Programme de master en médecine à l`Université de Fribourg Le

Fribourg, le 11 septembre 2015
Prise de position de la SMCF : Programme de master en médecine à l’Université de Fribourg
Le Conseil d’Etat sera appelé à se prononcer prochainement sur la mise sur pied d’un master en
médecine à l’Université de Fribourg. L’idée du projet fribourgeois est de donner, en plus de la
formation de base que tout médecin en devenir doit acquérir, un accent particulier pour la médecine
de premier recours. La Société de Médecine du Canton de Fribourg souhaite par la présente exprimer
son vif soutien à ce projet.
Dans la formulation de sa stratégie «Santé 2020 », le Conseil fédéral évoque la pénurie, présente et à
venir, des prestataires de soins, notamment celle des médecins de premier recours. Selon l’Office
fédéral de la statistique, le Canton de Fribourg, est actuellement le canton romand avec la plus faible
densité de médecins hospitaliers ou installés dans des cabinets médicaux. Si l’on considère en
particulier les spécialistes en médecine de premier recours, notre canton présente l’une des densités
les plus basses de Suisse avec moins de 0.7 médecins de premier recours pour 1000 habitants1
Le nombre de nouveaux titulaires d’un diplôme fédéral de médecine est en diminution constante
depuis l’année 2000. La Suisse ne forme pas assez de médecins et devient ainsi de plus en plus
dépendante de l’étranger pour faire face à ses besoins : entre 2008 et 2014, la part de médecins
titulaires d’un diplôme étranger est ainsi passé de 22% à 30% toutes disciplines confondues2. La
SMCF ne peut que soutenir une initiative propre à lutter contre la pénurie de médecins suisses.
Parallèlement au projet de mise sur pied du master, la SMCF et le HFR ont créé, sous l’impulsion de la
DSAS, une filière de formation postgraduée en vue de l’obtention d’un titre de spécialiste en
médecine interne générale ou de pédiatre. A la clef des postes de formation au sein des cabinets
médicaux et des hôpitaux utiles et nécessaires à la formation des médecins généralistes. Le master
est une pièce très importante de cette construction.
En bref quelques avantages pour le canton :
1. Il est reconnu que les médecins s’installent plus volontiers près du lieu où ils ont appris leur
profession. Le master en médecine de Fribourg, associé à la filière de formation décrite ci-dessus,
permettrait aux jeunes médecins de créer leur réseau de collaboration, favorisant ainsi leur
installation dans le canton de Fribourg.
2. Compte tenu de la démographie médicale, chaque étudiant qui terminera son master trouvera
rapidement un emploi. Cette année, avec plus de 2800 candidats à l’examen permettant l’accès
aux études de médecine, l’attrait pour ce type d’étude est plus que manifeste. La médecine est
une profession à haute valeur ajoutée. La filière de formation ainsi créée permettra de garder ces
activités à haute valeur ajoutée dans notre canton.
1
2
Bula M, Widmer L, Bulletin de l’OBSAN 3/2012
Statistique médicale de la FMH
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Société de médecine du canton de Fribourg
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Fax 026 350 33 03
Case postale 1552
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1701 Fribourg
www.smcf.ch
3. A moyen terme, en renforçant la densité des médecins généralistes de notre canton, nous
pourrions diminuer l’exode des patients fribourgeois vers les cantons limitrophes et réduire les
frais occasionnés à l’Etat de Fribourg pour les hospitalisations hors-canton.
4. Cette filière de formation complète permettrait de faire figurer le canton de Fribourg et son
Université comme un pôle d’excellence en médecine de premier recours.
5. La mise en place du master en médecine permettrait d’asseoir l’HFR dans le paysage hospitalier
national et à le positionner vis-à-vis de la concurrence des centres universitaires de Berne et
Lausanne.
En dehors des traditionnelles facultés de médecine de notre pays, d’autres universités en Suisse
travaillent sur la création d’un master au sein de leur institution. Fribourg est actuellement en avance
sur ce projet.
La SMCF encourage dès lors les autorités à donner leur aval à ce projet novateur et susceptible
d’imprimer une dynamique positive sur notre université, notre hôpital et plus généralement pour la
couverture sanitaire de notre canton.