIONAL LORSQU’IL DÉCIDE
D’UNE INTERVENTION MILITAIRE?
Olivier Corten
Abstract:
« The U.N. doesn’t want this. They want to wring their hands and censure us after, but they expect us to take care of things like this. And after they’ve exhausted themselves calling us warmongers and imperialists they’ll go home and quietly drink toasts to their relief ».
Those words, pronounced by Leo McGarry, President Bartlet’s Chief of staff, can make us think that international law is absent —or at least neglected— in the well-known The West Wing TV
series (7 seasons, 1999-2006). However, a comprehensive viewing of its 155 episodes reveals a
more subtle representation of international law, particularly as far as the UN Charter rules are
concerned. Generally, it can be said that The West Wing echoes, and at the same time supports,
the traditional US doctrines about the use of force in international relations. Firstly, (preventive)
self-defense is broadly conceived as an action that appears necessary in order to counter terrorist
groups or States that support them: « terrorists aren’t nations […]. International law has no
prohibition against any government, superpower or otherwise, targeting terrorist command and
control centers » (President Bartlet, Season 5). Secondly, a right to overpass the multilateral
procedures enshrined in Chapters 7 and 8 of the UN Charter can be deduced from several scenes.
In Season 4, for example, President Bartlet states that « No country has ever had a doctrine of
intervention when only humanitarian interests were at stake. That streak’s going to end Sunday at noon ». At that moment, he proclaims a new US doctrine of humanitarian intervention without
even mentioning the opportunity of requesting a Security Council’s authorization. Finally, the
representation of the UN Charter in The West Wing seems to correspond to the existing American
film tradition, either in films like Air Force One (1997) and Zero Dark Thirty (2013), or in TV
series like 24 (2001-) or Homeland (2011-): the President’s powers cannot be restrained by the
existing rules; those rules must simply be interpreted as allowing any military action necessary to
protect the interests of the United States. Against this background, it is not surprising that the US
public opinion often shares this particular representation of international law when actual military
interventions are triggered.
Keywords: International law; cinema; television; The West Wing; popular culture; use of force;
UN Charter; humanitarian intervention; public opinion.
Author Information:
Professor, Centre de droit international et de sociologie appliquée au droit international,
Université Libre de Bruxelles.
[1]
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ESIL CONFERENCE PAPER SERIES
[VOL. 4 NO 15]
Contents
1. Introduction ......................................................................................................... 2
2. Une représentation élargie de la légitime défense ...................................... 4
3. Un droit d’intervention justifié par une « juste cause » .............................. 7
4. Une représentation de l’interventionnisme en phase avec le cinéma
étatsunien ...............................................................................................................10
1. Introduction
A la saison 5 de A la maison blanche (The West Wing, en version originale), on apprend que
l’Iran aurait effectué un essai nucléaire, ce qui lui permettrait à terme de disposer de l’arme atomique. Le président des Etats-Unis décide alors que, si ces faits sont avérés, des frappes
unilatérales s’imposent contre cinq sites d’enrichissement d’uranium. Un membre de son équipe, Toby Ziegler, est chargé de rédiger un projet de déclaration, mais s’inquiète auprès de son chef de
cabinet, Leo McGarry, de la nécessité d’obtenir l’aval de l’ONU. Celui-ci lui répond alors,
manifestement excédé :
« The U.N. doesn’t want this. They want to wring their hands and censure us after, but they
expect us to take care of things like this. And after they’ve exhausted themselves calling us
warmongers and imperialists they’ll go homeand quietly drink toasts to their relief »1.
Si l’on s’en tient à cette scène, il semble que le droit international ne joue qu’un rôle très limité dans la décision de recourir à la force. Or, A la maison blanche2, dont les 7 saisons s’échelonnent entre 1999 et 2006 et qui sont encore régulièrement diffusées, est une série télévisée qui a connu
—et connait encore— un succès considérable3. Si on la compare à d’autres séries contemporaines comme 24 heures chrono4 ou, plus récemment, Homeland5, The West Wing se caractérise par une
place limitée consacrée à l’action et une large prépondérance de scènes mettant en scène des
débats politiques. Il s’agit sans doute de la série qui accorde la plus large place à la figure du président des Etats-Unis et de son équipe dirigeante dans la prise de décision, y compris en
matière de politique étrangère. Tout au long de la diffusion de cette série, les spectateurs ont
régulièrement pu assister à des décisions de recourir ou de menacer de recourir à la force prises
1
Saison 5 (2003-2004), épisode 13.
The West Wing, 7 saisons, 155 épisodes, 1999-2006.
3
Peter C. Collins & John O’Connor (eds.), The West Wing. The American Presidency as Television Drama,
Syracuse, Syracuse Univ. Press, 2003 ; Trevor Parry-Giles & Shawn Parry-Giles, The Prime-Time
Presidency. The West-Wing and US Nationalism, University of Illinois Press, 2006.
