maRoc - Planète Urgence
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gagnage qui correspond à une halte migratoire ou à un hivernage, mais aussi, au retour d’Afrique subsaharienne, à un lieu de repos et de reprise de poids. ABC transmets les données collectées à trois partenaires intervenant sur ces thématiques : • l’Association de la lagune de Oualidia (Aplo), créée en 2005, qui travaille à la protection de l’environnement de la lagune de Oualidia et cherche à lui faire conférer le statut de zone protégée ; Recensement et protection de la biodiversité Lagune de Oualidia – Maroc Présentation du partenaire et de notre partenariat L’association ABC, antenne régionale de Planète Urgence, a été fondée en 1991 par une équipe de biologistes. L’association intervient depuis 2009 sur 3 thématiques : • la collecte de macrodéchets sur la zone littorale du Parc national de Port-Cros ; • le prélèvement en surface des microplastiques en Méditerranée ; • l’étude de la biodiversité dans la lagune de Oualidia (Maroc). ABC travaille en partenariat avec des scientifiques de l’Ifremer en Méditerranée, le programme Medobs de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée et Corse, l’Atelier Bleu (CPIE de la Ciotat-Côte d’Azur), le Groupe d’étude des cétacés de Méditerranée (Gecem), l’association MerTerre (qui a pour objet principal de contribuer à la réduction de la pollution par les macrodéchets), le Parc national de Port-Cros, Natura 2000 lagune du Brusc et l’Université de Rabat. En cinq ans de partenariat avec Planète Urgence, 128 volontaires ont réalisé des missions avec ABC pour les trois types de projets de mission proposés. Le projet présenté à Planète Urgence (n°1427) L’élévation considérable en cent cinquante ans du taux de CO2 dans l’atmosphère est un facteur majeur dans le changement climatique global que les travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) ont mis en évidence. Le comportement de certains animaux sauvages semble être un indicateur des effets que ce bouleversement entraîne, comme le soulignent plusieurs chercheurs, dont Frédéric Jiquet ou Yves Dubois, maîtres de conférences au Muséum national d’histoire naturelle, à l’occasion des journées mondiales des oiseaux migrateurs des 11-12 mai 2013 : « Les oiseaux migrateurs sont les premiers indicateurs d’impact des changements ». C’est dans ce contexte qu’ABC, en collaboration avec un ornithologuephotographe naturaliste, a sollicité Planète Urgence en 2011 pour étudier les modifications de comportement des oiseaux (migrateurs et sédentaires) en période hivernale de migrations (hémisphère nord) à Oualidia, dans le complexe lagunaire « Oulidia-Sidi Moussa », zone humide classée Ramsar en application de la Convention relative aux zones humides d’importance internationale. Au Maroc, les zones humides sont rares et très précaires, assaillies par le tourisme, l’agriculture intensive, les pollutions industrielles, l’avancée du Sahel. Les oiseaux y trouvent une zone de quiétude et de 100 RI001.indd 100 • le Groupe de recherche pour la protection des oiseaux au Maroc (Grepom), qui regroupe des universitaires de l’Institut scientifique de Rabat au sein de l’Université Mohamed-V et de nombreux ornithologues chargés du suivi des espèces d’oiseaux sédentaires limicoles et d’oiseaux migrateurs ; • le haut commissariat marocain des Eaux et Forêts, qui est chargé de la réalisation d’un plan de protection de la lagune de Oualidia. En plus de l’activité ornithologique, les missions de Planète Urgence ont été également l’occasion de recueillir des données supplémentaires sur les macrodéchets marins, en complément aux études que réalisent ABC et Planète Urgence en Méditerranée sur cette thématique aux côtés de l’association MerTerre et de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer). Les missions réalisées 15 volontaires se sont succédé lors de 3 missions entre septembre et novembre 2013. Après une première journée de briefing avec le directeur de l’Institut national de recherche halieutique (INRH) portant sur les