Fame Visioscene

Transcription

Fame Visioscene
Vendredi 18 Avril 2008
FAME
Bébé Regarde-Moi et Dis-Moi Ce Que Tu Vois !
Fame - pour les curieux pas très anglophones, signifie la renommée et la gloire –
est une des comédies musicales des années quatre-vingt les plus connues en
France, ne serait-ce que par le film ou la série qui a longtemps été le programme
phare du matin sur France 3 avec « La Croisière s’Amuse » ou « Les Drôles de
Dames » (oui je reprends les titres français !). On se rappelle tous de cette foule
de jeunes dansant sur des voitures, de Gene Anthony Ray dans le rôle de Leroy
Johnson, figure noire américaine rebelle en collant moulant, de cette prof
tyrannique qui nous rappelait à chaque générique qu’on gagnait ici son mérite à
la sueur de son front. C’était l’époque de Thriller, la mode Punk finissante ou la
confirmation du break dance et des autres danses de la rue, la création du
Macintosh et la pleine arrivée du Sida.
Nous voici en 2008, deux décennies plus tard. Alors que Londres s’affiche comme la capitale européenne de la
comédie musicale, la vraie mode des musicals n’a pas vraiment passé la Manche, celui de la Star Ac’ par contre
si ! Et après Cabaret ou Le Roi Lion (pour ne citer que les dernières grosses productions musicales), voici une
reprise de Fame en français au théâtre La Comédia, à Paris. On suit ainsi le cursus, de quatre ans, d’une classe de
jeunes artistes en herbe, tout en abordant des sujets aussi divers qu’importants : l’illettrisme (ceux qui croient que
c’est un vieux problème, sachez qu’un français sur dix ne sait pas lire aujourd’hui), les jeunes face à la drogue, à
l’amour naissant, à la boulimie, mais aussi la place de l’individu dans notre société qu’il soit artiste, riche ou non,
noir ou blanc.
Alors oui déjà on aurait envie de dire que l’affiche n’est pas très attractive – mais c’est le visuel officiel de « Fame
The Musical » sûrement imposé -, on aurait envie de constater que le metteur en scène a conservé les références
des années 80 dans le texte (là aussi imposé ?) mais que sur scène pantalons baggies (mode venant bien de New
York mais au début des années 90), coupes tectoniques ou encore un clin d’œil à la choré de Music de Madonna
ne sont pas très 80’s ! On aurait envie de demander pourquoi on nous traduit toute la pièce en français sauf le
refrain de la chanson phare ? Oui on aurait envie …
Mais une fois qu’on voit le show, très vite on n’a plus vraiment envie. Non. On en a soudain marre de jouer les
journalistes parisiens blasés, qui analysent tout. On a subitement envie de redevenir des ados emportés par la
fougue d’une bande de jeunes si dynamiques et talentueux. Ils ont une telle générosité sur scène, qu’ils nous
contaminent de joie et de plaisir. La distribution est vraiment très bonne et les interprètes sont le gros point fort de
ce spectacle, chacun à sa place - une Carmen envoûtante et trash pseudo Madonna 80’s avec racines brunes et
cheveux décolorés, un Joe Vegas drôle et un poil Jake Gyllenhaal physiquement, une Iris danseuse belle et
gracieuse, un Tyrone insolent et ardent, une Cookie fantasque et très Christina Ricci, un Nick « intellecto-grandfrère » à la voix d’or, une Grace pétillante et « bombasse », un Goody très happy-happy-gay à la Scissor Sisters,
une Serena touchante et douce, un Samuel attendrissant et mignon. Sans oublier les professeurs tous bien dans leur
rôle – voix magnifiques pour la directrice et la prof de danse –, les six danseurs/chanteurs très présents et bons –
coup de cœur pour Sylvain Rigault réellement excellent. Rappelons aussi qu’il y a un orchestre en live et que les
chorégraphies, même si très irrégulières, sont dans l’ensemble d’un bon niveau.
Courez voir ce musical ! Il y a une frénésie, une alchimie de l’instant qui vous inonde de bonheur ! C’est frais,
c’est bon – on passe un très bon moment ! Que demander de plus !? Surveillez ces jeunes talents on devrait pour
certains en réentendre parler très bientôt !
Fiche Spectacle
Samuel Ganes
De D. De Silva / Montée par N. Grujic Livret : J. Fernandez - Paroles : J. Levy Musique : S. Margoshes / Adaptation française : S.
Laporte et D. Mathieu-Bouillon / Chorégraphie : R. Kaney Duverger / Direction musicale : S. Séné / 30 artistes sur scène
Will Up, SARL au capital de 207 252 Euros - RCS Paris Siret: 432 396 10 00014 - APE 921 D
5, rue Taylor 75010 PARIS
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