4
24, série créée par Joel Surnow et Robert Cochran ; actuellement 8 saisons, 192 épisodes+1 téléfilm
(Redemption, 2008), 2001-2010/2014- ?; v. Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, 24 heures chrono. Le choix du
mal, Paris, P.U.F., 2012.
5
Homeland, série créée par Howard Gordon, actuellement 3 saisons, depuis 2011.
2
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par le président des Etats-Unis, que ce soit contre des pays réels (Iran, Irak, Syrie, Corée du Nord,
Chine) ou, parfois, imaginaires (le « Qumar » et le « Khundu »). Dans ce contexte, on peut se
demander dans quelle mesure les représentations cinématographiques reflètent, et en même temps
légitiment, la doctrine contemporaine des Etats-Unis relative au recours à la force, spécialement
en ce qui concerne la portée et les limites que constituent les règles pertinentes du droit
international.
La thèse qui sera privilégiée, sur la base du visionnage de l’intégralité des 155 épisodes de cette série, est que le droit international occupe un certain rôle dans la décision de recourir à la force.
Une simple utilisation de la base de données permettant d’accéder au script de la série permet de le pressentir, puisque des verbos comme « international law », « security council », « selfdefense » ou encore « Charter » renvoient tous à un nombre significatif d’épisodes 6. Cette
intuition se confirme au vu d’une série de scènes dont certaines seront exposées ci-dessous. Lors
des saisons 3 et 4, le président Bartlet se demande même s’il ne risque pas d’être traduit devant une juridiction internationale : « I’m going to need some cell mates in Holland. So, what do we do
now ? »7. Si on compare A la maison blanche avec d’autres séries comme 24 heures chrono ou
Homeland, on constate d’emblée que les règles de droit international occupent une certaine place dans les débats, que ce soit à l’intérieur même de l’administration Bartlet ou dans les relations avec d’autres acteurs, qu’il s’agisse de journalistes ou de représentants d’Etats étrangers. La question se pose cependant de déterminer quelle est l’interprétation du droit international qui est proposée au téléspectateur. Comme on le sait, la série a été diffusée parallèlement à la
proclamation de déclarations présidentielles définissant les conditions dans lesquelles les EtatsUnis étaient prêts à recourir à la force, que ce soit le président Clinton pour l’intervention humanitaire en 19998, ou le président Bush pour la guerre contre le terrorisme, en 2002 puis
20069. Notre thèse principale est que cette série populaire véhicule des représentations
correspondant globalement aux doctrines présidentielles « réelles ». On constatera en effet que
The West Wing semble privilégier une représentation assez large non seulement de la légitime
défense (2), mais aussi d’un droit d’intervention qui pourrait s’émanciper d’une autorisation du Conseil de sécurité au nom d’une « juste cause » (3). Dans un dernier temps, on montrera que la
doctrine interventionniste véhiculée par cette série populaire peut plus largement être mise en
relation avec les représentations qui se dégagent d’autres séries ou films mettant en scène la place du droit international dans la prise de décision du président des Etats-Unis (4). Sur le plan
méthodologique, on s’appuie sur une approche critique, visant non pas à évaluer la « qualité » de
la reproduction cinématographique sur un plan juridique, mais à dégager les représentations
qu’elles véhiculent au sujet du droit international10.
6
http://www.westwingtranscripts.com
Saison 4 (2002-2003), épisode 2.
8
Michael T. Klare (1999-04-19), « The Clinton Doctrine », The Nation. Retrieved 2008-09-16.
9
The National Security Strategy of the United States, September 2002 ; The National Security Strategy of
the United States, March 2006.
10
Pour plus de précisions, v. Olivier Corten, « Droit international et cinéma : quelle méthodologie ? » in O.
Corten et F. Dubuisson, Droit international et cinéma. Présentations et représentations du droit
international dans les films et les séries télévisées, Paris, Pedone, à paraître, ainsi que, pour une application,
« Mais où est donc passée la Charte des Nations Unies ? Représentations et sous-représentations des règles
sur l’usage de la force dans les films d’action » in ibid.
7
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2. Une représentation élargie de la légitime défense
Pour résumer les traits caractéristiques des conceptions extensives de la légitime défense que l’on retrouve à la fois dans les doctrines Bush et Clinton, et dans certaines doctrines juridiques11, on
mentionnera :
-
-
la possibilité de viser des Etats qui abritent ou tolèrent des groupes terroristes, sans qu’il soit nécessaire de démontrer que l’Etat concerné aient envoyé de tels groupes mener une action armée ou qu’il se soit impliqué dans une telle action ;
l’acceptation de la notion de guerre préventive, en application de laquelle la légitime
défense peut être exercée avant qu’une agression armée n’ait pu être établie ;
l’accent sur le critère de nécessité davantage que sur celui du respect de la lettre des dispositions pertinentes de la Charte des Nations Unies.
