Panique à Reming Town

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Panique à Reming Town
Caiuspupus
Panique à Reming Town
Publié sur Scribay le 16/12/2016
Panique à Reming Town
À propos de l'auteur
J'aime beaucoup raconter des histoires que j'aimerais lire. J'ai des tonnes d'idées,
quelques histoires finies dans les tiroirs, beaucoup en cours d'écriture et une seule
envie : que mes textes soient lus, car à quoi sert un texte si personne ne le lit?
Note : J'accepte toutes les critiques constructives, donc n'hésitez pas à laisser des
commentaires, positifs ou négatifs!
À propos du texte
Fan Fiction sur Lucky Luke. Contrainte : 6000 caractères maximum.
Licence
Tous droits réservés
L'œuvre ne peut être distribuée, modifiée ou exploitée sans autorisation de l'auteur.
Panique à Reming Town
Panique à Reming Town
BIENVENUE À REMING TOWN
300 ÂMES, 700 ARMES
ÉTRANGER, SI T'AS PAS DE FLINGUE,
PASSE TON CHEMIN
Lucky Luke dépassa le panneau criblé de balles de la petite ville du Far West nichée
au milieu du désert texan. Il flatta l'encolure de Jolly Jumper.
“Au moins, nous voilà prévenus, on n’entre pas dans une ville de pieds-tendres !”
Au pas, il s'avança dans l’unique rue du village, attentif au moindre bruit. Une
diligence, surmontée d’un vautour au cou déplumé, gisait abandonnée sur le côté. Un
peu plus loin, des tonneaux éventrés traînaient sur le sol. Sous un porche, la roue
d'un fauteuil roulant délaissé dans l'urgence tournait en grinçant. Reming Town avait
l'apparence d'une ville-fantôme.
Un virevoltant passa soudain devant Jolly Jumper. Le cheval brisa le silence d’un
brusque hennissement. Des rideaux s’agitèrent. Quelques visages inquiets se
risquèrent à regarder dans la rue, surpris de voir un étranger pénétrer ici. Ils
disparurent aussitôt.
Lucky Luke cracha son vieux brin de paille et en sortit un nouveau qu'il positionna à
la commissure de ses lèvres. “Il faudra que j’arrête cette sale habitude, ça doit pas
être très bon pour la santé de mâchonner ces trucs”, se dit-il. Puis il sortit de de sa
poche un télégramme qu'il déplia.
Lucky Luke STOP Besoin aide STOP Tireur fou terrorise village STOP Rendez-vous
saloon Reming Town STOP Shérif O’Bama
Le cowboy releva la tête et aperçut l’enseigne en fer forgé du saloon. Il pressa le pas
vers le lieu du rendez-vous quand il entendit une dispute sur sa gauche. Les cris
venaient de la prison. Derrière les barreaux, un petit nerveux était rouge de colère :
Joe Dalton tentait d'étrangler son frère, sous le regard dépité de Jack et William. Au
milieu d'insultes confuses, Luke comprit que les frères Dalton s'étaient enfermés
volontairement dans la prison pour se protéger du tireur fou.
— J’vais l’descendre, j’vais l’descendre !
— Du calme, Joe, du calme !
— Il a avalé le trousseau de clés !
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Panique à Reming Town
— Mais j’avais faim ! D’ailleurs, j’ai encore un petit creux.
— J’vais l’descendre, j’vais l’descendre !
Lucky Luke salua les prisonniers, relevant son chapeau d'un doigt, et les laissa se
chamailler.
Dès que le cowboy descendit de sa monture, un croque-mort impassible sortit de
nulle part pour lui prendre ses mesures. Sans y prêter attention, Luke attacha son
fidèle cheval devant l'abreuvoir du saloon et poussa la porte à battants.
Un petit homme rougeaud, avec un énorme menton en galoche et une étoile de shérif
sur la chemise, s’approcha.
—
—
—
—
Lucky Luke, je présume ?
Ouaip.
Heureux de vous voir là !
