sixpack

Transcription

sixpack
puisque nous avons rapidement calé
cette tournée. C'est plutôt étrange
comme façon de procéder : chercher
les concerts d'abord, convaincre les
autres membres de venir répéter
ensuite ! Quant à la compilation, elle
était prévue de longue date avec le
label Sanjam rec. de Rennes, puis
oubliée alors que tout était prêt (inserts
et master) et finalement remise à jour
avec cette tournée sur le label DumbInc.
SIXPACK
[ ex©it
WEBZINE #02
]
MARS 2006
Ca faisait au moins six ans qu'on était sans nouvelles, on pensait que c'était
bel et bien terminé. Bon c'est vrai qu'il y avait WEI-JI, et aussi BUSYMAN
(projet solo de Salim, chanteur/guitariste), mais jamais on se serait attendu
au retour de SIXPACK. Restait à savoir si c'était un retour, un vrai, ou juste
une reformation éphémère. Quelques questions à Olivier, guitariste, pour
tirer les choses au clair.
Bon alors, SIXPACK se reforme pour
de bon ou il s'agissait juste d'une
reformation éclair histoire de marquer la sortie de la compil "Bound To
Fail" ?
Olivier (Guitare) : Ce n'était qu'une reformation ponctuelle, histoire de s'amuser
encore un peu ! La compilation avait été
oubliée et la tournée nous a permis de la
ressortir du placard.
Et cette histoire de reformation et de
compilation, c'est venu comment ?
Olivier : Depuis 2001, j'avais mal digéré
la séparation du groupe (alors sous le
nom de WEI-JI), je suppose qu'il en était
de même pour les autres. On avait
arrêté après les gros soucis auditifs de
notre batteur. Puis, pour la fermeture
du Mistral, un des lieux importants de
la scène punk stéphanoise, nous nous
sommes reformés expressément, c'était il y a presque trois ans et depuis l'idée d'une dernière tournée trottait dans
nos têtes. Mais c'est en cherchant des
dates de concert pour d'autres groupes
que je me suis rendu compte qu'il y
avait encore la possibilité de jouer pour
SIXPACK, puisqu'on nous le demandait... J'ai alors lancé la rumeur que le
groupe se reformait pour voir quels
seraient les retours et ça a été positif
Vous avez fait quoi depuis la fin de
WEI-JI ?
Olivier : Salim avait déjà son projet en
solo (BUSYMAN) qu'il continue actuellement, après un album sorti sur
Jarring Effects j'ai rejoint sa formation.
Eddy (basse) a joué avec un autre
groupe mais a maintenant décroché.
Max (batteur) n'a pas pu continuer à
faire de la musique après des problèmes auditifs à répétition, il a depuis
ouvert un fast food à Lyon. Sur la tournée, c'est d'ailleurs un autre batteur qui
nous a accompagnés.
Comment voyez-vous la suite ? Des
projets en particulier ?
Olivier : Il ne peut y avoir de suite à
SIXPACK puisque nous n'aurons
jamais plus le même batteur et que
nous attachions une importance capitale au line-up original. D'ailleurs, pour
cette tournée nous n'avons joué aucun
titre nouveau, ce n'était pas le but,
cette reformation n'avait pas pour
objectif la composition d'un nouvel
album. Les projets seront donc individuels.
C'est Stéphane Rad Party qui a fait la
pochette de la compilation, comment
en êtes-vous arrivé à bosser avec lui
? Le connaissiez-vous auparavant ?
Olivier : Stéphane est une vieille
connaissance ! Je crois que c'est avec
lui que nous avons réalisé notre première interview, à l'époque où il faisait le
zine "On n'est pas là pour se faire
engueuler" en 1990 !!! Salim n'était pas
encore notre chanteur et la scène hardcore à ce moment là était minuscule, on
devait bien tous se connaître dans le
pays par fanzines interposés... Il a toujours bien apprécié SIXPACK et il me
semble donc totalement logique que ce
soit lui qui s'occupe de cette pochette.
Stéphane, c'est un monument !!!
Vous sortez un DVD, qu'est ce qu'on y
trouvera dessus ? La sortie est prévue pour quand ?
Olivier : Deux amis nous ont suivis avec
leurs caméras pendant cette tournée, ils
ont tout filmé : les concerts, les trajets,
les backstages, les instants de bonnes
et mauvaises humeurs ! Ils ont aussi fait