Ces trois caractéristiques se retrouvent indéniablement dans divers épisodes qui jalonnent les
saisons de A la maison blanche.
A la fin de la saison 3, on apprend que Abdul Shareef, le ministre de la défense d’un Etat du Golfe, le Qumar, est impliqué dans un acte terroriste12. La perspective de le juger aux Etats-Unis
s’avère peu réaliste car, outre la question de l’immunité, les seuls éléments de preuve existants semblent avoir été obtenus sous la torture, et seraient donc probablement considérés comme
irrecevables dans le cadre d’un procès. Le staff de la maison blanche envisage alors la piste d’une exécution extrajudiciaire, et le chef d’état-major estime que, en droit international contemporain,
la différence entre état de paix et état de guerre s’est estompée, de sorte que l’on pourrait considérer Abdul Shareef comme une cible militaire légitime 13. Le président Bartlet hésite à
franchir le Rubicon, mais son chef de cabinet, Léo, s’appuie explicitement sur la légitime défense.
Le président donne alors l’ordre et l’exécution a lieu14. Mais l’affaire n’en reste pas là. Les services secrets tentent de maquiller la mort de Shareef en accident d’avion 15 ; les autorités du
Qumar ne semblent pas convaincues et accusent bientôt Israël d’être impliqué dans l’incident 16.
Au vu de la tournure des événements, le président Bartlet commence à s’inquiéter d’une révélation de sa décision, et prend conseil auprès d’une spécialiste de droit international, Jordan Kendall. S’engage alors la conversation suivante, reproduite ici en version originale :
-
« [Bartlet] Due respect, Ms. Kendall, […] Article 51 of the United Nations charter says every nation has a right to wage war to defend itself.
Représentations et sous.
11
V. p. ex. Michael N. SCHMITT, Counter-Terrorism and the Use of Force in International Law, George C.
Marshall European Center for Security Studies, The Marshall Center Papers, N°5, 2002.
12
Saison 3 (2001-2002), épisode 22.
13
Trevor Parry-Giles & Shawn Parry-Giles, The Prime-Time Presidency. The West-Wing and US
Nationalism, op.cit., pp. 141-145.
14
Saison 3 (2001-2002), épisode 23.
15
Saison 4 (2002-2003), épisode 1.
16
Saison 4 (2002-2003), épisode 2.
[4]
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-
-
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[Jordan] The article’s incumbant on wars being declared.
[Bartlet] Wars don’t work like that anymore.
[Jordan] Laws work like that.
[Bartlet] 44 people are dead in Iowa, and most of them college kids. Shareef has
murdered Americans in uniform. He’s murdered Americans out of uniform. He was trying to blow up the Golden Gate Bridge, and I didn’t have time to file an amicus brief.
[Jordan] Anyway, at the moment I’m having trouble forseeing the exact legal consequences on the international stage.
[Bartlet] Why?
[Jordan] Because most in international law doesn’t exist yet »17.
Pendant ce temps, la tension monte, Israël bombardant des camps terroristes au Qumar, lequel
affirme qu’il répliquera18. Le président Bartlet tente alors d’éviter l’escalade, et Leo McGarry convoque l’ambassadeur du Qumar, lequel se plaint que « Israel launched and unwarranted,
illegal, unilateral air attack against the people of Qumar ». Le chef de cabinet répond alors :
« The air strike was neither unwarranted nor was it against the people of Qumar. It was
against two Bahji terrorist camps after the Isreali Foreign Minister was shot down by
Bahji operatives of, by-the-by, Qumair citizenship. Educated, if we’re going to use that
word, in Qumari madrassahs and financed by fat members of the Qumari Royal Family,
including the Sultan’s brother, Abdul ibn Shareef »19.
Se rendant compte que les Etats-Unis sont prêts à s’engager militairement aux côtés d’Israël, le Qumar renonce alors et la crise semble réglée. Mais, quelque temps plus tard, la responsabilité
des Etats-Unis dans l’exécution d’Abdul Shareef éclatera au grand jour. Le président par intérim
(Bartlet s’est retiré provisoirement en raison de l’enlèvement de sa fille) assumera alors clairement cette action lors d’une conférence de presse. A un journaliste qui lui demande si cela ne remet en pas en cause la protection des Etats, et à la suite d’une remarque selon laquelle « acknowledging the assassination destroys a century's worth of progress toward international
law », il rétorque simplement : « terrorists aren’t nations […]. International law has no
prohibition against any government, superpower or otherwise, targeting terrorist command and
control centers. And Abdul Shareef was a walking command and control center »20.