différentes espèces d’oiseaux pouvant être rencontrées sur le site, un livret de photos plastifiées destinées à identifier les espèces aux cours des missions est remis à chaque volontaire de Planète Urgence. Les volontaires participent ensuite au recensement des oiseaux migrateurs et limicoles, sous la responsabilité d’un ornithologue et photographe naturaliste. Tous les oiseaux sont ainsi comptés lors de ce passage migratoire, et notés les dates de passage et l’échelonnement des stationnements. Ces chiffres fourniront des conclusions sur le comportement des oiseaux du paléarctique occidental en migration (hémisphère nord). L’activité se déroule le long de la lagune sur environ 45 km, selon un protocole de dénombrement classique, soit de façon statique, soit de façon dynamique au moyen de kayaks de mer. Chaque volontaire relève sur des feuilles spécifiques les deux ou trois espèces qui lui sont dévolues. En parallèle, la collecte et l’analyse des macrodéchets maritimes est organisée sur des anses fermées et le long de 500 m de plage. Chaque volontaire, équipé de gants, remplit des sacs de 100 l. qui sont ensuite étalés au sol pour analyse et comptage des déchets. À la fin de l’analyse, ces macrodéchets sont répartis dans les containers municipaux. Ces travaux d’étude des macrodéchets marins sont effectués selon les protocoles élaborés et instaurés en Méditerranée par ABC/Planète Urgence et ses partenaires. Ces activités annexes sont menées pour établir des corrélations entre les données relevées sur les côtes méditerranéennes et sur les côtes atlantiques. Évaluation de l’impact des missions L’évaluation de la mission a été réalisée par l’association ABC, en lien avec l’équipe du Grepom et des représentants de la commune de Oualidia ayant participé aux missions. Résultats & impacts des missions de congé Solidaire® - ÉDITION 2014 07/10/2014 11:39:25 Toutes les données recueillies sont remises aux scientifiques du Grepom pour consolider leurs propres études. Les différentes missions menées depuis 2011 ont pu mettre en évidence des modifications concernant les dates de passage d’oiseaux migrateurs ainsi que la raréfaction (variant selon les relevés effectués de 20 à 30 %) de certaines espèces de rapaces, liée à l’utilisation intensive de pesticides et insecticides par les agriculteurs avoisinant la lagune, détruisant les petits mammifères rongeurs représentant la source alimentaire des rapaces. De même, la prolifération d’espèces de goélands a été constatée à la proximité d’une décharge en plein air (la diminution du potentiel pélagique de l’océan entraîne certaines espèces comme les goélands à venir s’y nourrir). Le comptage des oiseaux aquatiques s’est déroulé sur 3 missions de 3 journées terrestres et 3 jours de kayak. Les conditions climatiques de cette année 2013 ont été très favorables et la prospection a respecté le protocole. Il a été décidé, lors de la mission 3, de prendre en compte les gros oiseaux depuis les berges, à la longue-vue, jusqu’à la taille du courlis corlieu (oiseau de taille moyenne, variant de 40 à 46 cm). Le passage en kayak vient ensuite augmenter les chiffres « terrestres » s’il y a lieu et prend en compte uniquement les oiseaux de taille inférieure à celle des courlis afin d’éviter les doublons entre comptage terrestre et comptage en kayak et d’optimiser les deux. Par ailleurs, des réunions avec le Grepom ont permis de diviser cette année le site en 8 sections biohydrologiques (cartographie disponible). 