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ETUDE D’ENSEMBLE DOCUMENTAIRE Š L’ECOLE AU SERVICE DE LA IIIème REPUBLIQUE
Doc.  Š Les lois scolaires des années €
Loi du 16 juin 1881 sur la gratuité
« Il ne sera plus perçu de rétribution1 scolaire dans les écoles primaires publiques ni dans les sales d’asiles
publiques. Le prix de la pension dans les écoles normales2 est supprimé. »
Loi du 28 mars 1882 sur l’obligation scolaire
« Article 1er. L’enseignement primaire comprend : l’instruction morale et civique ; la lecture et l’écriture ; la langue
et les éléments de la littérature française ; la géographie, particulièrement celle de la France jusqu’à nos jours ;
quelques notions usuelles de droit et d’économie ; les éléments des sciences naturelles, physiques et
mathématiques, leurs applications à l’agriculture , à l’hygiène, au arts industriels, aux travaux manuels et à l’usage
des outils des principaux métiers ; les éléments du dessin, du modelage et de la musique ; la gymnastique ; pour les
garçons, les exercices militaires ; pour les filles, les travaux à l’aiguille. […]
Article 2. Les écoles primaires publiques vaqueront un jour par semaine, en outre du dimanche, afin de permettre
aux parents de faire donner, s’ils le désirent, à leurs enfants l’instruction religieuse en dehors des édifices scolaires.
Article 4. L’instruction primaire est obligatoire pour les enfants des deux sexes âgés de 6 ans révolus à 13 ans
révolus ; elle peut être donnée soit dans des établissements d’instruction primaire ou secondaire, soit dans les écoles
publiques ou libres3, soit dans les familles par le père lui-même ou par toute autre personne qu’il aura choisie. […]
Article 6. Il est institué un certificat d’études primaire décerné après un examen public auquel pourront se présenter
les enfants dès l’âge de onze ans. »
Loi du 30 novembre 1886 sur la laïcité de l’enseignement
« Dans les écoles publiques de tout ordre, l’enseignement est exclusivement confié à un personnel laïque. »
1
Frais de scolarité ; 2 Ecole de formations pour les instituteurs ; 3 Ici, écoles privées
Doc. ‚ Š L’évolution de l’enseignement primaire
Années
1874-1875
1879-1880
1884-1885
1889-1890
1894-1895
1899-1900
1904-1905
1909-1910
1912-1913
Inscriptions en écoles
publiques (en milliers)
congréganistes
laïques
3850
1394
4015
1126
4463
875
4405
667
4216
450
4159
325
4514
66
4607
17
4601
2
Inscription en
écoles privées
(en milliers)
760
935
1068
1196
1325
1371
1054
1033
168
Nouveaux mariés illettrés
(en %)
époux
épouses
20
31
16
25
13
20
8
14
6
10
5
6
3
4
2,1
3,2
1,6
2,7
Doc. ƒ Š Une école primaire publique dans la Somme, ‰€…
Budget des écoles
primaires
(en millions de F)
77,7
108,2
170,6
177,1
203,2
217,9
269
217
233
Doc. „ Š Le cahier d’un écolier de Saint Bonnet en ‰ƒ
« La Patrie :
Ma Patrie, c’est la France : ses
villes, ses campagnes, leurs
habitants,
leur
langue,
leur
civilisation. Ma Patrie, c’est tous
ceux qui ont habité la France avant
moi, tout ce qu’ils ont fait et qu’ils
nous ont légué. Ma Patrie, c’est
aussi les malheurs que mon pays a
subis. C’est moi et tous les jeunes
Français qui travaillerons pour le
bonheur et l’honneur de notre
France. Ma Patrie, c’est la grande
famille des Français.
L’Enfant patriote :
J’aime ma Patrie de tout mon cœur,
j’apprends bien son histoire et sa
géographie.
Je
travaille
courageusement à l’école pour obéir
à la loi sur l’instruction et devenir
un citoyen instruit. Je suis
reconnaissant envers ma Patrie de
tout ce qu’elle a fait pour me donner
l’instruction et une vie agréable. Je
veux me rendre fort et agile pour la
défendre au besoin.