Dans l’ensemble, la crise du Qumar met en scène l’opposition entre un droit international traditionnel hyper formaliste —la spécialiste du droit international va curieusement jusqu’à affirmer que l’applicabilité de l’article 51 de la Charte dépend d’une déclaration de guerre—,
inadapté à l’évolution des relations internationales, et une légitime défense interprétée de manière raisonnable et appropriée à la situation. En résulte la légitimation des exécutions extrajudiciaires
contre de présumés terroristes ainsi que des actions militaires menées contre des Etats qui les
hébergeraient ou les toléreraient, sans qu’il soit besoin de démontrer l’existence d’une agression 17
Saison 4 (2002-2003),
Saison 4 (2002-2003),
19
Saison 4 (2002-2003),
20
Saison 5 (2003-2004),
18
épisode 3.
épisode 5.
épisode 6.
épisode 1.
[5]
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armée au sens du droit international traditionnel.
Cette conception élargie de la légitime défense se décline aussi sur le mode de la guerre
préventive, comme on l’aura compris en découvrant l’extrait reproduit en ouverture de la présente contribution. Dans la saison 5 de la série, le président justifie en effet l’attaque ciblée de sites d’enrichissement d’uranium en Iran en raison des risques d’acquisition de l’arme nucléaire par ce pays, et de sa possible utilisation pour perpétrer une agression21. En ce sens, la représentation qui
émerge de la série fait écho à la doctrine Bush, qui justifie la légitime défense non seulement en
cas de menace imminente —ce qui est déjà très contestable— mais aussi pour une menace
lointaine ou diffuse.
Enfin, et plus fondamentalement, la série a tendance à présenter la légitime défense comme une
institution devant être évaluée à l’aune d’un critère de nécessité, assez largement interprété, plutôt
que sur la base de critères stricts ou rigides que l’on déduirait des textes juridiques applicables. La saison 1 s’ouvre pourtant assez rapidement sur une sorte de profil psychologique du président Bartlet, présenté comme un homme modéré, voire pacifiste : « I'm not comfortable with violence.
I know this country has enemies, but I don’t feel violent toward any of them. I don’t know whether
that’s a weakness or not, but I think I know how the Joint Chiefs would answer that question »22.
Quelques minutes plus tard, le président apprend que son médecin personnel, à qui il confiait
précisément les paroles que l’on vient de reproduire, était à bord d’un avion qui a été abattu par un avion de l’armée syrienne. Il réagit alors de manière impulsive, et s’exclame: « I’m gonna
blow them off the face of the earth with the fury of God’s own thunder. Get the commanders »23.
Lors de la réunion qui s’ensuit dans la situation room, Josiah Bartlet demande « What is the virtue
of a proportional response? ». Ses conseillers, quelque peu décontenancés, lui expliquent que
c’est la procédure habituelle, qui réduit les pertes civiles et permet de garder les faveurs de l’opinion publique. Le président s’insurge alors, et propose une nouvelle doctrine, celle de la
« riposte disproportionnée » : « A disproportional response. Let the word ring forth from this time
and this place, you kill an American, any American, we don’t come back with a proportional response, we come back with total disaster! »24. Quelques heures plus tard, le chef d’état-major
lui propose un nouveau plan d’attaque massive contre la Syrie, avec des dégâts et des victimes considérables. Finalement, le président Bartlet renonce, et se résigne au scenario de la riposte
proportionnée.
Dans un autre épisode, on apprend qu’un pilote est porté disparu, son avion ayant été abattu alors qu’il patrouillait dans la zone d’exclusion aérienne unilatéralement proclamée par les Etats-Unis
dans les années 199025. Le président doit prendre une décision, et on lui présente le profil du
soldat, avec photo et relations familiales. Il décide alors de mener une action militaire de
sauvetage, après s’être fait confirmer que le pilote n’avait pas ouvert le feu en premier, suggérant que c’est l’Irak qui est responsable de la première attaque. S’inquiétant des conséquences de l’opération militaire envisagée sur la vie du pilote, il déclare : « Bill, if it ends up that Fitzwallace
21
Saison 5 (2003-2004), épisode 13.
Saison 1 (1999-2000), épisode 2.
23
Saison 1 (1999-2000), épisode 2.
24
Saison 1 (1999-2000), épisode 3.
25
Saison 1 (1999-2000), épisode 22.
22
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has to call this kid’s parents, I swear to God I’m invading Baghdad ». Mais il ne devra pas en
arriver là, le soldat étant effectivement secouru, le président pouvant lui-même délivrer la bonne
nouvelle à ses parents.
