rawhead rex

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RAWHEAD REX
Titre original : RAWHEAD REX
Année : 1986
Nationalité : Angleterre
Acteurs : David Dukes, Kelly Piper, Cora Lunny, Ronan Wilmot & Niall Toibin
Réalisateur : George Pavlou
Scénario : Clive Barker
Musique : Colin Towns
seront rares et n'auront pas forcément un grand impact à
l'étranger (PAPERHOUSE sort directement en vidéo en
France, par exemple). RAWHEAD REX, de son côté, est une
petite production, qui ne s'offre pas un casting de stars et
semble avoir été tourné avec des moyens plutôt limités.
En 1985, sort sur les écrans le film britannique
TRANSMUTATIONS (titre vidéo), première des deux
collaborations entre le réalisateur George Pavlou et l'écrivain
Clive Barker. Ce dernier a déjà réalisé un court-métrage et un
moyen-métrage dans les années 1970, mais c'est la première
fois que cet auteur s'implique dans un projet aussi ambitieux.
Dès l'année suivante, il fournit un travail équivalent (c'est-àdire qu'il rédige l'adaptation d'une de ses propres nouvelles à
destination du grand écran) pour RAWHEAD REX, à nouveau
réalisé par Pavlou. Le tournage se déroule en Irlande, dans une
région se situant au sud de Dublin. A l'exception de Niall
Toibin (l'évèque Coot dans le film), qui est un grand comédien
de théâtre irlandais, le reste du casting est plutôt composé
d'habitués des seconds rôles, avec notamment les américains
Kelly Piper (MANIAC de William Lustig) et David Dukes
(récemment décédé sur le tournage de la mini-série ROSE
RED).
Howard Hallenbeck, un américain, sillonne l'Irlande avec sa
femme et ses enfants, afin d'étudier les monuments de ce pays.
Il s'intéresse particulièrement à une église qui aurait été bâtie
sur un site sacré, antérieur aux invasions romaines. Pendant ce
temps-là, un fermier abat un énorme obélisque trônant au
milieu de son champ, ce qui provoque, à son insu, la libération
d'un démon très ancien, jusqu'alors gardé prisonnier par la
pierre dressée. Ce monstre, le "Rawhead Rex", sème la mort et
la terreur dans la campagne environnante...
Les années 1980 marquent un net effondrement du cinéma
britannique. Si la première moitié de cette décennie produit
encore des fresques onéreuses ou des films fantastiques
ambitieux (LA COMPAGNIE DES LOUPS, BRAZIL...), la
suite des évènements va indiquer un tarissement de cette
industrie. Il y aura des exceptions (HELLRAISER...) mais elles
Cela ne l'empêche pas, pourtant, d'offrir une approche du
fantastique typique des îles britanniques. On retrouve ainsi un
mélange d'occultisme et de culture celte, qui renvoie à des
titres classiques comme RENDEZ-VOUS AVEC LA PEUR ou
THE WICKER MAN. L'affrontement bien-mal, avec
affrontement entre magie noire et magie blanche, peut évoquer
des titres de la Hammer, comme LES VIERGES DE SATAN.
Dans le traitement du conflit entre le "roi à la tête de cuir" et
Howard Hallenbeck, le scénario s'inspire habilement des cultes
anciens impliquant des déesses de la fertilité, et propose un
dénouement assez astucieux. Enfin, le cachet sauvage et
dépaysant des paysages irlandais apporte une ambiance
poétique réelle à l'ensemble.
Hélas, RAWHEAD REX, bien qu'il ait de beaux atouts dans
son jeu, ne se montre pas suffisamment ambitieux pour bien les
exploiter. La mise en scène est assez insignifiante, et ne
parvient pas à rendre marquantes ou spectaculaires ses
séquences violentes. La plupart du casting est très faible (le
bedeau, l'inspecteur de police...) et, surtout, l'aspect du
Rawhead Rex lui-même est discutable. Si certaines vues
lointaines parviennent à lui donner une carrure
impressionnante, les gros plans de son visage sont franchement
ratés. Souffrant d'un strabisme convergent et cocasse, le
monstre est de plus affligé d'un visage pour le moins
cartoonesque. Tout cela aboutit à une première heure de
métrage assez laborieuse, bien que divertissante.
En fin de compte, RAWHEAD REX n'est qu'une petite
production sympathique, à laquelle il manque l'envergure
nécessaire pour traiter de façon satisfaisante les éléments
intéressants de son récit. En France, il sort directement en
vidéo, au cours de l'année 1988, tandis qu'aux USA, il est
distribué par la compagnie Empire de Charles Bands.
En DVD, ce titre a déjà été distribué aux USA, par Pioneer
(DVD épuisé), et en Grande-Bretagne (PAL, zone 2). En
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France, il est sorti chez Opening, en complément du magazine
"Mad Movies" numéro 160. Le film est proposé dans un
format panoramique 1.77 (avec option 16/9), proche du format
panoramique d'origine (vraisemblablement du 1.85). La copie
est d'une bonne propreté et l'image s'avère globalement assez
naturelle. Certes, la photographie paraît globalement terne et
l'on repère une granulation assez présente. Néanmoins,
l'ensemble est acceptable, surtout au vu du prix auquel ce
disque proposé. Il est en tout cas supérieur au DVD anglais,
qui montrait le film dans un cadrage 4/3 plein écran (sans les
caches du format panoramique), et dont l'image était moins
définie.
La bande-son est proposée en version originale, avec sa piste
Dolby Stereo d'origine. Le résultat sonne assez sec, et l'on
repère de la distorsion, ce qui tend à rendre l'ensemble assez
désagréable si l'on pousse trop le volume. Cela reste toutefois
décent pour une petite production comme celle-ci. Le soustitrage français est optionnel. Le doublage français (en mono)
est artistiquement assez passable, même si, techniquement, il
est acceptable. On note que le DVD anglais, de son côté, ne
propose aucune option pour les francophones et fournit la
bande-son anglaise seulement en mono.
En guise de bonus, on ne trouve que des textes déroulants
dédiés à Clive Barker, à savoir : une biographie détaillée, une
bibliographie et une filmographie. Au vu du prix auquel est
vendu ce titre, inédit en DVD en France, c'est déjà bien !
Bref, cette édition est la plus satisfaisante pour ce titre
jusqu'à maintenant, puisqu'elle est la seule à le proposer dans
un cadrage panoramique, avec option 16/9 et avec sa piste
originale en Dolby Stereo.
Emmanuel Denis
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