lutte contre taupes - Chambre d`Agriculture de l`Aveyron
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lutte contre taupes - Chambre d`Agriculture de l`Aveyron
Comment lutter contre les taupes ? Caractéristiques de l’animal : Longueur tête et corps : 11 à 16 cm Longueur queue : 2 à 4 cm Poids : 60 à 130 g 10 à 30 cm Présence de « boudins de terre » Reproduction : Maturité sexuelle : 11 mois Période de reproduction : Mars à juin Gestation : 6 à 8 semaines Nb portée(s) par an : 1 Nb jeunes par portée : 2 à 4 Développement des jeunes : 6 à 8 semaines Le réseau : Réseau de taupinières plutôt linéaire pouvant atteindre 200 m Cheminée verticale 30 à 50 cm Pourquoi s’en prendre aux taupes ? Les taupes ne consomment aucune racine. Insectivores, elles se nourrissent à hauteur de 80, 90 % de vers de terres. Elles sont généralement peu nombreuses à l’hectare (jusqu’à environ 30 bêtes/ha) et se reproduisent beaucoup moins vite que les rats taupiers. De plus, à très faible densité, leur utilité à été démontrée pour le drainage des prairies et l’aération des sols en profondeur. Alors pourquoi s’en prendre à ces petits mammifères ? - En dégageant vers la surface la terre des galeries creusées, elles peuvent causer des dégâts directs aux fourrages (diminution de la surface à pâturer, moins bonne conservation des ensilages) et aux troupeaux (diminution de la qualité du lait à cause de spores butyriques, troubles métaboliques des animaux causés par un déséquilibre minéral). La terre des monticules peut aussi augmenter l’usure du matériel de fauche. - Mais surtout, la présence de taupes accroît la vitesse de colonisation de la parcelle par le rat taupier. Celui-ci préfère emprunter les galeries de taupes, déjà toutes faites, plutôt qu’en creuser de nouvelles ! En plus, lorsque le rat taupier emprunte les voies souterraines de la taupe, ses propres indices ne sont pas visibles. L’agriculteur peut croire qu’il n’est pas présent dans la parcelle et retarder sa décision de lutter ! C’est pourquoi agir contre la taupe fait partie des outils de lutte raisonnée contre le rat taupier. Comment lutter ? Pour lutter contre les taupes, plusieurs méthodes sont possibles : le piégeage, l’empoisonnement avec la matière active alphachloralose, ou encore le gazage (pour cette dernière méthode une formation préalable est obligatoire). Comment piéger ? S’ils sont neufs, les pièges doivent être placés trois semaines dans la terre pour perdre leur odeur de métal avant d’être utilisés. Ensuite, la pose du matériel doit se faire avec des gants pour limiter les odeurs humaines et ne pas s’exposer à d’éventuelles maladies transmises par les ravageurs. Plusieurs types de pièges à taupe sont disponibles dans le commerce : les pièges mécaniques (putange, à pince, double rivet, Wolex Wolf), détaupeur, pistolet à taupes. Le piège à pince, le moins onéreux Brigitte Alexandre, agricultrice à la Terrisse, a piégé les taupes sur son exploitation au printemps dernier. Elle nous explique sa méthode de travail : « J’ai décidé de me fixer une heure de piégeage par jour », dit-elle, ce qui revient à poser une quinzaine de pièges. Pour ne pas passer trop de temps à se déplacer dans les parcelles, elle travaille secteur par secteur : « une fois la première portion de parcelle « débarrassée » des taupes, je passe à la suivante ». Etapes chronologiques de la pose de pièges à pince : - Choisir la zone de piégeage : Pour que ça marche, il est impératif de piéger sur des taupinières fraîches ! Si vous arrivez sur une parcelle avec de nombreuses taupinières, il faut donc commencer par les araser et attendre deux ou trois jours pour voir où les taupes « travaillent ». Ensuite, vous pouvez soit trouver la galerie à l’aide d’une sonde métallique entre deux taupinières, soit travailler au niveau d’un indice en dégageant la terre. - Ouvrir la galerie avec une bêche : Vous pourrez ensuite dégager avec une grande cuillère (cuillère en bois de cuisine par exemple) les deux portions de galeries mises à