Dans l’ensemble, les opérations militaires menées contre un Etat ennemi paraissent justifiées par la nécessité plus que par la démonstration de l’existence d’une agression armée préalable au sens de l’article 51 de la Charte. Ce sont les circonstances qui dictent à la fois la décision de déclencher l’attaque et les modalités de cette dernière. On retrouve donc trace de conceptions
assez extensives du jus contra bellum, la légitime défense étant conçue soit comme un droit
naturel dont l’appréciation relève principalement de l’appréciation subjective de chaque Etat concerné26, soit, dans une optique plus « réaliste », comme n’étant tout simplement pas limitée par le droit27. Un schéma que l’on retrouve, mutatis mutandis, lorsque sera évoqué un droit
d’intervention humanitaire dans d’autres épisodes de la série.
3. Un droit d’intervention justifié par une « juste cause »
Si l’on veut synthétiser les principaux éléments de la doctrine favorable à un droit d’intervention de type humanitaire28, on peut souligner :
-
une conception de l’ONU comme une organisation à la fois peu légitime et peu efficace ;
l’insistance sur la justesse de la cause comme critère déterminant légitimant une
opération militaire ;
la possibilité d’agir sur cette base à la fois pour sauver des vies humaines menacées et pour secourir ses propres ressortissants.
Une telle doctrine se développe principalement auprès de spécialistes de droit international et des
relations internationales, et trouve plusieurs échos dans des déclarations ou documents des
administrations Clinton (principalement au moment du déclenchement de la guerre du Kosovo en
1999) et Bush (y compris dans le cadre de la guerre en Irak) 29. Or, on retrouve ces différents
éléments dans les représentations véhiculées par The West Wing.
La vision peu glorieuse de l’ONU a d’emblée été illustrée par les propos de Leo McGarry cités en introduction. On la retrouve encore à plusieurs reprises. Dans la saison 1, on apprend que les
tensions se sont aggravées entre l’Inde et le Pakistan au sujet de la situation au Cachemire, avec un mouvement de troupes de 300.000 soldats indiens qui se dirigent vers la frontière30. Le
président s’inquiète, mais annonce à ses propres collaborateurs que le Conseil de sécurité 26
V. p. ex. Yoram Dinstein, War, Aggression and Self-Defense, 5th ed., Cambridge, C.U.P., 2010.
Trevor Parry-Giles & Shawn Parry-Giles, The Prime-Time Presidency. The West-Wing and US
Nationalism, op.cit., pp. 125 et ss.
28
V. not. Fernando Teson, Humanitarian Intervention. An Inquiry into Law and Morality, 2nd ed., New
York, Transnational Pub., 1997.
29
V. les sources citées ci-dessus.
30
Saison 1 (1999-2000), épisode 11.
27
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s’apprête à adopter une résolution appelant au cessez-le-feu. « I feel better already » lui répondon avec ironie. De fait, la crise sera réglée grâce à la médiation des Etats-Unis, sans que l’ONU —ni d’ailleurs le droit international— ne joue aucun rôle particulier. La même perception découle
des épisodes consacrés au conflit israélo-palestinien. Alors que la tension est montée dans la
bande de Gaza et qu’Israël a lancé plusieurs frappes militaires, le président Bartlet envisage lui aussi d’intervenir 31. Il parvient cependant à réunir les parties à Camp David et à obtenir, après
d’intenses et délicates négociations, un compromis supposé mettre fin au conflit 32. Ici encore, ni
l’ONU, ni le droit international ne semblent des cadres de référence pertinents, l’action étant dictée par une appréciation combinant réflexion éthique et prise en compte des impératifs de
realpolitik.
La prééminence de la « juste cause » comme facteur déterminant est encore illustrée de manière
particulièrement emblématique dans une sorte de mise en scène du génocide rwandais, transposé
dans un Etat fictif, le Khundu. Dans le courant de la saison 4, on apprend qu’un conflit ethnique
s’y développe, les « Arkutu » massacrant de nombreux « Induyés » à la machette. Dans un
premier temps, le président se préoccupe surtout de la sécurité des ressortissants étatsuniens, mais
sa conscience le travaille. C.J., l’attachée de presse du président, doit d’ailleurs subir les assauts répétés de certains journalistes, et s’en trouve particulièrement troublée :
-
-
« [Reporter Steve] C.J., there’s a 1948 U.N. Convention on Genocide, and the U.S. is a
signatory. Simply put, it says that if it’s determined that genocide is taking place, the
United States is compeled to intervene.
[C.J.] The problem is the Convention distinguishes between acts of genocide and
genocide.
[Reporter Katie] It distinguishes between acts of genocide and genocide?
[C.J] It does. Mark?
[Reporter Mark] How many acts of genocide constitute a genocide?
[C.J] I don’t know »33.
Finalement, le président Bartlet convoque ses conseillers, initialement sceptiques, pour faire une
annonce particulièrement solennelle :
« We’re for freedom of speech everywhere. We’re for freedom to worship everywhere.