40 064 oiseaux aquatiques ont été identifiés et comptabilisé lors de la mission 2 et 33 005 oiseaux lors de la mission 3. Hormis en ce qui concerne les goélands bruns (5 000 individus de plus en octobre), les résultats sont très proches, avec 24 637 oiseaux et 57 espèces lors de la mission 2 et 22 943 oiseaux et 57 espèces mission lors de la mission 3, soit 7 % de différence. Le comptage de la mission 1 n’a pas été comptabilisé du fait de la redéfinition des secteurs biohydrologiques citée ci-dessus. Les principales données collectées illustrent une modification de la biodiversité due aux activités humaines (décharge pour les goélands, pesticides et insecticides pour les rapaces, développement de l’ostréiculture sur les zones des petits limicoles). Ces données ont concerné les goélands bruns (de 4 à 10 000 oiseaux), le goéland d’Audouin (2 700 oiseaux en octobre, 4 400 en novembre), les « petits » limicoles : bécasseaux variables, grands gravelots etc. Respectivement 3 989 puis 2 815 pour le bécasseau variable et 3 736 puis 2 686 pour le grand gravelot entre mi octobre et début novembre, les échasses blanches (de 2 000 en octobre à 3 400 début novembre), les canards de surface (1 393 oiseaux), les flamands roses (de 6 à 700 individus, jeunes pour plus des trois quarts d’entre eux) et, enfin, les rapaces (contrairement à 2012, seul le busard des roseaux a été répertorié, le hibou des marais et le balbuzard n’ont pas été comptés). En parallèle, 2 demi-journées par mission ont permis de collecter les macrodéchets sur différents sites côtiers de Oualidia, exception faite de la dernière mission, faute de temps. L’étude des macrodéchets marins collectés dans des criques non accessibles par les services de nettoyage de la municipalité témoigne d’une contamination bien plus importante qu’en Méditerranée, phénomène lié à la faible prise en compte du problème environnemental. Ces données sont remises aux différentes associations ou institutions locales (Aplo et INRH) ainsi qu’à l’antenne régionale des Eaux et Forêts et constituent une source d’informations pouvant être utilisée lors de décisions concernant le tri des déchets. Le volume total collecté est de 1 700 litres, dominés par 80 % de plastiques, le reste étant constitué de tissus et de filets. Ce volume, ramené au mètre carré des zones étudiées, représente plus du double des indices relevés par l’association MerTerre en Méditerranée. Les scientifiques du Grepom sont fortement intéressés par les données des macro-déchets marins car ces derniers présentent une source de pièges tant pour les tortues que pour les oiseaux pélagiques. Toute constatation d’une évolution de ces données est fondamentale pour la prise en compte des efforts gouvernementaux pour la préservation de l’environnement (suppression des sacs en plastique, développement des stations d’épuration, efforts sur les collectes sélectives, etc.). Enfin, un fort impact sur la sensibilisation des habitants de Oualidia a été également noté lors de présentations de photos explicatives réalisées par Gérard Schmitt et Fehmi, responsables du projet, dans les écoles, dans les hôtels et le Caïda (maire de Oualidia). L’exposition photographique sur l’avifaune de la lagune de Oualidia a par exemple été présentée au restaurant L’Hippocampe, point de chute de nombreux ornithologues anglais, à l’hôtel Belle Vue ainsi qu’au lycée et dans une école primaire. En 2014, le lycée et le collège participeront à des journées de travail et l’exposition sera accrochée à la résidence La Sultana. Ces missions permettent ainsi au Grepom de bénéficier de données de terrain indispensables à la bonne gestion de ces milieux et de progresser dans son projet de statut de protection, en collaboration avec les responsables et élus locaux. L’objectif de l’association à moyen terme est de parvenir à la mise en place d’une réserve Nantionale de Oualidia-Sidi Moussa, troisième zone d’intérêt Ramsar au Maroc. lés et c s e r f Chif arquants Faits m | 3 missions | 15 volontaires | Objectif de mise en place d’une réserve nationale (zone d’intérêt Ramsar) Observation d’une modification des comportements des oiseaux due aux activités humaines (décharge pour les goélands, pesticides et insecticides pour les rapaces...) Étude des macrodéchets côtiers révélant un volume 2 fois plus important qu’en Méditerranée Séances de sensibilisations menées localement 6 Individuel 2 Natixis 2 Crédit Mutuel Nord-Europe 1 CDC Cosog 1 La Banque Postale 1 La Poste - Direction du Courrier 1 La Poste - L’Enseigne 1 Semardel La PROTECTION DE LA BIODIVERSITÉ RI001.indd 101 101 07/10/2014 11:39:26