jour. Assurez vous d’être dans une portion de galerie rectiligne. Si vous vous trouvez dans un virage, une bifurcation de galeries ou trop en pente, le piégeage risque de ne pas marcher. - Poser le piège : Le piège s’actionne en plaçant la languette au premier tiers. En placer un dans chaque départ de galerie, pince vers le haut ou vers le bas. - Reboucher la galerie : Les taupes n’aiment pas les courants d’air ! Si vous ne rebouchez pas l’orifice de piégeage, la taupe va venir jeter de la terre pour le refermer et risque de « bourrer » le piège (l’actionner sans capture). Il est donc important de reboucher le trou, par exemple avec une motte de terre (sans laisser tomber de terre dans la galerie). Brigitte a choisi d’utiliser un morceau de sac de ciment. - Mettre un repère : Une fois le piège placé, ne pas oublier de mettre un repère pour le retrouver, un bâton par exemple. Le piquet peut être placé dans la boucle du piège pour le fixer au sol et empêcher qu’un prédateur ne l’emporte avec la taupe ! - Relever les pièges : Les pièges doivent être relevés une ou deux fois par jour. Mieux vaut changer l’emplacement du piège s’il a été « bourré » (la taupe aura remarqué la présence du piège), s’il n’y a toujours aucune prise après 48h, ou après une capture (les taupes vivent généralement seules dans leur réseau). Empoisonnement avec l’alphachloralose : L’avis du ministère de l’agriculture et de la pêche du 31 octobre 2007 interdit la distribution de cette matière active à partir du 30 juin 2010. Cette méthode de lutte consiste à tuer des vers de terre, les enduire d’alphachloralose et en placer rapidement un ou deux fragments par poste d’appâtage. Pour ne pas que la taupe évacue les appâts, il vaut mieux les placer entre deux taupinières en recherchant la galerie avec une sonde plutôt que directement au niveau des taupinières. Vous pouvez alors les mettre soit dans le trou créé par la sonde, soit après ouverture à la bêche et nettoyage dans chaque départ de galerie. N’oubliez pas ensuite de refermer les orifices ! Le gazage avec des générateurs de phosphure d’hydrogène (PH 3) La méthode consiste à introduire dans les galeries des générateurs de gaz sous forme de pastille qui, réagissant avec l’humidité du sol, forment des bouchons de PH 3. Quand la taupe passe dans ces bouchons, elle s’asphyxie et meurt. Cette technique utilisée maintenant depuis plusieurs années présente un très bon niveau d’efficacité et permet de ramener la population des taupes à un seuil tolérable dans les prairies. Malgré sa présence à l’état naturel, mais sans risque (car concentration faible) le gaz PH 3 est très toxique et par conséquent son utilisation est réglementée. Seuls, les applicateurs agréés peuvent utiliser ces spécialités. Les prestations de service pour la lutte contre les taupes : FODSA SERVICES SAS, structure agrée DAPA (Distributeur et Applicateur de Produits Antiparasitaires) et disposant d’un agrément annuel pour le traitement par fumigation propose plusieurs principes d’intervention : > Prestation individuelle : Traitement des parcelles infestées par les agents techniques du service détaupisation pour chaque demande d’agriculteurs. Prestation de groupe : Principe de collaboration avec plusieurs agriculteurs placés sous la responsabilité du technicien du service détaupisation. > La formation pour l’obtention du certificat de qualification : La lutte contre la taupe nécessite l’obtention d’un certificat de qualification – technique à l’emploi du phosphure d’hydrogène. Celui-ci est délivré par le service régional de la protection des végétaux après avoir effectué une formation de 2.5 jours. Durant ces dernières années plusieurs sessions de formation organisées en collaboration avec le Laboratoire de la protection des végétaux se sont déroulées à la FODSA. Pour tous renseignements sur les tarifs de prestation et l’organisation de chantiers, prendre contact avec FODSA SERVICES SAS Z.A. Bel-Air – 12032 RODEZ CEDEX Tèl : 05-65-42-18-92 BETTINELLI Marielle