We’re for freedom to learn... for everybody. And because, in our time, you can build a
bomb in your country and bring it to my country, what goes on in your country is very
much my business. And so we are for freedom from tyranny everywhere, whether in the
guise of political oppresion, Toby, or economic slavery, Josh, or religious fanaticism, C.J.
That most fundamental idea cannot be met with merely our support. It has to be met with
our strength. Diplomatically, economically, materially. And if pharoah still don’t free the slaves, then he gets the plagues, or my cavalry, whichever gets there first. The USTR will
31
Saison 5 (2003-2004), épisode 22.
Saison 6 (2004-2005), épisodes 1 et 2.
33
Saison 4 (2002-2003), épisode 15.
32
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go crazy and say that we're not considering global trade. Committee members will go
crazy and say I haven't consulted enough. And the Arab world will just go indescriminately
crazy. No country has ever had a doctrine of intervention when only humanitarian interests
were at stake. That streaks going to end Sunday at noon »34.
La « doctrine Bartlet » sera annoncée à la nation et, si elle suscitera un certain scepticisme, elle
sera pleinement assumée : « They’re saying it’s liberalism with a grenade launche. But they’re
not saying it was badly written, so that’s something. And they sure as hell know I was serious, so
that's something else. Congratulations, folks. We’ve got ourselves a doctrine ». L’ambassadeur du Khundu est aussitôt convoqué, et Bartlet lui annonce que son pays est envahi (« Strictly speaking,
I conquered your country without the paperwork »), avec le lancement d’une opération « Safe
Haven » destinée à mettre fin au génocide35.
Quelque temps plus tard, la « juste cause » qui l’emporte sur la rigueur de la règle juridique sera mise en scène dans le cadre d’une opération de protection des ressortissants. Des soldats étatsuniens ont en effet dû s’éjecter, en raison d’incidents techniques, sur le territoire de la Corée du nord. Se pose alors le problème de leur récupération :
-
« [Barrow] We can’t go get them. Sending a Special Forces covert retrieval team into
North Korea will be seen as an act of war.
[Leo] We're still at war with North Korea. We never signed an armistice […].
[Barrow] Mr. President, if the North Koreans discover armed American soldiers on
Korean soil...
[Bartlet] We go get’em.
[Barrow] Mr. President, there are other...
[Leo] We don’t leave our people in harm’s way, Mr. Barrow. We bring’em home »36.
Dans l’ensemble, tous ces exemples véhiculent une conception ambivalente d’un « droit
d’intervention ». D’un côté, les impératifs moraux l’emportent manifestement sur le respect des règles et des procédures, que ce soit pour mettre fin à un génocide ou protéger des ressortissants.
Mais, d’un autre côté, les protagonistes de la série avancent certains arguments juridiques tendant
à justifier l’action, comme le prétendu devoir d’intervention déduit de la convention sur le génocide ou l’existence d’un état de guerre permanent avec la Corée du nord. Ces interprétations sont particulièrement extensives, et on ne peut certainement pas affirmer qu’ils font l’unanimité auprès des spécialistes de droit international37. Mais l’essentiel semble être non pas de produire une analyse juridique rigoureuse et irréprochable, mais de parvenir à invoquer une argumentation
venant à l’appui d’une décision dictée par de tout autres considérations que le respect du droit international. De ce point de vue, le droit d’intervention pour une juste cause peut être mis en relation avec la conception élargie de la légitime défense telle qu’on l’a exposée plus haut, conception qui obéit manifestement à la même logique. Une logique que l’on retrouve d’ailleurs, au-delà de The West Wing, dans d’autres films et séries mettant en scène la décision de recourir à 34
Saison 4 (2002-2003), épisode 15; nous soulignons.
Saison 4 (2002-2003), épisode 16.
36
Saison 5 (2003-2004), épisode 14.
37
Olivier Corten, Le droit contre la guerre, Paris, Pedone, 2ème éd., 2014, 913 p.
35
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la force par le président des Etats-Unis.
4. Une représentation de l’interventionnisme en phase avec le
cinéma étatsunien
En dépit de la variété des épisodes concernés, A la maison blanche véhicule ainsi une doctrine
plutôt cohérente dans le sens d’une conception extensive du droit d’intervenir militairement. Le constat est d’autant plus remarquable qu’il ne vise que le droit international, le souci du respect des formes juridiques semblant s’appliquer bien davantage au droit interne, manifestement considéré comme plus légitime et plus contraignant 38. Cette conception extensive caractérise
d’ailleurs le cinéma américain existant, que ce soit lorsqu’il met en scène la légitime défense (Delta Force (1986), Le pacificateur (1997), Zero Dark Thirty (2013), …) ou qu’il traite du thème de l’intervention humanitaire (Les rois du désert (1999), Les larmes du soleil (2003), John
Rambo (2008), …). Une place doit être réservée dans la filmographie existante au cas de Air
Force One (1997), qui met en scène le président des Etats-Unis lui-même, James Marshall,
incarné par Harrisson Ford. Le film s’ouvre sur une collaboration entre les armées des Etats-Unis
et de la Russie, qui mènent une opération pour enlever le général Radek, qui gouverne d’une main de fer le Kazakhstan. Le président Marshall est alors invité à Moscou, et visite des camps de
réfugiés kazhakes, avant de prononcer un discours, visiblement ému :
« La vérité c’est que nous avons agi trop tard. Ce n’est que lorsque notre sécurité nationale s’est trouvée compromise que nous avons agi. Radek a fait massacrer 200 000
personnes. On a regardé ça à la télé. Nous avons laissé faire. Le carnage a duré plus d’un an. Nous nous sommes réfugiés derrière les sanctions économiques et la diplomatie.