quelques interviews de personnes présentes dans le public, souvent de vieilles
connaissances (comme Stéphane
d'ailleurs, mais aussi Tad de Spliff rds. et
bien d'autres). Cela constituera le sommaire du DVD, il y aura de larges
extraits musicaux bien sur. On ne
connait pas encore précisement la date
de sortie et on l'espère pour ce premier
semestre 2006. Ce DVD sera notre testament !
On parle depuis quelques temps déjà
d'un retour du rock. Le rock fait vendre (surtout pour les groupes avec un
nom en "The...") t'en penses quoi de
tout ça ?
Olivier : Sans doute encore une opération marketing ?! Les majors ne prennent plus de risque du tout, elles s'arrangent (même entre elles) pour créer les
modes et les mouvements, coller des
étiquettes facilement identifiables pour
que le public s'y retrouve, bref rien de
nouveau depuis plusieurs décennies.
Par conséquent, cela décrédibilise les
groupes eux-mêmes alors qu'il y en a
forcément d'intéressants dans le lot...
mais j'avoue ne pas suivre ça de très
près actuellement. Le "retour du rock"
non plus n'est pas nouveau, je trouve
qu'on nous assène cette idée là à
chaque rentrée. Parfois d'excellents
groupes passent tels des ovnis dans un
univers de morosité ambiante et arrivent
à donner un bon coup de pied dans la
"fourmilière", je pense notamment à AT
THE DRIVE-IN d'il y a quelques années.
Ce qui est intéressant, c'est de recréer
cette excitation mais il n'y a au fond rien
de très nouveau, nous -je m'inclus
dedans- recréons des schémas existants depuis 50 ans maintenant et il n'y a
(à mon goût peut-être) plus d'évolution
flagrante. Pense qu'il n'y a que 15 ans
entre le premier album d'Elvis et celui
des STOOGES. Il y a 15 ans déjà, en
1991, nous avions NIRVANA.
Est-ce que tu as remarqué un changement (au niveau de l'organisation,
du public ou autre...) lors de cette
dernière tournée par rapport à vos
débuts ?
Olivier : Il me semble qu'il est plus facile
de trouver des concerts aujourd'hui,
contrairement à ce que je croyais récem-
ment. Nous n'avions jamais eu l'occasion de faire autant de dates en un
aussi court laps de temps il y a 10 ans,
c'est vraiment l'aspect le plus positif
pour un groupe comme le notre. Les
structures (salles / associations) semblent constituer un réseau plus dense
que par le passé. En ce qui concerne
SIXPACK, je m'attendais à jouer
devant 50 à 100 personnes pour
chaque concert et ce fut effectivement
le cas (sauf St-Etienne bien sûr). Et
systématiquement, nous pouvions
compter sur 10% de vrais fans, 10%
de personnes ayant déjà entendues
parler de nous et le reste venant pour
découvrir. Cette proportion a été identique où que nous soyons !!! Bref, hormis l'axe St-Etienne / Lyon, on reste toujours un groupe mineur.
Quels sont les groupes qui t'ont marqué dernièrement ?
Olivier : J'avoue (encore une fois) que je
n'ai pas suivi de près ce qui se passait
ces derniers temps (naissance oblige,
entre autres). Ca doit être l'age, mais
depuis quelques années je revisite la
musique d'après-guerre jusqu'à l'avènement du punk-rock : le rock bien sur,
mais aussi le jazz (surtout le free-jazz) !
Donc les derniers à m'avoir mis une
claque ne datent pas d'hier : PHAROAH
SAUNDERS, SOFT MACHINE, CAPTAIN BEEFHEART et..........les BYRDS !
Ca ne dénigre en rien ce qui se fait
actuellement (j'ai beaucoup aimé ARCADE FIRE) mais mon intérêt se porte plus
sur le passé. Et oui, on vieillit...
Quelque chose à ajouter ? Un sujet
que tu aurais aimé évoquer ?
Olivier : Oui : allons voter. Mieux vaut
une gauche "molle" au pouvoir avec
laquelle nous pourrons manifester contre le nucléaire, la répression policière,
etc... qu'une droite dure qui nous réduit
à ne défendre que nos intérêts strictement personnels (emploi, social). Merci
à toi pour cette interview !
http://www.myspace.com/weiji
Interview / Graphisme / Anim :
Remich (février 2006).

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