Liberté, Egalité, Fraternité :
Il n’y a pas de plus belle devise que
la devise républicaine : Liberté,
Egalité, Fraternité. Elle signifie que
les Français sont libres, ils sont
égaux de part les lois, ils doivent
s’aimer, se respecter, s’entraider
comme des frères. Il faudrait que la
belle devise dont nous nous
honorons fût celle du monde entier.
Le drapeau :
Le drapeau est l’image de la Patrie.
Nous devons aimer notre drapeau
tricolore, le respecter : nous lui
devons un respectueux salut quand
il passe. Au Régiment, le bon soldat
le suit, le défend et meurt, s’il faut,
pour le sauver. Nous devons
respecter le drapeau des autres
nations.
Le bon soldat :
Le bon soldat aime et respecte son
régiment, ses camarades, ses chefs
et le drapeau. Soldat, je serai
obéissant, attentif aux ordres qu’on
me donnera, je serai propre et
soigneux.
Je
supporterai
courageusement les ennuis et les
fatigues de la vie militaire. Si ma
Patrie était attaquée, je serai brave
et, s’il le fallait, je mourrais pour la
France et son drapeau. »
Archives départementales
des Hautes-Alpes
Doc. … Š Devenir instituteur sous la IIIème République
Autobiographie de H. A., département du Rhône
« Je suis né et j’ai été élevé dans un des plus tristes quartiers de Lyon, avec chaque jour sous les yeux le spectacle
de la prostitution la plus basse. Mon père était ouvrier maçon, ma mère ménagère : originaires tous les deux de la
partie la plus pauvre du Limousin, de la même commune. Mon père était complètement illettré. A dix-huit ans, il
vint à Lyon servir les maçons. Malgré les fatigues inhumaines, il eut assez d’énergie pour suivre les cours du soir
où il apprit juste à lire et à signer son nom. Ma mère ne fréquenta l’école que deux fois quatre mois, deux années.
Pourquoi suis-je devenu instituteur ? C’est difficile à dire. Prestige de la fonction chez mes parents qui souffrirent
tant, toute leur vie, de “ne pas être allés à l’école” ? Gratuité de l’instruction à l’école primaire et à l’Ecole
normale ? De ma part, griserie de m’élever au rang de ces maîtres d’école qui représentaient […] une certitude de
dignité et de bonheur ? »
Autobiographie de P. A., département des Deux-Sèvres
« J’ai toujours considéré le métier d’instituteur comme le plus beau des métiers :
1° Parce que mes parents étaient peu instruits, on me parlait toujours des bienfaits de l’instruction, on me citait
l’exemple de personnes instruites et capables et j’étais encouragé dans mon désir d’apprendre, qui était réel.
2° Comme mes parents, je trouvais enviable le métier d’instituteur, parce que le traitement4 était sûr, et me semblait
suffisant, alors que chez nous, c’était toujours le gagne-petit. »
Jacques Ozouf, Nous, les maîtres d’école, Autobiographies d’instituteurs de la Belle époque, 1997.
4
Terme employé pour désigner la rémunération d’un fonctionnaire.
Première partie Š Analysez l’ensemble documentaire en répondant aux questions.
1. Montrez que l’école s’appuie sur les grandes valeurs de la IIIème République. (doc. 1, 2, 3 et 4).
2. A partir du doc. 2, expliquez quels sont les principaux effets des lois scolaires des années 1880.
3. Regroupez les activités scolaires par thèmes. A quels objectifs répondent-elles ? Justifiez. (doc. 1 et 4).
4. De quelle façon l’école contribue-t-elle à installer durablement la IIIème République ? (doc. 2 et 4)
5. Montrez que l’école peut être un lieu d’égalité et un facteur d’ascension sociale. (doc. 3 et 5)
Deuxième partie Š Rédigez une réponse organisée en fonction du sujet proposé.
En vous appuyant sur vos réponses aux questions, sur le contenu des documents et de vos connaissances
personnelles, rédigez une réponse organisée au sujet proposé.

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