Comment avons-nous osé ? Les morts se souviennent. La vraie paix, ce n’est pas seulement l’absence de conflit, mais le règne de la justice. Ce soir, je m’engage à changer la politique américaine. Jamais plus je ne laisserai l’intérêt politique nous détourner de notre devoir moral. Les atrocités et la terreur ne sont pas des arguments. A ceux qui les utilisent
… votre règne a pris fin. Nous ne négocierons jamais. Nous ne vous tolérerons plus. Nous ne tremblerons plus. C’est à vous de trembler »39.
On n’aura pas manqué de relever le parallélisme avec le discours précité prononcé par le président Bartlet dans le cadre de la crise du Khundu. Plus fondamentalement, les limites de la
Charte des Nations Unies, et plus spécialement la nécessité d’obtenir une résolution du Conseil de
sécurité, ne sont pas plus présentes dans Air Force One que dans The West Wing.
Le même schéma ressort encore de séries particulièrement populaires, comme 24 heures chrono
38
A la maison blanche, saisons 3 et 4, 2001-2002 et 2002-2003 (à propos des prérogatives présidentielles
pour décider d’une action ciblée).
39
François Dubuisson, « La doctrine américaine de l’intervention humanitaire dans Air Force One » ;
http://cdi.ulb.ac.be/la-doctrine-americaine-de-lintervention-humanitaire-dans-air-force-one-wolfgangpetersen-1997/
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ou Homeland. Tant l’ONU40 que les règles de la Charte sont étrangement absentes, et ce alors
même que plusieurs opérations militaires à l’étranger sont représentées, le plus souvent au nom de considérations de sécurité. La guerre contre les Etats tolérant des activités terroristes, dans le
premier cas41, les exécutions ciblées, dans le second42, sont illustrées comme autant de possibilités
légitimes de lutter contre le terrorisme. Dans 24 heures chrono, on retrouve par ailleurs une
réflexion sur le droit d’intervention humanitaire, spécialement dans le téléfilm Redemption
(2008), sorti en prélude à la 7ème saison. Une crise y éclate dans un pays africain imaginaire, le
Sangala, qui se révèle être le théâtre d’exactions commanditées par le président Juma contre la population civile, avec des campagnes de « nettoyage ethnique » qui font la une des médias.
Allison Taylor, qui vient d’être élue à la présidence, rend visite à son prédécesseur, le président Noah Daniels, qui exerce donc ses dernières heures de fonction. Il en résulte la scène suivante, au
sujet de la situation urgente au Sangala :
-
-
« [Taylor] : On a des soldats dans la région. Une démonstration de force pourrait obliger
Juma à plier.
[Président Daniels] : Et si ce n'est pas le cas, on se retrouve coincé dans un autre
bourbier civil. Maintenant, c'est difficile à dire. En plus, il y a rien à Sangala qui vaille
notre protection. Pas de ressources naturelles, pas d'attaches économiques, rien qui ne
menace la sécurité de notre pays.
[Taylor] : La dernière fois que Juma a pris le pouvoir, il a initié une guerre tribale qui a
tué des dizaines de milliers de civils. Notre implication aurait pu éviter un génocide.
[Président Daniels] : Et cette guerre va être aussi tragique. Mais, ce n'est pas notre
guerre. Dès lors, j'ai demandé à l'Ambassadeur d'évacuer tous les ressortissants civils.
[Taylor] : C’est une erreur.
[Président Daniels] : Je refuse que des Américains soient pris dans les coups de feu
quand Juma lancera l'offensive.
[Taylor] : Fermer l’Ambassade c'est dire au Monde que nous voulons vendre un allié
démocratique à un criminel de guerre.
[Président Daniels] : J’apprécie votre idéalisme.
[Taylor] : Je ne peux en dire autant de votre cynisme.
[Président Daniels] : Reparlons-en... après que vous vous soyez assise quelque temps
dans ce fauteuil. En attendant, il y a des affaires dont nous devons encore discuter. Je
propose que nous commencions ».