Ouaip.
Le shérif se retourna vers un garçon.
— Petit, va chercher à manger pour monsieur Luke, il doit avoir faim après tout ce
trajet.
— Bien m’sieur.
— Et un picotin d’avoine pour mon cheval, s’te plaît, demanda Luke.
Le garçon disparut à toute vitesse et laissa les deux hommes face à face.
— Dites-moi, Shérif O’Bama, vous me faites penser à quelqu’un.
— Je crois que vous avez rencontré mon cousin Aloysius, il y a longtemps.
— Mais oui, Aloysius O’Timmins O’hara, le maire de Painful Gunch ! Une sacrée
aventure ! Bon, c’est quoi cette histoire de tireur fou ?
— Il s’agit d’une dénommée Hènèra. Depuis plusieurs jours, elle tire sur tout ce
qui bouge, et elle vise sacrément bien. Les gens ne sortent plus de chez eux, ils ont
trop peur. Il faut que vous nous aidiez, monsieur Luke !
Tout à coup, le visage du shérif blêmit.
— Que se passe-t-il, shérif ?
Le petit homme désigna la rue d’un doigt tremblant.
— Là, dans la rue, elle... elle arrive !
Lucky Luke se retourna et regarda dans la direction indiquée. Il éclata de rire.
— C’est ça, votre “terreur” ?
O’Bama ne répondit pas, il était caché sous une table et tremblait de partout.
Le cowboy soupira, passa la tête au-dessus de la porte du saloon. Au milieu de la rue,
se trouvait une petite fille de trois ans en robe à fleurs, avec une petite coiffe en
dentelle et une tétine dans la bouche. Il s’adressa à elle, sourire aux lèvres.
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Panique à Reming Town
— Salut petite ! C’est toi, Hènèra ?
La fillette le regarda dans les yeux, suçota sa tétine, sortit un colt de derrière
son dos, et tira une balle juste au-dessus de la tête du cowboy. Lucky Luke se mit
immédiatement à l'abri derrière le mur, retira son chapeau, et, incrédule, passa son
index dans le trou qui venait d’apparaître.
Toujours caché sous sa table, le shérif commenta :
— En fait, vous n’êtes pas l’homme qui tire plus vite que son ombre, vous êtes
l’homme qui se tire plus vite que son ombre !
— Mais je ne vais pas tirer sur une petite fille !
— C’est bien ça le problème, monsieur Luke.
Le cowboy jeta à nouveau un coup d’œil dans la rue : Hènèra regardait Jolly Jumper
attentivement, intriguée. Luke frémit à l’idée qu’elle puisse faire du mal à son
compagnon. Sans perdre son calme, il tenta une approche. De l'intérieur du saloon, il
mit ses mains en porte-voix.
— Je vois que tu t'intéresses à mon Jolly Jumper. Ça te dirait de faire un tour à cheval
?
La petite fille répondit, enjouée :
— Oh voui, voui !
— Ne tire pas, j'arrive. Je vais t’aider à grimper !
La petite fille affichait un large sourire. Lucky Luke la prit dans ses bras, la plaça sur
la selle. La demoiselle était aux anges. Elle lui remit son arme pour prendre les
rennes. Le cowboy avait réglé le problème sans une balle, sans une goutte de sang,
juste en apprivoisant “la terreur”.
Les habitants sortirent de leur maison, timidement d’abord, puis avec plus
d’assurance. Ils dégainèrent et tirèrent en l’air pour fêter le héros.
Lucky Luke se retourna vers le shérif qui avait repris des couleurs.
— Voilà, mission terminée. Il faudrait tout de même fixer une limite d’âge à l’usage
des armes, Shérif. Les enfants ont mieux à faire que de jouer avec des révolvers.
O'Bama ne répondit pas et regarda le cowboy solitaire s’éloigner sur son cheval,
dans le soleil couchant, avec une petite fille qui le tenait par la taille.
“I’m a poor, not lonesome cowboy…”
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