Comme on le voit, le dilemme de l’intervention humanitaire est posé43. Mais, contrairement à ce
qui a été mis en scène dans A la maison blanche, le droit international ou la Charte ne semble pas
40
Avec une exception dans Redemption (2008), où l’ONU est incidemment discréditée;; Jean-Baptiste
Jeangène Vilmer, 24 heures chrono. Le choix du mal, op.cit., pp. 150-151.
41
V. spécialement la saison 2 (2002-2003), pendant laquelle le président des Etats-Unis estime que, si un
Etat du Moyen Orient est impliqué dans un attentat terroriste sur le sol étatsunien, une riposte militaire est
nécessaire, la présidente développant le même raisonnement dans la saison 8 (2010), à l’égard du « Kamistan », Etat imaginaire d’Asie mineure.
42
Voy. spécialement l’épisode 1 de la saison 3 (2013), dans lequel le directeur de la C.I.A. dirige une
opération lors de laquelle six présumés terroristes sont exécutés de manière coordonnée en quelques
minutes, et ce dans six Etats différents.
43
Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, 24 heures chrono. Le choix du mal, op.cit., p. 150.
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un cadre de référence digne d’être pris en considération, le débat semblant se résumer à une opposition de points de vue entre éthique et politique. 24 heures chrono paraît donc traduire une
conception plus réaliste tendant à ignorer largement l’existence d’un ordre juridique international. Il reste que, plus généralement, la doctrine interventionniste des Etats-Unis y est présentée,
comme dans bien d’autres films et séries, sous un jour plutôt favorable44.
Ainsi, A la maison blanche semble s’inscrire dans une certaine tradition américaine dans laquelle les œuvres de fiction à destination du grand public relayent, et en même temps justifient, même si c’est généralement de manière involontaire voire inconsciente, les doctrines présidentielles qui
sont conçues assez largement dans le domaine du recours à la force45. Cela ne signifie pas
qu’aucune production cinématographique ne puisse être interprétée comme une critique, comme
peuvent l’illustrer, si l’on prend en compte la période couverte par notre étude, Lions et agneaux
(2007) ou W. L’improbable président (2008), lesquels jettent de sérieux doutes sur la doctrine
Bush et, plus spécifiquement, sur les principes —y compris juridiques— évoqués pour justifier
les guerres en Afghanistan et en Irak. Cela ne signifie pas non plus que les producteurs de The
West Wing puissent être réduits à de simples propagandistes visant à légitimer les administrations
présidentielles en place. La représentation du droit international comme étant peu susceptible de
limiter des opérations militaires perçues comme nécessaires ou justes aux Etats-Unis semble
plutôt ressortir d’une représentation largement partagée par le public, représentation qui est à la fois relayée et renforcée dans cette série populaire. En ce sens, la force d’une telle représentation est certainement plus assurée et plus subtile que si elle apparaissait comme un pur produit de
propagande, à l’instar de films comme Les bérets verts (1968) ou Zero Dark Thirty (2013). C’est là toute la spécificité du cinéma, à la fois produit et vecteur de l’idéologie dominante46.
44
Ibid., p. 152 (un parallèle étant opéré entre cette scène et la doctrine Clinton) ; v. aussi Olivier Corten,
« La mise en scène des doctrines interventionnistes dans les films étatsuniens : Ronnie goes to
Hollywood ! » in Actes du VIème festival « ciné-droit », colloque de l’Université de Paris-Sud, avril 2014,
à paraître.
45
V. not. Anne-Marie Bidaud, Hollywood et le rêve américain. Cinéma et idéologie aux Etats-Unis, 2ème
éd., Paris, Armand Colin, 2012 ; Douglas Kellner, Cinema Wars. Hollywood Films and Politics in the
Bush-Cheney Era, Chichester, Wiley Blackwel, 2010 ; Jean-Michel Valantin, Hollywood, le Pentagone et
le monde. Les trois acteurs de la stratégie mondiale, nouvelle édition, Paris, Autrement, 2010 ; Stephen
Prince, Firestorm. American Film in the Age of Terrorism, New York, Columbia Univ. Press, 2009 ;
Barthélémy Courmon et Erwan Benezet, Washington-Hollywood. Comment l’Amérique fait son cinéma,
Paris, Armand Colin, 2007 ; François Dubuisson, « Cinéma et idéologie: représentation et fonction du
terrorisme dans le film d’action hollywoodien », in Olivier Corten et Barbara Delcourt (coord.), Les
Guerres antiterroristes, Contradictions, 2004, n°105, pp. 53-79.
46
Régis Dubois, Hollywood, Cinéma et idéologie, Paris, Sulliver, 2008 ; Shlomo Sand, Le XXe siècle à
l’écran, Paris, Seuil, 2004.
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